Mise à jour : 17 décembre 2005
(Clavier-Übung IV)
A
Aldwell, Edward, ø 26 juin 1994 - Biddulph
FLW 001
Durée : 77'13
Arrau, [1] ø 1942 - RCA 7432 184593 / Victor
Gold Seal GD 87841/2
Durée : 77'
Diap. d'or / 4d Compact n° 39 / 4f TRM
« Bach n'est pas le compositeur que l'on associe immédiatement à Arrau ; c'est pourtant avec ses oeuvres qu'il batît avant-guerre sa réputation américaine (*). Depuis 1950, hélas, le pianiste chilien n'en a que fort peu gravé. [...Ces Goldberg sont] inatendues, majestueuses, extraverties [...] et surprendront plus d'un « gouldien ». Arrau parvient peut être à la même originalité, à la même grandeur, aux mêmes chatoiements [que le Canadien ...]. Bien entendu ce Bach n'est pas très idiomatique mais avec toutes les reprises en un temps où l'on prennait bien des libertés avec la musique baroque, preuve que Arrau connaissait bien son texte et son histoire, ces Variations Goldberg [...] possèdent un impact, une dimension visionnaire que ne trahit pas un son pourtant venu des années de guerre. » (J-L. Macia, Compact n° 39)
(*) Dans les années 1935/36 à Berlin, Claudio Arrau avait donné un cycle Bach en douze soirées. Mais les évènements politiques en décidèrent autrement, ce qui précipita son départ aux Etats-Unis.
Arrau, [2] ø 1954 Radio Espagnole. Inédit ?
Barenboim [1], ø
Concert Buenos Aires (théâtre Colon),
12 octobre 1989 - Warner / Erato
Durée : 80'20
7/7 Rép. n° 23 / 2d Compact n° 51
« Daniel Barenboim anime les Goldberg d'un geste épique comparable aux variations des derniers opus beethovénien. [...] Si l'on ne peut accorder à cette version hors norme le statut de référence, il faut se laisser conduire au moins une fois par Barenboim dans cette oeuvre. » (Gaëtan Naulleau, Diapason n° 466 p. 46)
« Les Variations Goldberg de Barenboim n'ont rien d'une épure, elle ne sont pas réduites à un squelette formel, certes fabuleusement complexe et excitant pour celui qui étudie le texte, mais si ennuyeux pour l'auditeur. A son meilleur, Barenboim se situe dans une ligné de pianiste qui, lorsqu'il se mettent à l'ouvrage, poétise le travail intellectuel qui, à la base, est mêlé de leur activité de musicien. Il y a du Fischer et du Cortot dans ce Barenboim-là. » (Monde de la Musique HS n° 4 p. 126)
Barenboim [2], ø Concert 1992 [vidéo]
A noter que le jeune Barenboim, vers 1955 -- il a treize ou quatorze ans --aurait enregistré l'oeuvre une première fois.
Barrio, Isidro, ø
20 novembre 1993 - Koch 3 6404-2
Durée : 76'43
Bartos, Samuel, ø
1989 - Connoisseur Society CD 4176
Durée : 44'43
Canino, ø Lugano, 17 janvier 1993 - Aura
AUR 418-2 / Ermitage ERM-412-2
Durée : 76'20
Une petite présentation du pianiste Bruno Canino.
Chung, ø février
1998 - Channel Classics CCS
12 798
Durée : 64'53
7 Rép. n° / 4Y Diap. n° 466
« En virtuose accomplie (phrasés souples et puissants mais quelque peu sacrifiés par la prise de son), la pianiste met tout son art au service du texte et de la construction du discours. On admire l'équilibre entre la profondeur du clavier et la délicaterre des ornements, équilibre que l'on retrouve, à une autre échelle, entre l'introspection et la projection. A l'écoute de cette version irréprochable à défaut d'être bouleversante, la grâce qui touche Dershavina (dans le cadre esthétique comparable) n'apparaît que plus troublante... » (Répertoire n° 128)
« Mia Chung [...] nous soumet une interprétation probe et attentive, tout en variant autant que possible les climats. Les phrasés sont dans l'ensemble bien galbés et l'atmosphère poétique de certains variations (Var. 9, 13 ou 15) semble attachante. Cette vision des Goldberg n'est ni neutre ni pâle, mais on note parfois un toucher un peu ferme et lourd (Var. 2 et 3, par exemple) et une sonorité comme écrasée, en particulier dans les fins de phrases et les cadences. Pas de véritables défaillances, mais pas non plus de vraie étincelle. » (Adelaide de Place, Diapason n° 466)
Les anglicistes pourront consulter deux liens : la page de présentation de l'artiste américaine, formée à la Julliard School par Peter Serkin et Boris Berman entre autres : www.channelclassics.com ; et une analyse détaillée, et argumentée de David Tan.
Cload, ø 1994 - Meridian CDE-84291
Durée : 72'26
Demus [1], ø 1955
? - Westminster [LP]
Durée : 53'35
Demus [2], ø 1989
? - Nuova Era 6804
Durée : 74'00
3d Compact n° 51
« Ca qui frappe ici, c'est l'option poétique choisie. Tout est jeu de lumières, alternance non seulement des mouvements vifs et des lents qui se succèdent au gré de la partition [...] mais aussi d'humeur pourrait-on dire, ce qui pourra dérouter certains mélomanes et retenir d'autres, car l'invention est ainsi toujours première. Ce partie pris de laisser chanter, d'être très à l'écoute du texte, selon un mode très confidentiel, nuit peut-être à la structure, à l'architecture globale moins mise en évidence ici que chez Glenn Gould ou Claudio Arrau. Si les Variations n° 5 et n° 10 laissent apparaître quelques limites digitales, un énoncé un peu laborieux, il est beaucoup plus intéressant de s'arrêter sur certaines Variation très originales. La Variation n° 9 par exemple, dans laquelle, par un méditation sur le texte l'oeuvre reprend de la hauteur. Si dans la Variation n° 12 on pourra regretter le rythme par trop haché, une science non sublimée, on est aussitôt, consolé par la suivante, la Variation n° 13, la plus longue de l'ensemble. C'est à une véritable méditation à laquelle l'on est convié, au cours de laquelle le temps est comme suspendu. » (Bruno Sacchi, Compact n° 51)
Dershavina, ø
30 novembre 1994 - Arte Nova 7 4321 34011-2
Durée : 77'10
8/9 Rép. n° 116
« Ekaterina Dershavina joue sur la précision et la densité de son toucher, cherchant la tempérence du ryhtme et des tempos pour insuffler une profondeur humaine, une passion vécue et vivante qui rayonne de son instrument avec des atouts de grâce et de puissance. [...] Dans un propos antithétique de celui de Gould, très personnel, et de Gavrilov, très nerveux, la pianiste russe surprend par les qualités de son toucher, d'une exceptionnelle clarté, et par sa vision très classique, d'une magnifique rectitude. Son expression absolument pianistique, et ce sens jubilatoire (Var. 2), son soin du détail, qui révèle une suavité pénétrante (Var. 4), flattent l'oreille, alors que l'achitecture semble osciller entre raideur, sublime (Var. 24) et tendresse rafinée (Var. 25). Cet abord n'apporte au fond rien de plus à ce que nous entendions déjà par Gould, Gavrilov ou Tipo, mais paraît tellement synthétique qu'il en devient notre perception intérieure. » (O-G. Moglia, Répertoire n° 116)
« Tout est lumière, émotion, humilité. Chacune des trente variations trouve dès les premières notes un mouvement évident et infaillible, qui rebondit de section en section sans jamais s'appesantir. La polyphonie est éclairée d'une lisibilité absolue. » (Gaëtan Naulleau, Diapason n° 466 p. 46)
Deux liens pour en apprendre plus sur www.musicweb.uk.net et www.bach-cantatas.com.
Eisinger, ø 3-5 octobre 1998 - Academica DC 0198 (+ Sonate D. 958 de Schubert)
Feltsman, ø 1991 - Music Master 01 612-67
093-2
Durée : 79'32
3Y Diap. n° 394
« [Vladimir Feltsman s'est] profondément interrogé sur les problèmes d'interprétation posés par cette oeuvre, comme varier les reprises, par exemple. Felstman répond par le phrasé, la dynamique et l'ornentation --et là il n'y a rien de contestable --mais aussi par la registration et ce qu'il appelle le « maniement » des voix, c'est-à-dire l'alternance ou la transposition de ces voix --ce qui paraît beaucoup plus discutable et à la limite de l'acceptable. [...] Lorsque dans les Variations 2 et 3 la basse est jouée au soprano et que la partie supérieure passe à la basse par le jeu de croisement de mains, lorsque la reprise de l'Aria est joué une octave plus haut que l'originale (et pourtant le début avait été abordé avec une profondeur et une gravité remarquable) , peut-on parler d'ornementation ou d'improvisation ? Parlons plutôt de maniérisme inutile. [...] Lorsqu'il reste fidèle à Bach (Var. 13, 16, 20, 22), là où il est le meilleur, Feltsman vise à la clarté polyphonique autant qu'à la netteté des plans sonores avec une maîtrise admirable. On déplore d'autant que ses élucubrations viennent gâter les qualités d'un enregistrement qui promettait d'être excellant.» (Adélaïde de Place, Diapason n° 394)
Gavrilov, ø
Wiesbaden, septembre 1992 - DG 435 436-2
Durée : 74'18
9/8 Rép. n° 63 (et 5 n° 122) / 5Y Diap. n° 400 / 3* Monde
n° 172
« L'accent est constamment mis sur la clarté du contrepoint, avec des tempos plutôt vifs dans l'ensemble. [...] Ce n'est pas parce que Gavrilov n'envoie pas le signal coutumier de l'expression romantisme (rubato, jeux d'intensité...) que le texte est déshumanisé. Gavrilov ne m'avait pas toujours convaincu dans ses derniers enregistrements. Ici, il tient les deux bouts de la chaîne en se montrant aussi net que Gould mais plus imagé, et surtout, grâce à une prodigieuse technique, il rend toujours sensible le jaillissement de l'invention. Une version qui fera date. » (Jacques Bonnaure, Répertoire n° 63)
« Procédant d'une analyse serrée du contrepoint, conduite avec une parfaite homogénéité de style, de couleur, de tempo, n'utilisant presque jamais la pédale, l'interprétation de Gavrilov ne subit aucune de ces petite altérations dues aux imprécisions de mixage, à la nécessité, parfois, de compenser un son qui paraît dur. Et la vérité de cette version résolument pianistique est entièrement restituée. Ainsi, là où Gould et Barenboim (Var. 8, 11, 13, 14, 20, etc.) ont cherché à rendre les différences d'étagement permise par les deux claviers du clavecin, Gavrilov cherche (et trouve) une continuité absolue entre les deux mains dont les nécessaires et acrobatiques croisements demeurent --c'est un tour de force --inaudible. [...] Pourtant en dépit de la rigeur de la pulsation, de cette jubilation digitale jusque dans les deux en mode mineur, ces Variations Goldberg, où les reprises sont systématiquemnt exécutées à l'identique de l'exposition initiale, frustrent l'auditeur en raison précisément de leur trop grande rectitude, de la métrique trop exacte des ornements et du renoncement volontaire à toute forme de déclamation. A cause de cela, la grandeur se perd. » (Patrice Peillon, Monde n° 172)
Gould, [1] ø Concert
radio 1954 - CBC PSCD 2007 (+ 4 p&f du 2e livre du CBT)
Durée : 42'30
5Y Diap. n° 426
« Moins sophistiqué que la dernière, la présente réalisation est en même temps plus conventionnelle et plus modérée que le première version discographique dont elle annonce pourtant la sobriété, la légèreté, le souffle et la prodigieuse transparence. En dépit de brèves imperfections dans les variations rapides, Gould se met à la recherche de l'émotion (Var. 13), sereine mais non désolée (Var. 25), et de l'élégance (Var. 7, 19), sans négliger ce dynamisme et cette vertigineuse dextérité (Var. 20) qui ne lui interdisent pas de se mouvoir avec une liberté exceptionnelle. Après un Quodlibet étonnamment calme, presque emprunté, le cycle des Variations Goldberg se referme sur une reprise de l'Aria marquée au sceau d'une poignante sérénité. » Adélaïde de Place, Diapason n° 426)
Vous pouvez lire la page de présentation française de ce premier enregistrement gouldien sur le site de l'éditeur et écouter des extraits de l'aria et des quatre premières variations : www.cbcrecords.cbc.ca/pscd/2007.html
Gould, [2] ø studio 10, 14-16 juin 1955
- Sony "Original Jacket" 7464-64226-2 [Columbia ML 5060 - LP]
Durée : 38'33
Recommandé Compact n° 40
« [Ces premières Goldberg] sont, sous les doigts du pianiste canadien alors tout jeune, d'un grand dynamisme qu'accroît encore l'absence de reprises [...]. Mais surtout plus poétique que l'enregistrement de 198[1]. Gould joue « staccato », en détachant les notes sur son piano, à la manière d'un clavecin. Il arrive même à nous suggérer un instrument hybride [...] capable de sonorité proches du clavecin mais des nuances du piano. [...] Il sait associer une douceur fragile, des passages plaintifs sans être mièvre, à une vivacité, un allant sobre mais franc. [...] Après cette version, l'interprétation de Bach au piano (et même au clavecin) n'a plus jamais été la même. Un étape essentielle. » ([J-L. Macia ?], Compact n° 40)
Gould, [3] ø 1957 - Sony [Columbia ML 5060]
Gould, [4] ø mono Concert
Salzbourg, 25 août 1959 - Sony
10 Rép. n° (8/5 n° 65)
« Gould s'y montre assez proche de sa fameuse version de 1955, avec peut-être moins de dureté dans l'articulation, et autant de rapidité. » (Jacques Bonnaure, Répertoire n° 65)
« On a peut-être pas assez insisté [sur] le miracle du concert donné à Salzbourg en août 1959 [...]. Face à ce public qu'il déteste tant, Gould risque tout dans la course à l'abîme hallucinée d'un funambule déchiré entre défiance virtuose et confidence débrile. Galvanisé par l'urgence du concert, il abandonne la plastique parfois glacée et autoritaire qu'il arbore en studio pour un geste direct et ininterrompu. Ainsi, en 1955 et en 1981, chaque variation dessine un fascinant microcosme puis le referme soignesement ; à Salzbourg, Gould nous guide dans l'architecture labyrinthique des Goldberg sans jamais reompre le fil d'Ariane. L'énoncé initial du thème sonne à la limite de l'absence ; c'est précisément cette pudeur qui bouleverse, celle d'un musicien qui nous laisse paercevoir les failles de sa folie mais ne nous montre rien : on devine seulement, sous la lumière presque aveuglante de sa virtuosité, le regard amusé et mélancolique d'un enfant. » (Gaëtan Naulleau, Diapason n° 466 p. 45)
Gould, [6] ø studio 22-25 avril, 16, 19
et 29 mai 1981 - Sony [CBS 37 779 - LP]
Durée : 51'18
10 Rép. / Diap. d'or n° 278
Les prises audios et vidéos sont légèrements différentes.
« On le voit, Glenn Gould, on l'entend plus que jamais, si près des notes, totalement pris et prenant, de l'Aria à l'Aria, comme un funambule sur un fil tendu, se penchant sur elles, acrobate du clavier, nouant avec chacune d'elle un rapport de connivence pure. [...] Tantôt avec une gravité profonde, tantôt avec une verve étincelante, tantôt avec une force impétueuse, mais toujours avec une sorte de chaleur intimiste, Glenn Gould reconstruit devant nous les Variations, laissant jaillir de lui, de son piano, des sons calibrés, taillés, biseautés, s'appuyant les uns sur les autres, chacun impeccablement ajustés et mécaniquement nécessaires dans la courbure des phrases, comme les pierres d'une clef de voûte. » (J-M. Piel, Diapason n° 278 - décembre 1982)
Un article en anglais de Jonathan Woolf sur les deux versions 1955 et 1981.
Quelques liens sur Glenn Gould
Pour un récital donné en 1955, Glenn Gould avait écrit un petit texte de présentation des Goldberg www.gould.nlc-bnc.ca/exhi/iii7.htm.(Anglais seulement, mais l'article se trouve dans les oeuvres réunies par Bruno Monsaingeon chez Fayard)
Deux pages intéressantes sur le site de La Bibliothèque nationale du Canada : Un concernant les prises rejetées pour la vidéo de la version 1981 par Richard Green et Gilles St-Laurent www.gould.nlc-bnc.ca/nlnews/fgreen.htm; l'autre n'est pas lié directement à l'interprétation, mais je vous recommande cependant d'accorder une attention particulière au texte de Jacques Hétu : www.gould.nlc-bnc.ca/phase3/fhetu.htm.
La Revue « Horizons Philosophiques » dans le numéro du printemps 1991 (Sémiotiques 2: théories et champs d'application Vol 1, n° 2) a publié un article de Ghyslaine Guertin : Glenn Gould: « archilecteur » des Variations Goldberg, que je n'ai pas pu consulter. Sommaire du numéro sur www.cam.org/~gagnonc/hp_1_2.html
Harbach, Barbara, ø 1987 - Gallante 1018
Barbara Harbach has an impressive number of recent releases form Gasparo, with valuable sets exploring such neglected byways as eighteenth-century musc by women, and twentieth-century music for harpsichord. Her readings of these mammoth Bach works do not entirely satisfy, however. She makes the unusual choice of ornamenting the Goldberg rather profusely, and the ornaments sounds too perfunctory, pasted-on rather than organic, so that they don't heighten the expression of the music. The Goldberg also suffer from inconsistency of tempo, often rushing ahead for no musical reason.
The grave Art of Fugue (heard on the 1983 Fisk at the Downtown Presbyterian Church, Rochester) is more secure and more straightforward in interpretation. To me this music (like the canons from the Musical Offering seems too abstarct for performance, more properly an object of study rahter than a source of delectation (I'm therefore baffled at the proliferation of recordings it receives in a variety of media). If you must listen to it, the most successful keyboard recording is that of Davitt Moroney on harpsichord (Harmonia Mundi 901169/70, 2 CDs). (Tim Moore)
Hewitt, ø Londres, Henry Wood Hall, 28 août/1er
sept. 1999 - Hyperion
CDA 67305
Durée : 78'32
8 Rép. n° 135 / 5 Classica n° 22
« Angela Hewitt, la première lauréate du Concours Glenn Gould [en 1985], tente de renouer avec un Bach apaisé, familier, dont le clavier serait à la fois le confident amusé d'une improvisation en forme de variations et le cadre d'un cantabile élégant et policé. Plus rêveuse et rafinée que de coutume, la sarabande d'ouverture offre un modèle d'équilibre et de raffinement, constante préocupation de la pianiste tout au long des variations. [...] On sent bien que la connaissance du phrasé baroque est parvenu à un point de maturité chez les pianistes qui se démarquent progressivement de l'héritage gouldien. [...] La lisibilité (très au goût du jour) ne fait jamais oublier la dimension ludique (Var. 5), ni l'intériorité (Var. 7). [...] La pianiste propose de belles variations opposant de feutrés pianissimos à la clarté des reprises enrichies d'ornements dynamiques bienvenus (Var. 22). [...] L'ennui s'installe de temps à autre, quand la volonté du travail bien [fait] se mue en sagesse un peu anecdotique et en élégance un peu froide. Réserves mineures [...]. » (Philippe Ranim, Répertoire n° 135)
« Bien que les attaques staccato ou non legato soient largement présentes (notamment pour obtenir des effets de rebond rythmique), le jeu très varié de la pianiste privilégie le legato. Son interprétation se caractérise par un découpage des phrases en petites cellules et par la mise en valeur des multiples possibles entre les voix. Loin de gêner, ce maniérisme (ou narcissisme, diraient les italiens) laisse l'oeuvre se dérouler avec une totale évidence, permettant de varier les éclairages lors des reprises (toutes jouées [...]). Malgré une prise de son un peu trop proche (qui durcit les forte), la lecture d'Angela Hewitt vient occuper une place de choix dans la discographie [...]. » (S. Vincent-Lacrin, Classica n° 22)
Le site de l'éditeur Hyperion propose deux extraits audio (Aria, variations 1 et 2 et variations 13 et 14 - soit une quinzaine de minutes) ainsi que le livret rédigé par A. Hewitt elle-même (dans sa version anglaise uniquement hélas). Toujours en anglais, lisez le bon article de Jonathan Yungkans.
Janssen, ø Haarlem, décembre 1997
- Void 9801
Durée : 78'23
Jinzai,
ø 28 avril 1970 - Denon OS-7031-ND (p Japon 1981) [LP]
Durée : 45'05
Johannesen,
Grant, ø c. 1975 - Golden Crest CRS4167 [LP]
Durée : 40'19
L'américain Grant Johannesen a étudié avec Robert Casadesus et Egon Petri. Il a remporté le prix d'Ostend.
Johannesen, Gunnar, ø c. 1958 - Artist Direct [LP]
Gunnar Johansen, a été un élève d'Egon Petri.
Jones, ø c. 1950 - Music Library Recordings MLR7073 [LP]
Kamitsuka, ø 2001 - Bel Canto Society BCS-5016
Durée : 44'32
Kang, ø
Séoul, 24 avril 2000 - Universal DK-0226 (Corée)
Durée : 65'59
Kann, ø
? - Preiser Records 90435
Durée : 52'40
Kawalla, ø 23
février 1989 (+ Bwv 903 & 904) - Polskie Nagrania PNCD 055
Durée : 52'04
6/6 Rép. n° 32
« Bronislawa Kawalla est un peu des nôtres puisqu'elle fut l'élève de Nadia Boulanger et de Monique Haas et qu'elle travailla avec Philippe Entremont. Elle a compris, incontestablement, le sens de ces Variations qui se fondent sur une grande diversité de climats. Et de fait, certaines des pages les plus caractéristiques (je veux dire de celles qui se prêtent à une caractérisations psychologique) sont fort bien interprétées, la Var. 1, preste et leste la Var. 15 déjà « romantique » , la Var. 25 tout intérieure. Mais les intentions ne sont pas poursuivies jusqu'au bout. Outre le fait que la polyphonie manque parfois de netteté [...], l'engagement manque de personnalité. Certaines variations manque de caractère, comme le Quodlibet [...] peu jubilatoire. Au total une version correcte, un peu académique [...]» (Jacques Bonnaure, Répertoire n° 32)
Kempff, ø 1969 - DG
Durée : 63'04
7/7 Rép. n° 69 p. 84 / 3* Monde n° 178
« En utilisant l'édition Busoni, [Wilhelm] Kempff se réfère volontairement à une esthétique du XIXe siècle. On entendra donc son enregistrement comme un témoignage d'un pianiste enraciné dans le romantisme. La volonté de traiter l'ornementation au minimum l'amène à jouer les ornements si importants de l'Aria comme s'ils appartenaient au même discours que la mélodie elle-même. L'effet est étrange : l'Aria n'est plus telle qu'on l'identifie habituellement, avec le recul de l'écoute « nouvelle musique ancienne ». Kempff caractérise chaque pièce par la sonorité et le tempo, ce qui leur confère une aura immémoriale, les tirant vers la célébration religieuse. Au lieu de définir les lignes contrapuntiques, Kempff fait ressortir les « voix » au moment où leur présence peu souligner l'émotion, adoptant ainsi une attitude typiquement romantique. Sa sonorité est lumineuse, son utilisation d'une demi-pédale colore chaque note, caractérise les registre, avec une attention particulière pour le medium, qu'il rend parfois très éloquent. Seule la variation 14 [...] est d'une sonorité dure. Au total, il en ressort une écoute agréable, d'une sagesse de maître d'école tout à fait hors de mode [...]. » (Olivier Bernager, Monde de la Musique n° 178)
Koroliov, ø
Frankfort (Festburgkirche), 25-29 avril 1999 - Hänssler CD 92.112 (Edition
Bach vol. 112)
Durée : 1 h 24' 52
10 Rép. n° 128 / Diap. d'or n° 465
« [Evgueni] Koroliov opère aujourd'hui une synthèse incoyable entre l'aplomb inébranlable et insolant de Yudina, et la force intellectuelle de Tureck, lavirtuosité serine de l'agogique infaillible de Dershavina, le souffle épique de Barenboim et l'intensité polyphonique de Gould. Contrairement à ce dernier, à Tureck aussi, Koroliov ne joue pas la carte de la caractérisation. Le sens de chaque variation n'apparaît pas en quelques secondes mais se modifie sans cesse ne se dévoile que dans l'enchaînement à ce qui suit et à ce [qui] précède. En effet, Koroliov remet sans cesse ses options en question. Imprévisible, il change presque toujours de phrasé, de caractère et de couleur à la reprise, souvent même en cours de section, sans prévenir. Cette versatilité difficiliement supportable chez Yudina est ici assumée avec une virtuosité et un sentiment de l'instant salutaire. Le temps musical prend un relief rare [...]. Cette version sollicite de la sorte la connivence de l'auditeur : celui qui reste à la surface n'y verra que de la fantaisie tandis que celui qui accepte de s'immerger dans cet univers foisonnant vivra une expérience musicale des plus rare. » (Répertoire n° 128)
« Evgeni Koroliov relève précisément que « la liberté enfante ici la beauté » et donne à chaque variation son caractère bien particulier pour animer chacune d'une vie intense --pas une seconde on ne s'ennuie. Par sa grande clarté digitale, il en traduit également tous les contours, tandis que son jeu très personnel se révèle solide, équilibré, limpide et dynamique. Certains contesteront peut-être la Variation n° 5 inutilement accélérée ou quelques coquetterie, comme cette Variation n° 18 jouée dans sa reprise à l'octave supérieure, mais il y a dans son interprétation une telle éloquence et une telle foi communicative que sa belle réalisation doit rencontrer un écho chaleureux [...]. » (Adélaïde de Place, Diapason n° 464)
« Sa force inébranlable, toujours humaine, sa générosité versatile et son sentiment de l'instant évoquent Yudina, tandis que sa façon de conduire le discours par une voix intermédiaire et de modeler la perspective en jouant d'une ahurissante indépendance des voix tient de Gould. Une rencontre improbable et fascinante. » (Gaëtan Naulleau, Diapason n° 466 p. 46)
Ne manquez pas de lire l'article détaillé de Benjamin Chee (en anglais).
Kronenberg,
ø 1999 - Ars Musici AM 1323-2
5 Rép. n° 163
Lifschitz, ø 1994 - Denon CO-78 961
Durée : 79'01
5Y Diap. n° 417 / 4* Monde n° 189
« Par son choix de n'emprunter aucune des voies tracées par ses prédécésseurs pianistes, ce petit bonhomme d'à peine dix-neuf ans montre déjà une volonté impressionnante. Surtout, grâce aux solutions idiomatiques avec lesquelles il balaie d'un geste large la question du choix de l'instrument, et par la finesse et l'à-propos avec lesquels il les met en oeuvre. Konstantin Lifschitz place ses goldberg au plus haut niveau. L'aisance pianistique, l'invention timbrique, la variété de couleurs, la clarté de l'articulation y sont certainement pour beaucoup, mais cette réussite tient essentiellement à un naturel expressif indescriptible, qui fait toute la différence. » (Etienne Moreau, Diapason n° 417)
« Konstantin Lifschitz sait exactement ce qu'il veut obtenir et son
cycle témoigne d'une grande diversité d'humeurs, de climats
et de couleurs. Ses options pourront parfois surprendre. La Variation
8 est jouée très staccato, la Variation
14 est très rapide, le canon des quintes très lent [Var.
15], la Variation 26 est pulsée par une
force vigoureuse. Tout cela ne manque pas de panache, d'éclat, de liberté.
Si on peut remarquer que le canon des quartes d'intuition poétique
[Var. 12], que la Variation
21 en mineur est un peu lourde, que certaines fugues souffrent d'un contrepoint
trop lâche, le pianiste fait ses choix, il les assume. Il ne prête
guère attention à la logique structurelle du cycle et choisit
de suivre sa proche inspiration. Comme il est très musicien, on marche
avec lui. [...] Un pianiste qui mérite d'être écouté.
» (Olibier Bellamy, Monde de la Musique n° 189)
Nikolayeva, [3] ø
Concert, Stockholm, 1987 - Bluebell ABCD 043
Durée : 70'00
5 Rép. n° 120
« Interprétation exceptionnelle [...] mais exécution malheureuse : Tatiana Nikolayeva manque de moyens techniques et nous offre gratis une averse de fausses notes. Pour qui peut faire abstraction de ce problème et cumule déjà les versions des Goldberg, la vision intéressera pourtant. » (O-G. Moglia, Répertoire n° 120)
Nikolayeva, [4] ø
1992 - Hyperion CDA 66589
Durée : 79'38
8/8 Rép. n° 57 / 3Y Diap. n° 391
« Nous avons là une version de ces fameuse variations conduite par une volonté de classicisme. Sobriété, intériorité, fougue émue, grâce délicate, musicalité contrôlée par une intelligence souveraine, tous ces éléments font que la vision de [Tatiana] Nikolayeva, si elle ne surprend pas, ne peut que séduire car elle est directement intelligible. Sous ses doigts volubiles au toucher perlé, les canons les plus ardus deviennent de galantes conversations empreintes de gravité. On devra remarquer l'aisance avec laquelle elle se joue des variations « croisées » (la 5e par exemple) qui de difficiles sur un instrument à deux claviers deviennent de vraies prouesses sur le piano. L'emploi parcimonieux de la pédale transforme certaines pages en moments fantasmagoriques (variation 6). Un version extrêmement poétique et intimement habitée. » (Michel Laizé, Répertoire n° 57)
Perahia, ø La
Chaux-de-Fond, 9-14 juillet 2000 - Sony
SK 89243
Durée : 73'29
10 Rép. n° / Diap. d'or n° / 4 Classica n° 27 / 4f Télérama
La plaquette du disque comporte un texte de Murray Perahia. Après avoir étudié le plan harmonique de l'aria, il évoque l'articulation des variations et développe le rôle joué par le Quodlibet. Concis, mais très intéressant.
« Perahia choisit de privilégier le flux mélodique avant la structure ou le rythme. Du coup, il réussit à tenir presque de bout en bout l'ambiance suspendue qui d'habitude perdure rarement au-delà de l'aria initiale. » (Gérard Mannoni) Lisez la suite de cet article, qui s'achève d'une manière aussi belle qu'énigmatique, sur www.altamusica.com.
« Une palette sonore étonnamment étendue, une variété stylistique presque anachronique (mais si réjouissante), un engagement éperdu, une force de conviction peu commune : ce sont là les outils dont Perahia se sert pour transformer ces Variations en Mikrokosmos baroque. » (Olivier Philipponnat)
Pi-Hsien, ø 1985 - Naxos 8.550 078 [Marco-Polo
6-220414 - LP]
Durée : 72'20
7/6 Rép. n° 37 / 3Y Diap. n° 323
« Chen Pi-Hsien [résout les problèmes d'interprétation] la plupart du temps avec bonheur, grâce à une dimension musicale et une présence convaincantes. Sa conscience agogique, sa capacité à nous faire tout entendre clairement, impressionnent dès l'abord. Il est vrai que ses moyens pianistiques sont hors du commun. Mais sa pensée semble l'être également. [...] En tout état de cause il faut regrettant une prise de son largement au-dessous de la moyenne, qui ne défend pas toutes les chances d'une pianiste à suivre absolument. » (Jean Cyprien, Diapason n° 323 p. 92 - janvier 1987)
Rangell, ø New York, octobre 1989 - Dorian
DOR 901.38
Durée : 72'20
7/6 Rép. n° 37
« [Andrew] Rangell n'est pas du genre à laisser ses doigts se rouiller. Son jeu est nerveux, dynamique et ferme dans sa musicalité. La variété des attaques et des timbres révèle de grandes qualités stylistiques chez cet interprète méconnu. Si on ne trouve pas ici la folle inventivité, l'intimité raffinée de Gould, on apprécie néanmoins un doigté tour à tour pensif et impétueux, une lecture délicate où la vivacité côtoie la tendresse. C'est un Bach assez emporté qu'il nous offre. » (Philippe Demeure, Répertoire n° 37)
Réach [1], ø
18 juin 1989 - Cybelia CY 1107
Durée : 74'56
Diap. n° 371
Réach [2], ø
10-12 décembre 1995 - Arcobaleno AAOC-93972
Durée : 68'00
7/6 Rép. n° 96 / 4Y Diap. n° 431
« Les Variations Goldberg [de Pierre Réach] sont moins que jamais un exercice intellectuel et deviennent un organisme vivant et chantant. Dès l'énoncé du thème on pressant bien qu'une des qualités majeur du pianiste -- outre la souplesse de son jeu -- est le cantabile. [...] Pierre Réach est [...] sensible [...] à l'aspect ludique de ces Variations (car au fond, comme les Variations Diabelli, les Goldberg sont une immence gageure qui se termine par un Quodlibet farceur). De ce point de vue, son imagination le raproche d'avantage de l'esprit de certains clavecinistes, bien qu'il utilise toutes les ressources du piano. Un témoignage intéressant. » (Jacques Bonnaure, Répertoire n° 96)
« Dans la première version [des Variations Goldberg], loin de vouloir imiter le clavecin, [Pierre Réach] s'engageait résolument dans une voie pianistique ; sa conception n'a pas changé, elle s'est même renforcée pour nous convaincre encore une fois que ce monument de la musique sonne admirablement bien au piano. Sa technique est brillante, son toucher fin et fluide dès l'énoncé de l'Aria dont il conduit le chant avec une simplcité prenante. Au-delà chaque variation garde son caractère propre, certaines attaquées avec une véhémence presque sauvage, d'autres énoncées avec une grave intériorité (Var. 25). Dans sa lecture très analytique, Pierre Réach n'oublie jamais que cette musique repose sur la basse qui revient sans cesse, insidieuse ou déformée souvent (Var. 9, 19). Une petite réserve cependnat : une tendance à la précipitation dans quelques variations rapides (Var. 5), victimes d' « excès de vitesse » presque excusable compte tenu de la difficulté d'interprétation sur le piano d'une oeuvre conçue pour le clavecin à deux clavier. » (Adélaïde de Place, Diapason n° 431)
Roos, ø janvier 1997 - Synthelabo SAM 11003016 (Synthelabo est le nom d'une compagnie pharmaceutique allemande)
Rosen, ø 8 juin 1967 - Sony SBK 48173 [CBS
32360020 - LP]
Durée : 75'50
8/8 Rép. n° 49
« Il y a chez [Charles Rosen] une rigueur qui pourrait l'apparenter à Glenn Gould, notamment dans la qulité de la lecture contrapunctique. Mais là s'arrête la comparaison car la sonorité n'est nullement « blanche » comme celle du pianiste canadien. Rosen cultive au contraire un son chaleureux et charnu (n'oublions pas qu'il fut le disciple de Moritz Rosenthal). Il sait faire de chaque variation un Klavierstück, très bien caractérisé, très indépendant, doté de son propre climat psychologique. Mais le style reste volontairement intemporel. A la différence des clavecinistes il ne cherche guère à retrouver les formes et les modes d'expression du XVIIIe siècle. Par exemple dans la Variation 16 (Ouverture à la française), il garde un tempo très large, bien éloigné des rythmes pointés et des attaques nerveuses couramment pratiquées. Un version fort intelligente et sensible de ces Variations. » (Jacques Bonnaure, Répertoire n° 49)
« Une sonorité ingrate, une articulation maladroite et des mouvements rigides n'ajoutent rien à la gloire du musicologue américain. » (Gaëtan Naulleau, Diapason n° 466 p. 47)
S
Schäfer, ø ? - Bella Musica (2 CD)
Schepkin, ø 15 janvier 1995 - Ongaku 024-107
Durée : 71'53
van
Schie, ø 14 février 1991 - Rondo RON 001
Durée : 75'49
Schiff [1], ø décembre 1982 - Decca
417 116-2 / 390 418-2
Durée : 1 h 12'20
3Y Diap. n° 290 & 321 / 4d Compact n° 13
« Andeás Schiff a beau aborder l'oeuvre en pianiste, en musicien distingué, il est loin de pouvoir nous faire oublier la magie de Gould. Dès l'Aria initial, trop rapide et attaqué comme si l'interprète était pressé d'en finir, on pressent que la perspective manquera, et que cette version ne sera pas de celles dont la portée spirituelle s'impose dès les premières notes. [...] Pourtant la lecture de Schiff n'est pas sans qualité. la technique est brillante, le toucher est fin, fluide et dans l'ensemble assez clair. Les phrasés sont élégants et limpide. Mais pourquoi cette main si timide, pourquoi donner le rôle moteur aux voix hautes, ou du moins aux lignes mélodiques ? [...] A ce défaut d'assise sur la basse, s'ajoutent quelques bizarreries : des ornements futils rajoutés ça et là (Var. I), des transpositions partielles de la main droite à l'octave supérieur (reprise de la Var. VI), et quelques dérapages de tempos dont les raisons d'être musicales existent peut-être, mais nous ont échappé... » (Jean-Marie Piel, Diapason n° 290 - janvier 1984)
« Rarement j'ai entendu sonner Bach au piano avec une évidence aussi rayonnante. [Andreás] Schiff évite l'écueil du majestueux, du pompeux, en cassant le rythme quand il le faut : ainsi dans l'étonnant « quodlibet » de la fin, où le compositeur glisse un pot-pourri tout à fait insolite à l'intérieur de cette construction imprégnée d'accents religieux. [...] Nous sommes invités à une contemplation qui n'est jamais figée dans un respect scolaire, mais vivifiée parl e sentiment d'une vérité joyeuse et tranquille. Aucun effets dans le jeu de Schiff, aucun clin d'oeil, mais un mouvement continu, une marche vers la lumière, qui débouche sur la reprise finale de l'aria comme au seuil de l'éternité. » (Dominique Fernandez, Compact n° 13)
Schiff [2], ø
Neumarkt, 3 avril 1990 - Teldec WPLS-4007 (Laserdisc) [Vidéo]
Durée : 80'15
Schirmer, ø juin 1999 - Berlin Classics
0017162BC
Durée : 1 h 27'10
Serkin,
Peter [1] ø 29 mars 1965 - RCA "Fun House" BVCC-37350 [RCA
Victor LSC-2851 / SRA-2892 - LP]
Durée : 43'47
Serkin, Peter [2] ø
14 mars 1986 - Proarte CDD 331 (2 CD)
Durée : 1 h 21'55
Serkin, Peter [3] ø
New York, 1-3 juin 1994 (+ Concerto italien) - RCA 09023 68188 2
Durée : 44'30
8/8 Rép. n° 93 / Diap. d'or n° 429
« De fait, on est dans la même veine esthétique que Kempff : le son est soigné, harmonieux et égal (peut-être pas aussi lumineux, tout de même que chez le vieux maître). L'inteprétation joue moins sur les contrastes que sur la continuité, l'enchaînement en douceur d'une variation à l'autre. Tous les signes extérieurs du baroquisme sont atténués, au profit d'une sorte d'intemporalité. Une pièce comme la Gigue (Var. 7) n'est pas lue d'abord comme une danse. Et l'Ouverture à la française (Var. 16) est d'avantage une épure intellectuelle qu'un prélude d'opéra baroque. Serkin semble souvent nous dire : Bach-Beethoven, même combat ! Voyez les canons à la Quinte (Var. 15) à la Septième (Var. 21), ou la sublime Variation 25 (Adagio) : on croirait déjà entendre les dernières Variations Diabelli. Mais Serkin ne donne pas pour autant dans le pathos romantique : la tonalité d'ensemble reste abstrait. » (Jacques Bonnaure, Répertoire n° 93)
« [Peter] Serkin, qui ne fait pas les reprises (pas vraiment indispensables dans les variations lyriques), impressionne d'emblée par l'absolue clarté de son discours, fondé sur une réflexion approfondie [...], et par sa sensibilité qui nourrit son phrasé. On en vient presque à oublier les difficultés techniques des variations qui paraissent imposer une troisième main. Il cerne les pulsations de chaque morceau avec une économie de moyen fascinante, mais toutes les parties du contrepoint participent également au dialogue : ainsi la main gauche dans l'Aria initiale.» (Adélaïde de Place, Diapason n° 429)
Serkin, Rudolf, ø
c. 1928 sur Rouleaux Welte Mignon - Archiphon ARC 105 (p 1992)
Durée : 31'49
« Ici, on ne s'embarrasse pas d'émotion ! L'extrême virtuosité de Serkin -- tempos vertigineux des variations croisées -- ne lui épargne pas les écueils qui guetteront nombre de grands pianistes dans le clavier de Bach : les ornements (souvent en levée) ainsi que les articulations viennent destabiliser, discrètement mais sensiblement, la pulsation. » (Gaëtan Naulleau, Diapason n° 466 p. 44)
Shaulis,
ø 27 mars 1971 - DG "Debut" 2555003 [LP (+
Prokofiev op. 83)
Durée : 36'02
Silbert, ø ? - Bequest BCSC 10007
Sheppard, ø Concert
Meany Theatre, University Washington, 25 avril 1999 - AT 00-00341
Durée : 43'03
Graig Sheppard touche un pianoforte.
Un article en anglais de Christopher Howell, traitant de cinq interprétations au piano (Gould 1955 et 1981, Kempff-1969, Perahia-2000)
Soinne,
ø mai 1978 - Finlandia FA-315 [LP]
Durée : 49'08
Sokolov,
ø Concert Leningrad 27 février 1982
- Melodiya C 18851 [LP]
Durée : 86'53
Sonada,
ø Karuizawa, 16 mars 1994 - Evica HTCA-1010 (Japon)
Durée : 75'47
Stark-Iochmans,
ø Berkeley, Chapelle St. Andrew, 12 novembre 1995 - Virginia Arts VA-96232-1
Durée : 1 h 26'20
Steuermann,
ø 16 décembre 2001 - Actes Sud AT 34112
Durée : 73'27
8 Rép. n° 163
Stork, ø ? - Cantus CACD800050
Sultan, ø New York, 1959 - Concord
Concerto "Grete Sultan the Legacy" CCD-42030 (p 1996 + Schoenberg,
Cage, Debussy)
Durée : 78'00
Sutherland, ø c. 1996 - d'Note
Classics DND 1013
Durée : 1 h 26'53
T
Takahashi,
ø Tokyo, 19-20 octobre 1976 - Denon COCO-7964 (+ 14 Canons) [OX7080ND
- LP]
Durée : 36'50
Tchaikovsky, ø 30 novembre 1964 - Dante
HPC-022 (p 1995)
Durée : 42'44
Tipo, ø 28 juin 1986 - Emi 7 47546 2 [ EL2704381
/ PM375 - LP]
Durée : 63'47
Diap. d'or n° 322
« La pianiste italienne [Maria Tipo] utilise les moyens pianistiques les plus variés, du plus perlé au plus massif, du plus fluide (les ornements) au plus heurté, pour élaborer une efficace stratégie de la forme. On se demande comment on a pu taxer de maniérisme ou d'académisme une artiste qui fait preuve d'un sens de la construction aussi puissant... seule une prise de son métallique et trop réverbérée vient modérer notre enthousiasme. » (Gaëtan Naulleau, Diapason n° 466 p. 46)
Tureck [1], ø
1947 - Allegro ALG-3033 [LP]
Durée : 1 h 30'21
Tureck [2], ø juin/août 1957 - Philips
"Grands Pianistes du XXe siècle" 456 979-2 [Decca / Capitol
GBR-7134 / Odeon PALP / Everest SDBR-3397 - LP]
Durée : 79'
Tureck [3] est interprété au clavecin.
Tureck [4], ø
Concert, Montréal, Salle Claude Champagne,
12 décembre 1980 - Fonovox 2CD VOX 7 984-2
Durée : 1 h 28' 47
5Y Diap. n° 456
« Rosalyn Tureck n'est pas une doctrinaire : ses recherches l'ont amenée à se pencher sur les questions de phrasé, de toucher, de dynamique et de couleur afin de développer une nouvelle technique pour jouer Bach au piano. Elle nous révèle donc ici son style particulier fait de clarté et de précision dans l'articulation et la mise en valeur la plus subtile du contrepoint. Tout rigooureux qu'il soit, son Bach progresse avec une vrai liberté d'allure en dépit d'un apparent parti pris de lenteur [...] mais on se laissera vite prendre par la grande autorité de cette interprète à la personnalité affirmée qui nous livre la partition dans toute sa splendide nudité. » (Adélaïde de Place, Diapason n° 456)
Tureck [5], ø Stamford, Connecticut, 1988
- VAI Audio VAIA 1029 [Albany Records "Bach and Turek at home" TROY-007/010
(p 1988) - LP]
Durée : 74'46
9/8 Rép. n° 75 / 5Y Diap. n° 415 / Penguin Guide Rosette (1991
& 1994)
Selon www.a30a.com, la date serait antérieure : entre 1979 et 1984.
« Il ne faut pas s'attendre à un choc spectaculaire, comme jadis Gould, Rosalyn Tureck s'attache à restituer très minucieusement la polyphonie du texte, mais sans pe partie pris gouldien d'impersonalité, car elle sait aussi rendre chaque variation étonnamment vivante par de très subtils jeux de couleurs. Les variations sont individualisées, contrastées, ce qui maintient constamment l'intérêt, sans frôler la sentimentalité : on peut éviter la froideur et rendre la musique vivante sans emphase. Parfois cependant, ont peut regretter certaines baisses de tension (Var. 4, 10) peut-être dues à des tempos plus modérés que ceux auxquels nous sommes habitués. Cela affecte à peine la qualité de l'ensemble, d'autant moins que toute la deuxième partie (à partir de la variation 16) est passionnante de vie et mène avec une logique, quasi narrative jusqu'au Quodlibet et au retour de l'Aria. C'est aussi a ce sens du trajet que l'on reconnaît les grands interprètes des Goldberg. » (Jacques Bonnaure, Répertoire n° 75)
Tureck [6], ø
juin 1995 - VAI Audio VAIA-1142-2 / VAI Video 69220 (VHS) [Vidéo]
Durée : 1 h 32'38
Tureck [7], ø
Hambourg, Friedrich-Ebert-Halle, mars 1998 - DG 459 599-2
Durée : 1 h 31' 10
5Y Diap. n° 458 / Choc Monde / 4f TRM
« A quatre-vingt-quatre ans, Rosalyn Tureck revient aux périlleuses Variations Goldberg qui l'ont accompagnée durant toute sa carrière. [...] On croirait presque son piano dépourvu de pédale tant est pure la sonorité et clair le dessin des phrases. On pourra regretter quelques accents heurtés ou lourds, résultat probable d'une trop grande volonté de précision (Var. 5, 16 et 17 par exemple), mais ne chicanons pas, car la réalisation, toute rigoureuse qu'elle soit, n'en est pas moins très belle dans sa simplicité et son dépouillement. A recommandé tout de même avant tout à ceux qui aiment un Bach austère. » (Adélaïde de Place, Diapason n° 458)
Varsano, ø 1980
- CBS 79 231 (+ Variations Diabelli) [LP]
Durée : 1 h 05'48
1Y Diap. n° 255
« Fallait-il pour traduire l'intemporalité de Bach, ce jeu glacé, au toucher systématique, qui confond force et sécheresse ? Ces pages demandent une virtuosité infaillible que Daniel Barsano possède de toute évidence, mais aussi une invention de tous les instants, qui donne la vie (là même est l'esprit de la variation) : pourquoi avoir, aussi systématiquement, vidé l'ornementation de toute intention expressive ? Non seulement, elle ne sert à rien ici, mais la sensation de calcul qu'elle dégage, contribue à figer encore plus la musique. Quant à avoir transformé toutes les variations canoniques en mélodies accompagnées [...], outre le fait que ce procédé ne met jamais en évidence le caractère proprement canonique des pièces, c'est nier [...] les possibilités polyphoniques du piano. Non Bach n'est pas là [...]. » (Jean-Michel Dieuaide, Diapason n° 255 - novembre 1980)
V
Vieru, Andrei, ø
1998 - HM HMC 901 666 (+ Bach/Vieru, 14 canons)
Durée :
5Y Diap. n° 454
« Andrei Vieru va à l'essentiel dans les Variations Goldberg, qu'il joue sans aucune reprise. L'oeuvre respire parfois (Var. 1, 2) toujours dans une rigoureuse simplicité de ton et un dépouillement extrême ([...] Var. 15) que ne vient entacher aucun accent artificiel (Var. 13). La précision du jeu donne un caractère à chaque variation : quel contraste entre le délicieux passe-pied de la Var. 19, apparamment sans prétention, et les traits de toccata de la Var. 20, ou entre le tempo exeptionnellement lent et comme désincarné de la Var. 25, assumé avec une ferveur poignante, et la fougue de la Var. 26. Quelle qualité d'âme dans cette vingt-cinquième variation ! [...] Malgré quelques réserves de détail, comme une assise sonore un peu robuste parfois, Vieru nous propose là une vision hautement personnelle [...].» (Adélaïde de Place, Diapason n° 454)
W
Weissenberg, Alexis [1] ø 1967 - Emi [C 165-11 644/45 - LP]
Weissenberg, Alexis
[2] ø 1981 - Emi [C 167-73 091 - LP]
3Y Diap. n° 271 (cf. Diap. n° 478 : 1967 mieux)
Y
Yudina, Maria, ø
Concert, 1968 - BMG / Philips GP vol. n° 99
Durée : 71'10
« On ne peut imaginer antidote plus radical au mausolée de marbre dressé par Arrau que la foudre de Maria Yudina. La pianiste russe crie sa liberté à chaque note, gifle, caresse puis griffe le clavier, change de direction sans prévenir, sans autre légitimité que son charisme. Mal assurée techniquement (enregistrement trop tardif, en direct), cette subjectivité furieuse, peut agacer au plus haut point ou transporter. » (Gaëtan Naulleau, Diapason n° 466 p. 45)
Z
Zhu, Xiao-Mei, ø
Paris, 1990 - Mandala MAN 4 950 [Icare / Avacca]
Durée : 61' 20
8/9 Rép. n° 32 & 128 / 5Y Diap. n° 464 / 4* Monde n°
182
« Zhu Xiao-Mei [...] fait d'emblée dresser l'oreille. Il est clair qu'elle a quelque chose à dire sur les Goldberg. Elle [...] aborde les Variations avec beaucoup de ressources et d'imagination, mais sa lecture est plus aboutie [que celle de B. Kawalla]. La sonorité est superbe, la polyphonie très claire [...]. Le jeu reste expressif (superbe Va. 15) mais sans timidité, sans académisme. On perçoit sans cesse une puissante force intérieur, une pulsion vitale qui se manifeste à des points clés de l'oeuvre (Ouverture à la Française, Quodlibet). Avec cela, jamais une lourdeur. C'est un Bach aux semelles de vent. [...] Intelligence, plaisir et émotion garantis. » (Jacques Bonnaure, Répertoire n° 32)
« Zhu Xiao-Mei convainc par sa sérénité, elle impose avec humilité et son infini délicatesse une concpetion très profonde : « une main d'acier dans un gant de velours ». [...] La probité et la poésie de Zhu Xiao-Mei forment un pendant idéal à la limpidite évidence de Dershavina.» (Répertoire n° 128)
« [C'est] dans la paix et la sérénité que [Zhu, Xiao-Mei] aborde les Goldberg [...]. Avec un sens du chant déjà affirmé dans la belle Aria [... et] que l'on retrouve dès la première variation et dans bien d'autres (Var. 7, 15, 21 ou 25). La sobriété de son jeu et la limpidité de son toucher, avec une main gauche toujours présente et prompte à tisser sa propre mélodie, exploite les possibilités de couleurs offertes par le piano, sans jamais à imiter le clavecin. On passera vite sur une fugitive dureté dans l'attaque des Variations 12 et 29 [...] n'entachant pas l'ensemble de la réalisation [...], sensible et intelligente. » (Adélaïde de Place, Diapason n° 464)
« Ses appuis la situent à l'extrémité du souffle, l'articulation des ornements dans le da capo est juste prononcée : l'Aria parle à voix basse. Le ton s'élève sur la fin, mais la tendresse l'emporte. On entend la première Variations : la voici souveraine, binaire comme il faut, la main gauche dialoguant sans ostentation. La deuxième Variation est trop sage (pourquoi la pianiste ne joue-t-elle pas sur les oppositions de registres ?) mais la main gauche est magnifique d'équilibre. Dans la troisième Variations, pourquoi ne cherche-t-elle pas plus à séduire ? La quatrième Variations : c'est Boileau en chaire, l'éloquence et la sagesse, l'évidence de la phrase. La cinquième Variation : belle pulsation, un peu trop de poids encore [...]. Dans la sixième Variations il manque l'abandon. La septième Variation est un duo qui tombe pile, les ornements ne pépient pas telles des péruches. La huitième Variation est une vigoureuse chevauchée ou Zhu Xiao-Mei ne se pose pas en commentateur sportif mais cherche la clarté du contrepoint. La pianiste fait fi des élégance de la neuvième Variation. Claire et affirmée sonne la dixième Variation. Malgré de belles notes pointées, l'ensemble est trop sage. Même remarque pour les onzième et douzième Variations. La treizième est toute d'intimité, d'intelligence. On entend la quatorzième. Elle est volubile mais manque encore de panache, de gloire. Les cinq Variations suivantes, bien caractérisées, sont jouées avec trop de sagesse. Heureusement, voici la vingtième : exubérance, croisements, fantaisie, plaisir. La vingt et unième Variation, nostalgique, dramatique, est une réussite. Les demi-teintes du début ne laissent pas présager l'affirmation sonore de la fin de la vingt-deuxième Variations. Décidément, il y a là un art qui rappelle celui de Kempff. La vingt-troisième est désarticulée mais toujours maîtrisée. Dans les deux Variations suivantes, les yeux sont fermés. Demi-teintes, retenue, tranquilité, mélancolie. Comme si toute cette cathédrale n'était construite que pour le plaisir des dernières Variations. les voici donc dans toute leur plénitude. Zhu Xiao-Mei ne cherche pas plus ici qu'ailleurs l'originalité : elle construit, et ce dernier ensemble se tient comme la clé de voute de l'édifice. » (Olivier Bernager, Monde de la Musique n° 182)
A lire aussi en anglais de Bradley Lehman (copie).
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