Mise à jour : 09 septembre 2016

Discographie Rimski-Korsakov
Schéhérazade

Suite symphonique d'après « Les Mille et une Nuits », opus 35 (1888)

Rimski-Korsakov par Valentin Serov, 1865-1911 (peinture)


A

« Le Sultan Shahriar, convaincu de l'infidélité de toutes les femmes, jura de mettre toutes ses épouses à mort après la première nuit de noces. Mais la sultane Schéhérazade réussit à sauver sa vie en le distrayant avec des contes qu'elle lui raconte pendant mille et une nuits. Le sultan, pris par la curiosité, retarde sans cesse l'exécution de sa femme et finit par renoncer complètement à son dessein meurtrier. Schéhérazade lui conta bien des merveilles, en citant les vers des poètes et les textes des chansons, et en imbriquant les histoires les unes dans les autres. » Avant-propos de la partition.

Ancerl

ø [mono] Concert 23 et 25 janvier 1957 - OS. Radio Berlin
* CD : Tahra TAH 117-119
9/5 Répertoire n° 79 / Choc Monde de la Musique n° 187

« Schéhérazade est également conduite avec autorité et une grande sûreté de phrasé. L'acuité impérieuse des accentuations rythmiques, la profondeur du souffle, la beauté poétique des atmosphères, la motorique serrée des pulsations, la distinction du regard nous font regretter amèrement qu'Ancerl n'est pas enregistré ce chef-d'oeuvre avec la Philharmonie Tchèque. Avec un Orchestre Symphonique de la Radio de Berlin galvanisé il nous en offre en effet une interprétation de premier rayon, à la passion torrentielle. » (Jean-Marie Brohm, Répertoire n° 79 p. 83 - avril 1995)

Voyez la discographie complète de Karel Ancerl

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Andre

ø années 60 - OS. Radio Belgique
* LP : Telefunken

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Anossov

ø Concert Moscou, 1950 - O. Théâtre Bolchoi
* CD : Multisonic "Russian Treasure" 31 0186-2 (+ Capriccio Espagnol-1960) / Idis 6396 (+ Concerto Tchaikovski/Gauk-1939 - [Origine : Bande Radio Moscou]
Violon solo : David Oistrakh (voir aussi à Golovanov)
Durées : I. 10'08 - II. 11'47 - III. 10'54 - IV. 11'22
8/4 Répertoire n° 66 / 3Y Diapason n° 404

« Cette Schéhérazade capté par la Radio de Moscou souffre de restriction techniques et ne saurait entrer en concurrence avec les enregistrements restituant toutes les couleurs et la dynamique de la partition. Mais quelle direction ! Un rubato grandiose, comme dans le thème du Prince dans « Le jeune Prince et la Princesse », un décor orchestrale puissamment campé dans la lourde fatalité des traits de harpe en contrepoint, du thème de Schéhérazade de « La Mer et le Bateau de Sindbad », une urgence dramatique campée par les fanfares de cuivres dans « Le Récit du Prince Kalander », une rythmique à la vigueur tranchante (cf. le crescendo de « La Fête à Bagdad ») : cette Schéhérazade raconte un Orient aux noirceurs plus proche des sorcelleries de l'Asie centrale que des souks de pacotille convoqué par certains chefs occidentaux. Et le violon solo est tenu de manière superlative par un Oistrakh quadragénaire, alors collègue d'Anossov au conservatoire de Moscou. » (Gérard Belvire, Répertoire n° 66 p. 68 - février 1994)

« Le programme était alléchant : David Oïstrakh dans Schéhérazade. Jélas, l'Orchestre du Bolchoï est fort piètre, et Anossov complètement inexistant. la mauvaise qualité de l'enregistrement achève de décevoir : quelques mesures nous sont ravies (à la fin de « La mer et le vaisseau de Simbad »), et l'orchestre n'a aucun brio, aucun souffle, qualités indispensables à cette musique. » (François Sarhan, Diapason n° 404 - mai 1994)

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Ansermet [1]

ø Paris, 1er à 2 juin 1948 - O. Société des Concerts du Conservatoire
* 78t : Decca GAG 1980-85
* LP : Decca LXT 2508
* CD : Dutton CDBP 9712
Violon solo : Pierre Nérini
Durées : I. 9'37 - II. 10'57 - III. 9'06 - IV. 11'59
Recommandé par Répertoire

« Dès sa publication en disques ordinaires (cf "Disques" n° 27/28 p. 662), nous avons salué cet enregistrement comme l'une des plus belles réussites du disque... L'édition en longue-durée nous fait apprécier davantage encore ses qualités. .. L'interprétation d'Ansermet est excellente et le chef a eu surtout le goût de ne pas céder aux tentations de l'exotisme facile que l'on peut tirer de cette partition ; celle-ci s'en charge bien toute seule !... Nous serions très surpris que le disque de Monteux qui vient de paraître aux Etats-Unis soit enregistré d'une façon aussi étourdissante ou que ce chef ait pu avoir dans son orchestre de San Francisco des solistes de la qualité de ceux de la Société des Concerts, dont le jeu raffiné confère au disque Decca une grande part de sa saveur. » (Armand Panigel, Revue "Disques" n° 35 p. 144)

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Ansermet [2]

ø Paris, Maison de la Mustualité, 22 septembre 1954 - O. Société des Concerts du Conservatoire
* LP : Decca LXT 5082 / SXL 2086 ["stéréo"]
* CD : Emi "Grands Chefs du XXe siècle" 5 75094 2 [2CD] (p 2002)
Violon solo : Pierre Nérini
Durées : I. 9'26 - II. 10'51 - III. 9'11 - IV. 12'16 = 41'44

« La seconde version microsillon d'Ansermet est représentative des tous derniers prestiges du "ffrr" Decca, et vient opportunément relayer la précédente gravure réalisée en 1948. Elle nous restitue, sans l'omniprésence voyante ou envahissante d'une technique hyper-officiente, une magnifique exécution de concert du splendide orchestre de la Société des Concerts du Conservatoire avec une haute-fidélité extrêmement poussée dans les détails et un parfait équilibre d'ensemble... La direction d'Ansermet, magistralement colntrôlée, nous permet de participer au moindre détail de l'orchestration. Elle reste dans le cadre et le climat d'une partition de ballet... » (Henry-Jacques et Guy Erismann, Revue "Disques" n° 81 p. 583 - octobre 1956)

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Ansermet [3]

ø Genève, Victoria Hall, novembre 1960 - O. Suisse Romande
* LP : SXL 2221 (+ Tsar Sultan) / SXL 2268 (+ Borodine) / LCL 80058 / CS 6212
* CD : Decca UCCD-9664 (p 2008) / "Legends" 470 253-2 (p 2002 + Antar-1954) / "Double" 443 464-2 / "Caractère" 443 497-2 / 414 124-2 (p 1984)
Violon solo : Lorand Fenyves
Durées : I. 10'07 - II. 11'09 - III. 9'34 - IV. 12'25
7 Répertoire n° 8, 75 / Diap. d'or n° 412, 494 / 4 Classica n° 44

« L'Orchestre de la Suisse Romande est tonique, clair et précis, avec des timbres acérés et bien différenciés. [...] Dans Schéhérazade, Ansermet manque un peu d'allant, de spontanéité et d'audace rythmique, mais la rectitude analytique implacable de sa direction, un rien objective toutefois, la tension maîtrisée des dynamiques et la force cinglante de ses accents confèrent à ces pages une grande force de conviction. » (Jean-Marie Brohm, Répertoire n° 75 p. 72 - décembre 1994)

« A force de fluidité, de transparence et d'intelligibilité du discours, sa Schéhérazade finit par regarder davantage vers Stravinsky que vers le romantisme éperdu de l'éternel Russie. Mais c'est justement ce qui fait l'originalité et le prix de cette lecture, dont le climat évanescent évoque on ne peut mieux la féérie du conte. Il faut la connaître et se délecter de ses sortilèges, encore plus envoûtant que ceux de la version de 1954 réalisé avec un orchestre de la Société des Concerts du Conservatoire moins irréprochable [...]. » (Emmanuel Dupuy, Diapason n° 494 p. 105 - juillet 2002)

NB : En 1916 à New York, Ansermet a enregistré des extraits de oeuvre qui figurent sur un disque Lys 451-452.

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Ashkenazy

ø 1985 - O. Philarmonia
* CD : Decca 417 301-2 (p 1987)
Violon solo : Christopher Warren-Green
Durées : I. 10'43 - II. 12'01 - III. 9'52 - IV. 13'16
4Y Diapason n° 333

« Enfin une Schéhérazade qui ose porter son nom, celui de la féérie émerveillée des mille et une nuit. Délicieux, savoureux, rutillant sans effet, chatoyant sans luxuriance, ce Schéhérazade secrète un plaisir abandonné, presque lascif et retrouve les mélismes enchanteurs du récit. [...] Ashlenazy ose être gourmet dans une oeuvre qui ne manque pas d'appétit là où, à force de susciter un texte qui n'en a nul besoin, les démonstrations péremptoires de ses confrères réussissent le paradoxe de l'ennui spectaculaire. » (Serge Martin, Diapason n° 333 p. 161 - décembre 1987)

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B

« C'est en vain que l'on cherche dans ma suite des leitmotive toujours liés à telle idée poétique ou à telle image. Au contraire, dans la plupart des cas, tous ces semblants de leitmotive ne sont que des matériaux purement musicaux, des motifs du développement symphonique. Ces motifs passent et se répandent à travers toutes les parties de l'oeuvre, se faisant suite et s'entrelaçant. Apparaissant chaque fois sous une lumière différente, dessinant chaque fois des traits différents et exprimants des situations différentes, ils correspondent chaque fois à des images et des tableaux différents. » Rimski-Korsakov.

Aram Badrossian

ø ? - OS. Philadelpha Music Guild
* LP : Peerless "Oryx" ORPS 98

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Kees Bakels

ø novembre 2002 - Malaysian PO.
* CD : Bis BIS-CD 1377 (+ Antar)
Violon solo : Markus Gundermann
Durées : I. 9'07 - II. 12'08 - III. 10'25 - IV. 12'14

Un article de David Hurwitz

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Barenboim

ø Chicago, janvier 1993 - OS. de Chicago
* CD : Teldec 8573-82127-2 (+ Suite Tsar Saltan, 6e et Ouverture 1812, Tchaikovski) / Erato "CSO Edition" 4509-91717-2 (p 1993 + Suite Tsar Saltan)
Violon solo : Samuel Magad
Son : L. Rock
2 Répertoire n° 62 / 5Y Diapason n° 397 / 2* Monde de la Musique n° 170

« Chicago-Barenboim, une phalange surdouée et un chef estimé, sont ici réunis pour un disque que l'on peut légitimement qualifer de monstrueux. [...] Car comment soutenir à l'écoute de ce CD que Barenboim avait envie d'enregistrer Schéhérazade ? Aucun disque du marché [...] ne concentre autant de vulgarité et de fadeur à la fois. [...] Dans des tempos anémiés, des phrasé décoratifs et dépourvus d'accentuation, des sonorités opaques et même parfois douteuses (ex. première reprise de l'Allegro frenetico dans le Final), Barenboim nous livre une caricature sucrée de Schéhérazade. Rimski est oublié en chemin, au profit d'une bouillie hypercalorique (cf. le développement du premier volet) aux effet appuyés jusqu'à la déformation, comme dans le second thème du 3e mouvement... [...]. » (Ch. Huss, Répertoire n° 62 p. 93 - octobre 1993)

« Voilà assurément le disque le plus rafraaîchissant, le plus séducteur et la plus naturel que Daniel Barenboim nous ait donné depuis longtemps. Son parti pris de lenteur et d'ampleur l'a souvent conduit à une incontestable germanisation de la plupart de ses interprétations [...]. On pouvait donc craindre que Schéhérazade ne nous entraîne vers des sommets d'expresionnisme fracassant. Tout au contraire, le solennel portail d'entrée est plutôt comme un lever de rideau ou l'ouverture d'un grand livre de conte. [...] Très vite s'intalle alors un dialogue intrumental intime d'un charme fou où les solistes de Chicago font appel à leur ressources les plus séductrices. Rimski-Korsakov est un magicien des timbres, et Barenboim nous le rappelle avec un plaisir évident qu'il fait partager à son orchestre. [...] Barenboim nous ofre une Schéhérazade dont on ne se sépare pas : délicieuse, fruité, caressante et distinguée. Un moment auquel on succombe avec délice. » (Serge Martin, Diapason n° 397 p. 174 - octobre 1993)

« Scheherazade affiche ici un dépouillement inhabituelle pour une partition aussi riche en effets. C'est une version détaillée qui nous est offerte, les thèmes s'imbriquant les uns dans les autres de manière claire et docile. Peut-être serait-on en droit t'attendre une certaine rutilance orchestrale. Il n'en est rien, et c'est au contraire une délicatesse de chaque instant qui mène le jeu. » (Bruno Fauchez, Monde de la Musique n° 170 p. 106 - octobre 1993)

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Batiz

ø ? - Philharmonia O.
* CD : Naxos 8.550 726
4 Répertoire n° 61

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Beecham

ø Londres, Kingsway Hall, 17-19 à 28 mars 1957 - RPO
* LP : Emi ASDF 536 / SXLP 30253 (p 1978)
* CD : Emi "Great Recordings of the Century" 7243 566983 2 / CDC 7 47717 2 (+ Danses polovtsiennes, Borodine)
Violon solo : Steven Staryk
Son : Christopher Parker
Durées : I. 10'02 - II. 12'02 - III. 10'42 - IV. 12'50
Diap. d'or n° 327, 226 (3Y)

« Une interprétation vivante, colorée, chaude et poétique mais techniquement moins réussie que celle de même niveau de Monteux et Bernstein. » Diapason n° 226 p. 90 - mars 1978)

« De tous les grands chefs du passé, Sir Thomas Beecham reste sans doute celui qui se montra le plus intéressé par les techniques d'enregistrement. Et ce Schéhérazade en est un exemple probant. Ce qui frappe avant tout, ici, c'est la séduction sonore si proche du monde enchanteur des « mille et une nuits ». Sonorités rutillantes et anjôleuses, soli savoureux, tout ici dégage une ineffable impression de bonheur. Rien a voir avec les démonstrations spectaculaires d'un Previn ou un Bernstein., avec les couleurs écoeurantes de Karajan ou l'esbrouffe d'un Maazel (sa version de concert avec l'ONF demeure un monument de vulgarité !) » (Serge Martin, Diapason n° 327 p. 150 - mai 1987)

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Beinum

ø 17 juillet 1956 - O. Concertgebouw
* CD : Philips
Violon solo : Jan Damen

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Bernstein

ø 1959 - P. New York
* CD : Sony SMK 60 737 (+ Capriccio Espagnol) / SMK 47 605 (+ Oiseau de Feu, Stravinski)
* LP : CBS 76 173 / 42 216 / MS 6069 / ML 5387 / Columbia M31802
Violon solo : John Corigliano
Durées : I. 11'01 - II. 11'48 - III. 11'10 IV. 12'30 = 46'55
4Y Diapason n° 318, n° 183

« L'interprétation de Bernstein [...] tout compte fait, devrait figurer parmi les meilleures. Sensible à la « matière » sonore de la partition et à son dynamisme intérieur, Bernstein fait parfaitement chatoyer les mille facettes lumineuses de l'orchestre et dirige avec une flamme sincère ! Cependant, j'ai l'impression qu'il joue le ballet plutôt que l'oeuvre symphonique - et cela est particulièrement frappant dans la « bacchanale » finale prise dans un mouvement tel qu'on se demande par quel prodige les instrumentistes réussissent à articuler (car ils y réussissent merveilleusement - quel orchestre !) ; mais, à cause de cela peut-être, Bernstein ne « débouche » pas sur la vision finale de la mer avec autant de force qu'Ansermet et Monteux [...]. » (Michel R. Hofmann, Diapason n° 183 p. 45 - janvier 1974)

« La Schéhérazade de Bernstein ne cesse de nous surprendre en donnant à chaque tournant de ses histoires un éclairage inatendu. C'est avec beaucoup d'efficacité que Bernstein utilise la liberté rythmique et les changements de tempo, donnant un relief tout particulier au Récit du Prince Kalender (avec les sonnerie de cuivres tantôt retenues, tantôt accélérées). La fête à Bagdad est étincelante et vertigineuse à souhait. Mais l'aspect envoûtant, raffiné, onirique, est tout aussi réussi, avec les enluminures tracées avec soin et tendresse. » (André Lischke, Diapason n° 318 p. 109 - juillet 1986)

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Boughton

ø Londres, Royal Albert Hall, 1987 - O. Philharmonia
* CD : Nimbus NI 5128 (+ Grande Pâques Russe)
Violon solo : Creswick
Durées : I. 9'44 - II. 11'24 - III. 10'52 - IV. 12'29
8 Répertoire n° 8 / 2Y Diapason n° 344

« La prise de son [...] constitue le principal défaut de l'enregistrement de Boughton, puisque scandaleusement exécrable ; un mauvais mixage qui ne respecte pas les plans sonores, une très mauvaise restitution des timbres due à des micros excessivement rapprochés des intruments pour palier semble-t-il à la réverbération trop importante du Royal Albert Hall. Et comme si cela ne suffisait pas, Boughton dispose d'un orchestre qui ne semble pas au meilleur de sa forme. Plus grand est donc son mérite, puisque sa direction d'orchestre parvient à nous captiver : un approche contemplative des deux mouvements initiaux, presque trop sobre et détachée du 3e, et un final qui constitue un véritable monument de violence et de déchaînement. [...] Ce chef ne manquera pas d'évoquer certains dérangés de la baguette qui nous sont chers. » (Jean-Luc Privat, Répertoire n° 8)

« Quoiqu'en dise les esthètes blasés, la féérie sensuelle de Schéhérazade n'est pas à la portée du premier venu. Certains (Mehta récemment avec faste, Maazel trop souvent avec esbrouffe) s'y abandonnent, dans les orgies sonores mal maîtrisées. Le jeune chef d'orchestre britannique William Boughton a manifestement voulu éviter cet écueil au point de verser dans une lecture impitoyable, neutre, desséchée, parfois brutale (cuivres et tutti), souvent impitoyablement inhabitée. On ne pardonne pas, fût-ce à un anglais, la placidité du jardin d'amour de l'Andantino quasi allegretto. » (Serge Martin, Diapason n° 344 p. 164 - décembre 1988)

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Brown

ø 1954 - "Viennese Symphonic Society O."
* LP : Remington R-199-11

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C

Je voulais que ces indications orientent, mais discrètement, l'imagination de l'auditeur sur la voie qu'avait parcourue la mienne [...]. Tout ce que désirais était que l'auditeur, s'il aimait mon oeuvre en tant que musique symphonique, garde l'impression qu'il s'agit sans aucun doute d'un récit oriental relatant des merveilles féériques nombreuses et variées. » Rimski-Korsakov.

Celibidache [1]

ø Concert Berlin, Titania Palast, 12 mars 1950 - Orchestre Philharmonique de Berlin
Violon solo : S. Borries - [Inédit ]

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Celibidache [2]

ø Concert Berlin, Titania Palast, 13 mars 1950 - Orchestre Philharmonique de Berlin
Violon solo : S. Borries - [Inédit ]

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Celibidache [3]

ø Concert Turin, 24 février 1967 - O. RAI Turin
* CD : Concerto CON 15 / Hunt CDLSMH 34036 / Arkadia CDMP 436.1 (p 1991)

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Celibidache [4]

ø Concert Vaesteras (Suède), 7 septembre 1968 - O. Radio Suédoise - [Inédit ]

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Celibidache [5]

ø Concert 29 février 1980 -
* CD : Arlecchino "The Art of Sergiu Celibidache vol. 2" ARL 126 (date 1972) / Originals SH 889 (date 1972) / Live Classic LCB 087 / LCB 144 (date 1975) / Audior AUD 7003 / Meteor MCD 002

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Celibidache [6]

ø Concert Stuttgart, Funkstudio, 18 février 1982 - OS. Radio SWR Stuttgart
* CD : Deutsche Grammophon 445 141-2 (p 1999 + Stravinski "Oiseau de feu") [Vidéo réalisée par Hugo Käch]
Durées : I. 10'53 - II. 14'31 - III. 11'18 - IV. 13'17 = 49'59
Violon solo : Hans Kalafusz
8 Répertoire n° 130

« On retrouve avec une Schéhérazade des grands larges que l'on apprécie, celui qui fait chanter toutes les lignes avec une ampleur maximale, déploie les phrases dans une séduction enchanteresse, fait gronder les tronbones avec une profondeur abyssale. Aidé par le très expressif violon solo Hans Kalafusz, Celibidache révèle la richesse harmonique de la partition avec une gourmandise évidente (bois !). Son interprétation majestueuse, grandiose même, qui reprose sur des tempos inflexibles et une assise grave impressionnante, est à la fois très évoquatrice et très dramatique, avec un naufrage d'anthologie. On comprend mieux ici la fascination exercée par les concerts de ce niveau, même si le disque ne réussit à n'en restituer qu'une partie. » (Jean-Marie Brohm, Répertoire n° 130 p. 74 - décembre 1999)

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Celibidache [7]

ø Concert Munich, Herkulessaal, 18 avril 1984 - OP. Munich
* CD : Emi 5578532 (p 2004)

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Celibidache [8]

ø Concert Munich, 27 mars 1991 - OP. Munich - [Inédit ]

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Celibidache [9]

ø Concert Munich, 29 mars 1991 - OP. Munich - [Inédit ]

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Chailly

ø 1993 - O. Concertgebouw
* CD : Decca 443 703-2 (p 1994 + Scherzo fantastique, Stravinski)
Violon solo : Jaap van Zweden
Son : J. Pellowe
5/8 Répertoire n° 75 / 4Y Diapason n° 409

« [L'orchestre de Ricardo Chailly] rubatise, légalise, ondule, se délecte de sucre oriental, mais reste assez statique et monumental (« La Mer et le Vaisseau de Sinbad »). Les climats, obnubilés par la recherche de la beauté sonore mielleuse, sont parasité par cette débauche plastique un peu vaine. On se demande toujours où vogue le navire de Chailly, tant il soupire, énamouré, opulent, précieux. Certes, l'orchestre est un des plus beaux du moment (les bois, les cuivres dans la dernière partie « La Fête à Bagdad, La Mer, Naufrage », mais cela suffit-il à éviter le piège narcissique ? L'interprétation est psectaculaire, supérieurement mise en place, avec un relief d'une extraordinaire profondeur dynamique et d'une grande richesse harmonique [...] mais globalement elle appraît peu habitée. Chailly passe en revue ses effetifs comme à la parade, mais jamais on ne se sent pris par la féérie visionnaire, la force conquérente, l'urgence haletante. » (Jean-Marie Brohm, Répertoire n° 75 p. 78 - novembre 1994)

« Chailly conçoit sa Schéhérazade comme une oeuvre symphonique en quatre mouvement davantage que comme la simple évocation d'une féérie orientale. Certes, sa direction très pointue va susciter toute la fougue et la vivacité d'une partition qui relève quelque part du poème symphonique. Elle fuit par contre l'anecdote racoleuse ou les pesanteurs atmosphérique. Cette dimension symphonique nous vaut un très beau travail sur les timbres, envisagés pour eux-mêmes et en fonction de leurs propres agencements et non plus par référence aux péripécies d'une action devenue secondaire. » (Serge Martin, Diapason n° 409 p. 162 - novembre 1994)

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Zdeneck Chalabala

ø Prague, Rodolfinum, 7-9 décembre 1953 - OP. Tchèque
* LP : Supraphon LPV 245
* CD : Supraphon SU 4094-2 (p 2012 + Moussorgski et Khatchaturian, 2CD)
Durées : I. 10'04 - II. 11'29 - III. 11'29 - IV. 12'13 = 45'28
Son : Frantisek Burda

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Chung

ø Paris, septembre 1992 - O. Opéra Bastille
* CD : Deutsche Grammophon 437 818-2 (p 1993 + Suite de L'Oiseau de feu, Stravinski)
Violon solo : Frédéric Laroque
Son : W. Mitlemer
8/8 Répertoire n° 64 / 4Y Diapason n° 400

« Voilà [...] une superbe Shéhérazade, foisonnante de couleurs, amoureusement ciselée dans une pâte sonore toujours dense et aérée, ou les bois dégagent une indicible poésie. Sans recherche du spectaculaire gratuit. Chung parvient à ménager de superbes envolées lyriques avec une sensualité intimiste, que l'excellent violon solo Frédéric Laroque illustre avec maîtrise. Il faut dire que le climat féérique et voluptueux de Shéhérazade convient particulièrement bien à un orchestre français, par rapport à une formation baignée de tradition viennoise, pour ne rien dire évidement des phalanges slaves curieusement peu présente dans la discographie de ce pilier du répertoire russe. Tout juste pourra-t-on signaler quelques petits écarts de justesse des cors, et d'imperceptibles décalages lors d'une ou deux attaques de tutti. Peccadilles en regard d'un splendide résultat d'ensemble [...]. » (Philippe de Souza, Répertoire n° 64 p. 80 - décembre 1993)

« Sans atteindre l'intimisme presque narcissique de la récente version Barenboim à Chicago, Chung tourne délibérément le dos aux grandes fresques spectaculaires de certains chefs russes (notamment Kondrachine et Svetlanov). D'emblée les instruments campent leur personnage avec malice : à l'énoncé du Sultan autoritaire et sentencieux répond l'atmosphère rêveuse et éthérée sécrétée par son épouse. Le violon de Frédéric Laroque se fait alors charmeur et ensorceleur, et crée tout au long de l'oeuvre les atmosphères les plus diverses [...]. Cette vision richement colorée ne trouve peut-être pas la féérie d'un Beecham, l'exotisme d'un Stokowki, l'esprit ludique d'un Ashkenazy ; elle n'en distille pas moins un bonheur insatiable qui rend à Schéhérazade toute sa séduction naturelle. » (Serge Martin, Diapason n° 400 p. 142 - janvier 1994)

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Gustave Cloez

ø c. 1930 - OS. de Paris
* 78t : Odéon 170054/8

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Cluytens

ø Paris, Théâtre Champs Elysées, 13-16 juin 1952 - O. National de l'ORTF
* LP : Pathé DTX 122 / MFP 6071 ["stéréo"] (p 1973)
* CD : Emi/Toshiba TOCE 55431
Revue "Disques", janvier 1953

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Comissiona

ø ? - OS. Huston
* CD : Vanguard 92.512 (+ Daphnis et Chloée, Pavane..., Ravel)
3 Répertoire n° 61 / 3Y Diapason n° 354

« Paradoxalement, dans ce parcours luxuriant, c'est le répertoire russe qui s'avère le moins heureux. Cette direction analytique ne parvient pas toujours à gommer une certaine épaisseur de la masse orchestrale dans Schéhérazade, ni le clinquant facile dans la 4e de Tchaikovski. » (Serge Martin, Diapason n° 354 p. 197 - novembre 1989)

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D

Danon

ø ? - ?
* CD : Supraphon

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Jonathan Darlington

ø 23-24 mai 2007 - Duisburger Philharmoniker
* CD : Acousence Records ACOLP 20908 (p 2008)

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Pavle Despalj

ø 1982 - Orchestre Philharmonique de Zagreb
* LP : Jugoton LSY-68089 (p 1982)
Violon solo : Tamara Smirnova-Sajfar

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Issay Dobrowen (1891-1953)

ø Londres, Abbey Road, Studio n° 1, 17-18 déc. 1952 et 5 janv. 1953 - O. Philharmonia
* LP : Columbia 33SX1007 / FCX 268 / Angel 35009 (+ Grieg, Danses symphoniques) / Pathé-Marconi FCX30207
* CD : Archipel Records ARPCD 0308 (p 2005 + Moussorgsky, extr. Boris)
Durées : I. 11'21 - II. 11'55 - III. 12'03 - IV. 12'42

« La version de Dobrowen (premier disque posthume de ce grand chef récemment disparu) est un nouveau témoignage du talent qu'il déployait dans l'interprétation des ouvrages russes, en particulier pour Rimsky-Korsakov avec lequel il semblait avoir des affinités électives. Ainsi sa version est-elle sans doute celle où l'esprit du compositeur est le mieux respecté. Les côtés symphonique et descriptif de la partition prennent le pas sur l'aspect "ballet". Cette authenticité et les vertus rares de l'orchestre Philharmonia, ses superbes couleurs instrumentales, contribuent à faire de cette interprétation la plus valable de celles éditées jusqu'ici dans l'esprit "symphonique". » (Jacques Bourgeois et Henry-Jacques, Revue "Disques" n° 65 p. 383 - mai/juin 1954)

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Dorati [1]

ø 1937 - O. ?
* CD : Lys "Enregistrements de jeunesse vol. 1" LYS 261 / History 204569
Durée : 39'35
Répertoire n° 113

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Dorati [2]

ø 27-29 avril 1952 - OS. Minneapolis
* LP : Mercury MMA 11022 (p 1952) / Wing MGW 14008 (mono)
* CD : Mercury 462 953-2 (p 1998)
Violon solo : Rafael Druian
Durées : I. 8'43 - II. 10'25 - III. 10'22 - IV. 10'43
6 Rép. / Recommandé Classica

« Dans la Schéhérazade, le chef parvient à ciseler la profusion des détails et des couleurs miroitantes de l'orchestration. Tout au long des quatre mouvements, il fascine par sa capacité à créer des textures d'une grande diversité. Bravo également au violoniste Rafael Druian pour son jeu délicat et poétique. » (J-N Coucoureux, Classica n° 14 p. 68 - juillet 1999)

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Dutoit [1]

ø mai 1983 - OS. de Montréal
* CD : Decca 410 253-2 (+ Caprioccio Espagnol)
Violon solo : Richard Roberts
Durées : I. 10'31 - II. 11'31 - III. 10'33 - IV. 12'24 = 44'58
6/8 Répertoire n° 61 / 2Y Diapason n° 294

« Dès l'attaque du premier thème, on est fixé : cette Schéhérazade-là est d'une nonchanlance alanguie qui risque de rendre ses histoires féériques bien ennuyeuses. Et de fait, on a la sensation que les possibilités dynamiques du chef d'orchestre sont étonnamment limitées et atteignent vite un plafond qui est plutôt bas [...]. Le violon solo, pour sa part, tout juste correct au début, montre quelques insuffisances dans les accords au début de la Fête à Bagdad. » (André Lischke, Diapason n° 294 p. 73 - mai 1984)

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Dutoit [2]

ø 2010 - Royal Philharmonic O.
* CD : Onyx 4064 (+ Grande Pâque Russe)
Violon solo : Clio Gould
Classica n° 129

« [En 1983 Dutoit livrait] l'une des lectures les plus neutres et insipides de la discographie. Il s'est assurément bien rattrapé avec un orchestre aussi brutal que sirupeux. Dans « La Mer et le bateau de Sindbad », le tempo traîne. [...] On ne trouve aucun fil conducteur, aucune idée narrative dans cette succession de petits effets où le violon même se perd dans son chant. Clarinette, hautbois et flûte sont désespérément seuls sur leur radeau... [...] Les tempos et le legato ne sont pas tenus, des arrêts brusques et incompréhensibles de phrases, des solistes anémiés ou des bois criads se relaient pour combler le vide intersidéral de l'interprétation. Le Finale est un catalogue de déséquilibres patents entre les pupitres, d'attaques dures, d'absence totale de souplesse et pour tout dire de musicalité. Les motifs thématiques s'enchaînes sans suite. Quel intérêt pour le label anglais de publier un tel disque [...] ? » (Pierre Massé, Classica n° 129 p. 100 - février 2011)

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F

Fedosseev [1]

ø Moscou, 30 juin/1er juillet 1981 - OS. Radio Moscou
* LP : Chant du Monde LDX 78.756 (p 1984)
* CD : Victor VICC 2169 / CDMC 1042 (p 1995) / Melodiya SUCD 10-00213 (p 1991 + Capriccio Espagnol)
Violon solo : Boris Korsakov
Durée : 41'14
5/4 Répertoire n° 42 / 4Y Diapason n° 302, 376

« Tout cela débute comme un vaisseau qui n'a rien de fantomatique. La direction de Fedosseyev ne manque pas de grandeur, laquelle ne remplace que difficilement l'absence de finesse. les cordes sont particulièrement acides, et les cuivres franchement aigres. Cela est presque gênant en contraste avec le violon de Korsakov, timoré et très début de siècle, dans son penchant à « en rajouter » quand il ne disparaît pas complètement sous la pesanteur de l'artillerie moscovite (accents des cordes à 8'15, proches de la scie à métaux). Ecoutons seulement le récit du Prince Kalender : l'impression d'une demi-douzaine de harpes (!) reprenant le thème du violon, bien éloigné du chaleureux archet d'un Erich Roehn. Le thème des cuivres (3'30) devient carrément « la charge de la brigage légère », suivie des pizzicati « motorisés » des cordes : le peplum se poursuit façon « Apprenti Sorcier ». La coloration ne manque pas, c'est bien la retenue et la modestie de la direction qui font défaut. » (Stéphane Friédérich, Répertoire n° 42 p. 80 - décembre 1991)

« L'interprétation intense et élégante de Fedosseev est d'une tenue expressive et instrumentale exceptionnelle : l'admirable premier violon Boris Korsakov en fournit un exemple archétypique. On ne perd rien de la polyphonie de l'oeuvre, et des effets sonores d'une orchestration éblouissante se déroulant naturellement. [...] Le chef s'abstient d'ajouter au discours ces considérations personnelles qui mènent parfois la partition vers le bazar oriental : elle montre au contraire une rigueur et une grandeur qui lui sont souvent trop facilement déniée. Et les sonorités très typées de l'orchestre (les cuivres) se conjuguent à une virtuosité superlative (Allegro molto e frenetico, bien nommé). » (Rémy Louis, Diapason n° 376 p. 178 - novembre 1991)

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Fedosseyev [2]

ø 1994 - OS. Radio Moscou
* CD : Canyon EC 3613-2 (+ extraits Raymonda, Glazounov)
2 Répertoire n° 80

« Le mugissement grotesque du chef est à l'unisson d'un magma orchestral informe et sirupeux qui se donne des airs racoleurs pour tenter de séduire la belle orientale. Ça se veut expressif et languissant, pittoresque et aguichant. C'est lourd, prosaïque en diable, avec des cuivres grassouillets et furieusement vulgaires. Agrémentée de phrasés fantaisistes, de rythmes boursouflés, de cuivres indigestes, de percussions tapageuses, cette croisière qui reprend les pires clichés des peplums nautiques est une tempète dans un verre d'eau. » (Jean-Marie Brohm, Répertoire n° 80 p. 83 - mai 1995)

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Ferrero

ø c. 1945 - O. EIAR
* 78t : Cetra
* LP : USA Tempo TT 2030

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Foster

ø 1982 - OP. Monte-Carlo
* LP : Erato NUM 75 065
Violon solo : Ronarl Patterson
Durée : 45'29
2Y Diapason n° 286

« On ne peut pourtant reprocher à l'orchestre de Monte-Carlo de manquer d'éclat et le violon solo (Ronald Patterson) est remarquable de finesse et de virtuosité. Le solo de basson, en revanche, s'emballe un peu dans les arabesques du Récit du prince Kalender ; mais beaucoup plus déplaisante est la lourdeur compact de la direction de Foster, qui privilégie la masse orchestrale au détriment de l'enluminure. Certes, ce n'est pas l'énergie qui lui fait défaut, mais beaucoup d'autres chefs ont atteint des résultat infiniment supérieurs avec une autorité moins ostensible : on a l'impression que le sultan en personne s'est substitué à Shéhérazade pour nous conter ces histoire ! Et de Rimski-Korsakov, seule reste l'image de l'orchestrateur puissant, et nullement celle du narateur imaginatif. » (André Lischké, Diapason n° 286 p. 64 - septembre 1983)

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Jean Fournet

ø 7 novembre 1958 - OS. de Vienne
* LP : Fontana 875006 / 700 062 WGY
Violon solo : Walther Schneiderhan
Durée : 44'29

« Ansermet [1954] et Fournet adoptent des tempi très semblables mais leurs conceptions de l'oeuvre diffèrent notablement. Le premier met l'accent sur les couleurs éclatantes et les rythmes contrastés... le second opte pour un style peut-être plus subjectif, moins volontaire, moins récit que contemplation d'un charme indiscutable si un peu flou. Mais n'est-ce pas imputable à l'enregistrement ? ... Celui de Fournet sonne discrètement (faible niveau de gravure), sur un plan lointain, avec des couleurs peu voyantes - ou audibles ! » (Jean Ziegler, Revue "Disques" n° 111 p. 559 - Eté 1959)

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Frémaux

ø Londres, Eglise St-Judes, 1989 - London PO.
* CD : Collins EC 1005-2
Son : J. Timperley
Durée : 44'41
6/8 Répertoire n° 17 / 3Y Diapason n° 356

« [L'interprétation de Louis Frémaux] souffre d'un premier mouvement un peu lent (plus lent que le tempo indiqué c'est dire) ; les mouvement les plus réusis semblent être le second magnifiquement descriptif, et le troisième, particulièrement fin et souple. C'est évidemment dans le dernier que le manque de répétition se fait cruellement sentir (on voit poindre par instants des mouvements paniques qui concernent la mise en place). Cet « advienne que pourra » se termine pourtant assez bien dans l'ensemble mais il fait hélas regrettant plus que tout autre chose, la prestation un rien fantaisiste du violon solo qui gagnerait, et la musique avec, à être assommé [...]. » (Jean-Luc Privat, Répertoire n° 17 p. 68 - septembre 1990)

« [Cette] Schéhérazade est servie par le plus romantique des orchestres londoniens. Ample et multicolore, resplendissant d'un éclat luxuriant, l'épisode de Sindbad se déploie avec un souffle généreux qui jamais ne boursouffle le discours. On retrouve ce goût savoureux dans les aliages de timbres de l'Histoire du Prince Kalandar et la tendresse amusée du Prince et la Princesse . Plus vigoureux et éclatant, le finale ne résiste pas toujours à ses propres fastes et paraît parfois un peu ampoulé et trop appuyé. Comme telle, servie par une prise de son très brillante, cette bonne version s'impose, à quelques réserves près au finale, par ses qualités de tact et de goût. » (Serge Martin, Diapason n° 356 p. 140 - janvier 1990)

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Fricsay

ø [mono] 1957 - OS. Radio Berlin
* CD : Deutsche Grammophon "Double" 449 343-2 (p 1995 + Borodine, Moussorgski, Prokofiev, Tchaikovski)
Durées : I. 11'06 - II. 12'23 - III. 11'03 - IV. 12'39
10 Répertoire n° 89

« Si Karajan a pu être comparé à un « Kingsor des sons », Fricsay nous apparaît, lui, comme un alchimiste de l'énergie. Car parallèlement à la ciselure impeccable et à l'autorité de ses interprétations (en regard, Szell ou Reiner passeraient presque pour des mollassons !), il sait comme personne (Ancerl ?) façonner l'intensité de l'instant en lui imprimant une nécessité quasi vitale, sans déborder jamais d'un cadre expressif des plus sobres. Exemples en vrac. La radiographie presque cruelle de Schéhérazade (1957), à mille lieux des Orients hollywoodiens et pourtant d'une variété de climat extraordinaire [...]. » (Gérard Belvire, Répertoire n° 89 p. 79 - mars 1996)

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Fried

ø 1928 - OS. État URSS
* CD : Koch / Lys 386
Répertoire n° 121

« [Malgré] un naufrage superbement efficace, le CD de Fried déçoit [...]. On est très loin derrière Golovanov (récemment réédité par le même label [Lys]) en raison d'une cérébralité et d'une raideur (volets I et III) totalement en contradiction avec l'esprit de la partition. » (Ch. Huss, Répertoire n° 121 p. 64 - février 1999)

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G

David Garfoth

ø 1995 - OP. Monté-Carlo
* CD : Arion ARN 60331 (p 1996)

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Gaubert

ø 1929 - O. des Concerts du Conservatoire
* 78t : Columbia (p 1929)
* CD : Vogue 665 001 (p 1990 - 6 CD)
2 Répertoire n° 33, 61

« [De Philippe Gaubert] on pourra apprécier ici la finesse de son Ouverture des Meistersinger ou, plus étonnante encore, la modernité de sa direction dans Shéhérazade de Rimski (aucun excès, pas d'épanchements sirupeux, à une époque qui n'était pourtant pas avare de ce type d'effets douteux. » (Laurent Barthel, Répertoire n° 33 p. 80 - février 1991)

« Son pleurnichard, violons sirupeux, manque de puissance. Bref, une exhumation d'une inutilité crasse. » (Ch. Huss, Répertoire n° 61 p. 8 - septembre 1993)

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Gergiev

2001 - O. Théâtre Mariinski
* CD : Philips 470 840-2 (p 2002 + Dans les steppes de l'Asie centrale, Borodine ; Islamey, Balakirev)
Durées : I. 10'26 - II. 12'26 - III. 10'55 - IV. 12'04
Violon solo : Sergei Levitin
4Y Diapason n° 496 / 2* Monde de la Musique n° 270

« [Valery Gergiev propose] dans le premier volet de Schéhérazade, une narration plus survolée que burinée, qui néglige la féérie mendelssonienne et surexpose l'orientalisme du conte (celui du Thamar de Balakirev, pièce que Rimski-Korsakov paraphrase sans complexe). Le récit du prince Kalendar est alors l'occasion de mettre en avant les solistes par une mise en scène impeccablement réglée, accusant les contrastes, les changements d'atmosphère et d'éclairages. [...] De fréquents ports de vox, un rubato quasi continu agrémenté de ralentendi intempestifs, ainsi qu'un violon solo volontiers aguicheur ou pâmé, poussent cette page vers la musique de genre de luxe. » (Pierre-E. Barbier, Diapason n° 496 p. 103 - octobre 2002)

« Comme [les] trouvrailles [de Rimski-Korsakov] dans le domaine de l'orchestration ont été galvaudées plus tard par des compositeurs de moindre valeur, s'attaquer sans préjugés à ce chef-d'oeuvre sous-estimé n'est pas facile. [...] Moins convainquant, plus maniéré et surtout moins flamboyant [que Reiner ou Stokowki], Valery Gergiev semble peu concerné par le propos narratif de l'oeuvre et ne parvient que par moments à retrouver son atmosphère rêveuse et ses couleurs capiteuses. Le premier mouvement ne soulève pas les vagues sur lesquelles est censé naviguer le bateau de Sindbad. [...] C'est seulement dans le dernier mouvement, qu'il prend pourtant à une allure trop précipitée, que Gergiev, mordant et insisif retrouve sa flamme et obtient le meilleur de son orchestre. » (Pablo Galonce, Monde de la Musique n° 270 p. 94 - novembre 2002)

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Walter Goehr

ø c. 1957 - OP. Néerlandais
* LP : Guilde Internationale du disque M-126

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Golovanov

ø avril 1947 - O. Bolchoï Moscou
* CD : Arlechino / Lys 331-334
* LP : Colosseum CRLP 135
* 78t : Melodiya 014691/702
Violon solo : David Oistrakh (voir aussi à Anosov)
Durées : I. 10'02 - II. 11'40 - III. 10'50 - IV. 11'14
Recommandé Rép.

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Goossens

ø Londres, Walthamstow Assembly Hall, 1er novembre 1959 - LSO
* LP : Everest HM 512 (p 1967) / Everest W-7430-1S / W-7431-1S / World Record Club TP 148
* CD : Everest 9047 (p 1999) / HLM DTD 10031
Violon solo : Hugh Maguire
1 Classica n° 17

« Quelle déception ! Ce n'est plus Schéhérazade, mais une fontaine de ruisseaux hollywwodien. On ne peut même pas parler de vulgarité, plutôt d'une vague idée de la magie de cette musique. » (Luc Nevers, Classica n° 17 p. 77 - novembre 1999)

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Morton Gould

1956 - O.
* LP : RCA A 530215

« ... Avec Schéhérazade, Morton Gould a trouvé un sujet à sa convenance et son exécution, fort soignée, s'attache à décrire de belles histoires, au lieu de subir, comme certains chefs, l'influence des Ballets Russes, c'est-à-dire à faire surtout des danses de ces images, sauf dans la "Fête à Bagdad" bien entendu. Et cette volonté de raconter est déjà manifeste dans la mise en place du violon solo qui personnifie, on le sait, l'orientale "parleuse". Il s'impose, en effet, comme le vrai meneur de jeu, avec l'appoint d'une prise de son qui lui accorde une extraordinaire présence. » (Henry-Jacques et Guy Erisman, Revue "Disques" n° 81 p. 582 - octobre 1956)

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Gorkovenko

? - OS. Académie St. Petersburg
* CD : Sony 57 253

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H

Bernard Haitink

ø janvier 1972 - London PO.
* CD : Philips "Silver Line" 420 898-2 (p 1988 + Une Nuit sur le Mont Chauve/Lloyd Jones)
* LP : 6500 410
Violon solo : Rodney Friend
7 Répertoire n° 10 / 4Y Diapason n° 346 à 183 / 3d Compact n° 38

« A priori, le tempérament de l'excellent Bernard Haitink ne semblait pas le destiner à briller dans une partition de Rimski-Korsakov. [...] Il faut croire en cette musique pour bien l'interpréter, pour faire étinceler toutes ses riches couleurs - et je doute que le chef hollandais y croie réellement. Ses mouvements surprennent quelques fois ; il y a des rubato curieux, et, une sorte de sensiblerie très superflue. » (Michel R. Hofmann, Diapason n° 183 p. 45 - janvier 1974)

« Schéhérazade ne daigne révéler ses secrets qu'à des chefs qui l'abordent avec discrétion de bon aloi (Ansermet par exemple). Bannissant la vulgarité et non la sensualité, Haitink appartient aux rares élus : nulle sollicitation superflue dans cette lecture claire et raffinée, brillamment servie par une Philharmonie de Londres en grande forme. Le Récit du Prince Kalender parvient encore à surprendre grâce à la variété de couleurs et d'intonations, tandis que l'idylle entre Le jeune Prince et la jeune Princesse a toute la tendresse désirée. » (Francis Drésel, Diapason n° 346 p. 133 - février 1989)

« Avec Haitink, Shéhérazade devient un voyage en Orient version Grand Luxe, pour touriste en mal de sensation fortes. Le grand soucis de plaire et d'éblouir est patent (ce qui n'est pourtant pas d'habitude un des traits du ce chef). Pour y parvenir, le chef hollandais déploie un tissu orchestral luxueux, tramé avec minutie. Le sultan Shariar apparaît très imposant (importance du registre grave) et de la sultane Shéhérazade, dessinée par la célébrissime mélodie du violon solo (très billant Rodney Friend), plus sensuelle et enjôleuse que jamais. Mais à force de trop bonnes intentions, le discours s'enlise un peu. Dans « Le Jeune Prince et la Jeune Princesse », la reprise par les cordes des thèmes des deux protagonistes, serait l'illustration musicale parfaite d'une scène amoureuse d'un « mélo » américain des années 40. » (Philippe Venturini, Compact n° 38 p. 44 - janvier 1989)

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J

Jansons

ø Londres, 1994 - London PO.
* CD : Emi "Double Forte" 7243 575172 2 (+ Moussogsky) / 5 55227-2 (+ Capriccio Espagnol)
Violon solo : Joakim Svenheden
Son : M. Sheady
6/8 Répertoire n° 82 / 4* Monde de la Musique n° 189

« Certes, la mise en place est rigoureuse, les bois finement travailés, la densité de l'orchestre intelligemment mise au service d'une conception strictement tenue, sans épanchements de mauvais goût, ni extravagances exotiques. Le violon solo et la harpe restent assez enjôleurs, jamais racoleurs. On n'éprouve cependant jamais le grand frisson, sans doute du fait de l'absence de réelle follie sur les élans et les vagues dynamiques, de transparence scintillante sur lescoloris et d'un esprit de sérieux général qui manque de féérie, d'émerveillement, de spontanéité, d'audace. Même la dramatisation du « naufrage » final reste contrôlé de bout en bout avec une certaine raideur mécanique dans la pulsation et une propension à verticaliser la percussion, là où l'on attend la fluidité haletante qui vous aspire irrésistiblement vers le crash. Bref, une interprétation bien conduite mais trop objective. » (Jean-Marie Brohm, Répertoire n° 82 p. 62 - juillet 1995)

« Dès les première mesures de Schéhérazade, Mariss Jansons instaure un climat propice à la narration : le simple contraste entre l'intervention menaçante des cuivres et la tendre cantilène du violon suffisent à donner une idée du souffle épique, de la justesse du tempo, de l'équilibre des pupitres et de la tenue du phrasé qui caractérisent cet enregistrement. » (Philippe Venturini, Monde de la Musique n° 189 p. 85 - juin 1995)

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Neeme Järvi

ø Glasgow, 8-10 mai 1986 - O. National Ecosse
* LP : Chandos ABRD 1191
* CD : Chandos CHAN 8479 (p 1987 + Stenka Razine, Glazounov) / "Enchant" CHAN 7093 (+ Kalinnikov)
Violon solo : Paling
Durées : I. 10'18 - II. 12'12 - III. 10'53 - IV. 12'06 = 45'30
3Y Diapason n° 325

« [La Schéhérazade de Neeme Järvi] est certes très sonore, attestant d'efforts et d'effets parfois un peu trop appuyés et pas toujours répartis comme il faudrait. Dans la première partie, le balancement d'arpèges aux violoncelles prend trop de relief. La Fête à Bagdad est attaquée dans un tempo vertigineux, mais semble essoufflée dès le début, d'où un certain problème pour la gradation de la dynamique. En revanche, reconnaissons que le retour de la La Mer atteint à un dramatisme saisisssant et fait pressentir l'imminence du naufrage. » (André Lischke, Diapason n° 325 p. 142 - mars 1987)

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Armin Jordan

ø Genève, Victoria Hall, 17 février 1995 - O. de la Suisse Romande
* CD : Aria Music 592 352 (+ Grande Pâque Russe)
Violon solo : Robert Zimansky
Durées : I. 10'06 - II. 11'45 - III. 10'15 - IV. 12'24
7/6 Répertoire n° 87

« Les partis pris d'Armin Jordan méritent toujours la plus grande attention. Ce Schéhérazade est celui du « fil du rasoir ». Optant pour des tempi très mesurés, il donne tout d'abord une emphase qui frise le pompiérisme. On est rapidement rassuré par la simplicité du phrasé du violon de Zimansky. La direction certes théâtrale privilégie le cantabile (Le Jeune prince et la Jeune Princesse), le rêve (récit du prince Kalender) et une certaine grandeur épique (Fête à Bagdad. On regrettera toutefois qu'a l'exception d'un excellent cor solo (premier épisode) et de la flûte solo, les vents en général et la petite harmonie en particulier, soient aussi insignifiants. [...] Il y a quelque chose de profondément attachant dans la tristesse de Schéhérazade, dans le refus de l'opulence et d'une impétiosité slave que l'on connaît trop bien ailleurs. » (Stéphane Friédérich, Répertoire n° 87 p. 54 - janvier 1996)

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K

Karajan

ø Berlin, Jesus-Christus Kirche, janvier 1967 - Orchestre Philharmonique de Berlin
* LP : "Prestige" 139 022
* CD : DG "Originals" 463 614-2 (p 2000 + Tchaikovski) / "Panorama" 469 187-2 / "Galiera" 419 063-2 (+ Borodine)
Violon solo : Michel Schwalbé
Son : Günter Hermanns
Durées : I. 10'01 - II. 12'51 - III. 10'41 - IV. 12'56 = 46'29
5 Répertoire n° 61 à 140 / Monde de la Musique n° 244

« On retrouve ici tout ce qui fait le style Karajan : la clarté et l'opulence. Par ailleurs, en 1967, le Philharmonique de Berlin entre dans une nouvelle ère discographique. A la tête de son orchestre, Karajan enregistre tout le grand répertoire. Pour autant il ne dirigera jamais Schéhérazade en concert. La luxuriance du premier violon du Philharmonique de Berlin Michel Schwalbé, contribue à faire de cette version une des plus « exotiques » de la discographie. Karajan ne se laisse jamais aller à un fade sentimentalisme, cherchant au contraire à rendre tout l'espace sonore de l'oeuvre. [...] Mais Karajan privilégie la virtuosité instrumentale aux dépens peut-être d'une certaine sobriété. Car Kimski-Korsakov, en grand coloriste, a suffisamment dosé les effets pour qu'il ne soit pas la peine d'en rajouter. » ( Vincent Casanova, Monde de la Musique n° 244 p. 95 - juin 2000)

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Kempe

ø Londres, Abbey Road, studio n° 1, 16-17 février 1967 - RPO
* Matrix : SW 8758/59
* LP : Emi CFP 174 / 2M 055-89008
* CD : Testament SBT 1280 (+ Scherzo Capriccioso, Dvorak ; Polka à Fugue, Weinberger) / Royal Classics "Long Players" 706742 (+ 9e Dvorak ; Fantastique, Berlioz)
Violon solo : Alan Loveday
Son : Christopher Parker
Durées : I. 10'33 - II. 11'54 - III. 10'32 - IV. 12'50 = 45'39
9 Répertoire n° 164 / 3Y Diapason n° 240 / 5 Classica n° 50

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Kletzki

ø 1959 - Philharmonia O.
* LP : Emi

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Kondrachine

ø 27-28 juin 1979 - O. Concertgebouw
* LP : Philips 9500 981 (p 1980)
* CD : Philips "The Originals" 475 7570 / "100 Classiques" 454 550-2 / "Solo" 442 643-2 (p 1994) / 400 021-2 (p 1989)
Violon solo : Hermann Krebbers
Durées : I. 10'04 - II. 12'03 - III. 9'34 - IV. 12'18 = 44'11
10 Répertoire n° 68 / 4Y Diapason n° 256

« La confrontation entre Kondrachine et l'Orchestre du Concertgebouw dans Schéhérazade est [...] un véritable moment d'anthologie. le grand chef russe réussit comme personne à concilier la splendeur du galbe orchestral, où se détachent des cuivres flamboyants, des bois irradiants et un violon solo exceptionnel, avec la fermeté rythmique la plus foudroyante. la densité de la pâte, travaillée avec une profondeur tranchante, l'imagination fantastique sur les couleurs, la croissance organique du flux musical permettent une progression dramatique qui illustre avec une force d'évocation peu commune cette « suite d'image merveilleuses de caractère oriental » selon la définition du compositeur lui-même. Les timbres son superbes de transparence, la mise en place est parfaite et l'avancée possède une tension impérieuse, une urgence qui n'altère jamais la sensualité du récit (« Le jeune prince et la jeune princesse ») . » ( Jean-Marie Brohm, Répertoire n° 76 p. 68 - janvier 1995)

« Il faudra désormais compter avec la somptueuse réalisation de Kondrachine. [...] Il cherche avant tout à respecter les moindres indications du compositeur et à magnifier la richesse extraordinaire de l'orchestration. Il est aidé par les qualités spécifiques du Concertgebouw, d'Amsterdam, remarquablement capté. La rigueur de la direction de Kondrachine ne trahit en rien l'esprit de cette « bacchanale orientale » qui atteint ici une puissance et un rafinement exceptionnels. Un très grande réussite. » (Jean-Yves Bras, Diapason n° 256 p. 69 - décembre 1980)

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Krivine

ø Londres, 1989 - O. Philharmonia
* CD : Denon CO-77 068 (p 1991 + Une nuit sur le Mont Chauve, Moussogski)
Violon solo : Jean-Jacques Kantorow
Son : H. Goto
Durées : I. 9'57 - II. 11'46 - III. 10'36 - IV. 12'21
6/8 Répertoire n° 35 / 3Y Diapason n° 370

« Même si le Philharmonia garde toujours une aussi belle sonorité des vents, les cordes manquent de chaleur et décalent dans la plupart des départs. La direction n'est pas non plus très claire ; l'introduction du premier tableau est prise avec fermeté, puis dès le développement à l'orchestre du thème du violon solo, la fougue initiale retombe. Le violon dez Kantorow possède une belle couleur malgré un vibrato persistant, mais il n'arrive pas, lui non plus, à communiquer sa passion à l'orchestre. Cette impression se confirme dans le Récit du Prince Kalender avec l'entrée « navrée » du basson, alors que celle-ci devrait plutôt être enjoué, ou plus loin, avec des pizzicatos des cordes qui n'éprouvent rigoureusement aucune parcelle de sensualité. Ce manque de lyrisme affecte tout autant la suite de l'oeuvre (Le Jeune Prince et la Princesse), et une Fête à Bagdad nerveuse mais pas réellement festive. » (Stéphane Friédérich, Répertoire n° 35 p. 59 - avril 1991)

« Le principal mérite de la version de Krivine est de restituer à chaque épisode son intimisme foncier comme si chaque histoire nous introduisait dans l'intimité inaccessible des protagonistes : ils y récupèrent une saveur plus individualisée subtilement servie par les multiples interventions solistes (hautbois, flûte, cor, violoncelle), sans oublier le violon conducteur virevoltant, amusé, fantastique ou plaintif d'un Kantorov en grande forme. [...] Une vision atendrie et charmeuse de Schéhérazade qui s'inscrit en contrepoinds d'une discographie plus immédiatement rutilante. » (Serge Martin, Diapason n° 370 p. 154 - avril 1991)

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L

Leisdorf

ø 1960 - Concert Arts Symphony Orchestra
* CD : Emi 67314 (+ La Mer, Debussy) / 5 6542-2 (+ Le Coq d'Or, Suite Amour des trois oranges, Prokofiev-Steinberg)
Durées : I. 9'03 - II. 11'32 - III. 9'24 - IV. 12'07 = 43'17
3 Répertoire n° 80

« Est-il vraiment unique qu'Emi ressorte cette Schéhérazade froide et extérieur (début agressif de I), hachée et artificielle (les récoulements bruyants de la harpe, le soliste qui se croit dans un concerto...), indiférente et précieuse (la mièvrerie de III). Le dernier mouvement est à lui seul un festival de brutalité musclée et vulgaire qui condonf mécanique sautillante et urgence, artifices rythmique (le naufrage est une catastrophe...) et mise en place de phrasée expressifs, de surcroît avec un orchestre assez quelconque. » (Jean-Marie Brohm, Répertoire n° 80 p. 83 - mai 1995)

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Lenard

ø ? - OS. de Bratislava
* CD : Naxos 8.550 098 (+ Sadko op. 5...)
2 Répertoire n° 61

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Litton

ø 1988 - London PO.
* CD : Virgin "Ultraviolet" 61264 / VC 7 90729-2 (+ Bolero, Ravel) / Virgin "Virgo" VJ 7 91470 2
Violon solo : David Nolan
Durée : 46'16
3 Répertoire n° 10 / 3Y Diapason n° 345 / 3d Compact n° 38

«  Nous aurons décidément entendu tous les orchestes anglais dans cette Schéhérazade, qu'ils chérissent d'ailleurs depuis l'émouvante version de Beecham [NB : à la même époque, vers 1957, Matacic et Monteux enregistrent l'oeuvre avec d'autres orchestres londonnien]. [...] Andrew Litton [...] même si sa vision du conte oriental sonne bien littérale, avec plus d'éclat que de panache mais une saveur rythmique incontestable. Ces qualités objectives ne suffisent toutefois pas à donner le grand frisson et à rendre à cette féérie toute sa magie sonore ensorcelante. » (Serge Martin, Diapason n° 345 p. 134 - janvier 1989)

« On est frappé par la somptuosité de la palette sonore, surtout dans l'épisode de la Fête à Bagdad. Et puis il y a cette retombée et cet emportement de la mer qui domine en fin de compte avec des flots moutonnants au pied du rocher en forme de guerrier. Mais plus adapté à la scène qu'à « l'orage de l'âme », ce caractère pompeux dérange et l'on en vient à se demander si cette version est très authentique. » (Pierre Bréant, Compact n° 38 p. 45 - janvier 1989))

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M

Maazel [1]

ø 1977 - O. de Cleveland
* LP : Decca SXL 6874 (p 1978)
* CD : Decca "La Collection Classique" 466 546-2 (p 1999 + Le Coq d'Or) / 436 512-2 (+ Grande Pâque)
Violon solo : Majeske
Durées : I. 9'33 - II. 11'03 - III. 9'14 - IV. 12'07
8/9 Répertoire n° 61 à 128 / 4Y Diapason n° 235

« Maazel, au travers de ces quatre poèmes symphoniques qui composent Schéhérazade, sait raconter en musique. Peut-être que sont goût pour l'opéra y est pour quelque chose ? L'Orchestre de Cleveland brille de tous ses feux et les interventions des solistes, par leur qualité musicale et leur poésie, participent à la force évocatrice de l'ensemble. » (Jean-Yves Bras, Diapason n° 235 p. 80 - janvier 1979)

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Maazel [2]

ø février 1985 - Orchestre Philharmonique de Berlin
* LP : DG 415 512-1
* CD : DG "Masters" 445 558-2 (+ Ile des Morts, Rachmaninov) / "3D Classics" 427 816-2 (+ Prokofiev-Ozawa) / 415 512-2 (p 1986)
Violon solo : Léon Spierer
Durées : I. 10'30 - II. 11'35 - III. 10'18 - IV. 12'50
3d Compact n° 46

« Schéhérazade étale ses opulentes richesses orchestrales sous la baguette de Maazel qui en magnifie les timbres, aidé d'un orchestre à toute épreuve, dans une conception plus décorative que narrative ; aucun programme n'est à suivre au fil de ce fin jeu impressionniste. Le violon solo est enjoleur et évocateur à souhait. - Une Schéhérazade tournée vers la musique pure. » (Pierre Vidal, Compact n° 46 p. 68 - octobre 1989)

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Mackerras

ø Londres, 1990 - LSO
* CD : Telarc CD-80208 (+ Capriccio Espagnol)
Son : J. Renner
Durées : I. 9'58 - II. 11'51 - III. 10'06 - IV. 12'52
5 Répertoire n° 31 / 3Y Diapason n° 365

« Mackerras suit dans Schéhérazade une voix moyenne entre la rude impétuosité russe [...] et la sensualité onirique occidentale [...]. Cela donne quelques beaux moments, mais dans l'ensemble la poésie est ici à géométrie variable. Les accents sont parfois brutaux et agressifs (ouverture de la « Mer et le vaisseau de Simbad »), la mise en place est correcte mais dans « Le naufrage » on souhaiterait un peu plus de piqué rythmique. Ce qui manque ici à Mackerras ici c'est l'émotion vraie [...]. C'est professionnel, mais assez froid. » (Jean-Marie Brohm, Répertoire n° 31 p. 78 - décembre 1990)

« L'entrée éclatante et péremptoire des cuivres, immédiatement enchaînée à un sotto voce mystérieusement et feutré des bois, annonce d'emblée la couleur. La Schéhérazade de Mackerras se veut dramatique au sens le plus théâtral du terme. La première intervention du violon solo se trouve ainsi introduite dans un décorum dont l'étrangeté fascine. Ce goût des saveurs épicées parcourt d'ailleurs toute cette interprétation plus orientalisante que colorée. [...] Cette lecture, certes accentue le côté caricatural de certains moments, elle abuse parfois des effets de technicolor de certains tutti. Brusque, extravertie et exagérément percussive, la dernière partie n'échappe pas tout à fait aux pièges chromo facile. » (Serge Martin, Diapason n° 365 p. 178 - novembre 1990)

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Markevitch

ø 1962 - LSO
* LP : Philips SAL 3437 / 835 160 / 6580 025 (p 1970) / "Invitation" 6539 010 (p 1974) / 7310 148 (p 1980) / 410 346-1 (p 1983 coffret 3 disques + 1e Tchaikovski, Moussogsky, Borodine, Stravinski)
Violon solo : Grünberg
Durées : I. 9'50 - II. 10'28 - III. 9'18 - IV. 12'35 = 42'11
4Y Diapason n° 283 (coffret)

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Masur

ø Concert 1997 - P. New York
* CD : Teldec 0630 17125-2 (+ Capriccio Espagnol, Vol du Bourdon)
Violon solo : Glenn Dicterow
2 Répertoire n° 130

« On aura pratiquement jamais connu en effet lecture plus grammaticale et impersonnelle, plus plate dans l'agencement dynamique et agogique de l'oeuvre de Rimski, dont la magie onirique, la fièvre narrative, l'orientalisme fastueux et, surtout, la subtilité de construction aient été aussi systématiquement répudiés. Quid en effet de l'envergure, de l'imagination, de la poésie, de la tendresse, du drame, de la folie, du ton épique, de la hauteur de vue, de la générosité, de la poigne que requiert cette partition rebattue [...]. Devant l'analyse froide, désséchée, raide et exagérément introvertie comme lissée en dynamiques qui nous est proposée ici, l'impatience de ponctuations disloquées à force de staccatos mal maîtrisés, la partition apparaît comme un vêtement de mousseline troué de coups de sabre désordonnés où le mouvement ne trouve aucune source organique, aucune racine profonde : passages rapides expédiés, rythmique d'une monotonie et d'une rigueur consternantes, phrasé d'une sécheresse et d'une banalité affolantes, crispations, enlisement, brutalités en oppositions motoriques d'un redoutable simplisme (écoutez le début de « La fête à Bagdad »), microscopisme séquenctiel, et on en passe... Le son pointu et acide des bois aigus, la vulgarité des cuivres gâchent également la beauté de texture, idéalement aérée, de cordes particulièrement translucides et soyeuses. Bref, tout ceci reflète l'improvisation, la désinvolture ou l'incomprehension [...]. » (Pascal Brissaud, Répertoire n° 130 p. 64 - décembre 1999)

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Matacic

ø 1956 - O. Philharmonia
* LP : Trianon/Pathé Marconi TRX 6127
* CD : Emi "Rouge et Noir" CZS 7243 5 69680 2 (+ Pâque, Capriccio, Vol du Bordon... par Kletzki, Cluytens et Silvestri) / "Artiste Profile" 68739 (+ Bruckner Symphonie 0, Glazounov...)
Durées : I. 10'24 - II. 11'27 - III. 10'02 - IV. 10'02
9 Répertoire n° 70 / 3Y Diapason n° 406

« La princesse de Matacic est une médiatrice, pas une violente, une grande dame, pas une taulière. Ses récits évoluent, avec un lustre orchestral grisant, au gré d'une fantaisie pacifié, un rien impassible, d'un indémodable classicisme et d'une superbe élégance. matacic privilégie l'abstraction du mouvement, l'épure rythmique, avec de fabuleux moments de direction d'orchestre (écoutez la montée, si souvent vulgaire ailleurs, du grand crescendo, partie III à 8'21) sur les sinuosité (et les ondulations de bassin...) de la sensibilité narrative. » (Pascal Brissaud, Répertoire n° 70 p. 65 - juin 1994)

« De la même veine est la lecture de Schéhérazade par un autre chef à la mémoire trop négligée, Lovro von Matacic (1899-1988). Sous sa baguette, le célèbre conte symphonique revêt une animation toujours renouvelée, une netteté rythmique que seuls certains de ses confrères comme Kondrachine ou Smetacek ont su également entretenir avec la même verve. Le violon solo (anonyme) fait montre de la douceur persuasive et du rayonnement souhaitable. » (Pierre-E. Barbier, Diapason n° 406 p. 125 - juillet 1994)

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John Mauceri

ø 2-3 juin 1987 - LSO
* CD : JVC JVD-1030 (p 1991) / IMP

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Mehta [1]

ø c. 1975 - OP. Los Angeles
* LP : Decca SLX 6731
Violon solo : Sydney Harth (Stradivarius "Dolphin" ayant appartenu à J. Heifetz)
Diapason n° 203

« Mehta ne cherche pas à être descriptif, encore moins chorégraphique. Il organise l'oeuvre, telle une symphonie : la lenteur de son « Voyage de Simbad » pourra surprendre, mais l'éloquence la somptuosité du « Récit du Prince Kalender » ouvrent la voie à l'épanouissement du finale, plus proche d'un certain Bruckner que de « La Mer ». L'orchestre fait montre de quelques flottements sur le plan de la discipline d'ensemble mais Mehta s'attache plus au modelé global qu'à la précision des attaques des cordes. » (Pierre-E. Barbier, Diapason n° 203 p. 40 - janvier 1976)

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Mehta [2]

ø Tel Aviv, 1987 - OS. d'Israël
* CD : CBS 45 652 / MYK 44 559 (+ Grande Pâque Russe)
Violon solo : Uri Pianka
Durées : I. 10'33 - II. 12'22 - III. 10'26 - IV. 12'40
Son : M. Sheady
7 Répertoire n° 8 / 4Y Diapason n° 342 / 3d Compact n° 35

« [Cette Schéhérazade] doit de toute évidence être comparée à la précédente, réalisé avec l'Orchestre Philharmonique de Los Angeles, et que l'on pouvait consédérer comme un demi-échec. C'est à une véritable mutation que nous assistons. Beaucoup moins expressif qu'antan, évitant les facilités dont il avait autrefois l'apanage, le chef aborde l'oeuvre avec une surprenante humilité, se contentant, dans des tempos raisonnables, de créer des climats favorables à la meilleure expression d'une musique dont il a enfin compris qu'elle pouvait suffir à elle-même. Cette Schéhérazade envoûtante mérite amplement notre attention [...]. » (Jean-Luc Privat, Répertoire n° 8)

« Loin de saisir à bras-le-corps les histoires de la princesse orientale, le chef indien construit les épisodes, leur donne une couleur typée : ample et généreuse sans le Bateau de Sindbad, allègre, dansante mais chatoyante dans le Récit du Prince Kalender, alliant la langueur paresseuse du début à la verve amusée de l'épisode central dans le Prince et la Princesse, nerveux et enlevé dans le finale. Au-delà des seules atmosphère, Mehta, aidé par des soli intrumentaux d'une saveur irrésistible, n'hésite pas à aller loin dans le jeu des sonorités orientalisantes : avec une sensualité sans toc ni effet. » (Serge Martin, Diapason n° 342 p. 166 - octobre 1988)

« Zubin Mehta, à la tête de ce superbe ensemble qu'est l'Orchestre d'Israël, dans un éclairage symphonique plein de lumière, mais de mystère également, en cisèle une très belle mouture, à laquelle l'excellent violoniste Uri Pianka n'est pas étranger [...]. Un beau disque, mais qui laisse la discographie inchangée. » (Michel Louvet, Compact n° 35 p. 68 - octobre 1988)

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Melik-Pachaïev

c. 1958 - O. du Grand Théatre de Moscou
* LP : Chant du Monde LDX-S-8212

« L'interprétation de Melik-Pachaïev frappe, dès la première audition, par son impressionnante unité de style. Sa conception relève d'une optique assez différente de celle à laquelle nous ont habitués la plupart des chefs. Le style est plus vigoureux que raffiné : on sent chez les instrumentistes russes une volonté d'expression puissante et unitaire qui porte admirablement. Une nuance de lourdeur se fait bien jour ici et là, mais elle se trouve vite effacée par une accentuation plus mordante. L'ensemble respire une sincérité absolue : les interprètes russes jouent le jeu avec franchise... » (Claude Dutru, Revue "Disques" n° 102 p. 789 - octobre 1958)

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Monteux [1]

ø San Francisco, War Memorial Opera House, 3-4 mars 1942 - OS. San Francisco
* LP : RCA Victor LM 1002 / GM 43 361
* CD : RCA "Monteux Edition vol. 11" 09026 61897-2 (+ Antar à Sadko)
Violon solo : Naoum Blinder
Durées : I. 8'19 - II. 10'30 - III. 8'11 - IV. 11'35 = 38'46
Répertoire n° 70 / Diap. d'or n° 406 / 3* Monde de la Musique n° 177

« If you want to hear Schéhérazade played to perfection, exactly on time, every nuance calculated, by a magnificent orchestra, then go to Symphony Hall and hear the Boston Symphony Orchestra, conducted by Dr. Karl Muck. On the other hand, if it is your desire to hear the same work fairly breathing in each note played, the gorgeous color and panache of the Orient, excitingly sensuous and exuberant with licentious revelry, then buy a ticket for the Russian Ballet and listen to Pierre Monteux conduct this fantastical score of Rimsky-Korsakov. » (Philip Hale, in Boston Herald, 1915)

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Monteux [2]

ø 7/11/13 juin 1957 - LSO
* LP : RCA Victor LSC 2208 (p 1958) / VICS 1013 (p 1965) / 630.481 / 592 028 (p 1981)
* CD : Decca "Eloquence" 460 507-2 (p 1998) / "Weekend Classics" 421 400-2 (p 1988 + Sadko, Nuit de Mai/Ansermet)
Violon solo : Hugh Maguire
10 Répertoire n° 8, 9 n° 116 / 4Y Diapason n° 346 / 4d Compact n° 38

« Depuis, aucun de ceux qui lui ont succédé (hormis Kondrachine) n'est parvenu à recréer le miracle. On retrouve toujours caractérisés son style : une mise en place exemplaire, une clarté, une lisibilité parfaite de tous les pupitres de l'orchestre, ceci étant une constante de son art, perceptible même dans les enregistrements remontant au 78 tours. S'y ajoutent un respect absolu du texte qu'aucun effet gratuit ne vient menacer [...] et un sens inné de la musique qui permet au chef de s'adapter à tous les styles de toutes les époques : cette Schéhérazade le démontre à chaque instant. La sobriété de l'interprétation frappe avant tout : aucun épanchement inutile comme si Monteux souhaitait gommer ici tout ce que la partition pourrait avoir de complaisant. [...] Seul le 3e mouvement pourrait appeler quelques réserves car le tempo est un peu rapide et le phrasé un peu sec [...]. Quant au final, il est probablement le plus frénétique, le plus tendu mais aussi le plus lisible (les cuivres dans le naufrage) de l'histoire du disque. » (Jean-Luc Privat, Répertoire n° 8)

« Qu'est-ce qui distingue la Schéhérazade dirigée par Monteux de ses consoeurs, outre la noblesse propre à toutes les interprétations d'un chef unique ? Le sens du discours, de la progression narrative qui fait s'animer chaque tableau avec un naturel confondant. Plus que sur la couleur (qu'il trouve pourtant, même dans les moments paroxystiques) Monteux joue sur le mouvement, le rythme et la dynamique grâce à un orchestre d'une texture exceptionnellement claire , et soigne le détail instrumental avec une précision chaleureuse qui rend à la partition une émotion et une transparence quasiment magiques. » (Michel Parouty, Diapason n° 346 p. 132 - février 1989)

« Ici, rien de prémédité ni de rutilant. L'histoire se déroule avec sobriété et sincérité, sans la moindre amphase dans le ton. [...] Une tendresse naïve et authentique enveloppe l'idylle du « Jeune Prince et de la Princesse ». Dans le dernier tableau, toujours élégant, Monteux sait trouver l'inflexion idoine. Après un naufrage sans merci où le tam-tam surgit de l'orchestre, le climat devient glacial avant que de s'achever dans la grâce. » (Philippe Venturini, Compact n° 38 p. 45 - janvier 1989)

Voyez la discographie complète de Pierre Monteux

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Eduard Mörike (1878-1929)

ø [mono] 12 et 30 avril 1924 - Staats-Theater Opernhaus
* 78t : Parlophone E10227-31
Durées : I. 9'59 - II. 7'53 - III. 7'34 - IV. 10'45

Voyez l'article très documenté sur l'enregistrement et le chef.

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Muti

ø 1982 - O. Philhadelphie
* LP : Emi ASD 4188 / C 069-43 270 (p 1983)
* CD : Emi 7243 574635 2 / 7 47023 2
Violon solo : Norman Carol
Durées : I. 10'03 - II. 12'35 - III. 10'20 - IV. 12'18 = 45'10

« [Avec Riccardo Muti] on ne s'ennuie pas une seconde. Sa vitalité impétueuse galvanise autant l'orchestre que l'auditeur, tout en sachant aménager la part de rêve, et en fouillant l'orchestre afin de dégager les multiples contrepoints qui constituent tout l'intérêt tant musicale que symbolique de la partition. » (André Lischke, Diapason n° 281 p. 83 - mars 1983)

« Depuis l'extraordinaire version de Kondrachine, aucune Scheherazade n'avait su nous tenir en haleine. Que penser de celle-ci ? D'abord Muti nous livre comme toujours un superbe travail d'orchestre, une mise en place parfaite et des cuivres rutilants à l'américaine. Certes Scheherazade est un superbe morceau d'orchestre, mais Muti n'arrive pas à y glisser la magie, la sensualité, le mystère que cette musique réclame aussi. Une superbe lecture orchestrale donc, mais il semble que Muti n'ait pas réussi à faire autre chose de la plus belle page d'orchestre russe du XIXe siècle. » Magazine France URSS n° 159 p. 8 - juin 1983)

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N

Anton Nanut

ø 1987 ? - OS. de la Radio de Ljubljana
* CD : Media Partners 265024 / Pilz CDHC 160214-2 (p 1993)
Durées : I. 10'03 - II. 12'10 - III. 10'09 - IV. 13'12 = 45'34

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O

Ormandy [1]

ø [mono] 1947 - O. Philhadelphie
* LP : Columbia ML-4089 / Pathé FCX 134
Violon solo : Alexander Hilsberg

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Ormandy [2]

ø 1959 - O. Philhadelphie
* LP : CBS S 61044 / MS 6365
* CD : Sony "Essential Classics" SBK 46 537 (+ Capriccio Espagnol à Ouverture Grande Pâque)
Violon solo : Anshel Brusilow
Durées : I. + II. 21'59 - III. 9'46 - IV. 12'24
4Y Diapason n° 371 à 195

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Ormandy [3]

ø 21/29 février 1972 - O. Philhadelphie
* LP : RCA "Quadri" ARD 1-0028
* CD : BMG BVCC 20015 (Japon p 2009) / RCA "Navigator" 74321178992 (p 1994 + Capriccio Espagnol/Kondrachine)
Violon solo : Norman Carol
Diapason n° 195

« Voici une interprétation de bon ton, bien enlevée, qui n'évoque que de fort loin les saveurs des « Mille et une Nuits », la sensualité même de la partition. Par ailleurs les prouesses symphoniques du compositeur sont exposées avec souplesse, dignité, savoir faire et gentillesse, comme s'il était évident que l'interprétation de Schéhérazade ne puisse être que celle-ci, mise en condition sonore et inoffensive de cocktails mondains, performance dominicale bien propre, musique de peplums yankees, sûrs de leur bon droit et de leur bon goût. [...] Cela dit l'oeuvre reste néanmoins une magnifique démonstration d'orchestraltion ; un témoignage multicolore de l'art symphonique du compositeur. » (Denys Lemery, Diapason n° 195 p. 35 - mars 1975)

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William van Otterloo

ø juin 1963 - O. du Festival de Vienne
* LP : Guilde International Du Disque / Festival Classique FC 426
* CD : Fnac Music "Via Classique" 642 330 (p 1994 + Grande Pâque Russe ; Le Coq d'Or (Prélude et Marche nuptiale /Munch-RTF)
Durées : I. 9'33 - II. 10'39 - III. 9'28 - IV. 11'49
2 Répertoire n° 76 / 2Y Diapason n° 410

« On ne peut que sourire (jaune) au son empâté de l'Orchestre du Festival de Vienne. Au début, on peut penser que l'enregistrement de Schéhérazade est ralenti, le violon capté depuis une salle de bain et mixé par la suite, mais il n'en est rien : le naufrage est intégral. - Technique : grésillement, saturations, absurdités en tous genres (violons se promenant de gauche à droite), etc. » (Stéphane Friédérich, Répertoire n° 76 p. 68 - janvier 1995)

« On connaît le chef hollandais, longtemps en poste auprès de la résidentie de La Haye, sa générosité un peu envahissante et son sens du récit. Sa Shéhérazade ne manque pas d'atraits. L'orchestre montre une belle profondeur, les jeux de timbres séduisent. Et pourtant, on ne peut s'empécher de se dire que cette interprétation honnête n'a guère sa place dans la discographie pléthorique actuelle. » (Serge Martin, Diapason n° 410 p. 164 - décembre 1994)

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Ozawa [1]

ø 1969 - OS. de Chicago
* CD : Emi CES 5 69131 2
Violon solo : Victor Aitay
Diapason n° 153 à 334

« Remontant à 1969, cet enregistrement n'a rien perdu de son éclat : le jeune Ozawa s'est immédiatement pénétré des chatoyances ardente de Shéhérazade, explosant en deux d'artifices, et il a parfaitement investi l'autre aspect de la partition : ces alanguisements pleins de rêverie qui se diluent dans l'espace [...]. Cette première lecture conserve toute sa saveur et son prestige. » (André Hofmann, Diapason n° 334 p. 126 - janvier 1988)

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Ozawa [2]

ø 1977 - OS. de Boston
* LP : Deutsche Grammophon 2530 972
* CD : DG 469 659-2 (+ Capriccio Espagnol-Jarvi) / "Compact Classics" 413 155-2
Violon solo : Joseph Silverstein
Durées : I. 10'18 - II. 12'12 - III. 10'02 - IV. 12'18 = 44'56
3Y Diapason n° 234

« Son interprétation, encore une fois, ne cherche pas à raconter en musique. Il semble se souvenir que Rimski-Korsakov à désavoué le programme sous-jacent à l'oeuvre considérée, dès lors, comme essentiellement une Suite symphonique. En ce sens, Ozawa évoque la réussite de Monteux [...]. Ozawa est à l'aise dans cette oeuvre, attaché à mettre en valeur la luxuriante orchestration. Je regretterai seulement une percussion un peu sèche assez dans le style américain. Schéhérazade est absente de ce disque. Il ne reste que la musique : c'est l'essentiel. » (Jean-Yves Bras, Diapason n° 234 p. 87 - décembre 1978)

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Ozawa [3]

ø Concert Vienne, Musikverein, 3-4 avril 1993 - Philharmonique de Vienne
* CD : Philips 438 941-2 (p 2008 + Grande Pâque Russe)
Violon solo : R. Honeck
Son : O. Scholze
6/8 Répertoire n° 72 / 3Y Diapason n° 407 / 2* Monde de la Musique n° 180

« La réussite n'est pas totale. Au chapitre des satisfactions : la beauté radieuse des mixtures sonores (bois/cordes graves par exemple) et bien sûr le talent d'Ozawa. Celui-ci privilégie la souplesse du discours orchestral, la luxuriance de ses couleurs tout en ménageant une animation assez efficace (voir la sécheresse des percussion dans l'épisode du naufrage). En revanche sa Schéhérazade reste de la musique pure. Le programme établi par Rimski a été dévalué par son auteur lui-même, qui insistait sur l'aspect « musique pure » de son ouvrage. N'empèche , si les nombreux motifs constructeurs de la partition correspondent « chaque fois (...) à des images et des tableaux différents » alors forcément ils n'expriment pas qu'eux-mêmes... Dessiner des lignes et faire vibrer des couleurs, imbriquer les rythmes et les phrases sans vouloir vivre la situation réduit singulièrement le propos. Cela explique les grâces un peu fanées du violon solo, le rôle purement décoratif des interventions des bois et des cuivres, la plastique amorphe des tutti. » (Gérard Belvire, Répertoire n° 72 p. 66 - septembre 1994)

« Aidé d'un Philharmonique de Vienne qui aime déployer pour lui ses fastes les plus ensorcelants, Seiji Ozawa fait mouche à coup sûr. Les couleurs sonnent avec éclat, l'action est arrêtée sur un mode gentiment dansant, presque aérien, toujours soutenu par une animation de bon aloi. Et pourtant cette ivresse detimbre et de rythme ne parvient pas à retrouver pleinement la dimension magique sans laquelle Schéhérazade ne reste jamais qu'un brillant morceau d'orchestre. » (Serge Martin, Diapason n° 407 p. 160 - septembre 1994)

« Plus policé, plus léger, Ozawa fait sonner la Philharmonie de Vienne comme un orchestre de chambre. Mais la belle facture et le chatoiement des couleurs ne peuvent guère masquer le manque d'engagement et de souffle épique qu'il faut absolument déployer pour animer Schéhérazade et faire voyager l'auditeur. » (Philippe Venturini, Monde de la Musique n° 180 p. 112 - septembre 1994)

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P

Perlea

ø 1963 - OS. Bamberg
* CD : Vox

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Previn [1]

ø 1968 - LSO
* LP : RCA AGL1 1 330
* CD : RCA VD 60643
Violon solo : John Georgiadis
4 Répertoire n° 34 / 3Y Diapason n° 214 / 3d Compact n° 63

« Dans cette réédition, Prévin dirige assez mollement. les fins de phrases retombent sans relancer le leitmotiv. Tout cela manque de vigueur. Shahriar n'inspire aucune terreur, tout au plus une certaine lourdeur wagnérienne dans les premières attaques de cuivres du début. Le violon solo de Geirgiadis n'a pas beaucoup de chaleur, sa sonorité est acide. Dans le Récit du Prince Kalender, on ne discerne pas toujours le choix interprétatif du chef, incertitude qui s'accentue encore dans l'avant-dernier tableau, la prise de son n'arrangeant rien. Dans le Finale les cordes londoniennes ne sont pas toujours en place (thème de Schéhérazade) et l'ensemble manque de relief, les percussion écrasant un peu tout sur leur passage. Schéhérazade meurt « asphyxiée ». » ( , ( Stéphane Friédérich, Répertoire n° 34 p. 56 - mars 1991)

« Si les qualités propres et l'aisance de l'ensemble ne se démentent pas, on est en droit de trouver le phrasé parfois vague, les attaques un peu molles, l'orchestre un peu broussailleux. Il manque a cet enregistrement honnête la vision d'un chef autoritaire et plus farouche que sentimental [...]. » (Olivier Philipponnat, Compact n° 63 p. 64 - avril 1991)

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Previn [2]

ø Vienne, Musikverein, 10-11 décembre 1981 - Philharmonique de Vienne
* LP : Philips 6514 231 (p 1983)
* CD : Decca UCCD 9755 (p 2009) / Philips 411 479-2
Violon solo : Rainer Küchl
Durée : 44'41
3Y Diapason n° 281

« [On ne peut rien] reprocher à Previn question lecture et mise en place, mais par moments, on voudrait encore plus de nef, de relief, des contrastes mieux marqués, une gamme de nuances encore plus étendue. Sa Shéhérazade ne manque ni de beauté plastique ni de séduction (Le Jeune Prince et la Princesse sont envoûtants à souhait), mais on cherche vainement cette note sauvage, inquiétante et cette dimension dionisiaque à laquelle accède magnifiquement Muti [...]. » (André Lischke, Diapason n° 281 p. 83 - mars 1983)

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Previn [3]

ø Concert 27 juin 1982 - Philharmonique de Vienne - [Origine : Bande Radio]
Violon solo : R. Küchl

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Q

Argeo Quadri

1954 - O. Opéra d'État de Vienne
* LP : Westminster / Véga C 30-S-124

« ... Ce disque ne déplace pas nos préférences. Il nous propose une version honorable... Les rythmes s'articulent et s'enchaînent avec sobriété et l'aspect mélodique de l'ouvrage n'est pas négligé. Cela dit, Argeo Quadri ne parvient ni à recréer Schéhérazade sous une lumière nouvelle, ni à nous en fournir un modèle d'exécution digne de passer à la postérité. » (Jacques Bourgeois, Revue "Disques" n° 98 p. 371 - avril 1958)

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R

Ali Rahbari [1]

ø c. 1979 - Nümberger SO.
* LP : Colosseum 0 583

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Ali Rahbari [2]

ø 1988 - OP. Tchèque
* CD : Supraphon 11 0391-2
Violon solo : Joseph Suk
Son : V. Roubal
Durée : 46'54
7/6 Répertoire n° 34 / Référence Compact n° 63

« On peut certes faire le reproche d'un minutage un peu maigre, mais les attaques sont franches et le violon de Suk est d'une très grande douceur. On retrouve le fruité des bois tchèques dans la Ballade et le dialogue du Jeune Prince et de la Princesse est très réussi : les cordes ont un superbe phrasé qui devient un balancement avant la cadence lyrique du violon. Le Finale, au rythme saccasdé, est enlevé, sur une percussion claquante et un orchestre virtuose. » (Stéphane Friédérich, Répertoire n° 34 p. 56 - mars 1991)

« Sous la baguette du chef iranien Alexander Rahbari, nous sommes guidés par un véritable conteur de la tradition orientale la plus pure à travers cette rutilante partition. C'est un véritable enchantement : il possède un sens accompli de chaque phrase dans ses nuances les plus subtiles, il respire largement, la musique est rendue naturelle et l'orchestre joue de la plus limpide manière. Voici l'une des interprétations les plus sensuelles qu'il nous ait été donné d'entendre, ce qui est en bonne partie dû aux sonorités exceptionnelles des instruments, à un lyrisme de tous les instants, à des épisodes contemplatifs, lascis même, révélateur de lointains rêves où se distinguent d'admirables bois aux traits enlevés, en particuliers les flûtes. Un relief très appréciable revèle des détails souvent occultés ailleurs ; les effets de brouillard impresionniste sont soignesement évités, et le miracle est complet lorsque Joseph Suk use de son archet le plus aérien, aux impeccables tenues. » (Pierre Vidal, Compact n° 63 p. 64 - avril 1991)

Présentation du chef Alexander Rahbari (en anglais)

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Reiner

ø 8 février 1960 - OS. de Chicago
* LP : RCA Victor LSC-2446
* CD : RCA 68335 / "Living Stereo" 09026 68168-2 (+ Stravinsky - p 1997) / "Fritz Reiner Collection" GD 60875 (p 1992 + La mer, Debussy)
Violon solo : Sydney Harth
Durées : I. 9'04 - II. 11'34 - III. 12'00 - IV. 11'40
7/7 Répertoire n° 45 à 99 / 5Y Diapason n° 435, 380

« Lors de notre discographie, j'avais été très déçu par le troisième volet « Le jeune prince et la princesse » de la Schéhérazade de Rimski-Korsakov. Mais par ailleurs le jeu des bois dans le récit (II) est exceptionnel, de même que la virtuosité des cordes dans le volet conclusif. » (Ch. Huss, Répertoire n° 99 p. 84 - février 1997)

« Dans Shéhérazade également, la souplesse des phrasés, la coloration des lignes mélodiques, la poésie féérique sont parfois bousculées par une certaine brutalité et quelques raideurs rythmiques. Il reste bien sûr la phénoménale maîtrise de Reiner et l'impact sonore du Chicago, assez chargé, notamment sur les percussions. Le dernier mouvement, « La Mer », « Le vaisseau se brise sur un rocher » est d'une virtuosité stupéfiante (trompettes) mais n'atteint pas au dramatisme fébrille de Kondrachine avec le Concertgebouw, qui est bien plus subtile et félin, bien plus lyrique et moins mécanique dans le « mélos ». » (Jean-Marie Brohm, Répertoire n° 45 p. 75 - mars 1992)

« Pour traduire fidèlement la splendeur de l'oeuvre la plus célèbre de Rimski-Korsakov, il faut une absolue rigueur (rien n'est pire qu'une Schéhérazade se vautrant ans les excès) ainsi qu'un orchestre capable de restituer une infinité de couleurs : avec le Symphonique de Chicago et son chef (de 1953 à 1963), ces deux conditions sont aisément remplies, au risque (mineur) de sacrifier en partie une certaine sensualité. Toutefois, dosant à merveille les contrastes, Reiner sait également charmer : en témoigne la sensibilité (non la sensiblerie) du Jeune Prince et de la jeune princesse et la douceur ironique de l'ultime épisode (une petite toux - d'un instrumentiste, ce n'est pas un concert public - une minute avant la fin indique que l'on a pris garde de préserver la continuité de l'émotion). » (Francis Drésel, Diapason n° 380 p. 158 - mars 1992)

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Rezucha

ø janvier 1984 - OP. Slovaque
* CD : Madacy Records 8819 / Naxos 8.550 027 (p 1987)
Durées : I. 10'10 - II. 11'31 - III. 9'59 - IV. 12'01

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Rodzinki

ø 1939 - O. de Cleveland
* CD : Lys "L'Héritage d'Artur Rodzinki vol. 4" LYS 161 (+ Roméo et Juliette, Tchaikovski)
Répertoire n° 120

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Wilhelm Röhr

ø c. 1958 - O. Allemagne du Nord
* LP : Vogue-Mode MD 9011 / Sonoplay FAC-605 (p 1967)
Durées : I. 9'39 - II. 11'14 - III. 8'54 - IV. 12'00

« Vous connaissez les effets de "ralenti" qu'on pratique parfois dans les films ? Eh bien, l'interprétation de Röhr et les mouvements qu'il imprime à Schéhérazade nous produisent sensiblement la même impression. Aussi terne est la reproduction sonore (et l'on s'en étonne puisqu'aux USA, ce même enregistrement est disponible en stéréo), qui n'a pas assez de "corps" ni de profondeur. » (R.M. Hofmann, Revue "Disques" n° 122 p. 213)

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Rossi

ø 1956 - OS. Vienne
* LP : CBS 51028 / Vanguard VTF 1612 [tape]
* CD : Vanguard 90 / VBD 163 (p 1989)
Violon solo : Miriam Solovieff

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Rostropovitch

ø Paris, Salle Wagram, 1974 - O. de Paris
* CD : Emi "Rostropovich Edition" CDM 5 65715 2 (+ Moussorgski)
* LP : VMS C 069-02.527 (p 1974)
Violon solo : Luben Yordanoff
Son : P. Vavasseur
5 Répertoire n° 87 / Diapason n° 192

« Le « numéro de soliste » est encore patent dans Schéhérazade. On y retrouve la délicatesse et l'inspiration sensuelle du premier violon (d'une justesse sans faille dans le finale endiablé) qui contrastent avec la violence chaotique de la battue de la direction. le Récit du Prince Kalender s'étire sans justification. Rostropovitch rompant, par sa lenteur, le phrasé du basson solo. Par ailleurs, la réverbération accentués sur les cordes nuit à la précision des attaques. La Fête à Bagdad est sans conteste le tableau le mieux réussi malgré une volonté affirmée du chef à découper en « séquences » chacun des thèmes secondaire. Une réédition difficile à justifier dans le contexte discographique actuel [...]. » (Stéphane Friédérich, Répertoire n° 87 p. 49 - janvier 1996)

« La lecture qu'en donne Rostropovitch efface bien des rides et le fard des clichés et des traditions parasites. L'impression globale est celle d'une grande fresque dont le caractère statique ne provient pas seulement du choix de mouvements relativement lents ; c'est une interprétation de type poétique, inspirée, qui cherche moins à décrire une suite d'actions qu'à évoquer un décor, une vision et à en traduire l'atmosphère. [...] L'Orchestre de Paris sonne admirablement avec quelque solistes exceptionnels, tels Druart (clarinette) et Yordanoff (violon). Le finale, conçu par Rimski-Korsakov comme une véritable étude pour l'orchestre, est rutilant et la virtuosité des instrumentistes permet des effets remarquables. » (Alain Fantapié, Diapason n° 192 p. 41 - décembre 1974)

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Rowicki

ø c. 1960 - OP. Varsovie
* CD : Lys "Hommage à Witold Rowicki" 562-567
Répertoire n° 132

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Rucht

ø 1953 - RIAS Berlin
* LP : Remington R-199-11
* CD : Urania 7-19 / 7133

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S

Antero Saïke

ø 1953 - OS. "Olympia"
* LP : Allegro-Elite LDA-D-56

« ... Le caractère oriental un peu délirant qu'a certainement voulu Rimsky, c'est dans la version de Saïke; chef qui nous a déjà donné une très belle "symphonie du nouveau monde" et qui nous était inconnu jusqu'ici, que nous le découvrons au paroxisme. ... Quant au dernier mouvement, "la fête à Bagdad", il devient extraordinairement vivant avec Saïke qui imprime à la musique une sorte de frénétique vertige qui va s'accentuant et dont la prise de son est magnifiquement réussie. C'est, croyons-nous au disque "Allegro" qu'iront les faveurs du plus grand nombre des amateurs... » (Jacques Bourgeois et Henry-Jacques, Revue "Disques" n° 65 p. 383 - mai/juin 1954)

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Sandor

ø c. 1990 ? - OS. État Hongrois
* CD : Laserlight 15608

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Scherchen

ø 1957 - O. Opéra État Vienne
* LP : Westminster WST 14003
* CD : Westminster 471 215-2 (+ Ouverture 1812, Tchaikovski) / Palladio 4159
Violon solo : Rudolf Streng
5Y Diapason n° 487

« Un Scherchen passionnant comme toujours. Sa Schéhérazade [... est] conçue par sequence, portée par des phrasés denses et puissants, elle s'appuie sur un tempo d'ensemble retenu et demeure de bout en bout d'une impressionnante grandeur. Elle laisse s'exprimer avec libéralité la sonorité fruité des clarinettes, la rondeur des cors. Un caractère viennois ô combien partagé par le violon solo de Rudolf Streng : une sonorité lumineuse, raffinée, avec ce rien de fragilité et de sentimental, ce vibrato parfois plaintif... le tout irrésistible ! » (Remy Louis, Diapason n° 387 p. 124 - décembre 2001)

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Schmidt-Isserstedt

ø 16-19 mai 1959 - OS. NDR
* LP : Telefunken TCS 18042 / SLT 43020B / Accord ACC 140066
* CD : Accord 201 342 (p 1991)
Violon solo : Erich Roehm
Durée : 48'00
9/7 Répertoire n° 38

« [L'art de la direction de Hans Schmidt-Isserstedt est pourvue d'une] vie intense qui passe par les contrastes dynamiques et une rigueur dans la précision de tous les pupitre. N'ayez crainte, à l'écoute de cette version de vous ennuyer. Tout y ressort d'une densité exemplaire qui ne néglige pourtant pas la poésie épique et orientalisante du récit. La violence de la fantasmagorie est ultra démonstrative, comme l'est la tendresse du violon de Roehm. Il n'y a pas grand chose qui prête a sourir dans cette musique que l'on croit parfois « dépassée ». Ne cherchez pas non plus un quelconque décalage dans les pupitres, il n'y en a pas. Tout serait à citer en exemple : entrée de la caisse claire (3'50) dans l'Adagio, accélération introductive des cordes dans le finale, ou tenue des pizzicati (à partir de 4'40). » (Stéphane Friédérich, Répertoire n° 38 p. 63 - juillet 1991)

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Max Schönherr

ø ? - O. du Festival de Vienne
* LP : Véga MT 10150 [mono]

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Schneidt

ø 1989 - OS. Radio Berlin
* CD : Capriccio "Les Brises d'Orient" 10381 (+ Schéhérazade, Ravel)
5/7 Répertoire n° 47 / 3Y Diapason n° 385

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Semkov

ø 1976 - OS. de Saint-Louis
* LP : Vox 35088 / Milan SLP 1025
Diapason n° 225

« Il n'y a pas grand chose à dire, hélas ! de cette version au ralenti [...]. Le tempo général de chacun des quatres épisodes est beaucoup trop lent, et de ce fait enlève tout éclat à l'orchestration [...]. Par ailleurs, le style langoureux des thèmes évoquant Schéhérazade elle-même, le sultan ou le prince, relève plus de la musique de film que de lévocation légendaire. [...] Schéhérazade, c'est autre chose. » (Jean-Yves Bras, Diapason n° 224 p. 92 février 1978)

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Serebrier

ø Watford Colosseum, 9-10 mars 1999 - London PO.
* CD : Reference Recordings RR 89
Son : Keith O. Johnson

Un article en anglais sur classicalcdreview.com

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Silvestri (1913-1969)

ø c. 1967 - OS. de Bournemouth
* LP : Emi
* CD : Disky Classics "Constantin Silvestri: the Collection" DB 7074 3 2 (coffret 10 CD)

Un article de Raymond Tuttle sur le croffret Silvestri

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Smetacek

ø 1975 - O. de la Radio de Prague
* CD : Praga PR 250 035 (+ Kitege-67)
8/7 Répertoire n° 57 / 4* Monde de la Musique n° 166

« [La] technique de direction permet [à Vaclav Smetacek] d'obtenir à la fois un phrasé très souple qui évite toute les lourdeurs d'un tel répertoire, tout en conservant une épaisseur sonore étonnante dans les cordes. La retenue dans les contrastes et la modération des tempos en font une version certainement à part des excès que l'on connaît ailleurs. [...] Quant au changement d'atmosphère du final, on pardonnera aisément certains montages (0'41) audibles pour garder en mémoire une des version plus authentiquement personnelles et respectueuses de la partition que nous ayons entendues [...]. » (Stéphane Friédérich, Répertoire n° 57 p. 67 avril 1993)

« Sans conteste Smetacek rejoint les meilleurs illustrateurs de cette partition malgré une sonorité (orchestre et prise de son) passablement terne. Praga a été inspiré en publiant cet enregistrement de studio. » (Philippe Venturini, Monde de la Musique n° 166 p. 104 - mai 1993)

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Marc Soustrot

ø 15-16 septembre 1987 - O. des Pays de Loire
Violon solo : Constantin Serban Ioanid
* CD : Vérany "Morceaux Choisis" PV 730010 (p 1994) / PV 789052 (p 1989) / "Green Masters" 087019
Durée : 44'51
3Y Diapason n° 337, 353

« Le résultat musical est remarquable. D'abord à cause de la qualité purement instrumentale de l'ensemble : les pupitres de bois et de cuivres, notamment, très sollicités, font tous preuve d'une plénitude, d'une maîtrise et d'une élégance sonores qui forcent l'admiration. Ensuite à cause de la conception du chef : contrairement à nombre de ses prestigieux collègue, il refuse de se laisser entraîner par les mirages sonores dangereusement langoureux contenu dans la partition. La conception est certes ample, mais l'accent est mis sur la clarté des lignes (les bois et cuivres, précisément, sont au premier plan), sur la qualité des contrastes, un choix interprétatif défendu de bout en bout et flatté par une prise de son translucide et analytique. Sans doute, revu par ce dégraissage cartésien, l'Orient perd-il de sa « mystérieuse sensualité ». Mais il y gagne incontestablement en simplicité et naturel. » (Rémy Louis, Diapason n° 337 p. 162 - avril 1988)

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Spano

ø 2000 - OS. d'Atlanta
* CD : Telarc CD 80568 (+ Grande Pâque Russe)
Durée : 44'12
9 Répertoire n° 149

« C'est une sorte de « version Kondrachine en Amérique », parfaitement construite, qui culmine dans un Finale très efficace et, surtout un 3e mouvement serain et poétique, idéalement équilibré. Evidemment il ne faut pas écouter un « fou (Stokowski-Londres ou Golovanov) avant, sous peine de trouver l'ensemble un rien pondéré ; mais dans une discographie assez moyenne, voici l'une des meilleures versions de l'ère numérique. » (Ch. Huss, Répertoire n° 149 p. 7 - septembre 2001)

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William Steinberg

ø c. 1956 - OS. de Pittsburg
* LP : Capitol P 8305

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Stokowski [1]

ø 8, 10, 11, 13 octobre 1927 - O. Philhadelphie
* Matrix : CVE 38254/55 à 39346/53
* 78t : Victor 6738/42 - HMV 1436/40 - HMV D 7692/6
* LP : Neiman-Marcus DMM4-0321-3
* CD : Biddulph WHL 010
Durées : I. 9'10 (2e prise 9'58) - II. 10'19 - III. 8'49 - IV. 10'56
8/2 Répertoire n° 61

Le disque Biddulph présente une prise alternative du premier mouvement.

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Stokowski [2]

ø 8 oct./12 nov. 1934 - O. Philhadelphie
* Matrix : CS-84513/24
* 78t : Victor M 269 - HMV DB 2522/7 - HMV DB 7875/80 - Victor JD 771/6
* CD : Cala CACD 0521
* CD : Andante 2986/89 / Nuova Era "Epoque" HMT 90017 (p 1990 + Grande Pâque Russe à Moussogski)
Durées : I. 10'07 - II. 11'10 - III. 10'14 - IV. 12'05 = 44'25
7/2 Répertoire n° 29 (Nuova Era)

« Si la réputation de Stokowski n'est plus à faire comme chef d'orchestre phonographique, ses qualités de chef d'orchestre tout court n'échappent point à la discussion. La Neuvième, que Columbia sortit récemment sous sa signature, ne fut pas sans nous en offrir une occasion. Shéhérazade nous en offre une autre. On sait que Shéhérazade fut écrite par Rimsky pendant l'été de 1888, en même temps que L'Ouverture de la Résurrection (nous disons de la Grande Pâques Russe), comme délaissement de son travail du Prince Igor, et qu'elle marque « la fin de sa période où son orchestre a atteint un certain degré de virtuosité et de sonorité sans influence wagnérienne et dans les limites de l'orchestre de Glinka ». A l'envi, les exécutions à l'orchestre et les disques eux-mêmes - chez Odéon (17054-58), direction de Cloez, ou bien chez Columbia, direction Gaubert (15.203-208) - nous ont depuis longtemps fixé chaque couleur, chaque nuance de ce Songe des Mille et une Nuits. Or, c'est à une sorte de révision générale de ces couleurs ou de ces nuances que Stokowski vient de se livrer. Il semble avoir voulu nous donner une Shéhérazade comme nous n'en avions pas encore entendue, une Shéhérazade bien à lui. L'oeuvre accentue sous sa baguette son allure de rhapsodie ; il « fait un sort », comme disent les gens du théâtre, au moindre bout de phrase, au moindre dessin, les chargeant d'un accent inédit, d'un rubato imprévu. Les contrastes, ombre et lumière, en sont accentués, mais le mouvement général en est ralenti. Cet enregistrement est en six disques (2522 à 2527) : il serait piquant (et je regrette n'être pas à même de le faire) de le confronter avec un enregistrement déjà ancien du même chef et à la même édition, mais celui-ci en cinq galettes seulement (VSM W 968-972). » (José Bruyr, Le Guide musical, janvier-février 1936 [supplément mensuel au Guide du concert, 9e année, n° 3-4])

« Quand résonnent les derniers accords de cette Shéhérazade-là on a vraiment l'impression qu'un grand livre d'images se referme lentement. Stokowski semble avoir limité ici les techniques des conteurs arabes : langage hyperbolique et fleuri, sens consommé de l'effet, suspenses savamment ménagés... Devant nos yeux éblouis défilent et s'entrechoquent les images : chevauchées fantastiques, caravanes mythiques, oasis irréelles, sérails voluptueux où les princesses sont toujours belles comme le jour... tout un monde de clichés orientaux [...]. L'orchestre entier s'abandonne à des ondulations lascives, à des volutes suspectes, à des cruauté gratuites. Cet univers-là est vraiment trop irratinnel pour que la notion de « bon goût » y ait encore le moindre sens. » (Laurent Barthel, Répertoire n° 29 p. 60 - octobre 1990)

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Stokowski [3]

ø 5 janv./23 mai 1951 - O. Philharmonia
* Matrix : 2XEA 799/800
* 78t : Victor LM 1732
* LP : HMV ALP 1339 - LSS 12
* CD : Testament SBT 1139 (+ Petrouchka, Stravinsky)
Durées : I. 10'02 - II. 11'14 - III. 12'15 - IV. 12'14
Répertoire n° 121

« A vrai dire ce document oublié de Stokovski méritait... l'oubli (je ne partage pas du tout l'avis du rédacteur de la notice qui place ce machin devant le miraculeux enregistrement RCA de 1975), tant il respire le traquenard musical organisé, avec des effets de loupe, des nuances qu'on subodore dopées par quelque effet technique et une indulgence auto-satisfaite [...]. Ne reste que le climat lyrique du troisième volet, vite brisé par des maniaqueries [...]. » (Ch. Huss, Répertoire n° 121 p. 64 - février 1999)

Un article en anglais de Robert Stumpf

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Stokowski [4]

ø Concert 6 février 1962 - O. Philhadelphie
* LP : Longanesi/I Grandi Concerti GCL 68
* CD : Frequenz 041-017
Durées : I. 9'16 - II. 11'06 - III. 9'59 - IV. 12'33

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Stokowski [5]

ø 22 septembre 1964 - LSO
* LP : Decca "Phase 4" PFS 4062 / LK 4658 / London PM 55002 / London SPC 21005
* CD : Decca UCCD 9644 (p 2008) / UCCD 7022 / "Ovation" 417 753-2 (+ Danses polovtsiennes, Borodine) / Cala Records
Violon solo : Eric Gruenberg
Son : Arthur Lilley
Durées : I. 10'00 - II. 11'40 - III. 11'50 - IV. 12'00

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Stokowski [6]

ø 26/28 février-3 mars 1975 - RPO
* LP : "Quadri" ARL1-1182 / RL 11182 / AGL 1-5213 / AGL 8-5213 / "Legendary Performers" GL 85213 (p 1986) / RCA RVC 2045 / RCA RCL 1518
* CD : RCA VD 87743 / 09026 68443 2 (coffret 14 CD) / 7743-2-RV / VD 60643 (p 1988)
Durées : I. 9'32 - II. 11'17 - III. 11'21 - IV. 11'56 = 44'08
7/6 Répertoire n° 3

« La prise de son, indigne pour l'époque avec un son gras et des forte saturés, ainsi que l'orchestre au premier violon bavard, suscitent d'évidente restrictions. Mais Stokowski est capable d'assauts fulgurants, de mises en évidence inattendues. Ses remaniments de la partition se sont fait ici assez discrets. » (Ch. Huss, Répertoire n° 61 p. 9 - septembre 1993)

NB : A ces six enregistrements, on peut ajouter des extraits, tous cités sur la discographique très complète d' Enno Riekena

Voyez aussi la très pratique discographie de Robert M. Stumpf

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Svetlanov [1]

ø 1969 - OS. État URSS
* LP : Orbis/Melodiya 92 341 / Chant du Monde LDX 78462 (p 1970)
* CD : Melodiya MEL CD 10 00180 (p 2006) / BMG/Melodiya 74 321 40 065-2 (p 1997) / Chant du Monde LCD 278 929/30 (p 1988 - Poèmes Symphoniques)
Violon solo : Heinrich Friedheim
Son : A. Grosman
Durées : I. 10'37 - II. 11'35 - III. 10'12 - IV. 12'16 = 45'15
9/7 Répertoire n° 98 / 5Y Diapason n° 435, 344 à 240

« Svetlanov [... impose à la 2e Symphonie] une progression dramatique qui rend presque anecdotiques ses jeux harmoniques et sa magique sensualité. Le même procédé convient moins à l'alchimie de Schéhérazade dont le cantabile orientalisant ne peut plainement laisser s'épancher ses parfums vénéneux sans l'aide d'une palette de couleurs aussi vives que subtilement fondues. » (Pierre-E. Barbier, Diapason n° 435 p. 96 - mars 1997)

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Svetlanov [2]

ø 1978 - LSO
* LP : C 069-03 477
* CD : Emi "Double Forte" 7243 569361 2 (+ Glazounov, Arensky)
Durée : 49'20
2Y Diapason n° 247

« Svetlanov qui avait déja enregistré cette oeuvre avec l'Orchestre Symphonique d'URSS prend ici le parti d'une grande sobriété. La mer et le bateau de Sindbad est traité avec beaucoup de retenue. Pas d'effets d'estrade, mais une respiration profonde du texte musical. Le Récit du Prince Kalender est coloré avec de fines touches. C'est l'occasion pour Svetlanov d'intégrer à l'économie de l'architecture de la pièce les éléments cadentiels qui, sans perdre de leur pouvoir anecdotique, prennent une dimension musicale d'importance. C'est aussi l'occasion d'apprécier la virtuosité et les qualités poétiques des divers solistes qui sont mis en valeur. [En revanche], le jeune prince et la Princesse, tableau tendrement expressif nous a déçus. Certes, les cordes enlacent souplement le thème, mais Svetlanov souligne certains élans expressifs à la limite de la caricature. C'est dommage. mais la Fête à Bagdad, même s'il lui manque un peu de brio, étincelle de tous ses feux et, lorsque revient le ton de do majeur et le thème de la mer, l'orchestre prend un évident plaisir à se laisser caresser et dompter. Cette version de Svetlanov a un ton, incontestablement. » (Max Pinchard, Diapason n° 247 p. 62 - février 1980)

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T

Temirkanov

ø New York, Manhattan Center, 7 et 12 octobre 1991 - P. New York
* CD : RCA "Classiques RTL" 74321 93077-2 / "Red Seal" 09 026 61173-2 (+ Grande Pâque Russe)
Violon solo : Glenn Dicterow
Son : P. Goodman
Durées : I. 11'06 - II. 13'11 - III. 11'10 - IV. 12'27
7 Répertoire n° 57, 161 / 4Y Diapason n° 392 / 2* Monde de la Musique n° 166

« Massif et violent, le Shéhérazade de Termikanov possède un réel sens du drame. [...] Le violon de Dicterow ne semble pas faire preuve d'une grande personnalité, avec un son acide, sans réelle ampleur. La maîtrise d'un des plus lents tempos de la discographie (Le jeune prince et la princesse) avec quelques exagérations, n'est pas l'aspect le moins intéressant [...] dans la mesure où le quatuor assure une belle densité de son (Festival à Bagdad). L'orientalisme est parfaitement dominé, la fantaisie percussive permet de retrouver en partie l'inventivité de ce chef guère favoriser par le disque. » (Stéphane Friédérich, Répertoire n° 57 p. 67 - avril 1993)

« Dès les premières évocations de la mer et du bateau de Sindbad, le discours est traité en épisodes violemment contrastés : cuivres imposants, grandes phrases des cordes, amples et opulantes. Cette lecture n'hésite même pas à marquer les ruptures dans la continuité du récit. Temirkonov n'a que faire du climat rêveur du conte. Il ne cherche pas la séduction : il poursuit une action vive, forte et percutante. Il est en cela magnifiquement aidé par les pupitres déchaînés du Philharmonique de New York, orchestre réputé pour son indiscipline et sa dispersion (en tout cas avec Mehta), et qui épouse ici les intuition du chef avec virulence. » (Serge Martin, Diapason n° 392 p. 134 - avril 1993)

« La discrétion et la rectitude ne sont certes pas les principaux atouts du chef de la Philharmonie de Saint-Pétersbourg (tendre euphémisme) et il ne faut pas espérer une lecture épurée de ces deux compositions intrinsèquement lourdes. Termikanov semble un malin plaisir à souligner les effets (les cuivres se montrent particulièrement actifs) et à étirer le tempo, intention délicates qui permet de prolonger les étreintes du Prince et de la Princesse (troisième épisode) mais un peu moins heureuse quand il s'agit d'animer une tempête (finale). Cette Schéhérazade illustrrait fort bien une production d'Indiana Jones mais, dans le genre grand spectacle mieux vaut se référer à Stokowski : l'orchestre y est plus rutilant et la direction plus enlevée. » (Philippe Venturini, Monde de la Musique n° 166 p. 104 - mai 1993)

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Loris Tjeknavorian [2]

ø ? - LSO
* CD : Colosseum CD 34 47 208
Violon solo : Irvine Arditti

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Loris Tjeknavorian [2]

c. 1991 - OP. d'Arménie
* CD : Brillant Classics / ASV CDA 771 (+ Poème Sadko op. 5) / Classics Mania / Varèse
Violon solo : Yuri Boghosian
3Y Diapason n° 384 / 2d Compact n° 71

« Gorgé de sonorités pimpantes et généreuses, parcouru d'élans et d'impulsions amusées, le Schéhérazade de Tjeknavorian étale avec luxuriance le côté scintillant de la musique du maître russe tout en rendant justice, avec tout ce qu'il faut d'orientalisme acidulé, à sa saveur enjôleuse. Ce côté aigre-doux est encore renforcé par certains coloris instrumentaux (cordes un peu acides, basson aigrelet). Sous la baguette du chef arménien, Schéhérazade rejoint donc délibérément le monde des Mille et une nuits. » (Serge Martin, Diapason n° 384 p. 142 - juillet 1992)

« De Schéhérazade, [Loris] Tjeknavorian nous donne une lecture « raisonnable » qui refuse la flamboyance d'un Stokowski parfois au dépend de l'impulsion dramatique (la mer du premier mouvement, par exemple, est particulièrement calme, la fête à Bagdad trop sage). Si l'orchestre ne brille pas de toutes ses couleurs, il faut reconnaître que l'orchestre arménien, avec ses cordes rêches, ne peut pas rivaliser avec celles d'un niveau international, ce qui représente un handicap certain vu la concurrence. » (John Tyler Tuttle, Compact n° 71 p. 41 - janvier 1991)

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V

Valek

Concert Prague, Salle Dvorak, 25-26 septembre 1997 - OP. Tchèque
* CD : Supraphon SU 3370-2 (+ Capriccio Espagnol)
Violon solo : Bohumil Kotmel
Son : Václav Roubal
Durées : I. 10'18 - II. 12'32 - III. 10'45 - IV. 12'26 = 46'08

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W

Hans-Jürgen Walther

ø 195x - RPO
* LP : Pickwick/Design Records DLP 94

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Barry Wordsworth

ø 1993 - RPO
* CD : Intersound Records 2803 / Tring TRP 003

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Y

Yuasa

ø 1990 - London PO.
* CD : Emi 64803 (+ Lieutenant Kijé, Prokofiev)
Durées : I. 10'49 - II. 12'45 - III. 10'00 - IV. 12'50

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