Mise à jour : 17 décembre 2005
(Clavier-Übung IV)
Z
Zhu, Xiao-Mei, ø
Paris, 1990 - Mandala MAN 4 950 [Icare / Avacca]
Durée : 61' 20
8/9 Rép. n° 32 & 128 / 5Y Diap. n° 464 / 4* Monde n°
182
« Zhu Xiao-Mei [...] fait d'emblée dresser l'oreille. Il est clair qu'elle a quelque chose à dire sur les Goldberg. Elle [...] aborde les Variations avec beaucoup de ressources et d'imagination, mais sa lecture est plus aboutie [que celle de B. Kawalla]. La sonorité est superbe, la polyphonie très claire [...]. Le jeu reste expressif (superbe Va. 15) mais sans timidité, sans académisme. On perçoit sans cesse une puissante force intérieur, une pulsion vitale qui se manifeste à des points clés de l'oeuvre (Ouverture à la Française, Quodlibet). Avec cela, jamais une lourdeur. C'est un Bach aux semelles de vent. [...] Intelligence, plaisir et émotion garantis. » (Jacques Bonnaure, Répertoire n° 32)
« Zhu Xiao-Mei convainc par sa sérénité, elle impose avec humilité et son infini délicatesse une concpetion très profonde : « une main d'acier dans un gant de velours ». [...] La probité et la poésie de Zhu Xiao-Mei forment un pendant idéal à la limpidite évidence de Dershavina.» (Répertoire n° 128)
« [C'est] dans la paix et la sérénité que [Zhu, Xiao-Mei] aborde les Goldberg [...]. Avec un sens du chant déjà affirmé dans la belle Aria [... et] que l'on retrouve dès la première variation et dans bien d'autres (Var. 7, 15, 21 ou 25). La sobriété de son jeu et la limpidité de son toucher, avec une main gauche toujours présente et prompte à tisser sa propre mélodie, exploite les possibilités de couleurs offertes par le piano, sans jamais à imiter le clavecin. On passera vite sur une fugitive dureté dans l'attaque des Variations 12 et 29 [...] n'entachant pas l'ensemble de la réalisation [...], sensible et intelligente. » (Adélaïde de Place, Diapason n° 464)
« Ses appuis la situent à l'extrémité du souffle, l'articulation des ornements dans le da capo est juste prononcée : l'Aria parle à voix basse. Le ton s'élève sur la fin, mais la tendresse l'emporte. On entend la première Variations : la voici souveraine, binaire comme il faut, la main gauche dialoguant sans ostentation. La deuxième Variation est trop sage (pourquoi la pianiste ne joue-t-elle pas sur les oppositions de registres ?) mais la main gauche est magnifique d'équilibre. Dans la troisième Variations, pourquoi ne cherche-t-elle pas plus à séduire ? La quatrième Variations : c'est Boileau en chaire, l'éloquence et la sagesse, l'évidence de la phrase. La cinquième Variation : belle pulsation, un peu trop de poids encore [...]. Dans la sixième Variations il manque l'abandon. La septième Variation est un duo qui tombe pile, les ornements ne pépient pas telles des péruches. La huitième Variation est une vigoureuse chevauchée ou Zhu Xiao-Mei ne se pose pas en commentateur sportif mais cherche la clarté du contrepoint. La pianiste fait fi des élégance de la neuvième Variation. Claire et affirmée sonne la dixième Variation. Malgré de belles notes pointées, l'ensemble est trop sage. Même remarque pour les onzième et douzième Variations. La treizième est toute d'intimité, d'intelligence. On entend la quatorzième. Elle est volubile mais manque encore de panache, de gloire. Les cinq Variations suivantes, bien caractérisées, sont jouées avec trop de sagesse. Heureusement, voici la vingtième : exubérance, croisements, fantaisie, plaisir. La vingt et unième Variation, nostalgique, dramatique, est une réussite. Les demi-teintes du début ne laissent pas présager l'affirmation sonore de la fin de la vingt-deuxième Variations. Décidément, il y a là un art qui rappelle celui de Kempff. La vingt-troisième est désarticulée mais toujours maîtrisée. Dans les deux Variations suivantes, les yeux sont fermés. Demi-teintes, retenue, tranquilité, mélancolie. Comme si toute cette cathédrale n'était construite que pour le plaisir des dernières Variations. les voici donc dans toute leur plénitude. Zhu Xiao-Mei ne cherche pas plus ici qu'ailleurs l'originalité : elle construit, et ce dernier ensemble se tient comme la clé de voute de l'édifice. » (Olivier Bernager, Monde de la Musique n° 182)
A lire aussi en anglais de Bradley Lehman (copie).
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