Mise à jour : 30 avril 2003

Discographie Beethoven
Sonate opus 111



N

Nat ø 17 février 1954 - Emi  CZS 762901 2 (intégrale - coffret 8 CD)
Durées : I. 6'20 - II. 14'02
10 Rép. 

« Nat en 1954 donne un grand coup de point dans la discographie, avec une sublimation de la tentative fulgurante de Backhaus. Il réussit tout ce que manquera Nikolieva et tout ce que Södergren voudra démontrer (assise de la main gauche, tension des climax). Evidement Pollini est un pianiste plus marmoréen plus fiable, mais quelle différence dans le vie de la musique : écoutez la fin de I... L'auditeur est littéralement aspiré vers quelque chose. C'est d'un naturel hallucinant d'une évidence limpide. On touche au coeur de tout : de la musique, de l'humilité la plus absolue, du génie le plus confondant. L'Arietta, c'est l'anti ce-que-l'on-pense-au-jourd'hui de l'Opus 111 : pas d'évanescence, mais un tourbillon, qui n'empêche pas le jeu sur la texture (cf. 8'42 et suivante). C'est violent et sublime, tant sont générés et suggérés grondements et rafales... » (C. Huss, Répertoire n° 135, mai 2000)

Ney [1], 1936 - History 20.31712-306 / Biddulph (+ Sonates 4 et 8 extrait : adagio seul, variations «Nel cor piu non mi sento» de Paisiello de 1795)
Durées : I. 9'44 - II. 19'13
6/3 Rép. n° 88 

« Elle nous livre une interprétation romantique, aux respirations habitées. La pédale lie souvent les basses au détriment des silences. La main gauche n'est pas toujours claire, mais sonne magnifiquement. Elly Ney, crée des moments de suspense qui sont autant d'attentes curieuses d'une réponse jamais décevante. On prête l'oreille aux confidences de l'Arietta, d'une expressivité d'abord retenue, puis bousculée. La vieille prise de son est-elle responsable des notes avalées ? Ce n'est pas sûr et elle nous manquent... De plus certains ralentissements paraissent exagérés. A ranger avec Kempff, bien derrière Schnabel et Backhaus.» (C. Huss, Répertoire n° 135, mai 2000)

«La sonorité étouffée, son manque de relief nuisent à la dramaturgie. L'introduction manque de force, l'impétuosité du premier mouvement ne s'impose d'aucune manière. La tranquilité de l'Arietta semble ensuite inaltérable. Peu à peu cependant, quand le rythme se resserre, quand les bruissement des trilles envahissent l'espace et reposent sur des accords d'une clarté lumineuse, la volonté de confiance nous gagne tel une épure.» Claude Helleu, Répertoire n° 88, février 1996, p. 25)

Ney [2], ø 1952  - Bayer (+ Sonates 21 et 27)
4Y Diap. n° 398

«Elly Ney gravera une seconde fois cette oeuvre en 1952 (CD Bayer) avec moins de bonheur [que sa version de 1936] : romantisme chargé, lenteur et gravité, variations de tempo, jeu brouillé, notes escamotées et accrochées. L'Arietta traîne une intensité aux accents pesant, à l'expression incongrue. On oublie.» (C. Huss, Répertoire n° 135, mai 2000)

 «Qui se souvient de l'Allemande Ally Ney (1882-1968), qui eut son heure de gloire sous le troisième Reich, mais dont les disque sont devenue bien rares. [...] On y découvre une sonorité immence et sombre, un toucher constamment fouillé, et une conception grandiloquente de Beethoven qui ne correspond plus vraiement aux cannon actuels mais n'a rien de ridicule. Simplement, la propension de la pianiste à grossir le détail (tout l'Opus 90 est un monument de maniérisme) ou à forcer le trait (Maestoso de l'Opus 111) donne une sensation tantôt de petitesse, tantôt d'amphase. La faute en incombe également à une certaine retenue des tempos qui rend certains passages trop statique ou pesants (Variations IV de l'Opus 111, Rondo de l'Opus 53),  probablement du à une prudence excessive qu'on ne trouve pas dans les enregistrement effectués par la pianiste quand elle étati plus jeune.» (Etienne Moreau, Diapason n° 398, novembre 1993, p. 114 sq)

Nikolaieva, ø Concert 1983 - Olympia

Novaes, ø 1966 (+ Sonates n° 14 et 26) - Vanguard 
9/7 Rép. n° 67 / Diap. d'or n° 402

«La soi-disante mythique Giomar Novaes, en 1966, tient son rang d'excellente pianiste (mais on est loin des risques pris par Lefébure et Yudina). Malgré des aigus résonnants, c'est merveilleux de présence et de rayonnement, avec un rien d'inertie dans les fins de phrases à la mains droite, brouillonnant mais démonstrastif. L'Arietta pâtit d'un manque de proximité : on admire, mais on n'adhère pas. Curieusement, ce mouvement manque de cohésion interne (abus de montages ?) et apparaît comme une suite de moments, d'esquisse musicales. On admire ponctuellement (les sonorités irisées à 9'31 de II) mais à chaque fois quelques chose vient perturber 'l'ordre des choses'» (C. Huss, Répertoire n° 136, juin 2000)

«Une interprête ? Non, une inspirée ! L'Opus 111 pourrait lui être étrangère, mais la détermination véhémente avec laquelle elle prend d'assaut son 'Appassionnato' montre la maîtrise : et l'exfoliation lente, pensée, souveraine des variations de l'Ariette (14'55), dans une plénitude sonore toujours inouïe, et avec des flasches de vitalité d'une invention quasi créatrive, nous mettent à un somment discographique radieux.» (André Tubeuf, Diapason n° 402 mars 1994, p. 114)



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