Mise à jour : 30 septembre 2004
Cette sonate « rappelle tout à fait l'écriture polyphonique du Clavier Bien Tempéré de Jean Sébastien Bach (prélude et fugue en si bémol mineur du Livre I ou Fugue en mi majeur du livre II). David Montgomery, plaquette du CD Leonhardt Sony-Séon.
« Première sonate d'une paire. Presque ironiquement par sa gravité polyphonique, le début de la sonate en mi mineur K 263 rappelle ( ) la musique la plus ancienne. Le fugato [complexe du début] est suivit de tierces contrastantes en position aiguë et grave, simulent la pratique ancienne des choeurs, mais très vite il ne reste qu'un jeu libres des voix d'où ressortent des progressions chromatiques à côté de séries de sons parlants. La seconde partie, revirant de sol Majeur à Mi mineur, ne revient plus sur les réminiscences polyphoniques, les inspirations harmoniques antérieures conduisent par contre à une excusion de séries d'accords en séquences avant que les développements chromatiques étendues fassent une transition à la fin enjouée ayant cependant perdu l'aisance antérieure. »
« Composée au vivo courant d'une mesure à trois temps, cette sonate déploie tout le raffinement don Scarlatti était capable. Le bref motif du début commence par juxtaposer en séquence des jeux de gammes de trois tons qui sont avivées rapidement par des altérations. Des jeux de sixtes et tierces se conforment au rythme vif jusqu'à ce qu'une figure chromatique ascendante intensifie de façon extrême la tension harmonique par des effets audacieux de retard. Cette intensification conduit finalement à une section extrêmement virtuose menant, avec une stretta, aisément à la fin, sur la dominante de la première partie. Cette excursion harmonique se poursuit dans la seconde partie. Si majeur, Sol bémol mineur, la bémol majeur - ce dernier voire même interprété comme modulation régulière à cause d'une changement d'altération - sont des stations intermédiaires de ce voyage plein de passion et rythmiquement fortement souligné. Une brève section en mi mineur n'entraîne que le passage au si majeur, suivit par la stretta finale virtuose, reconduisant à la tonique de mi Majeur. Ce jeu habile tout en accord est caractéristique pour un grand nombre de sonates de Scarlatti. Les brisement des accord arpégés avec leur « acciaccatures » aiguisantes déjà employées par les maîtres plus anciens, sont réunis ici. en un accord joué simultanément dont l'effet harmonique semble souvent neutralisé de sorte que cela fait parfois songer au cluster moderne. Ce colorie du son confère aux sonates de Scarlatti un charme souvent exotique. »
Première du couple de sonate. A un mouvement Catabile méditatif, succède un Allegro enjoué, d'écriture légère et au charme sans prétention.
A côté d'un nombre relativement restreint de sonates indivudelles et du grand nombre de pièces jumelées, il y a également quelques triptiques. L'une de ces oeuvres à trois mouvements constituent les sonates en ré Majeur K 490 à 492. Dans cette oeuvre le style tardif de Scarlatti s'exprime purement. Les motifs et formes du jeu s'enchaîne librement, il y a des correspondances dans les différentes parties traitant cependant très librement le matériel exposé dans la première partie. Lente - vite - lente, ainsi pourrait-on désigner suite des mouvements sans toutefois saisir ainsi le rapport interne de contraste et supplément. C'est une unité intégrale ne résultant pas en premier lieu des structures mais d'un supplément de caractères et d'une stension musicale interne.
Le catabile de la première sonate commence presque conventionnellement avec des tournures de style rococo, très tôt cenpendant un rythme allant pointé marque ces terrains harmoniques nouveaux répendant une tranquillité statique et semblant dissoudre les relations harmoniques. Surtout la seconde partie de cette sonate élargie ces terrain neutres jusqu'aux limites du possible. La brève et badine fin de cette sonate exige une continuation car elle n'est pas en mesure de résoudre des tensions refoulées.
La sonate Allegro suivant dans une mesure à 3/4 parvient, après une brève introduction à reprendre le rythme de marche de la première sonate. Une fausse relation la majeur-do majeur souligne avec rudesse cette partie rigoureusement rythmique. Cette fausse relation ne se résout alors que dans une grande partie finale arpégeante, rétablissant l'équilibre harmonique précisément par son accentuation de la tonique, la dominante et la sous-dominante.
Comme la Gigue clôt la suite française ou plutôt comme maints mouvement finaux du classique clôturent la symphonie, ainsi un mouvement presto dans une mesure à 6/8 clôt la suite des sonates! Certes, le début avec les tierces est conventionnel, certes, la fin reprend le caractère virtuose des passages chassants et des arpèges, mais une partie centrale articule le jeu aiguisant harmoniquement et rythmiquement de retards et de séquences.