Mise à jour : 13 septembre 2009

Discographie Brahms
Quatrième Symphonie




T

Takaseki, ø sept. 1995-sept. 1996 Century O. Osaka - ?

Tennstedt [1], ø 14 décembre 1974 OS. Boston - ADB 0001

Tennstedt [2], ø avril 1984 London P. - Navikiese NAV-4022 Gramophono AB 78612

Toscanini [1], ø Concert Londres, Queen's Hall, 3-5 juin 1935 OS. BBC - Emi CDH 7 69783-2 (p) 1989 / Grammofono 2000 AB 78612 (p) 1996 & 78851
I. 11'44 - II. 11'35 - III. 6'11 - IV. 9'25 = 38'50
8/4 Rép. n° 17 / Diap. d'or n° 352 / 4d Compact n° 45

« Ces enregistrements cinquantenaires sont mieux que bien des publications « live » des années 50. L'interprétation, extrèmement tendue et dynamique convainc par sa densité, son intransigeance et sa rigueur. Elle peut, en revanche, choquer les auditeurs partisant d'un Brahms chand et lyrique, par une certaine dureté, issue de l'extrème verticalité du traitement de la partition, que Toscanini a su gommer dans ses interprétation avec le Philharmonia [1952]. Si le tissu sonore des bois dans l'entrée de l'Andante manque également de « liant », par la suite le texte réussit à « chanter » (pas seulement par la bouche du chef, un vrai précurseur de Gould dans ce domaine !) beaucoup plus que dans le premier mouvement. On retiendra particulièrement de ce disque, passionnant pour la connaissance de l'art de Toscanini, la fin de l'Allegro initial, le finale et une Ouverture Tragique poignants et déchaînés. » (Ch. Huss, Répertoire n° 17)

« La comparaison de la 4e Symphonie de Brahms captée en juin 1935 avec les autres versions de Toscanini est particulièrement révélatrice [« de la prodigieuse fusion entre le feu du maestro italien et l'élégance naturelle [de la] phalange britanique »] : elle bénécifie d'une pulsion rythmique (premier mouvement !) d'autant plus irrésistible qu'un fabuleux lyrisme (l'Andante !) s'y déploie avec une souplesse dont le chef semble avoir perdu le secret dans les dernières années de sa vie. Paradoxalement, il apparaît plus « engagé » que jamais en chantant lui-même de façon très audible : rarement son émotion et son amour pour la musique ont été si communicatifs ! » (Francis Drésel, Diapason n° 352 p. 180)

« Même si la prise de son a vieilli, même si l'orchestre ne montre pas toujours une totale homogénéité, on reste saisi, admiratif, tant le chef sait en tirer de formidables pulsations (on l'entend çà et là chantonner pour mieux entraîner ses violons !). Le phrasé, à la limite de la sécheresse, de « l'objectivité », apparaît paradoxalement plein d'ardeur, gonflé de vie, porté par une formidable puissance : du feu dans un lit de granit (premier mouvement). L'andante, avec sa marche de légende, son cor romantique, nous entraîne vers de fantastiques horizons, eux aussi gorgés de lyrisme. Dans le second Allegro (troisième mouvement), Toscanini ajoute au côté « giocoso » un aspect fantastique qui prolonge à sa manière le précédent volet. Quant au final, bien pris « energico e passionato », il est d'un galbe superbe. » (Jean Gallois, Compact n° 45)

Toscanini [2], ø New York, Studio 8H, 10 janvier 1943 NBC SO. (Intégrale radio 42/43) - M&A CD 995
I. 11'43 - II. 11'34 - III. 6'10 - IV. 9'25 = 38'50
5/3 Rép. n° 109

« Ce cycle radiodiffusé durant la Seconde Guerre mondiale, jusqu'ici inédit, ne s'adresse qu'aux inconditionnels de Toscanini. Il faut en effet supporter une prise de son très médiocre et, pire encore, de très nombreuses défaillances de l'orchestre : les vents notamment se contentent souvent d'attaques approximatives [...], les cordes sont parfois d'une justesse approximative [...] et l'orchestre en général ne brille pas par sa cohésion rythmique. [...] La 4e Symphonie [...] se distingue nettement du reste de la production toscaninienne. Vive dans ses tempos, acérée dans ses phrasés, dégraissant comme au scalpel la matière sonore (avec un diapason plus haut qu'en 1952), l'interprétation de Toscanini pourrait bien être une première esquisse des interprétations « allégées » qui fleuriront plus près de nous. Mais il y ici une sollicitation permanente de la mélodie qui porte une marque absolument singulière. Les Toscaninophiles impénitants se doivent de connaître cette 4e audacieuse, et plus généralement cette intégrale plus spontanée que les versions officielles, toutes « de références », mais qui ont peut-être figé l'image du Brahms de Toscanini. » (Eric Taver, Répertoire n° 109)

Toscanini, 1951 (RCA 74321 55838-2)

Toscanini [3], ø Carnegie Hall, 3 décembre 1951 NBC SO. (Intégrale) - RCA 74321 55838-2 (p) 1999
I. 10'53 - II. 10'17 - III. 6'09 - IV. 9'04 = 36'40
9/4 Rép. n° 25 & Recommandé Rép. n° 127 / Choc Monde / 4 Classica n° 14 / 4d Compact n° 53

« Lorsque Toscanini commença sa carrière de chef en 1886. Brahms était encore un compositeur fécond (sa 4e Symphonie date de 1885). La musique de Brahms, comme celle de Verdi, autre dieu vénéré par le maestro, était donc pour lui de la musique contenporaine, ce qu'on a un peu tendance à oublier lorsqu'on évalue son apport à l'interprétation du maître allemand. Cela dit, plus que pour n'importe quel autre chef, la lecture de Toscanini est à prendre ou à laisser, car sa logique radicale ne peut s'accommoder de compromis. [...] La 4e constitue, quant à elle, le sommet absolu de cette réédition. Avec des tempos tendus et tenus, des phrasés épurés, une énergie féroce, une limpidité absolu du tissu orchestral et une pulsation menée d'une poigne de fer, Tosca nous offre là une très grande lecture dont la modernité éclate dans la passacaille finale, d'une tension extrême avec un leger ralentissement final qui ajoute à la puissance écrasante. » (Jean-Marie Brohm, Répertoire n° 25)

« Dans les symphonies, Toscanini, à travers une lecture au scalpel, montre une vigueur décapante, une pulsion, un dynamysme irrésistible, un sens étonnant de la construction des thèmes et de l'architecture. Ce méditerranéen fait chanter la musique de Brahms qu'il s'approprie avidement et fait sienne, avec une rare plénitude, une connivente amicale, une fougue qui sait paradoxalement s'accompagner de tempos très retenus (parfois même plus lent que ceux de Furtwängler). mais pour les rendre plus « Toscaniniennes » et proches de son propre tempérament, il leur fait des ajouts dans la Symphonie n° 4 : addition de trombones dans le finale, attribution à la clarinette de la seconde partie de hautbois par exemple... En fait, il pare le compositeur hambourgeois de ses propres qualités et lui en ajoute deux autres, éminemment brahmsienne, cette fois : la poésie de l'âme et l'intelligence du coeur. D'où ce sceau de la pérénité qui les marque. [...] La Symphonie n° 4 reste peut-être le fleuron de ce coffret, avec un andante de légende, un allegro giocoso aux allures fantasmagoriques, un finale supérieurement galbé. » (Jean Gallois, Compact n° 53 p. 10)

Toscanini [4], ø Concert Carnegie Hall, 22 décembre 1951 OS. NBC - Hunt/Arkadia CDGI 706-2
Rép. n° 26 p. 81

Toscanini [5], ø Concert Londres, Royal Festival Hall, 1er octobre 1952 Philharmonia O. (Intégrale) - Testament SBT 3167 (p) 2000 / Fonit Cetra CDE 1031 (p) 1988 / Arkadia CDHP 524.3 (p) 1992 / King Seven Seas KICC 2514 (p) 1996
I. 11'08 - II. 10'31 - III. 6'08 - IV. 9'34 = 47'21
Diap. d'or n° 473 & 344 / Choc Monde n° 242 / Recommandé Classica n° 21 / 4d Compact n° 27 et 46

« La présence du Philharmonia (que [Arturo Toscanini] dirigeait pour la première et ultime fois, l'espace de ces deux concerts) suffit à le différencier des versions avec la NBC. Car ce seul élément révèle (enfin ?) avec exactitude la véritable grandeur de la poétique brahmsienne de Toscanini. Les caractères essentiels, toujours aussi affirmés, ne change pas : l'architecture est sévère (mais sans dureté), l'expression concentrée (mais sans sécheresse). Les scansions sont toujours aussi âpres, l'articulation aussi sourcilleuse, les phrasés aussi sculpturaux et tendus, les tensions (rythmique, mélodiques, harmoniques) possèdent toujours cette densité si spécifique... et le timbalier est toujours un personnage clé ! Mais le son du Philharmonia (et de ses grands solistes Parikian, Bran, Sutcliffe, Thurston...) met mieux qu'ailleurs en valeur la clarté et l'évidence totale des rapports de tension et de détente, soulignant combien le Brahms de Toscanini équilibre classicisme lumineux de la forme et romantisme tempéré de l'expression, sans la moindre tentation postromantique, contrairement à Furtwängler (d'ailleurs, s'il est un enregistrement qui ridiculise les diatrible xénophobes de Furtwängler envers Toscanini « chef italien », c'est ben celui-là...). Surtout, la richesse des jeux de timbres et de couleurs - en quelque sorte simplifiés dans les gravures américaines - donne à ce Brahms une profondeur sensible et une subtilité d'intention poétique insoupçonnées. Elles soulignent la dichotomie entre l'expression de l'exaltation et celle de la mélancolie, exaltent la chaleur et l'éloquence du cantabile, et éclairent comme jamais la pudeur frémissante de Toscanini. Les accros perceptibles de-ci, de-là [...] n'entachent en rien cette dimension sensible qui fonde cet ensemble. » (Rémy Louis, Diapason n° 473)

« Un tel « choc », qu'on aurait espéré miraculeux, se révèle décidément décevant, car le chef ne se retrouve pas la même tension qu'il obtint lors des autres exécutions brahmsiennes [...]. L'obsession de la forme et le lyrisme des phrasés confèrent naturellement un sentiment de perfection (en dépit de quelques scories lors du finale), mais on se prend à regretter tant la furia de la version NBC, que l'irrésistible élan du maestro chantant avec un autre phalange anglais : l'Orchestre de la BBC [1935]. » (Francis Drésel, Diapason n° 344 - décembre 1988)

« Toscanini accepta de diriger le Philhamonia de Londres (les 29 septembre et 1er octobre 1952) sur un coup de coeur et pour répondre à l'invitation de Walter Legge. [...] Certaines constantes sont notables, à commencer par la séduction de la prise de son (une excellente mono) et de la profondeur de l'espace, plus manrquante que dans la sécheresse des studios new-yorkais. C'est aussi la violence et la tension du concert, la concentration exceptionnelle des musiciens anglais, qui font le prix de cette édition. La précision légendaire du chef n'exclus pas une poésie de tous les instants, avec des timbres portés dans le vibraton des cordes, la tenue des timbales. Quelques imperfections dans les cuivres révèlent le degré de tension et d'engagement atteint. L'énervie déployée par Toscanini, alors âgé de quatre-vingt-cinq ans, est stupéfiante. [...] A noter, pour l'anecdote, les pétard qui explosent dans la salle au début du dernier mouvement de la Quatrième Symphonie : blague imbécile d'un public attendant que Toscanini fasse un scandale, ce qui ne se produisit pas. » (Maxim Lawrence, Classica n° 21)

« Arturo Toscanini (1867-1957) fut un interprète dont la force de concentration, l'instinct infaillible et l'impitoyable lucidité firent des merveilles, particulièrement dans la musique de Brahms. Il s'efforça sans cesse de trouver un point d'équilibre entre les deux « vérité » en apparence contradictoires inhérente à l'oeuvre de Brahms : cantabile expressif et rigueur architectonique. Cette dichotomie explique pourquoi les interprétation qu'il donna des symphonies de Brahms furent, plus que celles d'autres compositeurs, sujettes à des différences - voire des fluctuations - aussi spectaculaires. Il est passionnant à cet égard de comparer les magnifiques Deuxième et Quatrième Symphonies enregistrées avec l'Oreschestre symphonique de la BBC avant-guerre [1935], le cycle « officiel » réalisé avec l'Orchestre symphonique de la NBC en 1951-1952 au Carnegie Hall de New York [...] et la présente intégrale [...]. Il ne s'était plus produit en Angleterre depuis treize ans et n'y revint jamais. L'illustre et vieux maestro offre au Royal Festival Hall de Londres une vision sans doute davantage « classique », chaleureuse, et moins rigoriste qu'avec l'Orchestre de la NBC, mais supérieure par certains aspects, car d'une sonorité plus sensuelle et ronde, quoique légèrement voilée. » (Patrick Szersnovicz, Monde de la Musique n° 242)

« Arturo Toscanini insuffle aux symphonies [de Brahms] sa fougue décapante, une clarté et un brillant extraordinairement vivifiants. Ici, c'est avant tout la beauté du chant qui nous prend à la gorge. » (Jean Gallois, Compact n° 46)

Tsutsumi, ø ? O. Shunyu-kai - Shunyu-kai


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