Dominico Scarlatti


discographie (très) sélective


Pierre Hantaï

Pierre Hantaï (Mirare MIR 9918)

ø Haarlem, 2002 - Mirare MIR 9918
Clavecin : Jürgen Ammer 1999, d'après un clavecin anonyme allemand (Thuringe) de 1720
Son : Nicolas Bartholomée et Aline Blondiau
7 Rép. n° 159 / Diap. d'or n° 494 / Choc Monde n° 267 / Recom. Classica n° 45 / 4* Goldberg n° 20

« Certes, il y a de très beaux moments dans ce disque, des instants magnifiques même, comme dans les Sonates K 162, 177, 531, où le temps semble s'être arrêté pour guider l'oreille dans les méandres des lignes mélodiques, dans les douloureuses dissonnances où l'expressivité de ce grand musicien nous conquiert. A noter aussi la Sonate K 185, véritable petit joyau, où le toucher à la fois subtile et profond de Hantaï joue sur une infinie palette de couleurs, ou enfin, sa sensibilité perce au grand jour. [...] Ce n'est pourtant pas faute d'admirer le travail de ce claveciniste dont la remarquable maîtrise de l'instrument (toucher, articulation, vélocité...) fait bien sûr son effet. Cependant, poussé à l'extrême, ce parti pris de la folie, cette approche délirante, presque maladive, me semble manquer l'essentiel : le claveciniste ne respire plus (si ce n'est avant d'entamer un trait ou pour poser une basse lorsqu'elle implique un déplacement de la main), s'embrouille dans un foisonnement de notes, en rajoute bien trop, et en oublie de se poser sur les temps. Une oeuvre comme la Sonate K 141, où l'on ne comprend plus rien, me parâit caricaturale. » (Coralie Welcomme, Répertoire n° 159 p. 99 - juillet 2002)

« Pour présenter ce panorama de la musique de Scarlatti, Pierre Hantaï a choisi un pétillant clavecin [...] qui, écrit-il, « s'apparente à la facture italienne, avec une grande netteté d'émission et un aigu particulièrement rond ». [...] En une heure, Hantaï résume les principaux traits de la musique de Scarlatti et il offre ainsi la plus complète anthologie imaginable. » (Philippe Venturini, Monde de la Musique n° 267 p. 84 - juillet 2002)

« Hantaï ne cesse de jouer avec le tempo, accentuant la découpe du discours en petites cellules thématiques aux couleurs contrastées. Non chalante, hésitante, décalée, la Sonate K 208 prend une allure improvisée grâce aux effets rythmique du musicien. Ce jeu avec le temps a ses risques, notamment celui de l'instabilité [...]. Ce sont les inconvéniants de la fougue, largement contrebalancés par le véritable sentiment d'urgence qui anime aussi bien les sonates lentes que rapides. [...] En déjouant aussi bien les risques d'asphyxie que d'achronie que court ce type d'interprétation, le musicien joue avec une totale intelligence, un sens indéfectible de la tension et de la continuité, et un refus total du narcissisme. » (S. Vincent-Lacrin, Classica n° 45 p. 66 - septembre 2002)

« Hantaï joue ces sonates virtuoses avec un immence panache et beaucoup d'éclat, sans pour autant oublier de donner aux sonates plusretenues toute la poésie nécessaire. [...] L'exquise K 208, et sa jolie mélodie en forme d'aria sur des cordes de guitare, est particulièrement séduisante, tout comme la K 185, interprétée par hantaï avec un rubato parfait qui donne à la sonate un léger balancement doux et triste. Le claveciniste rend également parfaitement l'esprit de Scarlatti dans la sonate K 145 (j'aime les accords puissant, « à la Beethoven », vers la fin de la seconde moitié) et particulièremnt la K 299, une danse qui évoque les cabrioles pesantes, peut-être de satyres. [...] Un disque chaleureusement recommandé, à écouter par petite doses plutôt que dans la continuité. » (Brian Robins, Goldberg n° 20 p. 102 - septembre 2002)

NB : Seules quatre sonates recoupent le récital Astrée de 1992 avec les K. 141, 145, 208 & 248.


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