Mise à jour : 17 décembre 2005

Discographie J-S. Bach
Variations Goldberg

(Clavier-Übung IV)


Clavecin

Ahlgrimm, Isolde, ø ? - Belvédère ELY-06106 [LP]

Asperen, ø Berlin, juillet 1990 - Emi
Durée : 79'30
7/7 Rép. n° 41
Instrument : Clavecin Michael Mietke, Berlin 1719.

« Asperen signe là, une fois de plus, un disque passionnant. L'éloquence de son style, soutenu par des tempos assez vigoureux, voire impulsifs, séduit dès les premières notes. C'est une vision étonnamment limpide et sereine de l'oeuvre que nous propose l'interprète avec un éventail d'ornements dosés intelligemment, une pulsion intérieure pleine d'allant. La ligne présente des traits irrésistibles, virtuoses à souhait, ni trop, ni trop peu. L'articulation est fluide, véloce. On trouve chez Asperen -- on l'imagine sans peine -- l'impétuosité nécessaire, un talent inimitable des qu'il s'agit de metre en valeur les subtiles inventions rythmiques de Bach. Telles sont les principales qualités de cette énième version des Goldberg [...].» (Philippe Demeure, Répertoire n° 41)

B

Bauer, Sabine, ø mai 1993 - Arsmusici AM1003-2
Durée : 71'09
Instrument : Clavecin Matthias Grewisch 1993.

Beauséjour, Luc, ø mai 1997 - Analekta FL 23132
5Y Diap. n° 447
Durée : 77'
Clavecin Yves Beaupré de 1995, d'après Hemsch et Blanchet.

« Le canadien affiche une véritable cohérence de style et d'esprit, et s'il fait ou ne fait pas les reprises, c'est à bon escient : il s'en explique du reste dans le texte de la pochette. [...] Il y a dans son jeu rigoureux beacoup de finesse (écoutez le charmant passe-pied de la Var. 13 ou la légère Var. 5) et un sens assez remarquable de la construction de la phrase et de la respiration (Var. 1, 11). Les variations lentes ne se font pas gémissantes alors que d'autres sont attaquées avec autorité (Var. 10, 26 avec sa belle basse de chaconne) et puissante (Var. 29 conçue comme une toccata brillante et spectaculaire). » (Adelaide de Place, Diapason n° 447)

Belder, Pieter Jan, ø avril 1999 - Brilliant Classics 99362/10-11 (Bach édition, vol. 1)
Durée : 77'28

Black, ø juillet 1990 - Collins CD 70032
Durée : 1h 23' 40
6/6 Rép. n° 43

« [Virginia] Black joue souvent heurté ce qui devrait apparaître fluide. Chaque variation est construite avec patience et ténacité. Travail intègre et honnête qui repose sur une conpréhension raisonnée du discours de Bach, travail certes positif mais qui ne passionne guère car il ignore la vie intérieur de l'oeuvre, sa richesse rythmique, sa vitalité enthousiasmante. » (Philippe Demeure, Répertoire n° 43)

C

Cappeller, ø avril 1982 - Motette M-3008 [LP]

Cole, ø Londres, Henry Wood Hall, juin 1990 - Virgin 7243 5 61555-2 / "Veritas" VC 7 91444-2
Instrument : Clavecin Andrew Garlick 1988 d'après J.C. Goujon 1749
Durée : 78'29
Son : Simon Rhodes
9/7 Rép. n° 43

« Musicalement, à l'instar de leonhardt, [Maggie] Cole s'appuie sur une articulation impéccable, à la fois ample et fouillée. Elle connaît elle aussi son Bach et tire de son instrument des sonorité élégiaques. Mais après plusieurs écoutes, les différences s'éclaire. Cole a le rythme plus enjoué, elle peut se permettre des libertés la pulsion ne la quittera jamais, elle excelle par une indépendance des mains qui fait admirablement ressortir le contrepoint. [...] Saluons l'étagement des plans, la minutie du détail et le relief sans cesse animé de la ligne. Son jeu d'une émotion intense, fait oublier la trop grande rapidité parfois du tempo (Variation 6) et fait régner un climat de spiritualité captivant (Variation 15). Du grand art ! » (Philippe Demeure, Répertoire n° 43)

Curtis, ø 23 septembre 1976 - Emi CDM 7 63062-2 [Emi/VSM C151-30 710/11 - LP (+ Canons Bvw 1087 à deux clavecins avec Arthur Hass)]
Durée : 1 h 16' 10
Instrument : Clavecin « Christian Zell fecit 1728 », Hambourg.
3Y Diap. n° 220 & 353/ 3d Compact n° 45

« Alan Curtis n'est pas un claveciniste tout feu tout flamme, du genre à solliciter une partition pour briller. Aussi ses Goldberg valent-elles avant tout par le respect du texte écrit. [...] Avec Curtis nous avons un Bach sérieux, clair, d'une irréprochable facture, à peine contemplatif par moments, plus grandiose à d'autres. L'ornementation des reprises est discrète et l'on ne s'éloigne jamais d'un juste milieu. Aussi se réglera-t-on avant tout des sonorités d'un magnifique clavecin d'origine hambourgeoise, un Zell de 1728, véritable vedette [...]. Une vision d'une honnêteté irréprochable, sans imagination particulière, mais séduisante. » (Jean-Luc Macia, Compact n° 45)

« Cet authentique clavecin ancien a le charme un peu passé des trop (?) vieilles grandes boutailles. La sonorité est encore riche mais la mécanique n'est plus vraiment jeune et Alan Curtis donne parfois l'impression d'avoir à se battre contre elle. [...] En partie à cause de son instrument, Curtis paraît contraint de jouer plus en force. Il en résulte une lecture prosaïque, plus lourde. Toutefois cette interprétation reste des plus estimables. Elle est vivante, articulée, construite et d'un goût sûr. » (Jean-Marie Piel, Diapason n° 353 - octobre 1989)

« Le Clavecisniste Alan Curtis joue depuis peu - en public - les Goldberg, mais il les travaille depuis vingt ans. Il nous offre une interprétation étudiée sous toutes ses faces, totalement assimilée et c'est bien l'impression que nous laisse l'audition de cette gravure. Le jeu impécable éclaire le texte, révèle un souci permanant d'expliquer la texture de l'oeuvre. Très maître de ses moyens, Alan Curtis domine et ordonne son exécution en chef d'orchestre qu'il est lui-même, très attentif à tous les dessins rythmiques. Son interprétation se situe dans la ligne de Leonhardt : rien d'étonnant puisqu'il a étudié sous sa direction. [...] Une version claire et précise des Goldberg qui suit de près celle de Leonhardt [1965]. » (Denise Mégevand, Diapason n° 220 - septembre 1977)

D

Dähler, Jörg Ewald, ø juillet 1985 - Claves CD50-8601
Durée : 66'43
Instrument : Clavecin William Dowd, 1979.
2Y Diap. n° 326

«[L'interprétation de Jorg Ewald Dähler,] à l'image du texte accompagnant ce disque, est sérieuse, appliquée, docte, soucieuse d'analyser la structure de l'oeuvre. Mais elle semble tellement pétrie de respect devant ce que Dähler considère avant tout comme une admirable construction intellectuelle, que la dimension ludique, expressive et humaine lui échappe presque totalement. [...] Il est saisisant de constater que la mise en évidence de l'architecture, qui est pourtant le choix de Dähler, est plus nette dans des interprétations qui osent aller jusqu'au bout de leur vision, à travers l'apparente improvisation, chez Gould ou chez Pinnock. » (Ch. Einhorn, Diapason n° 326 p. 120 - avril 1987)

Dreyfus, Huguette, ø Paris, 1988 - Denon CD-73677
Durée : 79'15
8/8 Rép. n° 22 / 3d Compact n° 51

« D'emblé [le jeu d'Huguette Dreyfus] séduit : l'Aria est joué avec subtilité, douceur... A aucun moment, il ne bouscule l'ordre établi de l'écriture de Bach, immortelle et infaillible. Elle pénètre l'humanisme de cette oeuvre, secrète, mystérieuse, avec un sens aisé, voire tranché de la poésie. Le doigté sculpte serei nement le galbe de la mélodie : tout y est, la souffrance, la joie, le recueillement. Chaque ligne respire, s'insinue en vous comme un message musical empreint d'espoir. La huitième variation, franchement rythmé, sème un plaisir d'écoute sans cesse renouvelé. La relative rapidité du tempo est marqué avec nuance. Le rafinement de la variation Canone alle Settima [Var. 21] est tranquille, paisible. On en tire l'enseignement suivant : Bach va à l'essentiel, il nous parle au fond du coeur.

Le seul reproche que je ferai à cette interprétation, c'est son léger manque d'homogénéité : il s'agit davantage d'une succession de variations que d'une grande et longue oeuvre à la gloire du clavecin. Enfin, prise dans la continuité, cette vision peut ennuyer par une escétique construction [...]. Quoi qu'il en soit, Huguette Dreyfus vient de nous offrir une magnifique réalisation, baignée de clarté et conduite avec une rare intuition. » (Philippe Demeure, Répertoire n° 22)

« A première écoute, il y a peu de critiques à faire à cet enregistrement des Variations Goldberg. Pas beaucoup de louanges exceptionnelles non plus. [...] Force est de reconnaître que malgré, malgré les coloris superbes de son instrument, malgré l'infaillibilité de son jeu, ses Variations Goldberg, semblent privées d'une certaine liberté créatrice [...]. Chaque variation s'enchaîne à la précédente, chacune parfaitement caractérisée ; les canons succèdent aux fantaisies, toutes de bon goût. Mais rien ne vient nous accrocher, nous surprendre. Telle fughetta (Var. 10) est plus aérienne que le reste, tel adagio (Var. 14 est plus poignant, mais l'emphase de l'ouverture à la française (Var. 16) nous replonge dans une certaine routine, de haut niveau certes, mais sans surprise. » (J-L. Macia, Compact n° 51)

F

Frisch, Céline, ø novembre 2000 - Alpha 014 (+ 14 canons Bwv 1087)
Instrument : Clavecin Anthony Sidney
Durée : 77'30
5 Rép. n° 149 / Diap. d'or n° 484 / Choc Monde n° 257

G

Gilbert, Kenneth, ø 1986 - Harmonia Mundi 901240 / 1901240
Instrument : Clavecin Hubert Bédard
3Y Diap. n° 327

« Disque tout simplement impeccable. Le mouvement est juste, l'articulation précise et variée, l'âme de la danse s'incarne ici [...]. Gilbert a dix fois raison de juger par lui-même de l'opportunité de jouer les reprises, ou de la omettres [...]. Où est le défaut de ce disque en tout autre point admirable ? Ah, ces variations varient à peine. La sonorité de base du superbe clavecin Hubert Bédard, surexposée par la prise de son, varie à peine, et une heure de couleur invariante, sans endormir, lasse. [...] Sûrement les oreilles plus savantes passeront allègrement au dessus de cette modeste contre-indication [...] » (André Tubeuf, Diapason n° 327 p. 112 - mai 1987)

Un article en anglais de Michael Jameson.

H

Hantaï, Pierre, ø Haarlem, Doopsgezinde Kerk, 9-11 juin 1992 - Opus 111 OPS 30-84
Clavecin Bruce Kennedy, Amsterdam 1985, d'après Michael Mietke, Berlin 1702-1704
Durée : 77'26
9/8 Rép. n° 63 / Diap. d'or n° 398 / Choc Monde 171 / Recommandé Classica n° 22 / 4f Télérama n° 2293

« Pierre Hantaï, virtuose et poète, rigoureux et rêveur, se montre en totale communion avec l'univers contrapunctique de Bach, qu'il veut avant tout simple, direct et séduisant. Séduisant, son clavecin l'est d'emblée. Large, profond, rond et moelleux, il n'a rien à envier au magnifique Hensch de Blandine Verlet. Sa transparence est totale. Conscient des charmes de son instrument, Pierre Hantaï le fait sonner amoureusement, usant avec bonheur des contrastes de ses deux claviers. Il ne précipite jamais les tempos plus que de raison. Partout le chant l'emporte, comme par exemple, dans le fameux aria dont les rythmes ondulant avec autant de grâce que de liberté. C'est également la souplesse de la déclaration qui dominent dans le poignant récit en sol mineur (Var. 25) que Pierre Hantaï joue à la manière d'un choral orné. On regrette, en dépit de son large tempo, qu'il ne fasse pas ici les reprises, alors qu'il les fait partout ailleurs. [...] On perçoit dans bien des pages la souple métrique des danses françaises. La gigue anime la 7e variation, l'allemande sous-tend la 21e. La 16e déploie avec superbe les rythmes pointés de l'ouverture française. Mais Pierre Hantaï sait aussi sourir, comme dans la 28e où l'on ne peut s'empécher d'évoquer le Réveil matin du Quatrième ordre de Couperin ! Les grands tutti (10e, 18e, 29e variations) viennent heureusement s'opposer aux contrepoint caressants des 6e, 9e, 12e variations. La virtuosité, jamais provoquante, s'impose pourtant. Le maître Leonhardt et sa sagesse n'ont pas été oubliés... Cependant, Pierre Hantaï se veut plus familier, plus humain sans doute. Ainsi les nerfs canons conservent-ils, par-delà la science d'écriture, toute leur fraîcheur et leur spontanéité. L'ornementation est sobre mais expressive [...]. » (Francis Albou, Répertoire n° 63)

« Un interprétation remarquable, toute de finesse et d'une indéniable séduction. Le très bel enregistrement de Blandine Verlet se plaçait sous le signe de la liberté ; Pierre Hantaï privilégie plutôt, semble-t-il, l'aspect poétique de ces immenses variations : écoutez comme chante l'aria initiale sur sa démarche majestueuse, et vous serez convaincu ! Sous les doigts de cet artiste la musique de Bach, dans sa diversité, vit et respire. En même temps, chaque pièce a sa propre dynamique et son tempo se justifie toujours. [...] Les variations lentes ne s'engourdissent pas en lamentation larmoyantes (Var. 13, 25), les accents des variations vives ou en forme de toccatas sont francs et vigoureux (Var. 16 dont on retiendra le superbe élan, 17, 29), les pièces de danses (Gigue de la Var. 6 ou Passepied de la Var. 19) gardent un charme infini, sans mièvrerie. [...] La belle sonorité de l'instrument choisi, aux 8 pieds doux et limpides [...] concourra certainement au succès de ce disque [...].» (Adélaïde de Place, Diapason n° 398)

Les anglicistes pourront consulter une petite analyse de Darrell Ang.

Hasselmeier, ø mai 1998 - Koch Discover International DICD 920595

Haugsand, ø Honrath, (Allemagne) mars 2001 - Simax PSC 1192

Un article en anglais de Kirk McElhearn.

Hill, ø 18 mai 1993 - Music & Arts CD850
Durée : 72'55

J

Jaccottet [1] ø ? - Concert Hall Society SMS2531 / CHJ-30036 [LP]
Durée : 57'45

Jaccottet [2] ø mai 1980 - Royal Classics ROY 701062 (+ Fantaisie Chromatique et Fugue, Concerto Italien) [Intercord INT180.846 (p 1981) - LP]
Instrument : Clavecin Hans Ruckers, Antwerpen 1642
Durée : 43'41

Jaccottet [3] ø 1985 - Mediaphon 27S2-6
Durée : 43'46

Jaccottet [4] ø 1988 - Point 2650112 (p 1994) / Pilz 44 9056-2 (p 1991 )
Durée : 43'36

Jarrett, ø 15 janvier 1989 - ECM 839622-2
Durée : 61'39
2Y Diap. n° 357 / 2d Compact n° 48

« Une lecture qui confond solennité et raideur : ainsi s'annonce, par une Aria de douloureuse preuve, et se caractérisent les variations Goldberg de Keith Jarrett. Version méticuleuse : bien trop, d'évidence, et qui sous prétexte de fidélité, d'inféodation décisive au texte - d'humilité, de « transparence » - en arrive à faire du long poème rhétorique et solaire qu'elles composent un égrénage fastidieux, une simple accolation de petites mécaniques d'écriture. » (Christian Tarting, Diapason n° 357 p. 96 - février 1990)

« Faites l'expérience, si ce compact vous passe entre les mains, de la faire écouter anonymement à un ami. Celui-ci décèlera de suite la rigidité rythmique de cette interprétation. Pas un rubato, pas la moindre envolée : rien qu'un martèlement continu, note après note, sans l'once d'une effusion, sans l'ombre d'une émotion. Alors le clavecin construit par Tatsuo Takahashi peut sonner avec une certaine majesté, la prise de son être d'une grande beauté : ces Variations Goldberg semblent figées, glacées dans leur rectitude, à mille lieues de la liberté inventive que s'octroient d'ordinaire les jazzmen. Dommage. » (Jean-Luc Macia, Compact n° 48)

K

Kiener, ø c. 1988 - Cercle Kallistos CK 1004 [LP]
Instrument : Clavecin William Dowd 1978, d'après Nicolas Blanchet 1730.
3Y Diap. n° 351

Vous pouvez voir une photographie de l'instrument (et lire une brève présentation de Michel Kiener) : www.amarcordes.ch/conseiller.htm

« L'instrument est splendide [...] et la prise de son, d'une transparence lumineuse, permet d'en savourer le pétillement cristallin. D'autant plus que Michel Kiener, qui fut lauréat des concours de Genève et de Bruges, à un toucher et sait faire chanter un clavecin. Sa lecture ne cherche rien moins qu'à éblouir. Elle est toute de modération dans les tempi, de concentration intérieure, d'articulation tranquille. Pas de fulgurance, pas d'originalité surprenante, mais du bel ouvrage, mûri, équilibré, cohérent, et surtout senti jusqu'au moindre détail. » (Jean-Marie Piel, Diapason n° 351 - juillet 1989)

« La version intégrale de Michel Kiener est de bout en bout une merveille, peut-être l'une des plus personnelles et abouties que le disque nous ait données ces dernières années. Les tempos sont généralement larges, l'articulation pleine et chantante, les ornementations efficaces et d'une réalisation toujours très opportune. Mais c'est surtout une nostalgie indélébile qui émane de cette lecture et poursuit longtemps l'auditeur. La beauté du clavecin [...], la prise de son volontairement réalisée en analogique, qui est l'une des plus belles que nous connaissions parmi celles dévolues au clavecin, l'accord de l'instrument au canon harmonicus [le tempérament inégal de Bach], tout concourt à faire de cet enregistrement, [...] une réussite [...]. (Guide de la Musique ancienne et baroque, « Diapason », Robert Laffont, 1993)

Kipnis [1], ø 1973 - Emi / Seraphim Classics 7243 5 74501 26
3* Glodberg n° 17

Un article en anglais de Jed Distler.

Kipnis [2], ø Wilton, St. Matthew's Episcopal Church, 27-31 mai 1996 - Epiphany EP-11
Instrument : Clavecin Hubbard & Broekman, 1991 d'après Hass.

Discographie et site du claveciniste.

Présentation en anglais du claveciniste Igor Kipnis.

Kirkpatrick [1] ø 1952 - Music & Arts CD-4976
Instrument : Clavecin Neupert
Durée : 42'55

Kirkpatrick [2] ø 1958

Koopman, ø Utrecht, Eglise Maria minor, mai 1987 - Erato "Collection" 0630-14455-2 / 16170 / 2292-45326-2 (p 1990)
Instrument : Clavecin Willem Kroesbergen
Durée : 62'22
9 Rép. n° 3

« La version que nous propose ici Ton Koopman s'incrit certainement parmi les plus belles [interprétations de l'oeuvre]. Tout au long de l'ouvrage, Koopman conserve la même maîtrise de son allure. Chaque variation reste définie avec la même précision minutieuse qui la circonscrit dans sa couleur propre sans la couper de l'ensemble. [...] Les Goldberg sont trop riche pour qu'il n'y en existe qu'une seule lecture « définitive ». Celle-ci nous fascine par la façon dont Koopman joue avec le temps. Il semble s'être donné pour tâche de nous conduire de surprise en surprise, d'effet en effet, sans jamais accélérer le pas ni forcer le ton. Sa signature est une limpidité poussée à l'extrème. Bach est le seul héros de cette fête sonore ; son interprète s'efforce de se faire le plus discret possible. On pourra préférer d'autres versions [...]. Celle-ci est une des plus précieuses dans la mesure où le claveciniste réussit à nous faire oublier son travail. » (J-F. Labie, Répertoire n° 3)

L

Lagace [1], ø - Calliope [CAL 1652/53 - LP]

Lagace [2], ø 1995 - Analekta 3068

Landowska [1], ø novembre 1933 - Emi "Référence" CDH 7610082 / Pearl GEMM 9265
Instrument : Clavecin Pleyel
Durée : 45'50
4Y Diap. n° 283 / 3 Classica n° 20

Landowska [2], ø New York, juin 1945 - RCA 60919 [GM 43 358 - LP]
Instrument : Clavecin Pleyel
Durée : 48'57
8/4 Rép. n° 49 / 4Y Diap. n° 259

« Les conceptions d'ensemble restent identiques [à son précédent enregistrement]. Si vous ne connaissez que les clavecins d'aujourd'hui, vous serez probablement surpris voire déçus par le Pleyel utilisé ici. C'est un instrument lourd et ferraillant, guère grâcieux il est vrai, mais très adapté au vigoureux tempérament de l'interprète. [Wanda] Landowska fut d'abord une pianiste et elle a des Variations [...] une conception fondamentalement « grand piano ». Mais la densité des textes s'accomode fort bien de tels choix. Ici, pas de concession aux mignardises et aux petits marquis, on voit large et profond. Le son est charnu, le ton grave et imposant. Que l'on écoute le Quodlibet des Variations ou la Sinfonia de la Partita en ut mineur, il est d'emblé évident que le style de Landowska est sérieux, son Cantor luthérien et bougon. On peut préférer des vues plus dansantes, plus aimables, mais on ne peut dénier à Landowska une conception forte et cohérente. Et de toute manière le caractère historique de ces gravures les rend indispensables. » (Jacques Bonnaure, Répertoire n° 49 - juillet 1992)

« Cette version des Variations Goldberg est acoustiquement à la limite sinon de ce qu'on peut entendre, du moins de ce qu'on peut juger et apprécier, les sautes de volume sonore, les fluctuations de timbre sont continuelles [...]. Cela dit [...] on peut juger de la qualité de l'ossature, de la conception si charpentée de l'ensemble, de l'articulation si solide de chaque membre de phrase, du dynamisme de la démarche et l'allure impériale du tout... » (J-M. Piel, Diapason n° 259 - mars 1981)

Le Gaillard, Yannick, ø 1985 - Chant du Monde [LDX 78 788/89 - LP]
Durée : 80'13
4Y Diap. n° 312

« Le Gaillard ne nous épargne aucune reprise, qui est parfaitement orthodoxe mais ne vas pas sans certaines longueurs. Difficile de soutenir l'intérêt durant une heure vingt, et Yannick Le Gaillard, malgré une lecture du plus haut niveau n'y parvient pas franchement. Trop consciencieux ? Si l'on peut dire. Car la jubilation ne se montre jamais. [...] Le Gaillard est plus inventif dans son phrasé et plus profond dans sa construction, mais sa dynamique plastique devient vite légèrement besogneuse. [...] A écouter de plus près, il y a peut-être une autre cause : une sorte de déséquilibre dynamique entre les deux mains, la mains gauche n'a pas l'aplomb moteur de la main droite, elle est un peu passive [...]. En un mot, avec une main gauche un peu plus vivace et active Le Gaillard aurait signé des Goldberg comparables aux plus grandes versions. » (J-M. Piel, Diapason n° 312 p. 52 - janvier 1986)

Leonhardt, [1] ø juin 1953 - Vanguard
Durée : 54'20
Instrument : Clavecin Ammer.
8/5 Rép. n° 58 / 3* Monde n° 166 / 3d Compact n° 53

« Il faut découvrir cet enregistrement comme un document instantané dans le cours d'une évolution qui n'est pas encore parvenue à sa pleine maturité. On y retrouve déjà la retenue du tempo qu'on lui connait avec un sens de la pulsation moins sensible que dans les versions plus proches de nous. La vigueur éloquente de son jeu dramatique sert parfaitement les pages brillantes (Ouverture n° 16) comme les contrepoints compliqués (canons n° 12 et 18). Il faut noter combien le particularisme du tucher de Leonhardt était déjà présent dans ses débuts. Son acide et étriqué avec une réverbération clinquante parfois, image mouvante dans l'espace. » (Michel Laisé, Répertoire n° 58)

« La qualité sonore n'est pas du tout la seule responsable de la relative déception provoquée par ce disque : le claveciniste s'y montre parfois brutal (attaque brusquée de la Variation n° 16, Ouverture à la française) ou curieusement raide (presque tous les canons). De plus Leonhardt n'effectue partiquement aucune reprise. Un disque d'une honnête moyenne à réserver à ceux qui collectionnent les enregistrements de l'artiste [...]. » (J-L. Macia, Compact n° 53)

« Si l'on fait abstraction du clavecin ferraillant [...] que jouait Leonhardt (faute de mieux!), mais adoucie et coloré par une prise de son et u remixage numérique de grande qualité, le Néerlandais démontre, en dépit d'un parti pris de lenteur presque insupportable (dans l'Aria ou la 1re variation, par exemple) et d'une ornementation peu agile [...], ce sens de la progression structurelle, cette intelligence du projet théorique de Bach que l'on retrouve dans ses versions ultérieures dans ses versions ultérieures. » (Patrice Peillon, Monde n° 166)

Leonhardt, [2] ø 1965 - Teldec "Reference" 8.43632 ZS (p 87) [SAWT 9474 - LP]
Instrument : Clavecin Martin Skowroneck, d'après J. D. Dulken 1745
Durée : 47'40
9/8 Rép. n° 88 / 5Y Diap. n° 423 / 4* Monde n° 195 / 4d Compact

« Le ton est classique, le tempo retenu, la rigueur didactique dans la démonstration du tissu compositionnel sont nourris d'intériorité sensible et d'une qualité extrême du contact avec la corde. Cependant à l'écoute de versions plus récentes, cette interprétation n'est pas exempte de faiblesses : maints ornements paraissent laborieux, certaines phrases s'étirent curieusement. En raison des exigences du disque noir, les variations n'ont pas de reprises. Ce disque reste un modèle de prise de son claire et présente sans agréssivité. » (Michel Laizé, Répertoire n° 88 p. 18)

« Gustav Leonhardt ouvrait en 1965 des chemins que beaucoup ont suivis depuis, avec une autorité qui s'imposait. [...] Ces Variations Goldberg n'ont rien perdu de leur vie, de leur verdeur ni de leur impressionnante hauteur de vue. » (Gérard Mannoni, Monde de la Musique n° 195)

Leonhardt, [3] ø Haarlem, août 1976 - DHM GD77149
Durée : 47'20
Instrument : Clavecin Willima Dowd, d'après Blachet.
8/7 Rép. n° 30 / 3d Compact n° 57

« Voici la réédition de la troisième version des Goldberg de Leonhardt et la plus récente. [...] C'est sans doute la plus aboutie, la plus intense : elle transmet l'humanité de Bach avec une brûlante intensité. Plus d'émotion peut-être encore que dans les autres : l'approche de Leohardt regorge en effet d'un lyrisme douloureux et séduit d'avantage par sa puissante intériorité. Notre claveciniste tisse un contrepoint soyeux et fait preuve d'une indicible délicatesse dans ses ornementations. Enfin, les subtiles intention rythmiques de son jeu, la beauté du « geste », imposent le recueillement, la certitude qu'il restera à jamais l'un des rares « spécialistes » de Bach. » (Philippe Demeure, Répertoire n° 30)

« [Des] trois versions [...], celle-ci est inconstestablement la meilleure. [...] Le maître néerlandais apporte un plus incontestable : la sonorité est plus épanouie, plus cristaline, les articulations comme le phrasé mieux maîtrisé avec une rondeur rythmique qui n'exclue par la verdeur des attaques ni l'incandescence virtuose des variations les plus complexes. Malheureusement Leonhardt ne laisse que trop rarement son instrument chanter et n'effectue pratiquement aucune reprise, ce qui contenu de la structure même des oeuvres, crée un léger « manque ». [...] Mais que Leonhardt puisse être génial reste une évidence : écoutez la grande Variation n° 25 dont le phrasé ample et la tension tragique sont uniques. » (J-L. Macia, Compact n° 57)

M

Metz, ø c. 1997 ? - SR 1013
Durée 1 h 9' 02

Mortensen, ø Copenhague, 1989 - Kontrapunkt CD 32023
Durée 1 h 12' 45
Instrument : Clavecin Thomas Mandrup-Poulsen, 1984 d'après Ruckers.
7/8 Rép. n° 77 / Diap. d'or n° 353

« Artiste inspiré et virtuose accompli, le jeune claveciniste danois [Lars Ulrik Mortensen] aborde l'ouvrage avec beaucoup de simplicité et de retenue. Ses tempos sont sages et bien en situation. Son articulation n'engendre ni sécheresse, ni préciosité. Si le rythme est parfois un peu carré, on lui sera gré d'avoir su chanter au mieux les grandes pages méditatives des Variations 13 et 25, même si l'ornementation, un peu sèche, manque de brio et d'éloquence. Il registre avec art l'ensemble des Variations, usant habilement du jeu de luth et des accouplements des claviers. Presque toutes les reprises sont effectuées, excepté dans plusieurs canons. Mais l'un des atouts de cette version est sa rigoureuse unité stylistique par laquelle les anchaînements se font avec beaucoup de logique et aussi de charme. [...] Mortersen séduit par son calme et sa vision optimiste et chaleureuse de l'univers de Bach. » (Francis Albou, Répertoire n° 17)

« Nous devont [à Lars Ulrik Mortersen] une des plus réjouissantes interprétation des Goldberg, la plus complète -- au clavecin -- par la variété des qualités qu'elle réunit. L'évidence de sa lecture éblouit, elle ferait presque oublier des options plus originales que convaincantes (tempos, caractérisations, ornementation, construction). Vif, mais jamais pressé, le geste de Mortensen projette le discours avec une fermeté souveraine qui n'est comparable qu'à Leonhardt ou à Staier (ce dernier doit enregistrer les Goldberg d'ici peu). » (Gaëtan Naulleau, Diapason n° 466 p. 47)

« Dès les premières mesures le ton est donné : ce jeune claveciniste danois déploie tranquillement son style dans un merveilleux équilibre entre le chant et le rythme, équilibre si difficile où l'un et l'autre se renforcent à la fois. Son jeu s'avère foncièrement dynamique et pourtant ne se départit jamais d'un calme serein. [...] Aucune version - si ce n'est la [deuxième] de Leonhardt [1965] - ne distille un cantabile aussi constant. Et le miracle c'est que Mortensen n'a jamais à forcer le texte pour le faire chanter. Pas de rubatos intempestifs mais une souveraine respiration. [...] On attendait çà et là un tempo plus vif, mais vite on oublie les points de repères habituels tant ici chant et rythme s'allient et font que la musique ne cesse d'avancer. » (Jean-Marie Piel, Diapason n° 353 - octobre 1989)

O

Ogg, ø 1994 - Globe GLO 5129
Instrument : Clavecin Katzman, 1994 d'après Ruckers de 1638.
7/8 Rép. n° 102 p. 68

P

Pauletta, ø janvier 2003 - Nicopeia 03-02
Instrument : Clavecin Plozner d'après une copie d'un anonyme allemand 1730
Durée : 86'00

Payne, ø Boston, 1990 - Bis CD 519
6/7 Rép. n° 42

« Ce qui frappe d'emblé chez [Joseph] Payne, c'est la formidable et communicative conviction avec laquelle il s'engage dans l'univers difficile des Goldberg. Un bonne maîtrise des techniques du clavecin --croisement des mains, arpèges... --un mobilité rappelant Leonhardt permettent d'écouter avec plaisir son interprétation qui met bien en valeur les teintes mystérieuses de l'écriture. Payne ne craint pas d'accentuer les différences entre les tempos, ni surtout de se servir à bon escient du jeu luthé. Le résultat est convaincant. Alors pourquoi hésiter à recommander cette version ? A cause de certains défauts ou plus exactement de certaines exagérations qui passeraient probablement inaperçues en concert. Ces défauts ? Des lourdeurs de son, de trop brusques accélérations de tempo, quelques crescendos trop appuyés. [...] » (Philippe Demeure, Répertoire n° 42)

Le livret (anglais) de ce disque, une belle petite synthèse, est disponible sur le site de son auteur, Yo Tomita : www.music.qub.ac.uk/~tomita/essay/cu4.html.

Pinnock, Trevor, ø 1980 - Archiv 415 130-2 [2533 425 - LP]
Durée : 60'47
Instrument : Ruckers, 1646
4Y Diap. n° 259 & 307

« Ce que l'on entend est fort beau. Il y a l'instrument bien sûr, ample, étoffé, charnu. Mais surtout, il y a le jeu de Trevor Pinnock, merveilleusement chantant, jaillissant, dialoguant [...]. Comme Gustav Leohardt, Pinnock possède cette qualité rare [...] de nettement différencier la main gauche de la main droite. Cette indépendance des deux mains lui permet non seulement de mieux caractériser chaque voix, mais encore d'enrichir la dynamique rythmique par un jeu subtil d'anticipation d'une partie sur l'autre et par une distribution des rôles moteurs beaucoup plus claire. » (J-M. Piel, Diapason n° 259 - mars 1981)

Extrait audio des canons http://tile.net/bach/goldberg10.html

Pischner, Hans, ø 1970 - Berlin Classics BC 3 001-2 / 492 127 (+ Fantaisie Chromatique et Fugue)
Durée : 49'42
3Y Diap. n° 419

« Cet enregistrement a été réalisé [...] apparemment sur un clavecin de facture moderne muni d'un jeu de seize pieds, d'un jeu de nasard au huit pieds du petit clavier et d'un jeu de quatre pieds très perçant au même clavier. L'instrument a de la puissance et ses différents registres, d'une grande clarté, donnent au soliste l'occasion de faire valoir toutes sortes de combinaisons de timbres qui apportent un indiscutable élément de variété. En dépit de quoi le jeu de Hans Pischner paraît bien raide, un peu épais et d'une régularité presque monotone. [...] Ce style d'interprétation a vieilli, manière de percevoir Bach dans une rectitude parfaite et superbement ordonnée (jusqu'à l'ennui souvent) qui faisait presque autorité il y a un quart de siècle. Depuis tant de clavecinistes ont su restituer à cette musique sa vie, sa liberté et son imagination sans contrarier son émotion et sa ferveur ! » (Adélaïde de Place, Diapason n° 419)

Proud, Malcolm, ø 2001 - Maya Recordings MCD 0102
Instrument : Clavecin Christopher Nobbs d'après un anonyme fin XVIIe siècle.
Durée : 79'38
3* Goldberg n° 21

R

Richter [1], ø janvier 1956 - Teldec 4509-97902-2 / WPCS-22013 (+ Partitas) [Telefunken 6 41337 AH - LP]
Durée : 44'55

Un article en anglais sur www.bach-cantatas.com.

Richter [2], ø Munich, 11 avril 1970 - DG 445 057-2 [270757 - LP]
Durée : 77'16

Richter [3], ø Concert Tokyo, Ishibashi Memorial Hall, 19 février 1979 - TDK OC 003 (p 2001)

De Robertis, ø 1997 - Fonit Cetra CDC-118 (p 1997)

Ross [1], ø Concert Université Ottawa (Pavillon Tabaret), 1er avril 1985 - Erato 3984 20972 2 / Fonovox VOX 7882-2 [Origine : Radio Canada]
Clavecin Yves Beaupré.
10 Rép. / Diap. d'or n° 445

« Inébranlable et sensible, serein et virtuose, apollinien en somme, le « mauvais garçon » du clavecin opère ici en maître, touche avec un art décidément unique la somptueuse machine d'Yves Beaupré, édifie une immence chaconne un peu à la manière de son professeur [Kenneth] Gilbert, aussi robuste dans la structure que svelte ans les figure. Pas un écart, pas une grimace, pas un des « je suis là » qui altéraient la version officiel de ses Goldberg (1988). Jusqu'en ces moments où, tel le chat grimpant à heure fixe au rideau du salon, Bach « pique sa crise » (20e, 23e Variations), jusqu'en ces autres moments où les sanglots longs d'un imaginaire violon coulent des doigts les moins musclés de la mains droite pour chanter le regret des mondes inaccessibles (25e Variation...), l'interprète conserve une poignante noblesse, sans pompe, sans aucune parcimonie. Jamais scolaire, toujours impérieux. » (Ivan A. Alexandre, Diapason n° 445 p. 118)

« On retrouve en live l'incomparable tendresse, la noblesse d'âme et le toucher lumineux de Ross. On regrette toutefois que certains choix, bouleversants au concert, ne passent pas au disque, tel l'autère voile de pudeur que jette le claveciniste sur la Variation 15. » (Gaëtan Naulleau, Diapason n° 466 p. 47)

Ross [2], ø Paris, Salle Blanqui, 28 janvier 1988 - Virgin "Veritas" 5 91869 2 / Emi CDC 7 49058-2
Clavecin : David Ley
Durée 75'39
10 Rép. n° 7 / Diap. d'or n° 482 / 4d Compact n° 35

« Le grand claveciniste américain aborde le cycle avec une simplicité, un charme, une décontraction, qui clouent sur place tous ses concurrents : un tempo décidé, mais non précipité, une ornementation éblouissante qui donne à la phrase un balancement d'une élégance incomparable. Assurément le fruit de sa longue complicité avec la musique française. Cette aisance se retrouve tout le long des Variations qui, à aucun moment, ne visent à être de la musique « savante ». Ross nous montre un Bach humain, familier, parfois plein d'humour, comme dans la 14e Variation. Il édifie les multiples canons avec un sens rigoureux de l'architecture et pourtant « sa » rigueur n'est jamais ostensible. [...] La Variation 25 n'a pas cette gravité métaphysique que lui donnent Tracey ou Pinnock. Plutôt qu'un choral orné, on entend un limpide adagio de concerto tout imprégné d'espérance et de lumière. [...] L'interprétation de Ross nous permet d'entendre toutes les reprise, exception faite de l'ultime citation de l'Aria. [...] Prodige aussi de ne jamais prendre conscience de la virtuosité de l'interprète qui malgré des tempos très rapides [...] ne fait jamais montre de sa fabuleuse habilité digitale ! » (Francis Albou, Répertoire n° 7)

« Deux surprises majeures à l'écoute de ces Variations Goldberg. Tout d'abord les sonorités cristalines et rafinées d'un clavecin transparent. Ensuite les tempos inhabituels de plusieurs variations. [...] Scott Ross lui-même nous renseigne : faute d'indications précises de tempos sur la partition, le claveciniste américain a opté pour une solution originale en groupant des cellules de variations successives qu'il prend sur des rythmes proches pour ne pas dire identiques. D'où cette impression de lent cheminement entre les îles d'un archipel. D'où cette sensation progressive d'être hypnotisé par une musique statique ou se mouvant à pas comptés, sensation renforcée par le respect total de toutes les reprises. [...] De canons en canon, la musique de Bach semble couler avec une tranquille et implacable sérénité. Ce nivellement des contrastes rythmiques surprend de la part d'un musicien aussi peu conformiste que Scott Ross. Mais n'est-ce pas pour lui une manière élégante --et musicologiquement défendable --de se distinguer ? Une version différente des Goldberg qui ne manque pas de séductions. » (J-L. Macia, Compact n° 35)

Rousset, ø Castre, Eglise St-Hippolyte, 27-29 septembre 1994 - Oiseau-Lyre 444 866-2 (p 1995)
Instrument : Clavecin Hemsh, 1751 (collection Françoise Moulinié)
Durée : 76'44
Son : Jonathan Stokes & Philip Siney
8/7 Rép. n° 88 / 2* Monde n° 195

Vous trouverez une description précise de ce merveilleux clavecin sur le site du facteur Sean Rawnsley qui en réalise des copies.

« On est de prime abord emporté par la vigueur des tempos et la puissance de la conduite tonique (Var. 2) finement balancée et souple (3e). L'articulation reste toujours rebondissante (7e, 16e) ou bien ciselée (8e) mais on pourrait souhaiter plus de méditation dans certaines pages (12e, 13e). Cette tendance à la hâte pleine de jeunesse donne l'aspect quelque peu superficiel et uniquement joli à des moments qui cachent bien des richesses (15e, 21e). La familiarité ce det interprète avec l'oeuvre de Rameau ou Couperin se sent dans le traitement déliquat de la 23e variation. La conception de l'ensemble aurait pu être plus globale : témoin de cette tendance au découpage, la fin de la 27e qui tombe mystérieusement dans le vide [...]. Un quodlibet très humoristique donne une conclusion pleine d'entrain aux variations. » (Michel Laizé, Répertoire n° 88 p. 18)

« Les Goldberg de [...] Christophe Rousset sont la frustration incarnée: le toucher est splendide, l'instrument somptueux, mais il nous semble assister au défilé de trente mannequins plus sublimes et placides les uns que les autres. N'empêche que la Variation n° 12 est vraiment... canon ! » (Gaëtan Naulleau, Diapason n° 466 p. 47)

« Tout avait pourtant bien commencé : le clavecin [...] sonne mieux que joliment dans une Aria au tempo juste, c'est à dire allant. L'articulation et la registration pertinentes disent une lecture approfondie [...]. Et puis arrive la première reprise [...] . Pour la plupart, les clavecinistes, qui disposent de plusieurs jeux, décident d'en changer. Pas Christophe Rousset. Pour cette reprise comme pour les suivantes, il garde tout, registre et ornement. Comme s'il était sûr d'avoir fait le seul choix possible... Seulement, ce choix n'est pas toujours heureux (rupture entre les 19e et 20e variations quand, à l'évidence il faut les enchaîner ; trilles parfaitement mécanique de la 28e, manque d'unité rythmique générale. Et tout cela gâche d'indéniables qualités : élégance du toucher, clarté analytique et lisibilité polyphonique. » (Patrice Peillon, Monde de la Musique n° 195)

Ruzickova, ø c. 1970 - Erato B15D39189 [REL3153 - LP]
Instrument : Clavecin Neupert
Durée : 59'58

S

Salánki, ø 1987 - Price-Less D-1418X
Durée : 43'20

Sanger, ø 1975 - Saga [5395 - LP]
Clavecin : John Feldberg

Scheurich, ø ? - Intercord 29723-4K [LP]

Schneider, ø 3 juin 1971 - Philips 13PC133 (p 1979) [LP]
Durée : 43'39

Schornsheim, ø 11 juin 1994 - Cappriccio 10 577/78
Durée : 1 h 20' 13
Instrument : Clavecin Joop Klinkhamer.
4Y Diap. n° 435

« [Christine] Schornsheim, qui ornemente çà et là à sa guise, risque quelques originalités rythmiques anecdotiques (Var. 23) et fait toutes les reprises (y compris celles de la Var. 25 qui a elle-seule s'étend sur plus de sept minutes !), elle privilégie la fermeté, la grandeur, voire la grandiloquence, en un style coloré et contrasté. On pourrait cependantémettre quelques objections : en ce qui concerne la lourdeur de certaines variations par exemple (Var. 3, 10, 19, 20) et jusqu'à la toccata de la Var. 29 qui se traîne sans risque. » (Adélaïde de Place, Diapason n° 435)

Silver, ø 1964 - Saga 5220 [LP]

Skudlik, ø c. 1995 - Ambitus AMB-97 937
Clavecin français vers 1630
Durée : 48'59

Smith, ø Concert Chapelle Trinity College, Hartford, décembre 1995 - TowerHill TH 71991
Clavecin : Eric Herz, Boston, 1969
Durée : 76'22

Soné, ø décembre 1998 - Erato WPCS-10152 (Japon)
Clavecin : anonyme français XVIIIe siècle
Durée : 73'21

Suzuki [2], ø 8 avril 1997 - King KICC-224 (Japon)

Suzuki [2], ø juillet 1997 - Bis CD 819
Durée : 73'17
8 Rép. n° 117

« Masaaki Suzuki s'affirme dans ces Variations Goldberg comme un claveciniste majeur. [...] Suzuki prolonge [...] dans sa lecture des Goldberg bon nombre des opinions défendues par son maître [Ton Koopman] : ornementation riche (inspirée par la copie personnelle de Bach découverte il y a une vingtaine d'années [NB : à Strasbourg en 1975 et conservée maintenant à la Bibliothèque Nationale]), caractérisation et tempo des variations, esthétique de l'instrument. [...] Tout le talent de « l'élève » se révèle cependant dans sa capacité à obtenir, en partant d'option interprétatives très proche du maître, un résultat diamétralement opposé. [...] Suzuki ne se distingue pas par sa fantaisie mais par l'aplomb avec lequel il construit les métamorphoses du thème. La largeur du geste, l'assise de la main gauche et l'agogique infaillible font parfois penser à [Andreas] Staier. » (Gaethan Naulleau, Répertoire n° 117)

T

Takahashi, ø 2002 - Glissando

Tracey, ø 1986 - Toccata FCD383642
Instrument : John Koster d'après Christian Zell, Hambourg, 1728
Durée : 1 h 28'07

Tureck [3], ø mars 1978 - CBS [CBS 79220 / Columbia M2-35900 - LP]
Instrument : ? (clavecin moderne)
Durée : 1 h 33' 09
2Y Diap. n° 242

« Tâchons d'oublier l'instrument pour ne plus écouter que le jeu de Rosalyn Tureck. Curieux, déroutant ce jeu : « sur-articulé », phrasé avec une volonté intense de contraste, d'éloquence, d'intelligibilité. On est partagé entre l'agacement d'entendre ainsi « mâcher » les phrases d'une musique si limpidement construite, et le plaisir d'écouter ce monument du clavecin si solidement sculpté. [...] Comme toutes les interprétations trop construites sur des critères personnels, celle-ci résiste mal aux comparaisons. [...] Tandis que Leonhardt [1965] sublime ses parti-pris en les portant au degré de cohérence le plus haut, Rosalyn Tureck ne coordonne pas assez en profondeur les contrastes intenses de son jeu pour qu'ils cessent totalement de paraître arbitraire, et s'élevent à l'évidence spirituelle. » (Jean-Marie Piel, Diapason n° 242 - septembre 1979)

V

Vartolo, ø 1989 - Tactus TC 68021990
Durée : 1 h 41' 41
6/6 Rép. n° 27 / 2Y Diap. n° 369 / 2d Compact n° 61

« Ici l'oeuvre devient une longue quête initiatique de l'humanité de Bach, fortement marquée de mysticisté, grâce à un jeu dépouillé, très fin, presque analytique, mais parfois difficile à saisir par sa cérébralité. [Sergio] Vartolo parvient néanmoins à nous faire partager de merveilleux élans lyrique (plage 4). Hélas, le jeu souvent « morcelé » séduit sans accrocher vraiment l'oreille. [...] Vartolo virtuose avisé, est trop rigoureux et ne laisse guère s'épanouir la verve baroque de l'oeuvre et n'en donne [...] qu'une vision austère. Il nous laisse sur notre faim. » (Philippe Demeure, Répertoire n° 27)

« Sergio Vartolo donne une version tout à fait déconcertante. Dès le début, il adopte le parti de la lenteur, cette lenteur désespérante qui va annihiler la vivacité et l'ardeur qu'on serait en droit d'attendre des variations écrites dans le style de la toccata (Var. 14, 20, 28 par exemple), lesquelles manquent singulièrement d'élan et de dynamisme. Que penser notamment de la brillante Variation 28 qui, sous ses doigts ressemble à une triste étude sur le trille, prudemment débitée par un apprentit claveciniste en mal d'enthousiasme ? Que dire aussi de ces décalages permanents entre basse et mélodie sur un même temps ? [...] » (Adelaïde de Place, Diapason n° 369 p. 96 - mars 1991)

« Le claveciniste italien effectue toutes les reprises [ce qui] explique en partie cette durée excpetionnelle. Mais Vartolo n'en prend pas moins son temps de manière exagérée et certaines des variations s'écoulent sur un tempo lentissime. Après tout pourquoi pas ? [...] Je dois dire que, lors d'une écoute superficielle, on peut se laisser prendre à cette lenteur hypnotique d'autant que Vartolo parvient à faire chanter son clavecin avec un lyrisme sonore débordant. Cependant, si l'on entre dans les détails, cette version est disqualifiée par des défauts qu'il serait fastidieux d'énumérer : emphase de la première variation, brusque baisse de tension dans la seconde, articulations défectueuses et imprécisions dans la triosième et quelques autres, la treizième qui se dissout dans un discours sans ossature, etc. Voila bien le défaut principa des Goldberg de Vartolo : non pas son parti-pris provocateur de lenteur mais bien --et sans doute à cause de cela --qu'il ne peut leur donner une colonne vertébrale, une cohérence globale [...].» (J-L. Macia, Compact n° 61)

Verlet [1], ø c. 1978 - Philips [LP]
Instrument : Clavecin William Dowd, 1976 d'après Blanchet, 1730.
Durée : 1 h 12' 49

Verlet [2], ø Castres, Eglise St-Hippolyte (Tarn) septembre 1992 - Astrée E 8745
Instrument : Clavecin Hemsch, 1751 (cf. aussi Rousset)
Durée : 1 h 20'30
10/9 Rép. n° 58 / Diap. d'or n° 393 / 4* Monde n° 166

Question : s'agit-il du clavecin appartenant à la collection Françoise Molinié et touché par Christophe Rousset ? Le lieu d'enregistrement, identique, semble le laisser penser.

« [L'interprétation] est à l'image de cette musicienne inimitable pour laquelle l'inspiration poétique prévaut. Il n'est guère que d'écouter la première présentation de l'Aria pour saisir ce qui fera l'originalité de sa vision : une conduite souple du discours contruite sur des élans impulsifs particulièrement humains et sensibles, une variété discrète dans l'ornementation, un toucher subtilement décliné qui rélève sans cesse l'attention. On aurait pu craindre que l'idée de faire toutes les reprises de ces variations bipartites soit source d'ennui : ce n'est pas le cas tant toute cette musique est prononcée avec intelligence et beauté. Les colorations des registres finement différenciés du magnifique Hemsch y sont pour beaucoup. La conception des canons qui jalonnent régulièrement l'oeuvre s'éloigne de tout docmatisme pour n'en présenter que l'aspect le plus chatoyant et ornemental : on les découvre avec le plaisir d'entendre des choses sérieuses présentées avec humour ou une rhétorique plaisante. [...] Un voyage qui laisse pantois, mais heureux. » (Michel Laizé, Répertoire n° 58)

« Dans un tempo allant, Blandine Verlet nous [...] donne d'abord [de l'Aria] une lecture débordant d'une extraordinaire liberté qui situe cette pièce à la limite de l'air orné et de la danse charmante, puis, lorsque tout à été dit, elle referme les pages de sa partition sur la démarche majestueuse d'une profonde sarabande. L'effet est surprenant dans le bon sens du terme. C'est d'ailleurs sous le signe de la danse que la claveciniste semble avoir placé l'ensemble des variations, en plus de leur caractère chorégraphique, sont merveilleusement chantantes (Var. 2, 7, 18, 19, 24). Il n'y a rien d'ennuyeux ni de compassé dans son jeu, mais au contraire une vie qu'on ne s'attend pas à trouver dans une telle oeuvre, et une extrème variété [...]. Même les variations lentes et expressives (Var. 13, 25) ne s'alanguisent pas en gémissements interminables, car B. Verlet est disciplinée : elle ne précipite rien, ne traîne pas (Var. 13, 25) et ne s'emballe jamais (Var. 14, 20, 23, 27), preuve d'une sûreté et d'une maîtrise dynamique exceptionnelles. [...] Toutes les variations s'enchaînent presque sans interruption, ce qui donne à l'auditeur l'impression d'un tout, mais d'un tout conçu dans une saisissante diversité : ici souplesse d'un air bien conduit (Var. 13), là délicatesse d'une danse légère (Var. 18, 19), là somptueuse véhémence d'une ouverture (Var. 16), d'une fugue (Var. 10) ou d'un canon expressif (Var. 22). C'est précisément cette fermeté et cette liberté qui font tout l'atrait de ce disque [...]. » (Adelaïde de Place, Diapason)

« Blandine Verlet dont le précédent enregistrement manquait d'unité stylistique et déployait une ornementation alambiquée, surprend ici par la constance de ses options : alacrité du ton (sauf pour les trois variations en mineurs [Var. 15, 21 et 25], dont la dernière est une forme d'hommage de Jean-Sébastien à cette Empfindsamkeit qui caractérise la musique de son fils ainé Car Philipp Emanuel), modération --sans alanguissement --des tempos, et reprise systématique. Le Hemsch de 1751 qu'elle joue (magnifiquement enregistré, sauf pour deux ou trois Variations où l'acoustique paraît avoir été modifiée), a la souplesse, la rondeur (excepté dans l'extrème grave) des meilleurs clavecins « français » de l'époque et rend justice à la qualité de l'articulation qui permet, même dans les variations (nombreuses !) où c'est un vrai tour de force que de les faire émerger, de suivre les multiples lignes du contrepoint. L'ornementation, élégante, parfois (trop ?) galante, l'emploi judicieux des décalages et des notes inégales parvinnent à enrichir cette oeuvres, austère par l'unicité tonale et surtout par le système savant sur lequel elle est bâtie, d'une amabilité sereine, somme toute séduisante. » (Patrice Paillon, Monde n° 166)

Vinikour, ø Californie, Marin County, octobre 2000 - Delos DESACD 3279 [SACD compatible]
Durée : 85'39
Instrument : Clavecin Kevin Fryer, 1998 d'après l'instrument Ioannes Ruckers 1624, de Colmar (collection Chris Baker).
2* Goldberg n° 17

Vollenweider, ø 1983 - Accord 149 075
Durée : 54'52
Instrument : ?
1Y Diap. n° 295 & 310

« Dès l'Aria inaugurale, j'ai ressenti une sorte d'inquiétude en entendant les bizarreries de réalisation d'une ornementation sur laquelle Bach s'est cependant exprimé avec une certaine clarté. [...] Puis j'ai du subir un clavecin abominable : sa basse s'empêtre trop souvent dans les sons de tonneaux d'un seize pied boursouflé (Variations 4, 7, 9, 16, 18, 25, 29, 30) alors que les aigus aigrelets d'un quatre pieds métallique à souhait, refusent définitivement de fusionner avec la polyphonie. [...] Il donne une leçon de lecture, appliquée laborieuse, monotone, sans jamais « mettre le ton » [...]. » (Maurice Mehl, Diapason n° 295 - juin 1984)

W

Walcha, ø Hambourg, 1961 - Emi (+ CBT et Inventions) [Elektrola E 80032/3 - LP]
Durée : ?
Instrument : Clavecin Ammer (restauration).
7/5 Rép. n° 97 / Diap. d'or n° 433 (coffret)

« La gravure de Helmut Walcha force [...] l'admiration, par sa modestie, sa spontanéité et sa force intellectuelle : ce Bach sort enfin du musée et s'affranchit du respect sévère que les pianistes contemporains, tels Arrau [...], semblaient imposer pour racheter les trahisons de la génération précédente [c'est à dire aussi Landowska].» (Gaëtan Naulleau, Diapason n° 466 p. 44)

van de Wiele, A, [1] ø 1970 - Emi
Instrument : Sidey.

van de Wiele, A, [2] ø 1990 -

Weiss, ø Paris, juillet 1996 - L'Empreinte Digitale ED 13065
Durée : 78'46
Instrument : Clavecin Bruce Kennedy, d'après Ruckers.
9/6 Rép. n° 99 / 4Y Diap. d'or n° 435

« A la première écoute, on reste surpris et dérangé tant il y a de détails qui s'éloignent de la concpetion habituelle du jeu de ces instantanés musicaux. Mais si l'on persévère et renouvelle l'écoute, on comprend que Kenneth Weiss apporte ici un éclairage nouveau. Les sections lentes sont exécutées avec un sens du rubato généralisé qui étonne. l'Aria par exemple combine à la fois le rubato décalant la main droite sur une main gauche stabe avec celui qui fait avancer la phrase par vagues d'élans, ceci au risque de destabiliser l'ensemble du discours. Les variations rapides sont caractérisées par une articulation souvent systématique, qui semble construite sur des petits groupes de deux notes enjambant le temps. Ce procédé confère un étonnant dynamisme à la phrase (Var. 4) [...]. Un lyrisme intérieur caractérise les variations modérées Var. 14) et on ne déplorera que quelques imprécisions de jeu (début de la Var. 15). Voici en tout cas un enregistrement surprenant et des plus intelligents [...].» (Michel Laizé, Répertoire n° 99)

« Dans un univers feutré et nuancé, Weiss, qui exécute ou n'exécute pas les reprises (Var. 25, 27), conduit l'ensemble [de l'oeuvre] avec un jeu calme et posé, un toucher clair et agréable, une réelle qualité de poésie et de ferveur. Tout paraît si pensé et pesé qu'on en vient à s'interroger sur le sens de quelques bizarreries rythmiques suspensives dans les mesures finales des Var. 14 et 28. » (Adélaïde de Place, Diapason n° 435)

Petite présentation de l'artiste : www.satirino.fr/weiss.html


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