Pierre Monteux et sa femme Doris
Igor Markevitch (1912-1983) se souvient du couple Monteux...
« Je n'ai pas encore parlé de l'aide inlassable des Monteux. Pierre, très attaché au souvenir de la période où il dirigeait aux Ballets russes, voulait certainement, en m'invitant [à diriger le Concertgebouw d'Amsterdam], rendre hommage à la mémoire de Diaghilev. Il me céda presque toutes ses répétitions, bien qu'il eût autour de Rébus un programme délicat à préparer. Américaine, Mme Monteux me traitait comme un nourrisson qu'elle aurait volontiers bercé dans son vaste giron. Très décontractée pour l'époque, elle aimait à parler de sa vie amoureuse avec « Pierre », donnant des détails comme la couleur de la chemise de nuit qu'elle venait d'acheter pour lui plaire. Rien de plus « gemütlich » que leur ménage qui faisait penser à l'accouplement d'un marsouin avec une grosse lapine. Tous les deux firent leur possible pour favoriser le succès de Rébus. » Igor Markevitch. Etre et avoir été, Mémoires. Gallimard, 1980 p. 272.