Mise à jour : 23 mai 2003
« Du Nouveau Monde » - « From the New World » opus 95 / B. 178
Abbado, ø Concert
mai 1997 Orchestre Philharmonique de Berlin - DG 457 651-2 (+ Ouverture Othello)
Durée : 44'31
5 Rép. n° 131 / 4Y Diap. n° 467 / 4 Classica n° 20
« C'est beau « le métier ». Le métier d'Abbado lui permet de se nourrir du génie de Dvorák pour graver un honorable disque d'une heure sans avoir la moindre chose à dire sur sa musique. [...] Ne vous méprenez pas : cette parution n'est pas scandaleuse [...]. L'orchestre, fort luxueux, est ici bien tenu et bien équilibré, il n'y a pas de trahison de l'esprit de la partition. Simplement, il s'agit d'un « jeu d'orchestre », dénué de la moindre émotion, du moindre frémissement (section centrale du Largo), de la plus élémentaire pulsation (Scherzo) et jubilation (Finale). On dirait qu'Abbado dirige la Nouveau Monde sans envie, sans plaisir, sans tendresse et sans élan. Ecoutez la section autour de 4'-5' dans le finale : platitude absolue et curieuse conception de la tenue rythmique ; or c'est là, vers la 5e minute, dans la mise en relief lancinante du motif rythmique par rapport au motif mélodique qu'on trouve peu ou prou la seule idée interprétative de toute la symphonie ! » (Christophe Huss, Répertoire n° 131)
« Sous étiquette Sony, Abbado avait déjà abordé le répertoire symphonique de Dvorák au pupitre des Berliner Philharmoniker. [...] Abbado ne choisit pas clairement entre une conception postschumannienne, volontiers opératique, et un discours d'une ampleur un peu stéréotypée allant de l'épique au pastoral, à l'exemple de Belohlavek aujourd'hui. Sa vision reste très traditionnelle dans l'introduction Adagio, l'ébauche du thème (cor et cordes), véritable leitmotiv cyclique qui impose l'unité de l'oeuvre. Les rythmes sous-jacents de valse, puis de polka, qui animent l'Allegro molto enchaîné, sont comme asservis à une agogique «néopathétique» non sans séduction mais hors de propos. Dans le Largo, la beauté de timbre du cors anglais, énonçant le fameux « Chant de Hiawatha », ne manque pas de charme, Abbado mettant en valeur l'étonnant Un poco più mosso central qui conduit à l'épisode en ut dièse, coeur émotionnel de cette scène funèbre et nostalgique à l'authentique spiritualité. Malheureusement les deux derniers mouvements retrouvent le climat tchaïkovskien introductif qui gomme la fraîcheur et l'élan de cette musique, pourtant naturellement aussi expressive que savamment orchestrée. » (Pierre E. Barbier, Diapason n° 467)
« La discographie ne sera pas bouleversée, mais je suis stupéfait par la qualité de la mise en place et, surtout, du soin apporté à chaque détail. La formation possède une extrême capacité de concentration et un quatuor hors du commun. Abbado peut alors suggérer d'infimes variations aux solistes, ainsi que des modulations de tempi qu'il n'aurait peut-être pas acceptées en studio. Ecoutez la leçon d'accompagnement du Largo : le tapis de cordes, en retrait derrière le cor anglais, évolue avec la phrase du soliste; soixante archets montent et descendent en retrait du souffle de celui-ci. C'est ce qu'on appelle de la musique de chambre ! Les deux derniers mouvements sont aussi fascinants par le mélange de souplesse et de précision incisive dans les accords. Quelques infimes accrocs ont été laissés, comme autant de marques d'une « incertitude publique », et c'est tant mieux. » (Pierre Massé, Classica n° 20)
Akhronovich, ø c. 2000
? LSO - St. Clair Records 7340 (+ Sérénade opus
22)
Durée : 43'27
Altrichter, ø 1991 OS. Prague - Supraphon
1810 (+ Suite Petite Renard Rusée, Janacek)
Durée : 39'51
Ancerl [1], ø Concert
Cologne, 11 juin 1956 OP. Tchèque - Tahra
TAH 124-125 / THA 1 (coffret 7 CD) [Archives WDR]
Durée : 36'07
9/4 Rép. n° 90 / Diapason d'or n° 429 / Recommandé Classica
n° 47
« La Nouveau Monde s'enivre d'accents quasi expressionnistes (cf. les cuivres dans la reprise du thème principal au centre du Largo), tandis que le Scherzo abandonne un peu de son incisivité au profit de singulières lueurs rougeoyantes. En dépit d'une prise de son assez médiocre, cette Neuvième mérite le statut d' « outsider » de la version officielle, au même titre que celle d'Ascona - 1958. » G. Belvire, Répertoire n° 90 p. 70)
Ancerl [2], ø Concert
Ascona, 10 octobre 1958 OP. Tchèque - Aura AUR 151-2 (+ Ouverture Fiancé
Vendue, Tableaux Moussorgski) / Ermitage 142
Durées : I. 8'48 - II. 10'27 - III. 7'34 - IV. 10'27
9/5 Rép. n° 88
« Si la Philharmonie Tchèque se chauffe un peu dans Smetana, elle se couvre de gloire dans une Nouveau Monde décapante où Ancerl met constamment en avant les trompettes, surtout dans les mouvements extrêmes. Dans l' « Allegro con fuoco » final, l'un des plus beaux de la discographie, Ancerl ménage des jaillissements éruptifs d'une densité fulgurante et sollicite les cuivres avec une furia enthousiasmante, en évitant soigneusement - dans la meilleure tradition tchèque - toute surcharge pathétique ou toute grandiloquence brahrmso- straussienne. A noter qu'il prend les quatre mouvements plus rapidement que dans son légendaire enregistrement de studio (Supraphon). Même si vous possédez plusieurs versions du tube de Dvorák, ce live (bien meilleur que la décevante prestation salzbourgeoise, éditée récemment par Orfeo) vous arrachera des larmes. » (Jean-Marie Brohm, Répertoire n° 88)
Ancerl [3], ø
fin années 50, Vienne, OS.
Vienne - Philips [6570 904 (p 1982) / Fontana - LP]
Durée : 26'31
Son : Ermanno Briner
3Y Diap. n° 278
Ancerl [4], ø Prague, Hall Dvorák,
5-6 décembre 1961 OP. Tchèque - Supraphon
"Gold Edition vol. 2" SU 3662-2 / SU
1927-2 (+ Othello & dans la nature) [913 094 - LP]
Durées : I. 9'05 - II. 11'30 - III. 7'47 - IV. 11'10 = 39'45
Son : Franticek Bruda
10/6 Rép. n° 40 / Réf. Compact n° 45 cf. p. 13 / Recommandé
Classica HS n° 2
« Cette 9e est un grand cru : comme un très grand vin elle prend de la valeur en vieillissant, puisque les versions s'accumulent sans qu'aucune ne parvienne à l'approcher. Un réaudition périodique [...] permet de confirmer qu'Ancerl est allé très loin au-delà de toutes les versions occidentales dans la lecture de la partition : la respiration est parfaite, la conception du mouvement interne originale (ex. la perfection émotionnelle du Largo, sans le moindre sentimentalisme), les accents et innovations instrumentales (percussions dans le 3e et vents dans le 4e mouvement) toujours pertinentes, et les couleurs (clarinettes, hautbois) uniques. » (Ch. Huss, Répertoire n° 40)
« Ecoutez les premières mesures de cette Symphonie «du Nouveau Monde» et vous serez convaincus par l'évidence des tempi et l'équilibre des vents et des cordes, sans cesse sur le fil du rasoir. Les multiples couleurs de la petite harmonie, si fruitée, indiquent immédiatement l'origine des musiciens. Si vous ne connaissez pas encore ce témoignage, apprêtez-vous à découvrir ce que signifie une musique avec une âme, en parfaite adéquation avec un peuple et des paysages, et composée pour un certain type d'orchestre. » (Classica HS)
Ancerl [5], ø Concert
Salzbourg, 30 juin 1963 OP. Tchèque - Orfeo C 395951 (+ cto. violon)
5/8 Rép. n° 84 / 3Y Diap. n° 428 / Choc Monde n° 192
« Curieusement, et contrairement aux attentes, le live n'ajoute pas le grain de folie qu'on était en droit d'espérer. [...] Curieusement, ces petits accrocs d'exécution handicapent (vents surtout, cf. coda du 1er mouvement) une Nouveau Monde par ailleurs admirable de pugnacité rythmique et de fluidité mélodique (on n'en attendait pas moins !). Là aussi, la version studio (dont on ne soulignera jamais assez qu'elle constitue, aujourd'hui comme hier, une référence évidente), constitue le meilleur choix, pour sa pâte sonore générale, mais aussi sa finition (ex. couleur du cor anglais dans le « Largo » ). [...] » (Christophe Huss, Répertoire n° 84 p. 37 - novembre 1995)
« La perspective sonore est étriquée et ne rend que faiblement compte de l'exceptionnelle rumeur propre à la Philharmonie Tchèque. [...] L'audition de la Symphonie « du Nouveau Monde » procure un plaisir plus soutenu [que celle du Concerto], même si le seul moment de spontanéité et de communion avec le public survient, dans le Largo, lors du solo de cor anglais, célèbre et nostalgique mélopée d'origine irlandaise. [...] Un live qui n'ajoute rien à la gloire d'interprètes qui ont confié au disque (Supraphon) à la même époque leur magistrale conception d'un programme, certes prolixe et généreux, mais rendu dans une platitude sonore à laquelle aucun traitement n'a remédié. » (Pierre E. Barbier, Diapason n° 428)
Ashkenazy, ø Prague, Rudolfinum, 27-28 août
1999 OP. Tchèque - Ondine 962 / Exton OVGL-00003 (SACD)
Durée : 40'54
Son : Tomoyoshi Ezaki
Barbirolli, ø 3 septembre 1958 O. Hallé
- Emi 63 774-2 / Disky 704022 (+ Sérénade op. 44) [Pye]
Durée : 40'04
3Y Diap. n° 369
« La « Nouveau Monde » manque assurément de véritable intentions... à l'exception d'une excellente idée, consistant à « piquer » le début du final pour lui épargner tout pompiérisme. » (Francis Drésel, Diapason n° 369 p. 175 - mars 1991)
Batiz, ø ? - ASV "Quicksilva" 6037
Belohlávek, ø Prague, 1989 OP. Tchèque - Supraphon 11 1987-2 / SU 3639-2 031 (+ Variation Symphoniques, Ouverture
Carnaval)
Durée : 41'52
5/6 Rép. n° 47 / 4* Monde n° 268
«On sait que ce chef, dans le répertoire tchèque, est capable de faire [...]. Ce successeur de Neumann a depuis peu été remplacé par Gerd Albrecht, autre immense découvreur de la musique post-romantique. Dans le présent enregistrement, on constate que la tradition n'est pas toujours garante du succès. [...] Belohlaveck a choisi de rompre cette tradition en se tournant vers une optique plus germanisante : tempos amples, climat introductif mystérieux, narcissisme (ou complexe berlinois ?), il imite trop un certain Kubelík, sans devoir en payer le prix. La coloration si particulière des pupitres des bois de cette formation disparaît (largo lourd) de même que toute vitalité, toute notion de mouvement en avant ; c'est une musique de danse, dont l'énergie vient de ces micros élans rythmiques, qui sont noyés sous la masse orchestrale. [...] Une version sans grand caractère. » (Stéphane Friédérich, répertoire n° 47) » (S. Friédérich, Répertoire n° 47)
Bernstein [1], ø 1962 P. New York -
Sony "Grand Répertoire" 5081632 / "Bernstein Century"
60563 / SS 6393 (SACD) [CBS 72 098 - LP]
Durées : I. 11'04 - II. 14'43 - III. 6'31 - IV. 10'57 = 43'24
10 Rép. HS & 162 (8 Rép. n° 116 & 5/7 Rép.
n° 53...) / 4Y Diap. n° 452
« Bernstein était-il un interprète d'élection de ces programmes « nationalistes» tchèques dont ses collègues George Szell puis - Walter Süsskind, le camarade de conservatoire d'Ancerl, s'étaient faits les défenseurs ? Ces gravures new-yorkaises montrent qu'il s'appropriait volontiers le message de ces oeuvres, les rendant plus schumanniennes et romantiques, insistant sur le côté volontiers massif de leur architecture, leur continuité lyrique et dramatique plus que sur leurs couleurs claires et leurs schémas rythmiques innovants. Cette approche ne s'adapte guère à la Symphonie n° 7, la plus « tchèque» des neuf, qui prend une teinte uniformément sombre et un poids néomahlérien. La célébrissime 9e résiste mieux à ce traitement en force, à une sollicitation fréquente du texte dans un but plus grandiloquent qu'héroïque, à des tempos contrastés à l'extrême (l'Adagio-allegro initial est l'un des plus lents du catalogue, tandis que le Scherzo est l'un des plus brefs). Le New York Philharmonic fait montre de sonorités plus riches dans cette partition, en particulier les bois, plus inspirés que dans la 7e. » (Pierre E. Barbier, Diapason n° 452)
« On savait de la gravure new-yorkaise de 1962 qu'elle renfermait un Scherzo remarquable, peut-être le meilleur de la discographie. Avec un son requinqué de frais, d'un moelleux, d'une dynamique et d'une précision inédites, on remarque non seulement le meilleur troisième mouvement (avec Dorati-Amsterdam [1958]) mais aussi un Finale parfaitement dans la logique de ce qui précède et un Largo tout simplement bouleversant de densité éploré. Comme l'énergique premier mouvement ne cède guère (et de très peu) que face à des modèles tels que Kertesz et Dohnanyi, nous tenons bien là une version majeure de l'oeuvre, Bernstein ajoute à la maîtrise orchestrale (quelle tenue !) une sensation de création «dans l'instant» parfaitement maîtrisée (tout juste peut-on tiquer à l'extrême fin du volet initial, qui s'emballe un peu). On a souvent pris (moi y compris) cette version pour une sorte d'élucubration. Avec le recul on se rend compte qu'elle nous offre la vie et l'imagination : une richesse incommensurable. » (Ch. Huss, Répertoire HS)
Bernstein [2], ø Concert
1986 OP. Israël - DG 427 346-2
Durées : I. 12'29 - II. 18'22 - III. 7'06 - IV. 12'10 = 50'08
3 Rép. n° 30 / 3Y Diap. n° 351 / 1d Compact n° 45
« La Neuvième par Bernstein est la plus lente de l'ensemble de la discographie (et de très loin). Elle est également la plus surchargée d'effets. A trop vouloir démontrer, Bernstein finit par distiller l'ennui. » (Compact n° 45)
Böhm [1], ø
Vienne, Musikverein, mai 1978 Philharmonique de Vienne - DG 471 085-2 [2531 098 / 2535 366 - LP]
Durée : 43'23
2Y Diap. n° 247
« Autant l'avouer tout de suite, cette version de la Symphonie du « Nouveau Monde » ne m'entousiasme guère ! Est-ce la « retenue » de l'orchestre, ou le manque de chaleur qui s'en dégage ?... [...] Reste ces coups de boutoirs angoissés qui déferlent en vague successives organisées, puis se retirent en laissant place aux sentiments « agrestes » (1er mouvement) ou « nocturnaux » (2e mouvement) proches de la notation mahlérienne de Naturlaut... Reste, aussi, cette tristesse irrépressible, ce pressentiment lancinant d'une fatalité schumanienne (adagio), cette implacable machine se mettant en marche inexorablement (3e mouvement). Jusqu'aux instants de lyrisme qui sont ascétiques, deshumanisés, déromantisés ! » (Alain Féron, Diapason n° 247 - février 1980)
Böhm [2], ø Concert 6 août 1978 Philharmonique de Vienne - Artists FED 033
Böhm [3], ø septembre 1978 Philharmonique de Vienne - Vidéo Victor VHM 68098
Böhm [4], ø Vienne, Musikverein, 8 juin 1979 Philharmonique de Vienne - Wall 7010
Celibidache [1], ø Concert 5 janvier 1962 OS. RAI Turin - Hunt CD 526 / Frequenz 041.010
Celibidache [2], ø Concert Munich, 1985 P. Munich - Meteor (vidéo Unitel ?)
Chailly, ø 1984
O. Concertgebouw - Decca
Durées : I. 12'36 - II. 13'22 - III. 7'58 - IV. 11'56 = 45'52
9 Rép. n° 3 (8 pour le comparatif) / 4d Compact n° 45
« Curieusement [Chailly] s'enlise un peu dans le final, qu'il cherche à rendre trop luxuriant au détriment de l'avancée. Chailly venait d'arriver à Amsterdam : on lui pardonnera d'avoir trouvé l'orchestre si beau... [...].» (Ch. Huss, Répertoire HS)
Conlon, ø 1983
London PO. - Erato
Durée : 41'33
2Y Diap. n° 294
« « Conlon préfère la verve un peu factice à l'intention dramatique présente dans la partition...» (Claude Helleu). Disposant d'un orchestre parfaitement discipliné, Colon survole l'Adagio introductif, cherchant un legato mendelssohnien au lieu d'une large respiration qui se souvienne du phrasé beethovénien et de la densité brahmsienne. L'Allegro molto qui conclut ce premier mouvement, n'est plus un maëlstrom bouillonnant, mais un jeu sonore dont la mise en place est imparfaite. Le célébrissime Largo stague ici comme un chant sans paroles servant d'interlude symphonique à... Ernani ! [...] Conlon a la détestable habitude d'accentuer les premiers temps, comme si Dvorák était un compositeur verdien. Reste le Finale qui tombe dans l'insignifiance bruyante. » (Pierre-E. Barbier, Diapason n° 294 - mai 1984)
Davis [1], ø 1977 O. Concertgebouw - Philips
"Duo" 438 347-2 (+ 7e & 8e) / "Solo" 441 401-2
Durées : I. 11'40 - II. 12'30 - III. 7'40 - IV. 10'37
7/7 Rép. 71 & 101
« La presse anglo-saxonne avait fait grand cas à la fin des années 70 de la gravure de Colin Davis au Concertgebouw. Sa réaudition commence par un choc : le premier mouvement est «parfait» (sauf l'ajustement entre trompettes et trombones 1 et 2 dans la coda), avec un geste généreux et surtout un univers sonores moelleux, très particulier. La gravure reste intéressante par la suite, mais se contente de goûter le plaisir sonore. Cette soif de douceur nous veau une vision moins abrupte (un début de final très legato) mais tourne un peu sur elle même avec des micro-tunnels. L'envie d'ouate sonore déteint parfois sur l'expression. [En revanche], la coda, qui rétablit les intentions supposées de Dvorák par rapport à certaines indications surajoutées, est passionnante. » (Ch. Huss, Répertoire HS p. 36)
Davis [2], ø Concert septembre 1999 LSO - LSO Live LSO-0001
Dohnányi, ø 1984 O. Cleveland - Decca
"Double" 452 182-2 (+ 7e & 8e) / 414 421-2
Durées : I. 9'19 - II. 11'48 - III. 7'52 - IV. 11'44 = 40'03
9 Rép. / 4Y Diap. n° 322 / 4d Compact n° 14
« Christophe von Dohnányi est l'un des chef d'orchestre les plus fascinants de l'heure. Mais alors que son profil de carrière l'inclut dans la grande tradition allemande [...], son style musical actuel l'en démarque nettement. [...] Le présent disque en est un nouvel et éblouissant exemple. L'orchestre souple, ductile, d'une parfaite justesse, réagit vivement à la moindre impulsion. Le chef éclaire et articule la structure musicale jusque dans les voix secondaires avec une maîtrise absolue. [...] Il serait donc vain de regretter le rubato, la couleur spécifique et la saveur agreste des grands tchèques (Talich, Ancerl et le quasi introuvable Stupka) qui restents, à l'évidence, indispensables. La grandeur de Dohnányi se situe ailleurs, dans la musicalité jubilatoire et juvénile dont il faut preuve et qui renouvelle l'approche de l'oeuvre [...]. » (Rémy Louis, Diapason n° 322 p. 144 - décembre 1986)
« Il est facile d'être prosaïque et vulgaire dans cette Symphonie qui ne l'est pas. Dohnányi ne l'est en rien. Il ne donne pas non plus dans le genre «intellectuel» qui serait une erreur. Il joue le jeu de la partition, mais un jeu constamment musical : les plans sonores sont admirablement étagés, sans aucun effet de lourdeur, sans aucun écrasement dans les fortissimos. Le début est, à cet égard, est saisissant, ainsi que le Finale, parfaitement maîtrisé. La qualité des membres de l'Orchestre de Cleveland est remarquable : on admira d'abord la splendeur sonore et surtout la poésie du cor, du hautbois, des cordes aussi. Le moment où l'on passe du Scherzo au Trio (joué dans un tempo très modéré) est un moment de délices dans cet enchantement. [...] Cette version [...] se hisse d'un coup à un rang quasi-comparable [aux Ancerl et Neumann...]. » (Pierre Brumel, Compact n° 14 p. 43)
« La précision de sa battue est proprement sidérante (cf. coda du premier mouvement). Jamais une mise en relief parfaire de la polyphonie ne s'est accompagnée d'un maintient aussi forcené de l'avancée. L'émotion n'est jamais sollicitée : elle naît des textures sonores. L'effet est sidérant dans le Largo. De plus les tempos sont parfaits (même le trio du Scherzo, plutôt lent, est sauvé par son élégance), la prise de son dynamique et spectaculaire. Vous cherchiez une Nouveau Monde «modèle» pour faire connaissance avec l'oeuvre. En voilà une - parmi d'autres certes - mais qui se détache. » (Ch. Huss, Répertoire HS)
Dorati [1], ø 1953 La Haye - Sony/Epic
Dorati [2], ø
1958 O. Concertgebouw - Philips (+ Concerto Violoncelle Schiff/Davis 1980)
[PHI 835 032 - LP]
Durées : I. 8'49 - II. 12'17 - III. 6'52 - IV. 10'55
8 Rép. 70 / 4* Monde n° 179
« Non content d'être un fin technicien, Doráti plie la Nouveau Monde à sa volonté très originale et lui imprime un véritable parcours : de l'«Allegro» souriant, où les bois se permettent à l'occasion quelques espièglerie, à un finale aussi survolté que le scherzo précédent, l'étau, auquel l'auditeur peut difficilement échapper, se resserre. » (Pascale Colas, Monde n° 179)
« Ce qui frappe avec Doráti, c'est la vie, la fièvre. Dans cette interprétation parente de Kertesz-Vienne [1966], on sent une urgence, mais aussi une humanité débordante et émue (section médiane du Largo). Sur cette nostalgie se greffent d'extraordinaires décharges de puissance : Dorati établit un véritable fossé avec la surcotée gravure Kubelík-Berlin [en 1972]. De plus, son Scherzo est le plus pulsant, avec Bernstein I [1962], et le final est furieux. Malheureusement il y a un problème majeur : une sonorité sèche et aiguisée, ainsi que le timbre propre de l'instrument, rendent le cor anglais très pincé à l'écoute. Cette couleur «passée au papier de verre» diminue fortement le plaisir d'écoute dans le deuxième mouvement. C'est très dommage. En tous cas, en écoutant cela on a du mal à imaginer comment, huit ans plus tard, le même chef a pu graver avec le New Philharmonia pour Decca « Phase 4 » une version hollywoodienne affligeante [1967], qui se situe quelque part entre Horenstein, Krombholc et Païta. » (Ch. Huss, Répertoire HS p. 33)
Dorati [3], ø
décembre 1966 O. New Philharmonia - Decca
6/6 Rép. n° 99 / Diap. n° 157
« En deçà de celle du Concertgebouw [... 1958] et de la gravure Vox-Royal Philharmonique [en 1976] (non rééditée) cette 9e joue sur le registre de la démonstration orchestrale. Cette orgie de violons cinglants (extraordinaires tenus - cf. Finale) et de cors en rut vous monte à la tête comme un vin blanc chaptalisé. Cette optique manque de tendresse dans les épisodes nostalgiques (cf. bois à 2'-2'30 de IV ou transition thématique peu fine à 5'13 de II) au profit d'une robustesse brillante et extérieure, qui séduira les collectionneurs de cette symphonie à la recherche d'une version un rien «perverse». Notons enfin deux montages très peu discrets à 5'04 de III et 8'52 de IV [...]. » (Ch. Huss, Répertoire n° 99 p. 83)
Cf. aussi le commentaire version de 1958.
Dorati [4], ø
1976 Royal RPO - Vox [35 084 - LP]
Durée : 44'21
4Y Diap. n° 223
« [Antal Dorati] signe ici, à connaissance, son quatrième enregistrement. Le dernier en date (19[66]) avec le New Philharmonia Orchestra [...] avait alors incité à voir en Dorati « un poète qui galvanise un orchestre somptueux ». Cette phrase s'adapte aussi bien à l'enregistrement qui paraît aujourd'hui, tant Dorati, se dépassant lui-même, va loin dans l'énergie qu'il déploie pour faire vivre cette oeuvre dans ses moindres détails d'orchestration et de rythmes, pour la faire chanter, rêver avec une passion tout-à-fait subjugantes. [...] Ce qui est surprenant, c'est la manière dont Dorati parvient à préserver la nostalgie et la tendresse du Largo en contenant les forces vives qui se sont déployées dans l'Allegro molto initial. » (Jean-Yves Bras, Diapason n° 223 - décembre 1977)
Eschenbach, ø 1990 OS. Huston - Virgin "The
Classica" 61837 / "Ultraviolet" 61124 (+ Francesca da Rimini,
Tchaikovski)
Durée : 45'54
4/7 Rép. n° 42 / 3Y Diap. n° 377 et 2Y n° 410
« Produit curieux, oscillant entre le concerto pour fanfare et l'artisanat local scrupuleux, cousu main pour ne-pas-faire-comme-tout-le-monde. Le résultat est immanquablement artificiel : ralentis coquets, pour souligner une modulation ou un changement de thème, timbres savamment et alternativement mis en avant --genre Tableau d'une exposition ou Concerto pour orchestre --ou horde de cordes graves se ruant sauvagement à l'attaque du Finale. Bref, Dvorák sans son identité. » (Ch. Huss, Répertoire n° 42)
« [Cette Symphonie par Echenbach] a du chic, de la classe, mais pas vraiment le tact inimitable qui sauve une partition de l'éclat démonstratif. » (Serge Martin, Diapason n° 377 p. 151 - décembre 1991)
Fiedler, ø 1959
OS. Boston - RCA
Durées : I. 11'45 - II. 13'33 - III. 7'13 - IV. 10'24 = 42'55
3d Compact n° 45
« Cette oeuvre populaire entre toutes convient au tempérament généreux d'Arthur Fiedler qui en offre une lecture à la fois claire et enthousiaste, parfois grandiose, toujours vigoureuse et dynamique, voire frénétique (IV). Moins sobre qu'Ancerl, l'Américain exagère un peu parfois les «effet de cape», notamment dans l'introduction de I, où Fiedler respecte la reprise. La direction est très volontaire (coda) mais parfois aussi un peu précipitée. [...] Dommage que certains accents manquent de naturel [dans le Largo] (vibrato du violoncelle solo) et que la conclusion se distende quelque peu. [...] Le Final survient en une véritable explosion de joie, dans un crescendo très efficace. [...] Une version vigoureuse, mais un peu inégale. » (Compact n° 45)
Fischer, ø 2000 O. Festival Budapest- Philips
464 640-2 (+ 8e)
Durée : 41'06
5Y Diap. n° 485 / 3* Monde n° 258
« Ivan Fischer risque de dérouter dans la Symphonie « Du Nouveau Monde » par sa battue plus brutale qu'énergique, sa vision brillante, contrastée, trop spectaculaire même, mais qui n'est pas toujours d'une parfaite exactitude stylistique (on ne dirige pas Dvorák comme du Bartók), et n'offre ni la précision rythmique, ni le naturelle de la respiration, ni la continuité dramatique des grandes versions [...]. Avec lui, la déclamation systématique des thèmes offre peu de possibilités de nuances dans le registre lyrique, et il renonce à chercher une autre dimension qu'épique, dynamique et pittoresque. L'art des transitions, des soudaines modifications d'éclairage, où des thèmes très individualisés surgissent sans aucune préparation est presque aussi crucial dans la Huitième Symphonie que dans la Nouveau Monde. Là aussi, on regrette quelques raideurs, bien que la netteté rythmique s'impose, malgré des effets trop appuyés et un phrasé qui n'a pas toujours de véritable respiration. » (P. Szersnovicz, Monde de la Musique n° 258 p. 80 - octobre 2001)
Fricsay [2], ø
octobre 1959 Orchestre Philharmonique de Berlin - DG [138 127 - LP]
Durées : I. 10'03 - II. 13'54 - III. 8'14 - IV. 12'00 = 44'12
9 Rép. n° 117 / 4d Compact n° 45
« J'avais [...] laissé entendre que la version Fricsay m'avait (très relativement) déçu, par rapport à mes espérances et à la notoriété du chef. Fricsay prend beaucoup plus de risque rythmiques que Kubelík ou Karajan. L'orchestre les assume bien, mais je persiste à ne pas sentir le Philharmonique de Berlin à l'aise dans les fluctuation rythmique qui sentent la mobilisation trop évidente d'un système interprétatif «détente-relance». Si ficelle il y a (ce que je crois personnellement), et une fois qu'on l'a repérée, on a des petits doutes sur la sollicitation permanente de la musique (ex. ralenti final sur les derniers accords de I). Si le Largo est splendide de concentration éplorée (mais là aussi la dernière note de la première phrase du cor anglais brise tout) on se pose le problème, récurent à Berlin, du surdosage de cuivres cinglants, d'autant plus que la prise de son est d'une dureté éprouvante. [Les vents dominent dans la balance, d'où l'ivresse quasi unique de l'extrême fin de l'oeuvre - n° 117] Bref, Fricsay nous livre une version dans laquelle il se passe quelque chose à chaque instant, mais qui apparaît quelque peu fabriqué par rapport, par exemple à... Kempe. » (Ch. Huss, Répertoire HS et n° 117 p. 70)
« Le Philharmonique de Berlin est fantasque : les cordes, d'une beauté chaleureuse ; les bois qui sont de véritable personnages ; les cuivres chauds et brillant : une prodigieuse ivresse des sons qui produit des instants vraiment privilégiés. [...] Sans doute l'une des Nouveau Monde les plus fascinantes, et des plus sincères qui soient. Seulement dépassé par les version tchèques, cet enregistrement est un des plus émouvant de l'ensemble de la discographie. » (Compact n° 45)
Froment, ø ? OS Radio-Luxenbourg - [CBS 51 024 - LP]
Galliera, ø avant 1968 O. Philharmonia - Trianon TRX 6 110 [LP]
Giulini [1], ø 1961 Philharmonia O. - Emi
"Double Forte" 68628 (+ 7e & 8e, Ouverture Carnaval, Scherzo
Capriccioso op. 66)
Durées : I. 9'16 - II. 12'33 - III. 7'51 - IV. 10'17 = 40'55
8/7 Rép. n° 85 / 4Y Diap. n° 420 / 3d Compact n° 35
« S'il manque ici cette gravité et cette mélancolie slave qui font la puissance de versions comme celles de Ancerl, le climat pastoral, la poésie, le naturel de la direction, la magnificence des timbres de l'orchestre font de cette Neuvième un véritable régal pour les sens. » (Bruno Serrou, Compact n° 35)
« La redécouverte des « premières moutures » giuliniennes est source de surprises, surtout en regard du récent naufrage de ses Dvorák chez Sony [de 1993]. Il n'y a pas une trace d'atonie dans ces gravures, qui bénéficient d'une profondeur sonore et interprétative touchant au sublime [...] « Largo » de la Nouveau Monde). La ciselure de la pâte orchestrale, avec des cordes graves d'une présence superbe [...], l'impatience à peine contenue, la main de fer qui guide le discours avec fluidité [...] marquent véritablement la discographie des 7e et 8e, plus, sans doute que de la 9e, si extraordinairement servie par les tchèques et hongrois. On relèvera avec plaisir l'impitoyable et magistrale conception « en arche » des mouvements et des oeuvres, tendues (même si on peut souhaiter cette tension encore plus « nerveuse ») vers leur irréductible destinée (ce à qui fait également l'art de Furtwängler ou Celibidache). » (Christophe Huss, Répertoire n° 82)
A lire aussi la page anglaise de Robert M. Stumpf II.
Giulini [2], ø 1977 OS. Chicago - DG "Galleria" 423 882-2 (+ 8e Schubert) [2530 881 - LP]
Durées : I. 12'12 - II. 13'40 - III. 8'13 - IV. 11'43 = 45'48
4Y Diap. n° 224 & 420 / 4d Compact n° 35
« Il y a dans son interprétation un équilibre rarissime entre la rigueur implacable qui suit les indications de la partition avec une minutie d'orfèvre, et une volonté expressive très subtile qui, loin de s'opposer à la lettre, en transcende les effets. [...] Le miracle, c'est que la perfection ainsi désirée et obtenue devienne aussi naturelle, et l'on s'étonne qu'aucun chef ne soit encore arrivé à traduire d'une telle manière le choral de cuivre du Largo, le rythme « con fuoco » du Molto vivave. Est-il nécessaire d'aligner les superlatifs ? » (Jean-Yves Bras, Diapason n° 224 - janvier 1978)
« [Ici] tout est fabuleux ! : dès le début de la Nouveau Monde, en effet, nous sommes saisis par ses accords coupés au couteau, par son aspect vivant, dynamique, son modelé exceptionnel et les infaillibles sonorités de l'Orchestre de Chicago qui respire amplement, sautillant léger, plein d'une bonheur que nous recevons comme une bénédiction, avec une sublime constance. » (Jean Gallois, Compact n° 35)
Giulini [3], ø 1992 O. Royal Concertgebouw
- Sony SX2K 58 946 (+ 7e)
Durée : 46'56
5/8 Rép. n° 70 / 4Y Diap. n° 405 / 1* Monde n° 179
« Ces disques procèdent de tout ce qu'on voudra, mais pas d'un rendu musical d'une symphonie tchèque. On y trouvera heureusement une culture orchestrale exceptionnelle, qui permet à l'orchestre de suivre les parti pris du chef, mais surtout au chef de se reposer sur lui. Ainsi la couleur charnue des violons, l'accentuation de contre-chants des cuivres à la fin du 1er mouvement de la 9e ou dans la coda de cette symphonie, la qualité intrinsèque des bois (chapeau de garder une telle qualité d'émission dans un « Largo » de Nouveau Monde étiré sur 15'28 !) sont sollicités à l'extrême. On cherchera ensuite à qualifier le style... tâche sérieusement délicate ! On a l'habitude d'invoquer Brahms en écoutant un Dvorák germanisé. Giulini va beaucoup plus loin, traçant une sorte d'arche à la fois apaisée et boursouflée entre la Grande de Schubert et la 8e de Bruckner ! Toute l'expression possède la profondeur de la première mâtinée de la grandeur péremptoire de la seconde. C'est évidemment un hors-sujet complet dans ces symphonies. Nous voilà donc au coeur du « système esthétique » giulinien (ce fut jadis un univers, mais il semble avoir perdu sa richesse et sa diversité pour devenir un système). Parfois ce système nous happe [...], parfois il nous exclut [...]. En oubliant totalement que l'on est censé écouter sur Dvorák, on pourra ici se laisser gagner par la noblesse puissante, phénoménalement structurée et débordante de couleurs changes de la 7e, mais on restera extérieur à une Nouveau Monde qui apparaît de plomb et de grosse intentions (quelles lourdeur dans les mouvements extrêmes !) Un coffret désappointant, même pour les admirateurs du chef. » (Ch. Huss, Répertoire n° 70)
« Le grand chef italien Carlo Maria Giulini est un habitué du monde symphonique dvorakien qu'à la manière d'un Bruno Walter il fait visiter avec la chaleureuse bienveillance d'un guide rendant d'abord hommage au modèle plus pastoral qu'impérieux de la forme symphonique brahmsienne. Sa lecture de la Symphonie en ré mineur est aujourd'hui encore plus ralentie que celle de 1976 au pupitre du London Philharmonic (EMI). Chef scrupuleux et inspiré, il fait de Dvorák un héritier direct de la tradition viennoise, du Mozart « jupitérien » comme du Schubert « tragique ». Contrairement aux chefs slaves, sa battue procède par larges plages, et se refuse à faire avancer le discours par le seul continuum rythmique à la manière post-wagnérienne d'un Talich, puis de ses successeurs, Neumann (Supraphon) et Belohlavek (Chandos). Malheureusement la magnifique phalange du Concertgebouw d'Amsterdam ne le suit pas toujours avec une parfaite cohérence [...]. Les tempos sont encore plus retenus qu'à Chicago (DG, 197[7]). Mais Giulini les assume avec une plénitude, un sens de la mélodie continue que seuls peut-être avant lui Kubelík, Walter ou Karajan (parfois) avaient atteints. La partition ne perd rien de sa puissance émotionnelle et s'inscrit alors dans la tradition romantique. Malheureusement quelques petits décalages apparaissent parfois à l'orchestre, tandis que Giulini n'obtient pas toujours la perfection d'articulation que sa conception exigerait. Les timbres sont beaux, mais leur magie ne rayonne que de façon intermittente en une immédiate splendeur. Une «Nouveau Monde » décantée et généreuse, d'un classicisme inspiré, à éditer séparément tant une telle conception fait défaut au sein d'un catalogue dominé par l'école d'Europe centrale. » (Pierre E. Barbier, Diapason n° 405)
« On s'ennuie terriblement. Le chef italien a beau, ici ou là, souligner un détail d'orchestration inconnu, comme pour se donner meilleure conscience d'aller aussi effrontément à l'encontre des tempos et des nuances indiqués par le compositeur, l'enthousiasme a quitté le navire et l'intérêt avec lui. Irréprochable quant à lui, le Concertgebouw réussit la performance de ne pas être insupportablement lourd dans les mouvements rapides et de tenir la tête hors de l'eau dans les mouvements lents (héroïque cor anglais, qui ne s'étouffe pas dans le «Largo» [...] » (Pascale Colas, Monde n° 179)
Greene, ø avant 1968 ? London Festival S. - Musidisc RC 814 [LP]
Groves, ø 1975 OS.
BBC - IMP 9102
Durée : 40'00
Gunzenhauser, ø 1990 OP. Bratislava - Naxos
8.506 010 (intégrale)
Durée : 43'00
5/5 Rép. n° 51 / 3Y Diap. n° 393
« Mieux contrastées, les Symphonies n° 4 et 9 [par rapport aux sept autres] manquent, en contrepartie, de cohérence : une agitation un peu vaine parcourt la « Nouveau Monde », [...]. Bref, l'examen détaillé de chaque mouvement déçoit légèrement par rapport à l'impression globalement favorable que donne le cycle entier. Et il en va de même pour l'orchestre : capté avec beaucoup d'ampleur dans la salle Reduta de Bratislava et manifestement rompu à ce répertoire, le Philharmonique Slovaque peut néanmoins difficilement rivaliser, sur des points précis, avec les meilleures formations internationales (les cordes sont parfois stridentes [...]) En fait, cette méritoire intégrale ne souffre que d'une faiblesse relative, mais pratiquement insurmontable en raison de l'exceptionnelle richesse discographique dont bénéficient aujourd'hui les symphonies de Dvorák [...]. » (Francis Drésel, Diapason n° 393)
Harnoncourt, ø 1999 O. Royal Concertgebouw
- Teldec 3984-25254-2
Durée : 42'50
Recommandé Rép. n° 135 / 5Y Diap. n° 471 / Monde n°
244 / 3 Classica n° 24
« Le chef autrichien parvient, en dépit des 200 versions (LP
et CD) qui l'ont précédé, à faire entendre une
voix singulière. Ainsi Harnoncourt semble prendre en compte, par exemple,
que le mouvement lent fut à l'origine un larghetto intitulé
« Légende », avant de devenir un largo. Il préserve
cette dimension de conte et en fait le centre névralgique de l'oeuvre,
sous l'égide d'un cor anglais vibrant d'émotion. Il est fascinant
de voir comment le chef réussit à habiter émotionnellement
ce mouvement, loin, très loin d'une démarche rhétorique
démonstrative dont on le crédite souvent.
Les surprises démarrent à la mesure 10 avec l'appel des
cors, dont la 2e note s'éteint sur sa vraie durée (au lieu d'enfler
sur un point d'orgue usurpé). Ensuite, dans la section de l'allegro
molto, on entendra le trombone basse en duo avec le 3e cor (mesures 65 et
suivantes, à 2'40) : Harnoncourt a raison de les mettre en avant ;
c'est la partition ! Ces sons inédits, cette absence de pathos surajouté,
cette nervosité interne, due au fait que les valeurs longues (noires
pointées et blanches en fin de mesure) servent au rebond plus qu'au
legato injectent un sang neuf à la partition, d'autant plus que (c'est
rare...) les épisodes piano ne subissent pas de ralentis. On ajoutera
à cela la parfaite intégration et individualisation des bois
(dur d'obtenir les deux: écoutez les flûtes dans le volet initial),
l'idéale gestion des dynamiques et l'on comprendra qu'il est difficile
d'imaginer plus intelligent et abouti.. Le petit effort pour rompre avec les
habitudes d'écoute, dominées par la dictature du legato est
vite compensé par le plaisir de découvrir de nouvelles sonorités
(écoutez les cors en sourdines dans II à 4'20)...
Je l'ai dit, le largo est un petit miracle d'émotion simple,
de nuances finement distillées. Le seul moment qui me fait un peu tiquer
est le passage clarinettes-hautbois-contrebasses en pizzicato « poco
meno mosso », (à 5'05-5'55 de II) parce que les contrebasses
jouent très clair alors que les clarinettes et hautbois se frictionnent
en mordorant le son. Mais, après, quel passage à 6'50, avec
une transition miraculeuse vers une pulsation plus étale.
Les deux volets ultimes confirment cette pertinence: on n'est pas dans
l'ivresse de Bernstein ou les emportements de Kertész-Vienne, mais
dans une lecture énergique, préméditée, très
ferme, diablement efficace, d'une force de concentration et de persuasion
sans guère d'équivalent ailleurs. Il y a plus de frémissements
humains chez les susnommés (y rajouter Kempe-Berlin et les Tchèques...),
qui font que si mon coeur reste fidèle à ces références,
mon esprit crie «merci» à Hamoncourt. Ceci explique notre
recommandation qui signifie à tous ceux qui aiment ce chef-d'oeuvre
qu'ils trouveront ici matière à nourrir leur passion, avec d'autres
sons et d'autres idées jamais ennuyeuses ou didactiques, j'insiste)..
[...] Voilà pour moi le plus beau et le plus immédiatement convaincant
des trois disques Dvorák-Harnoncourt. » (Christophe Huss, Répertoire
n° 135)
« Harnoncourt nous propose de l'ultime Symphonie de Dvorák une lecture étrange à défaut d'être réellement convaincante. [...] Certes le réseau thématique est parfaitement lisible (même si cette lisibilité est parfois trop abruptement et exagérément présente), mais il manque ce sens du mouvement, cet art de la respiration et des transitions que l'on décèle dans les grandes interprétations [...]. C'est d'autant plus regrettable qu'Harnoncourt dispose d'un formidable orchestre, dont il tire des couleurs puissantes et variées et des contrastes étonnants. En témoigne un Molto vivace parfaitement équilibré au sein duquel on appréciera la richesse des détails, en particulier la légèreté de la mélodie entonnée par la petite harmonie délicatement ponctuée par le triangle. L'excès de raffinement et d'afféterie, la modification des équilibres sonores, des textures et des phrasés parcellisent l'oeuvre et réduisent la puissance de son expressivité. » (Jean-Noël Coucoureux, Classica n° 24)
« Les [7e et 8e Symphonies de Dvorák], magnifiquement joués par l'orchestre n'avaient pas vraiment convaincu[e] du désir de Harnoncourt de passer outre à ses volontés rhétoriques, celle déjà d'un legato par trop impérieux, et d'accepter de desserrer l'étreinte afin de laisser ses bois respirer (cor anglais, flûtes) et conter à leur manière ces légendes symphoniques. Cette fois, le phrasé, fidèle aux moindres changements de respiration entre valeurs courtes et longues, ne va pas à l'encontre des dimensions émotionnelles des oeuvres mais, au contraire, en respecte et en souligne même certains passages. Ce travail d'orfèvre, sans déboucher sur la générosité transcendante de certains chefs tchèques (Kubelík - à Prague et à Berlin - et Ancerl) ou la flamboyance d'un Karajan ou d'un Fricsay, rappelle par certains aspects la mise au point vétilleuse et virtuose réussie par George Szell à Cleveland. » (Pierre E. Barbier, Diapason n° 741)
Harty, ø 1927 Hallé
Orchestra - Symposium 1169
Durée : 34'03
Hollreiser, ø Bamberg, c. 1958 OS. Bambger - Tuxedo / Vox STPL 510 810 - LP
Horenstein [1], ø 1952 OS. Vienne ["Vienna
State Philharmonia"]- Vox Legends 7805 (+ Sinfonietta, Janacek)
Durée : 44'04
Horenstein [2], ø
Londres 20 & 30 janvier 1962
RPO - Chesky CD 31 (+ Wagner) [Reader's Digest]
5/6 Rép. n° 26
« De mauvaises langues pourraient insinuer que l'ombre de Wagner transforme la suite du programme en une Chevauchée des Walkyries de 45 minutes, tant le tableau sonores dvorakien se trouve déformé par l'importance inconsidérée accordée au cuivres ! Horenstein dans cet enregistrement spectaculaire à outrance ne méritait pas sans doute la postérité du CD, s'attache, entre ces assauts cuivrés, à mettre en exergue des sonorités originales. Cette quête devient pourtant trop systématique et occulte la ligne générale et la respiration dvorakienne (2e thème du Largo). » (Christophe Huss, Répertoire n° 26)
Voyez la discographie complète d'Horenstein.
Horvat, ø ? OP. Slovaque - Otello 1003
Inbal, ø 1990 O. Philharmonia - Teldec "Ultima"
0630-18950-2 (+ Concerto Violoncelle/Noras & Sérénades op.
22 et 44)
Durées : I. 10'03 - II.14'00 - III. 7'33 - IV. 12'03 = 44'00
3/8 Rép. n° 33 / 4d Compact n° 62
« La lecture est prosaïque, dans l'esprit (avec un penchant démesuré pour l'anecdote, le «petit truc» original) , comme dans la lettre (les cordes !). Parmi les problèmes de «conception», on relève des changements de tempos «a volonté» dans le 1er mouvement, aucune sensation d'imbrication des phrases, des contre-chants négligés, une absence de personnalité sonore (trop de courbes, trop peu de bois), des valeurs longues manquant de soutien (1er mouvement), des tics (la césure avant le dernier énoncé du trio de III, etc.), un défaut d'ampleur [...].» (Ch. Huss, Répertoire n° 33)
« Le chef israélien propose une lecture clairvoyante et rigoureuse de la partition, dont il exalte les tensions, l'ineffable poésie, la tendre mélancolie. [...] Cette lecture démontre combien Inbal a su saisir le message de Dvorák. D'autant que n'usant d'aucun artifice, il sait demeurer humblement respectueux de la plus petite intention du compositeur. Le Philharmonia délecte l'auditeur de ses timbres colorés et brillants, de ses sonorités charnues. » Bruno Serrou, Compact n° 62)
Jansons [1], ø 1988 OP. Oslo - Emi CDC 7
49860-2
4Y Diap. n° 355 / 4d Compact n° 49
« C'est une version limpide de la Symphonie du Nouveau Monde que nous apporte Jansons. Les mouvements vifs sont pris par l'âme de la danse et la douceur du largo, agrémenté par la fraîcheur des bois norvégiens, prouve que Dvorák peut-être tiré du côté de la clarté nordique sans que cela n'entame le caractère propre de sa musique. De la même manière le Scherzo pétillant, aux sonorités immatérielles, est un modèle d'agilité, et le Final se gorge d'enthousiasme, éclate de vie rythmique suprêmement entretenue. » (Pierre Vidal, Compact n° 49)
« En bon élève de son maître Mravinski, [Mariss Jansons] possède une vision essentiellement dynamique du romantisme slave, plus proche de la plastique chorégraphique menant à Tchaïkovski et Prokofiev que du statisme brahmsien, issus de l'école germanique. Sa vision de la plus célèbre des Symphonies de Dvorák est proche par les tempos et le phrasé de celle gravée par Karel Ancerl en 1962. Son orchestre n'ayant pas la densité de la Philarmonie tchèque, sa lecture s'éclaire de reflets parfois mendelssohniens, parfois franchement populaires [...]. » (Pierre-E. Barbier, Diapason n° 355)
Jansons [2], ø Concert Vienne, Musikverein, 16 juin 1998 Philharmonique de Vienne - (radio)
Jarvi, ø 1986 Royal Scottish O. - Chandos
CHAN 8510 / CHAN 9991 (intégrale) / CHAN 9008 (intégrale)
Durée : 44'46
7/6 Rép. n° 45 (Pour l'intégrale)
« [Parmi les] chefs ayant enregistré l'intégrale [et qui] déçoivent dans la plus emblématique du cycle [il y a Neeme] Järvi, dont le témoignage date de la période très réverbérée au contours assez flous des prises de son Chandos. Même si la technique était meilleure, on remarquera la mollesse du premier mouvement et le manque d'humanité et de ferveur des mouvements II et IV. » (Ch. Huss, Répertoire HS)
Jarvi, Paavo ø 1993
RPO - Intersound Records 2810
Durée : 47'21
Jorda, ø avant 1968 ? New S. Londres - Decca ACL 18 [LP]
Jordan, ø avant 1968 ? OS. Europa - Fontana 200 012 WGL [LP]
Kabasta, ø Concert
radio 14 juillet 1944 P. Munich [30 novembre 1941 Orchestre Philharmonique de Berlin chez Furtwängler]
- Music & Arts MACD 1072 (+ 3e Beethoven, 4e Bruckner) / Lys LYS
419-424
Durées : I. 8'22 - II. 11'12 - III. 7'04 - IV. 10'09 = 36'47
Recommandé Rép. n° 125 p. 91 (coffret) / 1 d Compact n°
45
Connu comme faux Furtwängler depuis les années 50, cette archive a retrouvé son véritable chef grâce au chercheur allemand Ernst Lumpe en 1990, en ayant effectué une comparaison avec les bandes des archives de la radio Bavaroise. Mais les doutes étaient forts...
« Cet enregistrement est très fortement contesté, malgré le témoignage d'un corniste de l'Orchestre Philharmonique de Berlin. Il s'agit en tout état de cause d'une oeuvre qui n'appartient pas au répertoire habituel de Furtwängler et dont l'interprétation, ici, n'est guère dans la manière de celui-ci. » (Gérard Gefen, Furtwängler. Belfond, 1986 p. 214)
« La prise de son éloigne considérablement l'orchestre et laisse une impression de froideur. On ne se sent guère concerné et l'on assiste à une exécution assez routinière. Malgré quelques passages poétiques et tendrement évocateurs, cette version est souvent trop nostalgique et, surtout dans le scherzo, trop sèche et dynamique --la direction presse le mouvement et les différentes voix se télescopent. Le chef paraît mal à l'aise... N'est-ce pas cela qui déroute et déconcerte les «inconditionnels» de Furtwängler ? » (Bruno Serrou, Compact n° 34)
Karajan [1], ø mars 1940 Orchestre Philharmonique de Berlin - DG / Grammofono 78 642 (+ 7e Beethoven-1941) ou 78 026 (coffret)
/ History 205183 (+ Concert piano Schumann-1948, Requiem, Brahms-1947)
Durées : I. 9'48 - II. 13'11 - III. 7'27 - IV. 9'47 = 40'13
3d Compact n° 45
« Pour ce que j'ai entendu [... le] jeune Karajan [...] domestique en mars 1940 un Philharmonique de Berlin encore faillible (cors) et peu familier de la partition. [...] Mais Karajan scrute très bien la polyphonie, balaye les tics interprétatifs et tient au mieux sa phalange en un véritable flot musical. » (Ch. Huss, répertoire HS)
« Enregistré dans les conditions du direct (et du 78 t !) le Philharmonique de Berlin, malgré de légère faute des cors au début de l'oeuvre, est d'une précision remarquable. Karajan peut ainsi jouer des nuances les plus infimes et les plus opposées (pianissimos ineffables, fortissimos impressionnant. [...] Cet enregistrement a la valeur d'un document car l'on découvre un Karajan de trente-deux ans déjà impérieux, sachant pétrir la pâte sonore d'un grand et magnifique orchestre. Mais il y a aussi des faiblesses, notamment un excès d'esprit allemand, qui le pousse parfois au contresens. » (Compact n° 45)
Karajan [2], ø mai 1958 Orchestre Philharmonique de Berlin - Emi [Columbia SAXF 814 - LP]
« On espère une jour le retour [de cette gravure] que nous avons entendu sur un vieux microsillon : bien retranscrite sur CD (ce qui n'a pas encore été le cas !) elle devrait séduire par son équilibre et le profond recueillement du Largo. Ce pourrait bien être ce que Karajan a fait de mieux dans cette oeuvre... et dans Dvorák. » (Ch. Huss, Répertoire HS)
Karajan [3], ø
1964 Orchestre Philharmonique de Berlin - DG [138 922 - LP]
Durées : I. 9'18 - II. 13'06 - III. 8'13 - IV. 10'58 = 41'35
7 Rép. n° 140 / 3d Compact n° 45
« Karajan s'affirme toujours très «germanique» [...]. S'il se délecte davantage encore de belles sonorités, il n'en réalise pas moins une interprétation au souffle épique. I est ferme, ample, enlevé dans un délire de beaux timbres et de somptueuses couleurs. Le geste est large, la vision volontaire, mais aussi théâtralisée. [...] IV, vif, ample, ample et ferme, est charnu, alter, voire guilleret. Ce finale est très satisfaisant. Karajan se faisant tour à tour grave, violent, passionné, charmeur, tendre, retenu. [...] Une Neuvième contrastée, où les sonorités instrumentales sont très bien mises en relief (priorité est donnée à la beauté du son), les ligne mélodiques s'y déploient à loisir. Les sens de l'auditeur sont ainsi constamment suscités. » (Compact n° 45)
Karajan [4], ø 1966 Orchestre Philharmonique de Berlin - DG (Film de Henri-Georges Clouzot)
Karajan [5], ø Concert Salzbourg, 1971 OP. Tchèque - Inédit ?
Karajan [6], ø 1977 Orchestre Philharmonique de Berlin - Emi
"Studio plus" CDM 7 64325 2 (+ 8e)
Durées : I. 9'34 - II. 12'03 - III. 8'21 - IV. 10'57 = 40'52
3Y Diap n° 230 /3d Compact n° 45
« Karajan en 1977 a gravé pour Emi un machin sonore qui est à la Nouveau Monde ce que le monument de Victor-Emmanuel III à Rome (la fameuse «machine à écrire») est au goût architecturale. Successivement, timbales, trompette et cors prennent la vedette. Ces effets luxuriants sont étalés comme des couches successives de chantilly sur de la crème au beurre (l'avancée de la musique est bridée). Beaucoup seront écoeurés, certains se pâmeront, mais Dvorák est ailleurs. » (Ch. Huss, Répertoire HS p. 33)
« Fidèle à lui-même Karajan, s'il demeure loin des origines «ethniques» de la Nouveau Monde, s'empare de cette partition de manière impérieuse, en faisant un oeuvre personnelle, d'une beauté et d'une dynamique efficaces. Un version haute en couleur, très «karajanesque» [...].» (Compact n° 45)
Karajan [7], ø Concert Vienne, 29 juillet 1979 Philharmonique de Vienne - Sardana SACD 205
Karajan [8], ø 6 & 9 février
1985 Philharmonique de Vienne - DG "Gold" 439 009-2 (+ Vltava)
/ 415 509-2 (et vidéo Sony / DVD : SVD 48421)
Durées : I. 9'53 - II. 12'21 - III. 8'32 - IV. 11'21 = 42'07
8 Rép. (& 6/8 n° 58) / 4Y Diap. n° 314, 468 (DVD)/ 4d Compact
n° 45
« Pour son dernier enregistrement de la Nouveau Monde, Karajan choisit la Philharmonie de Vienne, qui donna l'oeuvre dès... 1896 sous la direction de Hans Richter, en présence de l'auteur et de son ami Johannes Brahms. Le chef autrichien subjuge ici par la profondeur de son interprétation, et par sa conception rigoureuse, soignée. L'amplitude de certaines phrases rattachent I au dernier Beethoven (la coda est impressionnante de puissance, de tension). II d'une grande émotion, tendre, affectueux, généreux de coeur et d'âme, semble éclater d'amour. III, malgré une certaine emphase, sans doute aussi un peu trop tragique, apparaît pourtant réservé, retenu. Le Trio semble hésiter, demeurant quelque peu en demi-teinte. La coda, grandiose, tendue, introduit un IV majestueux, ample, parfaitement ciselé, aux contrastes terriblement efficaces. Karajan parvient ici à atténuer un peu l'aspect germain (voir Wagner ou Beethoven) qui caractérisait ses version précédentes. [...] Le renouvellement de la pensée est de taille. Cet approfondissement de l'oeuvre ne serait-il pas dû aussi à l'orchestre viennois ? » (Compact n° 45)
« L'ultime gravure avec Vienne ajoute au brio orchestral [... par rapport aux prises de 1960 et 66] une indéniable vibration humaine. Hélas, le troisième mouvement n'est pas satisfaisant ; Karajan ne trouve pas la pulsation, dans aucun endroit de ce mouvement. Cette sclérose amorcée dans la seconde moitié du Largo, handicape la montée vers les conflits du finale. Cette gravure viennoise de Karajan, souvent cité comme «référence occidentale» (comprenez «non tchèque ou hongroise») ne me paraît pas pouvoir se targuer d'un quelconque leadership dans ce domaine. » (Ch. Huss, Répertoire HS)
« Les exégètes nous ont abreuvés de preuves quant à l'influence de Brahms que le « compositeur de province » qu'était Dvorak. Karajan traite le fond de cette trame symphonique et comble nos oreilles en ciselant d'un seul trait, tel un Matisse-chef d'orchestre réussissant des courbes idéales sans lever le crayon ce que Dvorak a su assimiler de Haydn à Brahms, en passant par Beethoven, Schubert et surtout Mendelssohn. Aujourd'hui, Karajan réinvente, improvise, mais privilégie la ligne mélodique qui ne nous est jamais apparue aussi pure, aussi évidente. Les tempos ont perdu de leur fougue inopinée. Il n'est que le phrasé du cor anglais, dans le fameux thème du Largo, pour avoir conservé quelques liaisons typiquement bohême, qui marquent tant l'époque qu'une barrière infranchissable entre le phrasé germanique et la sublimation d'un chant de bohême. » (P.E. Barbier, Diapason n° 314 p. 121 - mars 1986)
Keilberth, ø
Concert 1961 OS. Bamberg - Teldec
Durées : I. 8'58 - II. 12'04 - III. 7'49 - IV. 11'02
8 Rép. / 4d Compact n° 14
« Si nous avons jadis connu l'Orchestre de Bamberg un peu vert, il est juste d'affirmer que cela ne concerne pas cette exécution d'une grande valeur instrumentale et d'une mise en place digne de l'inlassable artisan que fut Joseph Keilberth. » (Pierre Vidal, Compact n° 14)
« Vision très particulière [que celle] de Joseph Keilberth. Son orchestre, celui de Bamberg (composé d'exilés de Tchécoslovaquie *), semble à lui seul un gage d'authenticité. Mais c'est bel et bien le chef qui porte une vision fusionnelle, arquée sur des cordes brûlantes jusqu'au cri, sur lesquelles se fondent des bois précis et de cuivres englobés dans un halo parsifalien. C'est une cérémonie mystique, et l'interaction émotionnelle de ces trois groupes de protagonistes orchestraux nous vaut des moments étreignants (ça commence à 3'03 du premier mouvement...) Keilberth est encore plus (provocateur) que Kempe [1957]. Il est dommage que les oreilles sensibles aient tout le loisir de se plaindre d'une finition orchestrale qui n'est en rien exemplaire : le disque est truffé de petit ratés d'exécution (le premier tutti de cordes n'est pas en place, le premier accord du Scherzo non plus et juste après le climax du Largo la flûte dérape...) Ceci posé, c'est une des très rares relectures de la partition : du strict point de vue de la vision sur l'oeuvre, Keilberth est un acteur majeur de la discographie, avec un imaginaire sonore à cent coudées au-dessus du commun des chefs. » (Ch. Huss, Répertoire HS)
(*) Compact n° 46 donnait une précision de plus au sujet de cet orchestre: « Le Symphonique de Bamberg est l'émanation de l'ancien Orchestre de l'Opéra Allemand de Prague que Keilberth dirigea de 1940 à 1945. Seize ans après l'exil, nombre de musiciens perdurent encore la tradition germano-slave. » [retour]
Kempe [1], ø [stéréo] 2-3
septembre 1958 Orchestre Philharmonique de Berlin - / Testament SBT 1270 (+ 1e Schumann/1955)
/ Royal Classics "Long Players" 70674 (+ Fantastique & Schéhérazade)
[Emi TRI TRX 6 138 - LP]
Durées : I. 9'45 - II. 12'00 - III. 8'10 - IV. 10'37 = 40'42
9 Rép. n° 164
« Kempe : personne n'y croit, mais, souvent, quand on tend l'oreille, ses interprétations sont des révélations. Avec Berlin, il ouvre des horizons infinis. Non seulement il n'y a pas le moindre forte baveux obstruant la polyphonie ou le flot des cordes, mais en plus la couleur des cors est la plus belle de la discographie ! Kempe parvient à alterner, sans l'artificialité ressentie de Fricsay, des passages «en dedans» très intériorisé, comme floutés, et des exaltations extraordinaires premier mouvement et finale. Du point de vue du son (mais la prise de son est très feutrée et floue), il est le plus original avec Keilberth [1961]. [...] Il renouvelle pas cette réussite humaine à Londres [... en 1963]. » (Ch. Huss, Répertoire HS)
Kempe [2], ø 1963
RPO - Menuet [Reader's Digest - LP]
4d Compact n° 46
Durées : I. 11'32 - II. 11'32 - III. 7'52 - IV. 10'30 = 39'27
« [Kempe ne renouvelle pas sa réussite de 1957 à Berlin.] Cette version plus cuivrée est défendu par un orchestre plus extraverti et moins personnel, qui ne nous offre pas les moments magiques de la gravure berlinoise. » (Ch. Huss, Répertoire HS)
Kempe [3], ø 1972 O. Tonhalle Zürich - Scribendum (+ 9e Dvorak) / Tudor [67 801 - LP]
« Nous retrouvons dans cet enregistrement les mêmes défauts que ceux que nous dècelions dans celui de la Cinquième de Beethoven : lourdeur de la masse orchestrale, épaisseur des cordes, pesanteur des cuivres soutenus par de sourdes timbales. Sans doute cela tient-il à la couleur générale de l'orchestre mais il y a aussi une direction appuyée dont la palette des nuances reste pauvres : les « pp » sonnent « f » et les « ff » manquent d'éclat (finale). Une version qu'il faut oublier donc [...]. » (Jean-Yves Bras, Diapason n° 213 - janvier 1977)
Kempe [4], ø Concert
1975 OS. BBC - BBC "Legends" BBCL 4056-2 (+ Ouverture Leonore II, Beethoven,
Prokofiev)
Durée : 40'00
10 Rép. n° 146 / 5Y Diap. n° 485
Kertesz [1], ø Vienne, Sofiensaal, 22-24
mars 1961 Philharmonique de Vienne - Decca 460 443-2 (+ 7e Monteux-LSO, 1959 / 8e Karajan-Philharmonique de Vienne, 1961)
[Decca SXL 2289 - LP]
Durées : I. 9'45 - II. 11'45 - III. 7'39 - IV. 11'05
10/8 Rép. n° 44 & Recommandé n° HS 11 / 3d Compact
n° 46 p. 30
« Kertesz place la barre très haut. A part Suitner [1978] et Bernstein [1962], je ne connais guère de version plus concentrée, à la fois en transe et efficace comme un rouleau compresseur ; [...] Il réussit à faire de l'orchestre et de la musique. C'est bien plus vivant que Szell et Reiner réunis, pas moins virtuose et pourtant infiniment plus musical que Horenstein et consorts. Kertesz-Vienne nous permet de constater ce qui manque, par exemple, à Mackerras [1991] : l'exaltation qui illumine ce qui est peut-être ma version île déserte. » (Ch. Huss, répertoire HS)
Kertesz [2], ø 1966 LSO - Decca
430 046-2 (Intégrale) / "Classics Sound" 448 583-2 (+ Ouvertures,
Carnaval & Othello)
Durées : I. 12'30 - II. 12'28 - III. 7'25 - IV. 11'18
8/8 Rép. 86 p. 76 / 4d Compact n° 46 & 70 / Recommandé
Classica HS n° 2
« Face à un tel maelström [de la version Viennoise, 1961], la célèbre version Kertesz-Londres, extraite de l'intégrale Decca, ne peut s'imposer. Oh ! elle ne démérite pas. Stylistiquement elle se situe à mi-chemin entre Kondrachine ou Giulini-Chicago et Dohnanyi ou Kertesz-Vienne : un équilibre polyphonique plus réussi, moins outrancièrement cuivré que Kondrachine et Giulini, mais moins soutenu dans l'avancée que les deux autres versions Decca. Par rapport à Vienne, une partie de la fièvre s'est évaporée au profit d'une attitude plus «poseuse». C'est une version luxuriante, très riche sur tout le spectre, mais pas «grasse» façon Karajan... » (Ch. Huss, répertoire HS)
Kleiber [1], ø 1929 Staatskapelle Berlin
- Grammofono 78 802 (+ 8e Schubert-1935) / Naxos
8.110 907/ Idis 332 (+ 6e, Beethoven-1948)
Durées : I. 9'09 - II. 12'08 - III. 7'57 - IV. 11'57 = 40'42
Rép. n° 119
« Il faut bien qualifier [cet enregistrement] « d'immonde » par (on a peine à le croire !) Erich Kleiber et Berlin : changement de tempos et de couleurs incessants, jeu désordonné et son artificiel en prime. A éviter absolument. » (Ch. Huss, Répertoire n° 119 p. 99)
Consulter aussi la page de Raymond Tuttle www.classical.net (en anglais)
Une autre page, très complète sur cet enregistrement www.2xtreme.net (en anglais)
Kleiber [2], ø novembre 1954 O. Opéra Etat Berlin - Arlecchino ""L'Art d'Erich Kleiber vol. 1"" 180 (+ 8e, Schubert)
Voyez la discographie complète de K. Kleiber (en anglais).
Site officiel www.unitel.classicalmusic.com (en anglais).
Klemperer, ø 1963 O. Philharmonia - Emi
"Klemperer Legacy" 67033 (+ 101e Haydn) / CDM 7 63 869-2 (+ 5e Schubert)
[Columbia SAXF 1017 - LP]
Durées : I. 12'35 - II. 12'07 - III. 8'34 - IV. 12'15 = 45'30
7 Rép. n° 38 & 124 / 4Y Diap. n° 373
« Ni tchèque, ni américaine, son interprétation est plutôt germanique et heurtera ainsi les partisans d'un idiomatisme sans concession. Mais nous avons aimé ce regard altier de cette construction inexorable. Les bois du Philharmonia se couvrent de gloire. Encore une fois un document passionnant sur la personnalité de Klemperer [...].» (Philippe de Souza, Répertoire n° 38 p. 69 - juillet 1991)
« La Symphonie du Nouveau Monde a suscité de ma part un intérêt, certes un peu pervers (il manque la fluidité, la finesse, la transparence des cordes, la saveur des espaces sonores créés par Talich, Ancerl ou Smetacek), mais le traitement vertical de l'orchestre est fascinant: jeux dynamiques tutti à l'extrême, importance des bois [version dans laquelle la partie des bois est la plus lisible et proéminente - HS]. L'auditeur qui entre dans le jeu de Klemperer (parce qu'il connaît les versions fondamentales) pourra être fasciné par les éclairages du Largo et, partout, la phénoménale richesse de cette puissance. Seul regard par rapport à une telle radiographie orchestrale : l'étouffement des timbales. » (Ch. Huss, Répertoire n° 124 & n° HS)
Site complet sur Klemperer.
Kondrachine, ø 17-19 septembre 1979 Philharmonique de Vienne - Decca
430 702-2 / 400 047-2
Durées : I. 11'41 - II. 11'04 - III. 8'16 - IV. 11'38 = 42'40
8/7 Rép. n° 39 / 4d Compact n° 66
« Légère déception viennoise [avec] Kondrachine [...] dans l'un des premiers disques numériques de Decca. C'est une sorte de synthèse entre Horenstein [1962] et Maazel [1982]: un équilibre favorisant les cuivres, mais avec de la distinction. Le Largo pourtant est beaucoup moins émerveillé. A vrai dire, on ne reconnaît pas le Kondrachine humain et spontané, ce «Walter russe», que l'on aime tant. Tout sonne comme s'il était ici en mission : faire un produit brillant et parfait pour démontrer les avantages de la nouvelle technologie DDD. C'est encore plus univoque que Szell [1959] ! Seul (vraiment) beau moment : le trio du troisième mouvement. » (Ch. Huss, Répertoire HS)
Kosler [1], ø 19?? OP. Tchèque - Panton 81 1001
Kosler [2], ø 1973 OP. Slovaque (Intégrale ø 1973 à 1980) - Opus
« Disciple d'Ancerl, vainqueur des Concours de Besançon et Mitropoulos, assistant de Bernstein à New York, Kosler assuma dans son pays d'origine les plus hautes responsabilités tant au « symphonique » qu'au « lyrique ». Du créateur de plusieurs oeuvres contemporaines, musicien d'une vaste culture, particulièrement à l'aise en concert (en témoignent les gravures du Printemps de Prague), on pouvait légitimement beaucoup attendre. [...] La Nouveau Monde est étrangement lourde, d'une pesanteur que l'orchestre assume avec quelques difficultés (cuivres). On serait bien en peine de deviner ici une baguette tchèque tant l'inspiration fait défaut. En conclusion : un chef d'exception tirant le maximum d'un orchestre moyen [...] c'est peu. » (Stéphane Friédérich, Répertoire n° 101)
Koussevitzki, ø 1946 - Music & Arts CD 4681
Krips, ø 1960
Zürich Tonhalle O. - Price-Less / Via Musique «Fnac Music»...
4/5 Rép. n° 71 / 3Y Diap. n° 407 / 4* Monde n° 177 / 3d
Compact n° 35
« Joseph Krips, à la tête de l'orchestre de Zurich, ensemble de qualité, certes, mais non comparable bien sûr à l'Orchestre de Berlin, en donne une interprétation très sensuelle (Adagio initial par exemple), balancé, tourmentée même (Largo) et parfois luxuriante dans les mouvements vifs. Krips (1902-1974), musicien d'une sensibilité évidente, est tout à fait convaincant ici. De l'orchestre, peu à dire si ce n'est un hautboïste à la sonorité magnifique. » (Michel Louvet, Compact n° 35)
« Le niveau entre les pupitres de la Tonhalle est bien trop inégal. Les cordes sont acides, jouent faux (horrible chiffre 11 de la partition dans le «Finale»), décalent parfois dans leur attaques et rendent caduques les efforts de souplesse et d'expressivité de la direction. Krips n'a rien à dire dans cette oeuvre et essaie tant bien que mal de sauver l'entreprise du naufrage, en s'appuyant sur des bois d'une qualité tout à fait honnête. +» (S. Friédérich, Répertoire n° 71)
« Certes, exception faite d'une prise de son désagréable, nul reproche ne peut [...] être adressé [à J. Krips] : les phrases respirent naturellement, les tempos paraissent toujours judicieusement choisis et aucune lourdeur ne vient entraver une progression logique enlevée avec une belle énergie. Toutefois, de la part d'un si grand interprète, une certaine neutralité déçoit, surtout pour une oeuvre disposant d'une discographie pléthorique [...] » (Francis Drésel, Diapason n° 407)
Krombholc, ø 1975 OS. Radio Prague - Multisonic
31 0155-2 (+ Ouverture Dans la nature)
Durées : I. 9'05 - II. 11'52 - III. 8'39 - IV. 11'27 = 41'22
9/6 Rép. n° 60
« [En 1983] disparaissait une des figures emblématiques de la direction tchèque. Moins connu à l'étranger que les noms de Talich, Ancerl, et autres Neumann, [Jaroslav] Krombholc ne cessa de faire vivre le répertoire lyrique de son pays. Disciple de Talich, Haba, Novak, sa carrière se déroula essentiellement dans les fosses d'orchestres d'opéras, où il acquit un incroyable métier lui permettant de diriger à la fois Martinu, Berg, Janacek ou Mozart. De 1973 à 1977, il fut nommé à l'Orchestre de la Radio de Prague (FOK), pour qui il grava une dizaine d'opus du père de la musique tchèque, dont cette Symphonie Nouveau Monde [...]. Elle allie à la fois le classicisme et l'énergie, en même temps qu'un sens parfait de la rythmique. Aucun effet de grossissement, un son parfaitement équilibré, et cette impression de légèreté, de mouvement que l'on retrouve dans les formations tchèques lorsque la direction inspire une telle sûreté de battue. » (Stéphane Friédérich, répertoire n° 60)
« [On peut] s'attarder sur l'altier mais un peu désordonné Krombholc (avec l'Orchestre de Radio Prague en 1975 chez Multisonic). Krombholc se montre intéressant, passionné, mais avec des couleurs un rien vulgaires : pourquoi forcer tous les coloris et se ruer dans les transitions ? C'est plus intéressant que ceux qui ne tentent rien, mais la rugosité sonore va parfois trop loin (Largo). Contrairement à Stéphane Friédérich, je ne peu y voir davantage qu'une version d'approfondissement tchèque pour ceux qui possèdent déjà une ou deux version Ancerl, Talich, Smetacek et une ou deux Neumann ! » (Ch. Huss, Répertoire HS)
Kubelík [1], ø [mono] 1951 OS. Chicago
- Mercury
434 387-2 (+ 38e Mozart) [PHCP-3402 - LP]
Durées : I. 8'41 - II. 11'26 - III. 7'26 - IV. 10'34
8/5 Rép. n° 108
« La Symphonie du Nouveau Monde est (sauf erreur) la première enregistrée par Kubelík. Le ton est franc, direct... les tempos aussi. Cela confère au « Largo » un chant dans la simplicité et, dans d'autres mouvements, des moments très prenants (écoutez l'attaque par les cordes graves de la dernière section du « Scherzo »). Il faut également signaler l'emballement brillant du volet initial et l'ivresse conquérante du Finale. Chicago répond à Kubelík avec une brillance extrême, comme, ultérieurement, le même orchestre suivra le tempétueux Reiner, bien que la Nouveau Monde de Kubelík reste toujours plus humaine, plus proche de nous que celle de Reiner. Il manque, par contre, un certain frémissement, celui qu'on ressent dès les quinze premières secondes de l'enregistrement Kubelík-Vienne [1956...] l'un des plus phénoménaux de l'Histoire de ce chef-d'oeuvre. Si Kubelík-Chicago nous emporte, nous arrache littéralement de notre siège (impossible --pas plus qu'à Vienne d'ailleurs --de résister à ce Finale), l'exaltation est encore plus extrême, plus palpable, plus bouleversante dans la gravure Decca de 195[6] (le dernier accord dit tout !). Superbe choix donc (devant le très célèbre Kubelík-Berlin-DG) [...]. » (Christophe Huss, Répertoire n° 108)
Kubelík [2], ø Vienne, Sofiensaal,
3-4 octobre 1956 Philharmonique de Vienne - Decca
«Legends» 466 994-2 (+ 7e) / 466 994-2 [Decca SXL2005 / SDD
128 / CS 36020 - LP]
Durées : I. 9'10 - II. 12'44 - III - 7'36 - IV. 11'10 = 40'00
9 Rép. n° 138 (8 pour la symphonie n° 9 seule)
« La Nouveau Monde, apparaît supérieure aux versions Mercury
[1951] (d'une sécheresse un peu univoque)
ou Denon [1991] (émouvante, mais terriblement
friable et instrumentalement peu gratifiante), sans parler de l'intégrale
DG [1972], à disqualifier
pour pompiérisme. Ici, rien de tel, une lecture chauffée à
blanc, échevelée (1er temps), cinglante de concentration, de
simplicité, bouleversante d'émotion (sublime 'Largo', thème
brûlant, d'une indicible nostalgie, alternant feu et glace, fraîcheur
et envolée rugueuses - les cuivres !), d'une absolue précision
(le scherzo, explosif et pointilliste à la fois), culminant sur un
final d'anthologie, d'un volontarisme roide, extrémiste, porté
par un indicible souffle épique.
Ces lectures à haut risque, très rudes, disruptives, souvent
déchirantes, et tout à fait inconfortables, s'inscrivent, à
mon sens, au plus haut de la discographie de ces deux oeuvres. » (Pascal
Brissaud, Répertoire n° 138 p. 54)
« Etant donné l'excellence des présents enregistrements, on est assez surpris de lire le récit de John Culshaw, qui en assura la production au début d'octobre 1956. Dans ses mémoires intitulés «Putting the Record Straight», il écrivit : « C'est à Vienne que j'ai travaillé pour la première fois avec Rafaël Kubelík, un homme au charme exceptionnel et un musicien à la sensibilité immense qui - tout au moins à cette époque - rencontrait des difficultés à exercer son autorité sur le Philharmonique de Vienne. Le son en cabine était si diffus que nous pensions que quelque chose clochait dans nos micros, mais il apparut que le son était identique dans la salle. Kubelík ne tenait pas l'orchestre fermement ensemble, et par conséquent le son était flottant. » Une des explications à cette situation, si elle est exacte, est le fait que la stéréo était encore une technique expérimentale à cette époque et que l'orchestre jouait dans l'acoustique du Sofiensaal, qui ne leur était pas familière, au lieu de leur lieu habituel, la salle du Musikverein, où ils avaient réalisé leurs enregistrements précédents, en mono, avec Kubelík, à partir des seize Danses slaves en mars 1954. Quoique Kubelík eût certainement préféré une salle avec du public à une salle vide, ses rapports avec les musiciens viennois ne peuvent être sérieusement mis en doute. » (Patrick Lambert, Plaquette du Disque Decca)
Kubelík [3], ø 1972 Orchestre Philharmonique de Berlin - DG 463 158-2 (intégrale) / "Originals" 447
412-2 (+ 8e) / "Double" 439 663-2 (+ 7e, 8e, Ouverture op. 110 &
Vltava) [2542 195 / 2720 066 (intégrale) - LP ]
Durées : I. 9'27 - II. 13'00 - III. 8'04 - IV. 11'47 = 42'17
7/6 Rép. n° 47 & 80 / 5Y Diap. n° 401 & 181/ Choc Monde
n° 172 & 240 / 4d Compact n° 44 & 30
« La Nouveau Monde connaît en Kubelík l'un de ses interprètes les plus inspiré, les plus ardents. Kubelík sait trouver le ton juste, tour à tour nostalgique et rayonnant, puissant et majestueux, rêveur et bondissant ; exaltant la poésie et la luminosité de l'oeuvre avec une sensibilité non dépourvue de panache. Le philharmonique de Berlin pourra sans doute paraître à certains un peu trop «luxueux», mais il se montre toujours extrêmement séduisant. » (Bruno Serrou, Compact n° 44)
« La réaudition confirme que la version ultime [de 1991] écrase littéralement la célébrissime, qui est de très loin... la moins bonne de Kubelík ! Cette fameuse version DG, qui a gagné de l'ampleur et de la souplesse lors du remastering en série «The Originals», fait illusion pendant tout le premier mouvement. Certes, l'équilibre avantage outrancièrement les cors, mais le phrasé des cordes est beaucoup plus intéressant, beaucoup plus serré que sous la direction de Karajan. On pardonne donc cette pachydermie cuivrée... pour un temps. Car à partir du deuxième mouvement, ça ne va plus : un rien trop lente, la fin de la première section s'enlise, et le passage central n'apporte aucune émotion. Les pizzicatos sont gros, la nostalgie au niveau zéro. Le Scherzo est tout aussi manqué que celui de Karajan à Vienne, mais pour d'autres raisons. Là, les cors sont bien trop gros et proéminents, alors que, par la suite les bois ne savent pas gérer les pulsations, jusqu'à devenir incommodé juste avant l'ultime reprise du thème bondissant. Le finale est mieux venu et plastronne dans une coda énorme. » (Ch. Huss, Répertoire HS)
Kubelík [4], ø Concert
1973 [ou 1976-77] O. Radio Bavaroise - Originals SH 838 (+ Grande Fugue)
8/6 Rép. n° 80
« Avec un superbe Orchestre Symphonique de la Radio Bavaroise, vif et buriné, avec lequel il a longtemps travaillé et enregistré quelques merveilles (voir les Danses slaves, le Stabat Mater ou les Poèmes symphoniques de Dvorák ou, mieux encore, la Messe Glagolitique de Janacek, chez DG), il nous offre une version de haut vol, d'une évidence lyrique totale ('Largo') sans recherche de virtuosité clinquante, mais profondément vivante, colorée, palpitante même, à l'image de la vie, grâce surtout à des cuivres engagés qui tiennent tout au long de l'exécution leur rôle de poumons infatigable. Oui, on respire, et ça décoiffe. » (Jean-Marie Brohm, Répertoire n° 80)
Kubelík [5], ø Concert
Prague, Smetana Hall, 11 octobre 1991 OP. Tchèque - Denon CO-79728
/ COLO-3044 (Vidéo - Laserdisc) (+38e Mozart)
Durées : I. 9'07 - II. 12'27 - III. 7'53 - IV. 12'04
9/7 Rép. n° 53
« Il est difficile de s'imaginer ici ce que pouvait représenter pour Rafaël Kubelík ce retour dans une Patrie qui avait tenté de l'éradiquer de la mémoire collective après qu'il eût choisi l'Occident en 1948. Il pouvait enfin tirer d'un orchestre qu'il avait dirigé sans doute plus d'une fois en rêve, les couleurs qu'il avait toujours imaginées dans cette symphonie emblématique... Contrairement à la majorité des commémorations ou retrouvailles de ce genre, le résultat est à la hauteur des espérances. Kubelík se libère de toutes ses frustrations, de toutes ses envies à travers l'une des Nouveau Monde les plus subjectives qu'il nous ait été donné d'entendre. Cette subjectivité s'exerce à tous les niveaux : rythmique (cf. l'accélération initiale du Finale), phrasés (ex. cuivres legato à 5'22 du Finale), dosage instrumentaux, avec une proéminence et une variété des timbres de cuivres, scansion (cf. début du premier mouvement). Mais le Kubelík le plus impressionnant, on le trouvera dans les passages nostalgiques, d'une intensité expressive extraordinaire et fascinants par les recherches de timbres. Kubelík atteint ses sommets dans la section apaisée avant la coda du Finale, une coda qui sera tout d'abord retenue, avant de connaître une véritable explosion. » (Ch. Huss, Répertoire n° 53)
Leaper, ø 1995 OP. Grande Canarie - Arte
Nova 30466 (+ Danses Slaves 5-8 op. 72) / (+ concerto violoncelle)
5/7 Rép. n° 96 / 4Y Diap. n° 434
« Evidemment les bois et cuivres manquent de rondeur et de chaleur par rapport à la Philharmonie tchèque (cor !) [et] malgré son entrain, [la Symphonie] est décevante, car assez crispé. » (Ch. Huss, Répertoire n° 96 p. 80)
« Cette interprétation de la « Nouveau Monde » ne brille pas par son originalité, mais elle nous donne l'occasion d'apprécier le travail d'Adrian Leaper, bien connu en Grande-Bretagne, et nommé en 1994 à la tête d'un Orquesta Filarmonica de Gran Canaria qui s'avère excellent. Dans une oeuvre où chaque vent soliste est régulièrement mis en avant, les instrumentistes font preuve de la plus grande assurance et d'une finesse enviable. La mise en place est quasi irréprochable, l'enthousiasme certain, et Adrian Leaper équilibre la sonorité de son orchestre avec art, sans aucune outrance. » (Eric Taver, Diapason n° 434)
Leinsdorf, ø 1958 - Emi 65612 (+ 3e Brahms)
Levine [1], ø 1981 OP. Chicago - RCA 68013
/ 74321 93066-2 (+ 7e-84) / RCD 14552 [RL 14248 - LP]
Durée : 46'34
Recommandé Rép. n° 161 / 3Y Diap. n° 280
« Levine aborde la [...] Nouveau Monde en donnant l'impression que le Symphonique de Chicago joue cette oeuvre du répertoire comme si le chef du jour n'avait qu'une personnalité secondaire, et que le style imposé était la synthèse des séances de travail successivement données à cette phalange virtuose par Frederick Stock, Fritz Reiner et Georg Solti. On retrouve la vigeur de trait du second dans les deux premiers mouvements, la lecture devenant passionnante (mais non passionnée !) par l'excellence des cuivres. Mais le style germanique pseudo-wagnérien devient décevant dans le Scherzo, dont les rythmes semblent être bien pauvrement binaires. » (Pierre-E. Barbier, Diapason n° 280 - février 1983)
Levine [2], ø O. Dresde 1994 - DG 447 754-2 (+ 8e)
Durée : 39'11
Lindeberg, ø
c. 1969 O. ? - Erato [18 032 LP]
Durée : 41'00
Lombard, ø 1977
OP. Strasbourg - Erato [STU 71 085 - LP]
Durées : I. 8'33 - II. 11'58 - III. 7'54 - IV. 10'29 = 38'55
5 Rép. n° 3 / 1Y Diap. n° 222 / 2d Compact n° 46
« Sans atteindre la luxuriance de Cleveland ou Chicago, ce qu'Alain Lombard a laissé au catalogue Erato est autrement plus intéressant que le legs fadasse de Conlon, qui lui est systématiquement préféré. On reprochera à cette version simple et épidermique (finale !) deux lacunes : un trio de 3e mouvement manquant de rebond et des trompettes fausses à deux reprises dans le finale (dont l'amorce de la coda : c'est gênant). » (Ch. Huss, Répertoire HS)
« Voici une Nouveau Monde brillante mais tout à fait dépourvue de « slavisme », élément fondamental qui donne tout son sens à ces pages rabâchées. Le grief principal que je ferai à cette interprétation est le manque d'homogénéité des timbres dans une masse sonore disloquée (les cuivres sonnent en dehors des bois et des cordes). Par ailleurs, l'adoption de tempi relativement lents entrave la continuité mélodique, particulièrement dans le largo. » (Jean-Yves Bras, Diapason n° 222 - novembre 1977)
Loughran, ø avant 1988 ? London PO. - Collins EC 1002-2
Ludwig, ø avant 1968 ? LSO - Bescol CD 516 (+ 8e) / Everest EVC 9045/46 [Adès 13 009 / Everest
LPBR 6056 - LP]
Durée : 38'03
Maazel [1], ø 1966 OS. Radio Berlin - Philips [802 787 LY - LP]
« Le volet initial domine, très mobile et nerveux. Mais le deuxième mouvement est froid, avec une section centrale beaucoup trop rapide. Trop souvent de détail censé prouver que Maazel a approfondi sa lecture de la partition domine la ligne générale. Il n'y a rien de déshonorant dans ce disque, mais il y a plus chaleureux ailleurs. » (Ch. Huss, Répertoire HS)
Maazel [2], ø Concert Vienne, 29 juillet 1981 Philharmonique de Vienne - Pandora's Box PBCD 230
Maazel [3], ø novembre 1982 Philharmonique de Vienne - DG "Masters" 445 510-2 (+ 8e)
/ 410 032-2 (+ 8e)
Durées : I. 11'38 - II. 11'43 - III. 7'22 - IV. 11'48
7/7 Rép. n° 76 / 3Y Diap. n° 286 / 3d Compact n° 46 p.
31
« Le tempo de Maazel est trop versatile, frisant parfois l'incohérence. Si l'on admire encore la pâte sonore du « Largo » la texture des violoncelles dans le « Molto vivace » et le timbre des cors dans le finale, il n'y a pas de quoi faire oublier les grandes références. » (Stéphane Friédérich, Répertoire n° 76)
« Lorin Maazel [...] grave une version spectaculaire (une prise multimicro DG, un peu «too much») extérieure dans les mouvements impairs, très dure de son par rapport à ce que l'orchestre peu donner (cf. le moelleux chez Ozawa). Ce serait presque à classer illico parmi les indifférents, s'il n'y avait un Largo proprement divin, subtil, bruissant et innervé de mille idées. C'est comme souvent chez Maazel une grande version de chef mais où les idées de direction n'affluent pas en flot continus. » (Ch. Huss, Répertoire HS)
« A l'écoute de Maazel, on reste sur sa faim [...]. Son art est saisissant de finesse, comme son sens du phrasé ; mais le message profond de l'oeuvre semble devenu secondaire, le chef tendant à privilégier la plastique sonore et la beauté des alliages de timbres au détriment du sentiment romantique et émotionnel. [...] Quelques imperceptibles défauts de mise en place surprennent dans l'Allegro molto initial. Le meilleur moment reste le Molto vivace que Maazel anime comme une musique de ballet. » (Pierre-E. Barbier, Diapason n° 286 - septembre 1983)
Maazel [4], ø Concert Vienne, Musiverein, 27 février 2000 Philharmonique de Vienne - (radio)
Macal [1], ø 1980
LSO - Emi 5 74943 2 (+ Variation Symphoniques op. 78) / (+ 4e
Mendelssohn)
Durée : 41'56
« Parmi les [chefs] tchèques peu en vue, Zdenek Macal nous a légué chez Emi (collection «Seraphim» américaine) un enregistrement de 1980 avec le Philharmonique de Londres, incarnation d'une belle tradition tchèque, un peu codifiée (c'est Neumann sans la poésie des couleurs orchestrales) et au Largo peu frémissant. Le Philharmonique de Londres ne peut que s'appliquer au mieux, là où d'autres respirent la musique. Macal en fait trop peu où Krombholc [en 1975] en rajoute : nul n'est parfait. » (Ch. Huss, Répertoire HS)
Macal [2], ø 1989 OS. Milwaukee - Koss Classics
KC-1010
Durée : 42'55
Macal [3], ø 1999 OS.
New Jersey - Delos DE 3260 (+ Requiem)
Durée : 42'32
Mackerras, ø
1991 LSO - Emi
Durées : I. 9'26 - II. 13'19 - III. 8'00 - IV. 11'22
7 Rép.
« L'enregistrement [...] peu connu en France, du très grand spécialiste de la musique tchèque Charles Mackerras (élève de Talich) déçoit un peu. Sans démonstration orchestrale (on en attend pas tant du London Philharmonique...), la connaissance intime de cette musique par le chef lui fait équilibrer parfaitement les pupitres, étager sobrement les phrases avec une fin de Largo superbe. La seule chose qui manque, c'est la projection de notes écrites dans un univers sonore (quel qu'il soit [...]). Il est vrai que la prise de son, qui globalise les bois et les cuivres en deux magmas, impose d'emblée une limitation au plaisir auditif. Enfin la pulsation du Scherzo ne vient pas naturellement aux londoniens. » (Ch. Huss, Répertoire HS)
Malko, ø [stéréo] 1956 O.
Philharmonia Emi "Great Conductors of the 20th Century" 5 75121-2
Durée : 38'37
Marriner [1], ø
1984 O. Minnesota - Philips [412 224-1 - LP]
Durée : 42'44
4Y Diap. n° 310
« La vision de Neuville Marriner est à la fois direct du point de vue de l'expression et assez libre sur le plan de la structure rythmique : quelques variantes de tempi sont sensibles, dans le premier mouvement surtout, mais cela sied fort bien à l'esprit populaire, rhapsodique, de l'oeuvre. Ma seule remarque critique concernera la partie du Scherzo, où le rythme de la danse me paraît un peu estompé et n'a pas son plein de verve et de frémissement. » (André Lischke, Diapason n° 310 p. 64)
Marriner [2], ø 1990 Academy St-Martin in
the Fields - Cappriccio 51015 (+ 7e & 8e) / 10386 (+ Ouvertures, Carnaval
& Othello)
6/7 Rép. n° 53
« [La] 9e de Dvorák [pour Marriner] est une pièce d'un puzzle créé par la fièvre qu'on appelle «intégralite». On pouvait craindre le pire de cette boulimie, mais les craintes étaient exagérées. Avec beaucoup de métier et un certain panache, Marriner campe une Nouveau Monde très présentable, plus mordante que sa version précédente [...], mais toujours trop ouvertement occidentale par son côté très rectiligne et un peu gratuitement spectaculaire (cf. coda du Finale). Le soin qu'il porte à ne jamais romantiser ou charger le discours l'amène à quelques excès qui trahissent le prosaïme de sa vision, comme dans l'abord mécanico-hystérique du scherzo [...]. » (Ch. Huss, Répertoire n° 53)
Masur, ø 1991 P. New York - Teldec
73244 / Apex 89085
Durée : 44'36
6/7 Rép. n° 51
« Masur étire les tempos et par l'excessive dramatisation de sa direction, il transforme totalement le style propre de l'oeuvre. Plus proche des excès wagnériens que du simple phrasé brahmsien [...], il rompt la rythmique sous un pathos d'autant plus gênant que les cordes deviennent acides dans les forte. Le son est «enterré» dans un largo, certes puissant mais aux antipodes du mouvement allant d'un Ancerl. Le Molto Vivace qui devrait être une fête se teinte d'un sombre pressentiment. Le Final, par son manque de souffle, malgré les excellents pupitres de bois et de cuivres, passe à côté de la grandeur que l'on doit attendre. » (S. Friédérich, Répertoire n° 51)
Mengelberg, ø Concert
1er avril 1941 O. Concertgebouw - Teldec
243 731-2 / "Telefunken Legacy" 8573-83025-2 (+ Symphonie, Franck-12
nov. 1940) / Arkadia "the 78's" 78575 (+ Concerto violoncelle/Maurice
Gendron-1944)
Durées : I. 8'53 - II. 12'55 - III. 7'21 - IV. 10'08 = 38'50
6 Rép. n° 8 / Choc Monde n° 268 / 4d Compact n° 46 p. 32
Son : Teldec, report médiocre.
« Mengelberg relève plus du « gag génial » : la plus égocentrique, la plus folle et la plus illuminée de toutes les interprétations. Un excellent live de 1941 à connaître. » (S. Friédérich, Répertoire n° 46 p. 16)
« Willem Mengelberg (1871-1951) [...] avait dirigée la Symphonie « du Nouveau Monde » de Dvorak dès 1896, soit moins de trois ans après sa création à New York. Son style d'interprétation dans ces oeuvres le relie à la tradition romantique de Büllow et de Nikisch, réhaussée par l'extrème virtuosité à laquelle le Concertgebouw était parvenu. [...] Son interprétation de la Symphonie [...] se révèle fort peu idiomatique, tout en offrant plusieurs moments aussi spectaculaire qu'exaltants. » (Patrick Szersnowicz, Monde de la Musique n° 268 p. 114 - septembre 2002)
« Sur un plan purement historique le témoignage de Mengelberg est à connaître, car il témoigne de l'art de la direction d'orchestre héritée du XIXe siècle : ce chef fut en effet l'un des premier à diriger la Nouveau Monde sur le continent européen, dès le 13 février 1898 à la tête de son orchestre, le Concertgebouw d'Amsterdam. Si Mengelberg confirme ici son extrême liberté intellectuelle, on ne relève aucune outrance vraiment gênante. [...] L'Orchestre du Concertgebouw [...] ensemble forgé par Mengelberg, affirme ici son exceptionnelle maîtrise (suivre, sans erreurs, certains tempos insufflés par le chef, tient lieu de l'exploit !). Les basses, généreuse soutiennent des violons solaires. Mais tous les pupitres seraient à citer... [...] Sans doute faut-il connaître l'oeuvre dans une autre interprétation pour vraiment apprécier les visions très personnelles de Mengelberg, mais l'écoute [...] est passionnante, ne serait-ce que pour comprendre ce que les mots «improvisation» et «inspiration» signifient dans l'art de la direction... » (Compact n° 46)
Mosler,
ø avant 1997 ? OP. Slovaque - Brentwood "Essential Classics"
513
Durée : 43'08
Muti, ø 1976 New Philharmonia O. - Emi 74961
[C 069-02 802 - LP (quadriphonique)]
Durée : 41'44
2Y Diap. n° 217
« [Ricardo Muti] obtient du New Philharmonia une vision homogène, dramatique, lyrique, contrastée, virtuose... mais elle convaincra totalement ceux qui ne connaissent pas Dvorák [...]. Muti se sert bien de l'édition de 1951 du musicologue jarmil Burghauser, mais il exagère les quelques rectifications apportées au matériel traditionnel, marquant trop les cors des mesures du finale, la mesure 378 de l'Adagio pour la partie de flûte... » (Pierre-E. Barbier, Diapason n° 217 - mai 1977)
Neumann, ø ? Gustav Mahler Jugendorch - (vidéo)
Neumann [1], ø
1968 OP. Tchèque - Supraphon (1ere intégrale)
5/6 Rép. n° 17
« La Nouveau Monde signée Neumann, présentée ici, est celle réalisée dans le cadre de sa 1ere intégrale chez Supraphon. Il faut bien dire qu'elle se trouve dépassée par la situation discographique actuelle. Son manque de motorique, ses quelques lourdeurs, les cors solliciteurs du 1er mouvement, l'absence de vraie ferveur dans le Largo et une image assez terne la relèguent loin derrière les références. » (Christophe Huss, Répertoire n° 17)
Neumann [2], ø
Concert 1971 OP. Tchèque - Praga
Durées : I. 9'15 - II. 11'25 - III. 8'00 - IV. 11'16
8/7 Rép. n° 95 / 4Y Diap. n° 430
« La Nouveau Monde (un concert jusque ici inconnu de Neumann) est moins égale dans sa réussite [que le reste du programme du disque], car l'orchestre met curieusement un certain temps à trouver ses marques : on ressent un manque d'assise et d'emprise, malgré la qualité des coloris et la justesse du continuum musical. Dans les deux derniers mouvements, tout change (pourquoi ? On ne le saura jamais!) : l'ambiance devient absolument électrique et la performance orchestrale acquiert une fièvre contagieuse. C'est pour cette atmosphère de (semi)-folie qu'on aimera cette Nouveau Monde, qui ne nous apporte certes rien par rapport à la discographie [...], mais nous fait passer, comme le reste du disque, un très bon moment.» (Christophe Huss, Répertoire n° 95)
« Pièce maîtresse du culte, la Symphonie « du Nouveau Monde» sera également rendue par Vaclav Neumann dans ses moindres frémissements, sans la plus petite trace de routine. Les cors sont parfois légèrement hésitants - c'est un concert - mais la douceur de la flûte et ces violoncelles aériens qui s'opposent à des altos plus terre-à-terre donnent au chef-d'oeuvre une couleur singulière. Partout, l'accentuation notée par Dvorák est respectée à la lettre : une précision qui apporte au Largo quelques teintes ravéliennes, et une rare franchise au Scherzo, joué sans un mot de trop : Cette simplicité de l'énonciation procurera enfin au Finale une énergie spectaculaire, culminant dans une coda particulièrement au point. » (Eric Taver, Diapason n° 430)
Neumann [3], ø 27 février 1972 OP. Tchèque - Supraphon 11 2249-2 011 (+ Vltava) / "Crystal" 675 029
Durées : I. 9'18 - II. 12'17 - III. 8'15 - IV. 11'12 = 41'
3Y Diap. n° 353 / 3d Compact n° 46
Neumann [4], ø ?? O. Radio SWF Baden-Baden
- Intercord "Classical Creations" 820553 (+ Vltava/Pesek) [Emi]
Durée : 41'17
Neumann [5], ø Prague 1981 OP. Tchèque - Supraphon 1961 (+ Te Deum) / C37-7 70002
Durées : I. 9'35 - II. 11'32 - III. 8'17 - IV. 11'21 = 40'56
8/7 Rép. n° 34 / 4Y Diap. n° 297 / 3d Compact n° 46 / 3*
Monde n° 166
« Dans la 9e, Neumann y surpasse assez nettement les volets de son intégrale de 1972. On notera un accroissement de la respiration, des couleurs plus chaudes et fondues et un refus de toute extériorisation. [...] » (Ch. Huss, répertoire n° 34)
« Cette réédition ne modifie en rien le style des autres 9e qu'il enregistra avec le même orchestre. Dans un style massif, qui ne manque certes pas de grandeur il relie l'opus 95 au dernier Beethoven et aux symphonies brahmsiennes. Cela peut passer au détriment de la légèreté si spécifique et du phrasé si mouvant que d'autre tchèques ont démontré : Ancerl, Talich, etc. » S. Friédérich, Répertoire n° 57)
« Neumann n'a que peu modifié son style [...]. L'Allegro molto qui clot le premier épisode possède à la fois cette densité brahmsienne et cette évidence lyrique qui lui donne sa noblesse. Neumann a légèrement accéléré son tempo pour le Largo, le débarrassant ainsi de tout rallentendo à la limite de la sentimentalité. [...] Reste le Finale que Neumann endosse avec une évidence et un sens du phrasé qui n'appartient qu'à un slave. » (Pierre-E. Barbier, Diapason n° 297 - septembre 1984)
Neumann [6], ø Concert Vienne, Musikverein, 20 décembre 1987 Philharmonique de Vienne - Fachmann FKM-CDR 171
Neumann [7], ø Concert 1993 OP. Tchèque - Denon CO-75968
Neumann [7], ø 1995 OP. Tchèque - Canyon
Ormandy [1], ø 1956 O. Philadelphie - Sony [Columbia - LP]
Ormandy [2], ø 1966 LSO - Sony
SBK 46331 (+ Sérénade op. 22-Kempe)
6 Rép. n° 32 p. 87
Gravure moins «bonne» que sa version de 1976 chez RCA.
Ormandy [3], ø 1976 O. Philadelphie - RCA
60537
6/7 Rép. n° 41 & 70 / 4Y Diap. n° 377
« [Cette Nouveau Monde] est l'un des très bons disques Ormandy-Philardelphie, avec de beaux coloris et peu d'esbroufe (seuls les violons dans le climax forte du «Largo»...), culminant dans un Final altier et spectaculaire. Outre le problème d'éparpillement des sources sonores dans l'espace, la démarche de ce dernier [Omandy] est comme dévitalisée. » (Ch. Huss Répertoire n° 70 et HS)
« On peut également admirer la phalange américaine dans une Symphonie « du Nouveau Monde » de haut vol, plus séduisante que celle gravée par Ormandy chez CBS (curieusement à la tête du Symphonique de Londres, avec deux derniers mouvements un peu trop rapides) et plus cohérente que la pâle version récente de Sawallisch (aussi à Philadelphie, Emi) : le mouvement initial est superbement animé et le Largo sincèrement recueilli. »(Francis Drésel, Diapason n° 377 p. 225 - décembre 1991)
Sur Ormandy lire la page (en anglais) www.geocities.com/Tokyo/1471/ormandy_e.html. Une page de liens sur Ormandy.
Ozawa [1], ø 1975
OS. Boston - Philips
2d Compact n° 47
« Seiji Ozawa ne semble pas particulièrement inspiré par la multiplicité des paysages qui emplissent la Nouveau Monde. L'ensemble de cette version apparaît en effet bien lointaine. Vidée de sa substance, le chef d'oeuvre de Dvorák semble assez plat. L'Adagio, bien lourd (cor) et ses appels martelés introduisent un Allegro sans vie, manquant singulièrement de tonus (et la reprise de l'exposition n'y peut rien changer). Les rythmes pesants, mais pas assez fermes et manquant notablement de grâce, apparaissent bien terriens. Le Largo est passablement étiré. Ici, nous ne décelons aucune nostalgie. Il n'en émane aucune émotion. Le symphonique de Boston ne brille pas particulièrement --à l'exception des cordes, toujours aussi bonnes --, même s'il ne fait aucune erreur. L'orchestre paraît en effet un peu gracile, sans volume. Les attaques sont sèches, les traits étirés. Le grand chef japonais n'est vraiment pas à son affaire. L'impression laissé par cette interprétation est légèrement soporifique. » (Bruno Serrou, Compact n° 47)
Ozawa [2], ø Concert Paris, Théâtre des Champs-Elysées, 16 mai 1979 O. National France - [Origine : Bande Radio]
Ozawa [3], ø Concert
Vienne, Musikverein, 22/26 mai 1991 Philharmonique de Vienne - Philips 432 996-2
7/6 Rép. n° 51
« La version live d'Ozawa [...] aurait pu être une superbe nouveauté si la tension initiale avait été maintenue. Jouant sur une dynamique impressionnante, Ozawa ne peut garder la tension du départ, la tenue rythmique entraînant une certaine rigidité des cordes. L'articulation (fin du premier mouvement), perd une grande partie de son élégance. Au scherzo aux accents ici beethovénien, succède un finale héroïque et dans la plus parfaite tradition des Wiener Philharmoniker. » (S. Friédérich, Répertoire n° 51)
Ozawa [4], ø Concert Vienne, Musikverein, 25 février 1996 Philharmonique de Vienne - (radio)
Paita, ø 1989 RPO - Lodia (+ 8e)
Rép. n° 23 [«version Peplum»] / 3d Compact n° 52
« Pour être du grand spectacle, ça c'est du grand spectacle ! Carlos Païta [...] s'approprie ici Dvorák avec beaucoup de conviction. Loin de toute apathie, les deux dernières symphonies du compositeur de Bohème... ne sentent vraiment pas le chloroforme ! [...] La célébricime Neuvième «décoiffe» par son panache, la causticité de ses effets et sa force brute (notamment le finale), mais aussi la lenteur excessive du Largo (seul Bernstein fait... plus fort [...]), qui devient ici un rien soporifique, car vide de sa substance. Le Final, bien que surchargé d'effet, est porté avec flamme ; ce qui conduit Païta à susciter certaines brutalités de la part de quelques pupitres d'un orchestre qui ne parvient pas toujours à suivre le chef dans ses intentions. » (Bruno Serrou, Compact n° 52)
Paray, ø 1960
OS. Detroit - Mercury
434 317-2 (+ 2e Sibelius-1959) [Philips 131 048 - LP]
Durées : I. 7'55 - II. 10'13 - III. 6'55 - IV. 9'48 = 34'50
7/7 Rép. n° 54 / 3Y Diap. n° 391
« Paul Paray, disparu [en 1980], avait acquis une formation musicale complète : organiste, violoncelliste à ses heures, chef d'orchestre des concerts Lamoureux, puis d'autres formations, ce fut le type même du musicien français exilé, comme Monteux, connaissant à la perfection la musique de son pays, compositeur lui-même (excellent d'ailleurs), soucieux de la musique de son temps, et créateur de nombre de partitions de Roussel, Duruflé, Tomasi... Cette même clarté française, ce sens du chant on le retrouve dans la tendresse du Largo. Certes les bois n'ont rien de la saveur de ceux de la Philharmonie Tchèque, mais cela chante sans aucune lourdeur et avec un sens raffiné du legato. L'impression de masse et de dynamique est parfaitement équilibrée par une respiration difficile à prendre en défaut. Aucune lourdeur (début du 3e mouvement), aucun pathos déplacé dans le final, mais un parfait sens rythmique de la danse. Une très belle version. » (Stéphane Friédérich, Répertoire n° 54)
« Interprète incontestable de la musique française, de Bizet à Ravel [...] Paul Paray surprend davantage dans ce répertoire. Son refus catégorique de toute sentimentalité, son goût - souligné par la prise de son - pour la clarté et les couleurs vives nous valent une Symphonie « du Nouveau Monde » extrêmement énergique mais singulièrement dépourvue de nostalgie, qu'elle soit slave ou allemande (Iorsque Dvorák est abordé dans une optique brahmsienne). Quand le tempo s'écarte autant des habitudes interprétatives, il devient à lui seul révélateur : en moins de trente-cinq minutes (soit cinq minutes de moins qu'Ancerl, jamais suspecté de lenteur), Paray ne risque pas de s'épancher ! Et si l'on compare les dix minutes de son Largo aux dix-huit de Bernstein en 1986 pour DG (l'excès en sens inverse, il est vrai), on se demande s'ils jouent la même oeuvre... Dérangeante mais absolument cohérente, cette vision fière, directe, latine (en un mot : toscaninienne) aurait pu être un modèle - dans son genre -à condition d'éviter le pompiérisme du début du Finale : malheureusement les cuivres, constamment à la fête, se révèlent ici outrecuidants. » (Francis Drésel, Diapason n° 391)
A lire une présentation et la discographie de Paul Paray (en anglais)
Patanè, ø
? OS. Etat Hongrois - Hungaron
Durées : I. 11'53 - II. 12'41 - III. 8'00 - IV. 11'20 = 43'54
2d Compact n° 46
Pesek [1], ø 198? OP. Slovaque - T-Rax Basic
48 (+ Quatuor Américain, Quatuor Travnicek) / Madacy Records 1606 /
Sonata
Durées : I. 8'53 - II. 11'46 - III. 8'00 - IV. 11'29 = 40'05
3d Compact n° 46
Pesek [2], ø 1987 OP. Royal Liverpool -
Virgin 61853 (intégrale) / (+ Suites américaine op. 98b)
Durées : I. 11'07 - II. 12'20 - III. 8'02 - IV. 11'50 = 44'11
4 Rép. n° 141 (intégrale) / 4Y Diap. n° 477 / 3d Compact
n° 36
« Elève de Karel Ancerl, Vacláv Neumann et Vacláv Smetacek, formé dans la plus pure tradition nationale tchèque, Libor Pesek est l'un des grands chefs slaves de sa génération [...]. Sa Symphonie n° 9 de Dvorák a beaucoup d'ampleur. Grave, retenue, parfois déchirante, toujours généreuse, sa direction chaleureuse laisse le chant s'épanouir avec aisance, même s'il paraît parfois retenir son inspiration, contenir les lignes, ou a contrario trop tendre vers le grandiose. [... L'Orchestre de Liverpool est bien en place, chaque instrument d'une parfaite sûreté, les timbres chatoyants. Dans l'ensemble, Libor Pesek nous offre un disque solide, dans le plus pur héritage slave, notamment par le tragique peut-être un rien trop appuyé, mais sans excès grave. » (Bruno Serrou, Compact n° 36)
« A réécouter tout cela d'un bloc, on se rend compte qu'il s'agit vraiment de l'intégrale Dvorák la moins intéressante jamais gravée : direction velléitaire, avec des crecendos et équilibres polyphoniques peu soignés et quelques tutti bruyants en guise d'interprétation. [...] A éviter. » (Ch. Huss, Répertoire n° 141)
Prêtre, ø
1970 O. Paris - Emi "Gramophone" (+ Tableaux/Baudo)
Durées : I. 9'07 - II. 13'00 - III. 7'48 - IV. 11'05
7 Rép. n° 102
« Excellente et inattendue [la] version Prêtre, gravée en 1970 avec l'Orchestre de Paris pour Emi. Option démonstrative [...] avec timbales altières, magnifiques violoncelles, bois en grande forme, cors sublimes. La version est très naturellement de celle qui utilisent la partition de Dvorák comme substrat de concerto pour orchestre. Mais, en 1970, l'Orchestre de Paris était glorieux ! » (Ch. Huss, Répertoire HS)
« Prêtre emballe la 9e avec une énergie farouche (superbe coda de I), un sens du chant généreux, mais pas mielleux (II, avec Jean-Claude Malgloire au cor anglais), un bel équilibre des cordes (superbes graves), mais une tendance naturelle (on ne se refait pas...) à la démonstrativité. Ca «roule des mécaniques» à tous les pupitres, jusqu'à certains excès (le premier climax de II autour de 3', qui déborde de toute parts, ou l'exposition de III) et ça manque d'émotion (section centrale de II). » (Ch. Huss, Répertoire n° 102 p. 66)
Prévin, ø 1990 OP. los Angeles -
Telarc 80238
Durée : 41'18
2/7 Rép. n° 33 / 3d Compact n° 59
« Cette « Nouveau Monde » atone dès les premier accents, fade, traînante (Allegros), avec une texture brahmsienne poussée dans ses derniers retranchements, «n'existe» même pas [...].» (Ch. Huss, Répertoire n° 33)
« Son parti pris d'interprétation est au calme, à la perspective instrumentale fouillée, à la netteté des attaques et des contours mélodiques, tandis que la construction ne prend que lentement son ampleur, avec un Largo (deuxième mouvement) particulièrement attristé, un Scherzo souple et un Final aux forces libérés [...]. Une version qui ne se situe pas aux sommets de la discographie mais d'optique très personnelle. » (Pierre Vidal, Compact n° 59)
Rahbari, ø 1993 OP. BRTN, Bruxelles - Koch
Discover 920113 / (intégrale)
Durée : 39'32
Redel,
ø 1987 - Verany 730007 / 789055
Durée : 46'05
Reiner, ø 9 novembre 1957 OS. Chicago -
RCA "Living Stereo" 09026 62587 2 [RCA 640 813 - LP]
Durées : I - 8'42 ; II - 12'24 ; III - 7'33 ; IV - 10'28 = 39'24
8/8 Rép. n° 82 (7 pour le comparatif)
« Une fois encore, la formidable machine de Chicago et son conducteur implacable nous « forcent » l'oreille, comme l'on impose sa présence à une soirée où l'on n'était pas attendu. Après un « Adagio-Allegro molto » brillant encore qu'un peu vide de sens, le « Largo » vient déposer sa précieuse obole dans la corbeille d'une discographie pléthorique : la plus décourageante démonstration de discipline orchestrale qui soit. Ce contrôle de la ligne, cet aménagement raffiné des plans sonores, ces diminuendos impalpables (reprise du thème aux cordes) qu'ourle une sensibilité frémissante vous coupent le souffle. On renonce dès lors à comparer cette lecture aussi méticuleuse que grandiose à nos versions de référence [...] pour ranger l'interprétation de Reiner au rang, second, mais peu encombré en définitive, des OSMI (Orchestralement Superbes et Musicalement Intéressantes) [...]. » (Gérard Belvire, Répertoire n° 82)
Un article sur Reiner (en anglais)
Richman, ø 1997 Dvorak
Festival O. New York - Music & Arts 1078
Durée : 43'24
Rignol, ø avant 1968 ? LSO - Mod... MD 9.031 [LP]
Rodzinski, ø 1954 RPO - DG/Westminster 471 272-2 (p 2002 + 5e & 6e Tchaikovski)
Durée : 40'20
Rojdestvenski,
ø avant 1977 ? OS. Radio-Télévision URSS - Chant du Monde
LDX 78 603 [LP]
3Y Diap. n° 216
« Avec Ancerl, Dvorák passe de l'énergie à la prière, de l'héroisme au mysticisme le plus profond. Ecoutez le Largo ! : ampleur, souffle épique, mélancolie sourde, humaine, pastorale. Avec Rojdestvenski le discours est plus incisif, les plans sonores comme sculptés, l'énergie dépasse le sens du mystère... Pour être un véritable hymne, ce largo n'atteint pas cette ampleur intemporelle, celle dimension de prière que seul lui a jamais donné Ancerl. [...] A l'écoute de l'oeuvre complète, les volontés stylistiques [de Rojdestvenski] sont encore plus évidentes, totalement achevées. [... L'orchestre] possède des cuivres rutillants aux timbres plus rauques qu'enjoleurs. [...] » (Pierre-E. Barbier, Diapason n° 216 - avril 1977)
Rostropovitch, ø 1979
- Emi 67807 / CMS 5 65705 2
Durée : 49'21
Rowicki, ø 1969 LSO - Philips
"Duo" 456 327-2 (+7 & 8 et Légendes op. 59) [6539 017
- LP]
Durées : I. 11'27 - II. 11'30 - III. 7'49 - IV. 10'50
8/8 Rép. n° 108 / Diap. n° 185
« En présentant [...] de l'intégrale des Symphonies de
Dvorák signée par le regretté Witold Rowicki (1914-1989)
au tournant des années soixante-dix, j'avais attiré votre attention
sur les qualités de ce grand chef méconnu et les avais situées
au sein de la discographie. Qu'on me permette, par commodité,
de me citer: « Plus constant que Kubelík, flamboyant dans les
dernières Symphonies mais guère passionnant dans les premières
(DG), plus significatif que Neumann, chez qui le naturel des accents et les
couleurs de la Philharmonie Tchèque ne compensent que partiellement
la pâleur de la vision (Supraphon), aussi énergique et spontané
que Kertesz (avec le London Symphony également - Decca) mais plus nuancé
que celui-ci, Rowicki nous semble approcher l'idéal. C'est que la sobre
ferveur, la vivacité, le sens de la progression dynamique tout comme
la lumière classique (au sens haydnien) que le chef polonais entretient
dans cette musique sont simplement admirables. Ajoutez une élégance
innée (cf. la ponctuation rythmique), un raffinement dans le détail
qui ne s'embarrasse d'aucune préciosité, ajoutez surtout une
dimension organique gérée comme rarement (...) et vous comprendrez
pourquoi même le rapprochement de ces lectures avec de grandes versions
isolées (...) n'altère en rien leur valeur.». [...]
Oui, la phalange londonienne de Rowicki a beau ne jamais démériter,
elle peine à soutenir la comparaison avec Chicago, Prague, Amsterdam,
Berlin, Cleveland ou Vienne - mais celles-ci uniquement. Mais cela n'a guère
d'importance. Combien sont-ils, en effet, ceux [...] nourrissent ce sentiment
aussi altier que tendre dans le pont aux ânes qu'est devenu le «Largo
» de la Nouveau Monde ? D'une grandeur épique jamais emphatique,
d'un élan jamais incertain, scrutant la moindre nuance du texte mais
toujours prodigieusement vivantes (Finale de la 9e !) [...]. » (Gérard
Belvire, Répertoire n° 108)
De Sabata, ø Concert
New York, 1950 P. New York - Idis 336 (+ Symphonie, Franck) / Arkadia
CDGI 735.1 (+ Concerto violon Brahms avec Milstein)
Durée : 38'34
Sawallisch [1], ø
1958 O. Philharmonia - Emi [MFP 2M 055 00650 - LP]
2Y Diap. n° 240
Sawallisch [2], ø 1988 O. Philadelphie -
Emi 49114 (+ Scherzo capriccioso op. 66)
Durées : I. 12'08 - II. 12'37 - III. 7'46 - IV. 10'33 = 43'04
5/8 Rép. n° 103 / 2d Compact n° 39
« L'impression que nous tirons de cette version est mitigée. Les sonorités pleines et rondes du premier mouvement, dont les éléments thématiques sont présentés par petites touches, évoqueraient le travail d'une peintre, un paysage prenant corps sur le toile puis la danse pénètre la scène, tandis que le cor et la flûte s'enivrent de nature. Après cet excellent début, le largo est très intériorisé, le trait finement dessiné, mais les rythmes dansants du scherzo ne sont pas assez anguleux. Bien que très ample à son début le final perd son caractère impétueux et s'empâte rapidement. » (Pierre Vidal, Compact n° 39)
Silvestri, ø avant 1957 ? O. Nat. ORTF - Emi / VSM [ALP 459 - LP]
Simon,
ø 1986 LSO - Cala 102
Durée : 39'57
Sinaisky, Vassily, ø ? Chetham's SO. - ?
Suivre le lien suivant pour un extrait audio.
Slatkin [1], ø 1980 - Telarc 82007
Durée : 43'51
4/6 Rép. n° 69
« La 9e de Dvorák par Slarkin fut l'une des premières disponible en CD. [...] Cette réédition est aujourd'hui inutile [...]. L'abord stylistique à l'occidentale est assez lâche, manquant de ductilité et paraît en tout cas très épais. Cette impression de massivité est renforcée par une prise de son dite «de démonstration» mais parfaitement anti-musicale, qui boursoufle les graves.» (Répertoire n° 69)
Slatkin [2], ø 198? American Soviet Youth O. - RCA 09026 60594-2
Smetacek, ø 1974 SO. Radio Prague - Praga
250016 (+ Concerto piano op. 33/Richter-1966)
Durées : I. 9'13 - II. 12'19 - III. 8'00 - IV. 11'02 = 40'39
10/6 Rép. n° 54 / 5Y Diap. n° 392
« [C'est une] immense surprise que nous procure cette Nouveau Monde
d'anthologie. Certes d'autres (Talich, Ancerl, Kertesz, Fricsay : le quatuor
majeur) en ont marqué la discographie à tout jamais, sans doute
avec plus de finesse, et il n'est aucunement question de les oublier. Aux
esprits chagrins nous concéderons que Smetacek ne lésine pas
sur les moyens (percussifs et cuivrés entre autres) pour nous emporter
dans sa bourrasque. Mais aux amateurs de sensations fortes et de vie, nous
avouerons que jamais notre rythme cardiaque ne s'était élevé
ainsi à l'écoute d'une Nouveau Monde. Avec Smetacek la 9e n'est
pas la grande oeuvre « américaine » de Dvorák, mais
sa plus grande oeuvre tchèque. En mettant en évidence une culture
sonore qui n'est pas sans contenir les prémices de l'univers qu'un
Janacek développera plus tard (couleurs des tutti), Smetacek aborde
la 9e avec une énergie farouche, comme pour se mettre dans la peau
d'un Dvorák habité par une furieuse soif du retour au pays.
Le résultat est fulgurant (cf. la coda du mouvement initial !).
A la question «comment peut-on encore attribuer un 10 à
une 9e de Dvorák ? », les réponses sont ici sans limites
et touchent autant à l'accentuation (dès la première
intervention de timbale, où dans le fpp des violons lançant
l'Allegro molto), aux équilibres (les cuivres dans les tutti, e cor
avant la mélodie des cordes dans le Largo), aux contre-chants I (la
bouleversante marche en trémolando des violoncelles dans le Largo à
7'10, 14 mesures après C), aux couleurs (la beauté du cor anglais
et des trombones, toujours dans le Largo), au vibrato nostalgique des cordes,
qu'à la puissance hymnique ou à la justesse et à l'impact
rythmique. Quelle que soit la richesse de votre discographie en ce domaine,
la version Smetacek vous mènera vers de nouveaux rivages. » (Christophe
Huss, Répertoire n° 54)» (Ch. Huss, Répertoire n°
51)
« L'image que [Smetacek] donne de lui-même par cette sidérante interprétation de la Symphonie « du Nouveau Monde » [...] ne correspond guère à ce que l'on attend - par simple habitude - d'un chef tchèque. Conformément aux exemples laissés par Talich et Ancerl (entre autres) on imagine en effet une approche lyrique, entourée d'un halo de nostalgie slave, portée par une tension et un souffle romantiques. Or la présente 9e de Dvorák est d'une violence inouïe, avec un rôle inhabituellement dramatique dévolu aux timbales (très en avant) et une rigueur proche de l'austérité (le jeu des cordes rappelle celui du Philharmonique de Leningrad plus que du Philharmonique Tchèque)... Seule la tension, poussée au paroxysme, évoque en partie le souvenir de Karel Ancerl... Par-delà une certaine sécheresse (un reproche assez souvent formulé à l'encontre de ses gravures), Smetacek nous révèle une dimension tragique insoupçonnable ; les premier et troisième mouvements retrouvent une singulière force sauvage (Dvorák apparaissant ainsi comme le précurseur direct de Janacek) et le Finale se fait plus menaçant qu'apaisant... Cette conception culmine lors du Largo ; sa lumière crue et l'extrême précision des cordes donnent l'impression d'écouter de la musique de chambre. [...] Une conception marginale et captivante de l'ultime Symphonie de Dvorák ; un chef [...] à redécouvrir... » (Francis Drésel, Diapason n° 392)
Solti, ø 1983 OS. Chicago - Decca 410 116-2
Durées : I. 11'58 - II. 14'03 - III. 8'06 - IV. 11'08 = 45'23
7 Rép. / 4Y Diap. n° 293 / 2d Compact n° 46 p. 33
« Voila une image du Nouveau Monde, qui rapelle plus la Vienne impériale et l'impeccable ordonnance de la symphonie selon Brahms, que l'humour tour à tour nostalgique ou fière d'un Tchèque à New York ! La lecture de Solti est d'une perfection hallucinante et risque de dérouter. Solti suit l'édition critique (Burghauser), sans tenir compte des traditions qui ont censuré quelques mesures et reprises et imposé une démarche rythmique qui n'est pas forcément celle qui est écrite ! Ceci est immédiatement décelable dans le célèbre Largo. Solti, hormis le Finale, prend des tempos particulièrement lents, ce qui lui permet de faire entendre nombre d'agrégats sonores qui n'avaient jamais été identifiés et isolés de cette manière. » (Pierre-E. Barbier, Diapason n° 293 - avril 1984)
Stokowski [2], ø 1927 O. Philadelphie -
Biddulph 3000 356-2 (+ Liszt, Borodine...)
Durée : 38'52
7/3 Rép. n° 90 / 4Y Diap. n° 436
« Stokowski gravait déjà, en 1927, sa seconde version de la Symphonie « du Nouveau Monde ». En l'achetant, les mélomanes américains avaient également droit à un petit disque reproduit sur cette réédition, où Stokowski expliquait, exemples musicaux à l'appui, les origines américaines des principaux thèmes : le chef y évoque les grands espaces de l'Arizona, les chants de guerre indiens et le jazz des Noirs. Cette conception aujourd'hui dépassée (Dvorák lui-même insistait sur le caractère tchèque de son oeuvre) est pleinement défendue dans cette interprétation spectaculaire : grandeur épique dans le premier mouvement, vastes méditations pour le Largo, pulsations nerveuses dans le Scherzo, larges élans mélodiques du Finale. Comme à son habitude, Stokowski n'hésite pas devant les changements de tempo intempestifs, jusqu'à donner parfois à cette fresque l'aspect d'un immense récitatif ou d'une musique de film qui « suivrait » l'action. L'Orchestre de Philadelphie répond avec une cohésion miraculeuse à toutes les intentions du chef. Le son est profond, souple et homogène, les phrasés restent d'une évidente clarté. Au-delà de la magnificence de la formation, c'est aussi la baguette de Stokowski qu'on admire. Chaque détail est minutieusement soigné, et tout l'orchestre semble suspendu à la moindre inflexion exigée: étonnant alliage d'une discipline d'ensemble toute moderne au service d'une liberté de ton qui n'est plus de notre temps. » (Eric Taver, Diapason n° 436)
A propos du son : « Documents en magnifique état (1927 !), très bien reportés dans l'ensemble. » (Ch. Huss, Répertoire n° 90 p. 76)
NB : Il faut le souligner, ce disque comporte une partie où Stokowski expose les thèmes de la symphonie - pendant un peu moins de quatre minutes.
Stokowski [3], ø 22 octobre 1934 O. Philadelphie
- Andante
2986/89 / JLSSA 25 / Sirio 530027 [Gramophone DB 2543/2547]
Durées : I. 8'58 - II. 12'36 - III. 7'52 - IV. 11'38 = 41'20
Très mauvais reports publiés jusqu'alors : « raccords de faces 78 tours déplorables », etc. L'éditeur Andante qui a bonne réputation offrira, j'espère, de bonnes surprises...
Stokowski [4], ø 26 juin 1940 All-American
Youth O. - Music & Arts CD
4841 (+ 7e Sibelius, Boléro Ravel)
Durée : 41'32
Stokowski [5], ø 1947 Stokowski SO. - [Victor]
Stokowski [6], ø Londres, 2 & 4 juin
1973 New Philharmonia O. - RCA
Durée : 43'28
La Leopold Stokowski Society of America - L.S.S.A en anglais - propose une discographie de Stokovsky impressionnante, mais hélàs, sans dates précises, ni indications particulières.
Stupka [1], ø janvier 1959 - [Inédit]
Stupka [2], ø janvier 1964 OP. Tchèque - Panton [LP]
Suitner, ø Berlin, 29-31 mars 1978 Staatskapelle
Berlin - Berlin Classics BC 2135-2 [Deutsche Schallplatten - LP]
Durées : I. 11'47 - II. 11'26 - III. 7'54 - IV. 10'49 = 42'00
Recommandé Rép. HS 11 / 4Y Diap. n° 422 / 4 Classica n°
16
« On ne s'étonnera pas de la battue souple d'Otmar Suitner dès les premières mesures de la Symphonie du « Nouveau Monde », si l'on se rappelle que ce chef autrichien a été l'élève de Clemens Krauss. Comme chez ce dernier, les phrasés sont légèrement étirés, même quand le tempo devient rapide ; la mélodie chante sans effort et n'est guère troublée par les puissants accords de l'Allegro molto, joués avec de légers décalages entre les instruments qui en atténuent la violence. On se laisserait paisiblement enivrer par cette longue courbe mélodique, ces cordes aux vibratos sensibles et ces couleurs boisées, si ne survenait un développement dramatique à l'extrême, où les violons n'ont pas peur d'accrocher les cordes graves : la Staatskapelle de Berlin est avant tout un orchestre d'opéra (celui de Berlin-Est à l'époque), et cela s'entend. Le Largo est pris fort lentement, mais avec une pulsation toujours fluctuante qui lui donne de la vie. Le bel ensemble des cordes, à la polyphonie claire et allégée, souligne l'écriture de Dvorák, proche de la musique de chambre et pleine d'une tendre mélancolie. Avec le Scherzo, on retrouve cette rare souplesse de Suitner, qui lui permet de diriger rapidement cette page, en évitant toute raideur, et en laissant la possibilité à ses musiciens d'être engagés et expressifs. Les épisodes de danse ont une vraie saveur d'Europe centrale et alternent naturellement avec les épisodes rythmiques grâce à des transitions fait de liberté et de précision tout a la fois : des détails qui révèlent le savoir-faire et le métier d'Otmar Suitner. Le Finale atteint ensuite un lyrisme qu'on ne lui connaît guère. Même les accords répétés qui accompagnent la fameuse sonnerie de trompettes sont véritablement « chantés » par tout l'orchestre. On savourera ici et là un sautillé des violons aussi moelleux que précis, des archets comme tenus par un même poignet très souple, ou la plénitude des harmoniques des cuivres. La beauté sonore est ici faite de mille perfections artisanales et sait rester humble. [...] (Eric Taver, Diapason n° 422)
« On oubliera les timbales mal accordées et une petite harmonie sans grande personnalité pour admirer le sens du mouvement et la précision de la rythmique. Cela n'a rien de tchèque dans les couleurs comme dans l'esprit, mais ceux qui aiment cette grandiose rigidité, parfaitement servie par la prise de son, seront comblés. » (Stéphane Friédérich, Classica n° 16)
Szathmáry, ø ? 2000 O. - Bis 1168
Durée : 43'07
Szell [1], ø Londres, Abbey Road, 30 octobre
1937 OP. Tchèque - Dutton
CDEA 5002 / CDBP 9709 (+ cto Violoncelle/Casals) / History 204565 [HMV C 2949-53]
Durées : I. 8'28 - II. 11'28 - III. 7'46 - IV. 10'24
Recommandé, Rép. n° 147 / Diap. Historique n° 429
« Alors que la gravure du Concerto avec Casals demeure une référence : fréquemment rééditée, celle de la Symphonie « du Nouveau Monde » trouve aujourd'hui une rare et excellente restitution. [...] George Szell, jeune chef hongrois tout juste quadragénaire, était déjà réputé pour ses concerts de musique contemporaine au pupitre de cet orchestre ainsi que pour ses productions lyriques au Théâtre allemand de Prague (1919/21) puis à l'Opéra de Berlin (1924/29) où il était le protégé de Richard Strauss. Menant la manière de Talich à ses limites instrumentales, il obtient une lisibilité de la ligne mélodique d'une perfection toute classique, allégeant et rendant plus mozartien l'héroïsme parfois postwagnérien que Talich conférait aux deux Allegros. Quelques modes d'accentuation aux cordes « datent » cette interprétation beaucoup plus rigoureuse que ses contemporaines, souvent habitées par la tradition slave de l'époque. » (Pierre E. Barbier, Diapason n° 429)
« On est frappé par la plénitude sonore pour l'époque, le mordant des cuivres, la hargne générale, le sens de la graduation à l'intérieur des mouvements. Cette version manque de timbales et, très peu, de définition [...]. » (Ch. Huss, Répertoire n° 147 p. 82)
Szell [2], ø 1952 O. Cleveland - Sony
Szell [3], ø 1959 O. Cleveland - Sony "Heritage"
MH2K 63 151 (+ 7 & 8) / 89413 (SACD + 8e)
Durées : I. 8'40 - II. 12'10 - III. 7'51 - IV. 10'54 = 39'00
7 Rép. n° 116 / 5Y Diap. n° 452 / 4d Compact n° 46 p. 34
« Le Chef Hongrois George Szell, qui travailla de longues années à Prague où il fut l'assistant de Zemlinsky au Théâtre Allemand (1919-21) avant d'occuper les fonctions de Directeur général de la musique (1930-36), comprend l'univers de Dvorák avec force. La vision fougueuse, impérieuse de I emporte l'ensemble avec une puissance et un sens de la grandeur soulevant le coeur et l'âme [...]. Cleveland est un maître-orchestre ! Somptueux, coloré, vif, ample, frémissant, chaque pupitre est un régal pour les sens. L'ensemble américain, virtuose, chante à la perfection : profond, incandescent. [...] La maîtrise instrumentale quasi miraculeuse, fait de cet enregistrement l'un des plus étourdissants de la discographie [...]. Qui disait que la Nouveau Monde de Szell était froide ? » (Compact n° 46)
« Evidemment les admirateurs de George Szell (nous en sommes) jubileront : voilà un impressionnant travail de dompteur d'orchestre, avec une conscience innée du « bon geste » au bon moment et des moments d'ivresse totale. Ces inoubliables et phénoménales éruptions font la valeur du coffret: la 8e Symphonie en son entier (avec un 4e mouvement grandiose), les ouvertures Carnaval et la Fiancée vendue sont à placer aux sommets. Ceux qui cherchent dans l'interprétation dvorakienne une sorte de ferveur nostalgique en seront pour leurs frais : l'approche de Szell, pas plus que celle de Dorati (Mercury) ou de Reiner (RCA, 9e seulement) n'est à mettre entre leur mains. [...] Mais l'absence, si clairement revendiquée, de frémissements émotionnels, gêne quelque peu dans la 9e (ce « Largo » n'offre pas forcément le même substrat qu'antérieurement dans I'oeuvre de Dvorák). [...] Bref, ce coffret impressionnant [...], qui s'adresse évidemment aux amateurs de grande direction d'orchestre, mettra peut-être de l'eau au moulin de ceux qui trouvent George Szell à l'image des hivers du grand Nord canadien : un peu trop rigoureux. » (Christophe Huss, répertoire n° 116)
« Pour George Szell, Hongrois formé à Vienne et à Prague, la nécessité de la mise en valeur du patrimoine bohème découlait de sa parfaite connaissance de l'orchestre romantique allemand. Il rendait ainsi aux trois dernières symphonies de Dvorák leur communauté d'écriture avec celles de Schumann et de Brahms. C'est dans le même esprit d'analyse, de méticulosité, de respect absolu des structures formelles qu'il les interprète. L'exubérance rythmique dvorakienne ressort alors dans toute sa complexité, ainsi que l'invention mélodique strictement encadrée, magnifiée par la splendeur et la pureté de style des vents du Cleveland Orchestra. Une telle approche réussit tout particulièrement à la plus ressassée d'entre elles, la Symphonie « du Nouveau Monde », ennoblie par tant de perfection dans la mise en place architecturale, et dont le lyrisme est comme affiné par la netteté de trait des bois solos. » Pierre E. Barbier, Diapason n° 452)
Talich [1], ø Concert 1942?? OP. Tchèque - Multisonic [LP ?]
Talich [2], ø Prague, 2 avril 1949 - Tahra
TAH 403-404 [Inédit Supraphon]
Durées : I. 9'47 - II. 13'57 - III. 8'45 - IV 12'41 = 45'14
Talich [3], ø
1949-50 OP. Tchèque - Supraphon (+ Sérénade cordes op.
22)
Durées : I. 9'20 - II. 12'50 - III. 8'00 - IV. 11'10 = 41'20
10/5 Rép. n° 17 & 63 / Réf. Compact n° 45 p. 35
« Cette grande version [... possède] la perfection du phrasé et de l'avancée, allant de pair avec la révélation d'une multiplicité de détails dans l'orchestration [...] vit par la beauté de ses coloris et l'absolue évidence de ses choix de scansions et de colorations [...]. » (Ch. Huss, Répertoire n° 63)
« Vaclav Talich peut-être considéré comme le «père» de l'Ecole tchèque de direction d'orchestre. A l'écoute de cette sublime Nouveau Monde, on saisit l'ampleur de l'héritage, ce qui fait la spécificité de la lignée qui nous conduit à Neumann... [...] La personnalité si typée de la Philharmonie tchèque est suprêmement mise ne valeur par un Talich --qui la forgea --jouant avec subtilité de la rudesse, de l'âpreté naturelle des timbres de l'ensemble des pupitres qui, s'ils paraissent parfois un peu verts, se montrent éminemment authentiques, les sonorités d'une fraîcheur inouïe, sans apprêts, lumineuse... » (Compact n° 46)
Talich [4], ø septembre 1954 OP. Tchèque - Emi "Grands Chefs du XXe siècle" 75483 / Supraphon
Durées : I. 9'11 - II. 12'41 - III. 8'05 - IV. 11'16 = 41'25
« Avec cette gravure de 1954 [...] on est ébloui par le phrasé (si difficile pour les non-tchèques !) et la complémentarité des pupitres (cors et cordes dans le finale). [...] Talich-Supraphon est à l'évidence la grande référence monophonique des discophiles amateurs d'historiques. » (Ch. Huss, répertoire HS)
Voyez la discographie de Talich.
Tennstedt, ø 1983 Orchestre Philharmonique de Berlin - Emi
7 47071-2 [2701041 (p 1984) - LP]
Durée : 42'54
6/7 Rép. n° 37 / 4Y Diap. n° 302
« La Nouveau Monde de Tennstedt et Berlin en 1984 est bien trop germanique pour faire de l'ombre [aux références]. » (Répertoire n° 37)
« Tennstedt, chef allemand, nous donne une approche effectivement germanique : phrasé appuyé, accentuations proches de la déclamation brahmsienne, sens de la progression dramatique, quitte à jouer d'un rubato orchestral qui n'est pas sans agacer dans un tel répertoire à l'expresionnisme sans détours. il réussit bien l'Adagio introductif, même si la Philharmonie de Berlin (réalité ou prise de son ?) n'a pas cette sonorité unique qui la fait reconnaître en quelques secondes. [... Dans le Largo] le style se fait plus opératique que pastoral, et si l'on apprécie l'art du chef, là encore la sonorité de l'orchestre n'a pas cette finesse qu'on lui connaît sous l'autorité de Karajan. Le Finale poura séduire les amateurs de rubato. Son héroïsme ne doit que peu au romantisme de bohème. » (Pierre-E. Barbier, Diapason n° 302 - février 1985)
Titov, ø c. 1993 ? New P. St-Petersbourg - Sony "Infinity" 57225 (+ 1e Prokofiev)
Toscanini [1], ø 1938 O. ? - Association Toscanini
Toscanini [2], ø Concert
31 janvier 1953 OS. NBC - Nuova Era 013.6311/12 (p 1988 + 4e,
Mendessohn, Don Juan, Strauss, Ouverture
d'Oberon, Weber, Tableaux, Moussorgski)
/ Arkadia 417 (+ Variations Symphoniques op. 78)
/ Hunt / As Disc
Durées : I. 8'03 - II. 10'02 - III. 7'13 - IV. 10'20 = 35'38
7 Rép. n° 6 / 4Y Diap. n° 340, 343 & 345 / 4d Compact n°
46 & 34
« On ne voit guère le temps passer, le chef italien parvenant à donner toute sa densité à la Neuvième avec infiniment de coeur et de foi. Les deux mouvement initiaux, d'une précision diabolique, sont tendus, graves, dramatiques et résolus. A partir du scherzo, Toscanini fait chanter et scintiller son orchestre, sans aucune nostalgie, mais au contraire, dans une approche miraculeuse d'espérance et de chaleur. » (Bruno Serrou, Compact n° 34)
Toscanini [3], ø Carnegie Hall, 2 février
1953 OS. NBC - RCA 74321-59481-2 (+ Mozart, Haydn, Cherubini, 3e
Schumann) / "Edition Toscanini Vol. 24" 60279 (+ Kodaly, Smetana)
Durée : 36'55
9 Rép. n° 6
« Toscanini a peu dirigé la Nouveau Monde. Sa version «officiel» de 1953, [...] une sorte de fête foraine bruyante bourrée de tics de direction, est totalement indigne de la réputation de ce chef. Le concert qui précède cet enregistrement de deux jours [...] ne change rien au tableau, alors qu'un concert antérieur, de 1938 bien supérieur, édité en microsillon par l'Association Toscanini, n'a jamais refait surface. » (Ch. Huss, Répertoire HS n° 11 p. 31)
Sur Toscanini une page très agréable, et la discographie (en anglais)
Tuckwell, ø ? LSO - Carlton 690006 / IMP PCD 85
Urbanek, ø années
1980 Prague Festival Orchestra - Delta 15517 / Laserlight: 15824
Durée : 44'07
Valach, ø ? P.
Hungarica - Talent 291017 (Domusic, Belgique)
Durées : I. ? - II. 13'37 - III. ? - IV. ?
« The Slovakian born organist, conductor and composer Jan Vaclach is since several years one of the most remarkable artist of the Belgian music life. He has been invited to give organ concertos at the festivals of Flanders, Greifswald, Halle and the Pontifical Institute of Rome in presence of Pope John-Paul II. He conducted all the Belgian orchestra, Philharmonia Hungarica, Poznam Philharmonic Orchestra a.o. » (présentation de l'artiste sur le CD-catalogue du label Talent)
Valek, ø 1990 OS.
Radio Prague - Clarton CQ 0010 / CQ 0026-2 032 (+ Ma Vlast, Smetana)
3/8 Rép. n° 87 / 4Y Diap. n° 441
« [Vladimir Valek est] chef d'orchestre principal de la Radio de Prague [...]. En studio et pour la firme Clarton avec laquelle il a gravé une série de partition rares de Dvorák, il ne renouvelle guère cette impression [laissé par son Sacre ou le Petrouchka chez Praga] d'incroyable liberté. Tout au contraire, on sent la routine d'un orchestre «assurant le service» qui même s'il brille encore avec la légèreté, n'en demeure pas moins très en dessous de ses possibilités musicales. Pas la plus petite idée interprétative, la moindre suggestion qui fasse dévier l'ensemble d'une sèche et impassible sonorité. Qui plus est, il y a certaines grossières erreurs rythmiques (reprise du premier thème dans le «Largo») qui ne semble avoir effleurer ni le chef et encore moins la direction artistique... » (Stéphane Friédérich, Répertoire n° 87)
Walter [1], ø Concert 16 juillet 1942 Standard Los Angeles PO. - Lys LYS-415 (+ 8e) / Music & Arts CD 788
« Un très curieux début de finale gâche la "Nouveau Monde", par ailleurs très extravertie. » (Répertoire n° 125 p. 90)
Walter [2], ø Hollywood, 14, 16 & 20
février 1959 OS. Columbia - Sony SMK 64 484 (+ 8e) [CBS S 72 093 -
LP]
Durées : I. 9'28 - II. 12'05 - III. 8'14 - IV. 12'14 = 42'
8 Rép. n° 94 / 4Y Diap. n° 429 / 4d Compact n° 46
« [Le Dvorák est un disque d'approfondissement. On y admire le sens du flux, la chaleur et les dosages instrumentaux...]. Un premier mouvement qui croît comme une houle, une deuxième mouvement de rêve, d'une intensité bouleversante et puis... plus rien : un Scherzo où tous les pupitres n'ont pas la même pulsation et une Finale trop raide [approche plus séquentielle que «coulée»]. Mais quiconque a entendu ce Largo ne l'oubliera jamais. » (Ch. Huss, Répertoire HS et n° 94 p. 78)
Voyez la discographie complète de Bruno Walter.
Walther, Hans Jürgen
ø (p) 1965 OS. «Pro Musica» Hambourg - Hachette-Fabri «Grands
Musiciens» GM 019-047 [LP]
Durée : 43'04
Discographies
Répertoire Hors-Série n° 11, article très fouillé de 14 pages, (automne 1999). Le livre de John H. Joell, Antonin Dvorák on records. Greenwood Press, 1991 que je n'ai personnellement pas pu consulter, s'y trouve cité en documentation de l'article.
Compact n° 45 & 46, par Bruno Serrou (septembre/octobre 1989).
Radio
Une tribune des critiques de disques de France-Musique en octobre 1982 a été consacré à la Symphonie de Dvorák. Talich et Ancerl se détachent nettement : et surtout la justesse idiomatique le naturel, et la rythmique vivante de ce dernier.
Les regrets ou les introuvables à jamais :
Mitropoulos, Scherchen, Monteux, Markevitch, Wand, Ansermet...
Renseignements insuffisants :
Pour les versions suivantes (merci de m'envoyer vos informations...) : Non
Trouvé, mais cités, ça et là :
Martin, Vainberg, Simpson, Holmboe, Sejna.
Un brève de d'Altamusica datée de janvier 2001, nous apprend qu'il existe un cédérom a destination éducative sur la Symphonie du Nouveau Monde. L'oeuvre est interprétée par l'Orchestre Symphonique Lyonnais, dirigé par Philippe Fournier. Quatre plages sont consacrées à des explications musicologiques par le chef d'orchestre illustrées à l'orchestre. Sept grands thèmes y sont abordés : thèmes et accompagnement, rôle du tempo sur la mélodie, transformation d'un thème, des mots pour le dire, les thèmes musicaux et l'identité de chaque mouvement, les liens thématiques entre chaque mouvement, enfin la superposition de plusieurs thèmes. Pour tous renseignements : 04 78 56 08 80. (d'après le texte d'altamusica.com).
On peut trouver la transcription pour piano à quatre mains, de Dvorák lui-même. L'enregistrement est disponible par le Duo Crommelynck chez Claves 50-9 316 (5Y Diap. n° 399). Le disque est complété, sous la même forme de la Moldau de Smetana.
Transcription pour orgue par Zsigmond Szathlarty chez Bis (Bis 1168).
Remerciements
Merci à Alain CF, à l'origine cette page (qui
fut la première de ce site)
et à Philippe pour les nombreux détails ajoutés.
Toutes suggestions, corrections ou informations
supplémentaires sont bienvenues !
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