Catalogue des oeuvres
de B. Martinu

Martinu (photo / Keystone)



1 à 100 | 101 à 200 | 301 à 387


Catalogue H [Harry Halbreich]

H. 201 - Sept Arabesques, « études rythmiques » pour violoncelle et piano (1931)

H. 201a - Sept Arabesques pour violon et piano

H. 202 - Sept études rythmiques pour violon et piano

H. 202a - Trois études rhythmiques, pour orchestre à cordes (1958)
Version orchestrée des sept études rhythmiques pour piano, H. 202. Reprenant les numéros 1, 2 et 6.

203-204 - 12 esquisses pour piano (mars 1931, ed. 1979 chez Panton)

H. 203 - Skici [Esquisses], six pièces pour piano (mars 1931)

  1. Allegro
  2. Poco allegro
  3. Valse
  4. Poco andantino
  5. Allegro
  6. Allegro

H. 204 - Hry [Jeux], « six morceaux faciles pour piano. Cahier II » (mars 1931)

  1. Poco allegretto
  2. Poco Allegro
  3. Andante
  4. Allegro
  5. Andante
  6. Poco Allegro

cd (pour les deux opus) : Kvapil, Unicorn DKP 9140 [15-26]

H. 205 - Quatre pièces (sans titre) pour piano (1931)

H. 206 - Hry [Jeux], six pièces pour piano (mai 1931 ed. 1979 chez Panton)

H. 207 - Concerto pour quatuor à cordes et orchestre (1931)

« Composé à la demande du quatuor Pro Arte. [...] Martinu se réclame de la forme du concerto grosso (plusieurs solistes dialoguent avec l'orchestre) mais l'opposition entre le quatuor soliste, très sollicité, et la masse orchestrale, sait éviter les alliages contre nature. » (Pierre Vidal, Compact n° 57)

H. 208 - Sonate pour violon et piano n° 2 (1931)

H. 209 -  Staroceská cíkadla ou Ceska rikadla, pour choeur de femmes sur de vieille berceuses tchèques (texte : K.J. Erben) (1931)

H. 210 - Pisnicky pro Deti, 3 Petites Chansons pour les enfants

H. 211 - Slavnostní ouvertura k sokolskému sletu [Ouverture pour une fête slovaque] pour orchestre (1931)

H. 212 - Partita (Suite n° I) pour orchestre à cordes (1931 - Editions Schott)
Une sorte de sinfonietta pour orchestre à cordes.

H. 213 - Sonate pour deux violons et piano (1932/33)

H. 214 - Spalicek, [L'Année Tchèque], ballet-revue des jeux, coutumes et contes nationaux, sur des textes de Martinu : contes de fées et chansons enfantines tchèques. (1931-32, révision 1940)
Création à Prague le 19 septembre 1933.

cd F. Jilek,  (+ Romance des pissenlis, Primerose, 5 duos moraves) - Supraphon

H. 214c - Deux danses pour piano de « Spalicek » (1932)

H. 215 - Divertimento (Sérénade n° 4) pour clarinette, cor, trois violons et alto (1932)

H. 216 - Sérénade n° 2 pour deux violons et alto (1932)

H. 217 - Sérénade n° 1 pour hautbois, clarinette, quatre violon et violoncelle [ou 3 violons et alto ?] (1932)

H. 218 -  Divertimento (Sérénade n° 3) pour hautbois, clarinette, quatre violon et violoncelle (1932 - Wilson Editions)

« Musique ludique, au ton léger, au colori de la palette orchestrale lumineuse le Divertimento est dédié par Martinu à la société d'Etudes Mozartiennes de Paris. Cette oeuvre a été ultérieurement intégrée dans un cycle comprenant quatre sérénades utilisants différentes combinaisons d'instruments.»

H. 219 - Sinfonia concertante n° 1 pour deux orchestres (1932)

H. 220 - Esquisses de danses, cinq pièces pour piano (1932, Editions Schott, 1933)

? - Les chemise de noces Ballade pour choeur mixte, soliste et orchestre textes de Karel Jaromir Erben (1932)

? - Inventions, composition symphonique en trois mouvements (Paris, 1934)

? - 3 Madrigaux pour violon et alto (1934)

H. 221 - 4 dctské skladby [Quatre pièces pour enfants], pour piano (1932)

H. 222 - Pièce, 1932

H. 223 - Melo, musique de film (1932)

H. 224 - Sextuor à cordes (1932)

H. 224a - Sextuor à cordes, version pour orchestre à cordes (1958)

H. 225 - Ctyri Detské a Rikadla [Quatre Chansons et Refrains d'enfants]

H. 227 - Ritournelles, six pièces pour piano (achevé en 1933, Editions Schott, 1933)

  1. Andante - Poco allegro
  2. Andante moderato - Allegro moderato
  3. Intermezzo n° 1 : Andantino
  4. Andante - Poco allegro
  5. Intermezzo n° 2 : Andante
  6. Allegro vivo

« Un des meilleurs cahiers pianistiques de la périodes d'avant-guerre, original, varié, et d'une écriture précise et concise, où rien n'est laissé au hasard. » (Guy Sacre, La musique de piano, R. Laffont p.1795)

H. 229 - Quintette avec piano n° 1 (1933 - Editions Schirmer)

H. 230 - Velikonocní [Pâques] mélodie pour voix et piano sur un poème de Karel Jaromir Erben (1933)

H. 231 - [Concertino] pour trio avec piano et orchestre à cordes (1933)

H. 232 - Concertino pour trio avec piano et orchestre à cordes (1933)

H. 232 bis - Concerto pour violon et orchestre n°1 (1933)
Création en 1973 seulement.

H. 233 - Marijka nevcrnice [Marijka l'infidèle], musique de film (1933)

H. 234 - Inventions, compositions en 3 parties pour orchestre (1934)

H. 235 - 4 písnc o Marii [Quatre Chants de Marie], pour choeur mixte, sur des poèmes populaires tchèque (1934)

cd On peut trouver l'enregistrement du Brno Madrigal Quintet, chez Panton (81 9010-2 931) avec l'intégralité des madrigaux. Sans la traduction française des textes, hélas (tchèque, anglais), mais musicalement de toute beauté !

H. 236 - Hry o Marij [Les Jeux de Marie], légende en un prologue et 3 actes. Livret : de  V. Nezval, d'après des textes français du 12e siècle ; V. Závada, d'après des textes du Xve siècle traduit par Henri Ghéon ; Poésies populaires Moraves ; Martinú, d'après J. Zeyer et des poésies populaires (1933-1934)
Première représetentation à Brno le 23 février 1935.

H. 237 - Concerto pour piano et orchestre n° 2 (décembre 1934/1935 - Editions Faber Music). Dédié à Germaine Leroux.
Création New York, janvier 1940 par R. Firkusny.

« La partition est plus proche du concerto grosso avec clavier principal que d'une construction opposant soliste et grand orchestre dans la tradition lisztienne. Son originalité peut être masquée par le classicisme de sa forme : le clavier par exemple, s'échappe souvent lors de brèves cadences, alors que la cohésion mélodique est censée être assurée par le développement des deux thèmes initiaux de l'Allegro, l'insaisissable motif initiant les variations de l'Andante le rythme de polka du Finale. » (Pierre H. Barbier, Diapason n° 434)

cd R. Firkusny et J. Belohlavek, ø live 1990 - Supraphon SU 1288-2 (+ H. 267, H. 369 et H. 367 - 4Y Diap. n° 434). Dans un autre couplage 3010 342 (cf. Rép. n° 98).

cd R. Firkusny et Pesek, ø 1993 - RCA 74321 886 822.

H. 238 - Trio à cordes n°2 (1934)

H. 239 - Stcevícek [Le Chausson], musique pour un documentaire (1935)

H. 240 - Mcsto civé vody : Mariánské láznc [Mariánské láznc : la ville de l'eau de la vie], musique pour un documentaire (1935)

H. 241 - Lístek do památniku [Feuillet d'album], pour piano (1935)

H. 242 - Skladba pro malé Evy [Pièce pour le petit Evas], pour piano (1935)

H. 243 - Hlas lesa [La voix de la forêt] Opéra radiophonique en un acte sur des textes de Vitezslav Nezval (1935)
Commande la radio tchèque. Première, Radio tchèque, Prague, 6 octobre 1935.

H. 244 - Deux pièces pour clavecin (1935 - Universal Editions)

H. 245 - Le jugement de Paris, ballet sur un argument de B. Kochno (1935 oeuvre perdue)

H. 246 - Concerto pour clavecin et orchestre de chambre (1935)

H. 247 - Veselohra na moste [La comédie sur le pont], Opéra radiophonique en un acte d'après une nouvelle de V.K. Klicpera (1935)
Commande la radio tchèque. L'oeuvre reçut le prix Italia en 1949 et fut créée scéniquement en 1951 à New York.

cd F. Jilek, Supraphon (+ Alexandre bis H 255) 4Y Diap. n° 412
« Le désopilant livret conte les tribulations d'un quintette de villageois (deux couples et un maître d'école), coincé, au cours d'un conflit,  sur un pont gardé aux deux bouts par des sentinelles belligérantes. L'écriture, qui fait un large usage du récitatif véloce mis au point par Janacek, ne dédaigne ni le lyrisme («duo» Popelka/Bedron), ni surtout les thèmes populaires et les rythmes de danse, qui soutiennent notamment les divers concertati lancés par le maître d'école.» (Olivier Rouvière, Diapason n° 412)

H. 248 - Oedipe, musique pour le film d'André Gide (1936)

??? - Divadlo za bránou [Le théâtre de Banlieu] Opéra en trois actes sur un texte de Martinú, d'aprèsdes poésies folkloriques, Molière et J.-G. Debureau (1936)
Première à Brno le 20 septembre 1936.

H. 249 - Dumka n° 1, pour piano (1936)

H. 250 - Dumka n° 2, pour piano (1936)

H. 251 - Veselohra na mostc [La Comédie sur le Pont] Opéra-radio en un acte. Texte de Martinú, d'après V.K. Klicpera (1935)
Première, Radio tchèque, Prague, 18 mars 1937.

H. 252 - Concerto pour flûte et orchestre de chambre (1936)

H. 253 - Juliette, ou la clé des songes, Opéra en trois actes et cinq tableaux. Textes de Martinu d'après la pièce éponyme de Georges Neveux (1936-38)
Création : Prague, 16 mars 1938 au Théâtre National
Dédié à Vaclav Talich qui assura la création de l'ouvrage à Prague en 1938

Autres textes sur l'oeuvre

« Le compositeur tchèque vécu à Paris dix-sept ans qui quitta la France au moment de la guerre. Cette exile volontaire divise nettement sa production. Avant de prendre la tête de l'Ecole nationale tchèque où il devait prolonger la manière de Janacek, il subit profondément l'influence du climat intellectuel parisien de l'entre-deux guerres : surréalisme, dadaïsme, tout en expérimentant, sur le plan musical, les formules issues du mouvement Diaghilev. Debussy, Ravel, Satie, le Groupe des Six, l'Ecole de Paris se reflètent dans  la production de cette première période avec cependant une préoccupation en faveur du théâtre lyrique assez peu courante à l'époque. D'où son intérêt pour la pièce de  Georges Neveux : Juliette ou la Clé des Songes, qui avait fait en 1930 un scandale d'incompréhension, bien  que le sujet nous en paraisse aujourd'hui fort clair et remarquablement développé. L'essentiel de l'action se passe au pays des Rêves [...]. » (Jacques Bourgeois, Répertoire n° 31)

« Parmi les personnages dont la particularité est d'avoir perdu la mémoire [--ils se livrent à une quête éperdue pour se procurer les souvenirs qu'il perdent aussitôt --], Michel rêve qu'il revient dans un petit port méridional afin d'y rechercher une jeune fille idéal qui chantait. C'est Juliette, dont on se rend compte qu'elle incarne un niveau de création peut-être inaccessible au commun des mortels. Son imagination confond Michel, personnage terre à terre seulement intéressé par la réalité et son simple amour pour elle. Bientôt il s'aperçoit que d'autres personnages sont en quête de cette même Juliette, qui devient un symbole de perfection pour le musicien en quête de l'éternel féminin. » (Pierre Vidal, Compact n° 59)

« Musicalement, l'ouvrage de Martinu prend délibérément le contre-pied du lyrisme de l'opéra traditionnel, favorisant un récitatif conversationnel très rapide dont les parties s'entremêlent parfois selon un contrepoint serré tout en préservant à chaque instant la compréhension du texte. Juliette ou la Clé des Songes n'exige sans doute pas des voix, mais  des musiciens-acteurs accomplis dont le phrasé demeure signifiant. Réaction spectaculaire contre Puccini aussi bien que Richard Strauss, Juliette ou la Clé des Songes a une efficacité certaine » [lorsqu'il n'y manque la dimension visuelle du théâtre]. (Jacques Bourgeois, Répertoire n° 31)

Une bonne page sur le site d'un amateur.

cd Jaroslav Krambholc, ø 1964 - Supraphon (3CD)
Ivo Zidek (Michel Lepic), Maria Tauberova (Juliette), Vera Soukupova (la Voyante), Choeurs du Théâtre National de Prague.
« Sur les lieux mêmes de la création de Juliette, Krambholc nous en propose, en 1964, une lecture subtile et intensément poétique. La pièce de Georges Neuveux ressort alors avec des couleurs diaphanes et intemporelles. L'interprétation restitue cet univers onirique et bouleversant jailli des cordes stridentes et  étranges, d'une harmonie qui tourne en spirale sur elle même, suivant en cela la folie naissante du texte. Les microclimats sont explorés avec une clarté qui est un écrin à chaque détail, jusque dans les récitatifs les plus anodins et dont il faut suivre impérativement la dratuction dans le livret pour se repérer. » (Stéphane Friédérich, Classica HS n° 3 novembre 2000 p. 38)

H. 253a - 3 Fragments de l'opéra Juliette, pour voix solistes, choeur et orchestre (1939)

H. 254 - Sonate pour flûte, violon et piano (1937) Durée moyenne: 17'
I - Allegro poco moderato II - Adagio III - Allegreto IV - Moderato poco allegro

cd A. Dubeau/MA Hamelin et A. Marion sur le disque Analekta FL 2 3031 [plage 1-4]. La pochette du disque adopte un numéro de catalogue 245, simple coquille...

H. 255 - Alexandre Bis, Opéra-bouffe en un acte, sur un texte français de A. Wurmser (1937)
Destinée à l'exposition universelle de 1937.
Première à Mannheim le 10 février 1964.

cd F. Jilek, Supraphon (+ La Comédie sur le pont H. 251) - (le texte est chanté en tchèque) 4Y Diap. n° 412
«Alexandre bis [...]  fondé sur un livret français [...] largement influancé par le mouvement surréaliste, comme celui écrit par Neveux pour Juliette) : on y voit un mari perdre d'honneur sa propre épouse et se faire admonester par son... propre portrait. Les rôles du Protrait et de la bonne Philimène font office de choeur antique, sur une musique mélodieuse et volontier emphatique, tandis que les autres recourent au récitatif, voire au fox-trot. Ce qui frappe ici [...], c'est l'usage lumineux d'un orchestre léger qui, tel celui de l'Ariane de Strauss, fait appel à un piano pour les récits et, à l'instar de l'école russe, traite les vents en véritable protagonistes. » (Olivier Rouvière, Diapason n° 412)

H. 256 - Quatuor à cordes n° 4 (1937)

H. 257 - ctvrtky a osminky [Quartes et octaves], pour piano (1937)

H. 258 - Le train hanté, pour piano (1937)

H. 259 - Koleda milostná [Noël] pour voix et piano sur un texte traditionnel tchèque (1937)

H. 260 - Kytice [Bouquet de fleurs ou guirlande de fleur], Cantate sur des textes populaires (tchèques, moraves et slovaques) pour solistes, choeur mixte, piano, harmonium et petit orchestre (1937)

« Cette oeuvre, immédiatement antérieur à l'opéra Juliette, dégage une étonnante picturalité, faite de violence drue et de ferveur... » (Pascal Brissau, Répertoire n° 73 et cf. n° 93 aussi).

« Contrairement à l'Année tchèque (1932), sorte d'almanach chorégraphique s'appuyant sur une guirlande de chansons et de textes enfantins, Kytice (Bouquet de fleurs) forme une cantate structurée dont la cohérance dramatique s'impose avec noblesse et un sens inné de la ballade épique. Cette évolution de pensée de Martinu dans cet art typiquement tchèque s'achèvera par l'Epopée de Gilgamesh en 1955. Kytice comporte huit numéros répartis en deux «mi-temps» inégales (1/6 - 7/8). A l'exemple de l'Année Tchèque (1932), les moyens musicaux exigés comportent, outre un petit orchestre symphonique classique (sans basson) au sain duquel le quatuor à cordes est parfois divisé à la manière d'un ensemble de chambre baroque (violons par quatres, violoncelles par trois), harmonium, deux pianos, choeur mixte et d'enfants. L'Ouverture, presque martiale, annonce la Messe au champ d'honneur, sa vigoureuse rythmique se maintient dans la pièce suivante, un choeur, La soeur empoisonneuse, dont le caractère cérémonial et vif rappelle par instants la plénitude des Noces stravinskienne. L'Idylle forme un contraste volontaire. Strictement orchestrale, elle annonce l'andante moderato apaisé et «dvorakien» de la Symphonie n° 2  de mai 1943. Le numéro suivant, Appel des vachères, peut se comprendre comme un jeu en échos plaçant l'appel de la petite vachère sur le devant du choeur tandis que l'orchestre donne l'impression de lui donner un espace et une profondeur proche de la nature. Cette fois transparaît le souvenir de Janacek au plan du traitement vocal. Martinu lui a ajouté la magie et l'ampleur d'une pièce symphonique qui transcende l'historiette et lui donne une dimension poétique qui dépasse le simple nocturne. L'Intrada pour orchestre n'est pas une simple transition et propose une sorte de Polka, aussi brève qu'entraînante. La seconde partie débute sur un Noël (Koleda), contant l'histoire d'Adam et Eve, confié à un choeur d'enfants. Cette page brève et primesautière, à la fois fraîche et dansante, retrouve une part de la verve «janatchékienne» (celle de La Petite Renarde Rusée) et la pureté de style choral de la future cantate l'Eveil des sources (H. 354 de 1955). Cette seconde partie se poursuite avec l'évocation balladique du prisonnier, L'amie meilleure que la famille, abandonné par ses parents, frères et soeur, et que seule sa bien-aimé vient visiter. Le dernier volet de Kytice, le plus développé, forme un lied symphonique, presque un Abschied décanté proche du Jedermann d'Hofmannstahl. En prémonition du Double Concerto H. 271 (1937), dédié à Paul Sacher, qui semblera annoncer les jours de la guerre, piano et persussions imposent d'entrée une étrange  tension à ce dialogue éternel entre L'Homme et la Mort. A la manière schubertienne, celle-ci devient peu à peu une «amie» faisant croire à une fin utopique et élégiaque, dont l'expression d'allégresse et de douceur presque céleste forme comme un prélude à la Messe au champs d'honneur (1940) et à l'ultime Vigile inachevée. » (Pierre-Emile Barbier, Plaquette de l'oeuvre par Ancerl, chez Praga)

H. 261 - Quatre Intermezzo pour violon et piano (1937)

cd Ivan Zenaty/J. Hala - Multisonic (7/9 Rép. n° 68)

H. 262 - Sonatine pour violon et piano en sol majeur (1937).

H. 263 - Concerto grosso, pour orchestre de chambre avec deux pianos (1937)

H. 264 - Concerto n° 1 pour deux violons et orchestre (1937)

H. 265 - Trio pour flûte, violon et basson (1937)

H. 266 - Quatre Madrigaux pour hautbois, clarinette et basson (1937)

H. 267 - Tre Ricercari pour orchestre de chambre avec deux pianos (1938)

cd Hogwood, Decca (Répertoire n° 57)

H. 268 - Quatuor à cordes n° 5 (1938)

H. 269 - Concertino pour piano et orchestre (1938)

« Chef d'oeuvre absolu de la musique de chambre [...] le Cinquième Quatuor à cordes est à la jonction de tous les style et de toute les recherches harmoniques et rythmique de Martinu. L'importance de cet opus est comparable à celle du Double concerto, «Parent» à la fois stylistique et historique (1938-1940). Son abord très complexe impose une mise en place d'une extrême rigueur [...].» (Stéphane Friédérich, Répertoire n° 35)

H. 270 - Fenêtre sur le jardin, quatre pièces pour piano (Paris, août 1938, ed. 1957 chez Leduc) dédié à Hélène Pucova.

« Ces quatre pièces estivales, composées à Vieux-Moulin, respirent le bonheur radieux, l'odeur de la campagne. Contrairement à celle de Printemps au jardin (1920), on ne dira pas qu'elles sont enfantines : non seulement parce qu'elles sont plus difficiles à jouer (seule la première ne pose pas de problèmes techniques), mais parce que la qualité même de leur émotion fait entendre un coeur plus mûr, et secrètement plus vulnérable. » (Guy Sacre, La musique de piano, R. Laffont p.1796)

H. 271 - Double concerto pour deux orchestres à cordes, piano et timbales (1937/38/39)

« Composée en 1939 et dédicacé au mécène et chef d'orchestre Paul Sacher, le Double Concerto est l'une des oeuvres majeures des quelques 400 opus de Martinu. Sur le principe du concerto grosso baroque, cette partition d'une extrême virtuosité, est un message d'angoisse devant un monde qui sombrait. Le Poco Allegro initial est constamment tendu [...]. Le choral du Largo fait toujours alterner le monologue du piano. Le rythme de l'oeuvre est saccadé de bout en bout. [Martinu] ne laisse pas un seul moment de répit, les deux orchestres  entrant en confrontation dans des effets stéréophoniques et le piano s'alliant aux percussions dans ses pulsations bartokiennes. » (Stéphane Friédérich, Répertoire n° 34)

cd Enregistrement diponible chez Panton (81 1204-2) par la philharmonie tchèque que dirige S. Macura. Le couplage est des plus intéressant qui nous révèle outre les très connues Paraboles, la Rhapsodie-Concerto pour alto H 337 avec Lubomir Maly en soliste.

H. 272 - Pohádky [Conte de fées], pour piano (1939)

H. 273 - V'm hajícek [Je connais un petit bois] mélodie pour voix et piano sur un poème traditionnel de Moravie (1939)

H. 274 - Promenade pour flûte, violon et clavecin (ou piano) (1939). Durée moyenne : 8'
I - Poco allegro II - Adagio II - Scherzando IV - Poco allegro

cd A. Dubeau, M-A. Hamelin et A. Marion sur le disque Analekta FL 2 3031 [plage 5-8]. Présentée dans sa version avec clavecin.

H. 275 - Bergerettes, 5 pièces pour trio avec piano (Paris, février 1939)

« [Cycle de cinq courtes] pièces censées harmoniser d'anciens chants pastoraux français alors que le moderato conclusif évoque, sous-jacente, la métrique de la cantate Bouquet de fleurs (1938). » (Pierre-E Barbier, Diapason n° 441)

« La concision savoureuse des rêveries alterne avec ces rythmes folâtres et enlevés qui signent le génie de Martinu dans sa plus haute expression. » (Jean-Marie Brohm, Répertoire n° 105)

H. 276 - Suite concertante, pour violon et orchestre, (1938-1945)

H. 276a - Suite concertante, pour violon et orchestre (1939-1941 ?)
Autre version du H. 276.

H. 277 - Sonate pour violoncelle et piano n° 1 (1939 - United Music Publishers)

H. 278 - ceské madrigaly [Madrigaux tchèques] Huit madrigaux pour choeur mixte, sur des textes populaires moraves (1939)

cd On peut trouver l'enregistrement du Brno Madrigal Quintet, chez Panton (81 9010-2 931) avec l'intégralité des madrigaux. Sans la traduction française des textes, hélas (tchèque, anglais), mais musicalement de toute beauté !

H. 279 - Polní mse [Messe militaire ou Messe au chant d'honneur], pour choeur d'hommes, baryton et orchestre composé d'instruments à vents, piano, harmonium et percussions. Textes de Jiri Mucha d'après les psaumes et des textes litturgiques (1939-40)

H. 280 - Vojenský pochod [marche militaire] pour orchestre (1940)

H. 281 - Fantaisie et Toccata pour piano (août-septembre 1940, ed. 1951 chez Associated Music Publishers) dédié à Rudolf Firkusny.

« Voici, avec la Sonate américaine, l'oeuvre la plus ambitieuse de Martinu. Née dans des circonstances dramatiques (mis sur liste noire par les Nazis, il s'était réfugié à Aix-en-Provence, en attendant un visa pour les Etats-Unis), elle traduit des sentiments d'angoises et de révolte, en ses deux volets aussi «fantasques l'un que l'autre, aussi tributaires du style « toccata ». Il y règne une totale liberté rythmique, comme on l'imagine à une ample improvisation de quinze minute. » (Guy Sacre, La musique de piano, R. Laffont p.1796)

« [La Fantaisie et Toccata] est un des sommets de l'oeuvre pour piano de Martinu. Avec ses jeux permanent d'intensités, au sein d'une extraordinaire complexité des humeurs de l'instant et de leur expression harmonique et rythmique, il s'agit d'un véritable piège à pianistes, par la virtuosité exigée dans l'exploration de la richesse du clavier et sa volupté de la syncope. C'est une oeuvre fiévreuse, tendue,  éclatée d'une singulière intensité. » (Jean Hamon, Répertoire n° 28)

cd Kvapil, Adda (indisponible)

H. 282 - Sinfonietta giocosa, pour piano et petit orchestre (1940, révision 1941 - Editions Boosey & Hawkes)

« Surprenant de fertilité, Martinu poursuivait imperturbablement son labeur quotidien tel le boulanger faisant son pain, en dépit des circonstance extérieures. C'est au coeur de l'hivers 1940, où [pendant « l'exode »], réfugié à Aix-en-Provence, il attendait son visa pour les Etats-Unis, qu'il composa une oeuvre non angoissée, mais l'un de ses ouvrage les plus gais et détachés de sa production, la Sinfonietta [...]. Elle ne comporte aucun mouvement lent et le piano y joue un rôle unificateur par rapport au discours contrasté et fulgurant des bois et des cordes [aucun instrument n'est soliste]. Cela tourne même à la course folle, bouleversant la notion de temps en une époque instable ! A peine née, une idée est chassée par une autre. Un bref oasis de tranquillité traverse toutefois cette oeuvre haletante, le ravissant Andantino ouvrant le dernier mouvement. »  (Pierre Vidal, Compact n°65)

H. 283 - Sonata da camera, pour violoncelle et orchestre de chambre (1940)

H. 284 - Mazurka, pour piano (1941)

Etats-Unis

H. 285 - Concerto da camera, pour violon et orchestre de chambre avec piano et percussion (1941)
Commande de Paul Sacher, cette oeuvre vit le jour aux Etats-Unis. Les partie des solistes sont difficiles et brillantes.

H. 285b - Dumka, pour piano (1941)

H. 286 - Sonate pour violoncelle et piano n° 2 (1941 - Schirmer)

H. 287 - Quatuor avec piano n° 1 (1942/43 - Editions Schirmer)

« C'est une oeuvre capitale dans la musique de chambre contemporaine, dont le «Poco Allegro» initial est une page éblouissante par la variété rythmique et la densité du dialogue percutant entre le piano et le Trio à cordes. Quant à l'Adagio, sa méditation tendre et déchirante contient toute la désolation pudiquement dite de l'exilé qui se chante la très douce berceuse nocturne du souvenir. » (Jean Hamon, Répertoire n° 33)

H. 288 - Nový Spalícek [Nouvelle année tchèque], 8 Mélodies sur des textes populaires moraves (1942)

H. 289 - Symphonie n° 1 (1942 - Editions Boosey & Hawkes) Durée moyenne : 33'
Commandé et créée en 1942 par Koussevitsky pour l'orchestre de Boston.

« Lorsque Martinu, répondant à une commande de Koussevitsky, composa sa  Symphonie n° 1 en 1942 au cours de son exile aux Etats-Unis, son style se trouvait marqué par un ample lyrisme et une conception universelle capable de rassembler « des pensées et des événements d'une simplicité presque quotidienne », disait-il. Cette symphonie est toutefois dominée par un sentiment de grandeur épique, comme en témoigne un lever de rideau tourbillonnant et l'irruption de forces conquérantes. Les pensées quotidiennes alterne avec des méditations sur le temps, des épisodes tendres et mélancoliques et l'irruption d'éléments régénérateurs associés au rythmes de danses tchèques. » (Pierre Vidal, Compact n° 59)

cd Toujours recommandé, l'enregistrement de Karel Ancerl chez Multisonic (31 0023-2) qui continent aussi les symphonies 3 et 5.

H. 290 - Variation sur une thème de Rossini pour violoncelle et piano, dédiées à Piatigorsky (1942)

H. 291 - Madrigal-Sonata pour flûte, violon et piano (1942) 10'
I - Poco allegro II - Moderato allegro

cd A. Dubeau, MA Hamelin et A. Marion sur le disque Analekta FL 2 3031 [plages 18-19].

H. 292 - Concerto pour 2 pianos et orchestre (New York, 1943)
Ecrit pour les pianistes américains, Pierre Luboschutz et Genia Anemenoff.

cd Trois versions différentes de l'oeuvre par le Duo Reding et Piette accompagnés par Kubelik, Munch et Jochum en 1955, 1960 et 1956.

H. 293 - Concerto pour violon et orchestre n°2 (1943)

H. 294 - Písnicky na jednu stránku [Petites Chansons sur une page] pour voix et piano sur des textes de la traditions morave. (Etats-Unis, 1942/3)

  1. Rosicka (Rosée)
  2. Otevreni slovecken (Un seul mot pour l'ouvrir)
  3. Cesta k milé (En allant retrouver mon amour)
  4. Chodnicek (Le Chemin)
  5. U namenky (La mère)
  6. Sen Panny Marie (Le Rêve de la Vierge Marie)
  7. Rozmaryn (Romarin)

H. 295 - Symphonie n° 2 (1943 - Editions Boosey & Hawkes) Durée moyenne : 26'
Commande de la communauté tchèque de Cleveland.

« Eclipsé par des pages plus puissantes du maître comme les Symphonies n° 3, n° 4, n° 6, la Symphonie n° 2, venue en 1943, a beaucoup plus à dire que sa légèreté ne le laisse supposer. Une écoute attentive de cette composition, parfois considérée comme la « pastorale » du compositeur, révèle, à travers une carapace de mystère, d'insondables richesse impréssionnistes relevant de visions picturales et de perception sonores inédites. Mais cet forme de modernisme à explorer entièrement doit autant à l'observation de la vie qu'à la peinture. » (Pierre Vidal, Compact n° 59, Répertoire n° 38)

H. 296 - Památník Lidicím [Memorial to Lidice], pour orchestre (1943) Durée moyenne : 9'

H. 297 - Cinq Madrigal Stanzas pour violon et piano (1943 - Editions Schirmer) Durée moyenne : 13'. Dédiée à Albert Einstein
I - Moderato II - Poco allegretto III - Andante moderato IV - Scherzando V - Poco allegro

H. 298 - Quintette avec piano n° 2 (1944)

H. 299 - Symphonie n°3 (1944)

« L'angoise de la guerre 1939-45 est fortement ressentie à l'écoute de la Symphonie n° 3, achevée le 14 juin 1944. Elle ne fut créée que le 12 décembre 1945 par le dédicataire, Serge Koussevitzki au pupitre du Boston Symphonie. Elle supporterait le qualificatif de « tragique » pour la différencier de ses cinq « soeurs ». Sa forme tripartite est a rapprocher de celle du concerto grosso. Sa progression dramatique est directement liée  à son évolution tonale. Du mi bémol mineur au si bémol mineur, presque sibélien, l'Allegro poco moderato initiale laisse s'installer un discours sombre, insaisissable, n'utilisant qu'un cellule mélodico-rythmique de trois notes. Le basson tente de donner une cohérence à cette ligne mélodique dénudée, mais une brusque montée orchestrale balaie ce paysage lunaire sur lequel s'installait une lumière d'hivers. Cette agitation se poursuit jusqu'à la coda, allegro véhément puis allegro vivo proche du vertige. Le Largo, lui même tripartite, fut comparé, en sa beauté statique, à l'équilibre polyphonique des cordes dans un concerto grosso de Corelli. Sérénité et tension (timbales) alternent au cours de cette méditation qui s'illumine progressivement jusqu'à sa péroraison en un clair ut majeur. Le final, diptyque quelque peu antinomique, juxtapose un Allegro dense et mouvementé, à l'héroïsme parfois irrépressible, et un Andante qui constitue un épilogue hymnique à l'étonnante concentration spirituelle. Quelques interventions de piano viennent encore perturber l'espoir qu'apporte cette page ultime, partant d'un choral pour cordes seule suivit d'une grandiose coda, proche du trionfo, s'achevant pudiquement, sur un impalpable pianissimo. » (Pierre-Emile Barbier, Plaquette de l'oeuvre par Ancerl, chez Praga)

cd Ancerl + Kytice H. 260 - Praga 10/4 Répertoire n° 93
Neumann chez Supraphon (+ 6ème) 9 Répertoire n° 34

H. 300 - Trio pour flûte, violoncelle et piano (Connecticut, 1944)

1 à 100 | 101 à 200 | 301 à 387



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