Dominico Scarlatti


discographie (très) sélective


András Schiff

András Schiff (Decca 421 422-2)

ø Londres, 1986 - Decca 421 422-2
Son : Colin Moorfoot
6 Rép. n° 13 / Diap. d'or n° 348 / 3d Compact n° 41

« Imaginez un Scarlatti contemporain de Haydn, né quelque partdans une plaine du Nord, et exerçant ses talents à Londres, dans les salon douillets de la Maison de Hanovre... Tel est, à gros traits, le portrait que trace András Schiff du maître de musique du Prince des Asturies. Il est louable de vouloir démontrer tout ce que la musique de Scarlatti a d'originale et de prémonitoire. Mais de là à étouffer la fougue napolitaine, à éteindre la véhémence des rythmes espagnols, il y a quelque outrace qu'il est difficile d'admettre. Ainsi la sonate K 513 a perdu toute vigueur, malgré son délicat balancement de cicilienne qui ne devrait engendrer aucune nostalgie. Dans la K 402, c'est chopin qui se dessine au loin... Mozart semble planer dans le suave cantabile de la K 144, alors que Schubert se devine sous la gracieuse mélodie de la K 116. Tout cela est fort intéressant, d'autant qplus qu'András Schiff défend sa conception avec, comme de coutume, beaucoup de goût et d'élégance. Mais il ne suffit pas d'être un grand styliste pour faire revivre le génie de Scarlatti. » (Francis Albou, Répertoire n° 13 p. 63 - avril 1989)

« Schiff dix ans [après son premier disque Scarlatti chez Hungaroton] est à la fois plus classique encore, et plus magistral. Qu'on écoute la seule grande K 402 en mi mineur : la variété, mais aussi la grâce de ces onze minutes suffisent à convaincre. Mais l'incroyable légèreté de touche de l'allegrissimo K 450 emporte autant : aucun complexe ici, ni vis-à-vis du clavecin, ni vis-à-vis de Horowitz. La même inquiétude harmonique que chez un Zacharias [...], avec sans doute plus de transparence et de lié : quelque chose comme la simplicité et l'évidence d'une Haskil (son rare Wesminster), avec toute la complexité de plans (le cantabile et les arrière-fonds comme haydnienne de la K 544) dontScarlatti joue en vrai prestigiditateur. Un grand disque [...]. » (André Tubeuf, Diapason n° 348 p. 164 - avril 1989)

« András Schiff, qui a su apprivoiser Bach à son instrument favori, me semble moins heureux face à l'univers violemment contrasté de Scarlatti. IL ose certes des extravagances inattendues : extrème lenteur de la Sonate 402 qui s'étire sur onze minutes contre cinq de moins pour Scott Ross (au clavecin) ; précipitation cahotique de K 449 ; mais sans les chatoiements d'Horowitz ni le rafinement distingué de Maria Tipo. Ici on admire la technique, le sens du rubato, mais trop d'angles sont adoucie, trop de brisures dans le débit sont comme enrobées. Parfois les cantabile sont trop percutants, à d'autre moments les prestissimos un brin douceureux et la palette sonore de Schiff, suffisante pour les Suites anglaises ou les Partitas, paraît un peu courte dans Scarlatti. La Sonate K 544 tombe ainsi dans la mignardise et l'ensemble de ce disque ressemble à une collection de vignettes dépareillées. » (Jean-Luc Marcia, Compact n° 41 p. 53 - avril 1989)


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