Mise à jour : 13 septembre 2009

Discographie Brahms
Quatrième Symphonie



« Il fut le premier qui - sans se tourner cependant vers le passé - compris clairement que d'avoir pour but, en musique, un progrès éternel, n'était qu'une illusion (comme d'ailleurs dans toute forme d'art). C'est une idée qui ces derniers temps, commence de nouveau à pénétrer dans la conscience générale. La situation de Brahms et ses idées anticipent ainsi sur la situation et les idées d'aujourd'hui. Et, quoiqu'on fasse, il a, quant à lui, montré qu'il existait d'autre mission que d'élargir à l'infini le matériau musical - que le nouveau et l'inconnu pouvait sortir de l'apparemment connu, que le fait aussi de regarder autour de soi pour tenter un nouveau labourage de la terre connue, peut être un travail pour l'avenir et, de ce fait, la tâche du moment présent.» W. Furtwängler, Johannes Brahms. 1931.


A

Abbado [1], ø 1973 LSO (+ Variations Haydn) - DG
Rép. n° 15 / 2d Compact n° 44

« La version Claudio Abbado malgré l'intérêt de son prix budget, est elle aussi, « totalement à côté de la plaque ». L'Orchestre Symphonique de Londres est froid et poli. Abbado manque d'urgence. L'Andante s'assoupit tristement et la Passacaille finale est un exercice de routine extérieur. » (Jean-Marie Brohm, Répertoire n° 22)

« En 1973, pour fêter glorieusement ses quarante ans, Abbado avait enregistré une intégrale - fort discutée à l'époque ! - des symphonies de Brahms, avec un orchestre nouveau pour chaque oeuvre. La Quatrième n'avait pas été distribuée en France : ce n'était peut-être pas plus mal, car elle est fort décevante [...]. En fait elle ne peut que desservir le grand chef. Car je me demande s'il consentirait aujourd'hui à publier cette pâle figure de la n°4, défigurée par un Allegro initial ampâté et inutilement raffiné, par un Andante moderato tournant à l'adagio (il faut le London Symphony Orchestra pour soutenir presque sans bavures ce tempo trop lent !), par un Allegro n'atteignant jamais le « giocoso » demandé par l'auteur et un Finale haché et plus « wagnérien » que « brahmsien »... » (Jean Gallois, Compact n° 44)

Abbado [2], ø septembre 1991 (Intégrale + Variations Haydn) - OP. Berlin - DG 435 683-2 / 435 349 (4e seule)
Durée : I. 13'05 - II. 12'10 - III. 6'25 - IV. 10'00 (sous réserve) = 41'45
4 Classica n° 33

Abendroth [1], O. Gewandhaus Leipzig - ?

Abendroth [2], ø Londres, Queen's Hall, 27 mars 1927 LSO - Tahra TAH 145-146 & TAH 102 [HMV - 78t]
Durée : 40'59
5Y Diap. n° 398

« La 4e [de Brahms] illustre bien la nature éminemment subjective du chef, avec ses voltes-face expressives constantes : qui oserait aujourd'hui un tel abîme entre l'énergie dévorante de l'Allegro giocoso et l'effet de masse voulu, presque statique du Finale [...] ? » (Rémy Louis, Diapason n° 398 p. 195 - novembre 1993)

Abendroth [3], ø radio, 15 février 1950 SO. MDR (+ Beethoven, 4e Schumann...) - Music & Arts CD-1065
Durée : 40'14

Abendroth [4], ø 1951 Leipzig RSO - Lys / Arleccino ARL 107

Abendroth [5], ø Leipzig, 8 décembre 1954 Leipzig RSO - Berlin Classics / Schallplatten

Abravanel, ø ? OS. Utah - Vanguard

Ansermet, ø 1963 O. Suisse Romande - Decca/London 961 820

Asahina [1], ø 1979/80 ? OP. Osaka - Victor

Asahina [2], ø 1990/92 ? New Japan PO. - Fontec FOCD 9035-8

Asahina [3], ø 28 mai 1995 OP. Osaka - Canyon

Ashkenazy [1], ø 12 juin 1992 O. Cleveland - Decca 436 853-2
3/8 Rép. n° 74

« Si les trois premières symphonies de Brahms, notées 6 en moyenne, faisaient bonne figure, ce dernier volume est très nettement en retrait. Rarement on a entendu un chef aussi perdu dans la 4e. On dirait qu'il se demande en dirigeant par quel bout prendre l'oeuvre ! Ainsi, bien des rapports de tempos sont incohérents ou déliquescents (deux premières minutes et construction du Finale), le Scherzo réussissant carrément [à] sombrer dans l'anecdotique. [...] Désespérant. » (Ch. Huss, Répertoire n° 74)

Ashkenazy [2], ø Concert Berlin, 3 mars 1999 Deutsches SO. Berlin - L. Sonde Edition

d'Avalos, ø juillet 1990 Philharmonia O. - ASV

B

Bachmann, ø c. 1990 RPO - Antes (intégrale + Ouvertures & Variations Haydn)

Barbirolli [1], ø 1965 Halle O. - Emi

Barbirolli [2], ø 4-18 décembre 1967 Philharmonique de Vienne - Emi (intégrale) / Royal Classics

Barenboim, ø 1993 OS. Chicago - Erato/Warner 4509-94817-2 / 95194 (4e seule) / Teldec 8573 82129-2
Durée : 40'22
Son : L. Rock
4/7 Rép. n° 71 & 138 p. 56

« Barenboim, qui n'avait jamais enregistré ces oeuvres auparavant, demeure bien sûr un grand musicien. Nous le tenons même pour l'un des pianistes majeurs de l'après-guerre et l'un des tout meilleurs chanbristes du siècle. Mais nous ne demandons qu'à déceler un jour chez cet excellent technicien de l'orchestre le charisme de ses modèles avoués (Furtwängler) ou implicites (Klemperer). Plus grave, l'extrème largeur des tempos ne s'accompagne pas, hélas !, de la tension du lyrisme éperdu, ni de l'acuité polyphonique qui équilibrerait l'ensemble. La pâte sonore semble toujours trop grace, l'éclairage trop sombre, la rythmique trop lourde, les articulations trop épaissement négociées, les phrasés trop prosaïques [...]. Jamais le subtil jeu de tension détente inhérent à l'écriture brahmsienne n'est mis en oeuvre, et la personnalité de cette musique s'en trouve singulièrement amoindrie. » (Gérard Belvire, Répertoire n° 71)

Barshai, ø ? OS Radio Cologne - Laurel

van Beinum, ø 1-3 mai 1958 Concertgebouw - Philips

Belohlavek, ø 1987 OP. Tchèque (+ 3e) - Supraphon 1991-2
Durée : 41'17

Benzi, ø juin 1984 O. Bordeaux-Aquitaine - Forlane [UM 6528 - LP] / Pony
Durée : 43'41
2Y Diap. n° 304

« Dans une oeuvre comme celle-ci, la concurrence est rude [...], les très bonnes versions abondent. Celle-ci n'est sans doute que bonne. La raison principale est une certaine molesse. Si la distinction des plans sonores est bien ménagée au début de l'Andante moderato (énoncé simple du cor, reprise pianissimo par les cordes), l'épisode médian manque de vie. L'Allegro giocoso n'échappe pas à la pesanteur. La plus grande déception vient de la chaconne finale, qui appelle probablement un orchestre plus délié, un rapport plus subtil entre les soli de sinstruments à vent et une masse orchestrale qui, là encore paraît un peu engluée. » (Pierre Brunel, Diapason n° 304 - avril 1985)

Bergel, ø 2002 OP. Transylvanie - Budapest Music Center Records BMC CD 067 (Intégrale)
5 Rép. n° 164

Berglund, ø Concert, 2000 O. Chambre d'Europe (Intégrale) - Ondine ODE 990 -2
8 Rép. n° 150 / 2 Classica n° 36

« Berglund livre une intégrale de Brahms qui suscite [...] quelques interrogations, liées avant tout à sa conception de l'orchestre de Brahms - on aurait aimé que le chef s'exprime à ce sujet. En effet la pâte sonore de ce répertoire change radicalement lorsque l'on fait appel à dix ou douze premiers violons au lieu de dix-huit, ou à quatre contrebasses au lieu de huit, comme c'est le cas ici. L'intonation, le phrasé de l'oeuvre en sont totalement modifiés. Dans un premier temps, le risque est d'entendre des cordes « forcées » qui tentent de compenser l'absence de son, de l'autre unetransparence qui n'est plus une qualité mais une contrainte face à la nécessaire puissance de l'orchestre de Brahms [...]. » (Stéphane Friédérich, Classica n° 36 - octobre 2001)

Un commentaire en anglais de D. Hurwitz www.classicstoday.com

Bernstein [1], ø 1953 P. New York - MCA

Bernstein [2], ø 9 octobre 1962 P. New York - Sony 61 846 [Columbia MS 6479 - LP]
Durée : 41'21

Bernstein [3], ø Concert Vienne, Musikverien, octobre 1981 Philharmonique de Vienne - DG 410 084-2 / 445 508-2 (+ Ouverture Tragique) / 415 570-2 (intégrale) [2741 023 - LP] [Vidéo Unitel non publiée]
I. 13'17 - II. 12'41 - III. 6'12 - IV. 11'35 = 44'12
Rép. n° 7 / 4Y Diap. n° 288

« Ce qui ressort de ces disques, avant le respect des partitions et du style, c'est l'élan et la vie qu[e Leonard Bernstein] sait insuffler. Il tente par tous les moyens de communiquer sa passion pour Brahms avec un besoin de montrer, de souligner. Ceci le conduit à ne négliger aucun effet ni aucune intention. Il ralentit les mouvements lents, prend son temps pour souligner le lyrisme de maints passages [...]. Il précipite certains mouvements rapides (Allegro giocoso de la Quatrième) [...]. Il est ainsi amené à sacrifier la construction ; les derniers mouvements des Première et Quatrième Symphonies s'en ressentent. Bernstein ne renonce pas non plus à ses effets habituels : timbales bruyantes, grands éclats de cuivres. Bref, une version plus sentie que vraiment construite. Cependant, on est pris par cette vision, malgré ses défauts. Elle réserve dans le pur jeu des sonorités instrumentales et dans l'enthousiasme irrésistible de son chef des moments superbes. » (Antoine Béal, Diapason n° 288 p. 62 - novembre 1983)

Bernstein [4], ø 1988 Philharmonique de Vienne - First Classics FC 107

Blomstedt, ø avril 1996 O. Gewandhaus Leipzig - Decca 455 510-2
6 Rép. n° 119 / 4 Classica n° 6
I. 13'00 - II. 11'40 - III. 6'15 - IV. 10'20 (sous réserve)

« La beauté des instrumentistes (cf. clarinette, percussion), permet à l'orchestre de sortir de l'anonymat, mais, comme celui de Sawallisch, le Brahms de Blomstedt, en moins ennuyeux heureusement, est une exprérience pour fervents. Pourtant il garde la tête froide avec pour seul but et précepte la graduation dramatique interne des mouvements. Corollaire : des débuts de sections frisant la banalité (I et IV notamment). Tout cela est conduit et pensé, mais ne nous invite pas, ne nous happe pas. » (Ch. Huss, Répertoire n° 119)

« [Herbert] Blomstedt, pour son premier enregistrement avec l'orchestre dont il a récemment pris la direction musicale [...] nous propose une relecture passionnante de cet opus. La fluidité de sa direction séduit, au point de donner l'impression d'un jaillissment venu de nulle part. Aucune dureté n'apparaît, mais la claire mélodie comme suspendue, il faut un immence métier pour préserver cette précision du discours, cette séductiondu mouvement permanent. Calculée jusque dans ses moindres respirations, cette version devient l'antithèse d'une certaine tradition germanique, celle de Karajan, soucieux de la permanence du legato. Certain jugeront l'oeuvre comme manquant d'affirmation rythmique, mais le chant n'est jamais rompu, privilégiant les interventions solistes dont l'entrée sublime du cor et des bois de l'Andante. » Stéphane Friédérich, Classica n° 6)

Böhm [1], ø 1939 Staatskapelle Dresde - Emi / Dutton CDEA 5006 / Lys 406 / Zyx PD 5022-2 / Iron Needle 1387
Durées : I. 12'28 - II. 11'46 - III. 5'56 - IV. 10'16 = 40'33
Rép. n° 121 & 119 p. 102 / 5Y Diap. n° 459

« La 4e de Brahms (à Dresde en 1939) [est] assez décevante [...], par son manque de cantabile et de naturel (Finale). » (Répertoire n° 121)

« La 4e de Dresde se distingue par sa violence rythmique, ses accents marqués, ses phrasés drus, ses couleurs très franches et d'ailleurs non moins exceptionnelles. Sa tension péremptoire enflamme, avec un relief saisisant, un orchestre aussi agile que dense (Böhm, en 1939, est le patron de Dresde depuis six ans, et l'osmose est totale), et happe irrésistiblement l'auditeur. Le texte de pochette de Jean-Charles Hoffelé y entend quelque chose de Reiner. On pourrait aussi évoquer Busch, Toscanini. Mais cette noirceur presque menaçante reste quelque chose d'assez unique, en total contraste avec la version viennoise de 1975. [...] Le repicage Dutton « Essential Archive » CDEA de la 4e de Brahms est supérieur [à celui de Lys]. » (Rémy Louis, Diapason n° 459)

Böhm [2], ø 14-15 octoebre 1965 OS. Radio Berlin - King Seven Seas

Böhm [3], ø Concert Salzbourg, 18 août 1968 Philharmonique de Vienne - Pompadour SH 1011

Böhm [4], ø Vienne, Musikverein, mai 1975 Philharmonique de Vienne - DG "Collector Edition" 471 443-2 / 469 580-2 (Intégrale) [2530 894 / 2711 017 / 2740 154 (Intégrale) - LP]
Diap. n° 209 / 4* Monde n° 275

« L'option interprétative de Boehm se révèle empreinte d'un souci de clarté de lecture, et d'un profond lyrisme. Le grand chef viennois fait travailler son orchestre par plans, et, à l'opposé d'un Karajan qui faisait, « glisser » son orchestre dans une pâte sonore unie et mouvante, la mise en place des intruments se rappocherait plus de celle d'un Klemperer, solidement architecturée, et sans concession qui lui conférait un caractère noble et implacable. Ce qui semble manquer à cette interprétation, c'est une énergie dynamique qui seule peut donner son appui à l'équilibre entre cette tendresse et cette calme puissance qui font le génie de Brahms, et sans lequel sensibilité devient sensiblerie et caractère « abyssal » devient pesant ennui. Le cordes, animées d'un constant vibrato ne rendent pas toujours fidèlement compte à cette « nature d'homme du nord, alliant une virilité taciturne à une sensibilité excessive », qui caractérise le musicien hambourgeois selon Furtwängler. Nous restons pour notre part fidèle à [l'] école allemande : Abendroth, Jochum, Keilberth... et surtout l'irremplaçable Furtwängler [...]. » (Georges Zeisel, Diapason n° 209 - septembre 1976)

« Le travail thématique et la polyphonie la plus subtile se marient avec une douceur translucide dans une Quatrième Symphonie suprêmement contrôlée. Cette lecture à la fois légère et puissante, tissée d'une seule trame se refuse aux effets et se meut dans un climat expressif trop restreint, mais son intelligence narrative ne justifie qu'à moitié un parti pris de fluidité qui laissera perplexes les partisans d'une Quatrième plus engagée. » (Patrick Szersnovicz, Monde de la Musique n° 275 p. 78 - avril 2003)

Böhm [5], ø Concert Salzbourg, Musikverein, 23 août 1978 Philharmonique de Vienne - ?

Boult, ø années 50 ? Philharmonic Promenade O. - Disky HR 705412 3CD (Intégrale) [Westminster XWN 4404 - 4 LP]

Boult, ø 1972 London P. - Emi (+ Rhapsodie Contralto) / Disky [ASD 2901 - LP]
Durées : I. 12'29 - II. 9'56 - III. 6'24 - IV. 10'13

Busch, ø 15 octobre 1950 OS. de Vienne - Arlecchino [Relief RL 833 - LP]

C

Celibidache [1], ø Concert radio, Berlin, 18 novembre 1945 Orchestre Philharmonique de Berlin - Tahra "The Young Celibidache" TAH 376-377 et TAH 271 (+ Ouv. Leonore III)
Durée : 41'44
8/4 Rép. n° 106

« La Symphonie n° 4 de Brahms frappe également par son côté haletant, avec ses variations incessantes de tempos, moins nettes toutefois que chez Mengelberg avec le concertgebouw (live 1938, Teldec) , ses embardées passionnelles, la spontanéité ondoyante de son legato, la densité impérieuse de son flux. Il manque à mon goût une certaine dimension trangique à cette interprétation altière et féline, qui ressemble assez à celle de Sabata avec le même orchestre de Berlin (1939, DG "Dokumente"). Furtwängler avec la Philharmonie de Berlin (live, 1948, Emi "Références") ou avec la Philharmonie de Vienne (live, 1950, Nuova Era) va là beaucoup plus loin dans la gravité métaphysique. Question d'école sans doute... Il reste que nous tenons là un document de première importance, très bien restitué, qu'aucun collectionneur ne voudra manquer. » (Jean-Marie Brohm, Répertoire n° 106)

Petit texte de présentation de l'éditeur rendant compte des circontances historiques et du contenu du coffret www.tahra.com

Celibidache [2], ø radio 21 novembre 1945 Orchestre Philharmonique de Berlin - 1945 M&A CD-1079 / Myto [Archives Deutsches Rundfunk]
Durée : 41'26

Celibidache [3], ø Concert Hambourg, 1951 O. NWDR - Tahra TAH 493-494
Rép. n° 169

Celibidache [4], ø Concert septembre 1958 SRSO - Green Hill

Celibidache [5], ø Concert Milan, 23 mars 1959 OS. RAI Milan - Fonit Cetra 7001815-HOM
Durée : I. 12'23 - II. 12'34 - III. 6'17 - IV. 10'23

Celibidache [6], ø Concert 24 avril 1959 - OS. RAI Milan - Europa Musica

Celibidache [7], ø Concert janvier 1966 BSK - Audior

Celibidache [8], ø Concert années 70 OS. Radio Stuttgart - Audior

Celibidache [9], ø Concert 23 mars 1974 OS. Radio Stuttgart - DG 459 635-2 (Intégrale)
4 Rép. n° 123 / Diap. d'or n° 458

« Il faut commencer par dire la faible qualité de l'orchestre de Stuttgart, qui fait d'embler chuter la note de ces disque d'un point. Celibidache avait beau s'être fait une spécialitéde la réanimation miraculeuse d'ensembles dans le coma, sa science de la matière orchestrale ne peut rien contre des cordes graves à l'intonation parfois approximative, des violons dépassés par les coups d'archet exigés, des cuivres peu brillant et des bois aux attaques trop souvent laides. [...] Dans la 4e Symphonie, la pulsation est si présente, les jeux avec la puissance du rythme si manifeste, que Celibidache y est comme cadré par l'écriture de Brahms, là où un Klemperer a su toutefois transformer cette contrainte en force. Les envols y sont donc moins aisés, ou alors plus provoqués. Il s'y déploie donc, nonobstant un nombre assez impressionnant de « pains » et d'entrée imprécises, une sorte de plénitude sereine du son imposant une vision assez abstraite, très dessinée, que supporte cette symphonie très construite. Le calme avant la réexposition du premier mouvement, l'énergie qu'on dirait inépuisable de la coda (même si, là encore, une tricherie sur le tempo dans les dernières mesure prête à sourire) sont des monuments inoubliable, mais ce sont des moments. On ne s'ennuie pas dans le mouvement lent, plus succession de tableaux que jamais (je fais chanter mes violoncelles, j'organise à la perfection mes crescendo, mes pianissimo restent vivants), mais on a du mal à percevoir une cohérence, une émotion générale qui relierait ces épisodes. Le scherzo est plus bruyant que joyeux (mais là, l'orchestre est vraiment prosaïque), et le finale ne prend pas le temps de s'épanouir : dès la première variation, emmenée par des violons déjà parfaitement déchirés, toute l'énergie semble gaspillée, et il faudra la variation à la flûte solo, avec ambiance désolée qui pourrait rappeler un passage équivalent dans le final de la 10e de Mahler, pour que l'orchestre regroupe ses forces. » (Eric Taver, Répertoire n° 123)

Eric Taver est aussi l'auteur d'un autre article publié sur Culture Kiosque.

« Les 1re et 4e Symphonies méritent un, deux, cinq Diapason d'or chacune. Mais il n'en est pas une qui ne fascine, pas une qui ne réserve des moments magiques. L'Orchestre de la SWR est transfiguré en un ensemble concentré, dultile, soyeux, nonobstant quelques limites instrumentales (flûte) ou coloristique. Le style de Celibidache, ensuite, caractérisé par le sens absolu de la ligne et de la conduite de la phrase convient particulièrement à Brahms. Ce lyrisme infini, cet épanouissement, ce perpétuel voyage entre expansion et résolution (ou réduction), personne peut-être ne les maîtrise, ne les cherche, à ce degré inouï. Tout aussi admirable sont la maîtrise des proportions, le contrôle d'une texture orchestrale d'une finesse exemplaire, jamais dépassée ou pervertie par sa propre masse [...]. Son Brahms est bien des plus profonds et achevés apparus depuis de longues années, cela ne fait aucun doute. » (Rémy Louis, Diapason n° 458)

Celibidache [10], ø Concert 1974 OS. Radio Stuttgart - Arlecchino

Celibidache [11], ø Concert 1974 OS. Radio Stuttgart - Artists

Celibidache [12], ø Concert 1982 OS. Radio Stuttgart - Audior

Celibidache [13], ø Concert années 80 MPO - Audior

Celibidache [14], ø Concert 16 mars 1985 ? - Emi

Celibidache [15], ø Concert 12 octobre 1990 Gewandhaus Leipzig - Music Circle

Chailly, ø 1990 O. Concertgebouw - Decca 433 151-2 (+ 5 Pièces op. 16, Schoenberg)
3Y Diap. n° 383

« Le cycle Brahms de Chailly [...] ne séduit décidément pas. [...] La beauté de l'orchestre sert une vraie élégance de phrasé, mais la douceur qui en résulte a pour contrepartie un manque de souffle, de projection, voire de contrastes expressifs. L'Allegro non troppo paraît ainsi un peu timoré, notamment sa péroraison finale. L'Andante moderato confirme cette discrétion quelque peu désabusée, ou distante, quand bien même les timbres du Concertgebouw suffiraient à établir une certaine éloquence. L'Allegro giocoso ne semble guère enivré, malgré la précision de l'articulation, mais c'est peut-être dans le dernier mouvement que l'absence de ce rythme puissant, souterrain [...] est la plus flagrante. [...] Globalement, Chailly est certes Allegro, mais guère energico et moins encore passionato. » (Remy Louis, Diapason n° 383 p. 120 - juin 1992)

D

Davis, ø 1989 OS.Radio Bavaroise - RCA RD 60383
Durée : 40'35
2Y Diap. n° 369 / 2d Compact n° 61

« Colin Davis manque de souffle, de grandeur. Sa vision au demeurant parfaitement classique, n'est ni lente, ni lourde : elle paraît simplement peu engagée. » (Rémy Louis, Diapason n° 369 p. 106 - mars 1991)

« Le troisième volet de cette intégrale s'avère une déception. Tout d'abord, un son un peu confus [...] estompe les solos et rend les voix intérieurs opaques. L'interprétation est consciencieuse mais terre-à-terre, la flamme romantique ne brillant que faiblement. Dans les deux derniers mouvements, une molesse trahit le drame inhérent, des tempos trop métronomiques ayant raison de la respiration de ces phrases si pleines d'émotion. Si le troisième mouvement est plus réussi, nous repprochons au quatrième une nouvelle baisse de tension, et ce n'est qu'avec la reprise du thème initial que cela se réveille un peu. Mais trop tard. Absents le tragique, l'intensité inexorable qui font de cette symphonie une des plus bouleversantes du répertoire. » (John Tyler Tuttle, Compact n° 61)

Dohnányi, ø mai 1987 O. Cleveland - Teldec 2292 44972-2 / 843678-2
Durée : 41'55
7 Rép. n° 118 / 4Y Diap. n° 333 / 4d Compact n° 46

« L'Orchestre de Cleveland sonne avec la même générosité qu'à l'époque où George Szell le dirigeait, réussissant à suggérer à la perfection le caractère à la fois automnal et crépusculaire, fougueux et passionné de la parition. Christoph von Dohnányi lui confère vigueur et ampleur et en dégage les lignes de force avec un souci égal des nuances : un poésie à la fois intime et grandiose. » (Jean Gallois, Compact n° 46)

« Le propos de Dohnányi semble être celui d'un chambrise dont la volonté première serait de faire entendre toutes les voix... peut-être au détriment d'une ampleur immédiate du discours. [...] Tout est d'une grande transparence (la légèreté des pizzicatos, la pureté des bois...). Les motifs aux cordes sont rendus avec un sens souverain de la progression dynamique, avec une simplicité et une élégance de phrasé très remarquable. » (Rémy Louis, Diapason n° 333 - décembre 1987)

Dorati, ø Londres, 11-13 juillet 1963 LSO - Mercury 434 380-2 (Intégrale)
9/8 Rép. n° 98 / 4Y Diap. n° 433

« Dorati ne s'embarasse ni de tradition sonore, ni de métaphysique : son Brahms avance, droit, conquérant, fabuleusement orchestrale (mais,dans cet exercice, beaucoup plus impliquant que Szell dans Schumann), avec une transparence et une réactivité exemplaire. [...] Certes, ce n'est pas à mettre entre toutes les oreilles, car « l'idiomatisme » n'est pas tout à fait de rigueur et certains moments ne respirent pas assez [...]. Mais il y a une « univers Dorati » qui happe irrémédiablement les amteurs (j'en suis !) de direction sanguines. [...] Si vous appréciez le punch et la poigne (on ne voit pas qui aujourd'hui, oserait ça...) vous ne serez pas déçu par ce Brahms marginal mais exaltant. » (Ch. Huss, répertoire n° 98)

« Antal Dorati a une concpetion cursive et impérieuse des symphonie de Brahms. Privilégiant la clarté de chaque pupitre au détriment de l'effet d'ensemble, il s'attache à illuminer la richesse des textures tout en imposant des phrasés anguleux. [...] Il emporte l'Orchestre Symphonique de Londres dans un tourbillon de sonorités indomptables, ponctuées de ruptures suffocantes. Peut-être peut-on d'ailleurs regretter qu'il ne laisse pas les musiciens suffisamment respirer [...]. Cette intégrale atypique séduit donc par sa fougue farouche, son urgence parfois cruelle et désespérée mais aussi par ses moments de grâce, lorsque Dorati accepte de s'épancher, d'oublier la révolte qu'il tend à insufler aux oeuvres. » (Katia Choquer, Diapason n° 433)

A lire en anglais un article sur www.classical.net

E

Eschenbach, ø Houston, 1993 OS. Houston - Virgin 7243 561 360-2 (Intégrale)
3/8 Rép. n° 101 / 2Y Diap. n° 436

« Il n'y a [...] pas d'encre à gaspiller pour l'intégrale [Christoph] Eschenbach, où seule la Première fait illusion. Par ailleurs, dans un climat atone, d'une récurrente mièvrerie, Eschenbach cherche à nous montrer qu'il a bien lu les partitions et que les partie de vents sont magnifiques. Cela nous vaut de coquette mignardises (au point d'oublier la ligne principale) auto satisfaites. Les Troisième et Quatrième s'effondrent à la première occasion (dans la 4e le soufflet ne monte même pas !) » (Ch. Huss, Répertoire n° 101)

« [Christoph Eschenbach] dirige chacune des oeuvres avec la même molesse dans les épisodes lyriques, la même apathie dans les attaques... A vrai dire l'étonnement est totalement absent de cette lecture prévisible qui ne procède que par manie interprétatives. Les Andante sont soporifiques car l'orchestre n'avance pas. Quant aux mouvements plus dramatiques, il sont surarticulés, ce qui conduit inévitablement à une lourdeur hors de propos. Les interventions solistes ([...] celle de la flûte dans l'allegro energico de la 4e) sont interminables, languisantes et mièvres. » (Katia Choquer, Diapason n° 436)

F

Fedseyev, ø septembre 1992 OS. Radio Moscou - Musica Classics

Fiedler, ø 1930 O. Opéra Berlin - Biddulph WHL 003-4 / Beulah 18 [Grammophon - 78t]
Durée : 41'34
6/2 Rép. n° 79

« Les historiens du disque seront intéressé par l'album [Biddulph] de Max Fiedler malheureusement inégal. Autant la 2e est active, subjective, passionnante par sa fermeté et la qualité de l'orchestre, autant la 4e est indéfendable, en raison d'un orchestre de l'Opéra de Berlin bien moins aguerri (violoncelles parfoisfaux, violons décousus), mais surtout par une optique interprétative faisant supporter l'expression par un yo-yo rythmique infernal. » (Ch. Huss, Répertoire n° 79)

Fischer-Dieskau, ø 1976 ? OP. Tchèque - Supraphon

« Dietrich Fischer-Dieskau [est] à la tête de la superbe Philharmonie tchèque. Cette version n'est pas sans rappeler les tics et les préciosités de l'admirable chanteur qu'il est. » (Jean-Marie Brohm, Répertoire n° 22)

Furtwängler [1], ø Concert Berlin, 21 juin 1942 OP. Berlin - Arkadia / Magic Talent CD 48059
Durée : I. 12'16 - II. 12'24 - III. 6'18 - IV. 9'21

Furtwängler [2], ø radio, Berlin, 12-15 décembre 1943 Orchestre Philharmonique de Berlin - Tahra 1034-39 / Lys (1995) LYS 048 / Music & Arts CD-804 & CD-4941 (intégrale + Concertos) / Grammofono 2000 AB 78594 (p) 1995 (dates inversées) [Société Wilhelm Furtwängler SWF 7102 - LP / SWF 8502 - CD]
Durée : I. 12'06 - II. 12'12 - III. 6'12 - IV. 9'12 = 40'07
9/3 Rép. n° 71 (Symphonies seules)

Furtwängler [3], ø Concert Dahlem, Gemeindehaus, 22 octobre 1948 Orchestre Philharmonique de Berlin - Tahra / Refrain DR 9100042 (avec date du 24 octobre) / Iron Needle 1421
Durée : 41'15

Furtwängler [4], ø Concert Berlin, Titania Palast, 24 octobre 1948 Orchestre Philharmonique de Berlin - Emi 565513-2 (Intégrale) / Emi CZS 252 3212 / As Disc AS 331/332 (+ Cto Violon Beethoven) / Virtuoso [Pathé FALP 544 - 78t - Pathé 153 53420-6 - LP]
Durée : I. 12'42 - II. 12'18 - III. 6'24 - IV. 9'43
10/4 Rép. n° 17 & 82 / Choc Monde n° 190

« L'interprétation reste extraordinaire et unique par son poids (l'entrée du dernier mouvement), sa tension (le développement de celui-ci) et cette sorte d'aboutissement d'une pensée et d'une réalisation (la densité du traitement de l'orchestre, les rubatos fabuleux...). » (Ch. Huss, Répertoire n° 17)

« On est surpris, tout au long du parcours, par la flexibilité organique de stempos, l'ampleur mystique de la respiration, la force colossale de l'impulsion vitale, la chaleur expressive des phrasés, le poids écrasant de la construction, mais aussi par l'indicible poésie qui entour les bois, la variété très subtile des nuances dynamiques et des accents et surtout la profondeur charnelle de la pâte orchestrale, à nulle autre pareille. [...] La Quatrième possède une densité harmonique brûlante, une fluidité et une continuité stupéfiante. La mobilité féline des cordes, leur fermeté d'articulation (les pizziccati dans l'Andante moderato !), leur assise grave surpuissante permettent à Furtwängler toutes les audaces de tempos dans un état constant de transe (fin de I). L' « Andante moderato » est d'une grande beauté, avec une pâte gorgé d'émotion, tandis que l' « Allegro giocoso » fait déferler dans de phénoménales déflagrations ses accords massifs et puissamment martelé (le timbalier dans les trois derniers accords !) La Passacaille finale résume à elle-seule l'art inspiré de Furtwängler : le souffle de l'Esprit démiurge emporte tout dans une inexorable avancée vers la lumière. [...] Il existe certes d'autres grandes 4e [...] mais celle-ci est « indispensable ». » (Jean-Marie Brohm, Répertoire n° 82)

A lire aussi en anglais : www.classical.net

Furtwängler [5], ø Concert Wiesbaden, Staatstheater, 10 juin 1949 Orchestre Philharmonique de Berlin (+ 40e Mozart et Prélude de Palestrina de Pfitzner) - Tahra 1021-22 / Lys 206 / Preisler 90430 (sans Mozart) / King Record / King Seven Seas KICC 2113 [Origine : Hessischen Rundfunks]
Durée : 42'49

Furtwängler [6], ø Salzbourg, Festspielhaus, 15 août 1950 Philharmonique de Vienne - Orfeo C 525 991 B / M&A CD-258 / Nuova Era 013 6332-34
Durées : I. 12'44 - II. 11'57 - III. 6'16 - IV. 9'32 = 40'56
Diap. Historique n° 341

« On retrouve avec plaisir le Philharmonique de Vienne, dont les cors restent décidément inimitables. Moins inventif que dans ses très puissantes versions berlinoises (1943 ou 1948-Emi), Furtwängler recherche ici l'extase, ce qui confère au mouvement lent un ton singulièrement brucknérien. » (Diapason n° 341 p. 137 - septembre 1988)

Furtwängler [7], ø Francfort, 21 octobre 1951 Philharmonique de Vienne - [Inédit]

NB : Outre ces sept documents de Furtwängler, dans la Quatrième Symphonie de Brahms, il existe une bande sonore d'un film d'une répétition du seul quatrième mouvement avec la Philharmonie de Berlin, enregistré à Londres le 2 novembre 1948.

Furtwängler est l'auteur de deux essais sur Brahms dont le petit "Brahms et la crise de notre temps" qui date de 1934. Ces textes ont été publié en français dans Musique et verbe (Hachette "Pluriel", 1979). L'article est disponible en anglais.

G

Gendron, ø années 80 OS. Gunma - Cam

Gerdes, ø ? Orchestre Philharmonique de Berlin - DG

Gielen, ø Baden-Baden, Studio Hans Rosbaud, avril 1989 SWF SO. - Intercord 860 903 / 5 44044 2

Giulini [1], ø 23 avril & 12 août 1968 New Philharmonia O. - Emi 29 104-64
I. 13'19 - II. 11'56 - III. 7'19 - IV. 10'28

Giulini [2], ø c. 1970 ? OS. Chicago - Emi [C 069-02 083 - LP]
Diap. n° 153

« Giulini, lui, médite sur l'oeuvre, ce qui nous vaut une interprétation sobre, profonde, très intérieure et qui porte plus à la réflexion qu'à l'enthousiasme spontané comme Karajan » (Diapason n° 248)

Giulini [3], ø Holland Festival, 9 Juin 1979 Concertgebouw O. - "Concertgebouw Anthology" Vol.5
I. 12'59, II. 12'01, III. 6'48, IV. 10'58

Giulini [4], ø Concert Vienne, Musikverein, mai 1989 Philharmonique de Vienne - DG 429 403-2 (+ Ouv. Tragique)
I. 14'20 - II. 13'06 - III. 7'10 - IV. 12'00 (sous réserve)
Son : H.P. Schweigmann
8/9 Rép. n° 30 / 3d Compact n° 59

« Le Brahms de Giulini a la majesté des altitudes. Cela vole haut, très haut [...]. Dès l'entrée de l'Allegro non tropo initial [Giulini] caresse amoureusement les cordes de Vienne subjugées et imprime un balancement rythmique serein et automnal. On le sait aussitôt : cette symphonie ne sera pas passionnée, mais apaisée, d'une beauté de timbres extraordinaire et d'une plastique orchestrale dont seul un orchestre comme celui de Vienne est capable en concert (avec Berlin et Amsterdam). L'intégration harmonique se fait au profit des instruments au chaudes couleurs (cors superbes, timbales graves), plutôt que dans le sens des instruments percussifs (trompettes). Cela donne un résultat enthousiasmant de ce point de vue, avec des colorations nuancées et finement travaillées. Manifestement Giulini est plus un harmoniste qu'un rythmicien. Le ton est d'une hauteur de vue écrasante avec des tempos très retenus. Un flot puissant parcourt l'ensemble de la Symphonie, non sans quelques lourdeurs et ralentissements. [...] Comme dans nombres de ses enregistrements récents, Giulini accentue le côté contemplatif au détriment du mouvement. Mais dans l'option retenue, cette version est absolument saisissante. » Jean-Marie Brohm, Répertoire n° 30)

« Avec l'Orchestre de Los Angeles, Giulini nous avait donné une splendide Symphonie n° 1 de Brahms. On en dira pas tout à fait autant de cette « Quatrième ». Certes, on retrouve le même souffle puissant qui embrase les mouvements extrêmes, faisant de la passacaille finale un monument de suprême beauté ; on retrouve tout autant le lyrique qui marque de sa griffe altière un andante lumineux et ivre de sensations vibrantes mais aussi traversé d'intimité transformant peu à peu ce paysage intérieur en une grande affirmation esthétique. De même dans le troisième mouvement Giulini oppose savamment rythmes forts et mélodies énoncées comme une confidence.

Pourtant, un rien empêche notre joie de s'épanouir sans mélange. L'Allegro non trop initial manque un peu de logique interne dans son discours et d'aspérités dans ses reliefs. De même, les fortes architectures du finale ne nous bouleversent guère [...]. Peut-être le Wiener Philharmoniker entre-t-il pour une bonne part dans nos regrets ? Les cordes auraient pu - auraient dû - être plus chaleureuses, onctueuses, plantureuses ; les vents plus clairs... Comme on devient difficiles ! » (Jean Gallois, Compact n° 59)

Giulini [5], ø Concert 1989 Philharmonique de Vienne - Halloo HAL 26

H

Heanchen, ø avant 1991 ? Netherlands RPO - Laserlight 14001

Haitink [1], ø juin 1972 Concertgebouw - Philips "Silver Line" 422 254-2 (+ Variations Haydn) ou intégrale 442 068-2
I. 12'21 - II. 11'38 - III. 6'10 - IV. 10'05
9 Rép. n° 11 & 10 n° 69 (intégrale) / Monde n° 119 / 5 Classica n° 33 (intégrale) / 3d Compact n° 37

« Lors de la première publication sur CD de l'intégrale réalisée à Amsterdam [...], Haitink était apparu comme l'un des rares interprètes de sa génération pouvant soutenir la comparaison avec les grands Anciens dans ce répertoire. [Ce] coffret [...] nous conforte d'autant plus dans cette opinion qu'entre temps nombreuse sont les vedettes de la baguette à s'être penchées sur le « cas » Brahms. Or, malgré quelques réussites isolées [...], aucun des modernes concurrents d'Haitink n'a temoigné d'une culture brahmsienne aussi authentique, Wand et Giulini exceptés. Le naturel des phrasés, la justesse des tempos et des graduations dynamiques, la rigueur (et pourtant quelle souplesse !) de l'articulation, la fabuleuse plastique des masses sonores qu'on trouve chez Haitink respirent une sorte d'évidence. Ici, la scansion rythmique pourrait être plus nerveuse, là le trait moins empâté... Mais aussitôt la noblesse du chant, la sombre puissance des tutti et la suptueuse beauté instrumentale nous conquièrent, balayant toute réticence. » (Gérard Belvire, Répertoire n° 69)

« L'impression d'ensemble qui s'en dégage est l'honnêteté - au sens noble du terme - des interprètes. Enregistrements effectués sans hâte, Haitink à pris le temps d'approfondir ces pages et nous en donne une lecture rare de fraîcheur et de spontanéité. L'orchestre, un des seuls à avoir gardé la sonorité telle que Mengelberg l'avait modelé et qui en faisait un orchestre unique au monde, traduit chaque accent avec une précision, une mise en place exceptionnelles. Haitink trouve les tempos, les climats justes, sans vouloir à tout prix faire passer je ne sais quel message. [...] En particulier le phrasé juste des transitions qui permettent aux masses sonores de s'enchaîner naturellement. A notre souvenir, seuls Jochum et Furtwängler réussissaient à traduire la rondeur de la plastique brahmsienne en conservant la rigueur des articulations rythmiques. » (Georges Zeisel, Diapason n° 209 - septembre 1976)

« Pour ceux qui connaissent la discographie Brahms de l'orchestre (avec Mengelberg [1938], Kempe [???] Van Beinum...), il est passionnant de constater la continuité d'une tradition, la préservation d'une pâte sonore inimitable. Ce son est d'abord généreux, ample, rond, d'un impact directement physique. Il pourrait n'être que superficiel sans l'originalité de la pensée de Haintink, qui ne conçoit la symphonie brahmsienne que comme un tout. [...] Chaque interprétation se révèle discutable et l'on trouvera d'autres versions plus « essentielles », mais l'honnêteté et la beauté du rendu sonore sont incontestable. » (Classica HS n° 2)

« D'une gravure à l'autre, les choix interprétatifs d'Haitink varient peu. Son Brahms est équilibré, à la recherche d'une plénitude sonore qui dévoilerait toutes les richesses harmoniques de l'écriture - témoignant également, surtout en 1972, d'une classicisme quasi mozartien, ce qui est loin d'être un contresens. [...] La Quatrième est en effet le maillon le plus faible de la première intégrale. [... Mais que] les petits relachements (manque de finition et de conviction, prise de son légèrement colorée) de la version de 1972 ne l'empèchent pas d'être une porte d'entrée très satisfaisante dans l'univers de la Quatrième [...], Haitink étant certainement le plus grand chef brahmsien en activité avec Wand. » (Stéphane Friédérich, Classica n° 33)

« De cette Symphonie n° 4, on retiendra la justesse du ton - un allegro bien pris « ma non propo » , un andante d'intensité très « brahmsienne », un finale fort bien valorisé dans ses plan - mais aussi la remarquable « mise en page », donnant au tissu musical une souplesse, une aisance qui dessinent avec netteté l'ondoiement des thèmes. Robuste et homogène : telle nous apparaît finalement cette Quatrième, d'une intensité très « brahmsienne » (andante) et à laquelle il ne manque qu'un peu d'audace pour briser les cadres et parvenir au « non-dit »... » (Jean Gallois, Compact n° 37)

Haitink [2], ø avril-mai 1992 OS. Boston - Philips 434 991-2 (+ Variations Haydn) / 456 030-2 (intégrale)
10/9 Rép. n° 69 / 5Y Diap. (4Y Diap. n° 443 pour l'intégrale) / Recommandé Classica n° 33

« A nouveau on rend les armes devant l'exceptionnelle perfection du travail orchestral, l'exploration exhaustive de chaque dimension de la partition, devant l'humilité du musicien-artisant, qui se double d'une acuité intellectuelle inouïe. [...]. Plus fragiles [qu'à Amsterdam], les bois se dégagent des cordes avec une élégance accrue (écoutez la poésie lunaire du solo de flûte dans le « Finale » de la symphonie !). [...] » (Gérard Belvire, Répertoire n° 69)

« La conception ample et intégrée du chef a quelque peu changé en regard de sa déjà magnifique version avec le Concertgebouw d'Amsterdam. La progression interne en est différente, ou plus accusée. Tempo retenu, largeur de la respiration, sens des transitions, continuité des phrasés : la tension de l'Allegro non tropo initial n'est que sou-jacente. L'intériorité, incontestable, tourne à la contrition. Quelques accents ne sont pas dépourvus de statisme, et l'effort se perçoit dans certains phrasés. Tout ce qui évoque l'élégie, la demi-teinte, est étonnamment concentré et étreingnant, mais la simple énergie ne ferait-elle pas défaut ? Cette interrogation disparaît au fil de l'écoute. La retenue du départ se double peu à peu d'une puissance considérable qui fait sans doute de cette gravure très architecturée la plus grandiose récemment parue. » (Rémy Louis, Diapason HS 1995)

« Comme un vieux professeur précautionneux, Haitink dissèque les partitions en adoptant des tempos lents, en accentuant les articulations. La leçon devient vite ascétique et l'on cherche en vain un peu de vie, un peu de flamme dans cet exposé archéologique. [...] En fait, les volumes les plus intéressants de cette intégrale sont la Première et surtout la Quatrième Symphonie qui se prêtent davantage à l'étude stylistique, qui souffrent moins de l'absence de spontanéité. Haintink y est alors plus intense, plus tonique, plus puissant. Il nous laisse entrevoir ce qu'aurait pu être sont interprétation sans la distance et la froideur qui la régissent. L'admirable travaileffectué par le chef avec l'orchestre ne suffit pas à nous faire oublier ses gravures des années 70. » (Katia Choquer, Diapason n° 443)

« [Cette quatrième Symphonie] constitue un sublime accomplissement. D'un rafinement extrème, magnifiée par une prise de son parfaite, l'approche d'Haitink est attentive au moindre détail, sans que jamais la grande ligne ne soit absente, réalisant cet idéal brahmsien (le vertical et l'horizontal, le fond et la forme...) que la Quatrième exprime justement au plus haut point. Ainsi, les questionnements générés par la nature cyclique et presque obsessionnelle de l'oeuvre ne sont pas éludés comme chez Karajan, ni résolu (Kleiber) ou illustrés (Jochum), mais posés avec conscience et humanité. Aucune certitude n'est affirmée, l'esprit et la matière dialogue de manière organique. Au fil des écoutes, on se demande comment une telle qualité de réalisation a été possible... » (Stéphane Friédérich, Classica n° 33)

Halasz,ø mai 1988 Slovak PO. - Naxos 8.550281

Halasz, ø ? Slovak PO. - Amadis 7027

Halasz, ø ? avant 1994 International Festival O. - Lydian LYD 18027

Harding, ø 2001 Deutsche Kammerphilharmonie Bremen - Virgin (+ 3e)

Harnoncourt, ø Concert Berlin, avril 1997 Orchestre Philharmonique de Berlin - Teldec 0630 1316-2 (Intégrale)
8/6 Rép. n° 107 (sans doute relevée d'un point pour notre symphonie) / 4Y Diap. n° 442 / 3 Classica n° 33
Durée : 40'24

« Deux caractéristiques globales distinguent [...] ces interprétations. Tout d'abord un glissement vers le bas de l'échelle dynamique : si les fortissimo rentent puissant, pour ne pas dire bruyants, les nuances marquées forte sont jouées simplement forte [...]. De la même façon les nuances piano et pianissimo sont nettement distinguées des mezzo forte [...]. Mais c'est qu'ici, et c'est bien là la seconde caractéristique générale de ces enregistrements, le quintette à cordes est étonnamment vivant et grouillant puisqu'il ne forme en rien cet ensemble presque homogène, vibrant d'une même âme, qu'on entendle plus souvent : les contrebasses ont en effet chez Brahms une partie bien distincte des violoncelles [NB : le père de Brahms était contrebassite et (corniste)], ne se confondent pas avec ces derniers, pas plus que les altos. Quant aux violons, ils sont proprement séparés dans l'espace, premiers violons à gauche et seconds à droite. Et parce que les cordes ainsi divisées perdent de leur masse globale, à rebours de toute la tradition du Philharmonique de Berlin (de sa tombe, Karajan doit hurler au sabotage d'une vie de travail), les vents peuvent s'insérer plus facilement, non par transparence (solution retenue par Dohnányi ou, plus récemment, Mackerras), non par simple juxtaposition (comme avec Klemperer), mais par superposition ou empilage. [...]

La 4e, écrite pour un petit orchestre, souffre-t-elle mieux que les 2e et 3e, créées par le Philharmonique de Vienne, les à-plats de couleur et le refus de fusionner les sons ? [Nikolaus] Harnoncourt y laisse en tout cas plus de respirations à son orchestre, les phrasés y sont plus souvent poussés jusqu'à leur conclusion, moins pressés par l'urgence. Tout en redonnant de la vie à ces thèmes fort sérieux (ruptures de la ligne du 2e thème du premier mouvement, rendu ainsi plus dansant), il manipule cette oeuvre où abonde les procédés d'écriture baroque (fugato, variations et bien sûr passacaille finale) avec plus d'aisance que la forme-sonate plus pure des 2e et 3e [...]. La forme-sonate inspire à Harnoncourt un dramatisme au premier degré, comme s'il avait peur de la répétition, de la redite qui en assoit l'architecture : ainsi de la reprise de l'exposition - procédé absent de la 4e - toujours plus intense. Dans la 4e, le souci de la forme s'impose plus et bride les tensions qui s'accumulent sans se libérer en cour de morceau. On a par exemple l'impression que le climax du 1er mouvement n'est véritablement atteint que dans les tous derniers accords, évitant ainsi cette plénible impression d'une perte d'intensité après le premier do suraigu de la coda (Klemperer, parfait architecte, et Kleiber, parfait dramaturge, n'y échappent pas ; seul Furtwängler en 1943 passe outre, parce qu'il sait faire exulter ses violons, dans le grave comme dans le suraigu).

A ce moment admirablement contruit, dirigé d'une main si ferme, succède un « Andante moderato » de vagabondage, une reconnaissance de cette dette envers Schubert mais où s'épanouissent des polyphonies de vents, des couleurs automnales qui feraient songer à la grand Partita de Mozart. C'est ensuite un « Allegro giocoso » rapide, d'une fraîcheur dvorakienne, où l'on ose des fortissimo sempre puissant, lâchés, purement sonore, sans préocupation théâtrale. C'est enfin une passacaille finale idéalement conduite, avec un ostinato de basse toujours vivant et qui n'est jamais là par simple nécessite (la forme-passacaille), des violons et une flûte qui, bien assis sur cette base, peuvent (enfin !) chanter. Les silences ne s'opposent pas aux notes mais s'intègrent à leur flux.

[... On peut conseiller] les interprétations d'Harnoncourt, à ceux qui, justement, supportent assez mal le côté grand-messe qui émane souvent de l'audition d'une symphonie de Brahms. A la fois plus tendre et plus dramatique, le Brahms d'Harnoncourt est a l'évidence, immédiatement humain. » (Eric Taver, Répertoire n° 107)

« Brahms, version light : succombant à la mode du diaphane, de la minceur, Harnoncourt nos propose une intégrale allégée. Un postulat qui semble bien peu en accord avec la dimension imposante et sensuelle des oeuvres. Le chef le défend pourtant avec une conviction obsessionnelle. Il scrute la structure intrinsèque de chaque partition, l'écriture kaléidoscopique de chaque page, il déploie un tapis versicolore qui permet aux instrumentistes de Berlin d'arborer leur timbre velouté. Ainsi une douce poésie parvient à charmer lorsque Harnoncourt abandonne la sécheresse et la rigueur de son geste. [...] Un distance respectueuse semble constamment maintenue pour ne pas risquer de s'épancher, de s'offrir à la puissance exaltée et tragique des symphonies. Irrémédiablement l'esprit l'emporte sur la chair. » (Katia Choquer, Diapason n° 442)

Hartkopp, ø ? Orchestre Philharmonique de Berlin - [ARC FDY2011 - LP] ???

Herbig, ø 1978 OS. Berlin - Berlin Classics 492 083 (+ Variations Haydn)
5/7 Rép. n° 79 / 3* Monde n° 188

« De Günter Herbig, chef incroyablement surfait en France, il n'y a strictement rien à retirer : c'est une lecture d'une platitude quasi exemplaire [...]. » (Ch. Huss, Répertoire n° 79)

Horenstein, ø [mono] radio italienne 22 mai 1956 O. Théâtre San Carlo Naples - Inédit ?

I

Ishimaru [1], ø 17 avril 1997 Tokyo Metolopolitan SO. - BMG

Ishimaru [2], ø années 90 Kyusyu SO. - ?

J

Janowski, ø c. 1984 ? OP. Royal Liverpool - ASV DCA 533
6 Rép. n° 7 / 3Y Diap. n° 308 / 2d Compact n° 34

« La pâte est travaillée, fouillée même, mais on y cherche la moindre passion. Les tempos sont lents, la pulsation est molle et lourde. Un Brahms très teuton. » (Jean-Marie Brohm, Répertoire n° 22)

« Ce disque apparaîtrait sans soute bien supérieur si ce n'était la prise de son qui noie tout - mélodies, accords, plan sonores. Et c'est dommage ! Car Janowski ressent Brahms avec une indéniable sensibilité « confraternelle ». Il manque pourtant a son jeu d'exprimer les grande articulations rythmiques, la grande flamme du premier mouvement, de laisser librement chanter l'andante, de se montrer moins objectif et sévère dans l'allegro « giocoso » - un mot que bien des chefs oublient ! Surtout de mettre en relief la chaconne (et non passacaille comme on dit trop souvent) qui, dès lors, perd de sa puissance et de son émotion. [...] Un version quelque peu décevante. » (Jean Gallois, Compact n° 34)

« La surptise vient des 3e et 4e Symphonies : par comparaison, les récentes gravures de Järvi [1987] font très « hoch-deutsch » jusques et y compris pour la couleur générale de l'orchestre ! Janowski allège le propos (les tempos des mouvements lents sont assez vifs), mais sans le compenser entièrement par la pleine intensité de la projection sonore [...] De ce fait, certains passages restent d'une étrange discrétion, ne serait-ce que sur le plan purement sonore ( [...] Andante moderato de la 4e). » (Rémy Louis, Diapason n° 349 - mai 1989)

Jansons, ø Concert, 2000 OP. Oslo - Simax PSC 1205
6 Rép. n° 150

Järvi, ø 2 novembre 1987 LSO - Chandos CHAN 8595 (+ Ouverture Genoveva op. 81, Schumann) / CHAN 9776 (intégrale) / CHAN 8598
Durée : I. 12'53 - II. 12'11 - III. 6'05 - IV. 10'45 = 42'09
Rép. n° 12 / 3 Classica n° 16

« Neeme Järvi que l'on connaît si souvent inventif et dynamique, joue ici la carte d'une certaine caricature germanique. Avec la plus prestigieuse des formations britanique, le chef semble vouloir rivaliser avec le son le plus massif. L'impression de lourdeur est accentuée par des cordes graves et des cuivres pesants. [...] Les deux dernières symphonies sont les jalons les plus réussis de l'intégrale. On regrette que Järvi ne se préocupe guère de ses solistes, s'attachant avant tout à faire se mouveoir un immence vaisseau sonore. Très extérieure, parfois séduisante par son opulence sonore, cette intégrale passe à côté d'une grande partie du message du compositeur. » (Stéphane Friédérich, Classica n° 16)

Jochum [1], ø radio 8 juillet 1951 OP. Berlin - Inédit ?

Jochum [2], ø 7-10 décembre 1953 Orchestre Philharmonique de Berlin - DG "Originals" 449 915-2
I. 12'31 - II. 12'06 - III. 6'02 - IV. 9'52 = 40'31
8/5 Rép. n° 101 / Diap. d'or n° 435 / Recommandé Classica n° 33

« L'atout du chef est d'être parvenu à restituer la réelle puissance qui émane de ces pages tout en soulignant avec brio les magnifiques respirations qui les animent, les phrasés suspendus qui conduisent l'émotion à son paroxisme [...]. Alors que la Première Symphonie brille par la solidité de son architecture et par la virtuosité de l'orchestre, la Quatrième séduit par sa souplesse, sa transparence et son énergie. [...] Finalement, la qualité première de ces enregistrements est la force expressive, déferlante et pure. » (Katia Choquer, Diapason n° 435)

« L'usage intensif du rubato expressif est peut-être le signe d'une autre époque, où l'âme de Brahms s'exprimait différemment d'aujourd'hui. Elle n'en est pas moins troublante, et cette manière très littéraire de mettre en perspective chaque note dans une optique narrative trouvera de nombreux adeptes. Brahms se retrouve entre Weber et Bruckner, quelque part dans cette grande tradition allemande que Jochum défendra à nouveau pour Emi en 1976 [...]. » (Stéphane Friédérich, Classica n° 33)

Jochum [3], ø 1954 Orchestre Philharmonique de Berlin - Memories

Jochum [4], ø ? OS. Radio Berlin - Green Hill

Jochum [5], ø juin-oct. 1976 London PO. - Emi (Intégrale) [Angel DC-3845 - 4 LP "quadriphonic"]
9/7 Rép. n° 101 / 4Y Diap. n° 435

La Quatrième étant malheureusement couplé à un mauvais Requiem Allemand, à l'heure actuelle en Emi "Double Forte".

« Ample, majestueuse et impérieuse, la direction montre à chaque instant une maîtrise totale des oeuvres. Pas une note n'est laisée au hasard, chaque détail, chaque intention est clairement affirmé sans la moindre hésitation quant à sa justification. L'orchestre, comme ébloui par une telle assurance, répond à merveille aux sollicitations du chef [...]. Mais Jochum ne s'attache pas uniquement aux détails, il a une vision organique de ces pages dans les quelles chaque élément participe à une conception d'ensemble. Et c'est ce qui fait toute la valeur d'une approche à la fois émouvante, puissante... extraordinairement multiple. » (Katia Choquer, Diapason n° 435)

« L'un des plus grands Finale de la discographie. » (Ch. Huss, Répertoire n° 101)

A lire en anglais une article sur www.classical.net.

Jochum [6], ø radio 25 mai 1979 Staatskapelle Dresde - Meteor

A consulter sur Eugen Jochum.

K

Karajan [1], ø 27 mai 1955 O. Philharmonia - Emi CDM 7 69228-2 (+ Liszt) [Columbia 33CX 1362 - LP]
I. 12'33 - II. 10'58 - III. 6'22 - IV. 9'48

Karajan [2], ø Berlin, Jesus-Christus-Kische octobre 1963 Orchestre Philharmonique de Berlin - DG "Karajan-Edition" 423 205-2 (p) 1964 [DG 138 927 - LP]
I. 13'20 - II. 11'48 - III. 6'17 - IV. 10'06
Son : Günter Hermanns
10 Rép. / 4d Compact n° 46

« Sa Symphonie n° 4 est merveilleusement maîtrisé. Son chant se développe avec grandeur et luxuriance. Cette lecture est belle et tendre, mais enflammée quand il le faut et exhale une poésie subtile. » (Compact n° 46 p. 90)

Karajan [3], ø ? Orchestre Philharmonique de Berlin - Arkadia

Karajan [4], ø mai 1973 Orchestre Philharmonique de Berlin - DG LD 072 171-3 [Vidéo]

Karajan [5], ø oct. 1977-fév. 1978 Orchestre Philharmonique de Berlin - DG "Double" 457 955-2 / 437 645-2 (Galleria + 3e) [2740 193 (intégrale) / 2531 134 (4e seule) - LP]
Son : Günter Hermanns
9/8 Rép. n° 27 & 113 (la 4e seule est notée 10) / 5Y Diap. n° 452 & 232 / Recommandé Classica n° 33 / 4d Compact n° 55

« On tient avec cette interprétation, l'intégrale la plus recommandable des symphonies de Brahms. Karajan y est à l'apogée de son art et l'Orchestre de Berlin est réellement transcendant. Des phrasés d'une finition d'orfèvre, une beauté plastique inégalée, y compris par Karajan, un legato de rêve au service d'une pulsation constante et par-dessus tout une limpidité des timbres, une perfection de l'articulation et des transition, autant de caractèristiques qui font de ces gravures de 1977 et 1978 des merveilles. L'univers de Brahms a toujours réusi à Karajan, mais ici c'est la consécration. Sa première intégrale DG (1964) était déjà une grande réussite, notamment sa 4e [...]. Mais ici s'y ajoute une force tellurique et une lumière prodigieuse qui culmine dans la formidable 4e qui comptera dorénavant comme une référence (note 10). » (Jean-Marie Brohm, Répertoire n° 27)

« De ces différentes intégrales, celle qu'il publia en 1978 est la plus homogène, la plus colorée, la plus romantique aussi sans doute. La force et la rigueur y laissent leur empreinte, sans pourtant générer ni froideur ni raideur. Les tempos, dans l'ensemble assez modérés, laissent entendre le travail d'orchestre du chef qui réussit le juste équilibre entre fluidité et structuration de la trame polyphonique. Car, bien qu'il favorise clairement une vision d'ensemble chaque pupitre reste audible, chaque timbre constituant la pièce indispensable au puzzle orchestrale [...]. Au final, Karajan nous hypnotise avec cette version extrêmement intense, alliant rubatos, attaques énergiques et nuances intelligente. Du grand art, qui place naturellement cette intégrale parmi les meilleurs [...]. » (Katia Choquer, Diapason n° 452)

« C'est, indiscutablement, une très grande versions des symphonies de Brahms que Karajan signa en 1978 (meilleure qu'en 1964 et 1988). Marquée par l'équilibre, par un soucis constant de l'architecture, servie par des tempos plutôt rapides, un sens étonnant du phrasé orchestrale et des legatos somptueusement rendus par le Philharmonique dont les nuances sont d'une richesse, d'une plénitude rayonnantes. A cet égard, les mouvement lents atteignent à une plasticité souveraine et les finales à une véritable griserie. [...] Dans cette intégrale de 1978, les Symphonie n° 1 et Symphonie n° 4 sont d'indicutable réussites. [... Cette dernière, est] superbe de bout en bout. Dès le début, on est saisi par le galbe éclatant, la souplesse intérieure, les grands élans sensuels du fabuleux Philharmonique de Berlin, exprimant dans l'Andante moderato une plénitude rarement atteinte, admirable leçon d'instrumentation et de pénétration des textes ! La mise en place supérieurement réalisée du troisième mouvement prépare à l'expansion irréssistible de la grande Passacaille finale qui, débutant par un grand point d'interrogation, se met en place souverainement, comme une pyramide en devenir, avec un lyrisme aussi chaleureux que conquérant. Ici dans cette version de 1978 où l'analyse s'accompagne d'une immédiate et puissante synthèse, on atteint au sommet. » (Jean Gallois, Compact n° 55 p. 37)

Quelques années plus tôt Jean Gallois précisait les différences entre la version de 1965 et celle-ci de 1978 :

« L'évolution reste finalement assez peu marquée : on retrouve, de l'une à l'autre, le lyrisme profond, les grands chants intérieurs, le soucis d'architecturer avecgradation et dans une vaste perspective spaciale la masse orchestrale travaillée à pleines mains. Si la recherche semble se diriger actuellement dans le sens d'une plus grande vie intéreieure, mais aussi un frémissement plus sensitif, elle ne le fait nullement aux dépens du métronome [les tempos restant a peu près les mêmes]. [...] En fait, les différences sont assez subtiles et touchent à la dynamique générale de l'oeuvre, légèrement acélérée dans les passages rapides, très légèrement soulignée dans les passages lents. Elles sont surtout, je crois, dans le « don de soi ». Il me semble que Karajan s'est projeté plus directement plus intimement, qu'il évolue avec encore plus d'aisance [...]. » (Jean Gallois, Diapason n° 232 - octobre 1978)

« Le cycle paru en 1978 reste le plus réussi car il capte dans de bonnes conditions techniques l'apogée d'un style forgé par un chef et un orchestre sûrs de leur pouvoir. La Quatrième en est le point culminant, d'une beauté orchestrale ivre d'elle-même, mais qui ne peut qu'envoûter. Allant au bout de sa conception grandiose, d'une profonde unité, Karajan allie raffinement et naturel : le legato permanent des cordes, sur lequel le chef conduit l'avancée inexorable du discours, impose un premier mouvement peu anguleux, mais n'empèche pas l'inclination chambriste de l'Andante ni la puissance éclatante du Scherzo et du Finale. » (Stéphane Friédérich, Classica n° 33)

Karajan [6], ø 1983 Orchestre Philharmonique de Berlin - Live Classics

Karajan [7], ø octobre 1988 Orchestre Philharmonique de Berlin - DG 427 497-2 / 427 602-3 (intégrale)
I. 13'00 - II. 11'35 - III. 6'24 - IV. 10'39 = 41'53
Son : G. Hermanns
8/9 Rép. n° 20 / 4Y Diap. n° 355 / 4d Compact n° 45

« En 1988, pour son dernier grand enregistrement avec Berlin [...], Karajan renouvelle son éclatante réussite de 1978. Bénéficiant d'une prise de son plus précise, cette version sous-estimée gagne en umilité ce qu'elle perd en pure volupté. » (Stéphane Friédérich, Classica n° 33)

« D'abord, tous les tempos sont [...] plus lents que dans les intégrales précédentes [...]. L'orchestre ensuite : la maladie a-t-elle empêché le maestro de serrer de près ses musiciens ? Sinon comment expliquer ces quelques défauts aux cordes [...], cet aspect légèrement moins velouté et homogène par endroits (les mouvements initiaux) ? Ces petites fautes étonnent d'un chef aussi exigeant... Celà dit, quelle poigne, quelle maîtrise ! [...] La Symphonie n° 4 a toujours été un des grands succès de concert pour le maître : il s'y impliquait totalement, savait en dégager de sublimes équilibres (1er mouvement), sculpter avec émotion les lignes de force (2e mouvement), la faire chanter avec un lyrisme humain (3e mouvement avant d'aborder la Passacaille finale en architecte sûr de lu, tressant une conclusion grandiose à cette symphonie qu'il rendait éminemment « classique ». Là encore, en 1988, nous trouvons la griffe du chef. Mais les tempos légèrement allongés m'amènent à préférer - d'un cheveux - la précédente version. Mais vraiment d'un cheveux... » (Jean Gallois, Compact n° 50)

Keilberth, ø Hambourg, 1962 OP. Etat Hambourg [Philharmonisches Staatsorchester Hamburg] - Teldec

Kempe [1], ø [mono] Berlin, Grünweldkirche, 29 novembre 1956 Orchestre Philharmonique de Berlin - Testament SBT 3054 (intégrale)
Durée : 40'36
Son : H. Lindner
6/5 Rép. n° 79 / 4* Monde n° 185

« La somme gravée à Berlin par Rudolf Kempe est une intégrale bien oubliée, suplantée dans nos mémoires par la remarquable gravure munichoise ultérieure. [...] Certes le premier Brahms de Kempe est extérieurement fort séduisant par l'animation permanente des phrasés, notemment dans une belle Troisième Symphonie. Mais ce Brahms très clair manque indéniablement de pâte. Le liant entre les pupitres (ex. début de la Deuxième Symphonie) ne s'opère pas. De même, la respiration des phrases reste souvent assez raide (Quatrième Symphonie). L'émotion ou la tension [...] ne se traduit pas toujours efficacement au niveau sonore. Le spectre qui favorise les voix aigues n'aide pas, et donne à l'ensemble une allure « givrée ». Il manque enfin un certain poids, qui, issu d'une volonté de scission par rapport à la tradition furtwänglérienne, fait notamment défaut aux mouvements conclusifs des Symphonies n° 1 et 4. » (Ch. Huss, Rép. n° 79)

Kempe [2], ø [stéréo] Londres, Abbey Road, studio n° 1, février 1960 RPO - Testament SBT 1278 (+ Songe Mendelssohn) [Emi]
9 Rép. n° 164

« C'est à mon sens le meilleur enregistrement brahmsien de Kempe, comme si les anglais abordaient ce répertoire avec plus de fraîcheur que les Berlinois, plus blasés. Je continue néanmoins à penser que le Finale (excellent mais un rien rigide) ne transcende pas la promesse des trois autres mouvements, mordants, chaleureux, éclatants. » (Ch. Huss, Répertoire n° 164 p. 59 - janvier 2003)

Kempe [3], ø 1975 OP. Munich - Arts "Archives" 43014-2 (+ 2e) / Pilz / Arcanta [BASF 20 223949 - LP]
8/8 Rép. n° 55 & 161 / Diap. n° 203

« Le climat de cette nouvelle version est lyrique et chaleureux (comme il l'était déjà dans les précédents enregistrements) avec un souci d'aménagement des plans sonores et de la qualité du son produit. J'ai été gêné parfois par un certain manque de simplicité du phrasé et surtout par l'absence d'une véritable grandeur, comme dans la passacaille, assez décevante à la fois dans l'enchaîenemnt des variations et par l'absence de tension intérieure. Un bonne inteprétation donc mais qui ne convainc pas entièrement. » (Alain Fantapié, Diapason n° 203 - janvier 1976)

Kempe [4], ø 11 février 1976 OS. BBC - BBC Legends BBCL 4003-2 (+ 5e Schubert)
Durée : 40'06
8 Rép. n° 122

« Pour sa dernière exécution, en février 1976, soit peu avant sa mort prématurée, le chef allemand offre une conception musicalement encore plus accomplie, là encore un rien desservie par un orchestre peu brahmsien, trop clair et léger de teintes, comme pastellé. Mais l'art du chef est tel qu'il surmonte largement ce handicap en délivrant une lecture cursive, fraîche, sensible, subtilement contrastée, dont l'élégance et les transparences ne masquent pas la poigne, l'engagement et le rebond. [...] Un Brahms d'achitecte, objectif, aux exceptionnelles qualités musicales, plus que de dramarturge ou de métaphysicien. » (Pascal Brissaud, Répertoire n° 122 p. 34 - mars 1999)

Kertész, ø 16-30 novembre 1972 OP. Vienne (Intégrale) - Decca 448 202-2 [SXLH 6610/13 - LP]
7/8 Rép. n° 27 / Diap. n° 180 & 189 / 3d Compact n° 54

« Kertész allège constamment la pâte orchestrale, la rend d'une lumineuse transparence, d'une finesse racée. [...] La Quatrième [Symphonie manque] de dramatisme et de tension. C'est beau à écouter, mais le frisson en est absent du fait d'une conception apollinienne qui convient bien à l'Andante moderato, mais pas vraiment aux deux mouvements extrêmes. » (Jean-Marie Brohm, Répertoire n° 27)

« La mort tragique du chef hongrois István Kertéz (il périt noyé à 44 ans, lors d'une baignade en mer le 16 avril 1973) a privé la musique d'un très grand défenseur. [... Ces symphonies de Brahms] démontrent amplement les qualités réelles de ce chef projetant sur les partitions un sens humain très fort, quasi fraternel, toujours ouvert et franc. Sans doute, la vision des symphonies reste-t-elle moins tendue, moins chargée d'arrières plans philosophiques que chez bien d'autres chefs (Furtwängler, par exemple). Il n'empèche : cette traduction aux nervures vigoureuses, où le rythme et la vie gonfle chaque thème, nous rend le compositeur proche et familier, soumis à une émotion épurée, sans aucune afféterie : des qualités qui ne sont pas pour déplaire et ne trahissent pas le caractère du musicien. Détail pour la petite histoire : le dernier mouvement de la Symphonie n° 4 n'avait pas été enregistré par Kertez : les membres du Philharmonique ont tenu à le jouer, sans chef, à sa mémoire : voilà qui en dit long... » (Jean Gallois, Compact n° 54)

Consultez le site dédié à Kertész.

Kitajenko, ø Concert radio suisse, Berne, Casino, 29 janvier 1993 OS. Berne - Musica Helvetica - MH CD 83 2

Kleiber [1], ø Concert Vienne, Musikverein, 16 décembre 1979 OP. Vienne (+ 33e Mozart & Ouv. Feischütz Weber) - Exclusive EX 92T28 / Golden Melodram GM 40044 (sans Mozart)
Durée : 39'21

Kleiber [2], ø Vienne, Musikverein, 12/15 mars 1980 Philharmonique de Vienne - DG "Originals" 457 706-2 (p) 1998 [2532 003 - LP (p) 1981]
I. 12'45 - II. 11'20 - III. 6'05 - IV. 9'14 = 39'40
Son : Klaus Scheibe
Diap. d'or n° 446 - 2Y Diap. n° 261 / Recommandé Classica n° 33

« C'est le souffle de la pasion, de l'ardeur romantique qui parcourt cette lecture de la 4e Symphonie par Carlos Kleiber. Transporté par son inspiration enflammée, le chef nous livre une version dont la sensibilité semble tactile. Comme on effleure la peau pour la faire frissonner, il éveille les sens et les rend réceptifs au moindre raffinement de la partition [...]. Sûr de lui, Kleiber avance dans l'oeuvre comme dans une contrée famillière, avec toute l'affection que l'on porte aux lieux de son enfance. [...] Chaque intervention soliste est un modèle de lyrisme poétique, sublimée par le suxueux tapis sonore qu'offre le reste de l'orchestre. Partout, la cohésion est une évidence, cela grâce à un travail minutieux qui va de la plus petite cellule à l'ensemble. » (Katia Choquer, Diapason n° 446)

« D'emblée, [...] l'attention est captée par la limpidité chantante, légèrement voilée du mystère des premiers accords. Tout au long de ce premier mouvement, modèle de développement brahmsien, les progressions dynamiques sont stupéfiantes de naturel sonore. Grâce à une prise de son aérée, l'harmonie atteint à cette richesse si difficile au disque. La transparence est donc la première qualité de cette version. Une grande interprétation [qui] se caractérise également par la manière de faire progresser le discours « génératif » de la musique de Brahms (son avancé incessante et constamment renouvelée). [...] Après un second mouvement vécu comme un épisode pastoral, [l'] énergie explose à nouveau dans l'Allegro giocoso. Le Finale, prix très vite (trop ?) poursuit sur cette lancée, dans un tournoiement proche de la danse évoquant la Septième de Beethoven. Un frénésie extraordinaire s'empare de tous les pupitre, sans que jamais leur virtuosité ni leur lisibilité ne soient mises en défaut. Scandée ainsi la musique de Brahms deient un hymne à la vie, simple et entêtant. Peut-être s'éloigne-t-on de ce ton volontiers tragique qu'on lui prête souvent ? » (Stéphane Friédérich, Classica n° 16)

« Dès le premier temps Carlos Kleiber joue non sur la polyphonie mais bien sur les larges contrastes, la conduite dynamique de masse. Il dose avec Maestria diminuendos (belle phase de mystère, juste avant la réexposition) et sforzando. Pourtant la tension proprement symphonique ne semble se réveiller qu'à la coda (excellente), toute l'ascendance « classique », beethovenienne de cet allegro non troppo (les figures de tierces, de sixtes qui découlent en droite ligne du mouvement lent de la Sonate « Hammerklavier ») disparaissant au profit d'un éclairage quelque peu théâtrale et, pour tout dire, plus proche de Bayreuth que de Vienne. Kleiber [...] tente de wagnériser à fond la Quatrième, tout comme Karl Böhm avait tenté de la « bruckneriser » ; seulement Böhm avait réussi son pari, et Kleiber échoue au trois-quarts dans le siens. Les deux mouvements médians (remarquable travail des flûtes, clarinettes, bassons et cors dans l'andante moderato, emphase orchestrale assumée avec superbe dans l'allegro giocoso) gardent une belle consistance ; il demeurent hélas ! ouvertement à l'écart du conflit brahmsien, conflit entre matérieu et structure, architecture conflictuelle approfondie, nuancée et irisée [...]. La passacaille prise dans un tempo pourtant assez vif surplombe par son hiératisme un rien déclamatoire. Le charme des cordes de Vienne, de solides basses puissamment découpées agissant à plein. Beaux et vastes volumes qui courent, s'enflent sans cependant soulever le moindre accent réellement tragique ; Dieu sait qpourtant si ce mouvement déborde d'un tragique comprimé, subtil autant que douloureux ! Carlos Kleiber oscille tout au long entre le sfumato des variations lentes, la netteté de transitions et de grandes, violentes accentuations. C'est trop déloquence à court terme, trop peu de ferveur et nous ne respirons - malgré la somptueuse performance orchestrale - presque jamais le fantastique mouvement du phrasé brahmsien. » (P. Szersnovicz, Diapason n° 261 p. 45 - mai 1981)

Nombreux commentaires en anglais.

Kleiber [3], ø live, Munich, 10 mars 1986 O. Etat Bavarois (+ 3e Schubert) - We Love Carlos Society WLC 1-713

Kleiber [4], ø Concert 28 juin 1994 Orchestre Philharmonique de Berlin - We Love Carlos Society WLC 1-704

Kleiber [5], ø Concert Ingolstadt, 5 avril 1996 O. Etat Bavarois - We Love Carlos Society WLC 1-707

Kleiber [6], ø Concert Munich, Herkulessaal, 21 octobre 1996 O. Etat Bavarois - Dumka DCD 30-2 [vidéo Unitel]

Kleiber [7], ø Concert Ravenne, Palazzo mauro de Andre, 19 juin 1997 O. Etat Bavarois - We Love Carlos Society WLC 1-710

Kleiber [8], ø radio Ljubljana, Gallus Hall, 7 juillet 1997 Slovenian PO. - Link 600-1

Tout sur les Brahms par Kleiber.

Klemperer [1], ø Concert Copenhague, Salle Tivoli, 28 janvier 1954 O. Opéra Royal Danois - Testament 2242 (+ 3e Beethoven, 29e Mozart)
10 Rép. n° 159 / Diap. d'or

« On évacue d'emblée les minimes restrictions. Oui, l'Orchestre de Copenhague n'est pas le Philharmonique de Berlin, mais il se jette corps et âme dans la musique et se défend plus que bien. Oui, ce sont des concerts et il y a de rares « pétouiles » d'exécution, notamment dans les bois (le hautbois est le maillon faible...) [...]. Ce que l'on entend ici est titanesque et bouleversant. Aucune trace de sclérose (tempo avancée) contrairement aux témoignages de studio. [...] Tout est immence. D'abord une Léonore III foudroyante, puis une Quatrième de Brahms qui vous clouera sur place et dont le Finale surpace Furtwängler en stress induit par la théâtralisation musicale. » (Répertoire n° 121 p. 121 - juillet 2002)

Klemperer [2], ø Londres, Kingway Hall, novembre 1956 O. Philharmonia - Emi 5 67031-2 (+ Manfred, Schumann) / 769649-2 [Columbia SAXF 204 - LP]
Durées : I. 12'20 - II. 10'16 - III. 6'37 - IV. 9'44 = 39'20
Recommandé Rép. n° 123

« La 4e Symphonie, elle aussi généralement reconnue, est tout bonnement l'une des plus cinglantes expériences musicales que je connaisse. C'est une machine que Klemperer met en route. La première mesure propulse toutes les autres après elle. L'aigle vole si haut qu'il embrasse d'un coup d'oeil les chemins qu'emprunte la partition, quand d'autres, plus au ras du sol, se contente de les suivre. D'où une constante énergie de la pulsation, qui n'est pas vraiment relancé, mais simplement inusable, ou plutôt inépuisable. » (Eric Taver, Répertoire n° 123)

Klemperer [3], ø Concert Munich, Herkulessaal, 27 septembre 1957 OS. Radio Bavaroise - Orfeo C 201891 A [Origine : Radio Bavaroise]

Kletzki, ø Concert Prague, Rudolfinum décembre 1965 OP. Tchèque - Emi "Grands chefs du XXe siècle" CZS 5 75471 2

Knappertsbusch [1], ø Concert 12 décembre 1952 OP. Etat Brême (+ 2e Beethoven) - Tahra 126
8/5 Rép. n° 105

« La 4e Symphonie de Brahms [...] égale en combativité, en force (cf. les deux derniers mouvements assénés, « explosés ») la déjà incroyable (mais orchastralement défaillante) version de la Radio de Cologne de 1953 [...]. Knappertsbusch nous mène d'ailleurs, dans une lutte titanesque avec la matière musicale et sonore. [...] Réservé, évidemment, aux oreilles avisées et aux discothèques bien garnies. - Technique : documents de radio superbes, crus et véridiques, magnifiquement préservés. » (Ch. Huss, Répertoire n° 105 p. 24)

Knappertsbusch [2], ø 8 mai 1953 OS. Radio Cologne - Originals SH 948 / King Records KICC 2023 / Arlecchino ARL 98-102 [M&A RR-543 - LP]

Kobayashi [1], ø 26-31 octobre 1992 OP. Etat hongrois - Canyon

Kobayashi [2], ø ? Japan Phil. SO - Exton

Kondrachine, ø 1969/71 . OS. Radio TV URSS - Lys 538-539 [Chant du Monde C10 07135/36 - LP]
7 Rép. n° 133 / 2Y Diap. n° 228

« On n'y cherchera pas « la » version des symphonies de Brahms, mais un document qui nous permet (ou pas) de mieux connaître un chef passionnant. [Kyrill] Kondrachine campe un Brahms poète, lyrique, d'une inventivité sans cesse stimulée. Le chef interroge chanque phrasé, gomme au possible le caractère « exotique » des sonorités de son orchestre (quoique les cors - sublimes - restent très repérables). [...] C'est un Brahms confident, qui se livre et chante. Seuls problèmes majeurs : le 2e thème du troisième mouvement de la Seconde et, surtout, le finale, totalement erratique à mes oreilles, de la Quatrième (six auditions n'ont pas suffi à me faire comprendre ce que Kondrachine à cherché à faire là). » Ch. Huss, Répertoire n° 133 p. 86)

« J'avais aimé la vigeur, la puissance, la générosité de la vision qui nous était proposée [des premières symphonies]. On retrouve presque toutes les mêmes qualités dans cette nouvelles Quatrième [...]. « Presque », parce qu'il faut bien porter ici au débit de l'orchestre de la Rasio et Télévision de l'URSS quelques attaques légèrement floues, ou quelques traits insuffisamment homogènes (dans le troisième mouvement notamment). Mais ces mini-réserves étant faites, il convient tout aussitôt de rendre hommage à la vigeur de cette phalange, à son chef qui prend l'oeuvre à bout de bras, et l'implante sur de haut sommets. Les deux premiers mouvements me semblent les mieux venus. Un lyrisme chaud, une souplesse féline les anime, en particulier dans l'Allegro initial, tandis que l'Andante se développe sur des basses souvent mystérieuses, avec un beau caractère de mélancolique tendresse. Le Scherzo - sous-titré Giocoso - ne parvient peut-être pas à ces éclats sarcastiques ou fantastiques auxquels nous ont habitués certaines baguettes (Furtwängler ou Klemperer, par exemple), mais il se déploie bien dans l'esprit même de son incipit, de même que l'Allegro energico et appasionnato finale. » (Jean Gallois, Diapason n° 228 - mai 1978)

Konwitschny, ø ? SKD - ?

Koussevitzky [1], ø 1938-39 OS. Boston - Pearl GEMM CD 9237
Durée : 38'41

A propos de cet enregistrement.

Koussevitzky [2], ø 29 avril 1944 O. non précisé - Music & Arts MACD 1108

Koussevitzky [3], ø Concert (pirate) Boston, novembre 1947 OS. Boston - Lys 289 (vol. 7 + Variations Haendel) / As Disc "S. Koussevitzky edition" AS 556 (+ 3e)
7/2 Rép. n° 24 & 119

« Voici, sans l'ombre d'un doute, l'un des très bons disques de la série consacrée à Serge Koussevitzky [il s'agit de la "S. Koussevitzky edition" chez AS Disc]. [...] Le trait est vif, la direction cursive (premier mouvement de la 4e, Poco Allegretto de la 3e), les cuivres généreux (Finale de la 3e). Ici prédomine le respect du texte au service d'une lecture rappelant les options brahmsiennes de chefs comme Toscanini ou Reiner, à l'opposé donc de Klemperer. [...] Les amateurs d'archives, tolétants vis à vis des bruits de surface, auront plaisir à découvrir dans la 4e une fougueuse fin de premier mouvement, une pulsation légère, très fluide et pourtant omni-présente des pizz, du deuxième mouvement et un Finale presque hargneux. [...] - Son bien préservé, mais bruits de surface des acétates très perceptibles. » (Ch. Huss, Répertoire n° 24)

Kreutzer, ø ? ? - Da music

Krips [1], ø avril 1950 LSO - Decca "Original Masters" 473 121-2 (p 2003 - coffret 5 CD) [Decca X482/6 et X53054/8 - LP]
Recommandé Rép. n° 169

Krips [2], ø Concert 7 octobre 1954 O. National France - Disques Montaigne
Rép. n° 12

« Josef Krips [est] handicapé par un orchestre totalement dépassé, l'Orchestre National de la pire époque. » (Jean-Marie Brohm, Répertoire n° 22)

Krivine, ø 30 sept./ 2 oct. 1992 OS. Bamberg - Erato 78956-8 (Intégrale)
Durées : I. 12'52 - II. 12'35 - III. 6'15 - IV. 10'35

Kubelik [1], ø 24-25 mars 1956 OP. Vienne - Decca 466 540-2 [Decca SXL 2206 - LP]
6 Rép. n° 128

« De cette tardive réédition, on attendant donc un miracle... et tel n'est pas du tout le cas. Le son de ces compacts s'avère dans l'ensemble si médiocre (spacialisation imprécise, bois souvent très laids, timbales sourdes et lointaines, etc.) qu'il devient difficile de faire la part des responsabilités entre le chef (qui doit certes choisir l'équilibre entre les sections), l'orchestre (en méforme totale ?), la prise de son (peu suspecte eu égard aux installations Decca effectuées dans la Sofiensaal exprès pour la stéréo) ou la mauvaise qualité des reports (un exemple : la résonnance de chaque fin de mouvement est « shuntée » avec une rare brutalité !). » (Francis Drésel, Répertoire n° 128)

Kubelik [2], ø Concert 3-6 mai 1983 OS. Radio Bavaroise (Intégrale) - Orfeo C 070 833 [S 070 834 F - LP]
I. 12'40 - II. 10'53 - III. 6'29 - IV. 9'57
Rép. n° 16 / 4Y 288 & 437 & 3Y Diap. n° 353 / 4d Compact n° 44

« Rafael Kubelik, effleure timidement, superficiellement, le propos du premier mouvement. Le manque d'engagement et l'absence de graduations dynamiques, surtout dans le Finale achève de donner l'impression d'une exécution anonyme. » (Jean-Marie Brohm, Répertoire n° 22)

« Chez Kubelik, l'interprétation est extraordinairement construite et travaillée. Les tempos sont rapides et peu fluctuants. Rejettant un son brahmsien compact et uniforme, il fait ressortir les partie instrumentales et éclaire les divers pans sonores. Malgré des cuivres un peu clinquants et une clarinette terne, l'orchestre répond parfaitement à ses intentions. La dynamique est très travaillée et mise au service de l'architecture de l'ensemble. Kubelik sait parfaitement où il va : les crescendo sont savamment gradués ; les forte éclatent où et quand il faut. L'articulation est aussi d'une grande précision. Elle lui permet par un jeu d'infimes accentuations, une pulsation donnant l'impression que la musique « avance ». Cette conception avant tout de dégager de grandes lignes de forces au lieu de privilégier, comme chez Bernstein, la pure sonorité. Il y a également chez ce chef un refus de l'effet immédiat, du pathos facile et de tout rubato trop expressif. [...] Une conception altière, volontaire et grandiose. » (Antoine Béal, Diapason n° 288 p. 62 - novembre 1983)

« Ces enregistrements publics figurent parmi les derniers de Kubelik - qui a choisi de s'arrêter de diriger, à la suite d'une perte de mémoire lors d'un concert munichois. Le chef se préocupe apparemment assez peu, dans l'absolu, de la qualité du détail instrumental - ce qui l'inscrit presque en faux par rapport aux interprètes d'aujourd'hui. Alors même que le discours d'ensemble équilibre admirablement puissance et clarté, on note dans chque oeuvres des traits (notamment chez les bois) dont la réalisation pourrait être plus achevée. Kubelik dépasse manifestement ce point de vue pour se concentrer sur le détail expressif, lequel est en effet d'une rare plénitude. [...] La Quatrième, vigoureuse, colorée, [...] assez traditionnelle, est maîtrisée de bout en bout. » (Remy Louis, Diapason n° 353)

« L'univers des symphonies de Brahms est pour Rafael Kubelik un monde rebelle qu'il faut apprivoiser avec fermeté. C'est donc ce qu'il fait, avec force et poigne, en assurant que jamais la tension ne diminue. [...] On regrette vraiment que le chef ne prenne jamais le temps de s'attarder sur certains motifs, qu'il ne laisse pas l'orchestre respirer suffisamment, que l'émotion ne puisse pas s'épanouir simplement. [...] On aurait aimé plus de souplesse, moins de sévérité [...]. » (Katia Choquer, Diapason n° 437)

« Ce qui frappe tout d'abord, c'est le souci de la construction, la rigueur intellectuelle et architecturale que Kubelik. Ce grand chef tchèque, né près de Prague en 1914, ne transige pas sur la qualité, le sérieux, le travail. On le sent ici à travers ses crescendos admirablement gradués menant à des « forte » impérieux. Avec lui la musique se déploie amplement ; elle chante de toute son âme, dans des tempos assez rapides mais bien assis, sans vains élargissements. Tout s'organise dans des plans architecturaux que les différents pupitres éclairent de sonorités vivantes et de couleurs vibrantes, sans effets inutiles. [...] Conception altière, colontaire, grandiose, raffinée, certes. Plus encore, concpetion profonde, riche d'émotion méditative sans emphase, et, par là-même constamment belle. » (Jean Gallois, Compact n° 44)

Ne manquez pas la visite de l'incontournable site de T. Vagne sur Kubelik et ses enregistrements.

L

Lehel [1], ø années 60 ? O. Radio-TV Hongroise - Disc'az GM 190 507 [LP]

Lehel [2], ø 19-25 septembre 1982 OS. Budapest (+ Ouvertures) - Hungaroton HRC 108 [SLPD 12 273/76 (intégrale) - LP]
Rép. n° 14 / 3Y Diap. n° 288 / 2d Compact n° 42

« György Lehel [est] poussif, maigrelet avec un orchestre aigre doux et une mise en place approximative. » (Jean-Marie Brohm, Répertoire n° 22)

« Lehel choissant toujours des tempos mesurés, justes, mais élargissant imperceptiblement le rythme en cours de développement pour éviter l'enlisement. Sa vision, équilibrée, d'un clacissisme chaud et sobrement romantique, est scrupuleuse, se refusant à toute sollicitation du texte. Lecture un peu sage, où les plans sonores sont plus juxtaposés que logiquement induits et qui, de ce fait, ne confère pas à la passacaille variée la vie souterraine qu'on attendait. » (Jean Gallois, Compact n° 42)

Leinsdorf, ø Boston, 1966 OS. de Boston (Intégrale) - RCA

Leinsdorf, ø Concert Prague, 1966 OP. Tchèque - Multisonic 31 0020-2
6/5 Rép. n° 43

« Le coffret se clôt avec une symphonie n° 4 assez quelconque. Leinsdorf, à l'exception de l'immence réussite du Concerto n° 2 avec Richter [chez RCA], n'a pas grand chose à dire dans Brahms. Avec une Philharmonie tchèque nettement mieux capté (1966), le successeur de Munch au Boston Symphony offre une version assez tonique, mais bien peu travaillée, tant techniquement (ultimes mesures du dernier mouvement) que musicalement (tout l'Andante moderato). C'est franc et direct mais avec de fréquents automatismes mécaniques. » (Jean-Marie Brohm, Répertoire n° 43 - janvier 1992)

Levine [1], ø juillet 1976 OS. de Chicago - RCA/BMG [RCA RL 03425 - LP (intégrale)]
2Y Diap. n° 244

« Dans la Quatrième Levine maîtrise solidement l'élan du discours mais, bien que Masur [1977, publié à la même époque] ait des tendances à s'étaler, la pâte orchestrale est d'une autre consistance. La bonne mise en page de l'admirable second mouvement n'atteint pas le recueillement, l'émotion tranquille de Masur. Un foule de détails expressifs : entrées d'instruments, relais du discours, couleurs, etc. manquent et l'attention a tendance à se relacher. Le troisième mouvement est un lieu théâtrale que Levine articule avec une sorte de fantaisie vigoureuse. Dans le finale, il y a de la patte, il s'attache surtout à la dynamique potentielle du thème de la passacaille et à la continuité mélodique qu'elle assure. Mais les variations expressives (12-13-14, etc.) sont loin derrière celle de Kurt Masur et de l'Orchestre du Gewandhaus. En fait, James Levine a voulu alleger Brahms en s'efforçant de baliser le discours par des effets immédiats qui peuvent séduire, mais laissent insatisfait. La pensée musicale de Brahms est d'une autre richesse» (Max Pinchard, Diapason n° 244 - novembre 1979)

Levine [2], ø Concert Vienne, Musikverien, 19-20 novembre 1994 Philharmonique de Vienne - DG 449 832-2

Lombard, ø juin 1990 O. Nat. Bordeaux-Aquitaine - Forlane UCD 16630 (coffret 16628-32)
Durées : I 13'49 - II 10'50 - III 6'16 - IV 10'31
Son : Jean-Marc Laisné
2d Compact n° 64

« Il est évidemment tentant de jouer les internationnaux. Mais Bordeaux n'est (encore) ni Vienne, ni Berlin, ni Chicago : les sonorités de l'orchestre demeurent étrangères aux oeuvres comme au climat propre à Brahms. [...] La Troisième, prise curieusement fort lentement, reste sans relief, indécise et triste ; tout comme la Quatrième. [...] Dans une discographie déjà pléthorique et où s'inscrivent maintes versions de références, la vocation de l'Orchestre de Bordeaux est-elle de livrer un combat inégal, quand tant d'oeuvres françaises attendent d'être enregistrées ? » (Jean Gallois, Compact n° 64)

Loughran, ø ? Halle O. - Emi Seraphim 8260712 (+ Variations Haydn, op. 56a) [Emi CFP 40084 - LP]
Durées : I 12'38 - II. 11'48 - III. 6'42 - IV. 9'26

M

Maazel, ø juillet 1976 O. Cleveland (Intégrale) - Decca

« La Quatrième [...] avait été l'une des plus grande réussite de Klemperer (ce premier si, très long et sombre, par le quel débute l'Allegro [non troppo] initial , et sur lequel semble reposer l'oeuvre entière !). Il descend en effet très loin dans les profondeurs de ce mouvement complexe, et auquel il communique sa majesté réfléchie et intérieure. Mais il ne faut pas négliger pour autant le « volume » de la conception de Maazel, qui semble en outre vouloir appuyer les jointures des phrases pour en mettre la « solidité » en évidence - une façon de montrer « de quoi est faite » cette oeuvre, sans doute la plus difficile des quatre [symphonies]. Quant à l'Allegro final, même s'il peut paraître moins « grand » que chez Klemperer par certains côtés, il propose cependant une version impérieuse, aux tempi vifs qui ne nuisent pas aux variations les plus tumultueuses. » (Joël Wissotzky, Diapason n° 220 - septembre 1977)

Mackerras, ø Edimbourg, 6-30 janvier 1997 Scottish Chamber O. (Intégrale) - Telarc 80 450
6/9 Rép. n° 106 / 5Y Diap. n° 441

« Charles Mackerras [...] a voulu nous donner une intégrale des symphonies de Brahms à la tête d'une formation de chambre. Il est vrai que les 1e et 4e Symphonie avaient été créées par des ensembles à petit effectif. [...] L'allégement et l'équilibre naturel qu'il induit [en faveur des vents] renouvellent de la même manière notre écoute de l'habituellement intimidantes 4e Symphonie. On sera séduit par la jutesse des proportions (la coda classique et équilibrée du premier mouvement), par de nombreuses trouvailles sonores (et notamment un trait « divisi » des altos, dans le mouvement lent, joué non en tutti, mais par deux solistes), enfin par un Finale aussi peu abstrait que possible, joué, comme il est écrit, energico e passionata, et semblant donc oublier tous les commentaires musicologiques sur le rafinement d'écriture de cette impressionnate chaconne. » (Eric Taver, Répertoire n° 106)

« En optant pour un orchestre de chambre, Charles Mackerras a souhaiter retrouver les sonorités de l'Orchestre de Meiningen qui créa la Quatrième Symphonie et avec lequel Brahms entretint des relations privilégiées. les pupitres de cordes sont donc moins importantes, ce qui modifie la balance et donne une présence plus affirmée aux instruments à vents (en particulier enx cuivres) et aux timbales. En s'appuyant sur le témoignage de contemporains ou d'élèves du compositeur, le chef a aussi voulu davantage de liberté dans le traitement rythmique des partitions, dans les variations de tempo, accentuant le caractère dramatique de certaines pages par un jeu plus soutenu et s'attardant sur les passages mélancoliques. Le résultat de tels choix est pour le moins probant. [...] Au-delà de toute querelle musicologique sur une autheticité forcément perdue, Charles Mackerras et le Scottish Chamber Orchestra nous propose un « autre Brahms » infiniment séduisant et touchant. » (Katia Choquer, Diapason n° 441)

Mandeal, ø 13-17 mai 1996 OP. G. Enesco Bucarest - Arte Nova 46493
Durée : 42'47

Markevitch [1], ø 1958 O. Lamoureux - DG

Markevitch [2], ø Concert 25 novembre 1960 OS. National URSS - Lys 576-577 [Melodiya]
I. 12'07 - II. 12'07 - III. 6'05 - IV. 10'22 = 40'41
Rép. n° 137 / 5Y Diap. n° 472

« La Symphonie n° 4 de Brahms par laquelle débute le premier disque est pleine de panache et de poésie, prenant appui sur une pulsation d'une rare puissance et d'une ampleur extrême. » (François Laurent, Diapason n° 472)

Markevitch [3], ø ? OP. Japon - Gakken

Marriner, ø 1997 Academy St. Martin in the Field (Intégrale) - Hänssler 98-187
Durée : 39'22
7 Rép. n° 116 / 5Y Diap. n° 455

« [Des enregistrements de Neville Marriner se dégage] une fraîcheur général de ton, un allant constant de la pulsation et un engagement dramatique posé mais efficace, qui pourra surprendre de la part du chef anglais. Ni excessives ni monumentales, les symphoniesde Brahms se présentent à nous comme de magnifiques moments de musique « pure », dans un optique qui rapelle celle de Mackerras (Telarc [1997]) mais sans les maniérisme « musicologiques » de ce dernier. [...] Les 2e et 4e Symphonies, sont jouées ici avec clarté et sérénité, et l'on perçoit une fort émouvente envie de faire sonner l'orchestre sans forcer le pas puissant et mesuré de ces partitions. » (Eric Taver, Répertoire n° 116)

« Compensant l'effectif moindre des cordes par une accentuation méticuleuse de chaque pupitre, le chef parvient à figurer l'ampleur, encore intensifiée par une direction et des phrasés larges, mais pas lâche. Car tout, dans le travail de Marriner et de son orchestre, est précis, articulé, incisif. Réel plaisir que d'entendre l'enthousiasme de ces musiciens cherchant ensemble à obtenir des lignes tantôt raffinées, tantôt coupantes. » (Katia Choquer, Diapason n° 455)

Martinon, ø années 70 O. National de l'ORTF - Emi

Marturet, ø 1993 OS. de Boston - BMG

Masur [1], ø 1977 O. Gewandhaus Leipzig (Intégrale) - Philips [6769 009 - LP (intégrale)]
3Y Diap. n° 243

« Quels sont donc les atouts de Kurt Masur [face aux anciens] ? Tout d'abord l'Orchestre du Gewandhaus de Leipzig est une formation superbe. Les cordes y sont homogènes, disciplinées, les petits bois sont particulièrement séduisants surtout le hautbois et la flûte du premier pupitre. Les cuivres, un peu trop systématiquement tenus en laisse, sont parfait de cohésion et de finesse. La conception de Kurt Masur est celle de l'intériorité plus que d'éclat, de la pâte sonore linéaire plus que de la couleur. Tout ceci est une option que l'on peut trouver très crédible. [...] Le premier mouvement de ce chef-d'oeuvre qu'est la Quatrième symphonie est retenu, presque trop. Cependant il s'en dégage une manière d'incantation poétique qui ne manque pas de mystère. Le second mouvement chante avec la force de son chand lyrisme, mais la tension baisse déjà avec le troisième mouvement qui manque de vivacité et si l'on met à part le beau moment de musique que constituent les variations 12, 13, 14 du finale, l'interprétation de Masur laisse l'auditeur un peu déçu. » (Max Pinchard, Diapason n° 243 - octobre 1979)

Masur [2], ø Concert fév.-avril 1995 P. New York (Intégrale) - Teldec 13565 / 13695 (4e seule)
Durée : 42'39
6/8 Rép. n° 96

« [La Quatrième Symphonie] démarre sur une nuage, mais comme un procédé habile, non comme nécessité (la deuxième note « dégouline » un peu) symbolisant cette attitude de « bon faiseur » qui domine décidément ici. Il n'y a rien de rédhibitoire au fond, juste une matière inégale et plus professionnelle qu'inspirée, ce qui fait certainement de belles soirées de concert, mais en rien une parution discographique de poids qu'économique. Décidément l'intégrale est-allemande du milieu des années 70 était plus intéressante. » (Ch. Huss, Répertoire n° 96)

Mehta, ø 4-27 octobre 1992 OP. Israël - Sony SW4K 53 279 (Intégrale)
2* Monde n° 175

« Aucune grandeur visionnaire dans cette approche solide et apparament réfléchie, mais dont le souci de mise en place souffre d'un manque d'inspiration. » (Patrick Szersnovicz, Monde de la Musique n° 175 p. 94 - mars 1994)

Mengelberg, ø Concert 29 novembre 1938 O. Concertgebouw - Naxos "Historic" 8.110 158 (+ 2e de 1940) / Teldec 0927 42662-2 / 243 724-2 / Tahra 274-275 / Lys 076 / Biddulph WHL 057 / M&A CD-845 [Telefunken SK 2773-77 - 78t]
4 Rép. n° 8 & 161 / Diap. Historique n° 343

« Willem Mengelberg joue sur l'onctuosité, le rubato/portamento. L'humeur est fôlatre (deuxième mouvement), le Final est simplement gracieux, voire précieux, avec de grandes fluctuations de tempos, procédé favori du chef. » (Jean-Marie Brohm, Répertoire n° 22)

A propos de cet enregistrement et du tranfert Biddulph. Un autre article sur www.classicstoday.com. Un article en anllemand de Matthias Reisner.

Mitropoulos, ø Concert 22 novembre 1953 P. New York - AS Discs / Hunt
Durées : I. - II. - III. 5'53 - IV.
6 Rép. n° 6

« Dimitri Mitropoulos avec un son compact et un orchestre assez rugeux (New York) se permet des phrasés artificiels avec des effet de souflets. L'Allegro giocoso est très rapide (5 mn 53). L'Andante est mélancolique avec beaucoup de legato. La coda de la passacaille, impressionnante de hauteur de vues, vient mourir d'épuisement fatal. » (Jean-Marie Brohm, Répertoire n° 22)

Monteux, ø [stéréo] Concert 7 août 1960 - [Inédit]

Voyez la discographie complète de Pierre Monteux.

Mravinsky [1], ø Concert 29 décembre 1954 OP. Leningrad - Russian Disc RDCD 10916

Mravinsky [2], ø Concert 14 mai 1961 OP. Leningrad - Russian Disc RDCD 10907

Mravinsky [3], ø Concert 28 avril 1973 OP. Leningrad (+ 3e) - BMG 74321-29401-2 [Melodiya S10 17639/40 - LP]
Durée : I. 12'28 - II. 10'07 - III. 6'06 - IV. 10'10 = 38'51
9/7 Rép. n° 92

« Quasi idéaux également [...], les Brahms auront rarement donné une telle impression de poigne, d'avancé irrésistible, d'héroïsme (Troisième) combinée avec une telle maîtrise de l'apogiature (la passacaille finale de la Quatrième jouée sauvagement passionato, comme son premier mouvement d'ailleurs), et de la couleur, nuancée, dans les temps intermédiaires, de somptueux clair-obscurs. l'alliage de rudesse et de rayonneent, de souplesse et de puissance, d'interrogation et d'affirmation apparaissent tout aussi étonnantes et décisives, servant une infaillible logique discursive. » (Pascal Brissaud, Répertoire n° 92 p. 74)

Munch [1], ø 10 & 11 avril 1950 OS. Boston - ? [RCA LM 1086 ???]

Munch [2], ø 1959 OS. de Boston - RCA/BMG [CCV 5031 - LP]

« Sans aller jusqu'aux points extrêmes représentés par les interprétations d'Arturo Toscanini et de Carlo-Maria Giulini, Charles Munch possède - à la fois - une pâte germanique massive et un souci très latin du beau détail, la minutie poussée jusqu'au fanatisme n'étant pas forcément un trait exclusif des sphères d'obédience allemande. Connaître à ce degré les coins et les recoins de la Quatrième Symphonie, reprendre la démonstration déjà réussie dans la Première et la Deuxième, relèvent autant de la science que de l'instinct. [...] On notera également une mise en valeur considérable des pupitres du Boston Symphony concernés par les attentions de Brahms. Comme le compositeur à particulièrement soigné les vents de l'Orchestre de Meiningen, créateur de l'oeuvre en octobre 1885 sous la baguette de Hans de Bülow, Munch incite les instrumentistes français du Massachusetts à se surpasser. Dans l'Andante moderato, la clarinette solo manifeste les charmes d'un exceptionnel legato. La flûte de l'Allegro giocoso est des plus délicates. Au paravant - lors du premier mouvement - l'entrée Marcato e forte des hautbois, clarinette basson et cors a lieu avec une habileté individuelle telle qu'on distingue, sans la moindre peine, chacun d'entre eux. Voici donc un pertinent modèle de pratique collective de la musique, acte quotidien cher à Munch. » (Philippe Olivier, Charles Munch, une biographie par le disque. Belfond, 1987 p. 130)

Muti, ø 1988 O. Philadelphie - Philips 422 337-2
Rép. n° 15 / Monde n° 127 / 2d Compact n° 47

« Riccardo Mutti est le haut de gamme si l'on peut dire des versions à éviter. Son interprétation, presque puccinienne, est une longue pâmoison. » (Jean-Marie Brohm, Répertoire n° 22)

« A la tête du splandide Philadelphia Orchestra, le chef tire-t-il des sonorités rondes, riches, soyeuses. Pourtant, derrière ces splendeurs sonores, se profilent certains manques cruels : ainsi de curieux défaut d'homogénéité à la fin du premier thème et durant le « pont » qui mène au second motif (se serait-on trompé au montage : il me paraît en effet impensable qu'une fine oreille comme Miti ait pu laisser passer ce bafouillage). Ainsi de ces alanguissement, ruptures de rythme qui nuisent à l'envol du volet initial. Dans l'Andante, on aimerait plus d'ampleur, de vie intérieur, tout comme dans l'Allegro giocoso, qui s'effrite vers la fin. Et le dernier mouvement ne nous fait qu'entrevoir sa magnificence [...]. » (Jean Gallois, Compact n° 47)

N

Neumann, ø Concert Villach, Kongresshaus 27 juin 1989 Philharmonique de Vienne - (Radio)

Norrington, ø 1995 London Classical Players - Emi

O

Ormandy [1], ø 19 novembre 1944 O. Philadelphie - CBS / Sony

Ormandy [2], ø 25 octobre 1967 O. Philadelphie - CBS / Sony

Ormandy [3], ø Concert 1967 OS. Radio Bavaroise - Emi "Great Conductors of the 20th Century" 5 75127-2
5Y Diap. n° 493 / 3* Monde n° 267

Otomo, ø janvier 1996 O. Japan Virtuoso - Alfa

Ozawa [1], ø Berlin, 15-16 septembre 1989 Saito Kinen O. - Philips 426 391-2 (existe en vidéo + Danses hongroises n° 5 & 6)
Durées : I. 12'03 - II. 11'05 - III. 6'18 - IV. 9'45
Son : T. Faulkner
5/7 Rép. n° 30 / 2d Compact n° 59

« Ce document d'Ozawa dirigeant le Saito Kinen Orchestra, ensemble formé d'éléments géographiquement dispersés, mais que réunit la mémoire d'une même formation musicale à l'Ecole de musique Toho Gakuen, n'est heureusement pas à classer parmi les disques brahmsiens hors-sujet dans lesquels Muti et Colin Davis se sont récemment spécialisés. Il n'y a ici ni faute marquante de goût, tout est finement exécuté avec un grand sens musical, mais on cherche désespérément l'éteincelle de personnalité, de profondeur dans la lecture du texte ou de recherche dans le grain sonore (clair et plat). » (Ch. Huss, Répertoire n° 30)

« [Brahms] se serait-il bien retrouvé dans cette grandiloquence, ces nuances « forte » marquées suivies de « pianissimos » accentués qui apparentent ce discours musical à un gigantesque accordéon ? Peu de velouté ou d'homogénéité dans les cordes mais beaucoup de distanciation et de froideur. Le « giocoso » du Troisième mouvement se métamorphose en « militairement », au langage poussif et ahanant, tandis que le finale devient dramatique inutilement. - Un coup pour rien. » (Jean Gallois, Compact n° 59)

Ozawa [2], ø Concert Vienne, Musikverein, 6 novembre 1993 Philharmonique de Vienne - (Radio)

P

Paray, ø Detroit, Orchestra Hall, 26 mars 1955 OS. Detroit - Mercury [MG 50057 - LP]

Pedrotti, ø Prague, c. 1968/70 OP. Tchèque (intégrale) - Supraphon

Pretre, ø Concert Vienne, Musikverein, 19 janvier 1992 Philharmonique de Vienne - (Radio)

Prévin, ø 25-26 juin 1987 Royal OP. - Telarc
Rép. n° 2

« André Prévin est lent et lourd, presque pesant, d'une tristesse déprimante. » (Jean-Marie Brohm, Répertoire n° 22)

R

Rahbari, ø 1989 OP. Radio TV Bruxelles - Naxos

Rajter, ø avant 1997 ? Slovak PO. - Brilliant Classics 9155

Rankl, ø ? N. SO. ? - [Decca K1231-5 - LP]

Redel, ø avant 1994 ? Philharmonia Hungarica - Pierre Verany 730019
Durée : 43'30

Reiner, ø Londres, Walthamstow Town Hall, 12 octobre 1962 RPO - RCA/BMG / Chesky CG 906 / Menuet 160 025-2
I. 11'19 - II. 12'53 - III. 6'30 - IV. 9'42
Son : Kenneth G. Wilkinson
Rép. n° 4 / Diap. Historique n°341

« Des mouvements extrêmes pris dans un tempo enlevé. Des phrasés admirables, une articulation serrée, mais totalement plastique. La conduite, d'une perfection décourageante, d'un discours orchestral qui va obstimément de l'avant. Une attention de tous les instants portée aux bois et aux cuivres. Une expression austère, rigoureuse, presque abstraite mais d'une noblesse intimidante. N'hésitons pas : cette 4e extrêmement personnelle est l'un des plus beaux disques de Fritz Reiner. » (Diapason n° 341)

Rickenbacher, ø 18 juin 1993 OS. Budapest (Intégrale) - Discover DICD 920 472
5/6 Rép. n° 98

« Les quatre heures du parcours brahmsien en [la compagnie de Karl Anton Rickenbacher] peuvent se résumer en une seule phrase : « c'est comme Masur-New York, mais c'est moins cher. Selon votre degré de politesse inné vous traduirez le mot « comme » par « aussi ennuyeux que » ou des terminologies plus explicites (l'écoute du soporifique Finale de [la] 4e vous fera sans doute pencher pour l'argot !). On a là le parfait exercice de Kapellmeister, dosant ses sonorité avec soin, mesurant se tempos pour que rien ne puisse arriver et tutti quanti à l'avenant. Comme l'orchestre ne développe aucune séduction particulière, on rengera tout cela dans le (gros) sac des pensums brahmsiens des années 1980-1995 [...]. » (Ch. Huss, Répertoire n° 98)

Rowicki, ø 1967 OP. Varsovie - Lys 559-561
Rép. n° 132

« A travers une intégrale des Symphonies de Brahms on retrouve l'extraordinaire souplesse de la battue de [Witold] Rowicki [...]. Ce Brahms est brassé à pleine pâte ; tout repose sur les cordes, la phrase et l'avancée. Rowicki est un musicien proche de nous, très éloquent, qui sait prendre des risques [...]. Partout on ressent le travail de fond très important avec l'orchestre, une envie saine de faire de la musique (loin des chefs blasés que l'on entend trop souvent aujourd'hui) et le sens de la pulsation (cf. 1e et 4e) formidable. Mahleureusement il nous ait impossible de coller un sticker « Recommandé » sur ce coffret : il a été réalisé à partir de microsillons, en bon état quant aux bruits de surface, mais à la dynamique forcément limitée et, surtout, bourrés de distorsions, notamment dans le volet initiale de la 2e et le Finale de la la 4e. Bémol sonore majeur à notre enthousiasme (réel), donc. » (Répertoire n° 132 p. 88)

S

de Sabata, ø Berlin, Alte Jacobstrasse Studio, 11/13/14 & 17 mars 1939 Orchestre Philharmonique de Berlin - Andante (+ 4e de Weingartner...) / DG "Dokumente" 423 715-2 (+ Strauss, Mort et transfiguration) / Pearl 054
Durées : I. 12'35 - II. 12'58 - III. 5'40 - IV. 9'26 = 40'30
8/4 Rép. n° 9 / Diap. Historique n° 343

« Dans Brahms, De Sabata avec un Orchestre de Berlin d'une souplesse et d'une précision inouïes - dès avant guerre Berlin faisait partie du trio de pointe des orchestre internationaux - réussit à capter l'attention. Il faut respirer l'orchestre avec des phrasés chaleureux d'une grande flexibilité, en soulignant mille détails et mille nuances, notamment dans le legato et le rubato et les enchaînements thématiques d'un pupitre à l'autre. Très fluide et d'une grande intensité, il faudrait presque dire densité, les cordes sont nerveuses frémissantes, et constituent véritablement le soubassement de l'oeuvre. Est-ce la prise de son ou la conception du chef ? Toujours est-il que les merveilleuses cordes de Berlin - très en avant - scintillent avec beaucoup de sensualité et donnent un climat sautillant presque primesautier aux pulsations des mouvements rapides, pris dans des tempos allants qui dégagent une impression de rare distinction. L'Andande moderato est un grand moment de mystère et de beauté sereine, tandis que la coda du dernier mouvement, sans jamais écraser par sa monumentalité, est d'une majesté sereine du fait de l'absence de toute sentimentalité. » (Jean-Marie Brohm, Répertoire n° 9)

« La 4e de Brahms par De Sabata diffère totalement de celle, fougueuse et dramatique, de Toscanini. Certes on pourrait parler dans les deux cas de conception « latine » (en raison de leur clarté), mais De Sabata recherche essentiellement la sérénité : aucune emphase, et une architecture éléaborée avec intelligence, dans un souci constant de souplesse et même de douceur. » (Diapason n° 343 p. 123 - novembre 1988)

Sanderling [1], ø 1971 Staatskapelle Dresde - RCA "Navigator" 74321 30367-2 (intégrale) / 0540041-2 / Eurodisc 69220 [Eurodisc 913 4045 - LP (4e) ]
Durée : 42'55
7/8 Rép. n° 92 / Diap. n° 203

« Ballottée par le destin politique et les aléas de l'histoire, la carrière de Kurt Sanderling est un vrai roman. Ce chef élevé dans la plus pure tradition allemande, est allé cherché dans son exil soviétiétique une dimension de grandeur et de ferveur torturée au contact de Mravinski et d'autres, qui marqua profondément son style, comme le démontrent ses enregistrements de Sibelius ou Chostakovitch. [...] La Quatrième est également très belle. A l'opposé des approches viennoises de Böhm ou Carlos Kleiber, cette interprétation s'attache encore une fois à la clarté polyphonique et à la respiration. Ce traitement trouve son meilleur aboutissement dans le dernier mouvement. Là Sanderling parvient à une modernité surprenante dans les jeux de timbres et de rythmes qui captivera tout brahmsien. » (Philippe de Souza, Répertoire n° 92)

« Brahms vu par Sanderling ne souffre certes d'ecès ni de subtilité, ni de métaphysique, ni de raffinements sonores, voilà un Brahms robuste, alerte, sanguin, bien charpenté, où se manifeste une indéniable volonté de grandeur, comme dans l'Allegro giocoso, un peu brutal et militaire. Le sens de l'architecture est encore marqué dans le quatrième mouvement, véhément mais cependant assez statique. » (Alain Fantapié, Diapason n° 203 - janvier 1976)

Sanderling [2], ø 1990 OS. Berlin - Capriccio 10600 (intégrale)
Durée : 46'23

Sanderling, Thomas, ø Londres, Henry Wood Hall, 1-10 septembre 1996 O. Philharmonia (Intégrale) - Darpro RS 953-00041
9 Rép. n° 111 / 5Y Diap. n° 444

« Même si chaque symphonie répond à un certain nombre de données similaires (patience des tempos, puissance des contrastes, couleurs chaudes, cantabile irradiant, polyphonie très fouillée) qui attestent de la réflexion d'ensemble, l'allure est néanmoins très différenciée, avec comme pivot la rupture stylistique entre la 2e, lyrique, et la 3e, dans laquelle se développe une pugnacité qui deviendra quasi terrifiante dans la 4e, dont le Finale est un véritable rouleau compresseur. [...] Certes, ce n'est pas une intégrale « évidente », car elle requiert ) mon sens une familiarité avec les oeuvres pour livrer toute sa sève. On lui reprochera peut-être un aspect apparemment corseté, mais cette apparence est fausse : malgré la lenteur des tempos, rien n'est jamais rigide et la puissance s'exprime non par l'éclat (comparez le Finale de la 4e avec celui de Kleiber...), mais par une force organique irrépressible. » (Ch. Huss, répertoire n° 111)

« Se distinguant des visions purement dramatique, Thomas Sanderling donne chair à ces partitions en s'abandonnant à des phrasés ondoyants et frémissants. Sa conception naturelle et vivante repose en fait sur une étude extrêmement précise et sophistiquée de la dialectique brahmsienne. [...] Les différents pupitres s'écoutent, il respirent, soupirent ensemble. [...] Cette approche affirme son originalité par une spontanéité, une délicatesse qui s'inscrit en contrepoint du caractère tragique et immédiat des oeuvres. » (Katia Choquer, Diapason n° 444)

Sawallisch [1], ø Vienne, 1959/63 ? OS. Vienne (Intégrale) - Philips "Duo" 438 757-2 [GL 5802 - LP]
Durée : 38'08
7/7 Rép. n° 65

« On peut distinguer quelques caractéristiques générales : bon sens, clarté des lignes, énergie (eh, oui !) et plaisir auditif immédiat. Parmi les défauts on notera un certain manque de profondeur. [... Ainsi, les] allegro initiaux de la 3e ou de la 4e notamment, auraient pu être plus tendus que vifs. [En revanche,] on trouvera un excellent sens de l'équilibre. » (Ch. Huss, Répertoire n° 65)

Sawallisch [2], ø Concert Vienne, Musikverein, 9 novembre 1986 Philharmonique de Vienne - (Radio)

Sawallisch [3], ø 1987 OS. NHK - Emi [Vidéo]

Sawallisch [4], ø 13-17 juin 1989 London PO. (Intégrale) - Emi CDC 7 54060-2 (+ 2e...) / Seraphim 73570
Durée : 41'45
7/8 Rép. n° 31

« Voici un chef qui a quelque chose à dire une idée à défendre dans Brahms. Sawallish, pour sa deuxième intégrale, choisit d'illustrer un brahms purement germanique. Il poursuit ainsi l'oeuvre des successeurs de Furtwängler, qui pratiquaient la rigueur sans les grossissement uniques et géniaux (les pizz. dans le Finale de la 4e) si typique de Furt. [...] Sawallisch a une concpetion arrétée et immuable sur l'élément le plus difficile chez Brahms : le phrasé. [... Chez Sawallisch] toutes les notes sont purement égales, les éclairages et les respirations quasi inexistantes. Attention le discours n'est pas figé comme dans la 2e par Klemperer, simplement Sawallisch ne cherche ni à chanter (2e thème du troisième mouvement de la 4e), ni à émouvoir (la 2e), mais à impresionner par l'architecture vertical (Finale de la 4e) et la richesse des voix secondaires. Cette optique est défendue avec une constante et une logique vraiment exceptionnelles, mais nous restons un peu sur le bord du chemin, impressionnés, mais vide d'émotion. » (Ch. Huss, Répertoire n° 31)

Schmidt-Isserstedt [1], ø 21 mai 1973 OS NDR - Arlecchino

Schmidt-Isserstedt [2], ø ? OS. NDR - Stradivari

Schmidt-Isserstedt [3], ø ? BRL ? - ?

Schuricht [1], ø 5 avril 1955 SRSO - Archiphon

Schuricht [2], ø Concert, 24 mars 1959 O. National de France - King International KKCC-4044 / Melodram CDM 18048

Schuricht [3], ø Munich, septembre 1961 OS. Radio Bavaroise - Adès 13 278-2 (+ Ouv. Tragique) / 20 340-2 [Guilde Internationale du Disque / Musical Masterpiece Society M-2249 - LP]
I. 12'04 - II. 10'32 - III. 6'00 - IV. 10'12
8 Rép. n° 13 / Diap. d'or n° 349 & 3Y n° 224 / Choc Monde n°122

« Cette interprétation, qui avait obtenu à sa parution en 1961 un Grand Prix de l'Académie Charles Cros, est un excellent témoignage de l'art de Schuricht, un des géant de la grande tradition allemande et europérenne qui sait allier noblesse et clarté de la construction et chaleur de l'éloquence. Son Brahms est tendre, lyrique, lumineux, d'une grande vitalité. Les tempos sont plutôt alertes, avec beaucoup de nuances expressives, surtout les cordes et les bois, presque rustique, ce qui ne va pas sans une certaine rudesse de timbre (la clarinette souvent). Schuricht privilégie constamment le naturel et la simplicité. D'une robustesse allègre, son Brahms est allant, bondissant, nerveux. Dès l'introduction du premier mouvement on perçoit dans les balancements mélodiques et les nervures rythmiques une grande finesse de nuances et d'accents qui engendre un indéfinissable sentiment d'effusion et de bonté, ce qui n'est pas sans rappeler Bruno Walter. Le deuxième mouvement, Andante moderato, est une ballade à l'humour vagabonde que n'alourdissent jamais les sombres pressentiments. les deux derniers mouvements enfin, allégés et électriques, ne mette pas en oeuvre des masses sonores écrasantes, mais plutôt de lignes et des structures d'une grande finesse harmonique qui rendent justice aux nuances de l'orchestration brahmsienne et à ses couleurs (trompettes, bois, surtout). [...] La prise de son est affectée d'un souffle, de quelques menues impurtés et d'une certaines sécheresse, sur les cordes et les bois surtout. » (Jean-Marie Brohm, Répertoire n° 13)

« Quel grand chef ! Schuricht alterne élégie et emportement dans une rare perfection de propos. [...] La cohérence des jeux de tension et de détente de l'Allegro initial découle directement de la grande diversité des climats expressifs, alors que la surprenante mélancolie, extraordinairement prégnante, de l'Andante en fait l'un des plus beaux qui soient. » (Rémy Louis, Diapason n° 349 - mai 1989)

Schuricht [4], ø Hambourg, ? OS. NDR - Disques Refrain DR 930050 / King KICC 2394

Consultez le très bon site sur le chef Carl Schuricht.

Segerstam, ø ? - ?

Skrowaczewski, ø 1987 Halle O. (Intégrale) - IMP Classics BOXS 03
4d Compact n° 62

« Stanislaw Skrowaczewski, malgré des phrasés fins et élégants et une volonté d'alléger fait assez salonard et geignard. Cela manque de densité et de gravité. » (Jean-Marie Brohm, Répertoire n° 22)

« Pourquoi Stanislaw Skrowaczewski a-t-il, longtemps, été tenu à l'écart ? C'est pourtant un fin musicien, un chef valeureux qui sait modeler un orchestre, faire naître de superbe couleurs, dégager de somptueux plans architecturaux et conférer aux partitions qu'il aborde une vie plein de santé, de vérité et de poésie. Je me faisais ces réflexions en l'écoutant, avec ravissement interpréter les symphonies de Brahms qu'il débarrasse des oripeaux plus ou moins romantiques et lourd dont les affublent certains chefs en mal d'invention. Ici pas d'effets de mèche ni d'instruments plus ou moins historiques, la volonté d'organiser un discours par essence même « symphonique » et de faire chanter les notes [...]. Avec Skrowaczewski, Brahms devient léger avec l'air des cimes, devant la beauté de la nature. Et il en devient tout joyeux : je ne connais aucune intégrale aussi vivifiante. [...] On sent ici une liberté éloquente, un grand bonheur à recréer de belles sonorités, à faire chanter - j'insiste - l'orchestre et les partitions. [...] D'où ce côté à la fois grave et lumineux de la Quatrième, dont la passacaille finale, ample et remarquablement mise en place, devient grand poème à visages divers. » (Jean Gallois, Compact n° 62)

Solti [1], ø mai 1978 OS. Chicago (Intégrale) - Decca 414 563-2 / Decca/London 430 799-2 (intégrale) [SXL 6890 / 435 461 - LP]
I. 12'41 - II. 12'53 - III. 6'13 - IV. 10'18 = 42'16
4Y Diap. n° 231 & 245 (intégrale)

« Cette Quatrième ne manque pas d'allure. Georg Solti adopte des tempos généralement retenus (notamment l'andante moderato) mais sans excès et qui conviennent à une conception marquée par une grandeur austère, d'une force et d'un poids exempts de lourdeur (sauf passagèrement dans l'allegro non troppo) [...]. Solti met entièrement au service del'oeuvre les moyens exceptionnels de sa phalange. On n'en admire pas moins au passage la pâte incomparable de l'orchestre, la beauté des soli, le sens des proportions, des volumes et des masses. » (Alain Fantapié, Diapason n° 231 - septembre 1978)

Solti [2], ø Concert Salzbourg, 6 août 1995 Philharmonique de Vienne - (Radio)

Stein, ø septembre 1997 OS. Bamberg (Intégrale) - Koch 3-1640-2
5 Rép. n° 118 / 2 Classica n° 5

« L'optique générale est plutôt wagnérienne, avec des tempos assez lents, de longs phrasés qui laissent venir l'émotion, et un sens de la progression fondé sur le développement de la mélodie bien plus que sur la pulsation. Mais là où un Günter Wand parvient à trouver un point sur lequel va se décharger tout la tension accumulée, Stein paraît plus hésitant, comme si l'énergie restait vaguement diffuse [...]. L'orchestre de Bamberg n'est pas une falange inoubliable. Les cordes sont belles, mais parfois un peu maigre, alors que les vents sont bien timides : on entend pas grand-chose des contrepoints raffinés de la 4e Symphonie [...]. Décevant. » Eric Taver, Répertoire n° 118)

« Horst Stein et l'orchestre qu'il dirigea de 1985 à 1996 symbolisent un tradition germanique. Mais c'est précisément cette « tradition » qui ne modifie pas notre jugement et les références passées. L'interprétation est massive et puissante, manquant assurément d'aération [...]. Quant à la Quatrième, elle semble totalement innervée, malgré un pupitre de cordes remarquable. » (Maxim Lawrence, Classica n° 5)

Steinberg [1], ø 1959 OS. Pittsburgh (+ 3e/Stokowski) - Everest EVC 9016
6 Rép. n° 131 p. 83

« William Steinberg, avec des tempo vifs, dirige un Orchestre de Pittsburgh qui manque de coffre et de personnalité. » (Jean-Marie Brohm, Répertoire n° 22)

Steinberg [2], ø ? OS. Pittsburgh (Intégrale) - MCA

Stokowski [1], ø Philadelphie, 4 mars-29 avril 1929 O. Philadelphie (Intégrale) - Biddulph WHL 017-18
7/3 Rép. n° 68

« Bourée d'invention (brahmsienne ?), oscillant entre génie pur et mauvais goût, ce périple revêt une importance historique certaine, sans doute plus grande aujourd'hui que celle de son concurrent Weingartner [1938 ...]. Côté son, on est avant tout frappé par la pâte sombre, l'extrême puissance des violoncelles et des contrebasses. Côté interprétation, on reste bouche bée devant certaines illuminations : cette entrée du final de la 1e [...]. Certains épisodes (coda accelerando du premier mouvement de la 4e !) ont de quoi vous laisser pantois ! [...] Jaurais penché volontier pour un 8, si les premier violons ne connaissaient pas ça et là un certain nombre de dérapages très évidents (rudesses et problèmes d'homogénéité d'intonation, dans la 4e par exemple) surprenants en regard de la réputation de la phalange et de son chef. » (Ch. Huss, Répertoire n° 68)

Stokowski [2], ø 1931 O. Philadelphie - Juss

Stokowski [3], ø New York, 26 juillet 1940 All-American Youth O. - Music & Arts "The Stokowski Edition, Vol. XII" CD-4845
Durée : 40'34

Stokowski [4], ø Concert Londres, 4 mai 1974 New Philharmonia O. - IMP/BBC BBCCRD 9107
Dernier concert du chef en angleterre.
7/7 Rép. n° 88

« Discutable, mais très intéressante, est la Symphonie n° 4 de Brahms, qui manque un peu de charpente architecturale et de rigueur dans la mise en place, bien que l'on y découvre un sens affirmé du rubato et de la souplesse du phrasé, à la manière d'un De Sabata (DG [1939]) ou d'un Mengelberg [1938]. Stokowski explore ici aussi toute les possibilité harmoniques du contre-chant (cors très exposés dans l' «Allegro non tropo» initial), mais sa concpetion assez hédoniste et lumineuse, pour ne pas dire sensuelle, passe aussi un peu à côté de la grandeur hautaine de cette page, surtout dans l' «Andante moderato», où l'on perçoit quelques petites inprécisions au cor. De surcroît les fluctuations assez brouillonnes du tempo bousculent souvent l'orchestre, même si les effets d'accélérations ne manquent pas d'efficacité (fin du I où le public subjugé applaudit). L' «Allegro giocoso» est assez somptueux et jubilatoire, mais là aussi Stokowski varie souvent les balances dynamiques et surtout les tempos, ce qui rompt un petit peu l'unité. Le dernier mouvement, très large et presque comme improvisé, est une véritable démonstration de subjectivité, avec à nouveau des ponctuations opulentes aux cuivres. Pas très orthodoxe, mais captivant. » (Jean-Marie Brohm, répertoire n° 88)

Stokowski [5], ø [studio] Londres, 17-21 juin 1974 New Philharmonia O. - RCA/BMG 68443 (coffret 14 cd)
Durée : 37'43

Suitner, ø 1-4 avril 1986 Staatskapelle Berlin - Berlin Classics / Deutsche Schallplatten

Svetlanov, ø 1981 OS. URSS - Melodiya

Swarowsky [1], ø ? ? - ?

Swarowsky [2], ? OS. Munich - Intercord

Swarowsky [3], ø ? OP. Allemagne du Sud [Süddeutsche Philharmonie] - Gakken/Kappelle GD 174921 (+ Ouverture académique, op. 80) / Quintessence
Durées : I. 12'36 - II. 11'30 - III. 6'12 - IV. 10'43

Swarowsky [4], ø Nuremberg, avril-juillet 1970 Groses Symphonie orchester - Weltbild Classics 704031 / Koch (intégrale)
4/6 Rép. n° 111

« On peut être grand pédagogue ([Hans] Swarowsky a formé Mehta, Abbado et tant d'autres) et chef sans envergure particulière. Il suffit d'aller fureter autour de la septième minute du volet initial de la 2e Symphonie pour comprendre tout ce qui ne va pas ici : orchestre de seconde zone, vaguement juste (bois), auquel Swarowsky se montre totalement incapable d'inculquer la moindre respiration brahmsienne. L'ensemble, sur les quatre symphonies, apparaît à la fois raide et prosaïque, ni profond, ni engagé. On ne retire rien d'une telle intégrale, non « scandaleuse » mais totalement superflue dans le concert discographique actuel. » (Ch. Huss, répertoire n° 111)

Szell, ø 8-9 avril 1966 O. Cleveland - Sony "Essentiel Classics" SBK 46330 / CBS "Mestro" M3YK 45823 (intégrale) [Columbia D3S 758 - LP]
Durées : I. 13.22 - II. 12'54 - III. 6'41 - IV. 10'36 = 43'50
4d Compact n° 53 & 60

« C'est en entendant pareil coffret qu'on mesure combien Georges Szell (1897-1970) était un très grand chef. Voilà un Brahms sévère sans doute, sans concession à la plus mince facilité, mais pétri de bonheur musical. [...] Ce discours plein de force, de vitalité et de poésie, nous allons le retrouver tout au long de l'écoute du coffret. » (Jean Gallois, Compact n° 53)

T

Takaseki, ø sept. 1995-sept. 1996 Century O. Osaka - ?

Tennstedt [1], ø 14 décembre 1974 OS. Boston - ADB 0001

Tennstedt [2], ø avril 1984 London P. - Navikiese NAV-4022 Gramophono AB 78612

Toscanini [1], ø Concert Londres, Queen's Hall, 3-5 juin 1935 OS. BBC - Emi CDH 7 69783-2 (p) 1989 / Grammofono 2000 AB 78612 (p) 1996 & 78851
I. 11'44 - II. 11'35 - III. 6'11 - IV. 9'25 = 38'50
8/4 Rép. n° 17 / Diap. d'or n° 352 / 4d Compact n° 45

« Ces enregistrements cinquantenaires sont mieux que bien des publications « live » des années 50. L'interprétation, extrèmement tendue et dynamique convainc par sa densité, son intransigeance et sa rigueur. Elle peut, en revanche, choquer les auditeurs partisant d'un Brahms chand et lyrique, par une certaine dureté, issue de l'extrème verticalité du traitement de la partition, que Toscanini a su gommer dans ses interprétation avec le Philharmonia [1952]. Si le tissu sonore des bois dans l'entrée de l'Andante manque également de « liant », par la suite le texte réussit à « chanter » (pas seulement par la bouche du chef, un vrai précurseur de Gould dans ce domaine !) beaucoup plus que dans le premier mouvement. On retiendra particulièrement de ce disque, passionnant pour la connaissance de l'art de Toscanini, la fin de l'Allegro initial, le finale et une Ouverture Tragique poignants et déchaînés. » (Ch. Huss, Répertoire n° 17)

« La comparaison de la 4e Symphonie de Brahms captée en juin 1935 avec les autres versions de Toscanini est particulièrement révélatrice [« de la prodigieuse fusion entre le feu du maestro italien et l'élégance naturelle [de la] phalange britanique »] : elle bénécifie d'une pulsion rythmique (premier mouvement !) d'autant plus irrésistible qu'un fabuleux lyrisme (l'Andante !) s'y déploie avec une souplesse dont le chef semble avoir perdu le secret dans les dernières années de sa vie. Paradoxalement, il apparaît plus « engagé » que jamais en chantant lui-même de façon très audible : rarement son émotion et son amour pour la musique ont été si communicatifs ! » (Francis Drésel, Diapason n° 352 p. 180)

« Même si la prise de son a vieilli, même si l'orchestre ne montre pas toujours une totale homogénéité, on reste saisi, admiratif, tant le chef sait en tirer de formidables pulsations (on l'entend çà et là chantonner pour mieux entraîner ses violons !). Le phrasé, à la limite de la sécheresse, de « l'objectivité », apparaît paradoxalement plein d'ardeur, gonflé de vie, porté par une formidable puissance : du feu dans un lit de granit (premier mouvement). L'andante, avec sa marche de légende, son cor romantique, nous entraîne vers de fantastiques horizons, eux aussi gorgés de lyrisme. Dans le second Allegro (troisième mouvement), Toscanini ajoute au côté « giocoso » un aspect fantastique qui prolonge à sa manière le précédent volet. Quant au final, bien pris « energico e passionato », il est d'un galbe superbe. » (Jean Gallois, Compact n° 45)

Toscanini [2], ø New York, Studio 8H, 10 janvier 1943 NBC SO. (Intégrale radio 42/43) - M&A CD 995
I. 11'43 - II. 11'34 - III. 6'10 - IV. 9'25 = 38'50
5/3 Rép. n° 109

« Ce cycle radiodiffusé durant la Seconde Guerre mondiale, jusqu'ici inédit, ne s'adresse qu'aux inconditionnels de Toscanini. Il faut en effet supporter une prise de son très médiocre et, pire encore, de très nombreuses défaillances de l'orchestre : les vents notamment se contentent souvent d'attaques approximatives [...], les cordes sont parfois d'une justesse approximative [...] et l'orchestre en général ne brille pas par sa cohésion rythmique. [...] La 4e Symphonie [...] se distingue nettement du reste de la production toscaninienne. Vive dans ses tempos, acérée dans ses phrasés, dégraissant comme au scalpel la matière sonore (avec un diapason plus haut qu'en 1952), l'interprétation de Toscanini pourrait bien être une première esquisse des interprétations « allégées » qui fleuriront plus près de nous. Mais il y ici une sollicitation permanente de la mélodie qui porte une marque absolument singulière. Les Toscaninophiles impénitants se doivent de connaître cette 4e audacieuse, et plus généralement cette intégrale plus spontanée que les versions officielles, toutes « de références », mais qui ont peut-être figé l'image du Brahms de Toscanini. » (Eric Taver, Répertoire n° 109)

Toscanini [3], ø Carnegie Hall, 3 décembre 1951 NBC SO. (Intégrale) - RCA 74321 55838-2 (p) 1999
I. 10'53 - II. 10'17 - III. 6'09 - IV. 9'04 = 36'40
9/4 Rép. n° 25 & Recommandé Rép. n° 127 / Choc Monde / 4 Classica n° 14 / 4d Compact n° 53

« Lorsque Toscanini commença sa carrière de chef en 1886. Brahms était encore un compositeur fécond (sa 4e Symphonie date de 1885). La musique de Brahms, comme celle de Verdi, autre dieu vénéré par le maestro, était donc pour lui de la musique contenporaine, ce qu'on a un peu tendance à oublier lorsqu'on évalue son apport à l'interprétation du maître allemand. Cela dit, plus que pour n'importe quel autre chef, la lecture de Toscanini est à prendre ou à laisser, car sa logique radicale ne peut s'accommoder de compromis. [...] La 4e constitue, quant à elle, le sommet absolu de cette réédition. Avec des tempos tendus et tenus, des phrasés épurés, une énergie féroce, une limpidité absolu du tissu orchestral et une pulsation menée d'une poigne de fer, Tosca nous offre là une très grande lecture dont la modernité éclate dans la passacaille finale, d'une tension extrême avec un leger ralentissement final qui ajoute à la puissance écrasante. » (Jean-Marie Brohm, Répertoire n° 25)

« Dans les symphonies, Toscanini, à travers une lecture au scalpel, montre une vigueur décapante, une pulsion, un dynamysme irrésistible, un sens étonnant de la construction des thèmes et de l'architecture. Ce méditerranéen fait chanter la musique de Brahms qu'il s'approprie avidement et fait sienne, avec une rare plénitude, une connivente amicale, une fougue qui sait paradoxalement s'accompagner de tempos très retenus (parfois même plus lent que ceux de Furtwängler). mais pour les rendre plus « Toscaniniennes » et proches de son propre tempérament, il leur fait des ajouts dans la Symphonie n° 4 : addition de trombones dans le finale, attribution à la clarinette de la seconde partie de hautbois par exemple... En fait, il pare le compositeur hambourgeois de ses propres qualités et lui en ajoute deux autres, éminemment brahmsienne, cette fois : la poésie de l'âme et l'intelligence du coeur. D'où ce sceau de la pérénité qui les marque. [...] La Symphonie n° 4 reste peut-être le fleuron de ce coffret, avec un andante de légende, un allegro giocoso aux allures fantasmagoriques, un finale supérieurement galbé. » (Jean Gallois, Compact n° 53 p. 10)

Toscanini [4], ø Concert Carnegie Hall, 22 décembre 1951 OS. NBC - Hunt/Arkadia CDGI 706-2
Rép. n° 26 p. 81

Toscanini [5], ø Concert Londres, Royal Festival Hall, 1er octobre 1952 Philharmonia O. (Intégrale) - Testament SBT 3167 (p) 2000 / Fonit Cetra CDE 1031 (p) 1988 / Arkadia CDHP 524.3 (p) 1992 / King Seven Seas KICC 2514 (p) 1996
I. 11'08 - II. 10'31 - III. 6'08 - IV. 9'34 = 47'21
Diap. d'or n° 473 & 344 / Choc Monde n° 242 / Recommandé Classica n° 21 / 4d Compact n° 27 et 46

« La présence du Philharmonia (que [Arturo Toscanini] dirigeait pour la première et ultime fois, l'espace de ces deux concerts) suffit à le différencier des versions avec la NBC. Car ce seul élément révèle (enfin ?) avec exactitude la véritable grandeur de la poétique brahmsienne de Toscanini. Les caractères essentiels, toujours aussi affirmés, ne change pas : l'architecture est sévère (mais sans dureté), l'expression concentrée (mais sans sécheresse). Les scansions sont toujours aussi âpres, l'articulation aussi sourcilleuse, les phrasés aussi sculpturaux et tendus, les tensions (rythmique, mélodiques, harmoniques) possèdent toujours cette densité si spécifique... et le timbalier est toujours un personnage clé ! Mais le son du Philharmonia (et de ses grands solistes Parikian, Bran, Sutcliffe, Thurston...) met mieux qu'ailleurs en valeur la clarté et l'évidence totale des rapports de tension et de détente, soulignant combien le Brahms de Toscanini équilibre classicisme lumineux de la forme et romantisme tempéré de l'expression, sans la moindre tentation postromantique, contrairement à Furtwängler (d'ailleurs, s'il est un enregistrement qui ridiculise les diatrible xénophobes de Furtwängler envers Toscanini « chef italien », c'est ben celui-là...). Surtout, la richesse des jeux de timbres et de couleurs - en quelque sorte simplifiés dans les gravures américaines - donne à ce Brahms une profondeur sensible et une subtilité d'intention poétique insoupçonnées. Elles soulignent la dichotomie entre l'expression de l'exaltation et celle de la mélancolie, exaltent la chaleur et l'éloquence du cantabile, et éclairent comme jamais la pudeur frémissante de Toscanini. Les accros perceptibles de-ci, de-là [...] n'entachent en rien cette dimension sensible qui fonde cet ensemble. » (Rémy Louis, Diapason n° 473)

« Un tel « choc », qu'on aurait espéré miraculeux, se révèle décidément décevant, car le chef ne se retrouve pas la même tension qu'il obtint lors des autres exécutions brahmsiennes [...]. L'obsession de la forme et le lyrisme des phrasés confèrent naturellement un sentiment de perfection (en dépit de quelques scories lors du finale), mais on se prend à regretter tant la furia de la version NBC, que l'irrésistible élan du maestro chantant avec un autre phalange anglais : l'Orchestre de la BBC [1935]. » (Francis Drésel, Diapason n° 344 - décembre 1988)

« Toscanini accepta de diriger le Philhamonia de Londres (les 29 septembre et 1er octobre 1952) sur un coup de coeur et pour répondre à l'invitation de Walter Legge. [...] Certaines constantes sont notables, à commencer par la séduction de la prise de son (une excellente mono) et de la profondeur de l'espace, plus manrquante que dans la sécheresse des studios new-yorkais. C'est aussi la violence et la tension du concert, la concentration exceptionnelle des musiciens anglais, qui font le prix de cette édition. La précision légendaire du chef n'exclus pas une poésie de tous les instants, avec des timbres portés dans le vibraton des cordes, la tenue des timbales. Quelques imperfections dans les cuivres révèlent le degré de tension et d'engagement atteint. L'énervie déployée par Toscanini, alors âgé de quatre-vingt-cinq ans, est stupéfiante. [...] A noter, pour l'anecdote, les pétard qui explosent dans la salle au début du dernier mouvement de la Quatrième Symphonie : blague imbécile d'un public attendant que Toscanini fasse un scandale, ce qui ne se produisit pas. » (Maxim Lawrence, Classica n° 21)

« Arturo Toscanini (1867-1957) fut un interprète dont la force de concentration, l'instinct infaillible et l'impitoyable lucidité firent des merveilles, particulièrement dans la musique de Brahms. Il s'efforça sans cesse de trouver un point d'équilibre entre les deux « vérité » en apparence contradictoires inhérente à l'oeuvre de Brahms : cantabile expressif et rigueur architectonique. Cette dichotomie explique pourquoi les interprétation qu'il donna des symphonies de Brahms furent, plus que celles d'autres compositeurs, sujettes à des différences - voire des fluctuations - aussi spectaculaires. Il est passionnant à cet égard de comparer les magnifiques Deuxième et Quatrième Symphonies enregistrées avec l'Oreschestre symphonique de la BBC avant-guerre [1935], le cycle « officiel » réalisé avec l'Orchestre symphonique de la NBC en 1951-1952 au Carnegie Hall de New York [...] et la présente intégrale [...]. Il ne s'était plus produit en Angleterre depuis treize ans et n'y revint jamais. L'illustre et vieux maestro offre au Royal Festival Hall de Londres une vision sans doute davantage « classique », chaleureuse, et moins rigoriste qu'avec l'Orchestre de la NBC, mais supérieure par certains aspects, car d'une sonorité plus sensuelle et ronde, quoique légèrement voilée. » (Patrick Szersnovicz, Monde de la Musique n° 242)

« Arturo Toscanini insuffle aux symphonies [de Brahms] sa fougue décapante, une clarté et un brillant extraordinairement vivifiants. Ici, c'est avant tout la beauté du chant qui nous prend à la gorge. » (Jean Gallois, Compact n° 46)

Tsutsumi, ø ? O. Shunyu-kai - Shunyu-kai

V

Válek, ø 1998 OS. Radio Prague - Cesky Rozhlas CR 114-2
6 Rép. n° 133 (la 4e semble hausser la note)

« Quand Brahms est dirigé comme Dvorák, on est sûr de ne pas s'ennuyer, mais on se doute aussi qu'on va manquer une partie du spectacle. Les 3e et 4e Symphonies risquent de diviser radicalement les commentateurs. Les attaques coupantes, les trompettes saillantes, les tempos vifs, le manque de soutien de la phrase par les cordes vont hérisser les cheveux des « gardiens du temple », car tout semble épidermique, avec des dosages polyphoniques parfois pour le moins hardis. [En revanche], cette énergie fulgurante (un premier mouvement de 4e encore plus rageur que celui de Carlos Kleiber !), cette façon de repenser les phrases et les équilibres, l'absence totale de « gras » sonore, la simplicité immédiate du chant (quel bel andante de 4e) font aussi dresser l'oreille. Válek a des idées, il prend des risques et, même si les couleurs sont parfois un peu surprenantes les curieux notamment ceux qui trouvent Brahms lourdement germanique, pourront tester ce CD dont on sort plus flatté épidermiquement que grandi intellectuellement. » Ch. Huss, Répertoire n° 133 p. 62

W

Walter [1], ø 21 mai 1934 OS. BBC - Emi / Koch Legacy 3-7120-2 H1

Walter [2], ø 10 mars 1946 P. New York - Wing WCD-33

Walter [3], ø Concert 11 février 1951 P. New York - Music and Arts CD-1090 (+ 40e Mozart, 4e Mahler, Don Juan Straus)
Durée 40'35
5Y Diap. n° 497

« Dans la 4e de Brahms new-yorkaise, qui précède l'enregistrement de studio officiel Columbia, plus posé, Walter bouscule la forme par le sentiment d'un danger permanent, imprévisible, comme souvent en public - et le Scherzo tourne à la bacchanale. » (Rémy Louis, Diapason n° 497 p. 132 - novembre 2002)

Walter [4], ø 12 février 1951 P. New York - Sony "Grand Répertoire" 5081732 (+ 3e-1953) / SRCR 8684 (Japon) / Theorema (cf. 2e n° 77)
Durée : I. 12'10 - II. 12'09 - III. 6'06 - IV. 10'47
10 Rép. n° 162 / Choc Monde n° 270

Walter [5], ø Concert 18 février 1951 P. New York - Nuova Era 2303
7/3 Rép. n° 17

« Bruno Walter signe là une excellente prestation [...], mais plus classique [que Toscanini 1935], avec un soin du legato, des rubatos parcimonieusement dosés... Cependant la force interne de l'oeuvre, exposée à vif par Toscanini, reste parfois trop contenue (fin du premier mouvement, troisième) et Furtwängler est allé bien plus loin (début du dernier mouvement : le poids des pizzicatos) dans sa traduction outrageusement romantique. - [Son :] assez compact. Manque de brillance, quelques distorsions. » (Ch. Huss, Répertoire n° 17)

« Bruno Walter, avec New York, est d'une grande souplesse et aération. Le son est mat, mais les rubatos subtils, l'équilibre instrumental et le charme tout viennois sont très séduisants. » (Jean-Marie Brohm, Répertoire n° 22)

Walter [6], ø Hollywood, 4, 6, 9, 12 et 14 février 1959 OS. Columbia - Sony "Walter Edition" SMK 64472 / CBS MYK 44776 / publié également en SACD 6113 [Intégrale : Columbia D4S 615 - LP]
Durées : I. 12'55 - II. 11'46 - III. 6'26 - IV. 11'16 = 42'40
9/7 Rép. n° 6 & 86

Wand [1], ø années 60 ? OS. R. Cologne - Mus

Wand [2], ø novembre 1981 OS. NDR - Soubi [Vidéo]

Wand [3], ø 1983 OS. NDR - RCA/BMG 74321 89103-2 / "Symphony Edition" 74321 20283-2
Durées : I. 11'50 - II. 10'46 - III. 6'24 - IV. 9'27 = 38'38
9/7 Rép. n° 79 / 5Y Diap. n° 489

« Le parcours de Wand, d'une homogénéité de vision exceptionnelle, réssuscite la grande tradition allemande, mais en gommant toute surcharge expressive et mettant l'accent sur une exceptionnelle fermeté et avancée des phrasés. [...] Les 3e et 4e confirme la portée de cette direction à poigne, qui confie au seul texte brahmsien et à ses nuances une éloquence totale, parfaite. » (Ch. Huss, Répertoire n° 79)

Wand [4], ø 7-9 Décembre 1997 OS. NDR - RCA
10 Rép. n° 121 / 5Y Diap. n° 457 / 5 Classica n° 10

« Quelle beauté, quelle maîtrise, quelle évidence, quelle classe ! [... Günter] Wand apparaît plus jeune que jamais, nous montrant une sidérante maîtrise, une autorité féroce sur la 4e de Brahms. La biographie de Wand, parue récemment en Allemagne, s'intitule : « Ainsi et pas autrement ». C'est très exactement cette impression d'inéluctable évidence que ce disque communique.

Il y a là ce qu'on avait tant apprécié dans les [8e et 9e de] Schubert et [4e de] Bruckner [...] : la poésie des coloris, une « klangfarbenpoesie », propre aujourd'hui aux interprétation de Wand et, parfois, de Sanderling. Tel dosage des cors au début du premier mouvement, telle entrée comme sur un nuage des violons dans l'Andante (3'05), telle ruée cuivrée nous jetant dans la variation aux cordes à 1'00 du final se graveront dans nos mémoires. Et, pourtant, Wand fait preuve de cet exacte et lumineux sens de la construction, des gradations, des climax... Partout il conduit l'oeuvre dans une fluidité absolue [...]. Contrairement à Celibidache (la comparaison était enfin possible dans la 4e de Bruckner) Wand n'a pas besoin de déstructurer une oeuvre pour la faire parler plus fort, la faire vibrer davantage dans nos coeurs.

Ce que nous entendons ici est un maeltröm, un frémissement continu, à travers des sons, à travers de « simples » notes sur une partition ; c'est un sommet de poésie et d'humilité (écoutez la fin du deuxième mouvement à partir de l'entrée des clarinettes vers 9'50) ; c'est une ballade en forêt amicale ; c'est l'odeur des prés au petit matin ; c'est tout le propos de la Troisième de Mahler anticipé et concentré, sublimé, en quarante minutes. C'est la beauté de la création. » (Ch. Huss, Répertoire n° 121)

« Avec une assurance inextinguible, Günter Wand impose une vision cosmogonique de la 4e de Brahms. Pour lui, l'oeuvre est un univers en soi, une sorte de sustème solaire dans lequel les pupitres font figure de planètes. Chaque groupe possède ses attributions propres et c'est la juste ordonnance de l'ensemble, l'interaction entre les différents éléments, l'allomatique, qui permet au tout de fonctionner parfaitement et d'acquérir son particularisme. [...] Chaque option du chef, fidèlement relayée par un orchestre dévoué, semble couler de source. Sa lecture s'impose comme une évidence même si on en a connu de plus audacieuses ou de plus contrastées. » (Katia Choquer, Diapason n° 457)

Weber, ø 1988 International Festival O. - Donau

Weingartner, ø Londres, Abbey Road Studio, 14 février 1938 LSO - Andante (+ 4e de De Sabata...) / Emi "Références" 7 64256-2 (Intégrale) / Grammofono 2000 AB 78764-65 / Iron Needle IN 1436 [Columbia LX 705/709 - LP]
Durées : I. 11'29 - II. 9'29 - III. 6'37 - IV. 9'46 = 37'20
8/3 Rép. n° 47, 111 & 126

Wiedman, ø ? OP. Allemagne du Nord - ?

W

Zweden, van ø 1999-02 OP. Radio Hollandaise - Brillant CD 99946 (Intégrale)
8 Rép. n° 165


Les noms de chefs suspects

Petroschof, ø ? Tchaikovsky Festival O. - Cantus

Scholz, ø ? OS. Nuremberg - Point Classics

Transcription originale de Brahms

En fait il s'agit plutôt de documents de travail, antérieurs à la rédaction définitive.

Duo Crommelynck, ø c. 1982 - Pavanne ADW 7119 [LP]
2Y Diap. n° 288

Duo Lonskov-Llambias ø avant 1993 ? - Kontrapunkt 32138


Liens

Ressources Brahms et partitions :

www.lib.duke.edu/music/resources/brahms.html
www.richter.simplenet.com/music.html

Discographie partielle, avec quelques annotations, de la 4e en italien :
http://wentu.blogspot.com/

A savoir

Discographies

Répertoire n° 22 reprend 39 interprétations. Ce numéro de février 1990, n'est que peu déclassé après une douzaine d'années d'enregistrement.

Répertoire n° ? Consacre cette fois-ci un article aux intégrales. Sort surtout de l'étude Sanderling et Karajan-78.

Classica n° 33, une petite discographie portant principalement sur quatre enregistrements... mais le texte en évoque de nombreux autres, majeurs : trois intégrales, Karajan-78, Haintink-72, Jochum-53, et une version séparée, Kleiber-80, sortent du lot.

Radio

Le 15 octobre 1978, la Quatrième passait sous les fourches caudines de la Tribune des critiques de disque de France Musique. Jean Roy en donnait le résumé (Diapason n° 234). Six interprétations :
- Boehm-1975
- Furtwangler-1948
- Haitink-1972
- Jochum-1976
- Karajan-1963
- Maazel-1976

Chefs n'ayant pas laissé d'enregistrement de la 4e

Ancerl, Bour, K. Krauss, Scherchen, Talich et pour l'instant S. Rattle !


Toutes suggestions, corrections ou informations
supplémentaires sont bienvenues !

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