Discographie Georges Enesco

oedipe, opéra opus 23 (1910-1931)

Goerges Enesco (photo)



Opus 23

Oedipe, tragédie lyrique en 4 actes

Composition : 1910-27 avril 1931 - Esquise pour piano terminée le 19 novembre 1922
Texte : Texte d'Egmond Fleg
Dédicace : A Marie Rossetti-Tescani (Maruca Cantacuzino)
Editeur : Ed. Salabert, (1934, réduction pour piano par Henri Lauth), 1952 (manuscrit de la partition d'orchestre) / Editura muzicala, 1964 (manuscrit)
Création : Opéra de Paris, 13 mars 1936 dirigé par Philippe Gaubert. André Pernet dans le rôle d'Oedipe. (La même année Martinu compose la musique du film éponyme de Cocteau...)
Durée : 2 h 40 environ

« Une grande oeuvre dramatique vient de nous être révélée. Depuis combien d'années attendions nous un chef-d'oeuvre comparable à cet Oedipe de Georges Enesco, si plein de musique, si dense, si équilibré, si mûr, où le lyrisme s'exaspère, éclate et retombe en pleine sérénité dans une atmosphère souveraine ! » Henry Prunière, La Revue Musicale, mars 1936.

« Comment ne pas perdre pied dans une musique aussi miraculeusement dépouillée de préjugés qui change dans cesse de forme et qui se renouvelle à chaque situation ? Et pourtant, qui ne reconnaîtrait ici un authentique chef-d'oeuvre d'émotion prodonde et communicative, un des sommets de la religion du coeur ? » Emile Vuillermoz.

« C'est dans cette tragédie lyrique qu'Enesco a réalisé le plus complètement la synthèse des tendances qui se sont disputé son âme, c'est en elle qu'il a triomphé, à échelle autrement plus vaste que celle des oeuvres de musique de chambre... des influences contradictoires qui ont marqué ses années d'apprentissage, non pas en les escamotant certes, mais en les transcendant, en les fondant en une unité plus haute et entièrement personnelle. » (Antoine Goléa, Esthétique de la musique contemporaine.)

« J'ai souvent pensé que réussie ou manquée, toute existance a son aventure, son drame secret. Mon ressort à moi, mon drame et mon aventure tiennent en trois syllabes que Sophocle a rendues fameuses : Oe-di-pe. Il ne m'appartient pas de déclarer qu'Oedipe est ou n'est pas le plus achevé de mes ouvrages. Ce que je puis avancer avec certitude, c'est qu'il m'est, de tous, le plus cher. D'abord, il m'a coûté des mois de travail, des années d'angoisse. Ensuite, j'y ai mis tout de moi-même, au point de m'identifier, par moments, avec mon héros. Mon Oedipe, je n'ai pas voulu en faire un dieu, mais un être de chair comme vous et moi. Si certains accents que je lui ai prêtés ont ému quelques personnes, c'est, je pense, parce qu'elles ont reconnu dans sa plainte un écho fraternel... » Enesco (in Bernard Gavoty, Les Souvenirs de Georges Enesco. Flammarion, 1955)

« Son chef d'oeuvre, tout son talent, sa maîtrise, son inspiration sont concentrés dans cette partition.» David Oïstrakh

Mihai Brediceanu (1920-2005) - Orchestre et Choeurs Opéra National Roumain David Ohanesian, baryton (Oedipe), Ioan Hvorov (Tiresias), Dan Iordachescu, Valentin Teodorian (le berger), Viorel Ban, Valentin Loghin, Constantin Gabor, Ladislau Konya, Constantin Iliescu, Elena Cernei (Jocaste), Zenaida Pally, Maria Sindrilaru (Antigone), Maria Sandulescu (Mérope)
ø c. 1966 - CD : Electrocord EDC 269/271 - LP : ECE 0160/3S / Déesse DDLX 53/56 (p 1973)

Il s'agit du premier enregistement mondial, chanté en roumain.

« Ne connaissant pas la langue roumaine, j'ignore s'il faut regretter ou non que ce premier enregistrement ne nous offre pas la version originale, mais il me semble (c'est une impression peut-être inexacte) que D. Ohanesian, qui chante le principale rôle, ne possède pas toute la force tragique "intérieure" d'André Pernet qui fut Oedipe en 1936. De même, la plupart des autres interprètes (est-ce une fois encore l'effet de la langue, car j'ai beaucoup entendu l'ouvrage en français) me paraissent manquer un peu de cette sobriété dramatique en quoi réside l'une des plus grandes qualités du chef-d'oeuvre. L'orchestre et les choeurs, eux, sont excellents et, quelles que soient les réserves que je viens d'émettre, il est impossible de résister à l'écrasante puissance de toute cette musique, à sa richesse inouïe. » (Michel-R. Hofmann, Diapason n° 177 p. 39 - mai 1973)

Charles Bruck - Orchestre Radio-Symphonique Xavier Depraz (Oedipe), André Vessières (Tirésias), Lucien Lovano (Créon), Jean Giraudeau (le berger), Pierre Froumenty (le grand-prêtre), Louis Noguera (Phorbas), Henri Medus (le veilleur), Denis Poujol (Thésée), Joseph Peyron (Laïos), Geneviève Moizan (Jocaste), Rita Gorr (la sphinge), Berthe Monmart (Antigone), Freda Betti (Mérope) - Choeurs de la radiodiffusion française (chef des choeurs : Yvonne Gouverné)
ø [mono] Concert Paris, Salle Pleyel, 18 mai 1955 - - [Origine : Bande conservée par l' INA ]

Foster, 1989 (Emi CDC 7 54011 2)

Lawrence Foster [1] - OP. Monte Carlo José Van Dam, baryton (Oedipe), Gabriel Bacquier, baryton (Tirésias), Marcel Vanaud, baryton (Créon), Nicolaï Gedda, ténor (Le Berger), Cornelius Hauptmann, basse (Le Grand-prêtre), Brigitte Fassbaender, mezzo-soprano (Jocaste), Marjana Lipovsek, mezzo-soprano (La Sphinge), Barbara Hendricks, soprano (Antigone), Laurence Albert, baryton (Phorbas), Jean-Philippe Courtis, basse (Le veilleur), Gino Quilico, baryton (Thésée), John Aler, ténor (Laios), Jocelyne Taillon, Alto (Mérope), Isabelle Vernet, mezzo-soprano (Femme thébaine) - Les Petits Chanteurs de Monaco - Choeurs Orfeon Donastiarra - Philippe Debat, chef de choeur
ø Monte-Carlo, Salle Garnier, 7-20 juin 1989 - CD : Emi CDC 7 54011 2 (p 1990)
Durée : 2 h 35'
Son : John Rushby-Smith
10 Rép. n° 29 / Diap. d'or n° 364

« Tout cela nous est restitué dans une magnifique exécution superbement enregistrée. José van Dam, digne successeur d'André Pernet, à réalisé là sa plus belle interprétation : intensité tragique, qualité de la diction, pure beauté sonore de la voix n'appellent aucune réserve mais, sans doute, doit-on mentionner sur le même plan le choeur Orfeon Donostiarra, qui se montre à la hauteur de cette tâche écrasante dont j'ai parlé plus haut. Lawrence Foster à la tête de l'Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo s'affirme un maître d'oeuvre accompli et il faudrait citer individulellement tous les membres de la distribution où le jeune génération (Courtis, Vanaud, Quilico) affronte des stars internationales telles que Bacquier, Gedda, Fassbaender ou Hendricks. Un mention particulière à Marjana Lipovsek, d'une monstrueuse et superbe inhumanité dans sa composition de la sphinge. » (Jacques Bourgeois, Répertoire n° 29 p. 44 - octobre 1990)

« On peut s'étonner qu'une oeuvre de cette envergure ait attendu si longtemps son apparition au catalogue français ; il faut savoir que la réussite de l'entreprise reposait d'abord sur le choix du chanteur chargé du rôle d'Oedipe. [...] José Van Dam apparaissait comme l'homme de la situation. Possédé par ce personnage dont la dimension mythique embrasse le destin de l'humanité entière, ce superbe chanteur, qui est aussi un véritable homme de théâtre, a donné au rôle d'Oedipe toute sa grandeur tragique, sans jamais sacrifier à l'emphase. Et c'est précisément parce qu'à cette force dramatique il joint la nécessaire sobriété qu'exige la musique d'Enesco(dont l'efficacité, même dans les scène les plus violente, résulte d'une certaine « hauteur stylistique », culminant dans le dernier acte), c'est parce qu'il est un immence tragédien, avec ce que cela suppose de « style », que Van Dam domine absolument ce rôle. » (Jean Roy, Diapason n° 364 p. 122 - octobre 1990)

Jean Roy avait consacré un article plus développé sur la création de l'oeuvre dans le numéro précédant.

Lawrence Foster [2] - Maîtrise de Radio France - Choeur de Radio France - Orchestre National de France Mariana Cioromila - Pierre Vaello - Philippe Fourcade - Jean Philippe Courtis - Denis Dupays - François Polgar
ø Concert Théâtre des Champs-Élysées, 17 janvier 1998 - - [Origine : Bande conservée par l' INA ]

Michael Gielen - Choeur et l'Orchestre de l'Opéra de Vienne Monte Pederson, baryton (Oedipe) - Marjana Lipovsek, mezzo soprano (Jocaste/Sphinx) - Kurt Rydl, basse (Tiresias ) - David, Damiani, baryton (Créon)
ø Concert 29 mai 1997 - [Origine : Bande Radio]
Durée : 2 h 40

Yves Prin - Choeurs et Nouvel OP. Radio-France Rudolf Constantin (Oedipe)
ø Concert 12 octobre 1982 - [Origine : Bande Radio France]

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