Mise à jour : 30 avril 2003

Discographie Beethoven
Sonate opus 111



S

Savage, ø 1995 - Tall Poppies TP 076 (+ op. 109 & 110)

Schnabel [1], ø mars 1932 - Emi (+ Sonates 28 à 32, Bagatelles op. 126 et Diabelli) / Pearl vol. 5 / History (p 2001) / Arkadia
Durées : I. 8'14 - II. 17'42
9/4 Rép. n° 79 / Diap. Historique n° 414

«On a l'habitude, lorsqu'on fait un panorama historique des Sonates de Beethoven, de dire coup d'essai, coup de maître en parlant d'Arthur Schnabel. [...] Cet enregistrement qui figurera dans la première intégrale des sonates en 1935, fait suite à des cycles de concerts à la fin des années vingt, cycle beethoveniens qui firent beaucoup pour la notoriété de Schnabel, mais aussi pour celle des sonates. Assurément, le meilleurs de Schnabel est dans l'Arietta. Le 1er mouvement (est-ce pour dépeindre les troubles qui agitent Beethoven ?) est rempli de foucade, de climax qui arrivent avant terme dans une sorte de tumulte. Ce démiurgisme un peu décousu est en deçà de la concentration obtenue par Nat dans un parti pris similaire. Le 'grand coup' de Schnabel c'est donc l'arche qui tend l'Arietta et surtout le début, l'adagio molto, d'une concentration étonnante, magnifique de pudeur et de grandeur à la fois. Là cet enregistrement est immense, même si Solomon, vingt ans plus tard réalisera l'exploit de faire au moins aussi bien.» (C. Huss, Répertoire n° 135, mai 2000)

Schnabel [2], ø 1942 - RCA

Le coffret « Grands Pianistes XXe s. » contient cet enregistrement et aussi : Beethoven : Sonates n° 21, 30 et 32, Variations Diabelli, Concerto pour piano n° 4 et se trouve chroniqué dans Répertoire n° 122 et Diap d'or n° 457.

«La primeur donné à l'enregistrement de 1932 est assez incompréhensible, car 1942 le surpasse sans conteste, même si la démarche interprétative est strictement identique : le piano est plus beau, la prise de son plus claire et stable, l'entrée du 2e mouvement tout aussi belle, la fin encore plus éthérée... Reste le 1er mouvement toujours bousculé (un peu moins quand même) et pas aussi concentré que d'autres. Sans aucun doute, c'est là un très grand disque historique.» (C. Huss, Répertoire n° 135, mai 2000)

Schnurr, ø 1995 - Meister Music "The art of Schnurr vol. VI" MM-1012 (+ opus 109 & 110)
Durées : I. 9'05 - II. 16'32

Sherman, ø Weston (Massachusetts), Campion Center, décembre 1993 - GM Recordings GM 2050 (+ Sonates 1, 9, 16, 21 & 30) / GM 5001 (intégrale)
Durée : I. 9'08 - II. 18'17 = 27'29

Shtarkman, ø 1995 - Divox

Serkin [1], ø mars 1967 - Sony
9/6 Rép. n° 73 / Diap d'or n° 408 / 4f Télérama n° 2340

«Les enregistrements de ces neuf sonates [n° 1 ø  1970, 6 ø 1970, 12 ø 1970, 13 ø 1980, 16 ø 1970, 21 ø 1975, 30 ø 1976, 31 ø 1960 et 32] sont tous des inédits que Serkin, par scrupule, avait refusé de publier (mais l'autorisation posthume en a été donnée par son fils Peter).» (Jacques Bonnaure, Répertoire n° 73, octobre 1994 p. 25)

«Rudolf Serkin fut un éminant beethovenien. Sa rare et méconnu - gravure Sony de mars 1967 est très classique. Ce terme a un sens laudatif (de la hauteur et de la majesté) mais aussi restrictif (une certaine austérité, un manque de magie dans les changements d'atmosphères, par exemple dans la dernière pirouette qui achève I). [...] C'est absolument admirable, mais assez peu émouvant.» (C. Huss, Répertoire n° 136, juin 2000)

« [...] Se refusant tout effet, nous mettent à des profondeurs de sentiments et de visions inouïes, avec une simplicité telle que certains pourront n'y voir... rien. Rien en effet. Seulement Beethoven. (André Tubeuf, Diapason n° 408)

Serkin [2], ø Concert Vienne octobre 1987 (+ 30 et 31) - DG
9/10 Rép. n° 17 / Référence de Compact n° 45

« Avec la Sonate n° 32 nous retrouvons le poête de l'interrogation intérieure, du mystère. Il semble d'abord errer, apparemment sans but : c'est pour mieux assurer sa démarche futur. Alors s'élèvent le second thème, décidé, volontaire, mais sans excès, puis le développement, d'une parfaite lisibilité, d'une discrétion totale, d'un modelé suprême et toujours d'un goût parfait. Et lorsque débute l'Arietta, dans  des sonorités semblants venir des confins de la terre et du ciel, nous ressentons comme un frisson : c'est l'adieu que Beethoven adresse alors à la sonate [...] » (Jean Gallois, Compact n° 45 septembre 1989 p. 28)

« Les Bravos qui saluèrent à parution le triste concert de 1987 apparaissent totalement incompréhensibles. C'est vraiment le combat de trop et même avec les oreilles du coeur on ne peut que constater que les doigts ne suivent plus tout à fait la pensée. Toutes les transitions sont manquées, les accords sont mous : c'est pathétique. Retour à Sony [1967]. » (C. Huss, Répertoire n° 136 - juin 2000)

Silverman, ø 2000 - Orpheum Masters KSP 830/839 (inégrale)

Smith, ø 1998 - Appian APR 5566 (+ Waldstein & Appassionata)
9 Rép. n° 144

« Comme auparavant rien n'est spectaculaire, mais tout est emprisonné dans une main de fer. L'âge aidant, les foucades dynamiques de I ne sont pas véritablement là, mais, à nouveau, ce déroulement musical lapidaire, dans une simplicité apparente, est fascinante. Dans l'Arietta, [Ronald] Smith sait retrouver la subtilité tactile du mouvement lent de l'«Appassionata» et nous bouleverse en une fraction de seconde par un toucher, un équilibre, la mise en valeur d'un rythme. » (Ch. Huss, Répertoire n° 144)

Södergren, ø 1978 - Calliope CAL 6648 [CAL 1648 - LP]
Durée : I. 9'13 - II. 18'40
9/8 Rép. n° 22 / Diap. d'or n° 235 / Choc Monde / 3d Compact n° 50 (+ 30 - de 1989 - et 31)
Sur piano Bösendorfer

« Qui sait à ce point alléger sans lui ôter sa puissance l'Allegro con brio de l'opus 111 ? En vérité je vous le dis, les éloges qui ont plu dès leur parution sur les deux dernières sonates n'étaient pas imméritées.» (Jacques Bonnaure, Rép. n° 22)

« Pollinienne, mais un rien plus froide et surtout plus ostentatoire (et fatigante), Inger Södergren en 1978, pâti de micro posés sur les marteaux. Au fur et à mesure de l'évolution on commence à se lasser des coups de poings dans les tympans et ça vire (beaucoup plus que Pollini) à la démonstration de 'dyonisisme'. C'est une version résonnante (jeu sur la pédale), qui mise sur la mémoire du son. C'est la gravure la plus assise dans les graves que l'on puisse trouver : pour le coup c'est très impressionnant, mais c'est du grand pianisme plus que de la musique sublime.» (C. Huss, Répertoire n° 136, juin 2000)

« Elle aborde l'opus 111 avec une retenue dans la force qui pourra étonner, mais j'aime que ces accents soient plus musicaux que musculaires. La modération de son tempo [...] lui permet de traduire à la fois l'urgence d'un discours qui est un cri et une déchirure, mais aussi un acte de foi. [...] Dans l'Arietta, Inger Södergren adopte encore un tempo très retenu [...] et atteint ici une immobilisation impresionnante du tempo, on est dans un rêve éveillé. Son jeu est d'une telle transparence, d'une telle immatérialité, d'une telle pureté que l'on est ému jusqu'aux larmes. Et puis il y a une fragilité (on la sent faillible à chaque instant) qui ajoute encore à son interprétation. » (Alexandre Borie, Diapason n° 235 - janvier 1979)

Sofronitzki, ø Concert 3 février 1952 - Melodiya [M 10 45223 005 - LP]

Sokolov, ø 1988 - Melodiya 00595 [LP]

Solomon [1], ø 1948 - Emi / Testament SBT 1230 (+ Schubert) / Pearl GEM 0038 (+ 3e & Haydn, Scarlatti)
Rép. n° 141 & 156

Solomon (1902-1988) s'est formé en France au conservatoire de Paris auprès de Lazare Lévy. Sa carrière fut brisée en 1956 par une crise d'hémiplégie.

« On est en droit de préférer la gravure ultérieure, plus préméditée, au premier mouvement plus cohérent et au son plus marquant. Le second mouvement diffère substantiellement par une lenteur plus assise, moins axée sur le flux musical. C'est superbe, là où la version 195[1] est immence. » (Ch. Huss, Répertoire n° 141 p. 85 - décembre 2000)

Solomon [2], ø 16/24 mai 1951 - Emi CHS 7 64708-2 (p 1993 + sonates 27 à 31 - seul l'opus 90 est en stéréo) / Testament SBT 1188 (p 2000 + 1e & 3e sonates) [EMI F 669134-39M - LP]
Durées : I. - II. = 26'37
10/9 Rép. n° 59 / Diap. d'or n° 394 / Choc Monde

«Avec le microsillon monophonique nous arrivent un certains nombre de nouveaux enregistrements. Là aussi, c'est le premier d'entre eux qui atomise bon nombre de tentatives ultérieures. Car Solomon, en 1951, nous livre (chez HMV-Emi) l'une des grandissimes versions de cette oeuvres, de laquelle nous pourrions presque dire : « Qui n'a pas entendu cela ne sait pas ce que peut être l'Opus 111 ». Le caractère combatif prend possession du clavier et s'adoucit aussitôt. La faculté de s'émerveiller et la détermination transcendent ce que Beethoven a si bien compris ; la vie n'est que luttes et joie, il y faut de la rage et de la tendresse. Ainsi gagne-t-on son pain quotidien ; le meilleur est à qui le veut. L'Arietta nous offre le ciel et la terre, il suffit de regarder, ou d'écouter, cela revient au même. Les deux mains égales chantent la douceur des accords et le balancement du rythme, qui soudain, sauvage, nous martèle sa rébellion, avant de nous envoûter sur les trilles entre ciel et terre. La voluptueuse détente qui leur répond porte en elle sérénité et tension, deux éléments de cette vie qu'il suffit finalement d'accepter simplement. C'est immense.» (C. Huss, Répertoire n° 135 - mai 2000)

«Voyez le début des opus 106 et 111, comme toute cela paraît facile, allant de soi, et d'une superbe projection dramatique, sans en avoir l'air. [...] Les grandes méditation (Adagio de l'op. 106, variations des op. 109 et 111) sont évidemment des moments privilégiés parce que l'essentiel y est dit en toute simplicité, avec naturel, sans trop retenir le tempo, sans sécheresse non plus, malgré la parfaite clarté de la polyphonie [...].» (Jacques Bonnaure, Répertoire n° 59, juin 1993 p. 30)

«Ecoutez la 'Hammerklavier' ou l'Opus 111. Difficile d'imaginer une exécution plus dominée de partitions dont Solomon, avec une totale simplicité, parvient à dégager toutes les lignes de force ! Par son caractère apolinien, ce Beethoven possède la pureté de ligne du marbre mais ignore sa froideur. [...] L'Arietta et variation de l'Opus 111 : il y a beaucoup de grandeur dans le Beethoven de Solomon... beaucoup d'humanité et de tendresse aussi.» (Alain Cochard, Diapason n° 394, juin 1993, p. 102 sq) 

Steinberg, ø allemagne ? - Elysium (intégrale - coffret 9 CD) [LP]

Stancul, Jasminca, ø 1993 (+ cto. n° 5) - Discover

Swann, Jeffrey, ø 1998 (+ Sonates n° 25, 30 & 31) - Agora

Szasz, ø ? - Bainbridge

Toutes suggestions, corrections ou informations
supplémentaires sont bienvenues !

http://patachonf.free.fr/musique

Valid XHTML 1.0!