Mise à jour : 13 mai 2003

Discographie Schubert
Neuvième symphonie

« La Grande » D. 944 - Symphony #9 « The Great »




A

Abbado [1], ø 1987 O. Chambre d'Europe - DG 423 656-2 / 423 651-2 (intégrale)
Durées : I. 16'46 - II. 15'26 - III. 14'02 - IV. 15'29 = 61'44
7 Rép. / 4Y Diap. n° 344 / 3d Compact n° 37

« Cette dernière version, nous dit-on, est la première à être fondée sur les manuscrits autographes : longue et scrupuleuse recension qu'en a faite Stephano Mollo est certes méritoire. Elle ne me paraît cependant pas constituer une fabuleuse révolution pour autant. Les pertites différences relevées par rapport à l'édition imprimée courante portent essentiellement sur quelques détails d'orchestration ou d'écriture : ainsi, pour les spécialistes, précisions que par exemple l'andante initial de la Neuvième est à C barré et non à C ; où les mesures 25 à 29 se lisent différemment ; les connaisseurs de cette oeuvre le percevront nettement au passage. Pour le reste, il s'agit de quelques modification minimes pourtant sur les accents ou la dynamique interne (crescendo, decrescendo) : pas de quoi fouetter un chat ou pavoiser. Au-delà des textes, l'interprétation : on s'en doute, Abbado fait chanter les partitions, les prend dans un rythme assez rapide - sinon nerveux [...]. Mais si la jeunesse, l'enthousiasme, une certaine nervosité et une verdeur dans la sonorité illumine indéniablement cette version, il faut regretter qu'elle s'accompagne aussi d'insuffisances notables. Et en premier lieu, l'orchestre : composé de jeunes instrumentistes, il n'a ni le velouté ni le « métier » des grandes formations traditionneles. Cela se sent tou particulièrement dans les mouvements lents, qui manquent de chair, d'homogénéité ; dans les réponses entre pupitres aussi, qui semblent émerger les unes après les autres, sans vrai fondu-enchaîné ; dans un certains manque d'empleur enfin ou des accentuations trop marquées [...]. » (Jean Gallois, Compact n° 37 p. 60 - décembre 1988)

Abbado [2], ø Concert Vienne, Musikverein, 15 mai 1988 Philharmonique de Vienne - [Radio Autrichienne]

Abendroth [1], ø Leipzig, Kongresshalle, 11 janvier 1950 OS. Radio Leipzig - Berlin Classics BC 2051-2 (+ 8e)
Durées : I. 13'07 - II. 14'35 - III. 9'54 - IV. 10'54 = 48'42
7/4 Rép. n° 80 / 4* Monde n° 178 / 4f TRM 2364

« Les Schubert sont magnifiques de relief, de diction, d'engagement dramatique (le sens des silences, des ponctuations, de l'établissement des crescendos). Mais il faut souligner aussi la qualité et la chaleur du chant des cordes, hors toute considération de beauté de timbres. Abendroth, ici, me paraît plus proche d'Erich Kleiber que de Furtwängler, et même s'il partage avec ce dernier d'étonnantes similitudes expressives à des endroits stratégiques [...]. » (Remy Louis, Diapason n° 426 p. 128 - mai 1996)

Abendroth [2], ø Berlin, 1955 OS. Radio Berlin - Tahra "Abendroth Portrait inédit, vol. 1" 139-140 (+ 103e Haydn, 39e Mozart, ouvertures Mendelssohn, ouverture Gluck)
Durée : 48'55
Rép. n° 90 / Choc Monde n° 196

« Je reste par contre toujours un peu dubitatif quant à la vision de la 9e de Schubert (Berlin, 1955 contre Leipzig, 1950 chez Berlin Classics). Le chant est superbe (quelle introduction !), le flux sauvage irrésistible (« Allegro initial ») mais les cuivres très en relief écrasent, plus qu'ils ne transfigurent, le message schubertien (contrairement à Knappertsbusch-Vienne) et certains phrasés paraissent vraiment trop sollicités, et l'exacerbation de certains contrastes « passent » mieux dans les conduite moins séquentielle de Furtwängler (« Andante »). » (Ch. Huss, Répertoire n° 90 p. 69 - avril 1996)

Ancerl, ø [mono] Concert 16-17 décembre 1957 OS. Radio Berlin - Tahra 117-119 [Origine : Radio Est Allemande]
Durée : 46'52
9/5 Rép. n° 79 / Choc Monde n° 187

Un article en anglais de Jonathan Woolf.

Voyez la discographie complète de Karel Ancerl.

Argenta, ø 1957 - Emi "Grands Chefs du XXe siècle" CZS5 75097 2
Durée : 50'19

Un article de Rob Barnett (en anglais).

Avalos, ø ? - ASV 6029

B

Barbirolli, ø 1953 O. Hallé - Dutton 1020 [Pathé FALP 350 / ASD 2251 - LP]
Durée : 48'16

Barenboim, ø 1985 Orchestre Philharmonique de Berlin - Sony M5K 45661 (intégrale) / CBS MK 42 316 [CBS M 42 316 - LP]
Durée : 63'34
4Y Diap. n° 327

« D'emblée, Barenboim affirche ses références : aveuglante, omniprésente, de l'introduction mystérieuse et solennelle à l'insoutenable climax de l'andante con moto ou à la course éperdue et fatale du finale, l'ombre de Furtwängler hante littéralement cette interprétation dense et charpentée. [...] Tout ce qui dans les premières symphonies, pouvait sonner épais ou appuyé, rayonne ici avec une vraisemblance éclatante. » (Serge Martin, Diapason n° 327 p. 134 - mai 1987)

Van Beinum, ø 1947 Concertgebouw - Audiophile Classics 544
Durée : 47'19

Bernstein [1], ø Concert 1947 OS. Boston - ?

Bernstein [2], ø 1967 P. New York - Sony "Bernstein Edition" SMK 61842 (+ 8e) / "Royale Edition" 47 610
Durée : 48'50
8 Rép. n° 142 / 3Y Diap. n° 396 / 4 Classica n° 32

Bernstein [3], ø Concert Amsterdam, 1987 O. Concergebow- DG 427 646-2
Durées : I. 13'25 - II. 14'37 - III. 10'39 - IV. 11'29 = 50'20
8/9 Rép. n° 54 / 3Y Diap. n° 355 / 2d Compact n° 48

« La 9e est plus réussie [que la 8e], car Bernstein lui communique une urgence stimulée par la présence du public. Les deux mouvements extrêmes y gagnent en animation ce que leur rapidité et la regrettable absence des reprises leur font perdre en ampleur. Le Scherzo est un moment privilégié car Bernstein sait trouver le ton de cette danse sunlimée, qui ne s'interrompt que pour l'ivresse sonore du Trio. L'Andante enfin impressionne par son rythme implacable qui le relie autant à l'Allegretto de la 7e de Beethoven qu'aux futures marches de Mahler. » (Jean-Claude Hulot, Diapason n° 355 p. 190 - décembre 1989)

Blomstedt [1], ø mars 1981 Staaskapelle Dresde - Berlin Classics BC 90017 (+ 5 & 8e) / 009314 / Ars Vivendi 210 0113
Durées : I. 14'34 - II. 15'47 - III. 10'55 - IV. 12'11 = 53'47
7/8 Rép. n° 54 & 142

Blomstedt [2], ø 23-24 septembre 1991 OS. San Francisco - Decca 436 598-2 (+ Ouverture D. 591)
Durées : I. 15'20 - II. 15'08 - III. 13'55 - IV. 15'13 = 59'
Son : Stanley Goodall
9/8 Rép. n° 61 / 4Y Diap. n° 402

« Avec un orchestre de bien moindre renommée, [Herbert Blomstedt], surpasse [son permier enreigstrement] de mille lieues. Que s'est-il passé ? Tout d'abord une prise de conscience, un retour au manuscrit. Ainsi l'introduction est heureusement battue en deux et non en quatre comme en 1981, les tempos de base des mouvements devenant plus nerveux. [...] Blomstedt est avec Mackerras et ses instruments anciens (son plus proche concurent) de loin de le plus intéressant. Il perpétue la tradition interprétative motorique dont les chefs de file sont Munch, Szell et Kertész. Sa direction est très droite, nerveuse à la limite même de la sécheresse, mais son élan (écoutez la coda du premier mouvement !) impressionne et convainc. Blomstedt diminue l'emprise des cordes graves et dégraisse l'image orchestrale, qu'il éclarcit en profondeur, ce qui donne davantage d'importance aux bois. Du point de vue du texte, il met ainsi également en exergue tous les chocs et conflits, notamment la brutalité du grand climax de l'Andante con moto. » (Ch. Huss, Répertoire n° 61 p. 74 - septembre 1993)

« Ne craignant nullement de doter la Symphonie en ut majeur d'une architecture renforcée par le choix de très nombreuses reprises, le chef suédois donne alors de Schubert une image grave, presque austère, comme lors de son « Inachevée » [...]. Adoptant des tempos généralement allant, par refus délibéré de toute tentation d'attendrissement ou d'emphase, il met imperturbablement en valeur la progression dynamique. [...] Ni larmes ni sourire dans cette 9e qui manque subjectivement d'imagination, mais dont l'allure, fière et volontaire, n'est pas sans rappeler la conception de Karajan [...]. » (Francis Dresel, Diapason n° 402 p. 168 - mars 1994)

Böhm, ø Concert 1956 OS. NDR - Originals 845 (+ 34e Mozart)
Durée : ?

Böhm, ø1963 OP. Berlin - DG 471 307-2 ou 419 318-2 (Intégrale 63-71) / "Double" 445 424-2 (+ 5 & 8e)/ "Panorama" 469 196-2 [138 877 - LP]
Durées : I. 13'57 - II. 13'31 - III. 11'00 - IV. 11'35 = 51'00
8 Rép. n° 71, 105 & 152 / 4Y Diap. n° 178 & 331 /5 Classica n° 38 (intégrale)

« Cette intégrale reste indémodable, impossible de prendre en défaut l'intonation, le style, la justesse de climats de cette immence machine qu'est le Philharmonique de Berlin, impérial. la direction de Böhm est intangible dans la permanence du style, le dosage des moindres détails, le soyeux des cordes de Berlin sert une lecture non pas sans âme mais d'une sérénité qui ne laisse pas de prise au temps. » (S. Friédérich, Classica n° 38 n° 38 p. 79 - décembre 2001)

Böhm, ø Concert Dresde, Kulturpalast, 12 janvier 1979 Staaskapelle Dresde - DG "Galerie" 419 484-2 [2531 352 (p 1981) - LP] [Orginine : Radio DDR]
Son : Eberhard Breitschneider
Durées : I. 13'57 - II. 13'31 - III. 11'00 - IV. 11'35 = 50'00
9 Rép. / 4Y Diap. n° 268

« La version présente compte surtout un avantage décisif : la Staaskapelle de Dresde. Orchestre de solistes, qui s'affirme comme tel dès le solo de cor initial, il réalise des inflexions de jeu que la main gauche du chef ne peut que suggérer (inhabituel surtout, le jeu très souple des contrebassistes). La permanence de ces inflexions infimes rend bien compte des éléments de musique de chambre que referme ce monument. [...] Böhm obtient de son orchestre deux perfection rares : un jeu d'une intériorité parfois douloureuse, un rubato et des contrastes de tempos qui nous touchent par leur naturel et dont le meilleur exemple reste le début du dernier crescendo dans le Finale. » (René Huynh, Diapason n° 268 p. 64 - janvier 1982)

Boult [1], ø 1933-35 ? OS. BBC - ? (+ Ouvertures Wagner/Mendelssohn)

Boult [2], ø Concert Londres, Royal Albert Hall, 1969 RPO - BBC 4072 (+ Ouverture Anacréon, Chérubini-1963, P. Cornelius-1954)
Durée : 54'30

Lisez un article en anglais de David Hurwitz.

Boult [3], ø Londres, 1972 London PO. - Emi "Studio" 7 69199 2

Brüggen, ø Concert, Vredenburg, Utrech, 1992 - Philips 438 006-2
Durée : 56'00
Son : D. Van Schuppen
6/8 Rép. n° 62 / 4Y Diap. n° 397 / 3* Monde n° 171

« Brüggen ravira les puristes : intégralité des reprises, instruments d'époque, lisibilité optimale. Mais sous ce lustre de bon aloi, on ne perçoit guère les tension, les contrastes abrupts, les ruptures, l'emportement, l'unité, surtout, qui font les grandes versions. la dimension poétique est mieux venue (le très beau solo de cor introductif installe une atmosphère de clair-obscur dont le premier mouvement ne se départira pas), mais le rêve (second thème de l'Andante con moto) demeure bien prosïque et la dimension hymnique, timide (trio du Scherzo). Quant à la course à l'abîme du final, elle tourne court, faute d'une précision rythmique et d'un mordant suffisants [...]. Tout cela reste lisse, droit, rien moins qu'explosif, sans charme ni personnalité marquants [...]. » (Pascal Brissaud, Répertoire n° 62 p. 97 - octobre 1993)

« Les vertus bien connues de l'Orchestre du XVIIIe siècle sont présentes ici quoique moins irradiantes que dans certains enregistrements beethoveniens ou mozartiens antérieurs. Les cordes notamment ont parfois une sonorité d'une étrange crudité (dans le Scherzo en particulier) qui ébrèche fugitivement l'apprêt raffiné que revêt l'ensemble. [...] Moins radicale que Norrigton, moins énergique que Mackerras (à la tête d'un sublime Orchestre de l'Age des Lumières), Brüggen affirme néanmoins des choix personnels qui marquent sa 9e. La lenteur subtile de l'Andante introductif, source de contrastes avec le début et la fin de l'Allegro ma non troppo, puis dans le même mouvement sa manière grisante d'accélérer le deuxième thème (a partir de la mesure 133) et le con moto de la coda sont le fait d'un vrai maître de la baguette et jalonnent une interprétation originalement pensée et bien contrôlée. » (Jean-Luc Macia, Diapason n° 397 p. 182 - octobre 1993)

« La lecture [de Franz Brüggen] est d'une fidélité absolueà la partition (reprises, accents, nuances, tempo) et révèle certaines intentions inédites, comme cette accelération saisissante au « Piu moto » (mes. 570, 13'52) dans le premier mouvement. Brüggen dispose des couleurs automnales de l'Orchestre du XVIIIe siècle, décidément magnifique (exorde du premier mouvement, premier thème du second). Il les accroche sur une ligne claire, vivifiée par des tempos enlecés, proches de ceux de Szell ou Toscanini. [...] Piquante et vigoureuse cette vision ne manque pas de santé. Il lui manque seulement un souffle, un élan persistant. C'est dommage. » (Philippe Venturini, Monde de la Musique n° 171 p. 110 - novembre 1993)

Busch, Firtz, ø Concert 1951 - AS Disc AS 311 [Poco Records PLP 8.404/06 - LP]
Manque le dernier mouvement
Diap. n° 308 / 2d Compact n° 34

C

Cantelli, ø 1953 O. NBC - AS Disc AS 505
Durées : I. 13'50 - II. 12'55 - III. 9'35 - IV. 11'50
8/4 Rép. n° 54

« Cantelli à la NBC en 1953 réussit à faire oublier Toscanini à l'orchestre, par une perception certes toujours acérée mais très chantante, dans un climat sombre, presque tragique. On admirera la raucité des timbres, le Final très carré et la force de la vision. » (Ch. Huss, Répertoire n° 54)

Celibidache [1], ø Concert 1961 O. RAI de Rome - Hunt HUNTCD 548 (+ 8e)
Diap. d'or n° 341 / Monde n° 115 / 2d Compact n° 34

« C'est splendide et rare exemple de la direction de Sergiu Celibidache dans les années soixante ; un exemple tout court, de l'art d'un grand chef d'orchestre. [...] Dans la Neuvième de Schubert apparaît d'emblé une vision complète de la partition. Forme, couleurs, élan, rythme, et détails jusqu'à l'imperceptible coucourent à l'architecture grandiose. Dans l'Andante, les attaque sont courtes, précise, nullement enjolivées ; les solos du hautbois s'y dessinent, par conséquent, au burin. Et on ne voudrait pas être à la place du distingué soliste - on imagine les tourments que Celibidache a dû lui infliger ! Dans le Scherzo, les contrebasses semblent casser sous l'impact de la baguette. [...] Rien ne freine l'élan du Finale, conduit implacablement jusqu'à la fin, et là seulement bridé d'une main ferme, couronnant l'oeuvre d'une superbe apothéose. » (André Boucourechliev, Diapason n° 341 p. 164 - septembre 1988)

« Les deux interprétations ont également des tempos allants mais sans précipitation (exepté le prestigieux finale de la 9e) ainsi qu'une intensité expressive qui, dans l' « Inachevée », attise de manière un peu appuyé le romantisme du climat. En revanche la Neuvième impétueuse et tendue, impressione par la synthése que que Celibidache y opére entre précision forcenée, poésie hautaine et engagement dramatique […]. » (Gérard Belvire, Monde de la Musique n° 115, p. 65)

« J'ai un peu peur que, finalement, la légende et le souvenir n'aient enjolivé les choses, peut-être, ici, [Sergiu Celibidache] ne disposait-il pas de l'orchestre rêvé pour interpréter Schubert ? Il n'empèche qu'une certaines déception nous envahit. [...] Fidèle à sa conception qui entend donner aux détails toute leur puissance évocatrice, Celibidache finit par trop souligner les contre-chant, par occulter l'essentiel, par mettre en exerge des valeurs rythmiques ou mélodiques nuisant à l'ensemble (allegro du premier mouvement), tandis que les fins de phrases ralenties (deuxième) en dehors de toute exigence esthétique donnent à l'ouvrage un aspect légèrement « sollicité », voire rhétorique tout comme le trio du scherzo qui ne nous fait pas ressentir le côté inéluctablement tournoyant de la partition. » (Jean Gallois, Compact n° 34 p. 62 - septembre 1988)

Celibidache [2], ø Concert 2 avril 1976 OS. Radio Stuttgart - ?

Celibidache [3], ø Concert 30 juin 1983 OP. Munich - ?

Celibidache [4], ø Concert 28 février 1994 OP. Munich - Emi 7243 5 56527-2
Durée : I. 15'34 - II. 16'32 - III. 10'19 - IV. 13'06 = 59'26
6/8 Rép. n° 109 / Diap. d'or n° 444

D

Davis [1], ø 1980 OS. Boston - Philips [9500 890 - LP]
Durée : 61'08
4Y Diap. n° 262

« Colin Davis Surprend et surprend bien. Son respect des nuances dynamiques, le dessin très intérieur du phrasé, sa façon de faire ressortir les lignes secondaires des cors, des bois graves dès les premières rafales de l'allegro ma non troppo sonnent on ne peut plus naturellement, et suffisent à caractériser toute une gamme expressive. Sa conception s'affirme aérée, ductile, tout en fuyant l'ampleur expressive, les brusques transitions, les magistrales incises que d'autres - Szell, Giulini ou Karajan IV - on osées avant lui. Davis effectue avec raison toutes les reprises, en particulier la grande reprise du premier mouvement : aucun chef, Dieu sait pourquoi, n'a jamais cru bon de devoir la faire. » (P. Szersnovicz, Diapason n° 262 p. 56 - juin 1981)

Davis [2], ø Dresde, 1994 Staatskapelle Dresde - RCA 09026 62 673-2 (Intégrale)
Durées : 61'50
6/7 Rép. n° 98 /5Y Diap. n° 433

« On retrouve avec plaisir le grain exceptionnel de l'orchestre saxon, ses cordes sombres et charnues, ses bois expressifs et ses cuivres mats. Malheureusement le reste nous laisse sur des sentiments mitigés. Nous avons commencé notre écoute par la Grande, qui nous a laissé une pre mière impression défavorable. Sir Colin Davis s'écoute diriger, se délecte des sonorités enveloppées et confortables de ses musiciens, mais ne parvient jamais à animer le discours. Sa direction recherche un fondu sonore qui écrase la polyphonie et arrondit les angles, au point de gommer les contrastes et les alternances d'atmosphères. Il en résulte un ennui qui justifierait de rebaptiser cette symphonie La Longueur. » (Philipe de Souza, Répertoire n° 98 p. 53 - janvier 1997)

« Pour la « Grande », que [Colin Davis] fut le premier à graver avec toutes les reprises, il reprend ce principe et lui donne ainsi une dimension monumentale sans chercher à anticiper sur Bruckner ou Mahler. Ainsi l'Andante est-il véritablement allant, l'émotion naissant du timbre mélancolique et légèrement acidulé du hautbois que d'un climat au pathétique marqué comme l'ont conçu, avec génie au demeurant Furtwängler ou Giulini, tandis que le Sherzo est rythmé avec une rusticité savoureuse. » (Jean-Claude Hulot, Diapason n° 433 p. 103 - janvier 1997)

Dohnanyi, ø 1985 O. Cleveland - Telarc CD-80 110
Durées : I. 12'56 - II. 14'17 - III. 10'36 - IV. 11'43 = 49'40
6/8 Rép. n° 54 / 2Y Diap. n° 315

« Suivant en cela une mode récente Dohnanyi prend l'Andante introductif dans un tempo réellmeent allant ; mais, une fois pris en compte le plaisir de cette diction de ballade au rythme de marche lente, on attend vainement la respiration naturelle qui va avec cette magnifique musique. On s'essouffle et l'prit même de la marche disparaît... effacé par une hâte que rien ne justifie. N'est pas Toscanini qui veut ! L'Allegro enchaîné nous pousse même à douter de la qualité de mise en place. Le Scherzo, pris cette fois dans un tempo habituel, n'est ni viennois, ni musclé. Le hautbois solo (premier thème) a même du mal à phraser selon son souffle, tant son chef refuse de faire librement respirer cette musique et tient à en faire une prémonition de la 1re de Brahms. L'Andante est heureusement plus naturel et chantant, et l'on peut enfin apprécier la splendeur sonore de l'Orchestre de Cleveland. Se refusant a toute reprise, Dohnanyi supprime même la plus habituelle, celle du thème de l'Allegro vivace final. Sa vision de ce mouvement est heureusement plus épanouie, même si quelques instabilités rythmique viennent perturber notre plaisir. » (Pierre-E. Barbier, Diapason n° 315 p. 131 - avril 1986)

F

Fischer, ø Concert 1984 O. Festival Budapest- Hungaroton [SLPD 12 722 - LP]
Durée : 52'30
4Y Diap. n° 311

« Dès l'entrée du cor, solennelle et mesurée, on est saisi par le mélange de gravité et de dynamisme avec lequel l'oeuvre est abordée ; et de bout en bout, c'est l'enchantement du « Wanderer » qui s'impose, tour à tour mélancolique ou furieusement joyeux, mais jamais - et c'est capital -, jamais avec excès de hâte [...]. Par sa respiration, par son phrasé, c'est - on ne saurait s'étonner - des interprètes viennois qu'Ivan Fischer se rapporche le plus, et notamment d'un Joseph Krips, encore que son Andante soit l'un des plus lent de la discographie et fasse presque penser à Furtwängler. » (Paul-Gilbert Langevin, Diapason n° 311 p. 72 - décembre 1985)

Furtwängler [1], ø Concert 6-8 décembre 1942 Orchestre Philharmonique de Berlin - DG "Dokumente" 427 781-2 (p 1989 + Ouverture Freischütz) / Bayer Dacapo BR 200 003 (p 1988) / Music & Arts CD-826 (p 1992) [SWF-F 7201 (p 1972) - LP]
Durées : I. 13'39 - II. 16'38 - III. 9'29 - IV. 10'30
10/3 Rép. n° 18 & 54 / Diap. d'or n° 344 / 4d Compact n° 35 & 46

« La plus ancienne des versions connues de Furtwängler, donnée en concert à Berlin, en pleine guerre, se singularise par une tension survoltée et des contrastes poussée au paroxisme. D'emblée, la sublime phrase initiale des cors donne le ton : onirique, mystérieux, extrêmement grave. Pas question ici d' « amabilité » viennoise ou d'approche simplement littérale ! La transition entre l'Andante et l'Allegro ma non troppo du premier mouvement, tout en respectant la progression logique, met particulièrement en relief les interrogations, les doutes de Schubert. [...] Après un début relativement connu (typique de la « réserve de puissance » futwänglérienne), le finale n'explose nullement en jubilation libératoire, en dépit d'une extraordinaire dynamique : l'orchestre (fabuleux) et le tempo se déchaîne, mais uniquement pour confirmer un sentiment, jusqu'alors sous-jacent, de course à l'abîme. [...] Une version délibérément tragique [...]. » (Francis Dresel, Diapason n° 344 p. 169 - décembre 1988)

« Furtwängler saisit à la gorge : tensions terribles, force tragique, aspect introspectif. L'introduction lente, où est déja pressenti : gravité extrême, où l'humanité semble pleurer la paix disparue. Ces trombones aussi sinistres que la Statue du Commandeur (Don Giovanni) ; cette reprise effrénée, éperdue ; à donner le vertige !!! Sourire amer de l'Andante, tendresse désespérée : nous sommes au bord du gouffre. Le temps se dilate comme si le chef attendait une réponse de l'Au-delà. Malgré le charme ironique de quelques passage du Scherzo, cette Neuvième est celle d'un Titan ! [...] Une grande vision, poignante. » (Bruno Serrou, Compact n° 46 p. 37 - octobre 1989)

Furtwängler [2], ø Concert Stockholm, Konserthaus, 12 mai 1943 Philharmonique de Vienne - Tahra FURT 1040 / Music & Art CD-802 (p 1994) / Lys LYS 109 (+ 8e mvt. 1) [SWF-F 8403-4 (p 1984) - LP]

Furtwängler [3], ø Concert Berlin, Titania Palast, 18 juin 1950 Orchestre Philharmonique de Berlin - Refrain DR 920023

Furtwängler [4], ø [studio] Berlin, Jesus-Christus-Kirche, décembre 1951 Orchestre Philharmonique de Berlin - DG "Originals" 447 439-2 (+ 88e Haydn) / 427 405-2 / 415 660-2 (+ Rosamunde) [LPM 18 015-18 016 / 2535 808 / 2740 260 (p 1982) - LP / LVM 72 153-72 156 - 78t]
Durées : I. 14'35 - II. 17'12 - III. 11'13 - IV. 11'32
5Y Diap. n° 422 / Référence Compact n° 41 / 4f Télérama

« La Grande Symphonie de Schubert de 1951, d'une couleur très nostalgique, semble moins engagé, comme retenue par l'ambiance de studio que Furtwängler ne chérissait pas. Les transitions sont conduite avec sérénité ; les phrasés douloureux, répétés en bribes d'échos, suivit de puissants tutti ne sont âs toujours chargés de tension. Le Finale est mystérieusement en demi-teinte, alors que le chef allemand a conçu par ailleurs - notamment en 1942 - une interprétation violente et enthousiaste. Mais la splendeur sonore de l'enregistrement reste inégalée. » (Jean-Luc Tingaud, Diapason n° 422 p. 113 - janvier 1996)

« Avec Furtwängler la Neuvième de Schubert est « Grande » par l'ardeur qui en émane autant que par sa poésie rêveuse et ensorcelante (Andante, d'une fraîcheur altière et printanière) et par son infinie noblesse. Elle est « Grande » par l'intelligence et l'intensité de sa « réflexion » (les solos de la petite harmonie dans l'Andante du mouvement liminaire, et tout ce mouvement humain, débordant d'amour, véhément, dynamique, mais aussi empli de la douce lumière de l'aurore). Elle est « Grande » aussi par cette chaleur, cette fougue impétueuse, ces couleurs tour à tour sombres et chatoyantes de l'orchestre, cet art de la transition, cette énergie frénétique et impérieuse, cette force vive au souffle majestueux et brûlant... » (Bruno Serrou, Compact n° 41 p. 67 - avril 1989)

Furtwängler [5], ø Concert Salzbourg, Festspielhaus, 30 août 1953 Philharmonique de Vienne - Emi "Festpieldokumente" CHS 5 65353 2 (p 1994 + Harmonie du Monde, Hindemith & Don Juan, Strauss-54) [RCA-Japon RCL 3336 - LP]
9 Rép. n° 74 / Choc Monde n° 181

« Ici à Salzbourg, il fait chanter ave une indicible beauté les thèmes mélodiques et l' « Andante con moto » et du « Scherzo » en soulignant l'errance nostalgique, se permet des libertés de tempos superbement dosées (accélérations irrésistibles dans le 1er mouvement), ménage des crescendos fulgurants. Les climax sont moins déchirants, moins titanesques, mais la fluidité du discours contribue à la formidable coulée lyrique qui saisit d'un bout à l'autre de la symphonie. Plus surprenant peut-être encore est la formidable beauté sonore intérieure qui se dégage de la Philharmonie de Vienne, laquelle n'est pourtant pas complètement irréprochable. Le hautbois est souvent nasillard, le thème initial du premier mouvement au cor sort de l'ombre, un peu aché, sans aucun triomphalisme, quelques petits décalages sont perceptibles, mais on est emporté par l'irradiante chaleur qui monte progressivement de cet orchestre subjugué, où les cordes offre une assise plastique à la fois profonde et mobile. Le finale, lumineurx et plutôt apollinien, qui maintient une pulsation nerveuse, sans aucune exagération motorique, possède un équilibre dynamique parfait et une vitalité jubilatoire extraordinaire. » (Jean-Marie Brohm Répertoire n° 74 p. 101 - novembre 1994)

« Contrairement à Mengelberg, dont les changements de tempo étaient abrupts, voire arbitraires, Furtwängler respecte la grande ligne. Sa rigueur engendre une Grande Symphonie ultra romantique, enivrée de rêve et de souffrance épique. Les constantes modifications de tempo accentuent dans une sorte de transe les trajectoires « oblique » de l'écriture schubertienne. Le Philharmonique de Vienne semble envoûté par les chef, qui ose, particulièrement dans les deux mouvements médiant, des phrasés étourdissants de puisssance et de limpidité. » (Patrick Szersnovicz, Monde de la Musique n° 181 p. 120 - octobre 1994)

Furtwängler [6], ø Concert Berlin, Titania Palast, 15 septembre 1953 Orchestre Philharmonique de Berlin - Tahra FURT 1017 (p 1997 + 8e) / FURT 1010 (p 1994) / Music & Arts MACD 795 / Suite CDS 1-6005 (p 1987) [Cetra FE 12 (p 1981) / WFS F 670.027/28 - LP] [Origine : Archives RIAS Berlin]
Durées : I. 14'13 - II. 16'58 - III. 9'56 - IV. 11'13
9 Rép. 76 / Diapason d'or n° 335

« La 9e de Schubert [...] n'est de loin pas la meilleure de Furtwängler. Elle est ainsi largement supplentée en animation interne par celle de 1942 [...]. La gravité solennelle prend ici quelques allures rigides : c'est admirable, mais on n'hadère pas avec réel enthousiasme. » (Christophe Huss, Répertoire n° 76 p. 87 - janvier 1995)

G

Gardiner [1], ø Concert 1986 O. Opéra Lyon- Erato/Warner "Ultima" 18960 / 2292 45986-2 / ECD 75495 (+ 9e)
Durée : 47'46
5/7 Rép. n° 57 / 3Y Diap. n° 343 / 2d Compact n° 36

« L'approche musicologique de Gardiner est juste (introduction de la 9e battue en 2, mise en relief des partie de cuivres, etc.), mais cette éclosion des cuivres se fait sur un subtrat de cordes certes valeureux mais assez frustre (cf. couleurs, cantabile). » (Ch. Huss, Répertoire n° 57 p. 70 - avril 1993)

« Assez curieusement Gardiner qui excelle au dépoussiérage instrumental de Berlioz, devient plus timide face à Schubert. On retrouve, bien sûr, la même suprématie rythmique que chez Szell ou Mackerras, mais sans cette chaleur incisive des timbres qui fait toute la grace et l'élan de ces derniers. Certes, l'Andante con moto est emporté par un joyeux galop à travers la forêt viennoise et le Scherzo enlevé avec un appétit sauvage, mais le premier mouvement sonne bien massif, dans sa précipitation, oublie de chanter. A force de vouloir réconcilier les contraires, le Schubert de Gardiner perd à la fois l'épaisseur magique des grands romantique etla nervosité chantante des adeptes d'une vision plus primesautière. » (Serge Martin, Diapason n° 343 p. 165 - novembre 1988)

« Comment pourrais-je cautionner ce disque qui est la domme d'erreurs accumulées ? La première, c'est d'avoir confié à un chef qui nous a donné de remarquables enregistrements baroques deux oeuvres du répertoire romantique dans lequel il ne paraît guère à son aise. Sa seconde, c'est d'avoir choisi, parmi les symphonies de Schubert, les deux qui, justement, sont les plus délicates, les plus difficiles à bien traduire (n'est pas Furtwängler qui veut...). La troisième, c'est d'avoir demandé à un orchestre insuffisamment préparé de venir s'y casser les reins, car malgré qu'on en ait, il faut bien le constater : l'Orchestre de l'Opéra de Lyon [...] reste très en ceçà de ce que l'on peut attendre. De lui et dans ces oeuvres. Je ne citerai pas lse trop nombreux à-peu-près de tel ou tel instrument (dès les premières notes !), les tythmique sans grâce et semblant amidonnées de partout, les sonorités qui parfois, deviennent tout simplement laides... [...] Un faux pas à oublier. » (Jean Gallois, Compact n° 36 p. 54 - novembre 1988)

Gardiner [2], ø Concert 1997 Philharmonique de Vienne - DG 457 648-2 (+ Le Chant des Esprits sur les eaux)
Durée : 52'09
4 Rép. n° 118 / 4Y Diap. n° 453

« Côté Gardiner, qu'avons-nous aujourd'hui ? Un Schubert lisse et droit, par endroit métronomique. Les cors du début du premier mouvement sont dépourvus d'âme, les violoncelles sont à feu réduit, bridés. [... La 9e de Gardiner] est un exemple de politesse, d'onctuosité qui fonctionne un peu dans l'andante mais fait choux blanc dans l' « Allegro non troppo » ou dans l' « Allegro vivace ». Il a beau alors montrer qu'il sait amener un ralenti ou indiquer un coup d'archet un peu original, la tension ne cesse de chuter. Le nef ne manque pas, mais tout semble sans poigne, sans tenue, une simple suite de moments musicaux. » (Laurent Campellone, Répertoire n° 118 p. 64 - novembre 1998)

« La rencontre avec Gardiner lors du festival de Salzbourg 1997 a donné naissance à cet enregistrement pas totalement convaincant. Le chef anglais adopte pour la « Grande » symphonie des tempos rapides, nerveux (impression renforcée par l'absence, sauf dans le premier mouvement des reprises), certes d'autant plus brillants que l'orchestre est évidemment magnifique, avec notamment des bois solistes à se mettre à genoux, mais n'évite pas une impression générale de superficialité. On peut voir dans la 9e une oeuvre heureuse, mais peut-on pour autant négliger la part de tensions et de douleur qu'elle contient, en particulier dans l'Andante ? [...] » (Jean-Claude Hulot, Diapason n° 453 p. 116 - novembre 1998)

Gielen, ø Concert, Londres, Royal Festival Hall, 27 avril 1996 OS. SWR Baden-Baden - Hänssler 93.057

Lisez un article en anglais de David Hurwitz, et un autre sur www.musicweb.uk.net, consacré au coffret d'hommage à Michael Gielen.

Giulini [1], ø 1977 OS. de Chicago - DG "Double" 463 553-2 (+ 4e Schubert & 6e Beethoven-Los Angeles) ["Prestige" 2530 882 / 419 108-1 - LP]
Durée : 56'00
6 Rép. n° 132 / 1Y Diap. n° 224 & 3Y 318 / 4 Classica n° 19

« L'approche du chef italien stupédie par une volonté de sévérité en décalage avec les habituelle références. [...] On ne trouvera pas ici la fantaisie, la tendresse et la matière onirique dont Schubert a nourri son oeuvre. Je regrette pour ma part ce systématisme des appuis verticaux, qui ignore trop le fruité, le boisé, le clair-obscur, les sinuosité, les faux fuyants (scherzo, absurdement métronomique) qui nourrissent le cheminement de l'oeuvre. Le réveil tardif du final ne fait qu'attiser les regrets... » (Pascal Brissaud, Répertoire n° 132 p. 70 - février 2000)

« Ce qui manque a cette version, en fait, est très subtil : c'est, je crois, le sourire de Schubert, sa main tendue vers nous et ce rien de tristesse cachée sous le rythme viennois et un parfum de Prater. Dès le début l'oeuvre se dresse, monolithique, au lieu de sortir de l'ombre ou d'un rêve — comme chez Schuricht par exemple. L'Andante presse le pas ; les oppositions de couleurs se font brutales, par simples suvvessions de forte et piano. Puis lorsque commence l'Allegro ma non troppo (mesure 78), le thème pourtant énergique et ramassé est joué coulé et non en grands détachés : il en devient mou, comme son conséquent accompagné du contre-sujet. [...] De même, l'admirable second mouvement : pris trop lentement et sans ce sautillé aérien que marque la partition, il traîne, s'enlise, plaqué et poussif, attiré vers le bas — vers des basses qui scandent le temps comme une horloge comtoise. » (Jean Gallois, Diapason n° 224 p. 77 - janvier 1978)

« Si son Inachevée est exceptionnelle, saisissante par le rendu du côté fantastique de l'oeuvre, on ne saurait en dire autant de la 9e, dont il ne nous montre que l'apparence, à travers de multiple aplats de couleurs : là où nous attendions une « substantifique moëlle », nous ne trouvons, malheureusement, qu'une révélation épidermique de cette page puissante et si profondément humaine. » (Diapason n° 318 p. 111 - juillet 1986)

Giulini [2], ø Concert Munich, 27-28 février 1993 OS. Radio Bavaroise - Sony SK 66 833 (+ 4e) / SK 53 971 (p 1995)
Durée : 56'44
Son : P. Urban
4/8 Rép. n° 79 / 4Y Diap. n° 413 / 2* Monde n° 187

« Quelle déception ! Giulini réussit dans ce live inutile à transformer Schubert en monstre wagnérien froid et extérieur ! [...] Ce n'est pas tant d'ailleurs le choix des tempos qui est en cause que l'absence de vie, de mouvement interne, et surtout de charme et de cantabile. La brutalité verticale martialement assénée, la pâte boursoufflée et bruyante, les tempos mécaniques et appuyés nous valent une interprétation inhabitée d'une impresionnante armada mobilisé pour rien. [...] Le Scherzo est sinistre, presque figé sur lui-même, incapable de rebondir et le Finale « Allegro vivace », statique et articicielement phrasé, n'a rien ni l'allure prophétique, ni la lumière, ni la folie de la course à l'abîme des grandes interprétations [...]. » (Jean-Marie Brohm, Répertoire n° 79 p. 69 - avril 1995)

« Ce concert [...] nous permet d'apprécier une Symphonie en ut majeur mieux équilibrée [que son précédant enregistrement]. Les nuances tiennent d'abord aux orchestres : très sollicités également, les cuivres de la Radio Bavaroise sont moins outrecuidants que ceux de Chicago, et les cordes répondent avec d'avantage de transparence et de souplesse au lyrisme de Giulini. En outre, au risque d'une justesse parfois incertaine (on est en public), les bois s'avèrent plus expressifs (mention spéciale pour le hautbois). Certes, en accord avec un ton désespéré, les tempos restent lents, mais le Scherzo n'a plus la démesure de la version de Chicago (comportant trop de reprise), et le deuxième mouvement apparaît plus allant, plus naturel (l'écart n'atteind pas quinze secondes, mais se ressent nettement). [...] Une conception aussi sombre et délibérément brucknérienne est-elle légitime. Sans revenir sur ce débat sans fin, reconnaissons en tout cas qu'elle est suffisamment cohérente pour émouvoir et convaincre. » (Francis Dresel, Diapason n° 413 p. 138 - mars 1995)

« L'Andante introductif, magnifiquement phrasé, laisse augurer une interprétation lumineuse et lyrique : l'ondulation souple des contrechants et l'intégration des contrastes dans la ligne directrice participent de la mobilité du mouvement. Mais tout s'effondre à l'énoncé du premier thème (mes. 78, 3'24). La pulsation s'essoufle, les rythmes pointés perdent leur élan et les phrasés s'engluent dans une épaisse masse orchestrale. Giulini refuse les contrastes et les coupures, leur préférant un legato omniprésent. Si on peut ne peut nier la poésie du premier thème du deuxième mouvement, on peu discuter du caractère « con moto » (« avec mouvement » !) de cet « Andante » placide. » (Philippe Venturini, Monde de la Musique n° 187 p. 102 - avril 1995)

Goodman, ø 1989 Hanover Band - Brillant Classics BRIL 99587 (Intégrale) / Nimbus NI 5222 / NI 5270-73 (Intégrale)
Durée : 61'15
8/8 Rép. n° 24 / 5Y Diap. n° 500 (3Y n° 359 & 367) intégrale / 2d Compact n° 52 (9e) & 58 (intégrale)

« Avant toute considération d'ordre musicale, nous devons observer que, comme toujours, l'orchestre nage dans une réverbération plus ou moins artificielle d'où les trombones émergent plus souvent que la petite harmonie - esprit, sang viennois de la symphonie. En résulte un certain flou artistique favorable techniquement [...]. Le musicologue Jonathan Del Mar a rêgé son édition sur le manuscrit autographe et prétend son texte « entièrement nouveau ». A quelques infimes détails près, il s'agit pourtant de celui que chacun connait [...]. » (Ivan A. Alexandre, Diapason n° 359 p. 164 - avril 1990)

« Roy Goodman [...] accorde aux instruments à vent une présence telle qu'on en vient parfois à oublier les cordes. » (Pierre Brumel, Compact n° 52 p. 69 - avril 1990)

Groves, ø 1990 English Sinfonia - IMP Classics PCD 943
Durée : 61'55
3Y Diap. n° 371

« L'interprétation est pleine d'allant et d'énergie, assez anguleuse aussi, sans la souplesse de phrasé qu'y mettent nombre de chefs austro-allemands. Cela tient sans doute à la nature sonore d'un orchestre sont l'effectif est, semble-t-il, peu important [...]. L'homogénéité du tissu orchestral est parfois battue en brèche, les timbres sont assez crus, les couleurs sans charme particulier. Il y a dans cette interrpétation un côté bourru, une espèce de franchise immédiate qui ne s'mbarrasse guère de rechercher l'intégration des lignes instrumentales qui ferait de la partition une immence mélodie continue. [...] Le moment le plus convainquant est sans doute l'Allegro final, très vivant. Notons que Groves fait les reprises, et les accompagne à l'occasion de changement de tempo ou d'une relance de la pulsation. Un enregistrement attachant, mais atypique. » (Rémy Louis, Diapason n° 371 p. 154 - mai 1991)

Guschelbauer, ø ? - Erato
6 Rép. n° 54

H

Halasz, ø 1994 Failoni O., Budapest - Naxos 8.553 096
3Y Diap. n° 415

« La direction, très claire [de Michael Halasz], met en valeur l'articulation des cordes et différencie bien les timbres de la petite harmonie. Et pourtant, l'impression générale est assez terne. Des appuis trop marqués, des nuances peu constrastée, une absence déconcertante d'humour, et la virtuosité devient vite lassante. Les défauts de ces interprétation s'accentue dans les 6e et 9e Symphonies, la « petite » et la « Grande ». [...] Des changements de tempo injustifiés perturbent l'équilibre du premier mouvement, et bien que l'on retrouve dans la suite quelques qualités de timbre et de phrasé du Failoni Orchestra, l'inspiration manque cruellement. » (Jean-Luc Tingaud, Diapason n° 415 p. 123 - mai 1995)

Haitink, ø décembre 1975 O. Concertgebouw - Philips [9500 097 - LP]
4Y Diap. n° 214

« Ce que Haitink a d'abord fort bien compris et maîtrisé, c'est l'ampleur de la forme et la notion de durée — indispensable à qui veut « réussir » la Grande en ut. Ce qu'il ressent aussi et qu'il parvient à faire « passer » avec une rare intensité (la complicité et la discipline de ses intrumentistes aidant), c'est l'exceptionnelle animation interne de l'oeuvre et singulièrement des Allegros, qui n'ont jamais peut-être été saisis avec une telle fidélité aux intentions du musicien [...]. Le mystérieux et inéffable Andante, est un « instant » prodigieux, qui atteint, dans l'attente hallucinée et nocturne, à une tension presque insupportable et qui cependant trouve le moyen de peaufiner des nuances à la limite du silence. Le Scherzo, [en revanche], n'est peut-être pas assez insistant, assez obsédant dans la répétition — qui doit être quasi implacable — de son motif rythmique, pas plus que le trio n'est contemplation extatique (ou hallucinée) de la « musique des sphères ». [...] Le Finale retrouve le juste élan et les accents dramatiques du 1er Allegro, pour déraper in fine sur l'ambiguïté, voire l'angoisse, de la déconcertante et implacable coda. » (Roger Tellart, Diapason n° 214 p. 68 - février 1977)

Harnoncourt, ø Concert Amsterdam, novembre 1992 O. Concertgebow - Teldec 4509-91184-2 (Intégrale)
Durées : I. 15'50 - II. 13'55 - III. 14'06 - IV. 14'31 = 58'30
Son : Michael Brammann
10/9 Rép. n° 62 / 4Y Diap. n° 398 / 3* Monde n° 171

« Tout d'abord on admire la plastique flamboyante du Concertgebouw, tendu comme un immence arc, avec des cuivres sublimes, d'une finesse et d'un coloris extraordinaires, des bois comme on n'ose plus en imaginer, des cordes puissantes, tranchantes et félines. Bref, un orchestre de rêve. Et que dire d'Harnoncourt ? Peut-être plus encore que dans Beethoven qui a connu toutes les options interprétatives possibles, son Schubert est réellement novateur, révolutionnaire même, non pas tant par le truchement des divers artifices « d'authenticité » dont ce prévalent certains que par la logique musicale mise en oeuvre avec rigueur et intelligence. Tout avance chez lui avec une respiration idéal, des tempos d'un équilibre parfait, aussi bien au sein de chaque mouvement que dans les proportion entre les mouvements. Jamais on n'est heurté par un parti pris de lenteur ou de célérité, mais au contraire fasciné par ce naturel stupéfiant qui donne à la temporalité schubertienne (avec les reprises) son rythme organique si original [...]. Le plus extraordinaire cependant dans cette vision novatrice a trait à l'incisivité des combinaisons de timbres, d'une acuité grandiose (cela on le savait depuis les symphonies de Mozart avec le Concertgebouw), qui donne à ce Schubert à la fois des allures de sturm and drang ravageur et de classicism intemporel. [...] Reste aussi ce qui fait le style unique d'Harnoncourt : sa sauvagerie contrôlé (Allegro vivace final de « La Grande ») son énergie dans les attaques, la lisibilité et même la transparence de la construction, la netteté de ses pulsations, son sens de la théâtralité et du suspens [...]. » (Jean-Marie Brohm, Répertoire n° 62 p. 97 - octobre 1993)

« Globalement, l'interprétation d'Harnoncourt affiche des constantes directement issues de ses précédents enregistrements avec le Concertgebouw. Son Schubert est sombre, sévère et imulsif, bien éloigné de la vision radieuse d'un Beecham. » (Philippe Venturini, Monde de la Musique n° 174 p. 109 - novembre 1993)

Herbig, ø 1995 OS. BBC - BBC Radio Classics

I

Immerseel, ø Tilgurg, 1997 OS. Anima Eterna - Sony "Intégrale" SMM 5023132 / SK 63 098 (intégrale) / SK 63 096 (p 1998)
Durée : 58'00
Son : B van der Wolf
6/8 Rép. n° 113 / 5 Y Diap. n° 447 & 453 (intégrale) / 5 Classica n° 1 & 2 n° 32 (intégrale)

« Jos van Immerseel [... remet] en causse la texture sonore elle-même ainsi que la dynamique et les accentuations. Son travail est d'une logique parfaitement rigoureuse et ne manque pas d'audace lorsqu'il l'applique à la 9e. Le résultat est fascinant tant il impose une écoute rénovée d'une partition dont on croyait connapitre les moindres détails. Le refus d'un tapis sonore confortable dérouilé par les cordes onctueuses, l'affirmation d'une accentuation rythmique très verticale soutenue par une timbale omniprésente, la mise en avant de cuivres à découvert sans legato, des tempos plutôt enlevés qui permettent à peine de respirer, tout concourt à provoquer la surprise. On suit Immerseel avec un intérêt intellectuel soutenu et son propos peut convaincre. [...] Le travail d'Immerseel reste au niveau d'une analyse pertinente et instructive, sans s'adresser au coeur. Son Schubert ouvre la voie à Mendelssohn plus qu'à Bruckner, ce qui ne manque pas de bouleverser nos habitudes. » (Philippe de Souza, Répertoire n° 113 p. 59 - mai 1998)

« Soulignant l'influance des danses populaire sur le compositeur [...], Van Immerseel est revenu à l'autographe pour abolir les modifications d'un romantisme plus « noble » apportée par Brahms dans les éditions courantes. D'où la réintroduction d'une multitude de nuance mezzo forte qui tendent à rétrécir le cadre dynamique de l'oeuvre tout en diversifiant celui des phrases. La pulsation rythmique prend le pas sur la mélodie, montrant encore l'importance pour Schubert d'un modèle beethovenien directement cité dans l'Allegro final. Outre sa vigueur de coloris, l'orchestre fait valoir une discipline à toute épreuve et ses accent sforzando claquent comme des coups de fouet. [...] Loin de réconcilier les anciens et les modernes, cet enregistrement vient attiser la polémique et nous crever les tympans ; on peut en détester l'esprit ou mépriser ses apparentes limites, mais impossible de le passer sous silence. » (Vincent Agrech, Diapason n° 447 p. 104 - avril 1998)

« A l'appui d'une lecture minucieuse et approfondie de cette partition, Jos van Immerseel nous propose une interprétation résolument novatrice et chaleureuse. Le choix subtil des timbres, des rythmes et des contrastes suscite l'émerveillement. Dans le premier mouvement, l'originalité des sonorités (cuivres et percussions en particulier), les précises varations rythmiques (légèreté de spizzicati des cordes) et les délicates nuances participent pleinement à la création d'une atmosphère mystérieuse et poétique. L'Andante con moto fourmille également de contrastes stupéfiants et étonne particuculièrement l'auditeur par l'inexorable progression rythmique que conclut l'explosion des cuivres [...]. L'Orchestre Symphonique Anima Eterna est également très à l'aise dans le vaste Allegro vivace : là encore leur jeu offre de multiple facettes : les articulations, les nuances et les contrastes sont minutieusement étudiés et maintiennent une forte tension tout au long de ces 1154 mesures ! » (Jean-Noël Coucoureux, Classica n° 1 p. 80 - mai 1998)

K

Karajan [1], ø Vienne, 1946 Philharmonique de Vienne - Emi 5 66389-2 /Grammofono 78 770
8/3 Rép. n° 104 / 5Y Diap. n° 439

« La Grande [...] est une oeuvre que Karajan a peu fréquenté. Ce coup d'essai (1946) surpasse sans problème la gravure ultérieure, notamment par la remarquable énergie et cohésion de l'ensemble. La force terrienne de l'avancée est remarquable et la mise en relief des cuivres face à des violons surpuissants (ex. coda de I) nous vaut des moments exaltants. C'est une vision « mains dans le cambouis », à laquelle il manque une certaine distance ; on notera quelques gestes abrupts (ex. l'énoncé du second mouvement, incise des cuivres à l'abord du 4e), des impatiences presque toscaniniennes... et, pour la technique un très laid changement de face autour de 4'10 dans le premier mouvement (modification de l'image sonore). Bien sûr, comme d'habitude à l'époque, c'est une version aux reprises contingentées. » (Ch. Huss, Répertoire n° 104 p. 61 - juillet 1997)

« [Les Wiener Philharmoniker] se livraient un peu plus, les solistes notamment, dans [la] 9e de Schubert [...] mais on les sent tout de même pris dans une sorte de carcan : la mise en place impeccacle, l'attention constante portée au détail dynamique, naturelle de nos jours, devaient alors passer pour quelque peu tyraniques. Il a cependant une foule de moments extraordiniares : les imperceptibles variations du temps qui permettent la gradation émotionnelle du développement dans le premier mouvement ; le Scherzo passant sans effort de la violence contenue à la liberté des arabesques viennoises. » (Eric Tavers, Diapason n° 439 p. 118 - juillet 1997)

Karajan [2], ø 1960 ? Orchestre Philharmonique de Berlin - DG [139 043 - LP]

Karajan [3], ø 1968 Orchestre Philharmonique de Berlin - DG "Karajan Edition"

Karajan [4], ø 1977 Orchestre Philharmonique de Berlin - Emi "Karajan Edition" 566 105-2 / 4 78106-2 / "Studio" CDM 7 63529-2 / CMS 7 69885/88-2 (intégrale 75-78) [2C 165-03258/9 (intégrale) - LP]
Durées : I. 13'00 - II. 13'12 - III. 14'16 - IV. 11'53
6/8 Rép. n° 54 & 101 / 2Y Diap. n° 436 & 3Y n° 236, 347, 364 / 4d Compact n° 37 & 57

« Les Symphonie de Schubert n'ont jamais bénécifié d'une aura particulière. C'est un Schubert très mûri, presque « post-brahmisé », avec de denses oppositions solo-tutti sur un lit de cordes au legato flambloyant [...]. Mais, c'est c'est le cas souvent, il y le « grain de sable », en l'occurence ici telle coquetterie aux violons [...]. A cette image : la 9e, brucknerienne, mais sans âme, avec un Final hautain. Schubert me semble beaucoup plus humain, beaucoup moins détaché que ne le propose Karajan [...]. » Ch. Huss, Répertoire n° 101 p. 81 - avril 1997)

« La rapidité de tempo est toujours présente, et même exagérée (thème initial de l'Andante... même s'il est con moto) ; la violence de la gravure de 1968 [...] tourne ici a une sèche brutalité, notamment dans un Scherzo d'une raideur inatendu de la part d'un chef autrichien. » (Rémy Louis, Diapason n° 364 p. 198 - octobre 1990)

« Il y a une spontanéité de la mélodie schubertienne que le raffinement de Karajan anesthésie. Après une 5e Symphonie sans fraîcheur et une 6e donnée comme un collage hédoniste de saveurs instrumentales présumées haydniennes, d'accords « beethovienniens » et de sourires rossiniens, on baisse les bras à l'écoute d'une « Inachevée » et d'une 9e sans relief (si l'on exepte quelques trop audibles intervention de l'ingénieur du son). Ces exécutions privées d'âme, extérieures et tapageuse relèvent du délit de racolage. » (Eric tavers, Diapason n° 436 p. 108 - avril 1997)

« Les deux ultimes symphonies exigent en revanche une autre dimension que celle de la fascination hédoniste ; Il y faut une pénétration spirituelle, un geste fraternel, un aménagement de l'espace temporel enfin qui font défaut au chef autrichien : la plénitude sonore devient glacis, la virtuosité nous abandonne eu texte sans nous en réveler l'esprit. » (Gérard Belvire, Répertoire n° 122, p. 74)

« Karajan ne fut jamais reconnu grand interpréte de Schubert et de Schumann. Il a signé au moins une Remarquable neuvième (Vienne 1946) et une admirable Inachevée (Philarmonia, 1955). Son troisième enregistrement de la Grande symphonie n'offre pas le même creusement du chant orchestral, ni la même douleur translucide. Karajan use ici de tempos d'acier (plus vifs encore que ceux de Szell), d'une accentuation et d'une articulation hypertendues, presque brutales. Cette nervosité propulsive, fort toscaninienne, bénificie de la beauté de son et de la justesse d'intonation d'une philarmoie de Berlin des grands jours. Ce que font ces musiciens est factuellement exemplaire ; Si elle fait mentir – comme souvent, d'ailleurs-la légende d'un style « karajanien » uniment fluide et sensuel, la direction sacrifie par trop le souci des nuances, la respiration profonde, l'évocation du mystère et du lointain (voir Furtwängler, Walter, Schuricht !) à un pur accomplissement sonore. » (Patrick Sersnovicz, Monde de la Musique n° 138, p. 133)

Kempe [1], ø Concert 1er juillet 1950 Staatskapelle Dresde - Tahra TAH 370-371 (+ 3e Mendelssohn, Wagner)
Durée : 51'21

Lisez un article en anglais de Jed Distler.

Kempe [2], ø Concert Munich, 22-27 mai 1968 OP. Munich - Sony "Grand Répertoire" 5093582 (+ Métamorphoses, Strauss)
Durées : I. 13'19 - II. 13'42 - III. 10'00 - IV. 10'51
10 Rép. n° 162 / 3* Monde n° 273

« Instinctive, éruptive, soutenue par des cuivres époustouflants, traversée par un souffle lyrique chaleureux, telle apparaît la Grande symphonie de Schubert. Peut-être d'ailleurs n'a-t-elle jamais mieux mérité son nom que dans l'approche de Kempe, d'une lisibilité extrême, surtout dans les moments paroxistiques (lintroduction du quatrième mouvement, le thème initial du Scherzo). Il y a ici comme une marche inexorable vers la catastrophe sans rédemption possible (cf. la partie finale du quatrième mouvement, à partir de 9'50) [...]. Cependant Kempe refuse le fatalisme morbide. Son expressivité débordante (le thème victorieux du Finale, avec son tempo erré, laisse éclater par sa tonicité et sa rage une vision altière et belle qui fonctionne comme une pure ivresse) ne tourne jamais à la démonstration gratuite. » (Sylvain Gasser, Répertoire n° 162 p. 82 - novembre 2002)

« Sous les belles sonorités de l'Orchestre philharmonique de Munich, cette lumineuse Neuvième Symphonie de Schubert manque parfois de souffle et d'énergie. Loins des « divines longueurs » chères à Furtwängler, Kempe balaye la grisaille et éclaire les lignes, vivifie les rythmes et soigne les détails, mais une Neuvième à ce point dépourvue de mystère tombe vite dans le prosïsme. » (Pablo Galonce, Monde la Musique n° 273 p. 88 - février 2003)

Lisez un article en anglais de David Hurwitz.

Kertesz, ø 5-8 novembre 1963 Philharmonique de Vienne - Decca 430 773-2 (intégrale) [SXL 6089 / SXLJ 6644/48 (Intégrale) - LP]
Durées : I. 13'32 - II. 11'47 - III. 11'06 - IV. 11'45 = 49'30
9/8 Rép. n° 54 / Diap. n° 190 / 4d Compact n° 70

« La n° 9, comme les n° 4 et n° 6, est un véritable sommet. Kertész en dynamise les contrastes, évitant toute langueur contemplative pour mieux en solliciter la grandeur, les tensions, ses aspects grinçants (Andante con moto) et terrifiant (Scherzo). Le finale, aux graduations admirablement dosées, s'épanouit avec la plus virulante énergie. » (Bruno Serrou, Compact n° 70 p. 47 - décembre 1991)

Kleiber, E., ø 1953 OS. Cologne- Amadeo 423 141-2
Durées : I. 13'11 - II. 14'02 - III. 10'53 - IV. 10'53 = 49'
8/5 Rép. n° 54

Klemperer, ø Londres, 16-19 novembre 1960 O Philharmonia - Emi "Kemperer Edition" 5 67338 2 / CDM 7 63854-2 [SAX 2397 - LP]
Durées : I. 14'35 - II. 14'57 - III. 9'54 - IV. 12'42 = 52'10
7/6 Rép. n° 54 & 38 / 4Y Diap. n° 373 / Choc Monde n° 243 /5 Classica n° 24

« On associe peu le nom de Klemperer à celui de Schubert, et pourtant le grand chef allemand a bien des choses à dire dans ce répertoire. [...] Quant à la Grande de Klemperer, elle est vraiment grande. Posée sans être vraiment lente, elle nous permet également d'entendre des subtilité perdues dans les tempos plus rapides. Ce n'est certes pas la version la plus poétiques ni la plus chaleureuse, mais son climat pré-brucknérien est d'un apport essentiel à notre conpréhension de l'art schubertien. Un regard trop particulier pour être universel, mais d'un intérêt de premier ordre. » (Philippe de Souza, Répertoire n° 38 p. 69 - juillet 1991)

Knappersbusch [1], ø Concert Vienne, Musikverein, 27 octobre 1957 Philharmonique de Vienne - DG 435 328-2 / Music & Arts CD-4936 [Origine : Radio Autrichienne, ORF]
Durées : I. 13'51 - II. 13'58 - III. 10'45 - IV. 13'47 = 52'22
10/5 Rép. n° 54

Knappersbusch [2], ø Concert janvier 1959 OP. Munich - [Inédit]

Konwitschny, ø 1962 OP. Tchèque - Supraphon "Archiv" SU 3468-2 / SUA 10444
Durée : 53'
Rép. n° 143 / Monde n° 249

« [La 9e de Konwitschny est] monolithique, d'un profilé orchestrale splendide (quels vents !), d'une sévérité tranchante, rigoriste, a tout d'une « grande », au moins dans les deux premiers temps, magistraux d'équilibre et de pulsation tragique. Dommage que le scherzo piétine un peu et manque de chant comme de clair-obscurs et que le motorisme froid du finale ne se nuance guère de fissures ou d'amplifications. L'ensemble demeure impresionnant et d'une couleur bohémienne rare dans cette oeuvre. » (Ch. Huss, Répertoire n° 143 p. 84 - février 2001)

« Enregistré en 1962, Franz Konwitschny (1901-1962) à la tête d'un excellent Orchestre philharmonique tchèque - à l'époque un des meilleurs du monde - offre une interprétation puissante, chaleureuse et marquée par un généreux legato. Son approche foncièrement « honnête » et fidèle à l'esprit de l'oeuvre gomme un peu les angles, mais vaut par un sens aigu de la grande courbe et de la véritable respiration schubertienne. Certains élans et un sens de la liberté de la phrase lié à l'invention harmonique de Schubert et à son « errance » évoque ici déja Bruckner et Brahms. [...] Konwitschny, au-delà de son style « relaxé » et viennois, étonne par la nature vibrante de l'approche et par la lumière qu'il projette sur certains détails de l'écriture. L'Andante avec un hautbois solo admirable, est une complète réussite. » (Patrick Szersnovicz, Monde de la Musique n° 249 p. 112 - décembre 2000)

Krauss, ø Vienne, 2 mars 1951 OS. Vienne - Teldec 9031 76438-2 (+ Rhapsodie op. 11 n° 1, Enesco)
9/3 Rép. n° 59 / 1* Monde n° 167

« Les oreilles sensibles seront peut-être choquées par le son de l'hautboïste viennois (encore plus pincé que celui de son compère du Philharmonique) et par de rares flottements dans les premiers violons au début de l'Andante. De manière générale on notera d'ailleurs que les bois sont assez secs, une caractéristique allant à l'encontre de nos habitudes d'écoutes actuelles. [...] La lecture de Krauss prône le don et le partage. Mise à part les caractéristiques physiques du son des instrumentistes, sa culture sonore est celle d'un octuor élargie. Avec clarté et présence, le chef stimule l'esprit de dialogue : les instruments jouent dans tous les sens du terme. Krauss ajoute à cela un panache irrésistible (cf. coda des 1er et 4e mouvements), une pulsation phénoménale (Scherzo), une vision juste des tempos (un vrai Andante), le tout parsemé d'un chic viennois de derrière les fagots. [...] C'est en tous cas la seule 9e de studio qui, en donnant l'impression d'une recréation musicale improvisée, simule ainsi un enregistrement live.» (Ch. Huss, Répertoire n° 59 p. 84 - juin 1993)

« Le Schubert de Clemens Krauss se révèle techniquement impossible (on renonce à dénombrer les faux raccords du montage) et musicalement vulgaire : une clarté spectrale ne compense en rein l'instabilité du tempo, les ralentis insensés (fin du « trio » et du « Scherzo »), la scansion boitillante (« Andante con moto »), la platitude hargneuse des énoncés parfois ramassée en tutti pétaradants (coda du 1e mouvement). » (Pascal Brissaud, Monde de la Musique n° 167 p. 121 - juin 1993)

Krips [1], ø mai 1952 O. Concertegouw - Decca

Krips [2], ø Londres, 21-23 mai 1958 LSO - Decca "Double Decca" 452 390-2 (+ 8e, 4e/5e Kertez) / "Caractère" 443 518-2 (+ 5e-Solti, 6e-Munchinger & 8e-Schuricht) / Decca "Classics Sound" 452 892-2 (+ 8e-Vienne) / "Historic" 425 957-2 (+ 4e Schumann) [SXL 2045 / SPA 467 / 220 073 - LP ]
Durées : I. 13'54 - II. 13'44 - III. 9'50 - IV. 11'55
Son : Kenneth Wilkinson
9/7 Rép. n° 54 & 108 / Diap. d'or n° 360, 434 & 444 / Choc Monde n° 133 / 4d Compact n° 53

« Si les tempos choisis, notamment dans le 1er mouvement de la 9e de Schubert ou dans la Romance de la 4e de Schumann, peuvent dans l'absolu sembler quelque peu lents, il est également vrai que sa « vue d'ensemble » des deux architectures bâties par Krips ont l'évidence saisissante d'un équilibre suprême auquel on ne saurait résister. Preunons aussi bien Schubert que Schumann : sous sa direction, ils acquièrent une cohésion lyrique une lisibilité de chaque dessin au milieu de l'ensemble, un soucis de dégagement des nuances, un travail d'orchestre dans la perspective sonore, un style, proprement exaltants. [...] L'Allegro vivace de la 9e de Schubert, d'entrée de jeu, « pète le feu », si j'ose dire, de façon mémorable, puis quel rafinement dans les demi-teintes, quel savoir-faire dans la composition de la palette, quelle patte dans l'éloquence lyrique pleine de panache des crescendo si excellement gradués ! [...] Voilà un disque qui pour le choix des oeuvrescomme pour la réussite, est une bénédiction du ciel et ne fait doublon avec aucun autre. » (Jean Hamon, Répertoire n° 25)

« Cette gravure laisse entendre un bonheur d'expression constant. L'équilibre de l'architecture est phénoménal, dans l'ensemble comme dans le détail, chaque ligne discernable, ferme, pleine, claire, les phrasés sont impeccables, la respiration parfaite, et l'élégance aristocratique. L'interprétation de Krips est aussi remarquable dans le sens où elle ne semble en rien conclure quelque chose : on entend un Schubert au sommet de ses moyens, mais entièrement tourné vers l'avenir. Et le chef parvient à tirer du LSO une vraie fragrance des timbres, alors que la couleur de l'orchestre est relativement neutre. « j'essaire de faire comme si c'était écrit par Mozart » disait-il ; cette 9e en donne une illustration exceptionnelle. » (Rémy Louis, Diapason n° 360 p. 162 - mai 1990)

« Il est des interprétations qui vous font tout simplement dire qu'elles sont idéales. C'est le cas de cette Neuvième de Schubert de Schubert enregistrée en 1958 par J. Krips, et que l'on peut caractériser d'un mot, l'évidence. La tendresse (Andante), l'extrême vitalité (Scherzo) s'épanouissent librement, tranquilement, sans que rien ne parsaisse concenré ou forcé. Le dosage entre les pupitres, si délicat à réussir dans cette œuvre, est parfait, les contrechantes, les voix secondaires sont d'une lisibilité absolue. Krips a dit qu'il dirigeait tout « comme si cela avait été écrit par Mozart » ce qui explique l'extraordinaire élégance de cette interprétation [...]. » (Gregory Thomas, Monde de la Musique n°133 p. 135)

« Voilà un disque historique d'un intérêt considérable, avec une Symphonie n° 9 de Schubert exceptionnelle : fine, sensible, qui « charme » par son élan intérieur, la franchise de son discours, nerveux, éloquant, nuancé à l'extrême et toujours poétique ; par sa rythmique subtile, sa souplesse, sa légèreté, sa constante poésie et par son merveilleux lyrisme recrée dans la grande tradition viennoise : indiscutablement, une des plus belles Symphonie n° 9 de Schubert qui soient...» (Jean Gallois, Compact n° 53 p. 57 - mai 1990)

Krips [4], ø Concert Bregenz, 8 août 1972 OS. Vienne - Orfeo C 234 901 A (+ Till l'espiègle, Strauss)
Durées : I. 14'04 - II. 13'35 - III. 9'32 - IV. 12'42
8/6 Rép. n° 54 & 33 (9/8)

« Joseph Krips nous emmène dans un voyage schubertien dont vous me direz des nouvelles. Avec lui les fameuse divines longueurssont vraiment dinives et l'ampleur de la construction le dispute à la tendressee du phrasé. Comme dans Mozart, Krips maîtrise parfaitement cette pulsation intérieure et ce sens de l'anvancée sans lesquels Schubert n'est pas vraiment lui-même. La mise en valeur des contrechants, tantôt sur les cordes tantôt sur le bois, les accentuations marquées sans excès, fond du premier mouvement une réussite absolue. Par la suite Joseph Krips anime le discours pour nous amener vers un finale galopant dans une euphorie parfaitement contrôlée. [...] La 9e de Krips est la plus chargée en sève préromantique weberienne. S'il avait pu déboutonner un peu plus son Schubert, comme le faisait si bien le fantasque Beecham, nous aurions tenu là une référence absolue. » (Philippe de Souza, Répertoire n° 33 p. 66 - février 1991)

A quoi, pour Joseph Krips, il faut peut-être ajouter un concert à San Francisco en vidéo, dont je n'ai trouvé aucune références.

Kubelik [1], ø 5, 7 & 17 novembre 1958 O. Royal Philharmonic - Emi [HMV ALP1751 / Capitol G 7195- LP]
Durées : I. 12'58 - II. 13'41 - III. 9'58 - IV. 11'57 = 48'52
8/7 Rép. n° 54

Kubelik [2], ø Concert 1958 ? OS. Radio Bavaroise - Artistes 065

Kubelik [3], ø Concert 18-19 mai 1978 OS. Radio Bavaroise - Meteor / Sardana SACD-118

L

Leibowitz, ø c. 1950 O. Opéra d'Etat Vienne - Westminster [WST 14051 - LP]

Leibowitz, ø c. 1960 RPO - Menuet 160016-2 [Readers Digest - LP]
Durée : 44'41
3 Y Diap. n° 340

« La « Grande Symphonie » se trouve certes débarassée de tout « pathos »... mais est-il vraiment superflu ? Privées de la part du rêve, les sublimes longueurs semblent inévitablement répétitives et contrairement à ce qu'indique platement un chronomètre, la lumière crue de Leibowitz paraît bien longue face au lyrisme de Walter ou à l'onirisme de Krips. Seuls les inconditionnels de l' « objectivité » (à supposer que cette notion est un sens en art !) seront satisfaits. » (Diapason n° 340 p. 106 - juillet 1988)

Levine, ø 1983 OS. Chicago - DG 413 437
Durée : 53'10
2Y Diap. n° 300

« Chez [James Levine] tout est bon pour la démonstration de virtuosité, pour le « challenge », pour une compétition effrénée d'où toute âme est absente. Le modèle [...], c'est chez Karajan qu'il faut le chercher. Mais tout ce qui brille n'est pas or... » (Paul-Gilbert Langevin, Diapason n° 300 p. 94 - décembre 1984)

Lombard, ø c. 1999 O. Suisse Italienne - Forlane 416 804 (intégrale)
7 Rép. n° 139 / 2 Classica n° 26

« L'auditeur sera à la fois étonné de constater la réelle personnalité développée par le chef et sa nouvelle phalange, avant même le début de leur collaboration, et déçu en se disant que Lombard a vraiment quelque chose à dire dans Schubert et qu'après trois ou quatre ans à la tête de cet orchestre le résultat aurait été encore plus probant. Exemple : la « Grande » Symphonie. l'idée directrice de Lombard est une réorganisation de l'équilibre polyphonique en faveur des vents, des bois en particulier. Un tel esprit serait encore plus marquant si l'on n'avait pas l'impression (fausse sans doute...) qu'il s'agit d'un choix par défaut, consistant à mettre en valeur des vents parce que les cordes manquent de grain et de charme. [...] Sans remettre en cause la discographie, [cette 9e] apporte un éclairage qui captive du début à la fin [...]. » (Ch. Huss, Répertoire n° 139 p. 81 - octobre 2000)

M

Mackerras [1], ø 1987 O. of the Age of Enlightenment - Virgin 61806 (+ 5 & 8e) / 61245 / VC 7 90708-2
Durées : I. 16'24 - II. 13'59 - III. 13'37 - IV. 15'22 = 59'30
8/9 Rép. n° 54 / 4Y Diap. n° 340 / Choc Monde n° 246

« Pour Sir Charles Mackerras, le débat est clos : Schubert n'a rien à voir avec le composituer au discours gonflé et dénaturé que nous ont laissé en héritage Mahler et Wagner. Le débat réside moins dans un problème d'effectifs que dans la nature même du rapport entre groupe d'instruments, tant en terme de diversité de timbres que d'équilibre rythmique. Rigoureusment joué selon le manuscrit Alla breve à deux temps (et non plus les quatre temps traditionnels), la nostalgique introduction du cor trouve une vigueur plus affirmée et introduit une logique des tempos implacable au cours du long cheminement de l'Andante introductif, jusque dans la transition de ce dernier avec l'Allegro ma non tropo. [...] L'Andante con moto retrouve alors le rythme du cheminement animé, le Scherzo celui un peu rustaud de fêtes campagnardes avec son trio délicieusement pastoral. Dépouillé de ses oripeaux satanique, le finale rayonne et emballe sans jamais s'emballer. [...] Cette vision décapante affiche une verdeur de rythme et de couleurs qui contraste avec les grandes versions romantiques. » (Serge Martin, Diapason n° 340 p. 130 - juillet 1988)

Mackerras [2], ø 1998 Scottish Chamber O. - Telarc CD-80502
6 Rép. n° 118 / 3Y Diap. n° 454

« Il y a une profonde cohésion entre le discours et la matière sonore de l'Orchestre de chambre d'Ecosse. Effectif idéal ne cherchant pas l'exubérance des timbres, visée plus ample du chef, unité du dessin, coups de théâtre musicaux raisonnables appuyant, soutenant un discours plus large. [...] Si l'on est déçu, c'est seulement par le manque de démesure de ses visée. Mackerras reste toujours entre deux eaux. Il trouve ici ou là des portes magiques, comme dans l'introduction de son Andante con moto ou dans la première exposition de son Finale. mais à côté de cela, que de tunnels dans son scherzo, que de choses avortées dans son premier mouvement ! Il y a une telle différence entre les mouvements que l'on penserait presque que ce n'est pas le même chef qui y tient la baguette : cela pose problème dans une oeuvre aussi charpentée que celle-ci. » (Laurent Campellone, Répertoire n° 118 p. 65 - novembre 1998)

« La 8e est [...] limitée à ses deux premiers mouvements [...] et la volonté de faire tenir les deux symphonies sur un seul disque conduit à priver le Scherzo de la 9e de nombre de ses reprises. [...] Si l'équilibre sonore, avec des cuivres très présents, est incontestablement séduisant, et si la direction de Macherras garde son élan et sa tension dynamique, perceptible dans la « Grande » dès l'introduction plus rapide et nerveuse que traditionnellment, en revanche, les timbres acides, notamment des cordes, et des limites instrumentales de ces dernières dans le Finale de la 9e, restreignent considérablement la portée de cette nouvelle gravure. » (Jean-Claude Hulot, Diapason n° 454 p. 96 - décembre 1998)

Maderna, ø Concert Sarrebrück, 22 avril 1971 OS. Radio Bavaroise - Arkadia, CDMAD 012 (+ 3e-1967)
5/6 Rép. n° 46

« La direction de Maderna pourra heuter également quelques oreilles habituées à des interprétation romantiques de Schumann et de Schubert. la grande symphonie de Schubert, n° 9, par exemple, est soumise non seulement à des tempos enlevés - ce qui peut s'admettre parfaitement, voir Toscanin ou Munch, mais surtout à des accentuations rythmiques sautillantes assez saccadées (Andante con moto), ce qui empêche la respiration et les réelles oppositions de dynamique. Le premier mouvement manque de ce fait d'ampleur et de coffre. Le Scherzo, à la pulsation piquée, est [en revanche] mieux en situation par ses jeux de ois assez volubiles. Le Finale, à l'opposé d'une conception à la Furtwängler on s'en doute, donne une impression de sérénité dédramatisée, de légèreté orchestrale, avec des cordes graves et des cuivres qui manquent de profondeur. » (Jean-Marie Brohm, Répertoire n° 46 p. 96 - avril 1992)

Marriner, ø 1983 Academy St Martin in the Fields - Philips "solo" 442 646-2 / 412 519-2 (+ Fragments D. 615) / 412 176-2 (Intégrale coffret 6 CD)
Durées : I. 16'04 - II. 15'42 - III. 14'35 - IV. 15'42
8/9 Rép. n° 54 / 3Y Diap. n° 300 (intégrale) / 3d Compact n° 13 (intégrale)

« [Dans le reste de son intégrale Neville] Marriner semblait se situer dans la ligne d'un Beecham. Dans la Grande, il choisit non moins délibérément son modèle - britannique ici encore ! C'est évidemment Colin Davis, le seul a ce jour à avoir effectué toutes les reprises, et amené ainsi l'oeuvre à dépasser une heure. Parti-pris qui permet de « voir grand », mais qui, dans le cas présent, ne s'accompagne pas du sens architectural voulu pour que ce propos aboutisse. Ainsi, le premier mouvement est nettement trop hâtif (mais, dans ce choix, c'est inévitable), tandis que les suivants sont beaucoup plus réussis. L'Andante, notamment, prouve que Marriner sait aussi faire la part du rêve, de l'errance. » (Paul-Gilbert Langevin, Diapason n° 300 p. 94 - décembre 1984)

Masur, ø ? Gewandhaus Leipzig - Philips 426 269-2

Mehta, ø Concert Salzbourg, 25 août 1985 Philharmonique de Vienne - Orfeo C 566 012 B (+ Sacre, Stravinsky)
Durée : 50'52
8 Rép. n° 150 / Diap. d'or n° 487 / 4 Classica n° 36

« Même si Mehta ne bouleverse pas la discographie dans la Symphonie n° 9 de Schubert, du fait de la trop grande homogénéité de ses tempos et d'un petit manque de variété sur les climats, il tient avec autorité les viennois dans une lecture très soignée, parfaitement galbé et très physique, d'une remarquable clarté polyphonique sur les cuivres. On aurait aimé seulement souhaité un peu plus de poésie et de grandeur lyrique [...], ou d'ivresse passionnelle [...]. » (Jean-Marie Brohm, Répertoire n° 150 p. 112 - octobre 2001)

« [Zubin Mehta, dans Schubert,] trouve le chemin de cette course à l'abîme, vertigineuse et sans espoir, qui chez l'interprète doit réunir des qualités paradoxales : énergie la plus folle (qui entend surpasser Beethoven sur son propre terrain), mêlée à un sentiment de solitude absolue, celle du Wanderer... [...] L'Andante, coeur spirituelle de l'ouvrage est bien cette Nachtmusik (7e de Mahler) avant la lettre, hallucinante et fantomatique. Parfum d'ébriété dans le Trio du Scherzo, obsédant et désespéré qui nous serre à la gorge. Reste un Finale qui transforme la manière musicale en énergie transcendante à laquelle rien ne semble pouvoir résister. » (Thierry Soveaux, Diapason n° 487 p. 129 - décembre 2001)

« Mehta offre une lecture chaleureuse de la Symphonie en ut majeur. Nul alanguisement à l'image de l'Andante, car la machine extraordinaire de Vienne fonctionne à plein régime, mais hélas sans les doutes, les abîmes de désespoir, les révoltes qu'on lui connaît sous d'autres baguettes. On se contente donc d'admirer la virtuosité grisante, la qualité des bois d'un lyrisme prévisible. En concert, c'est tout à fait remarquable. » (S. Friédérich, Classica n° 36 p. 77 - octobre 2001)

Lisez un article en anglais, particulièrement élogieux, de David Hurwit.

Mengelberg, ø Amsterdam, 19 décembre 1940 O. Concertgebouw - Philips 416-212-2 / Iron Needle 1379 (+8e-1940) / Lys LYS 077 (+ 8e) / History 205 255 / The Radio Years 96 [Philips W-09909L / PHM-500041 / FL-5601 / SPS4-905- LP]
Durées : I. 11'55 - II. 12'53 - III. 10'24 - IV. 11'36 = 48'30
7/4 Rép. n° 54

« Mengelberg nous livre une vision vertigineuse et folle (accélérations !). Elle peut choquer, mais ravira les admirateurs du maître, qui signe là un grand cru de sa discographie, par une 9e captivante et très marginale. » (Ch. Huss, Répertoire n° 54)

Mengelberg, ø Amsterdam, novembre 1942 O. Concertgebouw - Biddulph 039 (+ 8e-1942) [Telefunken SK3341~46 - 78t]

Menuhin [1], ø 1968 - Emi "Double forte" 73362 (p 1999 + 8e & Ouvertures)

Menuhin [2], ø 1997 Sinfonia Varsovia - GIB Music/IMG Artists GIB 7 905-2 (intégrale + entretien)
4Y Diap. n° 445

« Le Schubert de Menuhin est dynamique, alerte ; mais à trop considérer ces symphonies sous l'angle de flux rythmiques larges et majestueux se nourrissant et s'amplifiant d'eux-mêmes, on finit par aboutir à une regrettable déperdition de nuances, de ruptures et de pulsation qui fait de la 9e, entre autre, une oeuvre plus spectaculaire qu'intense, plus agitée que véhémente. A l'inverse, l'ampleur des phrases, l'accentuation des contrastes piano/forte installent résolument l' « Inachevée » dans tout ce qu'elle a de pathétique et de lyrique, même si paradoxalement le dimension du chant n'apparaît pas aussi clairement que la laisseraient penser les intention de Menuhin. Et trop souvent on ne peut s'empécher de regretter un certain déséquilibre entre les cordes et les bois, ainsi que les tentations emphatiques de l'orchestre [...]. » (Jean-Philippe Joseph, Diapason n° 445 p. 104 - février 1998)

Monteux, ø Concert Moscou, 9 septembre 1956 OS. Boston - [Melodiya M10 45701 005 - LP]
Durées : I. 13'06 - II. 12'19 - III. 9'00 - IV. 11'53

Munch, ø 1958 OS. Boston - RCA CD 60807 / 60792
Durées : I. 12'24 - II. 13'08 - III. 7'55 - IV. 10'46
8/7 Rép. n° 54

Munchinger, ø 1969 P. Klassische Stuttgart - Decca [SXL 6427 / 593 034 - LP]
4Y Diap. n° 283

Muti, ø c. 1986 Philharmonique de Vienne - Emi "Red Line" 569 836-2 / 574808 (intégrale) / CDC 7 47697-2
Durée : 61'20
3Y Diap. n° 333

« Rarement depuis Kertesz, avec le même orchestre il est vrai, la Neuvième [...] aura-t-elle paru aussi chantante et spontanée, nappée d'une Germütlichkeit bienfaisante qui rend à l'andante con moto la motricité du lied, au scherzo sa fougue robuste, au trio la douceur champêtre du ländler. Il n'est finalement que la coda du premier mouvement et l'imposant finale pour se réclamer d'une certaine solennité. » (Serge Martin, Diapason n° 333 p. 164 - décembre 1987)

N

Norrigton, ø 1988 London Classical Players - Emi "Reflexe" CDC 7 49949-2 (p 1990)
Durée : 58'18
3/7 Rép. n° 24 / 4Y Diap. n° 359 / 2d Compact n° 52

« Après nous avoir doctement expliqué que tous ses devanciers se sont trompés de tempos, notamment les plus illustres descendants de la tradition romantique - sous-entendez Furtwängler, dont il n'ose cependant pas prononcer le nom -, après nous avoir suggérer que lui, en revanche, sait ce que le composituer voulait voici qu'il lève le bras... et là... nous tombons dans le vide ! [...] instruments d'époque (sic) ou pas, vérité musicologique ou pas, ce qui compte c'est la charge émotionnelle dont l'interprète nourrit leschéma musical fournit par les signes través par le compositeur pour transcrire ses états d'âme. Tout le reste n'est que coupage de cheveux en quatre. Une grande interprétation doit être une « évidence ». Or Roger Norrigton, en dépit d'un discours brillantissime mené à la cravache, dont pirno et forte semblent être les deux principales mamelles de son jeu de nuances, regarder passer devant lui la partition, tout heureux d'en avoir astiquer et huilé les rouages, mais dramatiquement hors du coup en ce qui concerne expression du sentiment et poésie. » (Jean Hamon, Répertoire n° 24 p. 66 - avril 1990)

« Jamais 9e n'a courru si vite, dansé plus lestement, créé avec tant de foi sa rage de vivre et de rayonnement. Cette lecture continûment positive risque de blesser plus d'une âme, d'écorcher plus d'un souvenir, de choquer (ce ne serait sans doute pas pour lui déplaire). Ajoutons que dans l'Andante initiale le mètre dansé étrangle le cantabile, les questions se métamorphosent toutes en réponses ; que dans la second mille éclats de lumière passées dans le vitrail instrumental négligent toute éventuelle expérience d'ordre humain ; que le ballet du Scherzo virevolte mais que le Trio ne l'influance pas ; qu'enfin le Finale, moteur, cuivré, découpé dans les arpèges de triolets, pourrait aussi bien être de Rossini. [...] Il ne nous appartient pas ici de juger si le chef a raison ou tort de fuir l'ombre : il parvient à illustrer son propos avec une conviction qui l'honore, un humour qui l'absout et une fraîcheur qui nous change. » (Ivan A. Alexandre, Diapason n° 359 p. 164 - avril 1990)

« Norrigton [...] restitue au cordes leur droit et leur chant, et joue même joliment des contrastes. Il « dégraisse » la partition, si du moins elle a besoin d'être dégraissée, forçant parfois encore, en particulier dans le finale, moins réussi, l'éclat des instruments à vent. Dans l'ensemble toutefois, l'équilibre est satisfaisant et cette version peut être recommandée à qui apprécie particulièrement les instruments d'époque. » (Pierre Brumel, Compact n° 52 p. 69 - avril 1990)

O

Ozawa, ø Matsumoto, 1996 OS. Saito Kinen - Philips 456 503-2
Durée : 56'00
Son : O. Scholtze
6 Rép. n° 113

« Ozawa n'a guère de choses nouvelles à nous révéler, d'autant que ses options sont très traditionnelles [...]. On lui reconnaîtra une maîtrise incontestable dans l'art de faire sonner un orchestre avec une belle densité, tout en préservant une respiration naturelle et un soin dans l'articulation que des tempos plutôt enlevés auraient pu compromettre. Son souci d'unité et de cohérence organique le conduit à peu contraster les mouvements, et à procéder par vague répétitives qui donnent une impression de mouvement perpétuel. C'est beau, grand et contrôlé, et si le résultat plastique des incontestablement séduisant, on cherchera en vain les fêlures de l'âme et la quête du voyageur qui ont tant hanté l'esprit de Schubert. » (Philippe de Souza, Répertoire n° 113 p. 59 - mai 1998)

P

Païta, ø 1987 RPO - Lodia LO-CD 788

Si vous lisez le japonais ou osez essayer de comprendre les traductions automatiques... (vers l'anglais seulement) allez voir le site d'Hiroshi Hayashi, avec une courte descrition de chaque disque.

Pritchard, ø 1975 O. ? - Emi 574885 (+ 8e)
Durée : 54'25

R

Rahbari, ø - Naxos

Rogner, ø - Denon ?

Rosbaud [1], ø Concert Baden-Baden, 31 décembre 1954 OS. Radio Allemagne sud - Wergo WER 6405-2
Durée : 48'50
4Y Diap. n° 429

« L'Andante initial est pris très lentement (trop lorsqu'on a entendu cette page battu comme elle est écrite, à 2/2), mais conduit dans un tr-s beau crescendo vers la partie rapide du premier mouvement. [...] La masse sonore allégé laisse toute sa place aux contrepoints des vents, et autorise les plus saisissants contrates dynamiques. On goûtera ainsi les subtile harmonie de l'Andante con moto, les incessants rebondissements de l'accent dans le Scherzo, et la modulation de la densité orchestrale du Finale. [...] Rosbaud annonce à l'évidence les futures innovations d'une Mackerras, ou d'un Harnoncourt, et est même souvent plus convaincant, parce que beacoup moins didactique. Avec un meilleurs orchestre, Rosbaud aurait pu faire date [...]. » (Eric Tavers, Diapason n° 439 p. 104 - juillet 1997)

Rosbaud [2], ø Concert Aix-en-Provence, 15 juillet 1956 O. Sociéte Concerts du Conservatoire - Melodram CDM 26524

S

Sawallisch, ø c. 1965 O. Staaskapelle Dresde - Philips "Duo" 446 539-2 (+ 5e, 6e & 8e)
5Y Diap. n° 429

Schippers, ø 1976 OS. Cincinnati - Vox Box / Mobile MFCD 815
Durée : 52'20
2Y Diap. n° 323

« Disparu dans sa quarante-huitième année, le chef américain Thomas Schippers n'eut guère le loisir de s'imposer comme symphoniste, même s'il accepta, de 1970 à l'année de sa disparition, 1977, de diriger l'Orchestre Symphonique de la ville où il enseignait, Cincinnati. [...] Sa vision des romantiques est proche de ses collègues qui officient au théâtre lyrique, qu'il s'appellent Levine ou von Dohnanyi. L'immence Symphonie en ut majeur devient ainsi un chant à épisodes, dont la propulsion est constamment réamorcée, telle une dramaturgie qui a du mal à prendre son évidence. Il faut effectivement attendre la deuxième séquence de l'Andante con moto pour que la conception du chef soit bien adaptée à la césure du discours. Le Scherzo-Allegro vivace est bien venu, avec sa nervure rythmique tendue et sa respiration oppréssée. Le Finale atteint au juste équilibre des voix, avec des tempos larges, montrant que Schippers, ne disposant pas d'un orchestre aux sonorités particulièrement riches (cors, bois graves), possédait un véritable souffle, qui fait que son interprétation, même si elle ne peu concourir avec les témoignages laissés par Furtwängler, Schuricht ou Walter, possède une personnalité, une vraie grandeur. » (Pierre-E. Barbier, Diapason n° 323 p. 110 - janvier 1987)

Schmidt-Isserstedt, ø 1959 OS. NDR - Accord 206 202
Durée : 52'01
6/5 Rép. n° 108

« Le 1er mouvement est marqué par la clarté de l'articulation et une façon de faire rebondir les phrasés, de les conclure sans fioritures, qui donne une excellente définition aux mélodies : Schmidt-Isserstedt fait sonner avec naturel les nombreux conflits entre ligne mélodique et contre-chants rythmique sous-jacent. le chef peut ainsi intégrer dans un même flux des moments de grande tension et d'autres où les instrumentistes semblent moins contrôlés, comme s'ils chantaient spontanément les notes écrites par Schubert. On retrouve cette justesse de ton, cette évidence, dans un Andante con moto au scénario simple mais efficace [...]. Mais la rigidité, péché mignon d'une chef qui a toujours voulu concilier puissance et clarté, dessert les deux derniers mouvements : le Finale ne laisse jamais percer ces coloris tristes dont il faut surmonter les insidieuses apparitions pour que l'héroïsme ait un sens. » (Eric taver, Répertoire n° 108 p. 60 - décembre 1997)

Schuricht, ø 1956 OS. Radio Stuttgart - Archiphon ARC 211

Sieghart, ø O. Bruckner Linz - Arte Nova ????

Sinopoli, ø Dresde, Lukaskirche, 1992 Staatskapelle Dresde - DG 437 689-2 (+8e)
4 Rép. n° 60

« Dans la Grande, toutes les outrace et particularismes [notées dans la 8e] sont décuplés. Sinopoli nous fait prendre conscience que la 9e de Schubert fut novatrice dans l'écriture des cuivres, mais ces assauts à la hussarde (cf. le premier mouvement) ont-il bien lieu d'être ? On ne peut passer sous silence qu'a force de ruptures incessantes, l'impact des gradations, des accumulations d'énergie si caractéristiques de la 9e restent ignorés, de même que le cantabile, la chaleur et l'humanité (cf. la terne platitude du deuxième mouvement) de la musique de Schubert. A ce propos, on ne reconnaît pas là (la prise de son n'y sans doute pas étrangère non plus) le merveilleux moelleux de la Staatskapelle de Dresde. » (Ch. Huss, Répertoire n° 60 p. 65 - juillet 1993)

Skrowaczewski, ø 1961 O. Minnesota - Mercury 434 354-2 (+ 6e/Schmidt-Issertedt) [SR 90272 - LP]
2Y Diap. n° 420

« Avec un orchestre bien peu séduisant Stanislas Skrowaczewski tente d'imposer une lecture implacable de ce chef-d'oeuvre. Mais les tempos inexorables tuent ici tous les élans et toutes les originalités de la partition, et l'expression en est réduite à des alternances de sentimentalisme et de grandiloquence. Pour interpréter Schubert avec la distanciation requise dans Stravinsky, il aurait au moins disposer d'un orchestre qui fasse sonner la musique. Elle serait plutôt étouffée ici. » (Eric Taver, Diapason n° 420 p. 141 - novembre 1995)

Slatkin, ø St- Louis, Powell Symphony Hall, 1988 OS Saint-Louis - RCA Victor RD 60174
Durée : 55'40
Son : JJ. Steinmach
6/7 Rép. n° 25 / 3Y Diap. n° 360

« [Cet enregistrement] ne dégage pas une impression de particulière originalité, [mais] au moins, se tenant dans des tempos plutôt allants, le chef fait-il preuve d'une grande dextérité dans l'art de nuancer, d'équilibrer, de dégager les plans, de souligner des cordes, d'arondir les vents, de fondre les tutti, de phraser avec goût, ce qui n'est déja pas une mince vertu et lui permet de signer un disque tout a fait honorable respectant l'esprit de l'oeuvre avec pertinence. » (Jean Hamon, Répertoire n° 25)

« Slatkin sonne une conception très classique de la 9e [...]. L'option générale est plutôt dramatique et tragique. l'orchestre est d'une parfaite cohérence, mais sans trop de couleurs, et la perspective d'ensemble est assez fondue, ce qui donne un aspect relativement massif à toute l'interprétation. UN aspect accentué par les choix de Slatkin qui fait les reprises de l'Allegro et du Scherzo. L'Andante initial est un peu lourd, assez lent, et amène une coupure franche avec l'allegro, là où d'autre cherchent au contraire à la réduire au maximum ; le rapport du changement de tempo avec ce qui précède sera le même lors de la reprise, ce qui sera, ce qui introduit une espèce de césure dans le déroulement d'ensemble, par ailleurs bien mené. [...] Une bonne interprétation, néanmoins sans beaucoup de charme. » (Rémy Louis, Diapason n° 360 p. 162 - mai 1990)

Solti, ø Vienne, Sofiensaal, 23-25 juin 1981 Philharmonique de Vienne - Decca "Legends" 460 311-2 (+ Siegfried Idyll) / "Caractère" 448 927-2 (+ 5e & 8e) / "Ovation" 430 747-2 / London 400 082-2 [591 269 - LP]
Durées : I. 13'55 - II. 15'25 - III. 10'01 - IV. 15'58 = 55'25
8/8 Rép. n° 52 & 129 / 5Y Diap. n° 433 (4Y n° 278) / 3 Classica n° 16

« [Voici une] plendide et spectaculaire 9e de Schubert qui représente un grand moment de la collaboration entre Vienne et Solti. Une des meilleures versions modernes assurément. » (Philippe de Souza, Répertoire n° 52 p. 119 - novembre 1992)

« Porté par un instrument rodé à la perfection, Solti évite ici la théâtralisation qui gâtait ses récents interprétations de Bruckner ; et il offre une vision très heureusement contrastée, avec un mouvement lent très retenu et un Scherzo en revanche des plus enlevés, mais qui se prive de reprises sauf dans les expositions. Le Finale, seul, respecte une reprise qu'on n'attendait pas - la tradition est tenance ! [...]. La Symphonie s'achève ainsi en apothéose, dans une dimension véritablement brucknérienne. Un très grand disque, et qui fera date. » (Paul-Gilbert Langevin, Diapason n° 278 p. 85 - décembre 1982)

« [la Symphonie] s'ouvre sur un mouvement initial tout bonnement prodigieux : l'oreille voudrait d'abord s'arrêter sur les raffinements insencés du détail dynamique ; elle est en fait rapidement submergée par l'inexorable progression de la tension, culminant en une coda dont la puissance n'égale que la splendeur. Que les musiciens restent ainsi maîtres de leur technique alors qu'il est si difficile, à la simple audition de ce maelström, de garder la tête froide, donne envie de parler de miracle. » (Eric Taver, Diapason n° 433 p. 104 - janvier 1997)

« Le « raté » de cette série, à cause d'une Neuvième de Schubert bien peu idiomatique, plus proche de Bruckner que de l'auteur de La Jeune fille et la Mort. » (Classica n° 16 p. 76 - octobre 1999)

Lisez un article en anglais, du féroce David Hurwitz...

Stein, ø 1985 OS. Bamberg - Eurodisc 610 599 (intégrale)
5 Rép. n° 54 / 2Y Diap. n° 331

« Le défaut principal de ces gravures réside dans le fait que l'on ne sent guère de progression expressive d'une symphonie à l'autre, contrairement à ce qui se passe chez Böhm ou Wand. L'orchestre est, lui aussi d'une pureté instrumentale inférieure à celle de Berlin (les cordes en générale, le hautbois peu séduisant dans l'andante de la 9e). C'est toujours très clair, avec une harmonie presque trop en avant parfois. Mais il n'y a finalement peu de variété dans les traits [...]. La 9e surtout, est expressivement trop légère (coda du premier mouvement) et reste en deçà de la formidable concentration d'énergie nécessaire dans l'andante et le finale, ou de la démultiplication du phrasé dans le scherzo. » (Remy Louis, Diapason n° 331 p. 161 - octobre 1987)

Steinberg, ø 1969 OS. Boston - RCA VD 60127
Durées : I. 14'27 - II. 12'59 - III. 9'57 - IV. 11'35 = 48'
7/8 Rép. n° 54

Stock, ø ? OS. Chicago - Lys LYS 092 (+ 38e Mozart)

Suitner, ø ? O. ? - Denon

Szell [1], ø 1957 O. Cleveland - Sony "Essentiel" SBK 48 268 / MK 42 415 (+ 8e) / SS 89343 (SACD)
Durées : I. 13'29 - II. 13'36 - III. 7'18 - IV. 10'32
9/7 Rép. n° 54 & 149 / 4Y Diap. n° 335

« Le secret de l'interprétation schubertienne réside sans doute dans la réconcilitation du chant et de la pulsation rythmique : comment sauvegarder le charme spontané en construisant un discours logique ? Sous la baguette de Szell, la démonstration devient péremptoire, rendant au parcours sinueux de la 9e Symphonie son influx nerveux et sa fluidité mélodique. Pas d'introspection métaphysique ici, ni de dramatisme abscons, seules prévalent la simplicité et la fraîcheur printanière. La 9e de Szell, c'est la rigueur de Toscanini avec le chant en plus. » (Serge Martin, Diapason n° 335 p. 123 - février 1988)

Szell [2], ø 1970 O. Cleveland - Emi "Forte" 569 364-2 (+ 7e Beethoven-61, Rossini / Davis)
5Y Diap. n° 429

« Cet hétéroclite album s'ouvre par une somptueuse gravure de la Symphonie en ut de Schubert due à Szell et son orchestre, enregistrée en 1970, peu de temps avant la mort du grand chef. Cette version s'impose par son énergie implacable, sa monumentalité impresionnante, où la grandeur alliée à une véritable férocité des accents prend le pas sur le charme viennois, mais avec un résultat saisissant, et un Orchestre de Cleveland d'une puissance sonore stupéfiante (les cuivres sonnent magnifiquement).» (Jean-Claude Hulot, Diapason n° 429 p. 145 - septembre 1995)

T

Tate, ø 1986 Staaskapelle Dresde - Emi CDC 7 47478-2
Durées : I. 17'08 - II. 15'15 - III. 15'13 - IV. 16'04 = 63'40
8/8 Rép. n° 54 / 4Y Diap. n° 325

« Ce disque est proche de la perfection, et pourtant... La spacialisation sonore est exceptionnelle, le jeu orchestrale s'équilibrant sans relâche autour d'un axe immuable. On est conquis par le naturel et la cohérence de l'allure, par le sens de la respiration et des enchaîinements. Et puis... on se demande si le chef n'est pas attiré sans y prendre garde par la qualité incomparable de la Staatskapelle de Dresde. [...] On se dit peu à peu qu'une multiplicité de détails, dont aucun n'est ici occultés étaient simplement « vécus » avec un autre engagement par Sawallisch ou Böhm, live, avec la même formation. Ainsi de l'accélération qui s'impose si naturellement dans la coda de l'allegro, ici à peine esquissé, ou dans le crescendo central de l'andante (d'une électrisante violence chez Böhm, littéralement affolant chez Furtwängler, en live aussi), ici un peu plat. Tant de splendeur engendre perversement une certaine monotonie, qui tourne à l'engourdissement dans le finale, impression accentuée par la modération sereine du tempo et la présence de toutes les reprises. » (Remy Loui, Diapason n° 325 p. 144 - mars 1987)

Tennstedt [1], ø avril 1980 Orchestre Philharmonique de Berlin - Emi CDZ 4 79516 2 [1436621 - LP]
Durée : 41'34
Diap. n° 293

« Tennstedt, en dépit de la phalange berlinoise (peu éloquente !), ne fera pas date. Bruyant sans fierté, carré sans rythmique ni phrasé, il assène cuivre et percussions à des cordes sourdes et des bois terreux. Non plus quatre mouvements, mais quatre fois le même discours pesant et bruyant. L'acharnement de l"diteur à promouvoir Tennstedt au club des grands graveurs de cire finit par être... voyant. » (Philippe Godefroid, Diapason n° 293 p. 90 - avril 1984)

Tennstedt [2], ø 19 avril 1983 Orchestre Philharmonique de Berlin - Tiento CD 12006/7

Toscanini, ø Philadelphie, Academy of Music, 16 novembre 1941 O. Philadelphie - RCA GD 60313 (vol. 69) / GD 60328 (coffret 4 CD)
Durées : I. 12'55 - II. 12'37 - III. 8'38 - IV. 11'14 = 45'38
8/4 Rép. n° 32 & 54

« Tout serait à citer, mais le choc de ce coffret est pour moi une fulgurante 9e Symphonie de Schubert qui n'a jamais mieux mérité son titre de « Grande ». L'énergie implcable que Toscanini met dans chque note, surtout dans les violons sur lesquels repose la pulsation d'une autorité soveraine, la calrté de la mise en place, notamment dans l'équilibre bois/cuivres, la progression construite - à la différence de Futwängler (1942 et 1951 [...]) qui assombrit l'atmosphère et joue sur l« le côté obscur de la force », la puissance de l'avancée, avec un Andante con moto assez vif [...] culmine dans un Finale explosif, d'une violence maîtrisée qui force l'admiration. Là où Furtwängler nous emporte dans une tornade métaphysique grandiose, Toscanini nous saisit à la gorge par sa fureur blanche. » (Jean-Marie Brohm, Répertoire n° 32 p. 86 - janvier 1991)

Toscanini, ø Carnegie Hall, 25 février 1947 P. New York - RCA GD 60291 (vol. 15 + 5e)
4Y Diap. n° 385

« Harvey Sachs a cent fois raison de remarquer la paenté qui existe entre le style de Toscanini et celui d'Erich Kleiber (on pourrait y ajouter Busch et Reiner), encore que la différence de ton et de couleur sépare bien les Allemands de l'Italien. L'élément le plus fascinant de cette 9e intransigeante est sans doute son imperturbable pulsation (l'Andante con moto !), cette manière d'avancer sans s'attarder. On préfère la gravure antérieure de Philadelphie (1941) à celle-ci pour une souplesse supplémentaire, et surtout pour une sonorité plus charnue et chaleureuse, l'une entraînant l'autre. Ici, la sécheresse des sonorités corsète quelque peu la poésie. Mais l'interprétation est irrésistiblement vivante. » (Rémy Louis, Diapason n° 385 p. 175 - septembre 1992)

Toscanini, ø Concert 7 février 1953 OS. NBC - Nuova Era 013 6315

Toscanini, ø 9 février 1953 OS. NBC - RCA 59480 (+ 5 & 8e, 4 & 5e Mendelssohn) / GD 60290 (+ 8e, vol. 14)
Durées : I. 13'29 - II. 12'34 - III. 8'49 - IV. 10'42 = 45'51
8/5 Rép. n° 42 & 54 / 4 Classica n° 14 / 3d Compact n° 70

« Moins torturé que celle de l'Inachevée, sa vision n'en demeure pas moins profondément personnelle par la simplicité du phrasé, la bonhomie naturelle du ton et le sens de la pulsation. On n'y recherchera pas la transcendance mystique d'un Furtwängler, la force organique implacable d'un Böhm, ni les couleurs automnale d'un Karajan, mais la fluidité du discours et la vie intérieure qui anime en permanence le propos, montrent une voie différente de celle des grands anciens et des produits bio-allégés des Abbado et compagnie. Un document de premier ordre [...]. » (Philipe de Souza, Répertoire n° 42 p. 86 - décembre 1991)

« Schubert vu par Toscanini : c'est le romantisme allemand transfiguré par l'éclat méditerranéen, la sortie des brume pour le bleu du ciel. Ici, plus de tournoiement sur soi, de confession pathétique, mais seulement - ce qui n'est déjà pas si mal ! - un chant gorgé de lyrisme, qui semble seul préoccuper - sinon intéresser - le maestro. La sublime Symphonie n° 9 se ressent de cette vision et de ce viosinage : pour en rappeler l'origine autrichienne, Toscanini en souligne les basses (premier mouvement) mais, le reste du tempos, et de l'oeuvre, s'énivre de chant : un peu rapide dans le second volet, aux archets bien à la corde dans le troisième ; fulgurant, vertigineux dans le finae, emporté dans une sorte de griserie, de délire, par son rythme même. Cette vision méditerranéenne de Schubert pourra surprendre. Elle ne constitue pas pour autant une trahison. Simplement un éclairage. » (Jean Gallois, Compact n° 70 p. 47 - décembre 1991)

V

Vegh, ø 1993 Camerata Academica Mozarteum Salzbourg - Capriccio 10 503 (+ 8e) / 49065-4
3 Rép. n° 75 & 100 / 2Y Diap. n° 411 / Recommandé Classica / 4f TRM

« Sous la direction de Sandor Végh, voilà deux disques parfaitement inutiles dans la discographie actuelle des symphonies de Schubert. L'orchestre de la Camerata Academica du Mozarteum est raide, sans souffle prophétique, avec des cordes sèches pas toujours très justes, ni très en place et un manque général de galbe (fin du premier mouvement de la 9e). La direction de Végh est brutale, saccadée, avec des phrasés peu chantants. » (Jean-Marie Brohm, Répertoire n° 75 p. 78 - décembre 1994)

« [La 9e est] très vivante, contrasté (malheureusement sans ses reprises), mais souffrant de déséquilibres purement orchestraux (trompettes trop présentes, trombones insuffisamment audibles) fournissent le reflet de concerts honorables mais dont l'édition n'était pas indispensable. » (Jean-Claude Hulot, Diapason n° 411 p. 119 - janvier 1995)

Un article de Robert Maxham en anglais.

W

Walter [1], ø 11-12 septembre 1938 LSO - Dutton CDEA 5003

Walter [2], ø Concert New York, 24 février 1940 OS. NBC - Eklipse T3

Walter [3], ø Concert New York, 22 avril 1946 P. New York - ?
Durées : I. 13'12 - II. 13'56 - III. 8'53 - IV. 11'23

Walter [4], ø Concert 9 août, 1950 OS. Stockholm - AS Disc AS 306 (+ 8e-1960) [Bruno Walter Society - LP]
Durées : I. 13'45 - II. 13'56 - III. 9'52 - IV. 11'15
7/2 Rép. n° 54 / 4d Compact n° 42

« La Neuvième [...] est terriblement tendue, lourde depressentiment, mais aussi ardente et tendre (l'Andante qui semble pleurer - le cor, déchirant - d'une douceur bouleversante). L'Allegro vivace, bien que plus lumineux, plus « charnel », se rapproche de ce que fit Wilhelm Furtwängler en 1951 [...] par la dimension tragique que Walter sait lui insuffler, course effrénée vers l'inconnu dont le chef semble attendre l'impossible... Un grand témoignage nous est donc restitué, un document à connaître, même si les défauts techniques ne peuvent manquer de gêner l'auditeur. » (Bruno Serrou, Compact n° 42 p. 67 - mai 1989)

Walter [5], ø Hollywood, 31 janvier - 2/4 & 6 février 1959 OS. Columbia - Sony "Bruno Walter Edition" SMK 64 478 (+ ext. Rosamunde-55) / "Bruno Walter Edition" 66248 (coffret vol. 3) / MYK 44 828 / CBS MK 42 049 [Columbia MS 6219 - LP]
Durées : I. 13'45 - II. 13'56 - III. 9'52 - IV. 11'15 = 52'24
9/7 Rép. n° 54 & 86 / 4Y Diap. n° 315 / 4d Compact n° 35

« C'est une vision unique dans l'histoire de l'interprétation de ce chef-d'oeuvre, une sorte de veillée funèbre sur la fin d'un monde, avec des accents désolés, un maelström expressif poignant, dans des tempos très pondérés. [...] Avec Furtwängler et Knappertsbusch voilà l'une des visions les plus subjectives de la Grande, à réserver, pour un deuxième regard, aux amateurs avertis. » (Ch. Huss, Répertoire n° 86 p. 61 - décembre 1995)

« Ici, l'humeur est viennoise, défiant le « monumentalisme » de Furwängler et lui substituant un chant d'une intimité bon enfant (comme Schubert), teintée de nostalie, mais malgré tout heureux de vivre et de gambader (quel merveilleux Andante, souple comme une liane au vent !). Point de sentimentalisme cependant : les cuivres, admirable, dans le premier mouvement nous l'affirment. Tout comme la vigueur du scherzo, arraché aux cordes dès les permières mesures et bien campé sur ses pieds, tout comme le finale, glorieux sans affectation, brillant et ensoleillé. » (Jean Gallois, Compact n° 35 p. 78 - octobre 1988)

Wand [1], ø 19 mars 1977 OS. Radio Cologne - RCA "GW Edition" 09026639402 (intégrale 1977-84 - p 2002) / GD 60101 / Emi 7 47878-2 / DHM (Intégrale 77-81)
Durées : I. 13'45 - II. 15'12 - III. 10'37 - IV. 11'20
7/7 Rép. n° 54 / 5Y Diap. n° 498 & 331 / 4* Monde n° 270 (intégrale) / 3d Compact n° 24 & 47

« Dans la Symphonie n° 9 (qu'il n'a pas voulu aborder avant sa soixantième année !) Wand sait créer une atmosphère de rêve lointain (premier mouvement), chante avec justesse (le deuxième mouvement s'appuie sur les pulsations légères et très nuancées) [...]. » (Jean Gallois, Compact n° 47 p. 70 - novembre 1989)

Wand [2], ø Concert Hambourg, 21-23 avril 1991 OS. Radio NDR - RCA "Artistes/Répertoires" 74321 846 072 (+ 4, 5e Cologne & 8e Reiner) / 09026 62650-2 / RD 60 978
Durées : I. 13'53 - II. 15'51 - III. 10'42 - IV. 11'53 = 52'41
10/9 Rép. n° 44 / Diap. d'or n° 379 / 4* Monde n° 256 / Recommandé Classica n° 33 / 4d Compact n° 73

« La nouvelle « Grande » de Wand, très largement supérieure à sa précédente version studio, parvient à sa précédente version studio, parvient à tout englober : une conception du temps de l'espace sonore, de l'accentuation (force, mais jamais heurtée), de la gradation à l'intérieur des mouvements (le phénomène climax du 2e mouvement) et surtout, du son en tant qu'entité individuelle et collective. Il est frappant - et fascinant - de voir à quel point Wand nous révèle la richesse de composition de Schubert dans le traitement des bois et des alliages sonores (natamment hautbois-clarinette). Mais la révélation de ces joyaux passe par un travail sur le son (des flûtes denses et chaleureuses, un hautboïste qui réalise « le concert de sa vie »...). [...] Mais le génie de cette interprétation ne serait aussi marquante s'il n'y avait la sensation « d'espace temporel » ; un sens inné du flot musical qui fait adopter à Wand les tempos parfaitement adaptés à chaque mouvement et à les rendre élastiques dans chaque transition thématique ou chaque moment important. [...] La juxtaposition de ces conceptions du son et du temps nous offre des moments rares, dont le plus impressionnant se trouve sans doute à la fin du 1er mouvement (un rallentando superbement matraîsé qui débouche sur une clarinette lançant la coda). Malgré la pléthore d'excellentes versions, seuls Frutwängler (1942 et 1951) et Giulini au concert m'avaient jusqu'ici donné autant d'émotion dans ce chef-d'oeuvre, c'est dire que ce disque est immence ! » (Ch. Huss, Répertoire n° 44 p. 87 - février 1992)

« [Günter Wand ne dirige] la « Grande » Symphonie que depuis une vingtaine d'années, ayant tenu à longuemet mûrir son approche (comme pour la 5e de Bruckner qu'il n'aborda qu'en 1974) : une leçon de scrupule, d'exigence et de conscience à méditer... [...] Dès l'Andante introductif, mystérieux et majestueux sans traîner (par souci d'équilibre, le tempo adopté s'avère sensiblement moins lent qu'auparavent), l'architecture savamment élaborée prend tout son sens grâce à des bois si expressifs et poétiques qu'ils semblent mener, inventer (et non suivre) une véritable conversation, ainsi qu'à des cordes assurant une imperturbable progression dynamique et dramatique. [...] La présence ostensiblement soulignée des cuivres (au milieu du mouvement) et la singularité des phrases lors de la coda peuvent a priori surprendre, mais s'intègrent parfaitement au discours. La profondeur extatique de l'Andante con moto, moins brucknérien que prévu, permet de découvrir une multitude de détails signifiants laissés dans l'ombre lors d'approches sans doute plus immédiatement émouvantes (Bruno Walter). [...] Chaque nouvelle écoute de cette gravure fait découvrir de nouvelles richesses, et l'on prend en outre conscience de nombreuses légères fluctuations de tempos pouvant presque passez inaperçues, tant elle s'inscrivent parfaitement dans la logique et la sensibilité de l'interprétation. » (Francis Dresel, Diapason n° 379 p. 136 - février 1992)

« C'est en écoutant pareille interprétation qu'on se dit qu'il aura fallu attendre bien longtemps avant de reconnaître (en France) la grandeur de Günter Wand. Car Voilà une Neuvième de Schubert assez prodigieuse. Est-ce la présence du public ? Toujours est-il qu'on sent le chef et son orchestre électrisé, unanimes dans la griserie de cet acte sans cesse renouvelé recréé, et qui s'appelle « jouer ». Ici l'oeuvre se trouve parée d'une nouvelle jeunesse, d'une saisissante beauté : elle s'enfle, chante, palpite - en un mot, elle « vit ». Car pétrie à pleine mains, ondoyante dans ses mélodies, rusée dans sa métrique, éclatante de santé populaire ou de raffinement viennois. » (Jean Gallois, Compact n° 73 p. 41 - mars 1992)

Wand [3], ø Concert Berlin, 28-29 mars 1995 Orchestre Philharmonique de Berlin - RCA 09026 68314-2 (+ 8e)
Durées : I. 13'56 - II. 15'46 - III. 10'46 - IV. 12'12 = 54'40
Son : Christian Feldgen
10/9 Rép. n° 86 / Diap. d'or n° 421 / 4* Monde n° 195

« C'est rare, c'est bouleversant ! Ainsi les bois, si faillibles, parfois vulgaire [...] nous transportent ici dans le coeur de la poésie schubertienne. Je pourrais disserter, partition en main pendant des pages sur le génie de telle imbrication de timbre, tel subtil ralenti, ou la force immence véhiculée par les tempos plutôt lents de cette vision plus pré-brucknérienne (au sens fluide du terme) que jamais. [...] Il y a dans la 9e une véritable une véritable ivresse de la relecture des équilibres (le 1er mouvement, sidérant !) et des jeux entre les timbres. » (Ch. Huss, Répertoire n° 86 p. 62 - décembre 1995)

« Comme dans sa précédente gravure [...] Wand, qui neffectue malheureusement pas les reprises - suivant en cela une tradition hélas encore vivace -, atteint à une plénitude d'équilibre qui par, la sobriété de son approche, la clarté de la polyphonie, la netteté des rythmes, la justesse des phrasés, fait resplendir le chef-d'oeuvre, sans chercher à insister sur les anticipations de Bruckner ou de Mahler (deuxième mouvement) [...]. » (Jean-Claude Hulot, Diapason n° 421 p. 146 - décembre 1995)

Weil, ø New York, 1991 The Classical Band - Sony SK 48 132 (+ 8e)
5/8 Rép. n° 47 / 3Y Diap. n° 382

« Ce Schubert-là manque d'ailes et de profondeur. L'orchestre est séduisant par sa cohésion et ses timbres, encore que les cors aient un aspect « cor de chasse » (début de l'Andante initial de la n° 9) qu'on peut ne pas apprécier : il pulse bien mais ne chante à peu près jamais, comme si le lyrisme métaphysique éperdu de l' « Inachevée », ou de la « Grande » devait être oublié au profit d'un objectivisme classique très strict. Si les tempos assez enlevés se justifie (Toscanini, Cantelli, Munch, par exemple, ont montré la voie dans la 9e), les martèlements cuivrés avec des timbres très exposées, les respirations hachées, le refus de tout legato, le piqué rythmique plutôt sautillant quasi-systématique, les accentuation brutales, les ponctuations rageuses et l'animation factice passent mal. [...] La Grande, encore plus décevante passe comme un TGV sans âme. Auncune réelle force hymnique, ni même force d'entraînement (Finale, Allegro vivace) ne parcourent cette lecture. Si Schubert sort bien du XVIIIe Siècle, il annonce aussi, et au moins autant le XIXe siècle, en particulier Bruckner et Mahler. Oublier cette dimension, c'est le mutiler gravement. » (Jean-Marie Brohm, Répertoire n° 47 p. 93 - mai 1992)

« Assez raide dans l'introduction lente, Weil se contente ensuite d'être haletant et nerveux dans l'Allegro ma non troppo, dont il retient surtout le premier mot. La pulsation est constante, les duretés passagères, et le déploiement de la coda, convainquant. L'Andante con moto retrouve la vivacité de celui de l' « Inachevée » et plus généralement, sa valeur classique et mozartienne, avant son détournement par le romantisme tardif. [...] Dans le Scherzo, exubérant et charmeur (avec un trio plus neutre), et le Finale que l'allégement des sonorités trouve sa plus belle application. » (Remy Louis, Diapason n° 382 p. 160 - mai 1992)

Y

Yuasa, ø Concert Londres, Royal Albert Hall, 1991 OS. BBC - BBC Music


Mes Essentiels

A Savoir

Discographie dans Répertoire n° 54.

Toutes suggestions, corrections ou informations
supplémentaires sont bienvenues !

http://patachonf.free.fr/musique

Valid XHTML 1.0!