Mise à jour : 23 mai 2003
« Du Nouveau Monde » - « From the New World » opus 95 / B. 178
Kabasta, ø Concert
radio 14 juillet 1944 P. Munich [30 novembre 1941 Orchestre Philharmonique de Berlin chez Furtwängler]
- Music & Arts MACD 1072 (+ 3e Beethoven, 4e Bruckner) / Lys LYS
419-424
Durées : I. 8'22 - II. 11'12 - III. 7'04 - IV. 10'09 = 36'47
Recommandé Rép. n° 125 p. 91 (coffret) / 1 d Compact n°
45
Connu comme faux Furtwängler depuis les années 50, cette archive a retrouvé son véritable chef grâce au chercheur allemand Ernst Lumpe en 1990, en ayant effectué une comparaison avec les bandes des archives de la radio Bavaroise. Mais les doutes étaient forts...
« Cet enregistrement est très fortement contesté, malgré le témoignage d'un corniste de l'Orchestre Philharmonique de Berlin. Il s'agit en tout état de cause d'une oeuvre qui n'appartient pas au répertoire habituel de Furtwängler et dont l'interprétation, ici, n'est guère dans la manière de celui-ci. » (Gérard Gefen, Furtwängler. Belfond, 1986 p. 214)
« La prise de son éloigne considérablement l'orchestre et laisse une impression de froideur. On ne se sent guère concerné et l'on assiste à une exécution assez routinière. Malgré quelques passages poétiques et tendrement évocateurs, cette version est souvent trop nostalgique et, surtout dans le scherzo, trop sèche et dynamique --la direction presse le mouvement et les différentes voix se télescopent. Le chef paraît mal à l'aise... N'est-ce pas cela qui déroute et déconcerte les «inconditionnels» de Furtwängler ? » (Bruno Serrou, Compact n° 34)
Karajan [1], ø mars 1940 Orchestre Philharmonique de Berlin - DG / Grammofono 78 642 (+ 7e Beethoven-1941) ou 78 026 (coffret)
/ History 205183 (+ Concert piano Schumann-1948, Requiem, Brahms-1947)
Durées : I. 9'48 - II. 13'11 - III. 7'27 - IV. 9'47 = 40'13
3d Compact n° 45
« Pour ce que j'ai entendu [... le] jeune Karajan [...] domestique en mars 1940 un Philharmonique de Berlin encore faillible (cors) et peu familier de la partition. [...] Mais Karajan scrute très bien la polyphonie, balaye les tics interprétatifs et tient au mieux sa phalange en un véritable flot musical. » (Ch. Huss, répertoire HS)
« Enregistré dans les conditions du direct (et du 78 t !) le Philharmonique de Berlin, malgré de légère faute des cors au début de l'oeuvre, est d'une précision remarquable. Karajan peut ainsi jouer des nuances les plus infimes et les plus opposées (pianissimos ineffables, fortissimos impressionnant. [...] Cet enregistrement a la valeur d'un document car l'on découvre un Karajan de trente-deux ans déjà impérieux, sachant pétrir la pâte sonore d'un grand et magnifique orchestre. Mais il y a aussi des faiblesses, notamment un excès d'esprit allemand, qui le pousse parfois au contresens. » (Compact n° 45)
Karajan [2], ø mai 1958 Orchestre Philharmonique de Berlin - Emi [Columbia SAXF 814 - LP]
« On espère une jour le retour [de cette gravure] que nous avons entendu sur un vieux microsillon : bien retranscrite sur CD (ce qui n'a pas encore été le cas !) elle devrait séduire par son équilibre et le profond recueillement du Largo. Ce pourrait bien être ce que Karajan a fait de mieux dans cette oeuvre... et dans Dvorák. » (Ch. Huss, Répertoire HS)
Karajan [3], ø
1964 Orchestre Philharmonique de Berlin - DG [138 922 - LP]
Durées : I. 9'18 - II. 13'06 - III. 8'13 - IV. 10'58 = 41'35
7 Rép. n° 140 / 3d Compact n° 45
« Karajan s'affirme toujours très «germanique» [...]. S'il se délecte davantage encore de belles sonorités, il n'en réalise pas moins une interprétation au souffle épique. I est ferme, ample, enlevé dans un délire de beaux timbres et de somptueuses couleurs. Le geste est large, la vision volontaire, mais aussi théâtralisée. [...] IV, vif, ample, ample et ferme, est charnu, alter, voire guilleret. Ce finale est très satisfaisant. Karajan se faisant tour à tour grave, violent, passionné, charmeur, tendre, retenu. [...] Une Neuvième contrastée, où les sonorités instrumentales sont très bien mises en relief (priorité est donnée à la beauté du son), les ligne mélodiques s'y déploient à loisir. Les sens de l'auditeur sont ainsi constamment suscités. » (Compact n° 45)
Karajan [4], ø 1966 Orchestre Philharmonique de Berlin - DG (Film de Henri-Georges Clouzot)
Karajan [5], ø Concert Salzbourg, 1971 OP. Tchèque - Inédit ?
Karajan [6], ø 1977 Orchestre Philharmonique de Berlin - Emi
"Studio plus" CDM 7 64325 2 (+ 8e)
Durées : I. 9'34 - II. 12'03 - III. 8'21 - IV. 10'57 = 40'52
3Y Diap n° 230 /3d Compact n° 45
« Karajan en 1977 a gravé pour Emi un machin sonore qui est à la Nouveau Monde ce que le monument de Victor-Emmanuel III à Rome (la fameuse «machine à écrire») est au goût architecturale. Successivement, timbales, trompette et cors prennent la vedette. Ces effets luxuriants sont étalés comme des couches successives de chantilly sur de la crème au beurre (l'avancée de la musique est bridée). Beaucoup seront écoeurés, certains se pâmeront, mais Dvorák est ailleurs. » (Ch. Huss, Répertoire HS p. 33)
« Fidèle à lui-même Karajan, s'il demeure loin des origines «ethniques» de la Nouveau Monde, s'empare de cette partition de manière impérieuse, en faisant un oeuvre personnelle, d'une beauté et d'une dynamique efficaces. Un version haute en couleur, très «karajanesque» [...].» (Compact n° 45)
Karajan [7], ø Concert Vienne, 29 juillet 1979 Philharmonique de Vienne - Sardana SACD 205
Karajan [8], ø 6 & 9 février
1985 Philharmonique de Vienne - DG "Gold" 439 009-2 (+ Vltava)
/ 415 509-2 (et vidéo Sony / DVD : SVD 48421)
Durées : I. 9'53 - II. 12'21 - III. 8'32 - IV. 11'21 = 42'07
8 Rép. (& 6/8 n° 58) / 4Y Diap. n° 314, 468 (DVD)/ 4d Compact
n° 45
« Pour son dernier enregistrement de la Nouveau Monde, Karajan choisit la Philharmonie de Vienne, qui donna l'oeuvre dès... 1896 sous la direction de Hans Richter, en présence de l'auteur et de son ami Johannes Brahms. Le chef autrichien subjuge ici par la profondeur de son interprétation, et par sa conception rigoureuse, soignée. L'amplitude de certaines phrases rattachent I au dernier Beethoven (la coda est impressionnante de puissance, de tension). II d'une grande émotion, tendre, affectueux, généreux de coeur et d'âme, semble éclater d'amour. III, malgré une certaine emphase, sans doute aussi un peu trop tragique, apparaît pourtant réservé, retenu. Le Trio semble hésiter, demeurant quelque peu en demi-teinte. La coda, grandiose, tendue, introduit un IV majestueux, ample, parfaitement ciselé, aux contrastes terriblement efficaces. Karajan parvient ici à atténuer un peu l'aspect germain (voir Wagner ou Beethoven) qui caractérisait ses version précédentes. [...] Le renouvellement de la pensée est de taille. Cet approfondissement de l'oeuvre ne serait-il pas dû aussi à l'orchestre viennois ? » (Compact n° 45)
« L'ultime gravure avec Vienne ajoute au brio orchestral [... par rapport aux prises de 1960 et 66] une indéniable vibration humaine. Hélas, le troisième mouvement n'est pas satisfaisant ; Karajan ne trouve pas la pulsation, dans aucun endroit de ce mouvement. Cette sclérose amorcée dans la seconde moitié du Largo, handicape la montée vers les conflits du finale. Cette gravure viennoise de Karajan, souvent cité comme «référence occidentale» (comprenez «non tchèque ou hongroise») ne me paraît pas pouvoir se targuer d'un quelconque leadership dans ce domaine. » (Ch. Huss, Répertoire HS)
« Les exégètes nous ont abreuvés de preuves quant à l'influence de Brahms que le « compositeur de province » qu'était Dvorak. Karajan traite le fond de cette trame symphonique et comble nos oreilles en ciselant d'un seul trait, tel un Matisse-chef d'orchestre réussissant des courbes idéales sans lever le crayon ce que Dvorak a su assimiler de Haydn à Brahms, en passant par Beethoven, Schubert et surtout Mendelssohn. Aujourd'hui, Karajan réinvente, improvise, mais privilégie la ligne mélodique qui ne nous est jamais apparue aussi pure, aussi évidente. Les tempos ont perdu de leur fougue inopinée. Il n'est que le phrasé du cor anglais, dans le fameux thème du Largo, pour avoir conservé quelques liaisons typiquement bohême, qui marquent tant l'époque qu'une barrière infranchissable entre le phrasé germanique et la sublimation d'un chant de bohême. » (P.E. Barbier, Diapason n° 314 p. 121 - mars 1986)
Keilberth, ø
Concert 1961 OS. Bamberg - Teldec
Durées : I. 8'58 - II. 12'04 - III. 7'49 - IV. 11'02
8 Rép. / 4d Compact n° 14
« Si nous avons jadis connu l'Orchestre de Bamberg un peu vert, il est juste d'affirmer que cela ne concerne pas cette exécution d'une grande valeur instrumentale et d'une mise en place digne de l'inlassable artisan que fut Joseph Keilberth. » (Pierre Vidal, Compact n° 14)
« Vision très particulière [que celle] de Joseph Keilberth. Son orchestre, celui de Bamberg (composé d'exilés de Tchécoslovaquie *), semble à lui seul un gage d'authenticité. Mais c'est bel et bien le chef qui porte une vision fusionnelle, arquée sur des cordes brûlantes jusqu'au cri, sur lesquelles se fondent des bois précis et de cuivres englobés dans un halo parsifalien. C'est une cérémonie mystique, et l'interaction émotionnelle de ces trois groupes de protagonistes orchestraux nous vaut des moments étreignants (ça commence à 3'03 du premier mouvement...) Keilberth est encore plus (provocateur) que Kempe [1957]. Il est dommage que les oreilles sensibles aient tout le loisir de se plaindre d'une finition orchestrale qui n'est en rien exemplaire : le disque est truffé de petit ratés d'exécution (le premier tutti de cordes n'est pas en place, le premier accord du Scherzo non plus et juste après le climax du Largo la flûte dérape...) Ceci posé, c'est une des très rares relectures de la partition : du strict point de vue de la vision sur l'oeuvre, Keilberth est un acteur majeur de la discographie, avec un imaginaire sonore à cent coudées au-dessus du commun des chefs. » (Ch. Huss, Répertoire HS)
(*) Compact n° 46 donnait une précision de plus au sujet de cet orchestre: « Le Symphonique de Bamberg est l'émanation de l'ancien Orchestre de l'Opéra Allemand de Prague que Keilberth dirigea de 1940 à 1945. Seize ans après l'exil, nombre de musiciens perdurent encore la tradition germano-slave. » [retour]
Kempe [1], ø [stéréo] 2-3
septembre 1958 Orchestre Philharmonique de Berlin - / Testament SBT 1270 (+ 1e Schumann/1955)
/ Royal Classics "Long Players" 70674 (+ Fantastique & Schéhérazade)
[Emi TRI TRX 6 138 - LP]
Durées : I. 9'45 - II. 12'00 - III. 8'10 - IV. 10'37 = 40'42
9 Rép. n° 164
« Kempe : personne n'y croit, mais, souvent, quand on tend l'oreille, ses interprétations sont des révélations. Avec Berlin, il ouvre des horizons infinis. Non seulement il n'y a pas le moindre forte baveux obstruant la polyphonie ou le flot des cordes, mais en plus la couleur des cors est la plus belle de la discographie ! Kempe parvient à alterner, sans l'artificialité ressentie de Fricsay, des passages «en dedans» très intériorisé, comme floutés, et des exaltations extraordinaires premier mouvement et finale. Du point de vue du son (mais la prise de son est très feutrée et floue), il est le plus original avec Keilberth [1961]. [...] Il renouvelle pas cette réussite humaine à Londres [... en 1963]. » (Ch. Huss, Répertoire HS)
Kempe [2], ø 1963
RPO - Menuet [Reader's Digest - LP]
4d Compact n° 46
Durées : I. 11'32 - II. 11'32 - III. 7'52 - IV. 10'30 = 39'27
« [Kempe ne renouvelle pas sa réussite de 1957 à Berlin.] Cette version plus cuivrée est défendu par un orchestre plus extraverti et moins personnel, qui ne nous offre pas les moments magiques de la gravure berlinoise. » (Ch. Huss, Répertoire HS)
Kempe [3], ø 1972 O. Tonhalle Zürich - Scribendum (+ 9e Dvorak) / Tudor [67 801 - LP]
« Nous retrouvons dans cet enregistrement les mêmes défauts que ceux que nous dècelions dans celui de la Cinquième de Beethoven : lourdeur de la masse orchestrale, épaisseur des cordes, pesanteur des cuivres soutenus par de sourdes timbales. Sans doute cela tient-il à la couleur générale de l'orchestre mais il y a aussi une direction appuyée dont la palette des nuances reste pauvres : les « pp » sonnent « f » et les « ff » manquent d'éclat (finale). Une version qu'il faut oublier donc [...]. » (Jean-Yves Bras, Diapason n° 213 - janvier 1977)
Kempe [4], ø Concert
1975 OS. BBC - BBC "Legends" BBCL 4056-2 (+ Ouverture Leonore II, Beethoven,
Prokofiev)
Durée : 40'00
10 Rép. n° 146 / 5Y Diap. n° 485
Kertesz [1], ø Vienne, Sofiensaal, 22-24
mars 1961 Philharmonique de Vienne - Decca 460 443-2 (+ 7e Monteux-LSO, 1959 / 8e Karajan-Philharmonique de Vienne, 1961)
[Decca SXL 2289 - LP]
Durées : I. 9'45 - II. 11'45 - III. 7'39 - IV. 11'05
10/8 Rép. n° 44 & Recommandé n° HS 11 / 3d Compact
n° 46 p. 30
« Kertesz place la barre très haut. A part Suitner [1978] et Bernstein [1962], je ne connais guère de version plus concentrée, à la fois en transe et efficace comme un rouleau compresseur ; [...] Il réussit à faire de l'orchestre et de la musique. C'est bien plus vivant que Szell et Reiner réunis, pas moins virtuose et pourtant infiniment plus musical que Horenstein et consorts. Kertesz-Vienne nous permet de constater ce qui manque, par exemple, à Mackerras [1991] : l'exaltation qui illumine ce qui est peut-être ma version île déserte. » (Ch. Huss, répertoire HS)
Kertesz [2], ø 1966 LSO - Decca
430 046-2 (Intégrale) / "Classics Sound" 448 583-2 (+ Ouvertures,
Carnaval & Othello)
Durées : I. 12'30 - II. 12'28 - III. 7'25 - IV. 11'18
8/8 Rép. 86 p. 76 / 4d Compact n° 46 & 70 / Recommandé
Classica HS n° 2
« Face à un tel maelström [de la version Viennoise, 1961], la célèbre version Kertesz-Londres, extraite de l'intégrale Decca, ne peut s'imposer. Oh ! elle ne démérite pas. Stylistiquement elle se situe à mi-chemin entre Kondrachine ou Giulini-Chicago et Dohnanyi ou Kertesz-Vienne : un équilibre polyphonique plus réussi, moins outrancièrement cuivré que Kondrachine et Giulini, mais moins soutenu dans l'avancée que les deux autres versions Decca. Par rapport à Vienne, une partie de la fièvre s'est évaporée au profit d'une attitude plus «poseuse». C'est une version luxuriante, très riche sur tout le spectre, mais pas «grasse» façon Karajan... » (Ch. Huss, répertoire HS)
Kleiber [1], ø 1929 Staatskapelle Berlin
- Grammofono 78 802 (+ 8e Schubert-1935) / Naxos
8.110 907/ Idis 332 (+ 6e, Beethoven-1948)
Durées : I. 9'09 - II. 12'08 - III. 7'57 - IV. 11'57 = 40'42
Rép. n° 119
« Il faut bien qualifier [cet enregistrement] « d'immonde » par (on a peine à le croire !) Erich Kleiber et Berlin : changement de tempos et de couleurs incessants, jeu désordonné et son artificiel en prime. A éviter absolument. » (Ch. Huss, Répertoire n° 119 p. 99)
Consulter aussi la page de Raymond Tuttle www.classical.net (en anglais)
Une autre page, très complète sur cet enregistrement www.2xtreme.net (en anglais)
Kleiber [2], ø novembre 1954 O. Opéra Etat Berlin - Arlecchino ""L'Art d'Erich Kleiber vol. 1"" 180 (+ 8e, Schubert)
Voyez la discographie complète de K. Kleiber (en anglais).
Site officiel www.unitel.classicalmusic.com (en anglais).
Klemperer, ø 1963 O. Philharmonia - Emi
"Klemperer Legacy" 67033 (+ 101e Haydn) / CDM 7 63 869-2 (+ 5e Schubert)
[Columbia SAXF 1017 - LP]
Durées : I. 12'35 - II. 12'07 - III. 8'34 - IV. 12'15 = 45'30
7 Rép. n° 38 & 124 / 4Y Diap. n° 373
« Ni tchèque, ni américaine, son interprétation est plutôt germanique et heurtera ainsi les partisans d'un idiomatisme sans concession. Mais nous avons aimé ce regard altier de cette construction inexorable. Les bois du Philharmonia se couvrent de gloire. Encore une fois un document passionnant sur la personnalité de Klemperer [...].» (Philippe de Souza, Répertoire n° 38 p. 69 - juillet 1991)
« La Symphonie du Nouveau Monde a suscité de ma part un intérêt, certes un peu pervers (il manque la fluidité, la finesse, la transparence des cordes, la saveur des espaces sonores créés par Talich, Ancerl ou Smetacek), mais le traitement vertical de l'orchestre est fascinant: jeux dynamiques tutti à l'extrême, importance des bois [version dans laquelle la partie des bois est la plus lisible et proéminente - HS]. L'auditeur qui entre dans le jeu de Klemperer (parce qu'il connaît les versions fondamentales) pourra être fasciné par les éclairages du Largo et, partout, la phénoménale richesse de cette puissance. Seul regard par rapport à une telle radiographie orchestrale : l'étouffement des timbales. » (Ch. Huss, Répertoire n° 124 & n° HS)
Site complet sur Klemperer.
Kondrachine, ø 17-19 septembre 1979 Philharmonique de Vienne - Decca
430 702-2 / 400 047-2
Durées : I. 11'41 - II. 11'04 - III. 8'16 - IV. 11'38 = 42'40
8/7 Rép. n° 39 / 4d Compact n° 66
« Légère déception viennoise [avec] Kondrachine [...] dans l'un des premiers disques numériques de Decca. C'est une sorte de synthèse entre Horenstein [1962] et Maazel [1982]: un équilibre favorisant les cuivres, mais avec de la distinction. Le Largo pourtant est beaucoup moins émerveillé. A vrai dire, on ne reconnaît pas le Kondrachine humain et spontané, ce «Walter russe», que l'on aime tant. Tout sonne comme s'il était ici en mission : faire un produit brillant et parfait pour démontrer les avantages de la nouvelle technologie DDD. C'est encore plus univoque que Szell [1959] ! Seul (vraiment) beau moment : le trio du troisième mouvement. » (Ch. Huss, Répertoire HS)
Kosler [1], ø 19?? OP. Tchèque - Panton 81 1001
Kosler [2], ø 1973 OP. Slovaque (Intégrale ø 1973 à 1980) - Opus
« Disciple d'Ancerl, vainqueur des Concours de Besançon et Mitropoulos, assistant de Bernstein à New York, Kosler assuma dans son pays d'origine les plus hautes responsabilités tant au « symphonique » qu'au « lyrique ». Du créateur de plusieurs oeuvres contemporaines, musicien d'une vaste culture, particulièrement à l'aise en concert (en témoignent les gravures du Printemps de Prague), on pouvait légitimement beaucoup attendre. [...] La Nouveau Monde est étrangement lourde, d'une pesanteur que l'orchestre assume avec quelques difficultés (cuivres). On serait bien en peine de deviner ici une baguette tchèque tant l'inspiration fait défaut. En conclusion : un chef d'exception tirant le maximum d'un orchestre moyen [...] c'est peu. » (Stéphane Friédérich, Répertoire n° 101)
Koussevitzki, ø 1946 - Music & Arts CD 4681
Krips, ø 1960
Zürich Tonhalle O. - Price-Less / Via Musique «Fnac Music»...
4/5 Rép. n° 71 / 3Y Diap. n° 407 / 4* Monde n° 177 / 3d
Compact n° 35
« Joseph Krips, à la tête de l'orchestre de Zurich, ensemble de qualité, certes, mais non comparable bien sûr à l'Orchestre de Berlin, en donne une interprétation très sensuelle (Adagio initial par exemple), balancé, tourmentée même (Largo) et parfois luxuriante dans les mouvements vifs. Krips (1902-1974), musicien d'une sensibilité évidente, est tout à fait convaincant ici. De l'orchestre, peu à dire si ce n'est un hautboïste à la sonorité magnifique. » (Michel Louvet, Compact n° 35)
« Le niveau entre les pupitres de la Tonhalle est bien trop inégal. Les cordes sont acides, jouent faux (horrible chiffre 11 de la partition dans le «Finale»), décalent parfois dans leur attaques et rendent caduques les efforts de souplesse et d'expressivité de la direction. Krips n'a rien à dire dans cette oeuvre et essaie tant bien que mal de sauver l'entreprise du naufrage, en s'appuyant sur des bois d'une qualité tout à fait honnête. +» (S. Friédérich, Répertoire n° 71)
« Certes, exception faite d'une prise de son désagréable, nul reproche ne peut [...] être adressé [à J. Krips] : les phrases respirent naturellement, les tempos paraissent toujours judicieusement choisis et aucune lourdeur ne vient entraver une progression logique enlevée avec une belle énergie. Toutefois, de la part d'un si grand interprète, une certaine neutralité déçoit, surtout pour une oeuvre disposant d'une discographie pléthorique [...] » (Francis Drésel, Diapason n° 407)
Krombholc, ø 1975 OS. Radio Prague - Multisonic
31 0155-2 (+ Ouverture Dans la nature)
Durées : I. 9'05 - II. 11'52 - III. 8'39 - IV. 11'27 = 41'22
9/6 Rép. n° 60
« [En 1983] disparaissait une des figures emblématiques de la direction tchèque. Moins connu à l'étranger que les noms de Talich, Ancerl, et autres Neumann, [Jaroslav] Krombholc ne cessa de faire vivre le répertoire lyrique de son pays. Disciple de Talich, Haba, Novak, sa carrière se déroula essentiellement dans les fosses d'orchestres d'opéras, où il acquit un incroyable métier lui permettant de diriger à la fois Martinu, Berg, Janacek ou Mozart. De 1973 à 1977, il fut nommé à l'Orchestre de la Radio de Prague (FOK), pour qui il grava une dizaine d'opus du père de la musique tchèque, dont cette Symphonie Nouveau Monde [...]. Elle allie à la fois le classicisme et l'énergie, en même temps qu'un sens parfait de la rythmique. Aucun effet de grossissement, un son parfaitement équilibré, et cette impression de légèreté, de mouvement que l'on retrouve dans les formations tchèques lorsque la direction inspire une telle sûreté de battue. » (Stéphane Friédérich, répertoire n° 60)
« [On peut] s'attarder sur l'altier mais un peu désordonné Krombholc (avec l'Orchestre de Radio Prague en 1975 chez Multisonic). Krombholc se montre intéressant, passionné, mais avec des couleurs un rien vulgaires : pourquoi forcer tous les coloris et se ruer dans les transitions ? C'est plus intéressant que ceux qui ne tentent rien, mais la rugosité sonore va parfois trop loin (Largo). Contrairement à Stéphane Friédérich, je ne peu y voir davantage qu'une version d'approfondissement tchèque pour ceux qui possèdent déjà une ou deux version Ancerl, Talich, Smetacek et une ou deux Neumann ! » (Ch. Huss, Répertoire HS)
Kubelík [1], ø [mono] 1951 OS. Chicago
- Mercury
434 387-2 (+ 38e Mozart) [PHCP-3402 - LP]
Durées : I. 8'41 - II. 11'26 - III. 7'26 - IV. 10'34
8/5 Rép. n° 108
« La Symphonie du Nouveau Monde est (sauf erreur) la première enregistrée par Kubelík. Le ton est franc, direct... les tempos aussi. Cela confère au « Largo » un chant dans la simplicité et, dans d'autres mouvements, des moments très prenants (écoutez l'attaque par les cordes graves de la dernière section du « Scherzo »). Il faut également signaler l'emballement brillant du volet initial et l'ivresse conquérante du Finale. Chicago répond à Kubelík avec une brillance extrême, comme, ultérieurement, le même orchestre suivra le tempétueux Reiner, bien que la Nouveau Monde de Kubelík reste toujours plus humaine, plus proche de nous que celle de Reiner. Il manque, par contre, un certain frémissement, celui qu'on ressent dès les quinze premières secondes de l'enregistrement Kubelík-Vienne [1956...] l'un des plus phénoménaux de l'Histoire de ce chef-d'oeuvre. Si Kubelík-Chicago nous emporte, nous arrache littéralement de notre siège (impossible --pas plus qu'à Vienne d'ailleurs --de résister à ce Finale), l'exaltation est encore plus extrême, plus palpable, plus bouleversante dans la gravure Decca de 195[6] (le dernier accord dit tout !). Superbe choix donc (devant le très célèbre Kubelík-Berlin-DG) [...]. » (Christophe Huss, Répertoire n° 108)
Kubelík [2], ø Vienne, Sofiensaal,
3-4 octobre 1956 Philharmonique de Vienne - Decca
«Legends» 466 994-2 (+ 7e) / 466 994-2 [Decca SXL2005 / SDD
128 / CS 36020 - LP]
Durées : I. 9'10 - II. 12'44 - III - 7'36 - IV. 11'10 = 40'00
9 Rép. n° 138 (8 pour la symphonie n° 9 seule)
« La Nouveau Monde, apparaît supérieure aux versions Mercury
[1951] (d'une sécheresse un peu univoque)
ou Denon [1991] (émouvante, mais terriblement
friable et instrumentalement peu gratifiante), sans parler de l'intégrale
DG [1972], à disqualifier
pour pompiérisme. Ici, rien de tel, une lecture chauffée à
blanc, échevelée (1er temps), cinglante de concentration, de
simplicité, bouleversante d'émotion (sublime 'Largo', thème
brûlant, d'une indicible nostalgie, alternant feu et glace, fraîcheur
et envolée rugueuses - les cuivres !), d'une absolue précision
(le scherzo, explosif et pointilliste à la fois), culminant sur un
final d'anthologie, d'un volontarisme roide, extrémiste, porté
par un indicible souffle épique.
Ces lectures à haut risque, très rudes, disruptives, souvent
déchirantes, et tout à fait inconfortables, s'inscrivent, à
mon sens, au plus haut de la discographie de ces deux oeuvres. » (Pascal
Brissaud, Répertoire n° 138 p. 54)
« Etant donné l'excellence des présents enregistrements, on est assez surpris de lire le récit de John Culshaw, qui en assura la production au début d'octobre 1956. Dans ses mémoires intitulés «Putting the Record Straight», il écrivit : « C'est à Vienne que j'ai travaillé pour la première fois avec Rafaël Kubelík, un homme au charme exceptionnel et un musicien à la sensibilité immense qui - tout au moins à cette époque - rencontrait des difficultés à exercer son autorité sur le Philharmonique de Vienne. Le son en cabine était si diffus que nous pensions que quelque chose clochait dans nos micros, mais il apparut que le son était identique dans la salle. Kubelík ne tenait pas l'orchestre fermement ensemble, et par conséquent le son était flottant. » Une des explications à cette situation, si elle est exacte, est le fait que la stéréo était encore une technique expérimentale à cette époque et que l'orchestre jouait dans l'acoustique du Sofiensaal, qui ne leur était pas familière, au lieu de leur lieu habituel, la salle du Musikverein, où ils avaient réalisé leurs enregistrements précédents, en mono, avec Kubelík, à partir des seize Danses slaves en mars 1954. Quoique Kubelík eût certainement préféré une salle avec du public à une salle vide, ses rapports avec les musiciens viennois ne peuvent être sérieusement mis en doute. » (Patrick Lambert, Plaquette du Disque Decca)
Kubelík [3], ø 1972 Orchestre Philharmonique de Berlin - DG 463 158-2 (intégrale) / "Originals" 447
412-2 (+ 8e) / "Double" 439 663-2 (+ 7e, 8e, Ouverture op. 110 &
Vltava) [2542 195 / 2720 066 (intégrale) - LP ]
Durées : I. 9'27 - II. 13'00 - III. 8'04 - IV. 11'47 = 42'17
7/6 Rép. n° 47 & 80 / 5Y Diap. n° 401 & 181/ Choc Monde
n° 172 & 240 / 4d Compact n° 44 & 30
« La Nouveau Monde connaît en Kubelík l'un de ses interprètes les plus inspiré, les plus ardents. Kubelík sait trouver le ton juste, tour à tour nostalgique et rayonnant, puissant et majestueux, rêveur et bondissant ; exaltant la poésie et la luminosité de l'oeuvre avec une sensibilité non dépourvue de panache. Le philharmonique de Berlin pourra sans doute paraître à certains un peu trop «luxueux», mais il se montre toujours extrêmement séduisant. » (Bruno Serrou, Compact n° 44)
« La réaudition confirme que la version ultime [de 1991] écrase littéralement la célébrissime, qui est de très loin... la moins bonne de Kubelík ! Cette fameuse version DG, qui a gagné de l'ampleur et de la souplesse lors du remastering en série «The Originals», fait illusion pendant tout le premier mouvement. Certes, l'équilibre avantage outrancièrement les cors, mais le phrasé des cordes est beaucoup plus intéressant, beaucoup plus serré que sous la direction de Karajan. On pardonne donc cette pachydermie cuivrée... pour un temps. Car à partir du deuxième mouvement, ça ne va plus : un rien trop lente, la fin de la première section s'enlise, et le passage central n'apporte aucune émotion. Les pizzicatos sont gros, la nostalgie au niveau zéro. Le Scherzo est tout aussi manqué que celui de Karajan à Vienne, mais pour d'autres raisons. Là, les cors sont bien trop gros et proéminents, alors que, par la suite les bois ne savent pas gérer les pulsations, jusqu'à devenir incommodé juste avant l'ultime reprise du thème bondissant. Le finale est mieux venu et plastronne dans une coda énorme. » (Ch. Huss, Répertoire HS)
Kubelík [4], ø Concert
1973 [ou 1976-77] O. Radio Bavaroise - Originals SH 838 (+ Grande Fugue)
8/6 Rép. n° 80
« Avec un superbe Orchestre Symphonique de la Radio Bavaroise, vif et buriné, avec lequel il a longtemps travaillé et enregistré quelques merveilles (voir les Danses slaves, le Stabat Mater ou les Poèmes symphoniques de Dvorák ou, mieux encore, la Messe Glagolitique de Janacek, chez DG), il nous offre une version de haut vol, d'une évidence lyrique totale ('Largo') sans recherche de virtuosité clinquante, mais profondément vivante, colorée, palpitante même, à l'image de la vie, grâce surtout à des cuivres engagés qui tiennent tout au long de l'exécution leur rôle de poumons infatigable. Oui, on respire, et ça décoiffe. » (Jean-Marie Brohm, Répertoire n° 80)
Kubelík [5], ø Concert
Prague, Smetana Hall, 11 octobre 1991 OP. Tchèque - Denon CO-79728
/ COLO-3044 (Vidéo - Laserdisc) (+38e Mozart)
Durées : I. 9'07 - II. 12'27 - III. 7'53 - IV. 12'04
9/7 Rép. n° 53
« Il est difficile de s'imaginer ici ce que pouvait représenter pour Rafaël Kubelík ce retour dans une Patrie qui avait tenté de l'éradiquer de la mémoire collective après qu'il eût choisi l'Occident en 1948. Il pouvait enfin tirer d'un orchestre qu'il avait dirigé sans doute plus d'une fois en rêve, les couleurs qu'il avait toujours imaginées dans cette symphonie emblématique... Contrairement à la majorité des commémorations ou retrouvailles de ce genre, le résultat est à la hauteur des espérances. Kubelík se libère de toutes ses frustrations, de toutes ses envies à travers l'une des Nouveau Monde les plus subjectives qu'il nous ait été donné d'entendre. Cette subjectivité s'exerce à tous les niveaux : rythmique (cf. l'accélération initiale du Finale), phrasés (ex. cuivres legato à 5'22 du Finale), dosage instrumentaux, avec une proéminence et une variété des timbres de cuivres, scansion (cf. début du premier mouvement). Mais le Kubelík le plus impressionnant, on le trouvera dans les passages nostalgiques, d'une intensité expressive extraordinaire et fascinants par les recherches de timbres. Kubelík atteint ses sommets dans la section apaisée avant la coda du Finale, une coda qui sera tout d'abord retenue, avant de connaître une véritable explosion. » (Ch. Huss, Répertoire n° 53)
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