Mise à jour : vendredi 23 mai 2003
« Inachevée » - Symphony #8 « Unfinished » - « Die Unvollendete» D. 759
A
Abbado, ø 1987 O. Chambre d'Europe - DG 423 651-2 (intégrale)
4Y Diap. n° 344 / 3d Compact n° 37
« Le Schubert d'Abbado se veut clair, subtil et aéré, proche à la fois de l'esprit de la danse et du lied. Une formation plus réduite lui permet alors de tisser des rapports beaucoup plus équilibrés entre les vents, si importants dans le discours schubertien, et les cordes servies par des phrasés particulièrement agiles. » (Serge Martin, Diapason n° 344 p. 168 - décembre 1988)
« Cette dernière version, nous dit-on, est la première à être fondée sur les manuscrits autographes [de la Gesellsschaft des Musikfreunde] : longue et scrupuleuse recension qu'en a faite Stephano Mollo est certes méritoire. Elle ne me paraît cependant pas constituer une fabuleuse révolution pour autant. Les petites différences relevées par rapport à l'édition imprimée courante portent essentiellment sur quelques détails d'orchestration ou d'écriture [surtout pour les symphonies 4, 6 et 9...] : il s'agit de quelques modification minimes pourtant sur les accents ou la dynamique interne (crescendo, decrescendo) : pas de quoi fouetter un chat ou pavoiser. Au-delà des textes, l'interprétation : on s'en doute, Abbado fait chanter les partitions, les prend dans un rythme assez rapide - sinon nerveux [...]. Mais si la jeunesse, l'enthousiasme, une certaine nervosité et une verdeur dans la sonorité illumine indéniablement cette version, il faut regretter qu'elle s'accompagne aussi d'insuffisances notables. Et en premier lieu, l'orchestre : composé de jeunes instrumentistes, il n'a ni le velouté ni le « métier » des grandes formations traditionneles. Cela se sent tou particulièrement dans les mouvements lents, qui manquent de chair, d'homogénéité ; dans les réponses entre pupitres aussi, qui semblent émerger les unes après les autres, sans vrai fondu-enchaîné ; dans un certains manque d'empleur enfin ou des accentuations trop marquées : l'Inachevée à cet égard, surprend par ses insuffisances et sa respiration entrecoupée. Les variations - de tempos, de rythmes - se font par ailleurs trop soudainement contrastées, ce qui enlève du moelleux et de la continuité au tissu musical. » (Jean Gallois, Compact n° 37 p. 60 - décembre 1988)
Abendroth, ø Leipzig, Kongresshalle, 18
septembre 1949 OS. Radio Leipzig - Berlin Classics BC 2051-2 (+ 9e)
Durées : I. 11'13 - II. 11'56 = 23'15
7/4 Rép. n° 80 / 5Y Diap. n° 426 / 4* Monde n° 178 / 4f
TRM 2364
« Les Schubert sont magnifiques de relief, de diction, d'engagement dramatique (le sens des silences, des ponctuations, de l'établissement des crescendos). Mais il faut souligner aussi la qualité et la chaleur du chant des cordes, hors toute considération de beauté de timbres. Abendroth, ici, me paraît plus proche d'Erich Kleiber que de Furtwängler, et même s'il partage avec ce dernier d'étonnantes similitudes expressives à des endroits stratégiques (la suspension de la respiration du cor dans l'Andante con moto). » (Remy Louis, Diapason n° 426 p. 128 - mai 1996)
B
Barenboim, ø
11-12 octobre 1985 OP.
Berlin - Sony / CBS MK 39 676 (+ 2e) / M5K 45661
(intégrale) [IM 39 676 - LP]
Durée : 27'22
4Y Diap. n° 315
Beecham [1], ø 1937 London PO. - Dutton CDLX 7014 / CDEA 5020 [Decca]
Beecham [2], ø
Londres, 23 juillet 1951 RPO - Emi "The Beecham Edition" CDM 7 63398
2 (+ 4e Mendelssohn, 8e
Beethoven p 1990) / Sony (+ 1e & 2e
- son plus embrumé et avec des grésillements
!) [Columbia FCX 236 / ASD 345 - LP]
Durées : I. 10'13 - II. 13'00 (Sony)
5/5 Rép. n° 27 / 4Y Diap. n° 363
« Intéressant, mais certainement pas essentiel : voila le verdict sur un CD bien généreux de documents peu connus de Beecham [...]. On attendait bien plus d'un Beecham, à l'auréaule schubertienne confirmée, dans une Inachevée dépourvue à la fois de liant entre les épisodes du 1er mouvement, de tension et de noirceur dans son développement, de fluidité dans une scansion du 2e thème de l'Andante exagérément appuyée. Seules les cinq dernières minutes de l'oeuvre peuvent s'avérer attachantes. » (Ch. Huss, Répertoire n° 27 p. 66 - juillet 1990)
Bernstein, ø 1963 P. New York - Sony
"Bernstein Century" SMK 61 842 (+ 9e)
Durée : 25'57
8 Rép. n° 142 / 3Y Diap. n° 396 / 5 Classica n° 32
« Dès les premières mesures de la Symphonie n° 8 Bernstein installe un climat inquiétant, porté par la tension des cordes incisives et par des basses superbes ; le finale est poétique, chantant, presque une rêverie qui convient admirablement à l'oeuvre. » (S. Friédérich, Classica n° 32 p. 80 - mai 2001)
Bernstein, ø
Concert Amsterdam, 1987 O. Concertgebouw - DG 427 645-2 (+ 5e)
3Y Diap. n° 355 / 2d Compact n° 48
« Bernstein donne en revanche une lecture contrastée [de l'Inachevée], qui confère au premier mouvement un relief et une intensité saisissants, bien éloignés des couleurs élégiaques qu'y met un Giulini. La dynamique est étendue, les tempos soutenus et l'optique volontier dynamique, mise en valeur par la beauté des timbres du Concertgebouw. Par contraste, Bernstein évite ici de charger le bel Andante d'un pathos excessif, mais lui communique une émotion réelle, proche parfois de ses récentes prestations mahlérienne avec le même orchestre. » (Jean-Claude Hulot, Diapason n° 355 p. 188 - décembre 1989)
« Comment juger ces deux disques, si représentatifs de Bernstein (mais pas du meilleurs Bernstein) et si peu du compositeur ? En fait, tous les tics du maestro se retrouvent ici : ils vont de l'enthousiasme souligné sans vergogne à des accents marqués solidement, au risque de casser et le rythme et la mélodie. Avec un orchestre très étoffé et un peu étouffant, l'harmonie apparaît dès lors compacte, sans air autour des pupitre, des notes elles-même, lourde d'esprit et de style : rien de ce qui fait la beauté du message chez Furtwängler par exemple... » (Jean Gallois, Compact n° 48 p. 66 - décembre 1989)
Blomstedt [1], ø février 1978 Staatskapelle
Dresdre - Berlin Classics BC 90017 (+ 5 & 9e) / 9398 (+ 5e)
Durée : 24'19
8 Rép. n° 142
Blomstedt [2], ø
1990 OS. San Francisco - Decca
433 072 (+ 5e)
5/8 Rép. n° 46 / 3Y Diap. n° 382
« On perçoit en effet quelque rudesse des violons dans l'Inachevée : leur grain manque de moelleux, et - quand bien même il se voudrait « ferme » - d'assurance et de cohérence. De même après la reprise du 1er thème du premier mouvement, les flûte apparaissent « plaquées » sur la trame des cordes ; un manque de fondu et de liant qui se fera ressentif également ressentir dans le second mouvement. La beauté purement sonore était pourtant plus vitale que Blomstedt ne recherche jamais le charme. Globalement cette Inachevée déçoit par manque d'âme, ainsi que l'outrancière mise en avant des percussions ou certains phrasés bousculés. » (Ch. Huss, Répertoire n° 46 p. 85 - avril 1992)
Böhm [1], ø
1940-44 ? Philharmonique de Vienne - Lys "Boehm vol. 4" LYS 407
5Y Diap. n° 459
Böhm [2], ø Concert 18 juin 1954 Philharmonique de Vienne - Decca
Böhm [3], ø
[mono] Concert Salzbourg, 1957 Philharmonique de Vienne - Orfeo C 359 941B (+ 35e Mozart, Double cto. Brahms)
8/5 Rép. n° 75
« L'Inachevée [...] bénéficie aussi d'une extraordinaire fermeté, même si la gravité furtwänglerienne au même endroit est autrement plus prenante. » (Ch. Huss, Répertoire n° 75 p. 92 - décembre 1994)
Böhm [4], ø 1966 Orchestre Philharmonique de Berlin -
DG 471 307-2 (intégrale) / "Double" 445 424-2
(+ 5 & 9e) / 419 318-2 (intégrale) [139 162 (+ 5e) / 2561.246/250
(intégrale) - LP]
Durée : 23'08
8/7 Rép. n° 71, 105 & 152 /4Y Diap. n° 178 & 331
Böhm [5], ø Concert Tokyo, NHK Hall, 19 mars 1975 Philharmonique de Vienne - DG [410 889-1 - LP]
Böhm [6], ø Concert Hohenems (Autriche), 19 juin 1977 Philharmonique de Vienne - DG 453 826-2 [2531 373 / 3301 373 (p 1982 + 5e) / 423 357-1 - LP]
Boult, ø Concert
Londres, 1964 O. Philharmonia - BBC "Legends" BBCL 4039-2 (+ 7e
Sibelius, Bizet, Ravel)
Durée : 24'25
4 Classica n° 30
« L'Inachevée de Schubert est vécue sans drame, presque mozartienne et pastorale, chaque voix ressortant avec clarté. » (Maxim Lawrence, Classica n° 30 p. 76 - mars 2001)
Bour, ø ? OS. Radio Allemagne du sud - [SWF 55 - LP]
Britten, ø ECO - Decca [ SXL 6539 (+ 38e Mozart - LP]
Brown, ø ? ? - [Remington TCR 256 - LP]
Brüggen, ø Concert
Vredenburg, Utrecht, 1993 O. du XVIIIe Siècle - Philips 442 117-2 (+
6e)
Son : D. van Schuppen
4/9 Rép. n° 83 / 5Y Diap. n° 418 / 3* Monde n° 191
« [Voilà] une Inachevée plus brutale qu'habitée, avec un « Allegro moderato » plus apollinien que déchirée, sans mystère, où tout est dit dès le début dans une clarté didactique d'une mise en place impecable. On cherche en vain la beauté du désespoir, les cordes graves manquant pour leur part de profondeur. L' « Andante Moderato » est également statufié, figé même dans la recherche sculpturale de la plastique, qui l'emporte sur l'errance du « Wanderer ». Certes, l'orchestre est magnifique, les bois particulièrement (clarinette), avec des couleurs splendides (cors) et un galbe charnu, mais le rêve schubertien est-il complètement restitué avec une telle démonstration ? [...] C'est spectaculaire et totalement indifférent, un comble pour cette musique sublime ! La Symphonie n° 6 est bien plus intéressante [...]. » (Jean-Marie Brohm, Répertoire n° 83 p. 70 - septembre 1995)
« La perfection de style de Franz Brüggen dans l' «Inachevée » de Schubert est étonnante. la moindre inflexion de chaque instrument est relevée. L'homogénéité de l'orchestre est parfaite, notamment dans la précision des attaques et des transitions, tant sonores - les piano subito sont stupéfiant - que dynamique. Cette « Inachevée » réserve beaucoup de surprises, tout d'abord un climat absolument morbide dans le premier mouvement, puis une dynamique sonore stupéfiante dans le développement du premier thème, lorsque les cordes prémissent dans l'extrême grave et que la tension monte progressivement aux vents jusqu'à un accord fortissimo incroyable. » (Jean-Luc Tingaud, Diapason n° 418 p. 138 - septembre 1995)
« Face à une concurrence discographique écrasante [...], qu'apportent au juste Brüggen et son instrumentation « authentique » ? Des couleurs surprenantes à la première écoute, certes, et une relative clarté des contrastes. Mais la vision, attrayante sur l'instant, manque un peu de souffle, de continuité dans l'élan et de puissance sous-jacente. Le discours passe à côté d'une dimension, d'une plénitude poétique plus diffuses et secrètes dans cette interprétation sans beacoup de mystère ni de profondeur [...]. » (Patrick Szersnovicz, Monde de la Musique n° 191 p. 113 - septembre 1995)
C
Cantelli, ø [stéréo] Londres,
Kingsway Hall, 18 août 1955 O. Philharmonia - Emi "Références"
5 74801-2 / "Artist Profile" CZS 5 68217 2 (p 1994 + Franck-1954,
7e Beethoven-1956, 29e Mozart-1956) [HMV ALP1325 (+ 4e Mendelssohn) - LP]
9 Rép. n° 72 / Diap. d'or n° 409 / Choc Monde n° 260 /
Recommandé Classica n° 42
« Au sommet nous placerions volontiers l'Inachevée d'août 1955, aussi burinée et farouche dans l' « Allegro moderato » (exposition du thème aux clarinettes et hautbois, grondements des trombones dans le développement) que transparente et chaleureuse dans un « Andante » vraiment « con moto », aux contrechants admirables de naturel. Notons à ce propos l'exceptionnelle qualité du Philharmonia de la grande époque (bois et cordes graves en particulier). » Gérard Belvire, Répertoire n° 72 p. 82 - septembre 1994)
« Pour l' « Inachevée » de Schubert, le rapprochement avec le Karajan de l'époque Philharmonia est à nouveau inévitable. Empruntant des tempos encore un peu plus vifs, Cantelli l'a en effet gravée trois mois exactement après son confrère autrichien. Equivalentes en tension interne comme en fébrilité (lors du mouvement initial), les deux conceptions se distinguent surtout par le traitement de l'orchestre : Karajan exploite les potentialités de la masse orchestrale, tandis que Guido Cantelli individualise clairement les pupitres, donnant en particulier aux interventions des bois une poignate signification. » (Francis Dresel, Diapason n° 409 p. 186 - novembre 1994)
« Ce disque devrait figurer dans toutes les discothèques. [...] Si l'on devait faire un bilan de la multitude de références historiques, celle-ci arriverai certainement en tête, par sa fidélité au texte et l'angagement poétique du chef. » (Classica n° 42 p. 87 - mai 2002)
Lisez un article en anglais de Jed Distler.
Casals, ø Concert
1968 O. Festival de Marlboro - Sony SMK 47 297 (+ 2e Schumann)
5/6 Rép. n° 42
« Voilà un parution qui n'apporte pas grand chose à la gloire de Pablo Casals. [... Direction lourde et des] sonorités d'un orchestre bien à la peine. » (Philippe de Souza, Répertoire n° 42 p. 86 - décembre 1991)
Celibidache [1],
ø [mono] Concert 1958 O. RAI Rome - Hunt
HUNTCD 548 (+ 9e)
Diap. d'or n° 341 / 2d Compact n° 34
« J'ai un peu peur que, finalement, la légende et le souvenir n'aient enjolivé les choses, peut-être, ici, [Sergiu Celibidache] ne disposait-il pas de l'orchestre rêvé pour interpréter Schubert ? Il n'empèche qu'une certaines déception nous envahit. [...] Dans l'Inachevée, sans doute perd-il son temp et fait-il (superbement) chanter les thèmes, avec une intimité, un lyrisme très discrets. Pourtant, et en dehors d'une prise de son vieillie, le sentiment qui nous étreint est fait l'impatience, d'insatisfaction devant ce monument qui ne tourne plus assez sur lui-même, qui se développe trop librement alors qu'on attend une certaine oppression du coeur, de l'esprit. » (Jean Gallois, Compact n° 34 p. 62 - septembre 1988)
Celibidache [3],
ø Concert Lugano, 14 juin 1963 O. Radio
Suisse Italienne (RTSI) - Ermitage ERM 114-2 (+ Suite Casse Noisette Tchaikovski)
Durées : I. 11'18 - II. 12'05 = 23'35
Son : Ermanno Briner
7/5 Rép. n° 47
« Le frein à un enthousiasme total commun avec la Pastorale d'Hermann Scherchen : l'Orchestre de la Radio Suisse Italienne... Celibidache ne ménage pourtant pas ses effort pour en tirer le meilleur partie, et c'est sans doute cette « lutte » qui rend le document impressionnant. la vision de Celibidache dans l'Inachevée excessivement chargée, presque théâtralement dramatique : le grain orchestrale lourd, dense, avec beaucoup de cordes grave. Les tempos avancent notamment le second mouvement, qui ne se mue jamais en recueillement éthéré et sait pourtant se parer de magnifique non-dits et pianissimos. Avec un orchestre berlinois ou viennois quelle interprétation tiendrions-nous là ! » (Ch. Huss, Répertoire n° 47 p. 92 - mai 1992)
Celibidache [3],
ø Concert 24 avril 1970 OS. RAI Turin -
Dino CD 9075 047 (+ 5e) / Cetra
7/5 Rép. n° 52
Celibidache [4], ø Concert 17 septembre 1974 O. National ORTF - ?
Celibidache [5], ø Concert 2 novembre 1983 OP. Munich - ?
Celibidache [6], ø Concert 30 septembre 1988 OP. Munich - ?
Celibidache [7], ø Concert 26 avril 1993 OP. Munich - ?
Chmura,
ø 1980 OS. Radio Berlin - Schwann CD 311012
Durée : 41'55
3Y Diap. n° 274 & 345
Version reconstituée par Brian Newbould (1978).
« [L'interprétation de Gabriel Schmura] est d'une belle tenue d'ensemble, mais, comme celle de son concurrent britanique [Neville Marriner], à laquelle elle demeure cependant globalement supérieure, souffre d'une trop grande hâte dans les mouvements lents ; elle ne saurait donc constituer la référence qu'attend cette page magnifique et méconnue. » (Jean-Claude Hulot, Diapason n° 345 p. 136 - janvier 1989)
Cluytens, ø 1960 Orchestre Philharmonique de Berlin - Emi
/ Testament SBT 1182 (+ 6e Beethoven/1955) [Columbia FC 1011 - LP]
Durée : 25'42
Recommandé Classica n° 23
« L' « Inachevée » est en stéréo, sompueuse, fluide, aérienne, l'une des plus rayonnante de la discographie. Cluytens dirige le finale avec une traquilité et une souplesse qui mettent en avant chaque pupitre, sans urgence. C'est un hymne à la vie magnifiquement remasterisé. » (Stéphane Friédérich, Classica n° 23 p. 71 - juin 2000)
D
Davis [1], ø 1982
OS. Boston - Philips 410 393-2
Durée : 26'10
3Y Diap. n° 295
Davis [2], ø Dresde, 1994 Staatskapelle Dresde - RCA 09026 62673-2 (Intégrale)
Durée : 26'58
6/7 Rép. n° 98 / 5Y Diap. n° 433
« Pour l' « Inachevée », [Colin Davis] choisit des tempos mesurés et une conception grave mais sans pathos, menant l'oeuvre avec noblesse et pudeur. » (Jean-Claude Hulot, Diapason n° 433 p. 103 - janvier 1997)
Dohnányi, ø Concert Tokyo, 1er mars 1977 Philharmonique de Vienne - Lucky Ball 0058
Dorati, ø ? - Mercury [MG 50037 - LP]
F
Ferencsik, ø
1979 - Hungaroton [SLPX 12039 (+ 5e) - LP]
Durée : 25'40
3Y Diap. n° 253
Fischer, ø 1984
O. Festival Budapest- Hungaroton HCD 12 616 (+ 3e)
[SLPD 12 616 - LP]
Durée : 24'50
4Y Diap. n° 439, 3Y n° 306 & 316
« [Le] premier mouvement [de l'Inachevée] paraît pensé et ample, il avance sans précipitation mais très sûrement, avec de beaux effets dramatiques et un climat poétique non moins attachant. Le mouvement lent le complète plutôt qu'il ne s'oppose à lui, ce qui, pour Schubert en général et pour cette oeuvre en particulier, est tout à faire de mise. Une bonne version donc [...]» (Marc Vignal, Diapason n° 306 p. 76 - juin 1985)
« On aurait mauvaise grâve à être sévère pour un tel disque : l'orchestre est parfaitement en place, les cordes, tout en étant unies, possèdent un léger mordant qui rend leurs attaques vivantes, les bois son peut-être un peu discrets dans ce répertoire, mais d'une belle homogénéité ; enfin la direction d'Ivan Fischer est d'une constante probité, trouvant toujours le point d'appui rythmique qui relance le flux musical contrasté de l' « Inachevée » [...]. » (Eric Tavers, Diapason n° 439 p. 104 - juillet 1997)
Fischer-Dieskau,
ø c. 1970 O. New Philharmonia - Emi [VSM C063-02 429 (+ 5e) - LP]
Diap. n° 187
« J'ai abordé la première manifestation du chef d'orchestre avec un intérêt passionné et un préjugé plus que favorable. La déception fut malheureusement à la mesure inverse de mon attente. Peut-être a-t-elle été accentée par le fait que le grand chanteur se présente d'emblée avec deux Symphonies, celle en si mineur, où les référencezs sont les plus grandes qui soient [...]. Or, nous entendont une interprétation médiocre - le mot n'est pas trop fort - se situant à peine dans l'honnête moyenne, parfois en-dessous. Je m'explique. On a l'impression qu'il n'y a pas là une véritable conception d'ensemble de l'oeuvre : les mouvements rapides surprennent par des tempi anormalement vifs, la mise au point purement instrumentale est sommaire (l'orchestre semble parfois ne pas avoir assez répété, ou ne pas bien connaître l'oeuvre, ce qui serait un comble) : aucun détail n'est vraiment travaillé, et très souvent on se contente d'apuyer sur les temps forts. » (Carl de Nys, Diapason n° 187 p. 40 - mai 1974)
Froment, ø ? O. Radio-Télévision Luxembourg - Frequenz 041-004 (+ 40e Mozart)
Furtwängler [1], ø Concert Berlin, Titania Palast, 24 août 1948 Orchestre Philharmonique de Berlin - Priceless D 13272 [Turnabout TV 34478 - LP]
Furtwängler [2], ø [studio] Vienne,
Musikverein, 19-21 janvier 1950 Philharmonique de Vienne - Emi "références"
CHS 5 66770 2 (coffret 3 CD avec Vienne) / CDM 5 65917 2 / CDC 7 47120 2 /
"Références" CDH 7 63193 2 (+ 40e Mozart p 1989) [Electrola-HMV
DB 21131-21133 - 78t - EMI XLP 30104 / DCO 1 C 047-00 907 / "Références"
C 051-03614 (p 1979) - LP]
Son : Anthony Griffith & Douglas Larter
8/4 Rép. n° 22 & 115 / Diap. d'or n° 357
« La 8e est [...] un exemple de la vision furtwänglerienne d'un dramatisme concentré, allant bien au-delà du texte. Là aussi, pas de lourdeurs ou lenteurs inutiles, mais une force à l'état brut. » (Ch. Huss, Répertoire n° 22 p. 51 - janvier 1990)
« L'Inachevée [...] fournit l'un des exemples incontournables des approches tragiques et sublimes de Furtwängler. On ne peut par conséquent la comparer qu'aux autres interprétations connues du chefs [...] ou à d'exceptionnelles réussites signées Jochum, Schuricht ou Kleiber (père et fils !). » (Francis Drésel, Diapason n° 357 p. 131 - février 1990)
On lira les problèmes d'édition (coupure) relevés par Youngrok Lee (en anglais) du disque "Références" qui illustre les articles.
Furtwängler
[3], ø Concert Berlin, Titania Palast,
10 février 1952 Orchestre Philharmonique de Berlin - DG "Original
Masters" 474 030-2 (p 2002) / 423 572-2 (p 1989) [2535 804 / 2721 202
- LP]
Durées : I. 11'55 - II. 12'10
Recommandé Classica n° 50 (coffret)
« Placée sous le signe de l'évocation métaphysque, cette version manquera peut-être, à l'oreille de certains, de bonheur poétique et, dans l'Andante, de ces instants arrachés, à la paix du ciel. Il reste que la sensibilité schubertienne est toujours sauve, magnifiée par une vision résolument dramatique [...]. » (Roger Tellart, Diapason n° 232 p. 63 - octobre 1978)
Furtwängler [4], ø Concert Turin, 11 mars 1952 O. RAI Turin - Refrain DR 920023
Furtwängler [5], ø Concert Berlin, Titania Palast, 15 septembre 1953 Orchestre Philharmonique de Berlin - Tahra FURT 1017 (p 1997 + 8e) / Music & Arts CD-795 [Cetra FE 11 - LP]
Furtwängler [6], ø Concert Paris, 4 mai 1954 Orchestre Philharmonique de Berlin - Tahra FURT 1023/24 / SWF 942-43 [Cetra LO 519 / FE 45 - LP]
A ces enregistrements intégraux, il faut ajouter trois extraits du premier mouvement :
Furtwängler, ø Concert
Stockholm, Konserthaus, 12 mai 1943 Philharmonique de Vienne - Music & Arts MACD
802 (p 1994) / Lys LYS 109 (+ 9e) [Origine : Archive DRA Franckfort]
Durée : I. 11'00 (Premier mouvement seulement)
Rép. n° 69
Furtwängler, ø Concert
Berlin, 1944 Orchestre Philharmonique de Berlin - Tahra FURT 1011 (p 1994) [Origine : Archives
DRA Franckfort]
Durée : I. 11'16 (Premier mouvement seulement)
Furtwängler, ø Concert
Berlin, décembre 1951 Orchestre Philharmonique de Berlin - [SWF 8403-8404 - LP]
(Premier mouvement seulement en répétition)
A quoi on ajoute un enregistrement datant du 1er octobre 1950 réalisé a Copenhague, et du 30 mai 1954, avec Vienne qui restent inédits tous les deux.
G
Gardiner, ø Concert
1987 O. Opéra Lyon - Erato/Warner "Ultima" 18960 / 2292 45986-2
/ ECD 75495 (+ 8e)
Durée :
5/7 Rép. n° 57 /3Y Diap. n° 343 / 2d Compact n° 36
« Comment pourrais-je cautionner ce disque qui est la domme d'erreurs accumulées ? La première, c'est d'avoir confié à un chef qui nous a donné de remarquables enregistrements baroques deux oeuvres du répertoire romantique dans lequel il ne paraît guère à son aise. Sa seconde, c'est d'avoir choisi, parmi les symphonies de Schubert, les deux qui, justement, sont les plus délicates, les plus difficiles à bien traduire (n'est pas Furtwängler qui veut...). La troisième, c'est d'avoir demandé à un orchestre insuffisamment préparé de venir s'y casser les reins, car malgré qu'on en ait, il faut bien le constater : l'Orchestre de l'Opéra de Lyon [...] reste très en ceçà de ce que l'on peut attendre. De lui et dans ces oeuvres. Je ne citerai pas lse trop nombreux à-peu-près de tel ou tel instrument (dès les premières notes !), les tythmique sans grâce et semblant amidonnées de partout, les sonorités qui parfois, deviennent tout simplement laides... [...] Un faux pas à oublier. » (Jean Gallois, Compact n° 36 p. 54 - novembre 1988)
Giulini [1], ø janvier 1961 O. Philharmonia - Emi / Seraphim 4X6 60 335 [Columbia SAX 2424 (+ Variations Haydn, Brahms) - LP]
Giulini [2], ø Chicago, Orchestra Hall,
mars 1978 OS. Chicago - DG
"Originals" 463 609-2 (+ 9e Mahler)
/ "Le Millénaire" 459 199-2 (+ 4e)
/ "Galliera" 423 882-2 (+ 9e Dvorak)
[2531 047 (+ 4e) / 419 108-1 - LP]
Durées : I. 15'19 - II. 12'19 = 27'38
9 Rép. n° 117 & 134 / 4Y Diap. n° 235 & 318 / Choc
Monde n° 243 / Recommandé Classica n° 22
« Avec des tempos bien posés et très modérés [...], Giulini construit un portique d'une imposante humanité. Ce n'est ni la violence tragique de Furtwängler, ni le classicisme irradiant de Böhm, ni la sombre oppression de Klemperer, ni le romantisme haletant de Karajan, mais une majesté sculpturale unique, d'une grandeur impressionnante. L'orchestre, profond, ample et puissamment galbé, déploie toute la force du discours avec une véhémence contrôlée, tempérée par la beauté des contrechants et une expressivité chaleureuse. Sans jamais céder au monumentalisme, Giulini impose dans cet « Allegro moderato » une hauteur de vue écrasante. Dans l' « Andante con moto » le grand chef italien contemple également les cimes de l'Olympe avec une sorte de mélancolie sereine hors du commun. » (Jean-Marie Brohm, Répertoire n° 117 p. 58 - octobre 1998)
Un article de Gerald Fenech en anglais.
Giulini
[3], ø Concert 1995 OS. Radio Bavaroise -
Sony SK 66 833 (+ 4e)
5Y Diap. n° 434
« Un début d' « Inachevée » murmuré où déja le chant semble une priorité absolue, des contrepoints qui très vite viennent habiller les lignes mélodiques, une légère retenue du tempo, des accords larges, plus arpégés qu'assénés : quelle science ! Combien de répétitions a-t-il fallu pour obtenir un tel contrôle de l'orchestre ? Giulini est certainement l'un des derniers à pouvoir s'offrir ce luxe jant à loisir des splendides cuivres bavarois, exigeant de ses bois une continuité inouïe de la ligne et du souffle, et tout cela sans coup de force. [...] Le maestro paraît obsédé par le souci de la continuité à toutes les échelles de la musique : le moindre accent est ouvert avant d'être refermé, chaque mélodie n'est dite que pour s'enchaîner à la suivante, le puissant développement du premier mouvement exalte les thème sans devenir ce climax qui, avec bien des chefs, rend la réexposition presque inutile. [...] On ne peut que succomber à la sincérité avec laquelle Giulini défend son interprétation : passé les derniers pinissimos des cordes et un ultime decrescendo avec lequel l'orchestre quitte la musique comme à regret, l'auditeur croit sortir d'un rêve merveilleux. » (Eric Taver, Diapason n° 434 p. 102 - février 1997)
Goodman, ø All Saints Church, 1990 Hanover
Band - Brillant Classics BRIL 99587 (Intégrale) / Nimbus NI 5274 (+
Rosamunde) / NI 5270-73 (Intégrale)
Durée : 61'15
8/8 Rép. n° 36 / 5Y Diap. n° 500 (3Y n° 367) / 2d Compact
n° 58 (intégrale)
« Le travail de Goodman est d'une grande qualité : rien n'est ostensiblement imposé, tout est proposé comme alternative à des vision jugées obsolètes. Les tempos sont adéquats, les phrasés des cordes anveloppants et suaves, les bois e3t cuivres sans agressivité. [...] La Symphonie « Inachevée » perd en dramatique, en gigantisme romantique, mais la subtilité des nuances, les savantes oppositions de crescendo/decrescendo sont d'une impresionnante acuité. [...] Goodman est me ùeilleur choix possible pour les baroqueux [...]. » (Stéphane Haïk, Répertoire n° 36 p. 69 - mai 1991)
H
Halasz, ø Budapest 1994 O. Failoni - Naxos 8.550 145 (+ 5e)
Haitink,
ø Amsterdam, septembre 1975 O. Concertgebouw - Philips "Solo"
446 574-2 (+ Rosamunde-1965) [9500 099 (+5e) - LP]
4 Rép. n° 90 / 4Y Diap. n° 426 & 213
« Rien de bien exitant dans ces deux rééditions qui n'apporteront rien ni à la gloire d'Haitink, ni à celle d'Aafje Heynis. [...] L'Inachevée reflète le même académisme brutal et vide (premier temps) avant de sombrer dans une indiférence replète (« Andante », sans plans, sans profondeur, sans acuité, où la lourdeur tient lieu d'inexorable). Partout, la même impression de grande machine plaquée sur un total vide conceptuel. » (Pascal Brissaud, Répertoire n° 90 p. 60 - avril 1996)
« L'interprétation de la 8e Symphonie par Haitink se signale par sa très grande beauté plastique. Peut-être sa qualité principale est-elle d'ailleurs due à un « défaut » : Haitink n'a pas la réputation de s'engager de manière excessive dans ses interprétations. C'est ce parti-pris de réserve, de simple « lecture » du texte qui renouvelle l'interprétation d'une oeuvre que beaucoup de chefs ne conçoivent que très chargée de pathétique quand ce n'est pas d'un pathos et de boursouflures hors de propos. En face, Haitink apparaîtra sévère et soucieux, par un remarquable travail de chef exigeant de donner le meilleur de son instrument. » (Alain Fantapié, Diapason n° 213 p. 65 - janvier 1977)
« Haitink reste ici d'une réserve toute classique, donnant raison à ceux qui voient dans Schubert l'héritier de Mozart autant que le premier des romantiques. Peu d'orage, donc, ni de drames, ni de larmes au fil de cette impeccable mise en oeuvre qui ne se contente pourtant pas, dans l'Andante, de glisser à la surface des choses [...]. » (Roger Tellart, Diapason n° 232 p. 63 - octobre 1978)
« On retrouve le chef néerlandais [...] dirigeant l' « Inachevée ». Sa personnalité s'est désormait affirmée : les dialogues entre les pupitres sont savament agencés, les pianissimos sont moins gratuits et plus mystérieux et surtout, devant les sommets de tendresse, l'orchestre libère vraiment sa puissance, tout en gardant son contrôle. Cette « spécialité » de Haitink, lisser les sons jusque dans les plus formidables tutti, entretient une impression ambiguë d'inacomplissement dans le geste héroïque, et confère à la Symphonie de Schubert un pessimisme absolu, tendrement dissimulé sous les atours sonores de l'orchestre d'Amsterdam. » (Eric Taver, Diapason n° 426 p. 121 - mai 1996)
Harnoncourt, ø
1984 OS.
Vienne - Teldec 8 43187 / "Experience" 9031-74785-2
Durée : 27'44
4Y Diap. n° 314 / 3d Compact n° 73
Harnoncourt, ø Concert Vienne, Konzerthaussaal, 9 mai 1991 OP. Vienne - [Radio Autrichienne]
Harnoncourt, ø Amsterdam, 1992 O. Concertgebow
- Teldec 4509-91184-2 (Intégrale) / 100172 (+ 5e)
Durées : I. 14'58 - II. 11'28
Son : Michael Brammann
10/9 Rép. n° 62 / 4Y Diap. n° 398 / 3* Monde n° 171
« Globalement, l'interprétation d'Harnoncourt affiche des constantes directement issues de ses précédents enregistrements avec le Concertgebouw. Son Schubert est sombre, sévère et imulsif, bien éloigné de la vision radieuse d'un Beecham. [...] Quant aux dernières [Symphonies], Harnoncourt en dévoile sans ménagement la tension, la hargne. Mais ces lecture un peu rudes frisent parfois le prosaïsme (« choral » aux cuivres, mes. 32 à 45, dans « l'Andante con moto ») dans leur contrastes. » (Philippe Venturini, Monde de la Musique n° 174 p. 109 - novembre 1993)
Haselböck, ø
Vienne, 1992 Wiener Academie - Novalis 150 091-2 (+ 5e...)
3/6 Rép. n° 59
Horenstein [1], ø [mono] 19 janvier 1969 Northern OS. BBC - [Inédit]
Horenstein [2], ø Concert Londres, Royal Festival Hall, 29 août 1969 NPO - [Inédit]
Horenstein [3], ø Concert Londres, mai 1971 Royal LPO - [Inédit - Origine : BBC]
Horenstein [4], ø Concert Londres, Royal Festival Hall, 15 septembre 1971 OS. BBC - [Inédit - Origine : BBC]
I
Immerseel,
ø Bruxelles, 1996 OS. Anima Eterna - Sony "Intégrale"
SMM 5023132 (Intégrale) / "Vivarte" SK 63 094 (+ 6e - p 1997)
Durées : I. 13'46 - II. 9'49
Son : B. van der Wolf
8/9 Rép. n° 106 / Diap. d'or n° 440 / 2 Classica n° 32
« L'Inachevée d'Immerseel pose une problématique intéressante, puisqu'il part d'une démarche musicologique similaire à celle de Spering... pour arriver à un résultat différent [...]. Là où Spering semble chercher à démontrer au forceps à quel point il fait « autre chose », Immerseel appraît beaucoup plus consensuel. Spering fait tendre l'oreille (avec, à mes tympan, un 1er mouvement oppressant et bruyant et un second mouvement pertinemment surprenant). Immerseel pourra féréer plusieurs catégories d'auditeurs : les accents sont moins égressifs, l'image plus ronde (deux violons et une contrebasse de plus), l'orchestre somptueux, le trait infiniment plus souple, les tempos moins radicaux (13'46 et 9'49... pas trop éloignés de Kleiber-Vienne !). » (Ch. Huss, Répertoire n° 106 p. 68 - octobre 1997)
« Nous ne cessons de découvrir, mouvement après mouvement, mélodie après mélodie, des accents, des couleurs, des harmonies que nous n'avions jamais entendus dans ces pages si connues. Mais cette fête de l'intelligence musicale se double aussi, et c'est une surprise, d'une fête pour l'oreille. On est en effet allé cherché des instruments viennois de l'époque (les vents surtout sont beaucoup moins accides que les traditionnels « instruments d'époque »), on joue avec un diapson à 440 [...]. Le miracle est que cette sonorité globale, moderne s l'on veut, n'empêche en rien les musiciens de faire entendre les multiples détails si bien rendus de ces partitions. Le résultat est stupéfiant : l' « Inachevée » possède et la violence d'un Harnoncourt, et les douces tendresses viennoises d'un Krips [...]. Dans le premier mouvement de l' « Inachevée », l'équilibre permanent entre l'engagement et subtilité, entre drame et danse, fait songer, on ose l'écrire à la direction d'un Carlos Kleiber. » (Eric Taver, Diapason n° 440 p. 115 - septembre 1997)
J
Janos, ø O. Concert Hongrois - Exclusive 11 519
Jochum [1], ø Amsterdam, 1952 O. Concertgebouw
- Tahra TAH 238 (+ 5e Beethoven/Berlin-51) [Philips - LP]
8/4 Rép. n° 109
« Sans démériter, cette version ne m'apparaît pas aussi marquante [que la 5e de Beethoven du même disque]. trois raisons au moins à cette relative déception : l'orchestre du Concertgebouw, au sonorité plus fondue que Berlin, qui tend à empâter les formes que sculpte Jochum ; la musique de Schubert, que l'austérité dessèche, quand elle magnifie Beethoven ; et un engagement moins immédiat, plus requis que ressenti. Les moments de tendresse sont très finement dosés et émouvants, mais les passages forte paraissent surjoués. Avec le même orchestre Monteux, tout aussi intransigeant, nous ferra autrement rêver et trembler. » (Eric Taver, Répertoire n° 109 p. 26 - janvier 1998)
Jochum [2], ø 1973 OS. Boston - ?
K
Karajan [1], ø
19 mai 1955 O. Philharmonia - Emi "80e Aniversaire" CDM 7 69227
2 (p 1988 + 2e Brahms) / CDC 7 49783 2 (p 1988
+ Strauss, Massenet, Sibelius, Ravel) / CZS 7 67853 2 [Columbia 33CX 1349
- LP]
4Y Diap. n° 338
Karajan [2], ø ? OP. Berlin - DG [139 001 (+ Ouvertures Beethoven) - LP]
Karajan [3], ø [mono] Concert
Salzbourg, 25 août 1968 Philharmonique de Vienne - DG 439 104-2
(+ J. Strauss) [Origine : Radui Autrichienne, ORF]
Durées : I. 11'02 - II. 11'55
Son : Joseph Sladko
10/5 Rép. n° 62 / Choc Monde n° 170
Karajan [4], ø janvier 1975 Orchestre Philharmonique de Berlin - Emi "Karajan Edition" 566 105-2 (+ 9e) / 4 78106-2 / CMS 7 69885/88-2
(intégrale 75-78) / Angel "Studio" 7 690162 2 (+ 5e-1978) [Angel "quadri"
S-37058 / SZ-37544 / 33CX 1349 / C 069-02 643 / 2C 165-03258/9 (intégrale)
- LP]
5 Rép. n° 101 / 2Y Diap. n° 436 & 3Y 236 & 347 / 4d
Compact n° 23 & 37
« Il y a une spontanéité de la mélodie schubertienne que le raffinement de Karajan anesthésie. Après une 5e Symphonie sans fraîcheur et une 6e donnée comme un collage hédoniste de saveurs instrumentales présumées haydniennes, d'accords « beethovienniens » et de sourires rossiniens, on baisse les bras à l'écoute d'une « Inachevée » et d'une 9e sans relief (si l'on exepte quelques trop audibles interventions de l'ingénieur du son). Ces exécutions privées d'âme, extérieures et tapageuse relèvent du délit de racolage. » (Eric tavers, Diapason n° 436 p. 108 - avril 1997)
Kasprzyk, ø c. 1989 LSO - Collins
EC 1010-2 (+ 5e)
3Y Diap. n° 358
« Ces nouveaux enregistrement du brillant chef Jacek Kasprzyk provoquent un certain malaise. En effet, son « Inachevée » donne l'impression qu'il cherche continuellement à justifier ses intentions. Or, diriger l'Allegro moderato en seize minutes est une gageure que seuls Sinopoli (à ses début et en prenant délibérément le parti de surcharger l'expression) et Giulini à Chicago (non sans frôler le risque d'une certaine lourdeur !) ont - partiellement - réussie. Kasprzyk, pour sa part n'arrive pas à faire oublier la lenteur du tempo et suscite paradoxalement beaucoup moins d'émotion que Jochum ou Furtwängler en onze minutes seulement ! » (Francis Drésel, Diapason n° 358 p. 164 - mars 1990)
Keilberth, ø 1960 OS.
Bamberg - Teldec 2446432 (+ 6e Beethoven) [Telefunken 255 TC 003 - LP]
4d Compact n° 13
« Le grand chef Joseph Keiberth [est] né en 1908 et mort à Münich en 1968 en dirigeant Tristant et Isolde. Fondateur de l'Orchestre Symphonique de Bamberg, il est ici à la tête de cette formation qu'il sut rendre prestigieuse. C'est en 1960 qu'il enregistra ces oeuvres, donc au moment d'apogée de cette formation et de son propre talent. Keiberth fut a la fois un chef minutieux et un interprète inspiré. Ces deux qualités apparaissent dans ces interprétations [...]. Ce [...] sens du détail instrumental conduit le chef à prendre des mouvements peut-être un peu lents dans la Symphonie Inachevée. [Mais] ont y gagne en perfection sonore, et on part d'un souffle pour aboutir à un dramatisme intense. Version plus personnelle peut-être que totalement convaincante. » (Pierre Brunel, Compact n° 13 p. 60 - octobre 1986)
Kempe,
ø 1963 OS. Bamberg - RCA "In Memoriam" 74 321 32 771-2
Son : H. Lindner
9 Rép. n° 94 / 3Y Diap. n° 432
« L'effet bourrasque se retrouve pleinement dans une Inachevée qui, véritablement « prend aux tripes » (1er mouvement) [...]. » (Ch. Huss, Répertoire n° 94 p. 76 - septembre 1996)
von Kempen, ø 1940 P. Dresde - Berlin Classics
Kertesz, ø Vienne, Sofiensaal, 7-11 octobre
1963 Philharmonique de Vienne - Decca 430 773-2 (intégrale) [SXL 6090 / SXLJ
6644/8 (Intégrale) - LP]
4d Compact n° 70
Kleiber, C., ø Vienne, Musikveirein, septembre
1978 Philharmonique de Vienne - DG "Originals" 449 745-2 (+
3e) [2531 124 - LP]
Durées : I. 13'56 - II. 10'42 = 24'38
Son : Klaus Scheibe
9/8 Rép. n° 100 / 3Y Diap. n° 246, 4Y n° 213 & Diap.
d'or n° 436 ("Originals")
« Ce disque avait suscité de nombreuse controverses lors de la première parution [...]. C'est que le Schubert de Carlos Kleiber peut déclancher admiration aussi bien que rejet. [...] Débarrassée toute surcharge de pathos, prenant à contre-pieds une tradition illustrée par les les Furtwängler, Wand, Jochum, Klemperer et autre Giulini, Kleibert recherche une émotion contenue à travers une transparence diaphane et un travail d'orfèvre sur les jeux de timbres des différents pupitres. Cette sobriété dans les moyens n'exclut pas la puissance dynamique dans les crescendos d'une progressivité très contrôlée, ni la clarté d'expression dans les jeux thématiques et les contre-chants. Déroutante pour certains, cette interprétation ne livre ses secrets qu'à la condition d'accepter les choix très personnes du chef et de le suivre avec une attention soutenue. On aperçoit alors toute la modernité de sa lecture [...]. » (Philippe de Souza, Répertoire n° 100 p. 66 - mars 1997)
« Le Romantisme de la Symphonie en si mineur [...] est traité ici assez légèrement, sans vaines boursouflures. Les intensités agogiques et plus encore méloliques apparaissent en effet chargées d'émotion contenue, permettant de beaux effets colorées, de subtiles réponses entre les différents pupitres. » (Jean Gallois, Diapason n° 246 p. 81 - janvier 1980)
« Soudain, les violoncelles et les contrebasses à nu, englouties par le decrescendo de cette premièrephrase qui déjà ne veut pas conclure, l' « Inachevée » , l'autre monde. Non pas la mort qu'on y entend parfois, mais pire, la vie elle-même qui piétine. Car c'est le tempo vif, qui va si bien au premier mouvement et qu'on ose rarement, qui engendre les fameux accords cinglants ; c'est ce rêve merveilleux ouvrant le second mouvement qui, inexorablement, inexplicablement, devient tempête... » (Eric Tavers, Diapason n° 436 p. 109 - avril 1997)
Kleiber, E., ø janvier 1935 OP.
Berlin - Teldec 9031 76436-2 (+ 2e Beethoven-1938) / Arlecchino "L'Art
d'Erich Kleiber vol. 1" 180 (+ 9e Dvorak)
Durées : I. 9'45 - II. 12'06
7/2 Rép. n° 59 / 4* Monde n° 167
« L'Inachevée d'Erich Kleiber, dans un son fragile et vacillant en version minimum (reprise du premier mouvement), n'est ni happée par le souffle qui habite la version de son fils Carlos, ni noire comme celles de Furtwängler, ni étreignante à la manière d'un Bruno Walter. Comme, à l'écoute du son, on ne peut parler en terme de plasticité, il faut bien en recourir à une évaluation sur la tension et l'intensité, deux paramètres qu'on a connu mieux servis par d'autres interprètes. » (Ch. Huss, Répertoire n° 59 p. 83 - juin 1993)
« Même absence d'amabilité chez Erich Kleiber, dont le premier temps de l'Inachevée, tendu à craquer et d'une acuité perceptive probablement sans égale (sauf chez Walter/Vienne - Emi), se résout dans l'affliction poignante mais allégée d'un « Andante con moto » replié en lui-même. Là encore, Berlin se montre prodifieux [...]. » (Pascal Brissaud, Monde de la Musique n° 167 p. 121 - juin 1993)
Voyez la discographie complète de K. Kleiber (en anglais).
Kletzki [1], ø Londres, 13 novembre 1946 O. Philharmonia - Emi [LX 1222/4 - LP]
Kletzki [2], ø ? O. Etat URSS - Melodiya CM-01833-4
Kletzki [3], ø ? RPO - Emi [HMV ALP 1725 / ASD 296 - LP]
Klemperer
[1], ø 1924 O. Opéra d'Etat Berlin - Archiphon "The Complete
78 rpm Recordings (Berlin 1924-1932)" ARC-121/125
Durée : I. 10'16 - II. 12'15
Klemperer [2], ø 1948 OS. Budapest - Hungaroton [LPX 12379 - LP]
Klemperer [3], ø Concert 17 décembre 1956 OS. RAI Turin - Cetra [LAR 37 - LP]
Klemperer [4], ø Londres, février
1963 O. Philharmonia - Emi "Kemperer édition" 5 67338 2 /
CDM 7 63854-2 (+ 9e) [SAX 2514 / C 069 00579 (+5e) - LP]
Durée : 25'22
7/6 Rép. n° 38 / 4Y Diap. n° 232, 373 / Choc Monde n° 243
/ 5 Classica n° 24
« On associe peu le nom de Klemperer à celui de Schubert, et pourtant le grand chef allemand a bien des choses à dire dans ce répertoire. [...] L'inachevée de Kleperer ne traîne pas, dans une souci de rectitude où toute efféterie et trace de sentimentalisme sont bannies. Il reste une évidence de construction proprement admirable et une science du dosage des contrechants qui nous permet d'entendre des détails sur les vents et les bois qui sont habituellement noyé. La grandeur de cette interprétation s'appuie en outre sur des gradations dynamiques savamment conduites, dans un respect rythmique implacable. » (Philippe de Souza, Répertoire n° 38 p. 69 - juillet 1991)
« L'introduction brûle d'une sombre flamme, à faire croire que l'orchestre erre dans la pénombre de quelque burg hanté, et cet éclairage opperrant ne se dément pas tout au long du premier mouvement. On peut cependant se demander si Klemperer a raison de systématiser les montées dramatiques et de noyer l'ensemble dans un sfumato métaphysique, dont on doute à certains endroits qu'il soit accordé à l'oeuvre : l'Andante y perd de son caractère séraphique, rythmé qu'il est par un climat d'inquiétude qui n'est pas absolument indispensable. Reste le poids du regard posé sur l'oeuvre par Klemperer. » (Roger Tellart, Diapason n° 232 p. 63 - octobre 1978)
Klemperer [5], ø Concert
Munich, 1er avril 1966 OS. Radio Bavière - Emi "Klemperer Legacy"
5 66868 2 (+ 3e Mendelssohn-1969) / Hunt CD 701
/ Arkadia CDGI 701.2 / Refrain
7 Rép. n° 116 / 5Y Diap. n° 451 / 3 Classica n° 4
« L'Inachevée [est] grave, mais exagérément hiératique, austère et statique (et l'ossature rythmique manque de netteté) [...] : Schubert demande plus de souplesse, plus de drame, plus de morbidité que cette approche, exagérément pudique jusqu'au renfrogné, ne peut donner. » (Pascal Brissaud, Répertoire n° 116 p. 76 - septembre 1998)
Klemperer [6], ø Concert Jerusalem, 20 mai 1967 OS. Jerusalem - [Origine : Bande radio - Inédit]
Klemperer [7], ø
Concert Vienne, Musikveirein, 16 juin 1968
Philharmonique de Vienne - DG 435 327-2 (+ 5e Beethoven)
4d Compact n° 73
Koopman, ø Haarlem, 1994 O. Chambre Radio
Néerlandaise - Erato 0630-15518-2 (+ 5e)
Son : A. Verstijnen
5/7 Rép. n° 101
« C'est à une Inachevée en produit light que nous convie le chef néerlandais, en faisant appel à un rochestre de proportions plutôt réduites et en cherchant la poésie raffinée au détriment de toute expression pathétique. Un tel traitement nous paraît sérieusement réducteur, et il aurait fallu plus d'invention dans les jeux de timbres et les renvoix thématiques pour soutenir notre intérêt. [...] L'Orchestre de Chambre de la Radio Néerlandaise ne se montre pas d'une précision exemplaire ni d'une virtuosité individuelle marquante. » (Philippe de Souza, Répertoire n° 101 p. 62 - avril 1997)
Koussevitzky [1],
ø 1936 OS. Boston - Pearl GEMM CD 9037 (+ 1e Schumann, 4e Mendelssohn)
Durée : 36'00
7 Rép. n° 81
« Voici [Koussevitzsky] dans des grands classiques du répertoire romantique, expérience intéressante, car ce CD nous révèle un style très univoque, pertinent dans certains cas, réducteur dans d'autres. La direction de Koussevitzky est vive, nette, tranchée (très efficiente dans Schumann), cursive, attentive aux rapport de tempos (magnifique mouvement médiant de l'Italienne). Malheureusement tout ceci déssècche à l'extrême l'Inachevée en un mouvement heurté, sans rien des ombres et de la tension sourde qui parcourent la partition. » (Ch. Huss, Répertoire n° 81 p. 61 - juin 1995)
Koussevitzky [2], ø 1945 OS. Boston - RCA [LM 7 - LP]
Knappertsbusch [1], ø 29 janvier 1950 Orchestre Philharmonique de Berlin - Tahra 417/18 (+ 9e
Bruckner) / TAH 214/15 / Chaconne CHCD1001
Rép. n° 112 & 151 / Recommandé Classica n° 37
« L'Inachevée repose sur une forte tension qui sollicite parfois outrancièrement le vibrato des violons. Cette vision théâtrale est éclipsée par une riche discographie. » (Ch. Huss, Répertoire n° 151 p. 94 - novembre 2001)
Lisez un article en anglais de Jed Distler.
Knappertsbusch [2], ø 10 février 1958 O. Opéra Bavière - Orfeo C 426 981 B / Music & Arts CD-936
Krauss, ø 25 avril 1951 OS. Bamberg - Amadeo 423 791-2 [Trio PA-1071 - LP]
Krips [1], ø Concert 1948 Philharmonique de Vienne - ?
Krips [2], ø 17-22 avril 1950 LSO - Decca
Krips [3], ø Concert juin 1964 Philharmonique de Vienne - Atlas "Les génies du classique" CLA CD 111 (p 1990)
Krips [4], ø Vienne, Sofiensaal, 20-21 mars
1969 Philharmonique de Vienne - Decca "Double Decca" 452 390-2 (+ 9e, 4e/5e
Kertez - p 1997) / Decca "Classic Sound" 452 892-2 (+ 9e-LSO)
/433 334-2 [LX 3012 / SXL 6418 / SXL 6549 (+ 8e Beethoven/Abbado) / 7 247
- LP]
Diap. d'or n° 434 & 444
« De Krips, le bon vivant viennois jusqu'au bout des ongles, voici une version de charme et de séduction, plus soucieuse de beau chant et de simple émotion que d'aller chercher sous les notes le secret de l'oeuvre. » (Roger Tellart, Diapason n° 232 p. 64 - octobre 1978)
« Le Schubert de Krips est tout de mouvements, de rythmes, de fractures, de clairs-obscurs. Un déferlement qui ne semble jamais finir, perpétuel, repoussant encore et toujours les limites de la rupture, sans jamais rompre. [...] L' « Inachevée » permet [...] à Krips de donner libre cours à l'élégance, à l'ampleur et à la noblesse de son phrasé. Vision introspective s'il en est, méditative, aux confins de l'expressionnisme, nuancé dans le moindre de ses détails et de ses modulations. » (Jean-Philippe Joseph, Diapason n° 444 p. 93 - janvier 1998)
Un article de Robert Stumpf en anglais.
Krips [5], ø Vienne, avril 1969 Philharmonique de Vienne - [Vidéo ORF]
Kubelik, ø Vienne, Musikverein, 29 novembre 1960 Philharmonique de Vienne - Emi CDZ 25 2235 2 [ASD 514 - LP]
L
Lehmann, ø c. 1950 Orchestre Philharmonique de Berlin - DG [LP]
Levine, ø 1er mars 1994 O. Metropolitan Opera - DG
Lombard,
ø ? O. Suisse Italienne - Forlane 416804 (intégrale)
7 Rép. n° 139 / 2 Classica n° 26
« L'auditeur sera à la fois étonné de constater la réelle personnalité développée par le chef et sa nouvelle phalange, avant même le début de leur collaboration, et déçu en se disant que Lombard a vraiment quelque chose à dire dans Schubert et qu'après trois ou quatre ans à la tête de cet orchestre le résultat aurait été encore plus probant. Exemple : la « Grande » Symphonie. l'idée directrice de Lombard est une réorganisation de l'équilibre polyphonique en faveur des vents, des bois en particulier. Un tel esprit serait encore plus marquant si l'on n'avait pas l'impression (fausse sans doute...) qu'il s'agit d'un choix par défaut, consistant à mettre en valeur des vents parce que les cordes manquent de grain et de charme. L'autre grand risque pris par le chef est le tempo très lent et le ton très grave de l'Inachevée, que là aussi un grain sonore plus fin aurait servi. Contrairement à la « Grande » [...] le statisme austère de l'Inachevée passe plus difficilement. » (Ch. Huss, Répertoire n° 139 p. 81 - octobre 2000)
« L'ombard s'attache avant tout au respect rythmique jusqu'à être parfois à la limite du décalage, nous offrant une lecture anguleuse sinon brutale. Cela s'entend dans la Symphonie « Tragique » et plus encore dans l' « Inachevée », pourtant fort bien préparée, dans les quelles les climats chargés deviennent pesants. » (Luc Nevers, Classica n° 26 p. 62 - octobre 2000)
M
Maazel
[1], ø 1961 Orchestre Philharmonique de Berlin - DG "Double"
457 964-2 (+ Symphonies n° 2 à 6)
7 Rép. n° 113 / 4Y Diap. n° 451
« Maazel ne s'embarrasse pas de détails, de zooms pointillistes sur telle inflexion, tel rubato, tel instrument soliste. Son Schubert fonctionne par l'accumulation naturelle des timbres autour d'une ligne mélodique (précision et douceur des basses) et soignée. Nous somme ici à des années-lumières de toute recherche d'effets, de soulèvements stupéfiants, de respirations forcées [...]. Ces gravures reflètent l'un des caractéristiques du travail de Maazel : son inégalité. il signe par exemple, une Symphonie n° 6 à panthéoniser d'urgence, une Symphonie n° 8 épaisse et écrasante de tension, il nous laisse sur notre faim avec une 2e et 3e un rien monotones [...]. » (Laurent Campellone, Répertoire n° 113 p. 58 - mai 1998)
« Ces symphonies n'apportent rien de fondamentale à la discographie schubertienne, mais s'écoutent sans déplaisir. Maazel a pour lui ses qualités bien connues de concision, et l'orchestre supplée à une énergie un peu uniforme par la splendeur de ses sonorités. Cela ne suffit pas à faire passer le grand frisson dans l' « Inachevée ». » (Vincent Agrech, Diapason n° 451 p. 107 - septembre 1998)
Maazel [2], ø Concert
Tokyo, Hitomi Memorial Hall, 13 novembre 1980 Philharmonique de Vienne - CBS 30DC703
[CBS 36 711 (+ 5e Beethoven) - LP]
Durée : 28'42
3Y Diap. n° 266
Maazel [3], ø Concert Salzbourg, 26 août 1995 Philharmonique de Vienne - [Radio Autrichienne]
Mackerras, ø Londres, Abbey Road Studio,
1990 O. of the Age of Enlightenment - Virgin "Véritas" 5
61806-2 (+ 5 & 9e) / VC 791 515-2
9/8 Rép. n° 49 / Choc Monde n° 246
La Symphonie n° 8 est achevée par Brian Newbould.
« On Attendait évidemment Mackerras au tournant dans l'Inachevée [...]. Le pari est totalement réussi avec, en prime, la saillance de certains coloris (les bois) venant souligner encore plus crûment certaines tensions du texte. Rien de la dureté et des conflits internes de cette partition n'est passé sous silence : c'est une excellente, voire une exceptionnelle Inachevée. « Inachevée » n'est en fait pas le mot, puisque Mackerras nous présente la reconstitution en quatre mouvement de Newboult [...]. Cette entreprise a au moins le mérite de la modestie, puisque l'auteur du texte de présentation parle d'une « approxiamation formulée de ce que la symphonie aurait pu être ». Le Scherzo se révèle à un mouvement composé au piano et partiellement orchestré par Schubert, alors que l'Entracte n° 1 en si mineur de Rosamunde fait office de finale. » (Répertoire n° 49 p. 78 - juillet 1992)
Mackerras [2], ø 1998 Scottish Chamber O.
- Telarc CD-80502
6 Rép. n° 118 / 3Y Diap. n° 454
Marriner,
ø 1983 Academy St Martin in the Fields - Philips 470 886-2 / 412 176-2
(Intégrale)
8/9 Rép. n° 54 / 5Y Diap. n° 498 (3Y n° 300) / 3d Compact
n° 13 (intégrale)
Markevitch, ø Paris, 14-18 janvier 1955
O. National Radiodiffusion Française - Emi "Introuvables"
7243 5 69212 2 [33CX 1394 / FCX 405 / 35309 / CFP 2009 (+ 4e Mendelssohn)
- LP]
8/5 Rép. n° 91 (coffret) / 4 Classica n° 42
Matacic,
ø Concert 1984 OS. Vienne - Orfeo C 235901
A (+ 103e Haydn, Bruckner Dialog op. 39, von Einem)
Durée : 21'56
4Y Diap. n° 370
Masur, ø Concert
New York, 1997 P. New York - Teldec 0630-17 133-2 (+ 3e, Wanderer-Fantasie,
Schubert-Liszt)
7 Rép. n° 117 / 3Y Diap. n° 452
« C'est l' « Inexpressive », non pas l' « Inachevée », qu'il nous ont gravée là ! Parvenir a une tel atonie, une telle indifférence dans une oeuvre aussi naturellement riche en images et en suggestions relève de l'exploit ! Que pèsent les belles couleurs de l'orchestre face à ces attaques molles, ce tempo poussif, ces phrasés sans ressort qui laissent roronner les cordes lorsqu'elle devraient haleter d'angoisse ? » (Vincent Agrech, Diapason n° 452 p. 113 - octobre 1998)
Mehta, ø ? OP. Israel ? - Decca [SXL 6729 - LP]
Mengelberg [1], ø Amsterdam, 27 novembre
1939 - Philips / Iron Needle 1379 (+ 9e-1940) / The Radio Years 96 (idem)
[W-09908L, FL-5602 - LP]
Durée : 25'44
Mengelberg [2], ø
Amsterdam, novembre 1942 O. Concertgebouw - Philips 416-212-2 / Biddulph 039
(+9e) / Lys LYS 077 (+ 9e) [Fontana FCM 2 / SFON 10599 / Telefunken SK 3352/54
- 78t]
Durée : 22'33
Menuhin, ø 1968 Menuhin Festival O. - Emi "Double forte" 73362 (p 1999 + 9e & Ouvertures)
Menuhin,
ø 1997 Sinfonia
Varsovia - GIB Music/IMG Artists GIB 7 905-2 (intégrale + entretien)
4Y Diap. n° 445
« Le Schubert de Menuhin est dynamique, alerte ; mais à trop considérer ces symphonies sous l'angle de flux rythmiques larges et majestueux se nourrissant et s'amplifiant d'eux-mêmes, on finit par aboutir à une regrettable déperdition de nuances, de ruptures et de pulsation qui fait de la 9e, entre autre, une oeuvre plus spectaculaire qu'intense, plus agitée que véhémente. A l'inverse, l'ampleur des phrases, l'accentuation des contrastes piano/forte installent résolument l' « Inachevée » dans tout ce qu'elle a de pathétique et de lyrique, même si paradoxalement le dimension du chant n'apparaît pas aussi clairement que la laisseraient penser les intention de Menuhin. Et trop souvent on ne peut s'empécher de regretter un certain déséquilibre entre les cordes et les bois, ainsi que les tentations emphatiques de l'orchestre [...]. » (Jean-Philippe Joseph, Diapason n° 445 p. 104 - février 1998)
Monteux, ø 28-29 novembre 1963 O. Concertgebouw
- Philips "The Early Years" 442 545-2 / 442 544-2 (coffret 5 CD)
/ UK A02393
Rép. n° 66 / Choc Monde n° 181 (coffret)
« L'Inachevée de Schubert par Monteux sera pour beaucoup une découverte. La lisibilité de son interprétation personnelle est pasionnante, son sens de la transparence, qui illustre l'école française de direction, démontre combien cette musique fait la part belle à l'imagination, et Monteux n'en manque pas. » (Philippe de Souza, Répertoire n° 66 p. 94 - février 1994)
Munchinger, ø
Vienne, Sofiensaal, 13-17 avril 1959 Philharmonique de Vienne - Decca / Belart 450
078-2 [ECS 761 / SXL 2156 (+ 2e) / 593 034 - LP]
4Y Diap. n° 283
« Irréprochable styliste, Müchinger trouve d'entrée la route du romantisme le plus pur, le ton le plus schubertien. Cemme bien peu avant elle, cette version ne cesse d'être hantée par le mystère. Expressive avec juste ce qu'il faut d'accents prophétiques et personnels - le grand crescendo tragtique du Moderato. Et quel instinct poétique, avec un Andante irréel à plaisir [...]. » (Roger Tellart, Diapason n° 232 p. 63 - octobre 1978)
Munch, ø Boston, Symphony Hall, 2 mai 1955
OS. Boston - RCA CD 60807 / 60792 [VICS 1035 / SB 2085 / HMV ALP 1415 (+ 5e
Beethoven) - LP]
3Y Diap. n° 377
« Lorsque Munch manifeste ici son émotion, lorsque sa bonhomie, sa chaleur, son lyrisme et sa tendresse, s'expriment, il est assez proche de la psychologie schubertienne. On est cependant enclin à formuler de nettes réserves quant à un double aspect de la Huitième selon lui. En premier lieu, il a tendance a ce livrer à une surinterprétation, très représentative d'une partie des chefs de la génération des années 1890. Le thème des cordes ouvrant l'Andante con moto est digne de l'épithète britanique too much. Un commentaire analogue surgit devant le sort qu'il fait aux trémolos du mouvement initial. En second lieu - la présente observation découle de la précédente - une réflexion stylistique préalable à l'exécution de l'Inachevée manque cruellement. » (Philippe Olivier, Charles Munch, une Biographie par le disque. Belfond, 1987, p. 197.)
Muti, ø Vienne, Musikverein, juin 1990 Philharmonique de Vienne - Emi CDC 7 54066 2 (+ 1e p 1991) / 574808 (intégrale)
Durée : 26'13
6/7 Rép. n° 41 / 4Y Diap. n° 374 / 4d Compact n° 67
« On retrouve ce souci d'un dramatisme affirmé [de la 9e...] dans une vision parcourue d'une pulsation incessante de l' « Inachevée ». Ainsi traité la 8e ne s'accorde aucun repos. Même la tendresse rêveuse et épanouie du deuxième thème de l'Allegro moderato, ne résiste guère à la violence des tutti, soutenue par une scantion, obsédante. Volontaire et théâtrale cette « Inachevée » ne cesse d'hésiter dans l'Andante con moto entre une impression de bonheur doucement dansant et la verdeur obstinée de ses crescendos. » (Serge Martin, Diapason n° 374 p. 201 - septembre 1991)
« Muti, à la tête d'un Philharmonique de Vienne absolument splendide, nous donne de la Symphonie n° 8 « Inachevée », de bien savantes couleurs, de bien extraordinaires images, en privilégiant des contrastes parfois insoupçonnés tout en réussissant à maintenir l'unité de certains passages dont les thèmes sont évacués par l'apparition de tutti démesurés. L'Allegro moderato hautement dramatique n'empêche pas la douceur, la suavité et la mélancolie de voir le jour ne serait-ce qu'un instant. Grâce à des cordes et des bois puissants et à des vents clairs, l'orchestre passe avec la même assurance de la tempête au calme, en laissant toutefois planer l'impression de torpeur. L'andante [...] distille une magie mystérieuse et une nostalgie émotive ; le rendu mélodique saisit par l'équilibre des timbres et la délicatesse qui s'échappe des cordes et des vents. » (François Lesueur, Compact n° 67 p. 69 - septembre 1991)
Muti, ø Vienne, Musikverein, 22 mars 1992 Philharmonique de Vienne - Sony SRLM 1057 [vidéo]
Mravinski [1], ø
[mono] Concert Moscou, 24 avril 1959 OS. Etat
URSS - Russian Disc RDCD 10903 (p 1994 + 4e Tchaikovski, Weber)
3* Monde n° 184
« [...] Mais c'est l'Inachevée enregistrée lors du même concert qui atteint une intensité peu ordinaire. Avec une rigueur fanatique (malgré la générosité des tempos), le chef obtient de son orchestre les teintes les plus sombres, tirant Schubert vers Bruckner (mais on ne peut pas dire que le chant instrumental s'épanouisse pleinement. » (Patrick Szernovicz, Monde de la Musique n° 184 p. 108 - janvier 1995)
Mravinski [2],
ø Concert Vienne, Musikverein, 30 avril
1978 Philharmonique de Vienne - JVC VICC 40259 (p 1997) [Melodiya S10 15692 (p 1981)
/ Chant du Monde LDX 78705/6 (p 1981 + 2e Brahms,
Ouverture d'Oberon, Weber/1978 & Ouverture des Noces, Mozart/1965) - LP]
2Y Diap. n° 267
« Une forte distorsion nous empèche de porter un jugement réaliste sur l'Inachevée que l'on devine disloquée, l'orchestre donnant l'impression de reprendre son souffle après chaque phrase. » (René Huynh, Diapason n° 267 p. 94 - décembre 1981)
Mravinski [3], ø Concert Leningrad, 12 juin 1978 OP. Leningrad - BMG/Melodiya 74321-25190-2 (p 1995) / Audiophile APL 101.508 (p 1994) / ZYX/Melodiya MEL 46128-2 (p 1994) [Melodiya S10 22371 (p 1985) - LP]
N
Neumann, ø 1966
OP. Tchèque - Supraphon "Crystal" 11 0651-2 [913 229 (+ 3e)
- LP]
3Y Diap. n° 235 & 387
« Avant même les interprétations des chefs, c'est la sonorité unique du Philharmonique Tchèque qui confère leur cachet à ces gravures. Le grain et la texture des cordes, la couleur des bois donnent à ce Schubert une saveur [...] tragique sans alourdissement post-romantique dans l' « Inachevée ». [...] La relative sécheresse de la battue, la simplicité (le prosaïsme ?) de l'idée poétique, la brutalité de certains accords rendent l' « Inachevée » sans doute moins nécessaire malgré la beauté du détail (solo de clarinette dans l'Andante con moto) [...]. » (Rémy Louis, Diapason n° 387 p. 175 - novembre 1992)
« Lourde et extérieure. » (Carl de Nys, Diapason n° 235 p. 86 - janvier 1979)
Norrington, ø Londres, Abbey Road Studio,
1989 London Classical Players - Emi CDC 7 49968-2 (+ 5e)
Son : M. Clements
5/8 Rép. n° 29 / 3Y Diap. n° 364
« [Voici] une Inachevée qui échoue complètement à traduire l'angoisse étouffante de la partition, et dont les tempos parfois trop rapides empêchent les silences de remplir le rôle déterminant qui leur revient. Les contrechants du deuxième mouvement sont trop exposés et un sentiment de déséquilibre nous gagne au fur et à mesure de son écoute. » (Philippe de Souza, Répertoire n° 29 p. 63 - octobre 1990)
« Nerveux, parcouru d'à-coups imprévus, l'Allegro moderato sonne étrangement insatisfait : comme autant de coups de poing, les tutti se prolongent en des ostinatos douloureux. La clarté épurée du tissu instrumental laisse se dégager une crudité des timbres qui, mêlée à une rythmique implacablement mouvement, impose un climat d'incertitude et d'inconfort, auquel un Sinopoli autrefois s'était risqué avec un orchestre traditionnel. Maltelé, scandé, écartelé entre les tutti fracassants et des rafales de timbales, l'Andante con moto ne se donne plus comme le temps de l'apaisement, les sections les plus tranquilles ne parvenant pas à l'épanouir face à cette pulsation impatience du discours. Par sa cruauté, son inconfort, cette 8e sera celle des aspirations inassouvies. » (Serge Martin, Diapason n° 364 p. 198 - octobre 1990)
Norrington, ø Concert Salzbourg, 30 août 1997 Philharmonique de Vienne - [Radio Autrichienne]
O
Ormandy, ø ? - [LSC 3056 - LP]
Ostrowki, ø
c. 1988 OS. Helsinborg - Carrère
96603 (+ 4e)
2Y Diap. n° 351
« Sans doute le chef s'attache-t-il a trop au détail de chaque épisode en particulier, au détriment de la ligne d'ensemble. Le défaut reste véniel dans la 4e Symphonie. Il devient rédhibitoire dans la 8e, « achevée » à coup d'effets de zoom et de changement de tempos intempestifs. » (Serge Martin, Diapason n° 351 p. 139 - juillet 1989)
Ozawa, ø ? O. Saito Kinen - Philips 442 424-2 (+ 7e Beethoven)
P
Pritchard, ø
1975 ? - Emi 574885 (+ 8e)
Durée : 25'50
R
Reiner, ø 1960 OS. de Chicago -
RCA "Artistes/Répertoires" 846 072 (+ 4e, 5e & 9e Wand/NDR)
/ (+ 5e Beethoven) [LSC 2516 - LP]
4* Monde n° 256 & 483 / Recommandé Classica n° 33
« Axée sur la dynamique, la direction rigoureuse de Fritz Reiner ne sourit guère dans l'Inachevée, mais chacun des deux mouvements, aux climats très contrastés, offre une extraordinaire démonstration du pouvoir de concentration du chef tout en évitant trop de froideur. » (P. Szersnovicz, Monde de la Musique n° 256 p. 95 - juillet 2001)
Rieger,
ø c. 1970 OP. Munich - DG [Arabella 47.061 (+ 36e Mozart/Ancerl-Dresde)
- LP]
Diap. n° 178
Rodzinski, ø PPO. - Wesminster [W-LAB 7044 / XWN18700 / WST14052 - LP]
S
Sargent [1], ø 12 décembre 1944 O. ? - Decca / HMV XLP 20029 (+ Rosamunde)
Sargent
[2], ø Concert Prom's Londres, 1965 OS.
BBC - Carlton Classics/IMP "BBC Radio Classics" BBCRD 9105
3Y Diap. n° 425
« L'orchestre de la BBC témoigne comme toujours d'un engagement enthousiaste, mais souffre des constants problèmes de justesse des cordes et de la blancheur des cuivres. [...] La Symphonies « Inachevée » étant interprété sans génie particulier, ces extraits des Prom's ne méritaient pas tant d'attention. » (Jean-Luc Tingaud, Diapason n° 425 p. 136 - avril 1996)
Sawallisch [1], ø Dresde, 1965 O. Staatskapelle
Dresde - Philips "Duo" 446 539-2 / "Concert Classics"
422 977-2 (+ 5e) [6539 015 (+ 4e) - LP]
10/7 Rép. n° 25 / 4Y Diap. n° 362 / 4d Compact n° 53
« [Après l'audition de la 5e par Wolfgang Sawallisch,] peut-être notre bonheur est-il encore plus grand face à sa mémorable interprétation de la 8e Symphonie « Inachevée », avec son introduction « à pas de souris » d'une fabuleuse charge de poésie, où les fameuses cordes de la Staatskapelle font merveille. Et quelle ampleur de respiration, quelle éloquence transcendante dans la tension lyrique qui suit et même à un sommet de plénitude l'Allegro moderato. Avec la manière dont Sawallisch conduit l'Andante con moto, on songe à la phrase de Hans von Bullow : « On croit séjourner en des espace éternels ou dans un monde en dehors du temps », mais plus encore pour l'ensemble, à ce qu'écrivait Hanskick lorsque, en 1865, on entendit à Vienne l' « Inachevée » dirigée par Herberk. Parlant des quelques mesures d'introduction où clarinette et hautbois attaquent à l'unisson leur thème tout de suavité au-dessus du doux murmure des violons, il rapporte : « une exclamation à demi étouffée courut comme chuchotée à travers la salle : "Schubert ! c'est Schubert !". Il en était à peine à l'entrée, mais il semblait que l'on entendit son pas jusqu'à sa façon de pousser le toquet de la porte ! ». Ainsi va la beauté et la qualité de ton de l'orchestre, fasciné par Sawallisch, que nous sommes nous aussi tentés de dire « Schubert ! c'est Schubert ! » [...] A classer au tout premier rang. » (Jean Hamon, Répertoire n° 25)
« Sans doute, la version la plus régulière, celle attentive à toutes les composantes du chef-d'oeuvre : le dramatisme prométhéen et le mystère de l'instant, la violence du souvenir avec le signe monté des profondeurs. Peut-être pourrai-on souhaiter un Andante plus poétique, plus détaché des contingeances, jusqu'à devenir cette marche suspendu entre ciel et terre qui l'était si bien avec Schuricht [Vienne-1956]. » (Roger Tellart, Diapason n° 232 p. 63 - octobre 1978)
« On est saisit à nouveau par le son de l'orchestre où densité et plénitude instrumentales se conjuguent idéalement avec légerté et personnalisation des timbres [...]. Ces caractères, joints à l'objectivisme relatif de Sawallisch, nous valent une « Inachevée » profondément dynamique et altière, claire de ligne, aux contrastes affirmés [...]. » (Rémy Louis, Diapason n° 362 p. 117 - juillet 1990)
« L'inachevée de Sawallisch est d'une grande beauté : dès le début, mystérieux et profond, pris dans un tempo retenu, le grand chef détaille les thèmes, attentif aux différents aspects et plans sonores de l'oeuvre. Il donne a voir, dans ce combat prométhéen, la joie, la révolte, la tendresse entre lesquelles évolues le compositeur. Sa direction ne manque ni de lyrisme ni de vigueur : en font foi, les nuances très étudiées, les légers ralentissements en fins de phrases. Si le second mouvement peut paraître un tout petit peu lent, c'est que Sawallisch veut nous faire apprécier le chant lumineurx, la beauté supérieure de sa Staatskapelle de Dresde ! Aucune complaisance pourtant dans cette « Inachevée » de très grand cru, aux superbes articulations, au chant plein, dense, fluide et toujours profondément humain. C'est vraiment très beau. » (Jean Gallois, Compact n° 53 p. 57 - mai 1990)
Sawallisch [2], ø Concert Salzbourg, 29 août 1981 Philharmonique de Vienne - [Radio Autrichienne]
Scherchen [1], ø
1951 OS. Vienne - Supraphon [Ultraphon
H 23557/9 - 78t]
Durées : I. 10'40 - II. 11'40 = 22'22
Scherchen [2], ø 11 février 1960 OP. Allemagne du Nord Herford - Panorama 2108
Schiff, ø ? OS. Ulster - Chandos Enchant CHAN 7126 (+ 3e & 5e/Handley)
Un article de Ian Lace en anglais.
Scholz, ø c. 1972 Munchner Symphoniker - Sonopresse [UM 64.039 - LP]
« Tout est trop lourd, trop pâteux et pas toujours très en place dans cette « Inachevée » qui prend soudain un air curieusement wagnérien. [...] IL est dommage que les instrumentistes n'aient pas la virtuosité suffisante qui leur permettrait de suivre le chef, ce qui nous vaut quelques maladresses. » (Jean-Yves Bras, Diapason n° 178 p. 50 - juin 1973)
Schuricht [1], ø Concert
26 février 1952 - Music & Arts MACD 1094
Durée : 23'30
Schuricht [2], ø Vienne, Sofiensaal, juin
1956 OP.
Vienne - Emi "Grands Chefs du XXe siècle" / Decca "Caractère"
443 518-2 (+ 5-Solti, 6-Munchinger & 9e-Krips) [SR 29062 / 414 041-1 /
117 225 - LP]
Diap. d'or n° 302
« Un disque inspiré. A mes yeux, l'interprétation de référence. Intérieure, vécue du dedans, faisant la part du mystère, l'Inachevée selon Schuricht est sans doute le plus beau voyage au bout du rêve schubertien, avec ce qu'il faut d'ampleur dans le lyrisme, le seul qui nous donne toutes les clefs d'une oeuvre qui ne peut être mieux expliquée que par la phrase fameuse « voulais-je chanter l'amour, il devenait douleur, voulais-je chanter la douleur, elle devenait amour... » Et la Philharmonie de Vienne a-t-elle jamais aussi bien joué depuis lors ? » (Roger Tellart, Diapason n° 232 p. 63 - octobre 1978)
Schuricht [3], ø Concert Hambourg, 1961 ? OS. NDR - Refrain DR 930049
Schuricht [4], ø Concert 1963 O. National France - Originals SH 862 (+ 1e Beethoven) / Stradivarius 10051 (+ 3e Mahler)
Schreier, ø ? Staatskapelle Dresde - Berlin
Classics BC 3031-2 (+ 5e) / "Eterna" 492 082 / Curb D2-78041
4Y Diap. n° 416
« L'Allegro moderato se déploie dans un climat intense et agité. Très vite une tension s'impose, conduisant le propos tout au long du mouvement sans jamais rien lui ôter de son attrait mélodique. On retrouve la même énergie obstinée dans l'Andante con moto, entrecoupé d'insaississables moments de rêverie où hautbois et clarinettes semblent parler aux étoiles. Une vision très classique de Schubert, servie par un engagement stimulants [...]. » (Serge Martin, Diapason n° 416 p. 130 - juin 1995)
Sieghart, ø O. Bruckner Linz - Arte Nova ????
Sinopoli [1], ø
1983 O. Philharmonia - DG "3D Classics" 427 818-2
(+3e Schumann)
3d Compact n° 46
Sinopoli [2], ø
Dresde, Lukaskirche, 1992 Staatskapelle Dresde - DG 437 689-2
4 Rép. n° 60
« Malgré trois auditions de ce disque (un pensum !) je ne peux dévier de ma premier impression consistant à assimiler cette lecture à une vaine succession de coups de poing sonores. La première Inachevée de Sinopoli (avec le Philharmonia en 1983) était sombre, très lente, presque pathétique. Plus rapide de quatre minutes, cette nouvelle gravure devient exactée et violente (quel changement en moins de dix ans !) Sinopoli ne recule devant aucun effet permettant de renforcer sa recherche d'impact : il suffit d'écouter, à 7'24 du mouvement initial, sa manière de retenir le mouvement pour accentuer l'accord marquant le point culminant d'une gradation. Mais, n'est pas Furtwängler qui veut, ce trucage paraît pour le moins artificiel... » (Ch. Huss, Répertoire n° 60 p. 65 - juillet 1993)
Skrowaczewski, ø 1961 O. Minnesota - Mercury
462 954-2 (+ 5e & Rosamunde) [SR 90218 - LP]
Durée : 24'06
4 Classica n° 14
« S'appuyant également sur des tempi exceptionnellment contrastés, malgré quelques beaux effets, l' « Inachevée » appraît globalement artificiel et inerte [...]. » (Jean-Noël Coucoureux, Classica n° 14 p. 69 - juillet 1999)
Solti, ø Vienne, Sofiensaal, 12-14 septembre
1984 Philharmonique de Vienne - DG "Caractère" 448
927-2 (+ 5e & 9e) / 414 371-2 (+ 5e)
Durées : I. 15'47 - II. 13'30
5Y Diap. n° 433 (4Y n° 313)
« De la Symphonie « Inachevée » (et spécialement de son premier mouvement), Solti propose [...] une lecture fouillée, ample, noble et puissante. Loin d'adopter la fébrilité de démarche qu'on lui reproche parfois, il prend son temps (mais ne traîne pas !), souligne comme il convient le lyrisme populaire et tendre du secon thème, maintient dans le développement une tension dramatique qu'il se garde de confondre avec les violents affrontements nés de l'inspiration de Beethoven. Son Andante con moto est totalement habité, lui aussi, mais par une immence tendresse et par une mélancolie sous-jacente qui, l'une et l'autre, s'expriment très naturellement par le bais d'un tempo judicieusement retenu et de nuances remarquablement dosées. » (Jean Dupart, Diapason n° 313 p. 66 - janvier 1986)
« [Le Schubert de Georg Solti] est certes vigoureux, mais l'autorité du chef tempère une tendance au narcissisme de l'orchestre ; et celui-ci, en retour, oppose sa nonchalance naturelle à l'agressivité rythmique de Solti. Ainsi l' « Inachevée » est-elle construite sur l'alternance entre les thèmes dansants, que les viennois jouent avec leur grâce inimitable, et ceux donc Solti contrôle impitoyablement la dynamique. Pourtant, ici, le souci de la construction sert uniquement de cadre, de garde-fou, à l'incandescence permanente des phrasés. » (Eric Taver, Diapason n° 433 p. 104 - janvier 1997)
sPering,
ø Cologne, 1996 Das Neue Orchester - Opus 111 OPS 30-192 (+ 5e &
ext. Rosamunde)
Son : M. Guers & K.H. Stevens
8/9 Rép. n° 106 / 5Y Diap. n° 440
« Spering s'appuie sur la récente édition de Werner Aderhold [chez Barenreiter] inspirée de l'autographe. Bien des choses sont ainsi reconsidérées. La notice signée du musicologue, est riche d'enseignements et il va sans dire que la direction du jeune organiste allemand bouscule sans ménagement les habitude. L'articulation conforme à l'autographe est d'une vigueur inouïe. Elle permet en outre de redonner à l'orchestration tout son sens et son éclat originels. Vingt-quatre cordes pour un rocehstre d'une quarantaine de membres, voilà un dosage à mon avis quasiment idéal. Les instruments sont beaux, il distillent une lumière nouvelle sur l'ouvrage, notamment dans les contrepoints qui acquièrent une singulière présence dramatique. Mais le plus grand étonnement vient des tempi : avec toutes les reprises l'allegro n'atteint pas 12 minutes alors que la moyenne tourne autour du quart-d'heure !... Pour tant le drame est bien là, avec ses fulgurants contrastes, ses angoises vertigineuses, ses espérances éphémères. L'andante chante réellement « con moto » affrime sa nature de grand lied... [...]. Pour admettre cette interprétation revivifiée il suffira de comprendre que la lenteur d'un mouvement n'est pas nécessairement porteuse de drame... Bach et Mozart l'ont maintes fois démontré ! Spering l'affirme avec force. Voyez l'élan dévastateur de l'ostinato du premier mouvement... » (Francis Albou, Répertoire n° 106 p. 67 - octobre 1997)
« Pour l' « Inachevée », on retrouve habilement mêlées ces qualités de pittoresque (grondements de tonnerre lointains à la fin du premier mouvement) et d'évidence dans le déroulement de la musique (dosages des transpositions entre les thèmes du second). Tout ici est très beau et très violent, et le tout petit effectif de cordes, pari étonnant, joue souvent la partie d'une plainte humaine émergeant des catastrophes déclenchées par le reste de l'orchestre. Mais ce sont les tempos fort rapides qui retiendront d'abord l'attention. L'Allegro moderato, donné comme un vrai mouement initial de symphonie, y gagne en détermination, alors que l'Andante con moto, franchement allant, ne conclut guère : quoi qu'en dise Spering dans la brochure de présentation, son « Inachevée » se termine donc par un suspens, que j'ai ressenti comme la seule facilité de ce disques par ailleurs absolument captivant. » (Eric Taver, Diapason n° 440 p. 114 - septembre 1997)
Stein, ø 1985 OS.
Bamberg - Eurodisc 610 599 (intégrale)
2Y Diap. n° 331
Steinberg, ø ? - [CC11017SD - LP]
Stokowski [1], ø décembre 1923 O. Philadelphia - Victor [inédit]
Stokowski [2], ø janvier 1924 O. Philadelphia - Victor [inédit]
Stokowski [3], ø 18 avril 1924 O. Philadelphia - Victor [74894-99 / 6459-61 /HMV DB 792-4 78t]
Stokowski
[4], ø 30 avril 1927 O. Philadelphie - Biddulph 300 343-2 / WHL 033
(+ 7e Beethoven...) [Victor 6663-5 / HMV D 1779-81 / HMV D 7375-7 / Victor
JD 1531-3 / RCA RVC 1522-31 - 78t - RCA L 11645-6 / Parnassus 5 / Neiman-Marcus
DMM4-0341-3 - LP - Matrix : CVE 2952-57]
7/3 Rép. n° 90 / 4* Monde n° 197
« L'Inachevée est expressivement dense (splendide théâtralité à 3'35 de I) hargneuse, mais un peu froide. » (Ch. Huss, Répertoire n° 90 p. avril 1996)
« [Ces enregistrements] révèlent un musicien tout ensemble épique et extatique, détenteur d'un legato fabuleux et unique dans l'histoire de la direction d'orchestre. Loin encore d'être au faîte de sa gloire, Stokowki dans les années 1920 fut, avec Toscanini, un véritable pionnier en faveur d'un jeu orchestrale jusqu'alors tout à fait inconnu : la clarté de la texture, la précision de l'équilibre, la virtuosité de chaque section, de chaque soliste avec l'orchestre au service d'une intégrité à la fois brillante et discrète établirent, littéralement du jour au lendemain, de nouveau critère d'interprétation insoupçonnés. [...] L'éventail expressif donné à l'Inachevée, qui sonne avec une couleur sombre véritablement unique pour l'époque, permet là aussi un vrai lyrisme. » (Patrick Szersnovicz, Monde de la Musique n° 197 p. 126 - mars 1996)
Stokowski [5], ø
1941 All-American Youth O. - Cala CACD 0520 [Columbia 11678-80 - 78t]
Durée : 23'24
Stokowski [6], ø Concert 8 septembre 1969 London PO. - Emi "Classic Archives" 4 92842 9 [DVD/Vidéo]
Stokowski
[7], ø 9/10 septembre 1969 London PO. - Decca/London POCL 90011
[London SPC 21042 / Decca PFS 4197 / D94 D2 / King SLC 2405 / King GT 9149
/ King K15C 7004 - LP]
Recommandé Rép. n° 163 / Diap. d'or n° 499
Il existe un document pour la télévision qui propose une répétition avec l'American Symphony Orchestra en février 1968.
Szell, ø ? O. Cleveland - Sony "Essentiel"
SBK 48 268 (+ 9e) / MK 42 415
4Y Diap. n° 335
T
Tennstedt, ø 21-22 avril 1983 OP. Berlin - Emi
Tennstedt, ø 11 janvier 1984 London Philharmonic - Tiento CD 12004/5
Toscanini [1], ø Concert New York, Studio 8H, 14 octobre 1939 OS. NBC - Guild GHCD2202 / Memories HR 4212
Une article de Gerald Fenech en anglais.
Toscanini [2], ø New York, Studio 8H, 12
mars / 2 juin 1950 OS. NBC - RCA GD 60290 (+ 9e-1953)
Son : R. Mohr
9/5 Rép. n° 42 / 3Y Diap. n° 377 / 4 Classica n° 14 / 3d
Compact n° 70
« Difficile de résister à Toscanini embrassant la musique de Schubert avec une virulence et une subjectivité vraiment dévastatrices. Son Inachevée est à cent lieux des grands prêtres austro-allemands, de Furtwängler à Bruno Walter, en passant par Kleiber et Böhm. La force des accents, soutenue par le tempo haletant d'un premier mouvement trangique et écorché, l'absence de legato et de lyrisme au premier degré, donnent à cette interprétation une personnalité et une hauteur exceptionnelles. Reste que ce parti pris n'opère pas le même miracle dans le second mouvement qui manque légèrement de tendresse et d'épanchement. Mais que pouvait faire Toscanini pour équilibrer la tornade qui précède ? » (Philippe de Souza, Répertoire n° 42 p. 86 - décembre 1991)
V
Vegh, ø 1994 Camerata Academica Mozarteum
Salzbourg - Capriccio 10 503 (+ 9e) / 49065-4
3 Rép. n° 75 / 3Y Diap. n° 437 & 411 / Recommandé
Classica n° 42 / 4f TRM
« Sous la direction de Sandor Végh, voilà deux disques parfaitement inutiles dans la discographie actuelle des symphonies de Schubert. L'orchestre de la Camerata Academica du Mozarteum est raide, sans souffle prophétique, avec des cordes sèches pas toujours très justes, ni très en place et un manque général de galbe (fin du premier mouvement de la 9e). La direction de Végh est brutale, saccadée, avec des phrasés peu chantants. » (Jean-Marie Brohm, Répertoire n° 75 p. 78 - décembre 1994)
« La lecture de Vegh se caractérise par son énergie, la richesse du phrasé, mais également par une sonorité directe, immédiatement irrésistible. [...] Suivant des tempi mesurés, le premier mouvement donne l'impression d'une marche inexorable, portée par des cordes graves d'un grain unique. [...] On reste sans voix devant une interprétation aussi intemporelle : elle ne se revendique d'aucune tradition, d'aucune école, sinon de la vie intérieure d'un musicien dont on partage la souffrance. » (Classica n° 42 p. 86 - mai 2002)
Un article de Robert Maxham en anglais.
W
Walter [1], ø Vienne, Musikverein, 19-21 mai 1936 Philharmonique de Vienne - Palladio PD 4169 (+ 41e Mozart)
Walter [2], ø 10/12 janvier 1946
O. Philadelphie - Sony "Grand Répertoire" 5081742 (+ 8e Dvorák
NYP-47) / Lys "Walter vol. 6" LYS 509 (2 mars 47 ?)
Durées : I. 10'21 - II. 12'07
Recommandé Rép. n° 162, 127 & 115
Walter [3], ø
Concert Munich, octobre 1950 O.
Opéra Bavière - Orfeo C 562021B (+1e Mahler)
5Y Diap. n° 497
« La découverte vient du concert munichois d'octobre 1950, donné à l'occasion du difficile retour de Walter en Allemagne. Revoir le Bayerische Staatsorchester était à ses yeux aussi chargé de souvenirs que de retourner à Berlin. Le poids de ces retrouvailles est palpable de part et d'autre. On ressent dans l' « Inachevée » la même amertume désabusée qui imprégnait, une semaine avant, le concert berlinois [...]. La sourde menace des derniers accords de l'Allegro moderato amène à voir a posteriori dans ce concert, au ton si différend de ses autres version, un écho poignant à l'enregistrement berlinois d'Erich Kleiber en 1935. » (Rémy Louis, Diapason n° 497 p. 132 - novembre 2002)
Walter [4], ø New York, 3 mars 1958 P. New York - Sony "Bruno Walter Edition" SMK 64 487 / SRGR 710 (SACD) / CBS
MK 42 048 (p 1985 + 5e) [Columbia MS 6218 / 33CX 1082 (+ 41e Mozart) - LP]
Durée : 24'50
9 Rép. n° 94 / 4Y Diap. n° 315
« Contrairement à sa tragique Symphonie n° 9, la plus noire de toute la discographie, Walter traverse l'Inachevée un peu comme la 7e de Bruckner, avec l'éloquence de la simplicité : chant et avancée, choc de timbres contre ambiances mystérieuses, absence total d'effets et de crispations, dépeignent une succession de rébellions lapidaires et de replis sur soi. Les irruptions de désespoirs (section introduite par les cors à 7'15 de I, respiration des cordes à 9'15), tout comme la bonté émue (cf. le dosage des vibratot et des coloris) et les quêtes (section du solos de bois après 3') de l' « Andante con moto », qui s'éteint sur un dernier souffle (la trompette !), sont inoubliables. » (Ch. Huss, Répertoire n° 94 p. 78 - septembre 1996)
« Ne cachons pas notre déception devant cette conception trop élégante, trop complaisante dans ses accès de lyrisme et manquant d'assise rythmique de la première à la dernière note. Sans doute, dans l'Andante la tendresse affleure-t'elle, mais faute de caractère, malgré la sérénité surnaturelle, la paix installée dans l'au-delà de la coda. » (Roger Tellart, Diapason n° 232 p. 63 - octobre 1978)
« On connaissait la 9e Symphonie comme un classique de hauteur, de construction déployé, que le progrès sonore exacte encore. Mais c'est l'impérissable « Inachevée » qui nous ouvre les oreilles à neuf [...]. Ici le son sourd de l'abîme, et s'organise avec une liberté, un poid de temps, inouï. Rarement aura-t-on eu à ce degré le sentiment que la musique s'organise sous nos yeux : et sûrement ces fantastiques dessins des bois de l'Andante con moto sont le couronnement, la justification finale et suffisante de toute une vie passée à mettre au point le détail, le fini instrumental. Un disque colossal. » (André Tubeuf, Diapason n° 315 p. 108 - avril 1986)
Walter [5], ø Concert Chicago, 13 mars 1958 OS. de Chicago - Chicago Symphony Orchestra 4677
Un article de Robert Stumpf en anglais.
Walter [6], ø 16 avril 1960 P. New York - WING WCD-27
Walter [7], ø
Concert Vienne, 29 mai 1960 Philharmonique de Vienne -
Music & Arts CD-705 (+ 4e Mahler) / AS Disc
AS 306 (+ 9e-1950) / Bruno Walter Society CD 705
(+ 4e Mahler) [Bruno Walter Society - LP]
7/2 Rép. n° 54 / 4d Compact n° 42 / Diap. d'or n° 324
« L'album [en disque] noir avait fait admirer dans l'Inachevée quelque chose comme une lumière d'autre montre, un Abendrot [crépuscule] attendri, émanant d'un noyeau sonore, une pâte orchestrale d'une souplesse, d'une mollesse sonore tout à fait exceptionnelles. Tout le drame, toute la vie étaient dans le traitement du son. Le compact modifie sensiblement cette perspective, étalant le spectre instrumental, faisant entendre les rentrées instrumentales, exposant l'exactitude (fondue pourtant) des attaques, les spatialisant en quelque sorte. L'in tensité des violoncelles est restée aussi exceptionnellement chantante, jusqu'au déchirant, et la seconde moitier de l'Andante con moto nous donnera des moments de beauté sonore, musicale, humaine, simplement ineffables. Mais impossible de nier que cette « Inachevée » demande qu'on lui prête l'oreille, et tout le temps. Son fil (assez lâche par nature) est ici entièrement perdu, rompu : à l'auditeur de construire les lignes de forces, Walter et son orchestre mettrons sur cette structure, pour l'en récompenser, des textures instrumentales inimaginablement belles. Cette « Inachevée » est un adieu. » (André Tubeuf, Diapason n° 324 p. 137 - février 1987)
«Malgré une rythmique un peu trop présente, procurant à l'oeuvre un aspect de pesanteur étonnant de la part de ce chef, l'Inachevée, où Walter dirige pour l'une des dernière fois « son » cher Philharmonique de Vienne, s'affirme dramatique, tendue, et éperdue. Pourtant, et malgré une ampleur orchestrale « réductrice » (prise de son), les lignes mélodiques, dans les registres les élevés chatoient, s'étirent avec une sensualité et une tendresse toutes viennoises. Au crépuscule de sa vie, Walter suspend la Huitième de Schubert comme un immence point d'interrogation. » (Bruno Serrou, Compact n° 42 p. 67 - mai 1989)
Wand [1], ø 17 janvier 1981 OS. Radio Cologne
- RCA "GW Edition" 09026639402 (intégrale 1977-84) / 60099
(+ 4e) / GD 60101 (intégrale) / Emi 7 47876-2 [DHM 1C 065-99 913 -
LP]
Durée : 27'00
2Y Diap. n° 285 & 4Y n° 331 / 4* Monde 270 (intégrale)
/ 3d Compact n° 24 & 47
Wand [2], ø 1982 Orchestre Philharmonique de Berlin - [Inédit]
Wand [3], ø 1991 OS. NDR - RCA
Wand [4], ø Concert
Berlin, 28-29 mars 1995 Orchestre Philharmonique de Berlin - RCA 09026 68314-2(+ 9e)
Durées : I. 15'26 - II. 12'51
Son : Christian Feldgen
10/9 Rép. n° 86 / Diap. d'or n° 421 / 4* Monde n° 195
« L'inachevée est [...] d'une stupéfiante beauté. Le tempo de Wand est toujours aussi retenu dans le premier mouvement, sans jamais paraître traînant, mais le naturel des enchaîinements, la simplicité, fruit d'une longue familiarité avec l'oeuvre, la pureté aussi d'un style qui se refuse à toute sollicitation déplacée du texte, suffisent à nous conduire au coeur même de la partition. A la différence des précédentes gravures qui ne bénéficianet pas d'orchestres de la meilleure qualité [...], la performance instrumentale est ici superlative : soyeux des cordes, douceur des bois et des cors, perfection des phrasés, toutes les composantes montrent la Philharmonie de Berlin à son Zénith. » (Jean-Claude Hulot, Diapason n° 421 p. 146 - décembre 1995)
« Günter Wand surprend et déçoit quelque peu dans une curieuse Symphonie « Inachevée » manquant de mystère, de souplesse agogique et plutôt lourde, appuyée, voire mélodramatique. » (Patrick Szersnovicz, Monde de la Musique n° 100 - janvier 1996)
Wand [5], ø Concert Tokyo, Takemitsu Memorial Hall, 2000 OS. NDR - RCA 74321-82797-2 (+ 9e Bruckner)
Lisez un article en anglais de Victor Carr Jr.
Weil, ø New York,
1991 The Classical Band - Sony SK 48 132 (+ 9e)
5/8 Rép. n° 47 / 3Y Diap. n° 382
« Ce Schubert-là manque d'ailes et de profondeur. L'orchestre est séduisant par sa cohésion et ses timbres, encore que les cors aient un aspect « cor de chasse » (début de l'Andante initial de la n° 9) qu'on peut ne pas apprécier : il pulse bien mais ne chante à peu près jamais, comme si le lyrisme métaphysique éperdu de l' « Inachevée », ou de la « Grande » devait être oublié au profit d'un objectivisme classique très strict. Si les tempos assez enlevés se justifie [...], les martèlements cuivrés avec des timbres très exposées, les respirations hachées, le refus de tout legato, le piqué rythmique plutôt sautillant quasi-systématique, les accentuation brutales, les ponctuations rageuses et l'animation factice passent mal. L' « Inachevée » surtout l'Andante con moto, perd tout poids expressif, tout onirisme nocturne. L'étoouffante beauté de « l'Ailleurs » romantique est remplacée par une démonstration brillante de cuivres. » (Jean-Marie Brohm, Répertoire n° 47 p. 93 - mai 1992)
« Autant dire que l' « Inachevée » se garde des hautes sphères métaphysiques taquinées par Furtwängler ! Mais la vivacité du tempo crée une urgence et une forme de dramatisme (cuivre, timbales) qui sont plus logiquement contrastés et soutenus qu'ils ne l'étaient précédemment. La beauté des timbres et la légèreté des phrasés instaurent dans l'Andante con moto une dimension poétique frémissante, quoique immédiate et volatile. » (Remy Louis, Diapason n° 382 p. 160 - mai 1992)
Wöss, ø ? ? - [Remington R-199 (+ 5e Beethoven) - LP]
Discographies
Le numéro 42 de Classica, publié en mai 2002, a consacré deux pages à l'Inachevée. On y trouvait les incontournables Cantelli, Giulini, mais aussi Végh et Harnoncourt...
L'Inachevée achevée...
Au sujet de l'achèvement de la Symphonie cf. l'article de Paul-Gilbert Langevin in Diapason n° 250 p. 72.
Remerciements
A Samuel pour ses indiquations.
Toutes suggestions, corrections ou informations
supplémentaires sont bienvenues !
http://patachonf.free.fr/musique