Mise à jour : 23 mai 2003

Discographie Dvorák 
Neuvième symphonie

« Du Nouveau Monde » - « From the New World » opus 95 / B. 178



H

Harnoncourt, 1999 (Teldec  3984-25254-2)

Harnoncourt, ø 1999 O. Royal Concertgebouw - Teldec 3984-25254-2
Durée : 42'50
Recommandé Rép. n° 135 / 5Y Diap. n° 471 / Monde n° 244 / 3 Classica n° 24

« Le chef autrichien parvient, en dépit des 200 versions (LP et CD) qui l'ont précédé, à faire entendre une voix singulière. Ainsi Harnoncourt semble prendre en compte, par exemple, que le mouvement lent fut à l'origine un larghetto intitulé « Légende », avant de devenir un largo. Il préserve cette dimension de conte et en fait le centre névralgique de l'oeuvre, sous l'égide d'un cor anglais vibrant d'émotion. Il est fascinant de voir comment le chef réussit à habiter émotionnellement ce mouvement, loin, très loin d'une démarche rhétorique démonstrative dont on le crédite souvent.
 Les surprises démarrent à la mesure 10 avec l'appel des cors, dont la 2e note s'éteint sur sa vraie durée (au lieu d'enfler sur un point d'orgue usurpé). Ensuite, dans la section de l'allegro molto, on entendra le trombone basse en duo avec le 3e cor (mesures 65 et suivantes, à 2'40) : Harnoncourt a raison de les mettre en avant ; c'est la partition ! Ces sons inédits, cette absence de pathos surajouté, cette nervosité interne, due au fait que les valeurs longues (noires pointées et blanches en fin de mesure) servent au rebond plus qu'au legato injectent un sang neuf à la partition, d'autant plus que (c'est rare...) les épisodes piano ne subissent pas de ralentis. On ajoutera à cela la parfaite intégration et individualisation des bois (dur d'obtenir les deux: écoutez les flûtes dans le volet initial), l'idéale gestion des dynamiques et l'on comprendra qu'il est difficile d'imaginer plus intelligent et abouti.. Le petit effort pour rompre avec les habitudes d'écoute, dominées par la dictature du legato est vite compensé par le plaisir de découvrir de nouvelles sonorités (écoutez les cors en sourdines dans II à 4'20)...
 Je l'ai dit, le largo est un petit miracle d'émotion simple, de nuances finement distillées. Le seul moment qui me fait un peu tiquer est le passage clarinettes-hautbois-contrebasses en pizzicato « poco meno mosso », (à 5'05-5'55 de II) parce que les contrebasses jouent très clair alors que les clarinettes et hautbois se frictionnent en mordorant le son. Mais, après, quel passage à 6'50, avec une transition miraculeuse vers une pulsation plus étale.
 Les deux volets ultimes confirment cette pertinence: on n'est pas dans l'ivresse de Bernstein ou les emportements de Kertész-Vienne, mais dans une lecture énergique, préméditée, très ferme, diablement efficace, d'une force de concentration et de persuasion sans guère d'équivalent ailleurs. Il y a plus de frémissements humains chez les susnommés (y rajouter Kempe-Berlin et les Tchèques...), qui font que si mon coeur reste fidèle à ces références, mon esprit crie «merci» à Hamoncourt. Ceci explique notre recommandation qui signifie à tous ceux qui aiment ce chef-d'oeuvre qu'ils trouveront ici matière à nourrir leur passion, avec d'autres sons et d'autres idées jamais ennuyeuses ou didactiques, j'insiste).. [...] Voilà pour moi le plus beau et le plus immédiatement convaincant des trois disques Dvorák-Harnoncourt. » (Christophe Huss, Répertoire n° 135)

« Harnoncourt nous propose de l'ultime Symphonie de Dvorák une lecture étrange à défaut d'être réellement convaincante. [...] Certes le réseau thématique est parfaitement lisible (même si cette lisibilité est parfois trop abruptement et exagérément présente), mais il manque ce sens du mouvement, cet art de la respiration et des transitions que l'on décèle dans les grandes interprétations [...]. C'est d'autant plus regrettable qu'Harnoncourt dispose d'un formidable orchestre, dont il tire des couleurs puissantes et variées et des contrastes étonnants. En témoigne un Molto vivace parfaitement équilibré au sein duquel on appréciera la richesse des détails, en particulier la légèreté de la mélodie entonnée par la petite harmonie délicatement ponctuée par le triangle. L'excès de raffinement et d'afféterie, la modification des équilibres sonores, des textures et des phrasés parcellisent l'oeuvre et réduisent la puissance de son expressivité. » (Jean-Noël Coucoureux, Classica n° 24)

« Les [7e et 8e Symphonies de Dvorák], magnifiquement joués par l'orchestre n'avaient pas vraiment convaincu[e] du désir de Harnoncourt de passer outre à ses volontés rhétoriques, celle déjà d'un legato par trop impérieux, et d'accepter de desserrer l'étreinte afin de laisser ses bois respirer (cor anglais, flûtes) et conter à leur manière ces légendes symphoniques. Cette fois, le phrasé, fidèle aux moindres changements de respiration entre valeurs courtes et longues, ne va pas à l'encontre des dimensions émotionnelles des oeuvres mais, au contraire, en respecte et en souligne même certains passages. Ce travail d'orfèvre, sans déboucher sur la générosité transcendante de certains chefs tchèques (Kubelík - à Prague et à Berlin - et Ancerl) ou la flamboyance d'un Karajan ou d'un Fricsay, rappelle par certains aspects la mise au point vétilleuse et virtuose réussie par George Szell à Cleveland. » (Pierre E. Barbier, Diapason n° 741)

Harty, 1927 (Symposium 1169)

Harty, ø 1927 Hallé Orchestra - Symposium 1169
Durée : 34'03

Hollreiser, ø Bamberg, c. 1958 OS. Bambger - Tuxedo / Vox STPL 510 810 - LP

Horenstein, 1952 (Vox 7805)

Horenstein [1], ø 1952 OS. Vienne ["Vienna State Philharmonia"]- Vox Legends 7805 (+ Sinfonietta, Janacek)
Durée : 44'04

Horenstein [2], ø Londres 20 & 30 janvier 1962 RPO - Chesky CD 31 (+ Wagner) [Reader's Digest]
5/6 Rép. n° 26

« De mauvaises langues pourraient insinuer que l'ombre de Wagner transforme la suite du programme en une Chevauchée des Walkyries de 45 minutes, tant le tableau sonores dvorakien se trouve déformé par l'importance inconsidérée accordée au cuivres ! Horenstein dans cet enregistrement spectaculaire à outrance ne méritait pas sans doute la postérité du CD, s'attache, entre ces assauts cuivrés, à mettre en exergue des sonorités originales. Cette quête devient pourtant trop systématique et occulte la ligne générale et la respiration dvorakienne (2e thème du Largo). » (Christophe Huss, Répertoire n° 26)

Voyez la discographie complète d'Horenstein.

Horvat, ø ? OP. Slovaque - Otello 1003


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