discographie sélective
Haydn en 1791
Parmi les quelques intégrales disponibles j'en retiens quatre seulement. De bonne qualité, elles ne remplacent pas malgré tout, une sélection en séparées, telles les interprétations de Brendel, Gould pour ne citer que deux immences pianistes.
L'intégrale de Ronald Brautigan est en court d'achèvement et disponible en disques séparés est de grande qualité.
NB : Je n'ai retenu de l'intégrale Jando chez Naxos que les volumes consacrés à des sonates peu facilement accessibles, dans la partie disques séparés.
Cette intégrale, sans doute la plus économique en ce moment, est jouée sur plusieurs instruments : pianoforte, clavicorde et clavecin.
« Ce précieux coffret [de 12 disques], avec présentation chronologiques des Sonates et riche texte d'introduction rédigé par l'interprète, fait figure de référence pour qui veut disposer de l'intégralité. L'interprétation du pianiste frappe surtout par sa cohérence, son sens de l'équilibre et l'homogénéité de ses lectures [...] John MacCabe déploie un naturel du phrasé, sans recherches particulières dans le rendu du texte, comme Gould, Brendel, voire Pogorelich ont pu s'y essayer. Avec un toucher franc, mais varié, MacCabe évite toute dureté, et parvient à donner aux Allegro une vigoureuse tonicité, comme aux Adagio une profondeur expressive annonçant clairement certains mouvements lents beethoveniens. [...] Sans les variétés d'attaques, d'articulation ou simplement de ton que certaines interprétations isolées ont pu nous proposer [....], cette intégrale constitue un remarquable ensemble, en rien exaltant, mais exemplaire par sa justesse stylistique. » (G. Honoré, Répertoire n° 85 p. 46 - novembre 1995)
Voici un choix abondant de disques pour la plupart consacrés uniquement aux sonates. Le choix est assez vaste et représentatif du meilleurs actuellement disponible.
Consultez la page proposant une (quasi) intégrale en séparée.
Brendel a enregistré un choix d'une douzaine de sonates et certaines plusieurs fois, ainsi que quelques oeuvres à variations. Ce pianiste représente sur piano moderne un choix prioritaire tant la richesse est grande. Le toucher d'abord, tout en finesse. Chaque intention est émise avec une clarté remarquable. Brendel en donne une interprétation construite et solidement charpentée, à mais, la fois, d'apparence proche et humaine. On écoute avec un plaisir toujours renouvelé ces bijoux qui sont une fête pour l'esprit et l'intelligence. Finalement le tout laisse un impression d'évidence qui est bien là le signe d'une justesse de ton. Dommage qu'on ne puisse trouver plus d'oeuvres...
Ces trois disques éveillent soit une adhésion complète, soit une irritation... Le jeu de Catherine Collard, souvent qualifié de « français » à cause de sa réserve, l'étroitesse des oppositions dynamiques et sa limitation résolue des effets, trouvera sa place dans une discothèque haydienne pour la qualité même de cette mesure. Cela nous donne un Haydn fin, léger et aérien, teinté d'une mélancolie chantante. J'admire pour ma part cet art de la simplicité et ce dépouillement. Cette recherche ne vise qu'a mettre en évidence la riche vitalité du compositeur en effaçant au mieux la personnalité de l'interprète. Ce qui n'empèche en rien d'apprécier des interprétations plus engagées et musclées, ou même inventives.
Le pianofortiste Patrick Cohen offre un ensemble de sonates toutes composées entre 1773 et 1776 dont certaines peu enregistrées.
Parmi les plus indispensables coffrets, voici Glenn Gould, toujours aussi irritant pour certains, toujours aussi génial et personnel pour d'autres. Si vous n'êtes pas des premiers, sans aucun doute, il peut s'agir un de ces maître-disques capables de révéler la grandeur du compositeur. Car Gould prennait Haydn au sérieux, ne le considérant pas comme un un sous-Mozart, ou un pré-beethovenien... mais comme un musicien inventif, complet, donc unique. Il avait même le projet d'enregistrer l'intégralité des sonates... La concentration du discours est parfaite, l'architecture, l'intelligence sont d'une rare netteté. Laissons ceux qui n'aiment pas à leurs critiques...
« A la réserve près de la Sonate n° 31, qui, surtout en ses deux premiers mouvements appelle le piano-forte, on a là une réalisation remarquable. Elle nous offre un des sommets du répertoire pour clavecin post-1750. » (Marc Vignal, Monde de la Musique n° 257 p. 82 - septembre 2001)
De cette intégrale un peu palotte, ne ressort que des groupes de sonates délaissées. Les premières notamment (vol. 10), que seules les intégrales présentent à nos oreilles. Exception pour le volume 6 qui est une réussite, outre qu'il apporte une seule sonate n° 20 vraiment peu jouée.
Le musicien possède un bon site très complet : www.yakovkasman.com
« Zoltan Koscis parvient à restituer Haydn dans son siècle, pétri de classicisme et d'équilibre, sans pour autant en exclure la très grande sensibilité. Il nous présente un Haydn frémissant, vif-argent, ondoyant dans sa fermeté et sans cesse heureux de nous proposer des surprises stylistiques. » (Diapason HS n° 4 septembre 1982)
Quitte à choisir entre les disques Haydn d'Alain Planès, artiste discret et travailleur, sans aucun doute, je conseillerai avant tout le récital chez Ina, plutôt que la naissante intégrale chez Harmonia Mundi. Issu d'un enregistrement en direct d'une émission radiophonique, ce dique est un vrai miracle de vie et de justesse.
Grace aux disques publiés par Decca, nous possédons le lègue le plus homogène de la discographie haydienne de S. Richter. Ces neuf sonates représentent pour moi, les plus essentielles interprétations connues. Il y a de la magie, de ces instants en suspension, comme seuls les maîtres savent nous les réserver. Consultez la page spéciale consacrée aux enregistrements de S. Richter et quelques enregistrements isolés plus bas sur cette page.
Andras Schiff avait déja enregistré pour Denon trois sonates réenregistrées ici.
Pour finir voici quelques disques qui ne proposent qu'une seule sonate avec des "compléments" des plus variés ; mais chacune d'elle est en soit un merveilleux témoignage.
Extrait de la superbe éditions Robert Casadesus, c'est à ma connaissance, la seule sonate conservée. C'est bien dommage car le style dépouillé, l'économie, la juste rigueur, concourent à rendre très agréable cette pièce. Le programme se retrouve aussi sur le coffret de la collection "Grands pianistes du XXe siècle" chez Philips
Plus de vingt ans avant son enregistrement numérique, Glenn Gould a fixé une très belle sonate en mi bémol majeur a ne pas manquer.
Très dispersé, la discographie de Richter permet de découvrir de beaux concerts. Dernier paru, celui de Carnegie Hall en 1960, nettement mieux enregistré que chez Melodiya pour la Sonate n° 60.
Extrait d'un concert mémorable, la sonate de R. Serkin est un grand moment de piano et de musique et l'un des rares témoignages de ce pianiste dans ce répertoire.
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