Mise à jour : 13 septembre 2009

Discographie Brahms
Quatrième Symphonie




H

Heanchen, ø avant 1991 ? Netherlands RPO - Laserlight 14001

Haitink [1], ø juin 1972 Concertgebouw - Philips "Silver Line" 422 254-2 (+ Variations Haydn) ou intégrale 442 068-2
I. 12'21 - II. 11'38 - III. 6'10 - IV. 10'05
9 Rép. n° 11 & 10 n° 69 (intégrale) / Monde n° 119 / 5 Classica n° 33 (intégrale) / 3d Compact n° 37

« Lors de la première publication sur CD de l'intégrale réalisée à Amsterdam [...], Haitink était apparu comme l'un des rares interprètes de sa génération pouvant soutenir la comparaison avec les grands Anciens dans ce répertoire. [Ce] coffret [...] nous conforte d'autant plus dans cette opinion qu'entre temps nombreuse sont les vedettes de la baguette à s'être penchées sur le « cas » Brahms. Or, malgré quelques réussites isolées [...], aucun des modernes concurrents d'Haitink n'a temoigné d'une culture brahmsienne aussi authentique, Wand et Giulini exceptés. Le naturel des phrasés, la justesse des tempos et des graduations dynamiques, la rigueur (et pourtant quelle souplesse !) de l'articulation, la fabuleuse plastique des masses sonores qu'on trouve chez Haitink respirent une sorte d'évidence. Ici, la scansion rythmique pourrait être plus nerveuse, là le trait moins empâté... Mais aussitôt la noblesse du chant, la sombre puissance des tutti et la suptueuse beauté instrumentale nous conquièrent, balayant toute réticence. » (Gérard Belvire, Répertoire n° 69)

« L'impression d'ensemble qui s'en dégage est l'honnêteté - au sens noble du terme - des interprètes. Enregistrements effectués sans hâte, Haitink à pris le temps d'approfondir ces pages et nous en donne une lecture rare de fraîcheur et de spontanéité. L'orchestre, un des seuls à avoir gardé la sonorité telle que Mengelberg l'avait modelé et qui en faisait un orchestre unique au monde, traduit chaque accent avec une précision, une mise en place exceptionnelles. Haitink trouve les tempos, les climats justes, sans vouloir à tout prix faire passer je ne sais quel message. [...] En particulier le phrasé juste des transitions qui permettent aux masses sonores de s'enchaîner naturellement. A notre souvenir, seuls Jochum et Furtwängler réussissaient à traduire la rondeur de la plastique brahmsienne en conservant la rigueur des articulations rythmiques. » (Georges Zeisel, Diapason n° 209 - septembre 1976)

« Pour ceux qui connaissent la discographie Brahms de l'orchestre (avec Mengelberg [1938], Kempe [???] Van Beinum...), il est passionnant de constater la continuité d'une tradition, la préservation d'une pâte sonore inimitable. Ce son est d'abord généreux, ample, rond, d'un impact directement physique. Il pourrait n'être que superficiel sans l'originalité de la pensée de Haintink, qui ne conçoit la symphonie brahmsienne que comme un tout. [...] Chaque interprétation se révèle discutable et l'on trouvera d'autres versions plus « essentielles », mais l'honnêteté et la beauté du rendu sonore sont incontestable. » (Classica HS n° 2)

« D'une gravure à l'autre, les choix interprétatifs d'Haitink varient peu. Son Brahms est équilibré, à la recherche d'une plénitude sonore qui dévoilerait toutes les richesses harmoniques de l'écriture - témoignant également, surtout en 1972, d'une classicisme quasi mozartien, ce qui est loin d'être un contresens. [...] La Quatrième est en effet le maillon le plus faible de la première intégrale. [... Mais que] les petits relachements (manque de finition et de conviction, prise de son légèrement colorée) de la version de 1972 ne l'empèchent pas d'être une porte d'entrée très satisfaisante dans l'univers de la Quatrième [...], Haitink étant certainement le plus grand chef brahmsien en activité avec Wand. » (Stéphane Friédérich, Classica n° 33)

« De cette Symphonie n° 4, on retiendra la justesse du ton - un allegro bien pris « ma non propo » , un andante d'intensité très « brahmsienne », un finale fort bien valorisé dans ses plan - mais aussi la remarquable « mise en page », donnant au tissu musical une souplesse, une aisance qui dessinent avec netteté l'ondoiement des thèmes. Robuste et homogène : telle nous apparaît finalement cette Quatrième, d'une intensité très « brahmsienne » (andante) et à laquelle il ne manque qu'un peu d'audace pour briser les cadres et parvenir au « non-dit »... » (Jean Gallois, Compact n° 37)

Haitink [2], ø avril-mai 1992 OS. Boston - Philips 434 991-2 (+ Variations Haydn) / 456 030-2 (intégrale)
10/9 Rép. n° 69 / 5Y Diap. (4Y Diap. n° 443 pour l'intégrale) / Recommandé Classica n° 33

« A nouveau on rend les armes devant l'exceptionnelle perfection du travail orchestral, l'exploration exhaustive de chaque dimension de la partition, devant l'humilité du musicien-artisant, qui se double d'une acuité intellectuelle inouïe. [...]. Plus fragiles [qu'à Amsterdam], les bois se dégagent des cordes avec une élégance accrue (écoutez la poésie lunaire du solo de flûte dans le « Finale » de la symphonie !). [...] » (Gérard Belvire, Répertoire n° 69)

« La conception ample et intégrée du chef a quelque peu changé en regard de sa déjà magnifique version avec le Concertgebouw d'Amsterdam. La progression interne en est différente, ou plus accusée. Tempo retenu, largeur de la respiration, sens des transitions, continuité des phrasés : la tension de l'Allegro non tropo initial n'est que sou-jacente. L'intériorité, incontestable, tourne à la contrition. Quelques accents ne sont pas dépourvus de statisme, et l'effort se perçoit dans certains phrasés. Tout ce qui évoque l'élégie, la demi-teinte, est étonnamment concentré et étreingnant, mais la simple énergie ne ferait-elle pas défaut ? Cette interrogation disparaît au fil de l'écoute. La retenue du départ se double peu à peu d'une puissance considérable qui fait sans doute de cette gravure très architecturée la plus grandiose récemment parue. » (Rémy Louis, Diapason HS 1995)

« Comme un vieux professeur précautionneux, Haitink dissèque les partitions en adoptant des tempos lents, en accentuant les articulations. La leçon devient vite ascétique et l'on cherche en vain un peu de vie, un peu de flamme dans cet exposé archéologique. [...] En fait, les volumes les plus intéressants de cette intégrale sont la Première et surtout la Quatrième Symphonie qui se prêtent davantage à l'étude stylistique, qui souffrent moins de l'absence de spontanéité. Haintink y est alors plus intense, plus tonique, plus puissant. Il nous laisse entrevoir ce qu'aurait pu être sont interprétation sans la distance et la froideur qui la régissent. L'admirable travaileffectué par le chef avec l'orchestre ne suffit pas à nous faire oublier ses gravures des années 70. » (Katia Choquer, Diapason n° 443)

« [Cette quatrième Symphonie] constitue un sublime accomplissement. D'un rafinement extrème, magnifiée par une prise de son parfaite, l'approche d'Haitink est attentive au moindre détail, sans que jamais la grande ligne ne soit absente, réalisant cet idéal brahmsien (le vertical et l'horizontal, le fond et la forme...) que la Quatrième exprime justement au plus haut point. Ainsi, les questionnements générés par la nature cyclique et presque obsessionnelle de l'oeuvre ne sont pas éludés comme chez Karajan, ni résolu (Kleiber) ou illustrés (Jochum), mais posés avec conscience et humanité. Aucune certitude n'est affirmée, l'esprit et la matière dialogue de manière organique. Au fil des écoutes, on se demande comment une telle qualité de réalisation a été possible... » (Stéphane Friédérich, Classica n° 33)

Halasz,ø mai 1988 Slovak PO. - Naxos 8.550281

Halasz, ø ? Slovak PO. - Amadis 7027

Halasz, ø ? avant 1994 International Festival O. - Lydian LYD 18027

Harding, ø 2001 Deutsche Kammerphilharmonie Bremen - Virgin (+ 3e)

Harnoncourt, 1997 (Teldec 0630 1316-2)

Harnoncourt, ø Concert Berlin, avril 1997 Orchestre Philharmonique de Berlin - Teldec 0630 1316-2 (Intégrale)
8/6 Rép. n° 107 (sans doute relevée d'un point pour notre symphonie) / 4Y Diap. n° 442 / 3 Classica n° 33
Durée : 40'24

« Deux caractéristiques globales distinguent [...] ces interprétations. Tout d'abord un glissement vers le bas de l'échelle dynamique : si les fortissimo rentent puissant, pour ne pas dire bruyants, les nuances marquées forte sont jouées simplement forte [...]. De la même façon les nuances piano et pianissimo sont nettement distinguées des mezzo forte [...]. Mais c'est qu'ici, et c'est bien là la seconde caractéristique générale de ces enregistrements, le quintette à cordes est étonnamment vivant et grouillant puisqu'il ne forme en rien cet ensemble presque homogène, vibrant d'une même âme, qu'on entendle plus souvent : les contrebasses ont en effet chez Brahms une partie bien distincte des violoncelles [NB : le père de Brahms était contrebassite et (corniste)], ne se confondent pas avec ces derniers, pas plus que les altos. Quant aux violons, ils sont proprement séparés dans l'espace, premiers violons à gauche et seconds à droite. Et parce que les cordes ainsi divisées perdent de leur masse globale, à rebours de toute la tradition du Philharmonique de Berlin (de sa tombe, Karajan doit hurler au sabotage d'une vie de travail), les vents peuvent s'insérer plus facilement, non par transparence (solution retenue par Dohnányi ou, plus récemment, Mackerras), non par simple juxtaposition (comme avec Klemperer), mais par superposition ou empilage. [...]

La 4e, écrite pour un petit orchestre, souffre-t-elle mieux que les 2e et 3e, créées par le Philharmonique de Vienne, les à-plats de couleur et le refus de fusionner les sons ? [Nikolaus] Harnoncourt y laisse en tout cas plus de respirations à son orchestre, les phrasés y sont plus souvent poussés jusqu'à leur conclusion, moins pressés par l'urgence. Tout en redonnant de la vie à ces thèmes fort sérieux (ruptures de la ligne du 2e thème du premier mouvement, rendu ainsi plus dansant), il manipule cette oeuvre où abonde les procédés d'écriture baroque (fugato, variations et bien sûr passacaille finale) avec plus d'aisance que la forme-sonate plus pure des 2e et 3e [...]. La forme-sonate inspire à Harnoncourt un dramatisme au premier degré, comme s'il avait peur de la répétition, de la redite qui en assoit l'architecture : ainsi de la reprise de l'exposition - procédé absent de la 4e - toujours plus intense. Dans la 4e, le souci de la forme s'impose plus et bride les tensions qui s'accumulent sans se libérer en cour de morceau. On a par exemple l'impression que le climax du 1er mouvement n'est véritablement atteint que dans les tous derniers accords, évitant ainsi cette plénible impression d'une perte d'intensité après le premier do suraigu de la coda (Klemperer, parfait architecte, et Kleiber, parfait dramaturge, n'y échappent pas ; seul Furtwängler en 1943 passe outre, parce qu'il sait faire exulter ses violons, dans le grave comme dans le suraigu).

A ce moment admirablement contruit, dirigé d'une main si ferme, succède un « Andante moderato » de vagabondage, une reconnaissance de cette dette envers Schubert mais où s'épanouissent des polyphonies de vents, des couleurs automnales qui feraient songer à la grand Partita de Mozart. C'est ensuite un « Allegro giocoso » rapide, d'une fraîcheur dvorakienne, où l'on ose des fortissimo sempre puissant, lâchés, purement sonore, sans préocupation théâtrale. C'est enfin une passacaille finale idéalement conduite, avec un ostinato de basse toujours vivant et qui n'est jamais là par simple nécessite (la forme-passacaille), des violons et une flûte qui, bien assis sur cette base, peuvent (enfin !) chanter. Les silences ne s'opposent pas aux notes mais s'intègrent à leur flux.

[... On peut conseiller] les interprétations d'Harnoncourt, à ceux qui, justement, supportent assez mal le côté grand-messe qui émane souvent de l'audition d'une symphonie de Brahms. A la fois plus tendre et plus dramatique, le Brahms d'Harnoncourt est a l'évidence, immédiatement humain. » (Eric Taver, Répertoire n° 107)

« Brahms, version light : succombant à la mode du diaphane, de la minceur, Harnoncourt nos propose une intégrale allégée. Un postulat qui semble bien peu en accord avec la dimension imposante et sensuelle des oeuvres. Le chef le défend pourtant avec une conviction obsessionnelle. Il scrute la structure intrinsèque de chaque partition, l'écriture kaléidoscopique de chaque page, il déploie un tapis versicolore qui permet aux instrumentistes de Berlin d'arborer leur timbre velouté. Ainsi une douce poésie parvient à charmer lorsque Harnoncourt abandonne la sécheresse et la rigueur de son geste. [...] Un distance respectueuse semble constamment maintenue pour ne pas risquer de s'épancher, de s'offrir à la puissance exaltée et tragique des symphonies. Irrémédiablement l'esprit l'emporte sur la chair. » (Katia Choquer, Diapason n° 442)

Hartkopp, ø ? Orchestre Philharmonique de Berlin - [ARC FDY2011 - LP] ???

Herbig, ø 1978 OS. Berlin - Berlin Classics 492 083 (+ Variations Haydn)
5/7 Rép. n° 79 / 3* Monde n° 188

« De Günter Herbig, chef incroyablement surfait en France, il n'y a strictement rien à retirer : c'est une lecture d'une platitude quasi exemplaire [...]. » (Ch. Huss, Répertoire n° 79)

Horenstein, ø [mono] radio italienne 22 mai 1956 O. Théâtre San Carlo Naples - Inédit ?


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