Mise à jour : 19 mai 2003

Discographie Bruckner
Huitième symphonie

en ut mineur - Wab 108



S

Schuricht, c. 1960 (Urania 22152)

Schuricht [1], ø Concert, 24 octobre 1955 OS. NDR - Originals SH 837 / Urania URN 22.152 (Attention ! le final est emputé des mesures 708 à 716 !)
Durées : I. 16'53 - II. 14'10 - III. 27'05 - IV. 21'05 = 1 h 19'13 [Vers. 1887/90 Robert Haas, 1935]

Schuricht, 1963 (Emi 7243 5 75130-2)

Schuricht [2], ø Vienne, Musikverien, 9-12 décembre 1963 Philharmonique de Vienne - Emi "Great conductors of the 20th century" 7243 5 75130-2 (p) 2002 / "Rouge & Noir" CZS 7 67279-2 (p) 1991 (+ 9e) / CDZ 25 2925 2
Durées : I. 15'32 - II. 14'00 - III. 21'44 - IV. 19'43 = 1 h 11'16 [Vers. 1887/90 Robert Haas, 1935]
Son : F. Dillnutt
Recommandé Rép. n° 158 & 42 / 5Y Diap. n° 492 & 376 / Recommandé Classica n° 42 / 4d Compact n° 69

« [La 8e est] d'une force et d'une motorique impresionnante, bousculée parfois, comme dans un Scherzo haletant au mépris du phrasé, mais d'une rigueur de construction et d'un contrôle dynamique époustouflants. La rapidité du tempo de l'inéfable Adagio ne permet certes pas les épanchements d'un Karajan (Vienne 198[8] ), ni la profondeur ascétique d'un Wand (Cologne [1979] ou l'urgence charnelle d'un Jochum [1964], mais son lyrisme sans affectation en séduira d'autant plus. Le Finale apparaît nettement moins bien venu, avec des ruptures de tension et un collage parfois artificiel dans la construction thématique. Il est vrai si complexe ici. On a l'impression que Schuricht a peur de perdre la concentration de l'auditeur et préfère presser plutôt que de laisser silence et respiration ponctuer cette immence arche sonore. Au total, une 8e très personnelle, loin des lenteurs à la mode d'aujourd'hui, aussi passionnante qu'insuffisante à traduire la totalité des facette de cette partition. » (Philippe de Souza, Répertoire n° 42 p. 38 - décembre 1991)

« La Symphonie n° 8 de Bruckner [...] est une vrai révélation. La rage motrice, la puissance de pénétration des cuivres, d'un tranchant inouï, le sens de l'urgence dans les transitions, l'atmosphère menaçante du premier mouvement sont stupéfiants. Les autres mouvement sont eux aussi impitoyablement corsetés par une tension parfois cauchemardesque. Voilà un Bruckner de combat, réellement inspiré, servi par une bonne stéréo (1963) qui donne le vertige. » (J-M Brohm, Répertoire n° 158 p. 100 - juin 2002)

« Dès les début de la Huitième (version 1890) , on sent la maîtrise du chef et du penseur, réfrénant volontairement les affre du scherzo, dessinant un adagio éminnement personnel, d'une belle et haute tenue, traduisant dans le dernier volet l'ascèse « Brucknérienne » et sa montrée spirituelle. » (Jean Gallois, Compact n° 63 p. 30 - novembre 1991)

« La pierre angulaire de ce concert est l'une des plus incroyable symphonie n° 8 de Bruckner avec le Philarmonique de Vienne (1963). La violence de la direction, la beauté de la prise de son qui restitue le grain de l'orchestre avec génie en font l'une des versions les plus exaltées que nous ayons jamais entendues, bien supérieure à la mouture connue avec Hambourg (1950, Urania). Cette lecture qui mérite un « Recommandé » s'incrit dans une approche très traditionnelle. » (Stéphane Friédérich, Classica n° 42 p. 81 - mai 2002)

Sieghart, ø 21-23 février 2000 O. Bruckner Linz - Denon COCQ-83426
Durées : I. 15'33 - II. 13'45 - III. 26'01 - IV. 21'16 = 1 h 16'35 [Vers. 1890, révision de Josef Schalk Ed. Nowak, 1955]

Sinopoli, ø décembre 1994 Staatskapelle Dresde - DG 447 744-2
Durées : I. 17'19 - II. 15'19 - III. 27'53 - IV. 25'20 = 1 h 25'51 [Vers. 1890, révision de Josef Schalk Ed. Nowak, 1955]

Skrowaczewski, 1993 (Arte Nova 34016-2)

Skrowaczewski, ø Concert 8-9 octobre 1993 OS. Radio Sarrebruck - Arte Nova 74321 34016 2 / 74321 85 290-2 (intégrale 93-01)
Durées : I. 15'30 - II. 16'02 - III. 28'14 - IV. 22'23 = 1 h 22'28 [Vers. 1890, révision de Josef Schalk Ed. Nowak, 1955]
7 Rép. n° 116 / 4Y Diap. n° 484 (intégrale) / Monde n° 259 / 4 Classica n° 36 (intégrale)

« Skrowaczewski nous offre des interprétations tout à fait resommandables. [...] Les tempos équilibrés, plutôt allants et contrastés, notamment dans les scherzos, les ruptures dynamiques franches, la continuité maîtrisée de l'avancée, les ponctuations puissantes aux timbales (Finale de la 8e), la justesse des oppositions de masse entre les chorals de cuivres - profonds et bien timbrés - et les cordes, ainsi que la lisibilité polyphonique de la pâte orchestrale, en particulier de la petite harmonie [...] restituent à ce Bruckner sans prétention une simplicité bienvenue dans une dimension physique immédiate et même avec une émotion sicère (Adagio de la 8e). » (Jean-Marie Brohm, Répertoire n° 116 p. 30 - septembre 1998)

« Skrowaczewski adopte un style qui le rattache sans hésitation au postromantisme les plus généreux : tempos globalement très amples, lyrisme intense des grands adagios, avec un usage fréquent du rubato qu'on pouvait croire disparu depuis Furtwängler et Jochum, image sonore également très vaste, s'appuyant sur une dynamique importante et une assise des basses toujours perceptible et présente dans la pulsation rythmique. Au débit de cette conception très attachante, on portera un orchestre de qualité moyenne plus homogène et discipliné que virtuose, dont les cuivres sont parfois criards et les cordes sollicitées aux limites de leurs possibilités. » (Jean-Claude Hulot, Diapason n° 484 p. 102 - septembre 2001)

Solti, 1966 (Decca SET335-6 - LP)

Solti [1], ø nov./déc. 1966 Philharmonique de Vienne - Decca "Ovation" 448 124-2 / 440 162-2 [London CSA 2219 / 1326/38 / Telefunken-Decca 6.35256 - LP]
Durées : I. 15'10 - II. 14'32 - III. 24'49 - IV. 20'45 = 1 h 15'16 [Vers. 1890, révision de Josef Schalk Ed. Nowak, 1955]
7/8 Rép. n° 95 / 3Y Diap. n° 293

« Georg Solti n'a pas toujours eu la main heureuse dans Bruckner et il ne s'est jamais véritablement imposé dans cet univers à la fois cosmique et tourmenté comme il a pu le faire dans Mahler ou Wagner. [...] Solti privilégie l'énergie motrice des lignes sur la contemplation, la violence (voire la brutalité) des accents rythmiques (« Scherzo ») sur la chaleur harmonique, la clarté (parfois un peu carrée) de la construction polyphonique sur le mystère mélodique. Cette approche nous vaut quelques très beaux moments, en particulier dans les climax des mouvements extrêmes, à la fois impéteux et intraitable. Mais elle conduit aussi à quelques froideurs : le sublime « Adagio »manque ainsi un peu d'intériorité et surtout de cette indicible tristesse ontologique qui caractérise les grandes interprétations. » (Jean-Marie Brohm, Répertoire n° 95 p. 29 - octobre 1996)

« Les Bruckner de Solti ne sont guère convainquants ; force est de convenir que l'on s'y ennuie ferme. L'exécution, même si l'on peut s'étonner de changements de tempos parfois bizarre, surtout dans la Huitième, est de haute qualité - Vienne oblige - et la sonorité est magnifique ; mais l'impression retenue est celle d'une monumentale froideur, d'une absence totale d'inspiration et d'influx intérieur. » (Diapason n° 293 p. 67 - avril 1984)

Solti, 1990 (Decca 430 228-2)

Solti [2], ø Concert St-Pétersbourg [Leningrad], novembre 1990 OS. Chicago - Decca 430 228-2
Durées : I. 15'00 - II. 14'25 - III. 24'09 - IV. 20'09 = 1 h 13'59 [Vers. 1890, révision de Josef Schalk Ed. Nowak, 1955]
Son : J. Lock & C. Moorfoot
5/8 Rép. n° 52 / 2Y Diap. n° 387

« Le Bruckner de Solti ne manque certes pas de brillance ni de consistance sonore, mais l'architecture semble lui échapper et le discours se fragmente irrémédiablement. [...] Après un Allegro d'une magnifique ampleur et d'une rigueur de phrasé exemplaire, on se dit que Solti maîtrise son sujet. Erreur, et nous allons déchanter dès le sublime Scherzo, plus bruyant que scandé et surtout l'Adagio central véritable pivot de l'œuvre qui se perd dans des détails zoomés sans que la voûte de l'ensemble ne soit vraiment charpentée. Ansi vidé de sa construction organique, le mouvement n'est plus qu'une juxtaposition diluée d'effet orchestraux certes superbes mais d'une vanité décourageante. Le Finale pris dans un tempo rapide subit le même sort, alors qu'il s'agit là d'une des plus divines longueurs de la musique brucknérienne. Le plus grand reproche que l'on puisse formuler à l'encontre de l'interprétation de Solti est sans doute l'absence de respiration et la non utilisation des silences qui jouent un rôle essentiel dans la ponctuation et l'équilibre du discours. » (Philippe de Souza, Répertoire n° 52 p. 41 - novembre 1992)

« Certes le premier mouvement impressionne par la tension que lui imprime le chef hongrois et la maîtrise des déchaînements orchestraux, servie par un pupitre de cuivres d'une rare splendeur et d'une puissance impresionnante. Nerveux mais un peu raide, le Scherzo souffre surtout d'un Trio qui manque singulièrement de poésie alors qu'il s'agit de la page dans laquelle Bruckner rejoint le romantisme allemand le plus pur. L'Adagio, pris sans doute un peu trop vite, demeure assez extérieur et lui aussi peu poétique ; Solti fidèle à l'édition Nowak, ne renouvelant pas ses réussites des mouvements lents de la 7e et de la 9e. Enfin le Finale est prétexte à un formidable déferlement orchestrale, les cuivres de Chicago se déchaînant littéralement, au détriment de la richesse de structure et d'inspiration de cette page grandiose qui n'est pas un morceau de bravoure [...]. Si l'on ajoute quelques fugitifs écarts de justesse surprennants pour une telle phalange même en concert (hautbois et violons notamment), et un montage désagréablement audible au début de la coda du Finale, qui prend ainsi une allure de véritable déflagration, on comprendra la déception générale que procure cette gravure [...]. » (Jean-Claude Hulot, Diapason n° 387 p. 128 - novembre 1992)

Solti [3], ø Concert Vienne, Musikverein, 4 février 1993 Philharmonique de Vienne - Fachmann Fuer Klassicsher Musik FKM-CDR 33/4

Steinberg, 1972 (BSO 100)

Steinberg, ø Concert 26 février 1972 _OPBoston - Boston Symphony BSO 100
Durées : I. 14'00 - II. 15'37 - III. 25'42 - IV. 19'20 = 1 h 14'42 [Edition utilisée inconnue]

Suitner, ø Berlin, Christuskirche déc. 1986 / janv. 1987 Staatskapelle Berlin - Berlin Classics 00116326 BC (+ 1e)
Durées : I. 15'36 - II. 14'50 - III. 26'55 - IV. 23'00 = 1 h 20'22 [Vers. 1887/90 Robert Haas, 1935]
8 Rép. n° 96 / 4Y Diap. n° 430

Svetlanov, ø 1981 OS. Académie d'Etat d'URSS - Scribendum SC 020 / Olympia MCD 238 / Melodiya MCD 238 [Melodiya 17979 - LP]
Durées : I. 18'05 - II. 14'14 - III. 23'49 - IV. 22'26 = 1 h 18'40 [Vers. 1890, révision de Josef Schalk Ed. Nowak, 1955 - contrairement a ce qu'indique la pochette du disque]
8/8 Rép. n° 27 / 2Y Diap. n° 362

« Intéressante est l'interprétation de Svetlanov, hérétique au possible, mais tellement passionnante. [...] Le bouillant chef soviétique sait nous faire ressentir physiquement le délire musical et l'ivresse sonore comme naguère Munch, Scherchen et aujourd'hui Celibidache ou Karajan, Giulini ou Haitink, mais il a une puissance d'impact formidable. [...] Svetlanov se distingue d'ailleurs de ses confrères qui comme lui ont choisi la version Haas, de loin préférable, par deux traits typiques. Le premier est la grande variété des oppositions dynamiques. Ainsi la montée par paliers au grand climax de l'Adagio procède-t-elle par d'imperceptibles, mais efficaces, accélérations qui évoquent plus le basculement dans le gouffre cosmique qu'une lente ascension mystique comme chez Karajan ou Giulini notamment. Le second est le constant antagonisme des masses sonores projetées avec rugosité les unes contre les autres, ce qui accentue encore l'impression de chaos organisé de cette musique tellurique. Enfin l'harmonie est dominée par des cuivres vibrants, ce qui est souvent le cas des ensembles soviétiques, et notamment par des trompettes très exposées et des trombones furieusement engagés. Le dernier mouvement est ainsi de bout en bout au bord du paroxysme et débouche sur une coda rutilante de cuivres qui se répondent en écho comme dans une fresque à la Gabrieli ou à la Moussorgsky... On l'aura deviné : ça a failli casser, mais ici ça passe et magnifiquement. (Jean-Marie Brohm, Répertoire n°27 p. 34 - juillet 1990)

« Sa lecture de la 8e de Bruckner, pour laquelle il choisit l'édition Nowak et non Haas (comme l'indique par erreur la pochette) , surprend plus qu'elle ne convainc réellement. [Evgueni] Svetlanov impose au Moderato initial une ampleur inabituelle : le résultat eqst plus statique et lourd que vraiment impresionnant, car il faut être Klemperer ou Celibidache pour maintenanir la tension dans un tel tempo. A l'inverse, l'Adagio est d'une trops grande rapidité, ce qui fait perdre en recueillement et en tendresse au profit d'effets extérieurs plutôt déplacés. Le plus convaincant (mais aussi le plus facile à réussir est le Scherzo, tandis que le finale procède d'un triophalisme appuyé qui évoque plus la 5e de Tchaïkovski que le maître de Saint-Florian. [...] L'Orchestre [...] suit son chef avec discipline mais se trouve lui aussi en terre étrangère, comme le souligne l'inconfort de ses cuivres (surtout les trompettes) extrêmement criards. » (Jean-Claude Hulot, Diapason n° 362 p. 84 - juillet 1990)

Szell, ø 28 juin 1951 O. Concertgebouw - Audiophile Classics 101 556
Durées : I. 13'51 - II. 15'13 - III. 23'52 - IV. 18'34 = 1 h 11'30 [Ver. 1892, pub. Lienau 1892] Coupure dans le Finale.

Szell, ø octobre 1969 O. Cleveland - Sony "Essential Classics" SB2K 53519 (p) 1994 (+ 3e) / CSCR 8197 [Columbia M2-30070 - LP]
Durées : I. 14'31 - II. 16'14 - III. 29'04 - IV. 22'04 = 1 h 21'53 [Vers. 1890, révision de Josef Schalk Ed. Nowak, 1955]
5/6 Rép. n° 72

« Dans ces enregistrements, c'est peu dire que George Szell n'apparaît pas comme un chef brucknérien. [...] Il opte pour une option rythmique plutôt allante. Mais plus que de nervosité, c'est de sécheresse excessive que sa vision est imprégnée. [Dans la 8e], il manque ici à la fois le sens de la relance dans les transitions thématiques et la nécessaire chaleur orchestrale. » (Ch. Huss, Répertoire n° 72 p. 30 - septembre 1994)

Szell, ø Concert 1969 O. Cleveland - Artists FED 072
Durées : I. 14'27 - II. 16'19 - III. 25'40 - IV. 21'20 = 1 h 17'42 [Vers. 1890, révision de Josef Schalk Ed. Nowak, 1955]


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