Mise à jour : 19 mai 2003

Discographie Bruckner
Huitième symphonie

en ut mineur - Wab 108



J

Jarvi, 1986 (Chandos)

Jarvi, ø Londres, All Saints Church, Tooting, 17-19 novembre 1986 OP. Londres - Chandos DBTD 2023 / CHAN 8843/4 / 7080 / 6623
Durées : I. 16'50 - II. 15'16 - III. 28'12 - IV. 23'51 = 1 h 24'18 [Vers. 1887/90 Robert Haas, 1935]
4Y Diap. n° 360 / 4d Compact n° 53

« Le résultat est de haute tenue. La vision de Järvi frappe en effet par son ampleur, qui ne tient pas seulement à des tempos très larges [...], mais encore à la conception d'ensemble, puissamment architecturée. L'œuvre est exposée en pleine calté, quitte à faire passer au second plan le mystère, ou la tendresse du mouvement lent. Cette conception trouve en l'Orchestre Philharmonique de Londres un instrument parfaitement adapté : cette phalange, aujourd'hui sans doute la meilleure de la capitale britanique (avec le London Symphony), impressionne en effet par sa dynamique très étendu [...], ce qui rejoint les vœux même du compositeur, ainsi que par la qualité exceptionnelle de ses solistes, en particulier les bois et les cors. » (Jean-Claude Hulot, Diapason n° 360 p. 126 - mai 1990)

« Sans hésiter, plaçons cette version tout près des meilleures de la discographie [...]. Avec Järvi en effet, l'œuvre sort du néant, d'un rêve : le premier mouvement, pris un peu plus vite que de coutume, acquiert de ce fait une rigueur et une dimension exceptionnelles. Peu à peu, le tissu orchestral, servi par un orchestre aux sonorités éclatantes, fines et vivantes, revêt un aspect paradoxalement intimiste en dépit de la mesure même de l'œuvre et retrouve bien le côté mystique que voulait lui conférer Bruckner. Le scherzo, pris moderato mais sans lenteur retrouve avec Järvi des accents légers, fortement contrastés par la douceur quasi paradisiaque du trio : là encore, la pensée du musicien est scrupuleusement respectée [...]. Dès le début de l'adagio, centre focal de l'œuvre, Järvi nous « tient » par la densité de son discours, ses superbes développements et par la façon dont il sculpte avec minutie les resserrements du thème : preuve d'une lecture extrêmement attentive de la partition. [...] Les dernières minutes sont ainsi une fabuleuse ascention spirituelle, soutenue par les trompettes de la gloire et l'assurance de la Résurection : peu de chefs ont percé avec autant d'acuité la pensée de Bruckner et révélé avec autant de plénitude que Neeme Järvi l'exaltante beauté de cette Symphonie n° 8. » (Jean Gallois, Compact n° 53 p. 32 - mai 1990)

Jochum, 1949 (DG "Originals" 449 758-2)

Jochum [1], ø 26-28,31 janvier & 3-4 février 1949 P. Staatsorchester Hambourg - DG "Originals" 449 758-2 [Polydor 68338/48S / Gramophone 69545/55 - 78t - DG 18051-2 / Decca (USA) DX 109 - LP]
Durées : 15'06 - II. 13'56 - III. 30'36 - IV. 23'01 = 1 h 22'39 [Vers. 1887/90 Robert Haas, 1935]
10/3-4 Rép. n° 106 / Diap. d'or n° 442

« Le Scherzo [...] est d'une violence panique, le Finale d'une construction absolue, mais là où Jochum marque le plus de points, c'est dans l'Adagio, que l'on attendait plus fluide et chantant et qu'on retrouve d'une douleur absolue, ultime, insoutenable. L'itinéraire, vous aura mené de l'anéantissement absolue, au fol espoir, brisé par des archets lacérants comme des coups de poignard. La fin du mouvement s'amorce alors, littéralement en apesanteur, avec un dosage vibrato-legato qui m'a laissé coi. L'un des plus incroyables enregistrements de Bruckner jamais captés par les microphones. » (Ch. Huss, Répertoire n° 106 p. 34 - octobre 1997)

« Cette première gravure [de Jochum] repose sur l'édition Haas, la seule disponible en 1949. Est-ce, comme le prétendait Paul-Gilbert Langevin, l'effet bénéfique de rééquilibrage des deux derniers mouvements dû aux quelques mesures supplémentaires introduites par Haas ? Toujours est-il que cette lecture se distingue sensiblement des trois suivantes, et s'impose à mon sens y compris devant l'ultime et très émouvante prise en concert de 1984. En effet, si les deux premiers temps retrouvent la véhémence et l'animation que les gravures ultérieures ont rendues familières, en revanche les deux dernières se distinguent par leur ampleur. Le Finale ne manque ni de grandeur ni de véhémence, mais ne court pas la poste comme celui de Berlin (qu'il depasse de quatre minutes, et surtout l'immence Adagio est enfin, comme l'avait bien écrit Bruckner « lent, solennel, mais sans traîner ». A lui seul, ce gigantesque mouvement justifie l'achat de cet album : peu de chefs ont su ainsi porter sans faiblesse pendant plus de trente minutes (seul bien sûr Celibidache osera aller encore plus loin [...]), en restituant avec autant de justesse la solennité et la méditation que la comparaison poignate de sa conclusion, après le sommet d'intensité. » (Jean-Claude Hulot, Diapason n° 442 p. 84 - novembre 1997)

Jochum [2], ø 21 novembre 1957 OS. Radio Bavaroise - [Origine : Archive Radio Bavaroise - Inédit ]
Durées : I. 14'03 - II. 13'44 - III. 27'31 - IV. 20'14 = 1 h 15'45 [Vers. 1890, révision de Josef Schalk Ed. Nowak, 1955]

« La 8e que Jochum enregistra avec le Philharmonique de Berlin pour son cycle chez DG souffre d'une certaine rigidité qui a le bon goût d'être abscente de ce concert munichois dont on souhaiterait la publication et qui témoigne d'une interprétation quelque peu moins pressée mais surtout plus expressive, par une direction plus flexible et des phrasés plus accentués, caractéristiques du travail du chef avec l'orchestre de la Radio Bavaroise dans les années 50. Eugen Jochum, qui avait découvert Bruckner par l'intermédiaire de Sigmund von Hausegger, un chef contemporain des premières éxécutions de l'œuvre et ardent défenseur du compositeur, donne une 8e d'une rare justesse de style, comparable en ce point à celle contemporaine de Horenstein et d'une fervente intensité sans pour autant tomber dans les exagérations transcendentales chères aux générations plus récentes. Il évite également le statisme de marbre hérité des éditions Haas que l'on retrouvera chez la plupart des chefs qui y apprendront leur Bruckner et dont l'enregistrement de Karajan de la même époque est l'exemple le plus flagrant. On ne regrette vraiment que les choix de tempo très discutables du Finale, avec sa cavalcade insensée là où Bruckner demande une solennité de parade que seul Knappertsbusch osera, aussi à Munich, en 1963, ainsi que de l'épisodisme que cela entraine dans le reste du mouvement, sauvé par une conclusion à donner la chaire de poule. Passé ce remord du à une tradition générale tout aussi vivace qu'inexpliquée, il reste tout de même l'une des 8èmes les plus inspirées de la discographie de l'œuvre, pourtant généreuse, dans une prise de son moins étriquée que celle de l'enregistrement mythique de 1949. » (Lionel Tacchini)

Jochum, 1964 (DG 429 079-2)

Jochum [3], ø janvier 1964 Orchestre Philharmonique de Berlin - DG 431 163-2 / 429 079-2 ( intégrale 58-67 ) [138 918/19 - LP]
Durées : I. 13'36 - II. 13'54 - III. 26'35 - IV. 19'49 = 1 h 14'16 [Vers. 1890, révision de Josef Schalk Ed. Nowak, 1955]
9/6 Rép. n° 19 (intégrale) / Diap. d'or n° 355 / 4d Compact n° 47

« On connaît les polémiques parfois stériles qui opposent les spécialistes sur la pertinence des choix d'édition. Qu'il nous suffise de dire ici que Jochum est fidèle à [l'édition] Nowak, ce qui n'est vraiment regrettable que pour les 2e et 8e Symphonies [...]. » (Philippe de Souza, Répertoire n° 19)

Jochum, 1976 (Emi CZS 7 62235-2)Jochum, 1976 (Emi 5 73 905-2)Jochum, 1976 (Emi)

Jochum [4], ø Dresde, 3-7 novembre 1976 Staatskapelle Dresde - Emi 5 73 905 2 / CZS 7 62935-2 (intégrale 75-80) / 7243 5 73827 2 [C 167-03402/3 Angel SB 3893 / Eterna 8 27 681-682 - LP]
Durées : I. 13'52 - II. 13'55 - III. 27'20 - IV. 20'46 = 1 h 16'07 [Vers. 1890, révision de Josef Schalk Ed. Nowak, 1955]
Son : C. Strüben.
8 Rép. n° 30 & / 3Y Diap. n° 242, 366 & 5Y n° 476 (intégrale) / Monde n° 249 / 3d Compact n° 58

« [Voici la] réédition du cycle de Jochum à la tête de la merveilleuse Staatskapelle de Dresde. Cette intégrale, mise en chantier une quinzaine d'années après celle qu'il signa chez DG n'a jamais eu l'aura de la première. Après avoir de nouveau comparé attentivement les deux, nous ne pouvons que confirmer la prééminence de la version DG. Bien sûr, Jochum reste ici un très grand interpète de cette musique que, par l'ampleur du phrasé, le sens inné de l'architecture et la maîtrise de la dynmique. On y retrouve également cet art inimitable de la fluctuation contrôlée du tempo qui donne une urgence particulière aux gradations sonores. Mais on n'y retrouvera pas la fraîcheur d'antant, la simplicité évidente de l'articulation, même si instrumentalement la perfection semble encore plus achevée. [...] Avec la 8e nous retrouvons le meilleur de Jochum d'une très haute spiritualité, mais malheureusement toujours dans la regrettable édition Nowak. » (Philippe de Souza, Répertoiren ° 30 p. 30 - novembre 1990)

« En [1949], Eugen Jochum avait donné de cette œuvre qu'il chérit entre toutes une gravure inoubliable et définitive, dont rien de ce que nous avons entendu depuis, pas même Furtwängler, n'approche. Quelques années plus tard, alors qu'il bénéficiait pourtant du meilleur orchestre allemand, sinon mondial, le Philarmonique de Berlin au lieu de celui de Hambourg, sa seconde prestation était l'un des plus décevantes (eu égard au niveau de l'ensemble) que contenait son intégrale DG. Que s'était-il passé entre temps ? Simplement la parution en 1955, de l'édition Nowak, qui restitue à la lettre le manuscrit de la seconde version (1890) de la symphonie, tandis que l'édition précédente et tout aussi « authentique », celle de Robert Haas (1938), fondée aussi sur le dernier état de l'œuvre, avait le mérite d'y réintroduire plusieurs passages névralgiques que le maître n'avait consenti à écarter que sous la pression d'un entourage indélicat. Que le Brucknérien profond et vénérable qu'est Eugen Jochum se soit ainsi détourné de la vérité artistique au profit de ce qui n'est, selon le mot très juste de Deryck Cooke, que le « résultat d'une série embrouillée de fausses manœuvres » et, ajouterons-nous, celui d'un méthode dogmatique sans égar à l'esprit de la partition, voilà qui peut paraître inexplicable sinoon par des raisons extra-musicales que nous ne chercherons pas à élucider. Reste que notre espoir de voir Jochumrevenir un jour à Haas est aujourd'hui déçu : la gravure nouvelle ne diffère pas de la précédente dans son texte, et ne la surclasse que par un apport technique indiscutable et par un « climat » sonore plus authetique du fait que, comme la Cinquième à Ottobeuren, la Huitième a été enregistré dans l'église, Saint-Luc de Dresde. C'est là que réside, en fait, la véritable originalité de cet album. S'il existe, du phénomène brucknérien dans son essence, deux interprétations très divergeantes, l'une mystique, l'autre agnostique et purement humaine, la Huitième leur offre l'occasion idéal de se fondre en une synthèse supérieur : et la réverbération que permet l'enceinte d'un édifice sacré, par l'aura qu'elle confère à la musique, à son architechture étagée par paliers s'élevant vers l'infini, aidera indiscutablement le néophyte à aller droit au cœur du message brucknérien. S'y ajoute la prestation d'un des tous premiers orchestres actuels, des échos qui nous en parviennent - mais ceux-ci sont régulièrement salués comme des coups d'éclat [...]. Ce document ne peut être reçu qu' « en bloc ». l'amateur y trouvera certes une initiation idéale à l'art de Bruckner dans son aspect le plus gradiose [...]. » (Paul-Gilbert Langevin, Diapason n° 242 p. 56 - septembre 1979)

« Certes la pâte sonore (et la prise de son) est, par définition, plus homogène que dans la première version. Mais la conception de Jochum n'a pas varié, tandis que sa direction paraît souvent moins inspiré que dans l'enregistrement précédent [1964 avec l'OP. Berlin] ; à la grandeur succède parfois même la lourdeur, ce qui est d'autant plus dommage que la Staatskapelle de Dresde est en tout point superbe. [...] Si les 6e et 8e (curieusement l'un des points faibles du premier cycle) sont préférables aux gravure DG, en revanche on restera fidèle aux premières versions pour les autres Symphonies [...].» (Jean-Claude Hulot, Diapason n° 366 p. 138 - décembre 1990)

« De la Symphonie n° 8, on dira seulement qu'elle a perdu de son intemporalité en dépit d'un finale stupéfiant de vigueur. » (Jean Gallois, Compact n° 28 p. 33 - novembre 1990)

Jochum [5], ø Concert 11 novembre 1978 Orchestre Philharmonique de Berlin - Sardana 182/183

Jochum [6], ø Concert juin 1982 OS. Bamberg - ORF L 2955 [LP]
Durées : I. 15'32 - II. 14'42 - III. 29'35 - IV. 23'05 = 1 h 22'54 [Vers. 1890, ed. Nowak]

Jochum [7], ø Concert 15 septembre 1982 OS. Bamberg - Sardana 141/142 / Altus ALTO 22/23 / ALT DVD 0001 / Fachmann 198/200
Durées : I. 15'25 - II. 14'59 - III. 27'41 - IV. 22'21 = 1 h 20'30 [Vers. 1890, ed. Nowak]

Jochum, 1984 (Tahra 162-170)

Jochum [8], ø Concert Amsterdam, 26 septembre 1984 O. Concertgebouw - Tahra TAH 171-174 / TAH 162-170 (intégrale composite 44-84) [Origine : archives NPS]
Durées : I. 14'53 - II. 14'19 - III. 27'53 - IV. 22'10 = 1 h 19'22 [Vers. 1890, révision de Josef Schalk Ed. Nowak, 1955]
7/8 Rép. n° 90 / Diap. historique n° 429 (intégrale)

« Enfin on ne saurai passer sous silence la suprenante déception que constitue la Huitième d'Eugen, sans doute fatigué au crépulscule d'une aussi longue et prolifique carrière. Les défaillances de justesse se multiplie, indigne du Concertgebouw, l' « Adagio » se traîne sans pouvoir émotionnel et le final, plus appliqué qu'inspiré (avec une pagaille finale parmi les cuivre), confirme ce goût amer de concert loupé. » (Philippe de Souza, Répertoire n° 90 p. 26 - avril 1996)

« La très tardive 8e, enregistrée seulement trois ans avant le mort de Jochum, est sans doute le sommet de cet ensemble, surtout par l'émotion bouleversante qui émane du mouvement lent (signalons que, contrairement à ce qu'affirme le texte de présentation, Jochum joue, comme à Berlin et à Dresde, la version définitive dans l'édition Nowak et non la rare version originale de 1887, dont il avait toutefois créé le premier mouvement à Munich en 1954 - qui nous donnera ce document ?). » (Jean-Claude Hulot, Diapason n° 429 p. 102 - septembre 1996)

Jorda, ø 2 mai 2000 O. Académie Bruckner -
Durées : I. 17'48 - II. 15'20 - III. 29'04 - IV. 27'26 = 1 h 30


Toutes suggestions, corrections ou informations
supplémentaires sont bienvenues !

http://patachonf.free.fr/musique

Valid XHTML 1.0!