Mise à jour : 01 mai 2003

Discographie Bruckner
neuvième symphonie

en ré mineur - Wab 109



T

Tami, 1985 (Chandos)

Talmi, ø 28-30 août 1985 OP. Oslo - Chandos 8468/69 [OBRD 2010 - LP]
Durées : I. 23'38 - II. 10'53 - III. 25'18 IV - 38'00 = 59'58 [Vers. Nowak plus Finale Carragan, 1984]
Son : Dag Kristoffersen
7 Rép. / 4Y Diap. n° 324 & 433 / 4d Compact n° 40 & 3d n° 55

« Talmi à la tête du Philharmonique d'Oslo qui n'a pas le format de ses illustres concurrents, surtout sur les cordes, réussit quand même, par sa lecture analytique, à dégager un climat de poésie hymnique. Cette conception équilibrée, avec parfois des jeux de timbres originaux sur les bois et cuivres, évite toute emphase wagnérienne et constitue une tentative assez réussie d'allègement. A signaler que ce coffret de 2 CD comporte la reconstitution par Carragan du Finale inachevé et les esquisses originales de ce même Finale, ce qui donne au total 38 minutes de musique bouleversante qu'aucun brucknérien ne peut ignorer. A ce titre l'acquisition de ce coffret est indispensable. » (J-M. Brohm, Répertoire n° 50 p. 15)

« Dès 1934, la société Bruckner publiait les esquisses du quatrième mouvement de la 9e Symphonie . [...] Ces esquisses sont révélatrices du processus créatif chez Bruckner : le dessin d'un motif équivaut à une cellule rythmique fermée dont la seule évolution possible est celle des valeurs à l'intérieur d'elle même ; une indiférence à l'harmonie conventionnelle. La création d'un développement sans idée première, raccroché un peu plus avant par un dessin des cordes, et le retour de la cellule rythmique à la flûte après le crescendo : toute cette structure obsessionnelle de la pulsation, toute cette mesure maniaque de la dynamique en terme cellulaire qui sous-tend l'oeuvre de Bruckner et implique un processus créateur éclaté dont le ferment peut n'être qu'une opposition permanente, et qui, au fond, exclut le développement et le relègue au rang de pis aller formel. Tout fervent brucknérien pourra [...] rentrer dans l'atelier, voir l'esquisse, les couleurs posées sur la palette, toute vision si aiguë de l'entrevu, du deviné. [...] Talmi est admirable de lyrisme avec un art de faire chanter les parties de ménager les cordes, de s'interdire les effets qui rappelle le grand disque qu'Horenstein signait pour Vox dans les années 50. » (J-Ch. Hoffelé, Diapason n° 324 p. 110 - février 1987)

« [Bruckner] a travaillé jusqu'à son dernier jour au Finale de sa 9e Symphonie mais [...] celui-ci ne nous est pas parvenu entier (il est possible que des feuillets rédigés aient été perdus). Le mérite inestimable de cet album est de nous offrir, outre les trois mouvements acheves bien connus, les fragments du Finale à l'etat brut, c'est-à-dire avec des lacunes, et une tentative de reconstitution, due au musicologue américain William Carragan, de ce mouvement ; nous pouvons ainsi avoir une idée de ce qu'aurait été l'oeuvre entière. L'interprétation de Yoav Talmi et de l'Orchestre d'Oslo, sans prétendre rivaliser avec les références [...] n'en est pas moins de belle tenue, et restitue fidèlement l'oeuvre dans cette perspective inhabituelle. Depuis cet enregistrement, seul Inbal a tenté une démarche similaire, mais avec une autre reconstitution, et sans les seules esquisses (dans une interprétation moins convaincante de surcroît).  [...] Un seul regret : que le chef n'ait pas également gravé les deux rédactions alternatives du Trio du Scherzo, à ma connaissance encore inédites au disque. » Jean-Claude Hulot, Diapason n° 433)

Tate, ø mai 1990 P. Rotterdam - Emi 54088 / 72435 6 979727
Durées : I. 26'46 -II. 10'56 - III. 27'28 = 65'19 [Vers. Nowak]
4/7 Rép. n° 40

« Jeffrey Tate [...] se lance dans une entreprise brucknérienne d'autant plus périlleuse que la discographie est aussi riche qu'abondante. La 9e qu'il nous propose ne risque pas de bouleverser cette discographie. Handicapé par un orchestre dont la plénitude des cordes laisse à désirer et qui fait davantage preuye d'application que d'aisance, il semble être conscient de la difficulté du défi et aborde l'oeuvre avec une prudence et une retenue qui confinent à l'inhibition. Le manque d'ampleur dynamique et l'insuffisance de tension sont les deux défauts majeurs de cette interprétation, défauts malheureusement rédhibitoires chez Bruckner. Après un premier mouvement sans énergie organique et un Scherzo sans tranchant, l'Adagio ne convainc pas davantage en raison d'un manque de puissance et de grain sonore qui brise tout élan. » (Philippe de Souza, Répertoire n° 40)

Tintner, 1997 (Naxos)

Tintner, ø 8-9 mai 1997 O. Royal National Ecosse - Naxos 8.554268
Durées : I - 25'44 II - 9'55 III - 24'14 = 60'00 [Vers. Nowak]
4 Rép. n° 134 / 4Y Diap. n° 466

« Tintner ne marque pas davantage la riche discographie [que R. Chailly]. [...] Tintner a certes un tempérament de brucknerien par l'ampleur de la construction et le sens de la polyphonie dans l'espace (début de I), mais ni son orchestre, assez fruste et peu subtil (cuivres sans rayonnement et bois ternes), ni la mise en place des agrégats harmoniques, ni surtout la finition des transitions (le poids des silences) ne lui permettent de réellement tenir la distance. Sympathique, mais hors course. [...] Analyse intéressante de la partition par Tintner [sur la plaquette du CD]. » (Jean-Marie Brohm, Répertoire n° 134)

« Ce nouveau volet de l'intégrale brucknerienne entreprise par Goerg Tintner [...] n'est pas le plus convaincant. D'une part, on regrette le choix opéré délibérément par Tintner de laisser de côté les esquisse du Finale, qu'il juge très faible (opinion qu'avec le respect qu'on lui porte, on est libre de ne pas partager, bien au contraire), ainsi que les deux rédactions alternatives du trio du Scherzo mentionné par Paul-Gilbert Langevin et, sauf erreur, toujours inédites. Surtout, l'oeuvre réduite ainsi à ses trois mouvements usuels, la justesse de l'interprétation de Tintner, si elle est toujours d'une incontestable authenticité, se heurte à une discographie considérable [...]. Il est vrai que l'orchestre écossais, ainsi méritant soit-il, ne peut se mesurer aux philharmonies [de Berlin et de Vienne] et accentue partiellement le caractère trop figé de cette gravure. » (Jean-Claude Hulot, Diapason n° 466)

« Cette Neuvième se classe tout simplement parmi les très grandes versions de l'oeuvre. Elle réalise une sorte de synthèse entre la noirceur d'un Furtwängler, la densité sonore d'un Jochum, l'alacrité d'un Abendroth, le clair étagement des voix d'un Celibidache. Voici peut être la version la plus « équilibrée » de la dernière symphonie de Bruckner, l'une des plus attachantes, celle à recommander absolument pour s'initier à ce monument musical qui semble hors du temps. » (Philippe Herlin, sur www.concertonet.com en français. Allez y lire le reste du texte ainsi qu'une lettre de Mme Tintner).

En anglais, consulter aussi www.audiophilia.com/software/ak26.htm en anglais

Toutes suggestions, corrections ou informations
supplémentaires sont bienvenues !

http://patachonf.free.fr/musique

Valid XHTML 1.0!