Mise à jour : 13 mai 2003

Discographie Schubert
Neuvième symphonie

« La Grande » D. 944 - Symphony #9 « The Great »




W

Walter [1], ø 11-12 septembre 1938 LSO - Dutton CDEA 5003

Walter [2], ø Concert New York, 24 février 1940 OS. NBC - Eklipse T3

Walter [3], ø Concert New York, 22 avril 1946 P. New York - ?
Durées : I. 13'12 - II. 13'56 - III. 8'53 - IV. 11'23

Walter [4], ø Concert 9 août, 1950 OS. Stockholm - AS Disc AS 306 (+ 8e-1960) [Bruno Walter Society - LP]
Durées : I. 13'45 - II. 13'56 - III. 9'52 - IV. 11'15
7/2 Rép. n° 54 / 4d Compact n° 42

« La Neuvième [...] est terriblement tendue, lourde depressentiment, mais aussi ardente et tendre (l'Andante qui semble pleurer - le cor, déchirant - d'une douceur bouleversante). L'Allegro vivace, bien que plus lumineux, plus « charnel », se rapproche de ce que fit Wilhelm Furtwängler en 1951 [...] par la dimension tragique que Walter sait lui insuffler, course effrénée vers l'inconnu dont le chef semble attendre l'impossible... Un grand témoignage nous est donc restitué, un document à connaître, même si les défauts techniques ne peuvent manquer de gêner l'auditeur. » (Bruno Serrou, Compact n° 42 p. 67 - mai 1989)

Walter, 1961 (Sony SMK 64478)

Walter [5], ø Hollywood, 31 janvier - 2/4 & 6 février 1959 OS. Columbia - Sony "Bruno Walter Edition" SMK 64 478 (+ ext. Rosamunde-55) / "Bruno Walter Edition" 66248 (coffret vol. 3) / MYK 44 828 / CBS MK 42 049 [Columbia MS 6219 - LP]
Durées : I. 13'45 - II. 13'56 - III. 9'52 - IV. 11'15 = 52'24
9/7 Rép. n° 54 & 86 / 4Y Diap. n° 315 / 4d Compact n° 35

« C'est une vision unique dans l'histoire de l'interprétation de ce chef-d'oeuvre, une sorte de veillée funèbre sur la fin d'un monde, avec des accents désolés, un maelström expressif poignant, dans des tempos très pondérés. [...] Avec Furtwängler et Knappertsbusch voilà l'une des visions les plus subjectives de la Grande, à réserver, pour un deuxième regard, aux amateurs avertis. » (Ch. Huss, Répertoire n° 86 p. 61 - décembre 1995)

« Ici, l'humeur est viennoise, défiant le « monumentalisme » de Furwängler et lui substituant un chant d'une intimité bon enfant (comme Schubert), teintée de nostalie, mais malgré tout heureux de vivre et de gambader (quel merveilleux Andante, souple comme une liane au vent !). Point de sentimentalisme cependant : les cuivres, admirable, dans le premier mouvement nous l'affirment. Tout comme la vigueur du scherzo, arraché aux cordes dès les permières mesures et bien campé sur ses pieds, tout comme le finale, glorieux sans affectation, brillant et ensoleillé. » (Jean Gallois, Compact n° 35 p. 78 - octobre 1988)

Wand [1], ø 19 mars 1977 OS. Radio Cologne - RCA "GW Edition" 09026639402 (intégrale 1977-84 - p 2002) / GD 60101 / Emi 7 47878-2 / DHM (Intégrale 77-81)
Durées : I. 13'45 - II. 15'12 - III. 10'37 - IV. 11'20
7/7 Rép. n° 54 / 5Y Diap. n° 498 & 331 / 4* Monde n° 270 (intégrale) / 3d Compact n° 24 & 47

« Dans la Symphonie n° 9 (qu'il n'a pas voulu aborder avant sa soixantième année !) Wand sait créer une atmosphère de rêve lointain (premier mouvement), chante avec justesse (le deuxième mouvement s'appuie sur les pulsations légères et très nuancées) [...]. » (Jean Gallois, Compact n° 47 p. 70 - novembre 1989)

Wand [2], ø Concert Hambourg, 21-23 avril 1991 OS. Radio NDR - RCA "Artistes/Répertoires" 74321 846 072 (+ 4, 5e Cologne & 8e Reiner) / 09026 62650-2 / RD 60 978
Durées : I. 13'53 - II. 15'51 - III. 10'42 - IV. 11'53 = 52'41
10/9 Rép. n° 44 / Diap. d'or n° 379 / 4* Monde n° 256 / Recommandé Classica n° 33 / 4d Compact n° 73

« La nouvelle « Grande » de Wand, très largement supérieure à sa précédente version studio, parvient à sa précédente version studio, parvient à tout englober : une conception du temps de l'espace sonore, de l'accentuation (force, mais jamais heurtée), de la gradation à l'intérieur des mouvements (le phénomène climax du 2e mouvement) et surtout, du son en tant qu'entité individuelle et collective. Il est frappant - et fascinant - de voir à quel point Wand nous révèle la richesse de composition de Schubert dans le traitement des bois et des alliages sonores (natamment hautbois-clarinette). Mais la révélation de ces joyaux passe par un travail sur le son (des flûtes denses et chaleureuses, un hautboïste qui réalise « le concert de sa vie »...). [...] Mais le génie de cette interprétation ne serait aussi marquante s'il n'y avait la sensation « d'espace temporel » ; un sens inné du flot musical qui fait adopter à Wand les tempos parfaitement adaptés à chaque mouvement et à les rendre élastiques dans chaque transition thématique ou chaque moment important. [...] La juxtaposition de ces conceptions du son et du temps nous offre des moments rares, dont le plus impressionnant se trouve sans doute à la fin du 1er mouvement (un rallentando superbement matraîsé qui débouche sur une clarinette lançant la coda). Malgré la pléthore d'excellentes versions, seuls Frutwängler (1942 et 1951) et Giulini au concert m'avaient jusqu'ici donné autant d'émotion dans ce chef-d'oeuvre, c'est dire que ce disque est immence ! » (Ch. Huss, Répertoire n° 44 p. 87 - février 1992)

« [Günter Wand ne dirige] la « Grande » Symphonie que depuis une vingtaine d'années, ayant tenu à longuemet mûrir son approche (comme pour la 5e de Bruckner qu'il n'aborda qu'en 1974) : une leçon de scrupule, d'exigence et de conscience à méditer... [...] Dès l'Andante introductif, mystérieux et majestueux sans traîner (par souci d'équilibre, le tempo adopté s'avère sensiblement moins lent qu'auparavent), l'architecture savamment élaborée prend tout son sens grâce à des bois si expressifs et poétiques qu'ils semblent mener, inventer (et non suivre) une véritable conversation, ainsi qu'à des cordes assurant une imperturbable progression dynamique et dramatique. [...] La présence ostensiblement soulignée des cuivres (au milieu du mouvement) et la singularité des phrases lors de la coda peuvent a priori surprendre, mais s'intègrent parfaitement au discours. La profondeur extatique de l'Andante con moto, moins brucknérien que prévu, permet de découvrir une multitude de détails signifiants laissés dans l'ombre lors d'approches sans doute plus immédiatement émouvantes (Bruno Walter). [...] Chaque nouvelle écoute de cette gravure fait découvrir de nouvelles richesses, et l'on prend en outre conscience de nombreuses légères fluctuations de tempos pouvant presque passez inaperçues, tant elle s'inscrivent parfaitement dans la logique et la sensibilité de l'interprétation. » (Francis Dresel, Diapason n° 379 p. 136 - février 1992)

« C'est en écoutant pareille interprétation qu'on se dit qu'il aura fallu attendre bien longtemps avant de reconnaître (en France) la grandeur de Günter Wand. Car Voilà une Neuvième de Schubert assez prodigieuse. Est-ce la présence du public ? Toujours est-il qu'on sent le chef et son orchestre électrisé, unanimes dans la griserie de cet acte sans cesse renouvelé recréé, et qui s'appelle « jouer ». Ici l'oeuvre se trouve parée d'une nouvelle jeunesse, d'une saisissante beauté : elle s'enfle, chante, palpite - en un mot, elle « vit ». Car pétrie à pleine mains, ondoyante dans ses mélodies, rusée dans sa métrique, éclatante de santé populaire ou de raffinement viennois. » (Jean Gallois, Compact n° 73 p. 41 - mars 1992)

Wand, 1995 (RCA )

Wand [3], ø Concert Berlin, 28-29 mars 1995 Orchestre Philharmonique de Berlin - RCA 09026 68314-2 (+ 8e)
Durées : I. 13'56 - II. 15'46 - III. 10'46 - IV. 12'12 = 54'40
Son : Christian Feldgen
10/9 Rép. n° 86 / Diap. d'or n° 421 / 4* Monde n° 195

« C'est rare, c'est bouleversant ! Ainsi les bois, si faillibles, parfois vulgaire [...] nous transportent ici dans le coeur de la poésie schubertienne. Je pourrais disserter, partition en main pendant des pages sur le génie de telle imbrication de timbre, tel subtil ralenti, ou la force immence véhiculée par les tempos plutôt lents de cette vision plus pré-brucknérienne (au sens fluide du terme) que jamais. [...] Il y a dans la 9e une véritable une véritable ivresse de la relecture des équilibres (le 1er mouvement, sidérant !) et des jeux entre les timbres. » (Ch. Huss, Répertoire n° 86 p. 62 - décembre 1995)

« Comme dans sa précédente gravure [...] Wand, qui neffectue malheureusement pas les reprises - suivant en cela une tradition hélas encore vivace -, atteint à une plénitude d'équilibre qui par, la sobriété de son approche, la clarté de la polyphonie, la netteté des rythmes, la justesse des phrasés, fait resplendir le chef-d'oeuvre, sans chercher à insister sur les anticipations de Bruckner ou de Mahler (deuxième mouvement) [...]. » (Jean-Claude Hulot, Diapason n° 421 p. 146 - décembre 1995)

Weil, ø New York, 1991 The Classical Band - Sony SK 48 132 (+ 8e)
5/8 Rép. n° 47 / 3Y Diap. n° 382

« Ce Schubert-là manque d'ailes et de profondeur. L'orchestre est séduisant par sa cohésion et ses timbres, encore que les cors aient un aspect « cor de chasse » (début de l'Andante initial de la n° 9) qu'on peut ne pas apprécier : il pulse bien mais ne chante à peu près jamais, comme si le lyrisme métaphysique éperdu de l' « Inachevée », ou de la « Grande » devait être oublié au profit d'un objectivisme classique très strict. Si les tempos assez enlevés se justifie (Toscanini, Cantelli, Munch, par exemple, ont montré la voie dans la 9e), les martèlements cuivrés avec des timbres très exposées, les respirations hachées, le refus de tout legato, le piqué rythmique plutôt sautillant quasi-systématique, les accentuation brutales, les ponctuations rageuses et l'animation factice passent mal. [...] La Grande, encore plus décevante passe comme un TGV sans âme. Auncune réelle force hymnique, ni même force d'entraînement (Finale, Allegro vivace) ne parcourent cette lecture. Si Schubert sort bien du XVIIIe Siècle, il annonce aussi, et au moins autant le XIXe siècle, en particulier Bruckner et Mahler. Oublier cette dimension, c'est le mutiler gravement. » (Jean-Marie Brohm, Répertoire n° 47 p. 93 - mai 1992)

« Assez raide dans l'introduction lente, Weil se contente ensuite d'être haletant et nerveux dans l'Allegro ma non troppo, dont il retient surtout le premier mot. La pulsation est constante, les duretés passagères, et le déploiement de la coda, convainquant. L'Andante con moto retrouve la vivacité de celui de l' « Inachevée » et plus généralement, sa valeur classique et mozartienne, avant son détournement par le romantisme tardif. [...] Dans le Scherzo, exubérant et charmeur (avec un trio plus neutre), et le Finale que l'allégement des sonorités trouve sa plus belle application. » (Remy Louis, Diapason n° 382 p. 160 - mai 1992)



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