Mise à jour : 17 décembre 2005
(Clavier-Übung IV)
V
Vartolo, ø 1989
- Tactus TC 68021990
Durée : 1 h 41' 41
6/6 Rép. n° 27 / 2Y Diap. n° 369 / 2d Compact n° 61
« Ici l'oeuvre devient une longue quête initiatique de l'humanité de Bach, fortement marquée de mysticisté, grâce à un jeu dépouillé, très fin, presque analytique, mais parfois difficile à saisir par sa cérébralité. [Sergio] Vartolo parvient néanmoins à nous faire partager de merveilleux élans lyrique (plage 4). Hélas, le jeu souvent « morcelé » séduit sans accrocher vraiment l'oreille. [...] Vartolo virtuose avisé, est trop rigoureux et ne laisse guère s'épanouir la verve baroque de l'oeuvre et n'en donne [...] qu'une vision austère. Il nous laisse sur notre faim. » (Philippe Demeure, Répertoire n° 27)
« Sergio Vartolo donne une version tout à fait déconcertante. Dès le début, il adopte le parti de la lenteur, cette lenteur désespérante qui va annihiler la vivacité et l'ardeur qu'on serait en droit d'attendre des variations écrites dans le style de la toccata (Var. 14, 20, 28 par exemple), lesquelles manquent singulièrement d'élan et de dynamisme. Que penser notamment de la brillante Variation 28 qui, sous ses doigts ressemble à une triste étude sur le trille, prudemment débitée par un apprentit claveciniste en mal d'enthousiasme ? Que dire aussi de ces décalages permanents entre basse et mélodie sur un même temps ? [...] » (Adelaïde de Place, Diapason n° 369 p. 96 - mars 1991)
« Le claveciniste italien effectue toutes les reprises [ce qui] explique en partie cette durée excpetionnelle. Mais Vartolo n'en prend pas moins son temps de manière exagérée et certaines des variations s'écoulent sur un tempo lentissime. Après tout pourquoi pas ? [...] Je dois dire que, lors d'une écoute superficielle, on peut se laisser prendre à cette lenteur hypnotique d'autant que Vartolo parvient à faire chanter son clavecin avec un lyrisme sonore débordant. Cependant, si l'on entre dans les détails, cette version est disqualifiée par des défauts qu'il serait fastidieux d'énumérer : emphase de la première variation, brusque baisse de tension dans la seconde, articulations défectueuses et imprécisions dans la triosième et quelques autres, la treizième qui se dissout dans un discours sans ossature, etc. Voila bien le défaut principa des Goldberg de Vartolo : non pas son parti-pris provocateur de lenteur mais bien --et sans doute à cause de cela --qu'il ne peut leur donner une colonne vertébrale, une cohérence globale [...].» (J-L. Macia, Compact n° 61)
Verlet [1], ø
c. 1978 - Philips [LP]
Instrument : Clavecin William Dowd, 1976 d'après Blanchet, 1730.
Durée : 1 h 12' 49
Verlet [2], ø
Castres, Eglise St-Hippolyte (Tarn) septembre 1992 - Astrée E 8745
Instrument : Clavecin Hemsch, 1751 (cf. aussi Rousset)
Durée : 1 h 20'30
10/9 Rép. n° 58 / Diap. d'or n° 393 / 4* Monde n° 166
Question : s'agit-il du clavecin appartenant à la collection Françoise Molinié et touché par Christophe Rousset ? Le lieu d'enregistrement, identique, semble le laisser penser.
« [L'interprétation] est à l'image de cette musicienne inimitable pour laquelle l'inspiration poétique prévaut. Il n'est guère que d'écouter la première présentation de l'Aria pour saisir ce qui fera l'originalité de sa vision : une conduite souple du discours contruite sur des élans impulsifs particulièrement humains et sensibles, une variété discrète dans l'ornementation, un toucher subtilement décliné qui rélève sans cesse l'attention. On aurait pu craindre que l'idée de faire toutes les reprises de ces variations bipartites soit source d'ennui : ce n'est pas le cas tant toute cette musique est prononcée avec intelligence et beauté. Les colorations des registres finement différenciés du magnifique Hemsch y sont pour beaucoup. La conception des canons qui jalonnent régulièrement l'oeuvre s'éloigne de tout docmatisme pour n'en présenter que l'aspect le plus chatoyant et ornemental : on les découvre avec le plaisir d'entendre des choses sérieuses présentées avec humour ou une rhétorique plaisante. [...] Un voyage qui laisse pantois, mais heureux. » (Michel Laizé, Répertoire n° 58)
« Dans un tempo allant, Blandine Verlet nous [...] donne d'abord [de l'Aria] une lecture débordant d'une extraordinaire liberté qui situe cette pièce à la limite de l'air orné et de la danse charmante, puis, lorsque tout à été dit, elle referme les pages de sa partition sur la démarche majestueuse d'une profonde sarabande. L'effet est surprenant dans le bon sens du terme. C'est d'ailleurs sous le signe de la danse que la claveciniste semble avoir placé l'ensemble des variations, en plus de leur caractère chorégraphique, sont merveilleusement chantantes (Var. 2, 7, 18, 19, 24). Il n'y a rien d'ennuyeux ni de compassé dans son jeu, mais au contraire une vie qu'on ne s'attend pas à trouver dans une telle oeuvre, et une extrème variété [...]. Même les variations lentes et expressives (Var. 13, 25) ne s'alanguisent pas en gémissements interminables, car B. Verlet est disciplinée : elle ne précipite rien, ne traîne pas (Var. 13, 25) et ne s'emballe jamais (Var. 14, 20, 23, 27), preuve d'une sûreté et d'une maîtrise dynamique exceptionnelles. [...] Toutes les variations s'enchaînent presque sans interruption, ce qui donne à l'auditeur l'impression d'un tout, mais d'un tout conçu dans une saisissante diversité : ici souplesse d'un air bien conduit (Var. 13), là délicatesse d'une danse légère (Var. 18, 19), là somptueuse véhémence d'une ouverture (Var. 16), d'une fugue (Var. 10) ou d'un canon expressif (Var. 22). C'est précisément cette fermeté et cette liberté qui font tout l'atrait de ce disque [...]. » (Adelaïde de Place, Diapason)
« Blandine Verlet dont le précédent enregistrement manquait d'unité stylistique et déployait une ornementation alambiquée, surprend ici par la constance de ses options : alacrité du ton (sauf pour les trois variations en mineurs [Var. 15, 21 et 25], dont la dernière est une forme d'hommage de Jean-Sébastien à cette Empfindsamkeit qui caractérise la musique de son fils ainé Car Philipp Emanuel), modération --sans alanguissement --des tempos, et reprise systématique. Le Hemsch de 1751 qu'elle joue (magnifiquement enregistré, sauf pour deux ou trois Variations où l'acoustique paraît avoir été modifiée), a la souplesse, la rondeur (excepté dans l'extrème grave) des meilleurs clavecins « français » de l'époque et rend justice à la qualité de l'articulation qui permet, même dans les variations (nombreuses !) où c'est un vrai tour de force que de les faire émerger, de suivre les multiples lignes du contrepoint. L'ornementation, élégante, parfois (trop ?) galante, l'emploi judicieux des décalages et des notes inégales parvinnent à enrichir cette oeuvres, austère par l'unicité tonale et surtout par le système savant sur lequel elle est bâtie, d'une amabilité sereine, somme toute séduisante. » (Patrice Paillon, Monde n° 166)
Vinikour, ø Californie, Marin County, octobre
2000 - Delos DESACD
3279 [SACD compatible]
Durée : 85'39
Instrument : Clavecin Kevin Fryer, 1998 d'après l'instrument Ioannes
Ruckers 1624, de Colmar (collection Chris Baker).
2* Goldberg n° 17
Vollenweider, ø
1983 - Accord 149 075
Durée : 54'52
Instrument : ?
1Y Diap. n° 295 & 310
« Dès l'Aria inaugurale, j'ai ressenti une sorte d'inquiétude en entendant les bizarreries de réalisation d'une ornementation sur laquelle Bach s'est cependant exprimé avec une certaine clarté. [...] Puis j'ai du subir un clavecin abominable : sa basse s'empêtre trop souvent dans les sons de tonneaux d'un seize pied boursouflé (Variations 4, 7, 9, 16, 18, 25, 29, 30) alors que les aigus aigrelets d'un quatre pieds métallique à souhait, refusent définitivement de fusionner avec la polyphonie. [...] Il donne une leçon de lecture, appliquée laborieuse, monotone, sans jamais « mettre le ton » [...]. » (Maurice Mehl, Diapason n° 295 - juin 1984)
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