Mise à jour : 01 mai 2003

Discographie Bruckner
neuvième symphonie

en ré mineur - Wab 109



B

Barbirolli, 1966 (BBC "Legends")

Barbirolli, ø [mono] Concert 29 juillet 1966 Hallé O. (+7e Mahler) - BBC Legends
[Vers. Nowak]
5Y Diap. n° 473

« L'exitation de l'affiche se transforme vite en franche rigolade (ou en coup de sang si on a payé cher) lorsqu'on entend l'inénarable capharnaüm orchestral dans lequel l'orchestre de Manchester se noie irrémédiablement. Ca promettait d'être exitant : c'est pathétique. » (Ch. Huss, Répertoire n° 141)

« Son approche de la 9e étonne par sa rapidité, son caractère assez extérieur, voire théâtrale (le sommet du premier grand crescesdo), qu'accentue la discontinuité du premier mouvement que soulignent les longue césures. Barbirolli, qui déclarait aimer Bruckner parce que sa noblesse lui rappelait celle d'Elgar, ne semble pas avoir entretenu avec le compositeur les mêmes affinités qu'avec Mahler [...]. » (Jean-Claude Hulot, Diapason n° 473)

Barenboim [1], ø Concert 1971 O. Paris - ?

Barenboim [2], ø mai 1975 OS. de Chicago - DG [2530 639 - LP]
Durées : I. 24'06 - II. 11'05 - III. 25'25 = 60'36 [Vers. Nowak]
4Y Diap n° 266 & 399 (intégrale) & 209

« En bon disciple d'Otto Klemperer, Barenboim emprunte à ce maître un côté appuyé qui ne laisse pas de gêner dans le Scherzo : celui-ci devient davantage une danse bavaroise en gros sabots qu'un gouffre dantesque où toutes les âmes du purgatoire virevoltent à la recherche d'une impossible issue. L'Adagio heureusement permet de remonter vers des cieux plus rayonnants, et retrouve un état de grâce en accord avec sa signification. » (P-G. Langevin, Diapason n° 209 - septembre 1976)

Barenboim, 1990 (Teldec)

Barenboim [3], ø Concert octobre 1990 OP. Berlin - Teldec
Durées : I. 23'23 - II. 10'29 - III. 27'17 = 63'29 [Vers. Nowak]
7/9 Rép. n° 40 (intégrale : 8/7 Rép. n° 64)

« Dans le premier mouvement, [l]a direction [de Barenboim] manque du misterioso que Bruckner prend soin de réclamer. Cela provient sans doute de pianissimos insuffisamment travaillés et impalpables, privant ainsi l'auditeur de ce sentiment de suspension dans le temps et l'espace qui est ici si nécessaire. Mais la beauté des cuivres berlinois, leur puissance et leur grain, ainsi que la parfaite maîtrise des crescendos sont à saluer comme une démonstration de première force. Dans le Scherzo, on reprochera à Barenboim un certain manque de mordant, accentué par des cuivres plus préoccupés de beau son que de l'agressivité adéquate. Le trio manque aussi de légèreté et d'aération et n'est pas idéalement intégré à l'ensemble du mouvement. Heureusement la reprise du premier thème est plus mordante donc meilleure. Le sublime Adagio enfin présente les mêmes défauts et qualités que le premier mouvement. On aurait aimé plus de subtilité dans l'utilisation des pauses et des silences : là encore les cuivres sont splendides mais jouent trop à découvert. L'alchimie des couleurs et la fusion des timbres auraient pu être plus poussés. Au total cette version est malgré tout admirable en tant que démonstration sonore de la pâte unique de la Philharmonie de Berlin. Barenboim, plus esthète que mystique, wagnérise un peu l'ensemble à la manière de Karajan 1976 mais cela s'écoute avec beaucoup de plaisir sensuel. » (Philippe de Souza, Répertoire n° 40)

van Beinum, ø ? O. Concertgebouw  - Radio Hollandaise [LP] 
Durée : III. 29'20 [seul mouvement enregistré] [Vers. Nowak]

Beinum, 1956 (Philips 442 731-2)

van Beinum, ø 17-19 septembre 1956 O. Concertgebouw  - Philips 442 731-2 / 464 950-2 [6530 058 / A 00390L / L 09011L - LP]
Durées : I. 22'26 - II. 9'53 - III. 26'28 = 58'58 [Vers. Nowak]
10/5 Rép. n° 88 / Choc du Monde n° 196 / 

« Les lectures de Beinum frappent par leur lucidité distanciée, élevant l'objectivité au rang de canon esthétique. La  démarche, scrutatrice, paraît davantage orientée vers l'exploration minutieuse des plus infimes secrets des partitions que vers la restitutions de leur contenu émotionnel. Ce Bruckner-ci a beaucoup plus les pieds sur terre que la tête dans les nuages : point de métaphysique, mais d'éminantes qualités d'assise, de densité, de rusticité, éliminant tout effet facile, comme toute tentation de virtuosité, de sensualité, tout vertige ontologique (c'est à cet égard l'anti-Giulini, Bernstein, Furtwängler, Karajan), au profit d'un équilibre, rarissime dans cette musique, entre grandeur et humilité. L'approche, marquée par une radicale sévérité d'accents, privilégie clarté, rapidité, tranchant, nervosité, pour exalter un dynamisme constant, un élan, une 'avancée' qui se nourrissent d'un survoltage permanent du mouvement, qui devient la composante principale d'un discours préservant avec une implacable logique et une maîtrise architecturale transcendante, l'évidence des liens structurels à travers le galbe et la projection 'horizontale' de la courbe mélodique, Bruckner échappe ici à tout statisme pour acquérir une motricité presque géométrique, une respiration d'une étonnante souplesse, fondée sur la constante tension dialectique entre organicité et rigeur. Peu fidèle aux indications textuelles de Bruckner, le tempo fluctue constamment, au gré de subtiles pulsation émotionnelles, recréant totalement l'agogique, sans tomber toutefois jamais menacer l'unité de façade ou l'évidence structurelle. La Neuvième s'impose avec autant d'évidence et de singularité [que la 8e] dans un paysage discographique des plus encombrés [...]. Beinum y cultive une précision radiographique, une ardeur ramassé, terrible, une agressivité extrème de l'énoncé, polarisé en percées irrésistible, avec un scherzo fabuleux de légèreté, d'équilibre entre gaité (franche, et très éloignée des habituels bouillonnements dantesques) et menace, et un trio divin, presque mendelssohnien, d'allure (legerissime) et d'ironie ludique. Le mouvement lent, impitoyablement décanté de toute sève, progresse par paliers implacables jusqu'à une fin incandescente, dans un climat de rigueur expressive et de transparence absolues. Ces approches modernistes, dédramatisées, hyperconcentrées, où Bruckner apparaît spectaculairement débarrassé de toute emprisewagnérienne (il y serait plutôt... stravinskien!) s'inscrivent pour les deux oeuvres au sommet comme en marge de la discographie à laquelle elles approtent un éclairage d'une totale actualité et d'une radicale originalité. » (Pascal Brissaud, Répertoire n° 88 p. 33)

« Sobre, ascétique même et d'une extraordinaire homogénéité de style, Eduard van Beinum (1901-1959) enregistré il y a quarante ans trouvait naturellement la respiration exacte, l'équilibre architectonique et la dynamique correspondant aux splendeurs de l'écriture des Huitième et Neuvième Symphonies. Par la sévère plénitude de ses teintes orchestrales - admirable Concertgebouw ! -, par sa fidélité à l'esprit comme à la lettre [...] et par son refus de toute expressivité superflue, Van Beinum se révèle l'égal des plus grands et émouvants brucknériens de l'Histoire - Furtwängler, Jochum, Boehm, GiulinI. et son style âpre, parfois d'une incroyable violence mais débarrassé de toute emphase et de la moindre lourdeur d'accent, joue pleinement en faveur de l'essence organique du discours [...]. La Neuvième Symphonie [... est] tout simplement bouleversante, électrisante et offre une unité, une intensité hautement spiritualiste et visionnaire que n'ont sans doute atteintes que Furtwängler en 1944, Jochum en 1965 et Karajan en 1966. » (P. Szersnovicz, Monde la Musique n° 196)

Bernstein, 1969 (Sony)

Bernstein [1], ø  4 février 1969 P. New York - Sony
Durées : I. 25'02 - II. 11'35 - III. 24'36 = 61'26 [Vers. Nowak]
6/6 Rép. n° 48 p. 102

« [C'] est l'exemple type de l'interprétation subjective. » (J-M. Brohm, Répertoire n° 50 p. 14)

Bernstein, ø Concert 1990 ? Philharmonique de Vienne - Vidéo Unitel (idem [2] ?)
[Vers. Nowak]

Bernstein, 1990 (DG)

Bernstein [2], ø Concert Vienne, février & mars 1990 Philharmonique de Vienne - DG
Durées : I. 26'58 - II. 12'14 - III. 26'56 = 66'08 [Vers. Nowak]
Son : Hans-Peter Schweigmann
8/7 Rép. n° 45 (et 10 disco comparée n° 50) / 2d Compact n° 73

« A la tête d'une Philharmonie de Vienne galvanisée et d'une splendeur sonore digne réputation, Bernstein fait preuve d'affinités profondes avec cette page. Sa 9e est une sorte de synthèse, avec des tempos proches de ceux de Karajan (DG, 1966) et des accents qui rappellent Giulini (DG). Après un premier mouvement très construit et appliqué à éclairer toutes les symétries d'architecture, peut-être plus « Feierlich » que « Misterioso », le Scherzo est abordé de façon plutôt musclée mais sans lourdeur, grâce à la magie intact des cuivres viennois. Le trio est d'une grande poésie. Seul le Finale provoque chez nous une légère réticence, car Bernstein joue trop uniformément de la sensualité là où l'on aimerait plus de rigueur ascétique et d'élévation spirituelle. Minimes réserve en regard des vertue de cette splendide version de l'ultime symphonie de Bruckner [...]. » (Philippe de Souza, Répertoire n° 45)

« Bernstein [...] à la tête d'une Philharmonique de Vienne superlative -- en concert ! --, réussit une interprétation originale et très personnelle, digne des plus grands enregistrements de la fin de sa vie. Il y a des intuitions fulgurantes, en particulier dans l'imagination des coloris des bois et des cuivres, dans la fébrilité souvent magique et enivrante des cordes, dans la force tranchante des attaques et la richesse harmonique des accords dans les tutti (les chorals de cuivres sont de toute beauté). Quelques ralentissements expressifs typiques de la dernière manière de Lenny et un Scherzo très modéré (c'est le plus lent de la discographie [excepté Celibidache 1981]), mais d'une imposante violence, peuvent surprendre, mais l'Adagio final est vraiment déchirant (les premières mesures) et fouillé aux tréfonds de l'âme. Une transfiguration qui renouvelle l'approche de Bruckner. » (J-M. Brohm, Répertoire n° 50 p. 16)

« Comment se résout le binôme Bruckner/Bernstein ? D'un côté un mystique à la fois bon enfant et sublime, une naïveté qui va pousser le compositeur jusqu'à dédier son oeuvre « Au Bon Dieu ». De l'autre côté, un être vif argent, moins sensible aux secrets de l'âme qu'à certains effets orchestraux - où « de mèche », surtout lorsque le public est derière lui, ce qui est le cas ici. D'où ces clins d'oeil, ces grands fracas instrumentaux, ces accélérations ou retards subits qui, certes, dynamisent la symphonie, mais lui enlèvent aussi de la profondeur et une bonne part de la prière que Bruckner y avait mise... [...]. Un disque assez ambigu, qui semble s'adresser davantage aux fans de Lenny plus qu'aux admirateurs du « Petit paysan d'Ansfelden »... » (Jean Gallois, Compact n° 73)

Blomstedt, ø 6 & 8 janvier 1995 O. Gewandhaus Leipzig - Decca
Durées : I. 24'45 - II. 10'07 - III. 25'18 = 60'10 [Vers. Nowak]

Boulez, ø Concert Salzbourg, 29 juillet 2001 Philharmonique de Vienne - [Pour l'instant, inédit]


Toutes suggestions, corrections ou informations
supplémentaires sont bienvenues !

http://patachonf.free.fr/musique

Valid XHTML 1.0!