Mise à jour : 01 mai 2003

Discographie Bruckner
neuvième symphonie

en ré mineur - Wab 109



K

Kabasta, 1943 (Lys 419-424)Kabasta, 1943 (M&A)

Kabasta, ø Concert, radio 1943 P. Munich - Lys LYS 419-424 / Music & Arts 
Durées : I. 21'54 - II. 8'49 - III. 22'36 = 53'19 [Vers. Alfred Orel, 1932]
Diap d'or n° 456 p. 91

« [Cette interprétation] frappe [...] par la rapidité des tempos, notamment dans un Scherzo insensé (mais orchestralement maîtrisé), mais y gagne une fluidité et une ductilité des lignes qu'elle partage avec la 7e [...]. Très différentes des interprétations actuelles, ces gravures montrent une conception de Bruckner beaucoup plus vivante et dynamique que contemplative, à mille lieues de ce que Celibidache osera avec le même orchestre cinquante ans plus tard. En dépit d'une qualité sonore médiocre, ces gravures sont donc passionnantes qui nous révèlent un chef en pleine possession de son art, et une personnalité incontestablement hors norme [...]. (Jean-Claude Hulot, Diapason n° 440)

« Ce chef autrichien né en 1896 est surtout connu pour ses interprétations bruckneriennes ( [... Kabasta] appelait la 8e de Bruckner « ma symphonie » [il n'en existe pas d'enregistrement hélas]) et ses accointances avec le parti Nazi à Munich. Répudié après la guerre, Kabasta se donna la mort en 1946, ne se sentant pas la force d'attendre le retour en grâce dont bénéficièrent d'autres chefs dès la fin des années quarante. 

Un commentateur a dit de Kabasta qu'il alliait la rigueur allemande et l'ouverture d'esprit autrichienne. Ici, la rigueur semble dominer. C'est assez naturel quand on songe à la tenue orchestrale nécessaire à soutenir des tempos très mordants et à cet abord musical jouant de l'accentuation comme d'un levier interprétatif majeur. Mais dans ces oeuvres archi fréquentées au disque encore faut-il justifier une parution historique par une originalité. Ce regard particulier, on le trouve davantage dans Bruckner et Schubert que dans l'Héroïque [...]. 

Le sens de Kabasta pour la gestion des flux et embardées nous vaut un Bruckner qui de nos jours sonne de manière assez originale, mais ne l'est au fond, historiquement pas tant que cela : les élargissements en matière de tempos bruckneriens sont une invention assez récente ! On trouvera donc ici un « Scherzo » sauvage, comme celui de Georg-Ludwig Jochum [1954] (Tahra), une force inéluctable dans le mouvement, mais jamais cet « au-delà » que nous fait entrevoir, dans les passages lents notamment, Furtwängler dans son enregistrement contemporain [1944]. C'est ça la différence entre le talent et le génie. » (Christophe Huss, Répertoire n° 105)

Karajan [1], ø 15-19 mars 1966 Orchestre Philharmonique de Berlin - DG
Durées : I. 24'45 - II. 9'58 - III. 25'12 = 59'55 [Vers. Nowak]
9/6 Rép. n° 37 / Diapason n° 372

« Disons sans détour qu'il s'agit d'un des plus grands disques brucknériens de Karajan, considérablement supérieur à sa version de 197[5], par la profondeur de l'inspiration et la science de l'architecture. La tension organique du premier mouvement est exemplaire, ainsi que l'équilibre rythmique du Scherzo et l'intégration parfaitement naturelle de son trio. Le Finale enfin, d'une beauté ineffable dans la construction et le contrôle des gradations dynamiques. Dix ans plus tard, Karajan nous livrera un enregistrement peut-être plus parfait dans sa réalisation sonore, mais avec un édonisme wagnerisant plus discutable. Moins dyonisiaque et fiévreux que Jochum (DG [1954 ou 1964]), moins abstraitement mystique que Giulini (DG [1988]), cette version par son ampleur et la densité de la pâte sonore, se situe au premier plan, à l'égal de ses deux grandes rivales. Tout brucknérien devra se résoudre à posséder les trois. » (Philippe de Souza, Répertoire n° 37)

Karajan [2], ø Concert 22 janvier 1970 Orchestre Philharmonique de Berlin - Arkadia CDGI 722.1 & Hunt
Durées : I. 24'31 - II. 10'19 - III. 26'18 = 61'08 [Vers. Nowak]
3Y Diapason n° 407

« [Ces enregistrements de concerts] ne peuvent apporter aucune révélation quant à la conception qu'avait Karajan de ces symphonies. Très proches musicalement des gravures de studios, elles ne s'en distinguent essentiellement que par la médiocrité des prises de son, particulièrement inacceptable lorsqu'il s'agit d'enregistrements des années 60 [...] » (Jean-Claude Hulot, Diapason n° 407 p. 122)

Karajan, 1975 (DG "prestige" 2530 828 - LP)

Karajan [3], ø 13-16 septembre 1975 Orchestre Philharmonique de Berlin - DG [2530 828 - LP]
Durées : I. 24'42 - II. 10'34 - III. 25'46 = 61'02 [Vers. Nowak]
Son : Gunter Hermanns
8 Rép. n° 50 (comparatif) / 4Y Diap. n° 217 / 3d Compact n° 55 (intégrale) & n° 12 (9e seule)

« Dans sa deuxième gravure (1975), la plus discutée parce que souvent qualifiée de « wagnérisante », [Karajan] réalise son idéal esthétique. Le tissu orchestral, d'un grand raffinement, qui s'appuie sur des cordes omniprésentes, a tendance à arrondir les angles et à fondre par un legato très prononcé les pupitres en une seule coulée. Cela nous vaut un Bruckner moins contrasté et moins fouillé harmoniquement, plus contemplatif et lyrique que tragique, avec des effets de masse qui jouent plus sur la continuité des lignes et de la respiration que sur les ruptures et les chocs dynamiques. Une vision très personnelle, qui sait à l'occasion mobiliser les forces écrasantes de Berlin (coda du I). » (J-M. Brohm, Répertoire n° 50 p. 15)

« Peut-être encore plus sincèrement « vécue », plus engagée spirituellement et humainement que la précédente, cette nouvelle version comble, au-delà des mots, notre attente. Jamais, au disque, ce déchirant « Adieu à la vie » ne m'avait autant déchiré ! Le point culminant de l'ouvrage, et de l'interprétation, étant bien sûr l'indicible Adagio sur lequel s'achève la partition [...]. « Entre ciel et terre », la lecture qu'en fait Karajan, bouleversante montée sur la Lumière, y atteint une intensité émotionnelle, une concentration, une élévation de pensée qui subjugueront -- ou c'est à désespérer -- ceux-là mêmes qui forment le dernier carré de réfractaires à l'art du grand symphoniste. Comment, par ailleurs, passer sous silence l'impressionnante puissante de Karajan dans le mouvement initial ? » (Paul Meunier, Diapason n° 217 - mai 1977)

« Karajan sculpte à merveille les détails, l'architecture et c'est une réussite sur le plan orchestral. Cependant il manque un peu de chair, d'humanité, d'âme et d'élan religieux à cette symphonie dédiée « Au Bon Dieu ».  » (Jean Gallois, Compact n° 55)

Karajan, 1976 (DG)

Karajan [4], Concert, Salzbourg 25 juillet 1976 Philharmonique de Vienne - DG 435 326-2
Durées : I. 24'38 - II. 10'46 - III. 24'19 = 59'43 [Vers. Nowak]
10/5 Répertoire n° 37 et 44 (8 comparatif) / Diapason n° 379

« Karajan [...] démontre, encore une fois, que ses concerts brucknériens pouvaient atteindre au sublime. Cet enregistrement, passionné et mystique à la fois, nous fait regretter qu'il n'ait pas eu le temps d'enregistrer en studio avec les Viennois la 9e comme il le lit pour les 7e et 8e [...]. La Philharmonie de Vienne n'est pas aussi parfaitement intégrée que celle de Berlin, mais en public Karajan trouve des accents véhéments, parfois poignants (Adagio) et un sens de l'urgence qui donnent une coloration de mysticisme tragique à toute la symphonie. L'orchestre est fouillé grâce aux contrastes harmoniques entre les cuivres et les bois et la stratification des plans dynamiques. Et surtout, Karajan confère une très grande variété émotionnelle à son interprétation : de la violence la plus angoissée à la sérénité de la résignation. Un disque que tous les admirateurs de Karajan se doivent de posséder. » (J-M. Brohm, Répertoire n° 50 p. 15)

Karajan [5], ø Concert Vienne, Musikverien, 7/8 mai 1978 Philharmonique de Vienne - DG/Unitel UCBG 1053 (DVD) / 072 237-1 (Laserdisc)
Durées : I. 23'23 - II. 10'17 - III. 23'35 = 57'15 [Vers. Nowak]

Karajan, 1978 (Andante SC-A-4070)

Karajan [6], ø Concert Vienne, Musikverien, 8 mai 1978 Philharmonique de Vienne - Andante SC-A-4070
Durées : I. 22'44 - II. 10'07 - III. 23'30 = 56'30 [Vers. Nowak]

Karajan [7], Concert Berlin, 24 novembre 1985 Orchestre Philharmonique de Berlin - Vidéo Sony
Durées : I. 24'13 - II. 10'36 - III. 24'29 = 59'18 [Vers. Nowak]

Kegel [1], ø Concert Leipzig, Congress Hall, 1er avril 1969 OS. Radio Leipzig - ODE Classics ODCL-1021 (Japon)
Durées : I. 24'14 - II. 10'32 - III. 26'05 [Vers. Nowak]

Kegel [2], ø Concert Leipzig, Congress Hall, 16 décembre 1975 OS. Radio Leipzig - ODE Classics ODCL-1022 (Japon)
Durées : I. 22'44 - II. 9'51 - III. 22'13 [Vers. Nowak]

Je rassemble ici les deux enregistrements de H. Kegel disponibles seulement au Japon, et reproduit le commentaire d'un contributeur de RMCR (en anglais).

Keilberth, ø 31 oct. et 3 nov. 1956 Hamburg State O - Teldec 8 44068 / 2292-242463-2 [Telefunken GT 9180 / 6 41149 AH / SMA 104 - LP]
7 Rép. n° 7
Durées : I -  23'16 - II. 10'55 - III. 22'32 = 56'43 [Vers. Nowak]

« Keilberth avec l'Orchestre d'Etat de Hambourg surprend par son âpreté, sa farouche énergie et surtout son refus des effets hédonistes. Un Bruckner original et inquiétant, malgré la prise de son (1960) et la dureté germanique de l'orchestre, aux timbres rugueux. » (J-M. Brohm, Répertoire n° 50 p. 15)

Klee, ø Concert 4 juillet 1991 BBC Philharmonic - BBC Magazine Cover 102
Durées : I. 25'23 - II. 11'12 - III. 30'16 = 66'51 [Vers. Nowak]

Klein, ø 19 janvier 2003 OS. Saratoga - Orchestra OSR 03-1
Durées : I. 22'45 - II. 10'40 - III. 21'45 - IV. 21'25 = 76'37 [Vers. Nowak + Finale vers. Carragan (révisée)]

Klemperer [1], ø Concert 14 novembre 1934 P. New York -  NYP
Première américaine de l'édition originale (Archive du NYPO)
Durées : I. 22'13 - II. 9'41 - III. 23'07 = 55'22 [Vers. Alfred Orel, 1932]

Klemperer [2], ø 21 février 1970 O. New Philharmonia - Emi CDM 7 63 916-2 / 79885-2 [VSM C 069-02 158 / Electrola 360 / Angel S-36873 - LP]
Durées : I. 26'43 - II. 11'23 - III. 27'12 = 65'18 [Vers. Nowak]
6/5 Rép. n° 38 / 3Y Diap. n° 173 & 373 / 2d Compact n° 67

« Nous avons tant admiré Klemperer que ce n'est pas sans une certaine tristesse que nous avons réécouté cet enregistrement décevant. Lorsqu'en 1970 le grand chef grave cette 9e de Bruckner à la veille d'un de ses derniers concerts, il n'est plus que l'ombre de lui-même. Le grand souffle mystique qui caractérise ses interprétations brucknériennes n'est plus au rendez-vous. Seuls subsistent la rigueur de construction et la rectitude du discours. Il en résulte un Bruckner desséché et vide d'humanité. Même le New Philharmonia ne sonne pas comme d'habitude, avec une âpreté que nous ne lui connaissions pas. Ce volet de la Klemperer-Edition se devait d'être réédité à titre documentaire, d'où l'indulgence de notre cotation. » (Philippe de Souza, Répertoire n° 38)

« Dès les premières notes du « Feierlich » initial, nous nous trouvons en pleine objectivité : rien du « misterioso » pourtant voulu, écrit, souligné par Bruckner ; rien de cette sortie de l'ombre et du silence si étonnament suggestive de Jochum [1964]. L'orchestre, ouaté et mat n'atteint ni à l'homogénéité, ni a la souple rigueur du dessin mélodique ou rythmique qui séduit tant dans la version [de Jochum]. La pâte ne lève guère : tandis que Jochum ne cesse d'interroger le texte, Klemperer semble le réciter. A une vision à la fois ample, mystérieuse et claire quoique feutrée s'oppose ainsi un discours étiré, languisant et lassant (Adagio). Dans le Scherzo, presque placide, on se prend à comparer avec la légèreté de sylphe, les rires sataniques de Jochum. A l'un le relief, la poésie des profondeurs, à l'autre la placidité s'enflant par à-coups. » (Jean Gallois, Diapason n° 173 - janvier 1973)

« Otto Klemperer avait tout pour réussir une admirable Neuvième de Bruckner, dont il fut un grand interprète. Mais cet enregistrement est arrivé trop tard. Usé et malade, Klemperer ne peut maîtriser son discours. [...] Il ne peut empécher tempos, articulations, rythmes de se désagréger. [...] Seul le Scherzo témoigne de la grandeur du musicien. Sans doute a-t-il été enregistré à un moment de rémission. Qui fut de courte durée, a en juger par un Trio, excessivement lent. Mieux vaut oublier ce disque [...]. » (Bruno Serrou, Compact n° 67)

Knappertsbusch [1], ø Berlin, 28 janvier 1950 OP. Berlin - Tahra

Knappertsbusch, 1950 (Tahra 417/418)

Knappertsbusch [2], ø Concert Berlin, 30 janvier 1950 Orchestre Philharmonique de Berlin - Tahra 417-418 (+ 8e Schubert)
Durées : I. 22'10 - II. 11'02 - III. 21'39 = 55'04 [Vers. Ferdinand Löwe, 1903]
7/4 Rép. n° 112 & 151 / Recommandé Classica n° 37

« Autant Knappertsbusch est indiscutable dans Wagner [...], autant ses interprétations du « Maître de Saint Florian » ont été discutées, soit du fait de l'utilisation de versions révisées ou tronquées [...], soit du fait de son approche hypersubjective. [...] Mais ici indiscutablement il se passe quelque chose, un je-ne-sais-quoi comme disait Vladimir Jankélévitch, qui est de l'ordre de l'impalpable émotion. [...] Il est probable que ces enregistrements « live » seraient sérieusement critiqués à cause de certaines imprécisions de mise en place, de quelques accrocs, des timbres instrumentaux insolites (bois), des problèmes  d'intonation sur les violons, des fluctuations très personnelles de tempos (avec des ralentissements saisissants). [... Pourtant] on est étreint par ce Bruckner énorme, babylonien, où des cuivres titanesques et des cordes graves massives édifient une impressionnante forteresse. [...] La 9e, [est] compacte, étouffante, noire, avec des roulements de timbales massifs et écrasants et des tutti abyssaux, comporte [...] quelques curiosités de phrasés et de respiration, mais les pizzicatos puissants, les crescendos irrépressibles comme des lames de fond (I), la coloration assombrie de tous les pupitres avec des cordes à la fois très rubato et très larges et des cuivres d'un souffle inouï (II et III), l'extrême mobilité des tempos, la densité brûlante du flux musical emportent immédiatement l'adhésion : ce n'est pas irréprochable dans l'exécution, mais  proprement fascinant. Knappertsbusch renouvelle totalement l'approche de cette oeuvre : ça vit, ça se bouscule, c'est terrifiant de beauté monstrueuse et... géniale (un Scherzo jamais entendu ainsi, convulsif et fantasque et un Finale véritablement stupéfiant). Ce n'est certes ni très orthodoxe, ni très canonique (avec des révisions tout à fait audibles par rapport à la version originale, par exemple en III entre 18' et 18'08, [...]), mais tout brucknerien peut avoir envie de posséder cette 9e originale, malgré le panthéon des références [...]. » (Jean-Marie Brohm, Répertoire n° 112)

« Le rideau se lève sur la Symphonie n° 9 de Bruckner, captée le 30 janvier 1950 et marquant pour la première fois depuis 1944, le retour du musicien à la tête de l'orchestre berlinois. La date est d'autant plus précise que Tahra avait publié la première bande du 28 janvier. Cette fois-ci, en public, l'interprétation dépasse tout ce que j'ai pu entendre en matière de recréation musicale, Furtw£angler, Kabasta, Jochum, etc. y compris... Il faudrait citer des dizaines d'exmples de microclimats sur des timbales, des crescendos de cordes internes à une phrase musicale, elle-même en crescendo (début de l'Adagio), le vibrato de tout l'orchestre porté par la grâce d'un souffle. Et puis, il y a surtout ce bonheur fantastique, palpable, de retrouver une tradition musicale, de s'immerger dans la musique de Bruckner. » (S. Friédérich, Classica n° 37 p. 79 - novembre 2001)

Lisez un article en anglais de Jed Distler.

Knappertsbusch, 1950 (M&A MACD 4896)

Knappertsbusch [3], ø 29-30 janvier 1950 Orchestre Philharmonique de Berlin - Music & Arts MACD 4896
Durées : I. 23'42 - II. 11'30 - III. 23'39 = 59'00 [Vers. Ferdinand Löwe,1903] 
Rep. n° 50

« Knappertsbusch conduit la Philharmonie de Berlin avec un sens de la chaleur plastique et de la continuité épique hérité de sa longue fréquentation de Wagner. Ses tempos et ses phrasés ne sont pas toujours très rigoureux, mais la vie est là irrépressiblement présente, imprévisible et bouleversante. La puissance du flux émotionnel s'appuie sur une conception hyperexpressive et personnelle où le lyrisme romantique, celui hérité de la 9e Symphonie de Schubert, fait vibrer des cordes impétueuses, des bois audacieux et exposés, des cuivres et des timbales d'une massivité imposante (la coda du I est d'une hauteur de vue digne du final de L'or du Rhin). L'ampleur sculpturale de l'orchestre avec des sonorités étranges et parfois abyssales ajoute au sentiment inquiétant de dépaysement. Un Bruckner recréé par Knappertsbusch, le Klingsor des sons. » (J-M. Brohm, Répertoire n° 50 p. 14)

Knappertsbusch [3], ø Concert, Munich, 10 février 1958 O. d'Etat de Bavière - Music & Arts
Durées : I. 21'10 - II. 10'17 - III. 20'58 = 52'25 [Vers. Ferdinand Löwe, 1903]
3Y Diap. n° 397

« La 9e de 1958 [est] surprenante par ses tempos d'une rapidité extrême, battant même ceux d'Horenstein (l'Adagio dure dix minutes de moins que sous la baguette de Giulini...). L'ouvrage est asséné avec une brutalité et un sentiment d'urgence stupéfiants, dans un climat d'une rare tension ([...] la révision de Ferdinand Löwe [...] édulcore les hardiesses harmoniques de Bruckner et rajoute des effets proches de l'expressionisme). [...] Ces documents sont passionnants même si les mélomanes doivent en connaître les limites tenant tant au choix de partitions plus ou moins retouchées qu'à la technique même de Knappertsbusch dont on sait le mépris légendaire pour les répétitions. [...] Avec un orchestre aussi moyen que celui de l'Etat de Bavière, le résultat est souvent plus qu'approximatif. Si l'on compare la conception du chef avec celle de son contemporain Furtwängler, on observe que, dans des tempos globalement voisins, les accélérations et le rubato de « Furt » s'opposent à la matière brute sculptée par « Kna », qui construit chaque mouvement d'un seul jet sans fluctuation, comme une coulée de matière sonore brute mais d'une puissance particulièrement impressionnante.  » (Jean-Claude Hulot, Diapason n° 397)

Sur les interprétations de Bruckner par Knappertsbusch on lira quelques messages (en anglais) issus de RMCR. 

Konwitschny, ø Concert 22 mai 1962 OS. Radio Leipzig - Weitblick SSS0007-2
Durées : I. 23'54 - II. 12'12 - III. 26'50 = 62'56 [Vers. Nowak]

Kubelik [1], ø Concert 16 août 1984 Orchestre Philharmonique de Berlin - Bells of St. Florian AB3 / Sardana Records CDR 171
Durées : I. 25'25 - II. 10'28 - III. 26'56 = 62'59 [Vers. Nowak]

Kubelik [2], ø Concert 6 juin 1985 O. Radio Bavaroise - Orfeo C 550 011B
Durées : I. 23'58 - II. 10'25 - III. 26'17 = 60'56 [Vers. Nowak]
10 Rép. n° 150 / 5Y Diap. n° 485


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