Mise à jour : 24 avril 2006
Dans la mesure du possible, j'indique un maximum de renseignements sur chaque pièce, date de composition, éditeur, un liens ou deux et une sélection discographique.
A
Apergis, Quatre récitations (1980)
Jacek Wiktor Ajdinovic, Dialogue pour violoncelle seul (2002). Durée 10'. Editions Armiane (Versailles, 2005). Dédié à Ulf Tischbirek.
B
Bach, Six Suites pour violoncelle seul
La discographie abondante et de très bonne qualité est trop importante pour être résumée ici. Ces oeuvres nécessiteraient une page à elles-seules. Tout juste peut-on renvoyer à Fournier ou J. Starker pour les anciens et Bylsma ou O. Gaillard pour les plus jeunes...
Bacri, 4 Suites pour violoncelle seul, opus 31 et 50 (n° 4, 1994-96 - Editions Durand)
I. Preludio. Adagio II. Sonata gioconda. Presto volante, etc. III. Intermezzo improvisato. Adagio lamento IV. Sonata seria. Andante maestoso V. Postludo. Adagio. Dédié à Emmanuelle Bertrand. Durée : environ 19 minutes.
Ballif, Solfeggietto n° 13 (1985)
Berio, Les mots sont allés (1978 - EU 16952)
Créée à Bâle par M. Rostropovitch en 1978. Durée : environ cinq minutes.
Bloch, Trois Suites pour violoncelle seul (1956/57)
Dédiées à Zera Nelsova
Britten, Trois suites pour violoncelle seul, opus 72, 80 et 87 (1964/1967/1971 - Ed. Faber)
C
Cage, Etudes Boréales pour violoncelle seul
Cassado, Suite pour violoncelle seul (1925)
Durée : 12'
« Elle est en trois parties et s'ouvre sur un prélude de construction libre, très démonstratif, exploitant toutes les possibilités du violoncelle. Le second mouvement est une sardane, danse emblématique de la Catalogne ; l'emploi fréquent de doubles cordes restitue l'ambiance sonore de cette danse, jouée traditionnellement par des instruments à vents. La troisième partie, Intermezzo et danse finale, rapelle, dans l'esprit, la zarzuela, sans pour autant céder à des tendances folklorisantes. » Georges Boyer.
Chedrine, Russian Fragments
Crumb, Sonate (1955 - Peters)
I. Fantasia : Andante espressivo e con molto rubato II. Tema pastorale con variazioni (Tema : Grazioso e delicato, Var. 1 : Un poco più animato, Var. 2 : Allegro possibile e sempre pizzicato, Var. 3 : Poco adagio e molto espressivo, Coda : Tempo primo) III. Toccata : Largo e dramatico - Allegro vivace. Durée : dix à douze minutes.
« Ecrite en 1955, à l'époque où Crumb étudiait avec Boris Blacher à Berlin, cette sonate en trois mouvements doit également beaucoup à Bartók. Une Fantasia initiale, qui utilise le pizzicato à des fins expressives, est suivit d'un Tema pastorale con variazioni, dans lequel un thème extrèmement chromatique est déployé dans les trois variations et une coda. Le mouvement final est une toccata qui, après une brève introduction lente, fait un grand usage de contrastes de nuances et de timbre. » Keith Potter.
D
Dusapin, Immer.
Dutilleux, Trois strophes sur le nom de Sacher (1976-1982 - Editions Hegel)
I. Un poco indecido / A tempo II. Andante sostenuto III. Vivae - Calmo - A tempo.
F
Fortner, Suite pour violoncelle solo (1933)
G
Ginastera, Punena n° 2 opus 45 « Hommage à Paul Sacher » (1976)
I. Harawi [chant mélancolique d'amour] : Andante senza rigore di tempo e rubato II. Wayno Karnavalio : Allegro. Commande de M. Rostropovitch. Durée : environ huit minutes.
« [Le premier mouvement] repose sur deux thèmes. L'un est le thème de SACHER, l'autre métamorphose d'une mélodie précolombienne du Cuzco. Il évoque des plaintes solitaires, des sons de kenas, des murmures de la forêt avec des oiseaux imaginaires chantant « Sacher... Sacher... » et des scintillements de lune et d'étoiles. Le second [mouvement] : Wayyna Karnavalito, est une danse de carnaval, pleine de rythmes de charangos et de tambours indiens, de couleurs, ponchos et masques ainsi que d'alcool de maïs. »
Ginastera, Triste, ext. des 5 Chants populaires argentins opus 10 (transcription par P. Fournier)
Durée : un peu plus de trois minutes.
« Triste, la deuxième des cinq chansons populaires argentines opus 10, pour voix et piano, a été transcrite par Pierre Fournier pour le violoncelle. Ce lied inspiré par des chants des indiens des hauts plateaux de la pampa se présente comme une belle et douloureuse vocalise. »
Pour les deux pièces de Ginastera précédentes :
Goubaïdoulina, 10 Préludes pour violoncelle seul
H
Henze, Sérénade (1949 - Editions Schott)
I. Adagio rubato II. Poco allegretto III. Pastorale IV. Andante con moto. Rubato V. Vivace VI. Tango VII. Allegro marciale VIII. Allegrtto. IX. Menuett. Durée : environ huit minutes.
Hindemith, Sonate pour violoncelle seul opus 25 n° 3 (1923)
I. Lebhalft, sehr markiert - Mit festen Bosgenstrichen II. Mäßig schnell - Gemächlich - Durchweg sehr leise III. Langsam IV. Lebhalf Vietel - Ohne jeden Ausdruk und stets Pianissimo V. Mäßig schnell. Durée : environ huit minutes.
« Le premier mouvement superpose les tonalités d'ut majeur et ut dièse majeur, dualité qui se résoudra dans le final, l'ut majeur laissant place, presque sans transition à l'ut dièze. Cette écriture polytonale, caractéristique du style d'Hindemith à cette époque, est moins présente dans l'andante central, encadré par les deux intermèdes qui doivent être joué « pianissimo et sans expression ». Georges Boyer.
J
Jolivet, Suite en concert (1965, Ed. Boosey & Hawkes)
Création à Madrid 18 janvier 1966 par Reine Flachot. Durée environ 15 minutes.
A. Navarra a enregistré cette oeuvre pour Erato en 1967.
K
Kagel, Siegfriedp' (1977)
Kodály, Sonate pour violoncelle solo opus 8 (1915)
I. Allegro maestoso ma appassionato II. Adagio (con grand' espressiono III. Allegro molto vivace. Créé le 7 mai 1918 par le dédicataire, Keperly, en même temps que le Duo opus 7. Durée : entre 26 et 31 minutes.
« [La sonate pour violoncelle de Kodály] rejette toute comparaison avec des oeuvres du même type, encore moins avec celles de Reger qui ne sont que de pâles imitations des sonates de Bach... La problématique de cette oeuvre donne au compositeur l'occasion de créer une technique stylistique originale et inhabituelle qui produit des effets lyriques inattendus, sans que ceux-ci n'effacent pour autant la valeur musicale de l'oeuvre. » Bela Bartók.
« L'oeuvre est bâtie sur la tonalité de si mineur (obligeant à l'accord en scordatura [la procédé n'avais plus été employé depuis la cinquième suite pour violoncelle de Bach !] : les cordes d'ut et de sol étant abaissées d'un demi-ton, réalisant l'accord à vide si-fa#-ré-la). Coloré d'inflexions modales (mode phrygien), usant de nombreux accords polytonaux, le langage harmonique semble traiter avec la plus grande désinvolture l'ordre tonal. Pourtant celui-ci règne en maître pour ne pas dénaturer la ligne mélodique continue du discours. L'impression d'immence liberté que procure cedernier tient d'abord aux nouveautés techniques que Kodály offre à l'instrument. Celui-ci se voit successivement transformé en harpe, cymbalum, orchestre de genre, chalumeau de berger. Il se dédouble, se multiplie, use de nouveaux modes d'attaque des cordes (sur le chevalet, sur la touche, harmoniques composées, pizzicati de la main gauche, trilles, accords décalés...). le mouvement initial, Allegro maestoso ma appassionato, forme un récitatif épique et lyrique d'une ampleur inusité. L'adagio central voit le violoncelle s'affranchir des contraintes de la barre de mesure comme du systématisme de rythmes dansants trop domestiqués. Imprevisible en son jeu fantasque et cadentiel fait de trémolos et d'apèges rapides, puis chantre méditatif et berceur, le violoncelle donne l'impression d'être l'Háry Janós d'un conte mystificateur et improvisé. L'allegro molto vivace conclusif prend la forme d'un rondo endiablé dans le thème de cornemuse sert de refrain à une chanson imaginaire. Les différents couplets exploitent des changements de rythme allant du sur-place à des déhanchements de plus en plus complexe. Un transition à l'ampleur presque symphonique mène à une récapitulation très abrégée sur le pôle d'ut dans le suraigu. » Pierre-E. Barbier.
L
Lachenmann, Pression
Lemaître, Dominique, Mnaïdra
(1992, Éditions Jobert)
Création le 1er octobre 1993 à Fécamp (Scène Nationale)
par Willie Guillaume
Durée : 6'30
Le plasticien Thierry Heynen a conçu une installation pour ce solo de violoncelle.
« Mnaïdra est un temple de l'âge du cuivre situé dans le sud de l'île de Malte, l'île des abeilles ou l'île du miel, comme on l'appelait aux temps antiques. Mnaïdra est une pièce lyrique, robuste. Le violoncelle déclame sur quatre cordes, discours ponctué par des pizzicati prémonitoires. Le si bémol aigu entame chaque période. C'est sur cette note qu'on reviendra sans cesse dans toute la première partie de l'oeuvre. Puis elle chancelle, s'appuie, en un intervalle d'octave diminuée, sur le si naturel. Le lyrisme disparaît, de longues tenues s'installent. C'est d'un seul coup le la qui domine, qui éclaire la scène. C'est en brodant cette note, la, que va s'achever cette pièce en une longue mélodie plane sur quatre notes étirées (la bémol, la, si bémol, si), mélodie ponctuée de pizzicati de cordes à vide. Le si bémol aigu reviendra, cinq fois, comme une réminiscence, puis se fondra dans une harmonique de la et la pièce se perdra, fa dièse aigu perdendosi... C'est un monde qui est passé, une présence qui a disparu, une voix qui s'est tue mais dont l'écho demeure, une mémoire. » (Claude-Henry Joubert, plaquette du disque - aimablement communiqué par le compositeur)
Page de Dominique Lemaître : catalogue, discographie, actualités...
Ligeti, Sonate pour violoncelle seul (1948-1953)
I. Dialogo. Adagio, rubato, cantabile II. Capriccio. Presto con slacio - Sostenuto - Presto. Durée : neuf à dix minutes et demi.
« Le violoncelle est le seul instrument à cordes que j'ai appris, si peu que ce soit. Je me suis mis très tard, et lorsqu'à l'âge de dix-huit ans j'ai commencé la composition au conservatoire Kolozsvár, j'atais très handicapé par ma connaissance limités des instruments. J'ai donc étudié plusieurs instruments en même temps, et j'ai choisi le violoncelle parce que je voulais avoir une petite idée de la manière dont on écrivait pour les cordes. J'ai gardé une prédilection pour le violoncelle, que je connais mieux que le violon ou l'alto. [...] Il y avait une jeune fille du nom d'Annuss Virány qui jouait du violoncelle, et dont j'étais secrètement amoureux. J'ai écrit cette pièce et je l'ai intitulée Dialogue, sans penser qu'elle deviendrait plus longue. Je connaissais un peu la technique du violoncelle, les double cordes, les triples cordes. Et puis je lui ai donné la pièce - elle m'a remercié, sans avoir la moindre idée de la raison pour laquelle je l'avais écrit à son intention. Elle ne l'a jamais joué, et c'en est resté là. [...] C'est un dialogo - un dialogue. C'est comme deux personnes, un homme et une femme, qui conversent. J'ai utilisé la corde de do, la corde de sol et la corde de la séparément. A cette époque j'étais influencé par Bartók, et aussi par Kodály. J'avais écrit une musique beaucoup plus « moderne » en 1946 et 1947, et puis en 1948 j'ai commencé à avoir l'impression que je devais essayer d'être plus « populaire ». [...]
En 1953, j'ai rencontré une violoncelliste très connue - je n'étais pas amoureux d'elle, et elle était beaucoup plus agée que moi - qui s'appelait Vera Dénes. Elle m'a demandé une oeuvre, et je lui ai répondu que j'en avais une qui n'avait jamais été exécutée et que j'écrirais un mouvement vif pour en faire une brève sonate en deux mouvements, une sorte de demi-commande. Comme le second mouvement avait l' « ambition » de devenir un mouvement de sonate, je l'ai écrit en forme sonate. C'est une pièce virtuose dans mon style plus tardif ; elle est plus proche de Bartók, et plus difficile que le premier mouvement. Les deux mouvements vont-il ensemble? Je ne peux pas en juger. Je l'espère.
Mais avant que le pièce ne puisse être jouée, et avant que je puisse recevoir ne serait-ce qu'une modeste rémunération, la Sonate devait être acceptée par l'Union des Compositeurs, en l'occurence par un homme qui s'est révélé être membre du KGB. J'avais besoin d'argent, car je n'avais qu'un petit poste à l'Académie de musique de Budapest et j'étais compositeur indépendant. Si j'avais été exclus de l'Union, c'est un travail physique qui m'aurait été imposé.
Vera Dénes apprit la Sonate et la joua pour le commité. On nous refusa l'autorisation de publier l'oeuvre ou de la donner en public, mais on nous permit de l'enregistrer pour une émission de radio. Elle en fit donc un excellent enregistrement pour la radio hongroise, mais il ne fut jamais diffisé. Le commité décida qu'elle était trop « moderne », en raison du second mouvement... » György Ligeti.
M
Ivo Malec, Arco-1
Meijering, La Belle Dame Sans Merci pour violoncelle seul (1992)
Durée : environ huit minutes et demi.
Murail, Attracteurs étranges (1992 - Editions Una Corda)
Commande de l'UPIC, à l'occasion du soixante-dixième anniversaire de Iannis Xenakis. Elle fut créée par Rohan de Saram, le 8 décembre 1992 à Radio-France. Durée : 9'.
« Le titre des Attracteurs étranges fait allusion à cet univers nouveau des mathématiques, le monde « chaotique » où l'on regroupe les fractales, l'étude des turbulences, les évolutions de populations, etc. Certains de ces phénomènes portent des noms évocateurs qui ont séduit - à retardement comme toujours - les médias : poussière de Cantor, flocons de Koch, effet papillon...
La force poétique poétique de ces nouveaux objets mathématiques provient du fait que par des opérations très complexes, mais cachées, l'on peut produire des formes globalement simple, mais riches et frappantes pour l'imagination.
Toutefois, ici, je n'ai employé aucun procédé mathématique au sens propre. Il s'agit seulement d'une analogie poétique. A l'instar des « attracteurs étranges », sorte de pendules virtuels qui oscillent bizarrement autour de plusieurs points d'équilibre, les contours mélodiques du violoncelle décrivent des spirales qui semblent toujours revenir vers un ou plusieurs mêmes points, mais qui en fait suivent les parcours toujours différents, gauchis, détournés. On croit parfois atteindre l'un de ces points d'équilibres : mais l'équilibre est instable et projette la musique dans un nouveau cycle d'oscillations. » Tristan Murail.
Penderecki, Per Slava
R
Alexander Raskatov, Dramatic Games
Reger, Trois Suites opus 131c (1915)
S
Saariaho, Petals (1988, Ed.
Wilhelm Hansen)
Durée : 8'15
Saariaho, Spins as Spells
Scelsi, Trilogia pour violoncelle solo (Les trois
âges de l'homme) (1957-61, Ed. Salabert)
I. Triphon (1957) - II. Dithome - III. Ygghur (1961)
Scelsi, Ko-Tha pour violoncelle solo
Schnittke, Improvisation
Sessions, Six pièces pour violoncelle (1966)
I. Prélude. Allegro energico II. Dialogue. Andante III. Scherzo. Allegro IV. Scherzo. Lento e dolce V. Capriccio. Con fantasia VI. Epilogue. Adagio molto. Durée : environ treize minutes.
Sculthorpe, Requiem for « Cello Alone » (1979)
I. Introït II. Kyrie III. Qui Mariam IV. Lacrimosa V. Lux aeterna. Durée : environ 19 minutes.
Peter Sculthorpe, compositeur australien né en 1929, utilise pour base le grégorien pour cette messe des morts pour violoncelle seul. « C'est une oeuvre en six mouvements [...] extrèmement lyrique et principalement introvertie. Sa riche structure harmonique (notons entre autres l'utilisation de la technique de la scordatura, la corde de do devant être désacordée et sonner si bémol) fait penser quelque peu à la musique de Britten, en tout cas à la tradition anglaise, avec laquelle Sculthorpe dut certainement entrer en contact pendant les études qu'il fit en angleterre auprès de Rubbra et de Wellesz. L'apaisement que l'on rencontre dans cette oeuvre prend cependant sa source dans la musique australienne arborigène, dont Schulthorpe témoigna à différentes reprises dans de nombreuses oeuvres. » Leo Samama.
Marco Stroppa, Ay, there's the rub
V
Veress, Sonate pour violoncelle seul
X
Xenakis, Nomos Alpha (1966)
Xenakis, Kottos (1977)
Y
Ysaÿe, Sonate pour violoncelle seul, op. 28
Z
Zimmermann , Sonate pour violoncelle seul
Il existe d'autres oeuvres de Dallapiccola, Khatchaturian... que je n'ai pu encore identifier. Si vous disposer de ressources précises... ce sera un plaisir de les ajouter sur cette page.
Chaque oeuvre se trouvera commentée plus amplement dès que possible.
Pour plus de renseignements en général sur le répertoire de l'instrument, ne manquez pas de visiter www.cello.org.
Toutes suggestions, corrections ou informations
supplémentaires sont bienvenues !
http://patachonf.free.fr/musique