Mise à jour : 22 mai 2003

Discographie Schumann
Concerto pour piano et orchestre

Concerto pour piano et orchestre en la mineur, opus 54 (1845)



B

Backhaus [1] / Wand, ø 3-4 Janvier 1960 Philharmonique de Vienne - Decca 433 899-2 (+ Scène de la forêt, 1955) [SWL 8022 / SMD 1069 - LP]
9/7 Rép. n° 52 (5 pour le comparatif)/ Diap. d'or n° 302

VOIR : http://s-fuji.hoops.ne.jp/Decca04.html#SDD201

« Le disque consacré à Schumann est particulièrement précieux à cause d'un sublime Concerto. Günter Wand enflamme les Wiener Philharmoniker. Rarement l'urgence de la passion Schumanienne n'a agité ainsi le premier mouvement. Et la tendresse discrètement souriante de l'Intermezzo et la flamme du Final sont également bien rendues. » (Jacques Bonnaure, Répertoire n° 52 p. 104)

« [Les artistes] semblent figés sur leur quant à soi. Ils rivalisent de sobriété, de retenue, de neutralité, voire de sécheresse, pour un exercice austère et réfrigérant. » (Ph. von den Bosch, Répertoire n° 107)

Je ne résiste pas à citer un extrait d'un entretien avec Ch. Huss paru dans Répertoire n° 127, où G. Wand parle des circonstances de cet enregistrement.

« Backhaus s'était mis en tête de me rapprocher du Philharmonique de Vienne et de Decca. Programme : Concerto de Schumann. Et que fait-on avec Schumann ? Grieg bien sûr ! Mais je ne voulais ça à aucun prix. Je n'avais jamais dirigé Vienne, mais plutôt renoncer que de diriger le Concerto de Greig. Rosengarten, le patron de Decca, y tenait et Backhauss aimait lui aussi beaucoup cette oeuvre. Mais je ne voulais pas. Et ce que je ne veux pas, je m'y tiens. Alors j'ai écrit à Backhaus : « Cela me fait tant de peine de te voir en telle compagnie. » - c'est ce que Goethe fait dire à Gretchen en parlant à Faust de ses accointances avec Mephisto, Backhaus aimait tellement Goethe. Ma réponse lui a plu et il a réussi à faire admettre à Decca un couplage avec des Klavierstüke de Brahms. J'avais fait passer ma volonté... Bien évidemment je ne fus jamais plus engagé ! 
A vienne pendant la préparation de l'enregistrement j'exigeais qu'on respecte scrupuleusement la valeur des notes. Boskovsky, le Konzermeister me dit « Oh! nous n'aimons absolument pas ce genre de pinaillages...» J'ai répondu : « Mais je pensais que vous étiez musicien ? » Pour le reste tout s'est bien passé. Quand nous avons écouté la bande nous étions si heureux que le vieux Backhaus commanda une bonne bouteille. Puis le disque est arrivé. Je le trouve minable, je ne le supporte pas : tout est plaqué dans l'oreille, il n'y a aucune sensation d'espace. On s'en serait pourtant aperçu si ç'avait été le cas, Backhaus n'aurait certainement pas été exubérant à ce point. Je ne comprends vraiment pas ce qui s'est passé avec cet enregistrement. » (Günter Wand, 1999)

Backhaus [2] / Boehm, ø Concert mars 1963 Philharmonique de Vienne - Stradivarius STR 10 050 (+ Double Brahms-1956)
7 Rép. n° 107 / 4Y Diap. n° 376

« Wilhelm Backhaus nous enchantent avec Karl Böhm et la Philharmonie de Vienne, lors d'un concert de mars 1963, au moins dans le premier mouvement : cela vit, avance, chante ! L'orchestre est généreux et engagé, le pianiste expressif, les deux partenaires se répondent. Mais l'Intermezzo manque de grâce et de finesse. » (Ph. von den Bosch, Répertoire n° 107)

« [Boehm] avait déja enregistré le Concerto de Schumann en 1942, avec Gieseking et Dresde [...]. Le pianiste ne s'y montrait pas sous son meilleur jour, mais Boehm en donnait une lecture mobile, fantomatique, et pourtant d'une parfaite franchise de traits. On la retrouve ici démultipliée, parce qu'avec son ami Backhaus il prend tous les risques. Leur vision, d'une pulsation extraordinaire, fiévreuse et passionnelle, fait paraître frileuses nombre de versions récentes. Backhaus est éblouissant, bourru, ombrageux. Ce n'est pas dans la douceur diaphane de la sonorité qu'il niche l'expressivité, mais dans le mouvement, l'élan, les multiples tranformations du phrasé. Boehm n'est pas en reste, qui réalise des prodiges d'accentuation, tels qu'on ne se souvient pas en avoir entendu ici. Ecoutez seulement, après la formidable cadence, la strette de l'Allegro affetuoso, nerveuse, noué, insaisissable, mais d'une pressence stupéfiante. Dans le final, le chef épouse le tempo difficile donné par Backhaus qui l'oblige à trouver des phrasés différents. Quelques aigus des cordes, certains unissons, peuvent être douteux : ce n'est pas une interprétation parfaite, mais elle brule ! [...] » (Rémy Louis, Diapason n° 376 p. 182 - décembre 1991)

Barenboim, 1974 (Emi "Studio Plus" 7 64 626-2)

Barenboim [1] / D. Fischer-Dieskau, ø 1974 O. Philharmonia - Emi "Studio Plus" 7 64 626-2
Durée : I. 15'44 - II. 5'24 - III. 10'53
Note 5 Rép. / 3Y Diap. n° 390

« [L'orchestre est] si l'on peut dire [dirigé] par Dietrich Firscher-Dieskau en 1974 d'une façon tellement timorée qu'il semble aligner les notes sans savoir où il va. Le piano est correct, mais impavide et l'ensemble ennuyeux comme la pluie. » (Ph. von den Bosch, Répertoire n° 107)

« L'orchestre a des coquetteries curieuses : notes piquées au lieu de liées, rythmique déformée, martelée (mesure 195-200, finale dans sa totalité). Insistant en certains endroits, Barenboim en vient à briser le rythme de l'arabesque (mes. 80 et suivantes) ou se fait presque ahanant, heurté, cassant (finale). Ce qui frappe encore plus dans cette version c'est bien le manque total de tendresse, ce qui se traduit par une absence constante de legato. Tout est dit carrément, redit sans ménagement ; rien qui ne vienne en revanche d'un réel abandon de l'âme et le dialogue piano-orchestre s'incrit comme une suite de monologues que rien ne relie spontanément [...]» (Jean Gallois, Diapason n° 201)

Barenboim [2] / Celibidache, ø Concert 1991 OP. Munich - Emi 5574172 / Teldec Vidéo 4509941923
Durée : 34'30
Réalisation du film : Janos Darvas
4Y Diap. n° 499

Bishop / Davis : voir Kovacevitch.

Blumenthal, (Tuxedo 1045)

F. Blumenthal / Sawrowsky ???, ø ? O. Pro Musica Vienne - Tuxedo 1045

Bolet / Chailly, ø 1986 O. Radio S. Berlin - Decca 417 112-2
2Y Diap. n° 322

« [Bolet et Chailly] veulent faire beau, noble, grandiose ou langoureux, et ne font que s'écouter jouer et prendre des poses souvent mièvres. » (Ph. von den Bosch, Répertoire n° 107)

« Schumann est aux antipodes des options musicales de Bolet et Chailly. Son concerto devrait être jaillissement, torrent, cri, progression dramatique (la cadence de Lipatti !) et ce que l'on entend ici est aseptisé, sans corps et sans âme, sans grandeur et sans réelle individualité. En fin de compte un disque inutile. » (Ch. Einhorn, Diapason n° 322 p. 146 - décembre 1986)

Brendel [1] / Abbado, ø 1979 LSO - Philips 420 905-2 (+ Weber Konzertstücke op. 79) [9500 677 - LP]
Durée : 32'27
2Y Diap. n° 252 / 4d Compact n° 42

« Tout ce passe comme si l'orchestre était le personnage principal du Concerto en la mineur. Contresens grossier puisque, chacun le sais, c'est par amour pour Clara et pour donner l'occasion d'exprimer toute sa virtuosité que RobertSchumann écrivit une fantaisie qui devint par la suite le premier mouvement de son unique concerto. Le piano lui-même, lorsqu'on l'entend suffisamment clairement, est trop « gros », sans finesse. [...] Peut-être que le grand beethovénien, le grand mozartien, le sublime schubertien que nous savons être Alfred Brendel est-il moins à l'aise dans cette planète musicale-là. » (Maurice Roy, Diapason n° 252 - juillet 1980)

« Le premier mouvement du Concerto de Schumann était à l'origine une « fantaisie » : c'est sans doute ce qui autorise Brendel à certains « accelerando-ridardandos » qu'on stigmatiserait chez un autre, mais qu'on lui pardonne finalement. Car il y a tant de musicalité, tant d'art aussi que l'on pardonne ces petites galanteries qu'il se fait à lui-même. Comme on pardonne la présence trop voyante de l'orchestre d'Abbado... » (Jean Gallois, Compact n° 42 p. 24 - mai 1989)

Brendel, 1997 (Philips 462 321-2)

Brendel [2] / Sanderling, ø 1997 Philharmonia O. - Philips  462 321-2 (+ Fantaisie)
5 Rép. n° 116 / 4Y Diap. n° 452

« Beaucoup plus souple, plus lente que la précédente, cette interprétation où le piano se fond dans l'orchestre sans jamais se confondre avec lui met en valeur les turbulences souterraine de l'oeuvre de façon inhabituelle. L'option, également défendue par le chef confine toutefois à la démonstration en certains passages et le manque de spontanéité (Allegro affetuoso) ou d'élan (Finale), de l'ensemble laisse l'auditeur admiratif mais guère bouleversé. » (Etienne Moreau, Diapason n° 452 p. 114)



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