Mise à jour : 23 mai 2003
« Du Nouveau Monde » - « From the New World » opus 95 / B. 178
Davis [1], ø 1977 O. Concertgebouw - Philips
"Duo" 438 347-2 (+ 7e & 8e) / "Solo" 441 401-2
Durées : I. 11'40 - II. 12'30 - III. 7'40 - IV. 10'37
7/7 Rép. 71 & 101
« La presse anglo-saxonne avait fait grand cas à la fin des années 70 de la gravure de Colin Davis au Concertgebouw. Sa réaudition commence par un choc : le premier mouvement est «parfait» (sauf l'ajustement entre trompettes et trombones 1 et 2 dans la coda), avec un geste généreux et surtout un univers sonores moelleux, très particulier. La gravure reste intéressante par la suite, mais se contente de goûter le plaisir sonore. Cette soif de douceur nous veau une vision moins abrupte (un début de final très legato) mais tourne un peu sur elle même avec des micro-tunnels. L'envie d'ouate sonore déteint parfois sur l'expression. [En revanche], la coda, qui rétablit les intentions supposées de Dvorák par rapport à certaines indications surajoutées, est passionnante. » (Ch. Huss, Répertoire HS p. 36)
Davis [2], ø Concert septembre 1999 LSO - LSO Live LSO-0001
Dohnányi, ø 1984 O. Cleveland - Decca
"Double" 452 182-2 (+ 7e & 8e) / 414 421-2
Durées : I. 9'19 - II. 11'48 - III. 7'52 - IV. 11'44 = 40'03
9 Rép. / 4Y Diap. n° 322 / 4d Compact n° 14
« Christophe von Dohnányi est l'un des chef d'orchestre les plus fascinants de l'heure. Mais alors que son profil de carrière l'inclut dans la grande tradition allemande [...], son style musical actuel l'en démarque nettement. [...] Le présent disque en est un nouvel et éblouissant exemple. L'orchestre souple, ductile, d'une parfaite justesse, réagit vivement à la moindre impulsion. Le chef éclaire et articule la structure musicale jusque dans les voix secondaires avec une maîtrise absolue. [...] Il serait donc vain de regretter le rubato, la couleur spécifique et la saveur agreste des grands tchèques (Talich, Ancerl et le quasi introuvable Stupka) qui restents, à l'évidence, indispensables. La grandeur de Dohnányi se situe ailleurs, dans la musicalité jubilatoire et juvénile dont il faut preuve et qui renouvelle l'approche de l'oeuvre [...]. » (Rémy Louis, Diapason n° 322 p. 144 - décembre 1986)
« Il est facile d'être prosaïque et vulgaire dans cette Symphonie qui ne l'est pas. Dohnányi ne l'est en rien. Il ne donne pas non plus dans le genre «intellectuel» qui serait une erreur. Il joue le jeu de la partition, mais un jeu constamment musical : les plans sonores sont admirablement étagés, sans aucun effet de lourdeur, sans aucun écrasement dans les fortissimos. Le début est, à cet égard, est saisissant, ainsi que le Finale, parfaitement maîtrisé. La qualité des membres de l'Orchestre de Cleveland est remarquable : on admira d'abord la splendeur sonore et surtout la poésie du cor, du hautbois, des cordes aussi. Le moment où l'on passe du Scherzo au Trio (joué dans un tempo très modéré) est un moment de délices dans cet enchantement. [...] Cette version [...] se hisse d'un coup à un rang quasi-comparable [aux Ancerl et Neumann...]. » (Pierre Brumel, Compact n° 14 p. 43)
« La précision de sa battue est proprement sidérante (cf. coda du premier mouvement). Jamais une mise en relief parfaire de la polyphonie ne s'est accompagnée d'un maintient aussi forcené de l'avancée. L'émotion n'est jamais sollicitée : elle naît des textures sonores. L'effet est sidérant dans le Largo. De plus les tempos sont parfaits (même le trio du Scherzo, plutôt lent, est sauvé par son élégance), la prise de son dynamique et spectaculaire. Vous cherchiez une Nouveau Monde «modèle» pour faire connaissance avec l'oeuvre. En voilà une - parmi d'autres certes - mais qui se détache. » (Ch. Huss, Répertoire HS)
Dorati [1], ø 1953 La Haye - Sony/Epic
Dorati [2], ø
1958 O. Concertgebouw - Philips (+ Concerto Violoncelle Schiff/Davis 1980)
[PHI 835 032 - LP]
Durées : I. 8'49 - II. 12'17 - III. 6'52 - IV. 10'55
8 Rép. 70 / 4* Monde n° 179
« Non content d'être un fin technicien, Doráti plie la Nouveau Monde à sa volonté très originale et lui imprime un véritable parcours : de l'«Allegro» souriant, où les bois se permettent à l'occasion quelques espièglerie, à un finale aussi survolté que le scherzo précédent, l'étau, auquel l'auditeur peut difficilement échapper, se resserre. » (Pascale Colas, Monde n° 179)
« Ce qui frappe avec Doráti, c'est la vie, la fièvre. Dans cette interprétation parente de Kertesz-Vienne [1966], on sent une urgence, mais aussi une humanité débordante et émue (section médiane du Largo). Sur cette nostalgie se greffent d'extraordinaires décharges de puissance : Dorati établit un véritable fossé avec la surcotée gravure Kubelík-Berlin [en 1972]. De plus, son Scherzo est le plus pulsant, avec Bernstein I [1962], et le final est furieux. Malheureusement il y a un problème majeur : une sonorité sèche et aiguisée, ainsi que le timbre propre de l'instrument, rendent le cor anglais très pincé à l'écoute. Cette couleur «passée au papier de verre» diminue fortement le plaisir d'écoute dans le deuxième mouvement. C'est très dommage. En tous cas, en écoutant cela on a du mal à imaginer comment, huit ans plus tard, le même chef a pu graver avec le New Philharmonia pour Decca « Phase 4 » une version hollywoodienne affligeante [1967], qui se situe quelque part entre Horenstein, Krombholc et Païta. » (Ch. Huss, Répertoire HS p. 33)
Dorati [3], ø
décembre 1966 O. New Philharmonia - Decca
6/6 Rép. n° 99 / Diap. n° 157
« En deçà de celle du Concertgebouw [... 1958] et de la gravure Vox-Royal Philharmonique [en 1976] (non rééditée) cette 9e joue sur le registre de la démonstration orchestrale. Cette orgie de violons cinglants (extraordinaires tenus - cf. Finale) et de cors en rut vous monte à la tête comme un vin blanc chaptalisé. Cette optique manque de tendresse dans les épisodes nostalgiques (cf. bois à 2'-2'30 de IV ou transition thématique peu fine à 5'13 de II) au profit d'une robustesse brillante et extérieure, qui séduira les collectionneurs de cette symphonie à la recherche d'une version un rien «perverse». Notons enfin deux montages très peu discrets à 5'04 de III et 8'52 de IV [...]. » (Ch. Huss, Répertoire n° 99 p. 83)
Cf. aussi le commentaire version de 1958.
Dorati [4], ø
1976 Royal RPO - Vox [35 084 - LP]
Durée : 44'21
4Y Diap. n° 223
« [Antal Dorati] signe ici, à connaissance, son quatrième enregistrement. Le dernier en date (19[66]) avec le New Philharmonia Orchestra [...] avait alors incité à voir en Dorati « un poète qui galvanise un orchestre somptueux ». Cette phrase s'adapte aussi bien à l'enregistrement qui paraît aujourd'hui, tant Dorati, se dépassant lui-même, va loin dans l'énergie qu'il déploie pour faire vivre cette oeuvre dans ses moindres détails d'orchestration et de rythmes, pour la faire chanter, rêver avec une passion tout-à-fait subjugantes. [...] Ce qui est surprenant, c'est la manière dont Dorati parvient à préserver la nostalgie et la tendresse du Largo en contenant les forces vives qui se sont déployées dans l'Allegro molto initial. » (Jean-Yves Bras, Diapason n° 223 - décembre 1977)
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