Mise à jour : 01 mai 2003

Discographie Bruckner
neuvième symphonie

en ré mineur - Wab 109



J

Jochum, 1954 (DG)

Jochum [1], ø Munich 22-23 & 27-28 novembre 1954 OS. Radio Bavaroise (+ 8e, 1949) - DG 449 758-2
Durées : I -  22'08 - II. 9'45 - III. 27'09 = 59'02 [Vers. Nowak]
10/3-4 répertoire n° 106

« Tout le monde avait oublié la 9e gravée par Jochum un jour de novembre 1954 à Munich : quelle erreur ! Ce n'est pas un choc, c'est un tremblement de terre. Un seul exemple parmi mille autres : l'enchaînement cors-clarinette, puis l'explosion cuivrée de la coda de I est à mettre dans toutes les annales de la musique enregistrée. La raucité des accents, les ruptures idéalement gérées, le souffle immence n'ont pas d'équivalent. C'est la vie, comme nulle part ailleurs. » (Ch. Huss, Répertoire n° 106)

« L'enregistrement mono de la Neuvième Symphonie fut réalisé [...] du 22 au 28 novembre 1954, dans la Residenz-Saal de Munich, avec « 97 messieurs » [...] de l'Orchestre Symphonique de la Radio Bavaroise, dont la maîtrise et la sensibilité (ainsi que la respiration collective) allaient inspirer au chef des Bruckner flamboyants, au concert et au disque, jusque dans ses dernières années.

On n'a pas oublié le cycle des neuf symphonies enregistré en stéréo pour DGG dans les années 60, dans lequel cet orchestre se surpassa, insufflant une pureté éclatante et une intensité lumineuse jusque dans les tréfonds les plus obscurs de la mystique orchestrale de Bruckner. Cette Neuvième de Munich est donc chronologiquement un premier pas vers le Jochum de la maturité ; cependant, elle nous révèle déjà dans les détails, et à travers le merveilleux panorama de ses métamorphoses thématiques, un chef connaissant et maîtrisant parfaitement son Bruckner, un musicien auquel un destin bienveillant permit de reprendre sur terre le flambeau allumé par le compositeur. (Peter Cossé, livret du disque DG - Trad. Jean-Claude Poyet)

Jochum, 1964 (DG)

Jochum [2], ø Berlin, Jesus-Christus-Kirche 1-5 décembre 1964 OP. Berlin - DG
Durées : I. 23'12 - II. 9'44 - III. 27'40 = 60'47 [Vers. Nowak]
Son : K. Scheibe
9/6 Rép. n° 19 (intégrale) / Diapason d'or n° 355 (intégrale) & n° 362 / Référence Compact n° 47 (pour cette Symphonie)

« Pour la 9e [...] on n'hésitera pas à placer Jochum au plus haut niveau. [...] Grandiose et mystique, elle allie le sens de l'au-delà et du charnel dans une ampleur de respiration qui la rend plus facile d'accès que celle de Giulini [1988]. » (Philippe de Souza, Répertoire n° 19)

« A l'Automne 1967 DG publiait un gros coffret de onze disques consacrés à la première intégrale des Symphonies de Bruckner par Eugen Jochum. A cette époque, le musicien était encore fort peu connu en France. Aussi, fort prudent, l'éditeur avait-il prévu un tirage limité à 200 exemplaires : il faut épuiséen un mois. Il fallut donc procéder d'urgence à une seconde édition... Et aujourd'hui, Bruckner est devenu l'un des best-sellers dans notre pays [...]. Dans la Symphonie n° 9 enregistré en 197[8], et depuis sa première gravure [il s'agit en fait de la seconde, puisqu'il y a la première version mono de 1954]  réalisée dix ans plus tôt, Jochum a modifié sensiblement sa vision devenue un peu moins contemplative. Les deux premiers mouvements s'y font désormais plus dramatique. Mais le sublime Adagio nous entraîne vers l'Au-delà, abolissant le Temps et l'Espace qui nous séparent. C'est tout simplment sublime. » (Jean Gallois, Compact n° 47)

Jochum [3], ø Berlin, 1967 - Palexa (a paraître)

Jochum, 1978 (Emi)Jochum, 1978 (Emi)Jochum, 1978 (Emi)

Jochum [4], ø 16 janvier 1978 O. Staatskapelle Dresde - Emi [C 063-43 197 - LP]
Durées : I. 22'58 - II. 9'49 - III. 27'39 = 60'43 [Vers. Nowak]
Son : Claus Strüben
8/7 Rép. n° 30 & 74 (brefs) / 5Y Diap n° 274, 366 & 410 / Choc Monde n° 182 / 3d Compact n° 58
Jochum est dans sa 76-ème année lorsqu'il enregistre cette symphonie.

« Jochum, sans doute le plus grand brucknérien du siècle, ne renouvelle pas complètement la réussite de son premier coup de maître en 1965 [...]. Certes la Staatskapelle de Dresde est d'une subtilité et d'une transparence confondantes, et la mise en place est d'une grande précision. L'ampleur des phrasés, le sens des grandes orbes architecturales, la maîtrise des fluctuations dans les mouvements dynamiques, le dosage des gradations de tempos, la tension et la justesse des colorations aux cuivres donnent à cette interprétation une dimension impressionnante. Simplement la spiritualité mystique de sa première gravure est ici moins accentuée du fait d'une plus grande agressivité des cuivres et d'une plus grande objectivité de t'orchestre, moins chaleureux, surtout sur les graves. » (J-M. Brohm, Répertoire n° 50 p. 15)

« Bien sûr, Jochum reste ici un  très grand interprète de cette musique, par l'ampleur du phrasé, le sens inné de l'architecture et la maîtrise de la dynamique. On y retrouve également cet art inimitable de la fluctuation contrôlé du tempo, qui donne une urgence toute particulière aux gradations sonores. Mais on n'y trouvera pas la fraîcheur d'antan, la simplicité évidente de l'articulation, mêm si instrumentalement la perfection semble encore plus achevée. [...] La 9e est très semblable à celle de DG [1964], c'est dire au plus haut niveau, faisant preuve d'une chaleur humaine insurpassée. » (Philippe de Souza, Répertoire n° 30)

« La 9e [est] inconstablement l'un des sommets du cycle, digne de sa gravure berlinoise de 1964. L'interprétation de Jochum n'a guère variée en quatorze ans, mais elle reste aussi inspirée et saisissante, d'autant que Dresde y fait jeu égal avec Berlin, digne sans aucun doute de figurer parmi les références [...]. » Jean-Claude Hulot, Diapason n° 410)

« Dans son troisième et ultime enregistrement, avec Dresde, Jochum s'appuie plus encore sur une souplesse extrème de l'articulation et du dessin mélodique ne déséquilibrant jamais la forme générale. Son sens du melos est d'une rayonnante spiritualité,  sa stabilité rythmique est mue par une force souterraine et motrice remarquable, ses phrasés sont d'une beauté majeure. Respirant amplement - l'Adagio, beaucoup plus large qu'à l'habitude - il offre une plasticité de phrasé exemplaire tout en adoptant pour les deux premiers mouvements des tempos étonnamment rapides. Plongeant l'auditeur dans un climat à la fois fébrile et d'un mystère inégalable, cette vision impétueuse mais d'une violence contrôlée impressionnante bénéficie d'une Staatskapelle âpre, veloutée et granitique. » (Patrick Szersnovicz, Monde de la Musique n° 182)

Jochum [5], ø Concert 1987 P. Munich - Meteor
Durées : I. 24'12 - II. 10'53 - III. 27'33 = 62'38 [Vers. Nowak]
Le dernier concert de Jochum avec cet orchestre, il a 85 ans !

G. Jochum, 1954 (Tahra 162-170)

Jochum, Georg, ø 9 mars 1954 RIAS - Tahra 162-170
Durées : I. 19'57 - II. 10'03 - III. 21'17 = 51'27 [Vers. Nowak]
Diap. Historique n° 429 (intégrale avec Eugen J.)

« La famille Jochum avait donné trois frères à la musique : Otto (1898-1969) le compositeur, Eugen (1902-1987) et Georg-Ludwig (1909-1970) les chefs d'orchestre. Si la notoriété et la longévité de l'aîné de ces deux derniers ont éclipsé le talent du cadet, celui-ci n'en demeure pas moins essentiel. Tous deux disciples du grand Siegmund von Hausegger, artisan inspiré du renouveau brucknérien des années 30 par son action en faveur des partitions originales, ils partageaient une affinité profonde avec les oeuvres du maître de Saint-Florian. Si les deux intégrales gravées par Eugen ainsi que ses nombreuses gravures isolées ont rendu abondamment compte de ses interprétations, en revanche Georg-Ludwig n'était connu que par le souvenir de microsillons introuvables des 2e et 6e Symphonies (Urania). [...] L'éditeur a retrouvé des bandes sauf erreur inédites des 1ere, 3e, 5e et 9e, qui forment un portrait très révélateur de l'art de Georg-Ludwig, réhabilitant ainsi ce grand chef discret et trop tôt disparu. Sa direction se caractérise par des tempos rapides, le respect des textes [...], et un sens inné de la construction [...]. »  (Jean-Claude Hulot, Diapason n° 429)

A propos du son de cet enregistrement, posté sur RMCR.


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