Kirill Kondrachine

(1914-1981)


Portrait biographique

6 mars 1914 - Naissance de Kirill Kondrachine à Moscou de parents musiciens.

1920 - Commence le piano, mais la musique l'intéresse peu.

1928 - Il se prend d'un grand intérêt pour l'orchestre en tant qu' « instrument » . Prend des leçons avec Nicolaï Zilaïev.

Kondrachine (photo)1931 - Classe de direction d'orchestre au Conservatoire avec Boris Khaïkine (1904-1978), dans la droite filiation avec Rimski-Korsakov puis N. Malko. Il poursuit ses études jusqu'en 1936, mais obtient avant même son examen un poste au Théâtre du Marly à Leningrad ainsi que la possibilité de diriger d'autres orchestres.

1943 - Kondrachine tout juste âgé de 29 ans, est nommé chef permanent au Bolchoï sur recommandation de Boris Khaïkine et Dmitri Chostakovitch.

1955 - Après treize ans à la direction du Bolchoï, Kondrachine démissionne en affirmant que cette maison est un temple du conservatisme, et qu'il est impossible d'y monter des spectacles de musique contemporaine, outre les changements continuels de musiciens et le manque de répétitions.

1958 - Il est le premier chef d'orchestre à diriger aux Etats-Unis, peu après le Concours Tchaikovski remporté par van Cliburn en URSS.

1960 - On lui propose la direction de la Philarmonie de Moscou. Il y demeure jusqu'en 1975, élevant la phalange à un niveau international.

Tournées avec l'orchestre de Moscou dès 1963 en URSS d'abord, puis à l'étranger.

Kondrachine reçoit la médaille de la Société internationale Mahler pour ses activités de promoteur de la musique de Mahler en URSS.

1978 - En décembre, Kondrachine décide de passer à l'Ouest, « afin de jouir entièrement de sa liberté artistique », laisssant ses trois fils en URSS. Il est reçu par les Pays-Bas où Bernard Haitink lui propose de partager avec lui le poste de chef permanent du Goncertegouw, orchestre qu'il avait régulièrement dirigé depuis 1968. Il conduit aussi régulièrement l'Orchestre de la Radio Bavaroise.

7/8 mars 1981 - Kondrachine meurt d'une crise cardiaque à Amsterdam, le jour de son soixante-septième anniversaire, après avoir donné un dernier concert Mahler, au pied-levé, avec la NDR de Hambourg.

Un chef

Kondrachine était un grand pédagogue et adorait enseigner. Il fut titulaire de la classe d'orchestre au Conservatoire de Moscou. Il donna leur chance a de nombreux jeunes chefs de l'école russe, dont Woldemar Nelsson qui fut son assitant à Moscou. Il a écrit trois livres sur la direction d'orchestre et un sur les Symphonies de Tchaikovski (a quand une traduction ?).

Il a créé de nombreuses oeuvres dont la 4e et la 13e Symphonie de Chostakovitch, compositeur dont il se considérait comme une « âme soeur ».

Son art était très personnel et influençait beaucoup la sonorité des orchestres qu'il dirigeait. Son enthousiasme, son jeu musclé, souvent impulsif et imprévisible l'a souvent fait comparer à Charles Munch, pour d'autres, son humanité pour un Walter russe ! J'ai même lu quelque part que « en somme, Kondrachine est une sorte de Kempe russe » . (Très heureux de l'apprendre, moi qui admire autant l'un que l'autre !)

Chostakovitch et Kondrachine
Chostakovitch et Kondrachine

Bilan discographique

Kondrachine n'a jamais interprété ou enregistré une oeuvre sous quelques pressions que ce soit, malgré les conditions politiques de l'époque en URSS. Ceci explique sans doute la grande qualité du répertoire qu'il nous a laissé aussi bien officiellement que par le biais du concert enregistré.

Son répertoire était largement plus vaste que ne le laisse penser sa discographie. Ainsi les classiques Mozart, Haydn, Mendelssohn, Schubert ou Schumann étaient couramment joués, mais il reste très peu de traces de ce travail. De même il est très supprenant de trouver si peu de Tchaikovski alors qu'on sait les affinités qu'il entretenait avec ce compositeur par ses livres ou de rares concerts parvenu jusqu'à nous, comme les géniales interprétations avec le Concertegouw.

Il était un merveilleux "accompagnateur", et ses collaboration avec Oïstrakh, Kogan, Richter ou Janis ont donné quelques uns des plus grands disques de l'histoire de l'enregistrement.


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