Mise à jour : 22 mai 2003
Concerto pour piano et orchestre en la mineur, opus 54 (1845)
P
Panenka / Ancerl, ø Concert
Prague, 15 avril 1954 OP. Tchèque - Praga PR 254 000/01 (+ Concertos
romantiques, divers pianistes avec Ancerl)
Durées : I. 13'34 - II. 4'20 - III. 10'36
10/3 Rép. n° 107 (8/4-7 pour le coffret n° 48)
« [Jan Panenka et Karel Ancerl] adoptent, pour les deux premiers mouvements, les tempos les plus rapides de la discographie. Nulle précipitation, mais un sentiment de naturel, d'évidence. Quel prodige de légèreté, de grave, de poésie, d'enthousiasme juvénile ! Quels phrasés galbés ! Quelle harmonie parfaite entre les partenaires ! Malheureusement, pour savourer tout cela, il faut supporter un enregistrement assez clair, mais dont les "forte" sont très grinçants. [...] le 2e mouvement est un vrai andante, un vrai grazioso, et un vrai Intermezzo, puisqu'il débute par une suspension du temps, avant d'entrer dans la durée du vécu et de l'émotion. Quant au Final, c'est un vrai... vivace, qui commence par un éclatement de joie de vivre enfantin et mozartien, où l'orchestre mélange délicatesse et puissance, où le piano éblouit par son rebond, et par sa virtuosité transcendée. » (Ph. von den Bosch & l'équipe de Répertoire n° 107)
Perahia [1] / Davis, ø 1988 Radio Bavaroise
- Sony / CBS MK 44 899 (+ Grieg)
Durées : I. 14'43 - II. 5'12 - III. 10'19
10/8 Rép. 107 / 3Y Diap. n° 349 / 3d Compact n° 42
« Comment dissimuler que ce disque, sans être en rien un faux pas, pourtant marque le pas, et semble sacrifier à cela même à quoi Perahia n'a jamais sacrifié : un impératif de marketing, qui ne répond pas vraiment à une nécessité intérieure ? Le discours, dans Schumann, a la poésie mâle et sans mièvrerie, qu'on attend, mais l'orchestre y répond, live, (enregistrements publics à Munich ?), sans la connivence de transparence et même d'absolue et constance et constante définition sonore que le Concertgebouw et Haitink procurait à Perahia dans leurs splendides Beethoven [...]. Il en résulte un effacement relatif de plus chez Perahia, qui de toute façon n'est pas un exhibitionniste [...].» (André Tufeuf, Diapason n° 349 p. 157 - mai 1989)
« Vision de rêve, toujours souriante, heureuse, élégiaque, émouvante, que celle de Murray Perahia, Colin Davis et l'Orchestre de la Radio Bavaroise. Tout ici n'est que grave et tendresse, et coule sans violence ni efforts, avec simplicité et naturel. Une référence incontestable, et une bénédiction pour les jours de peine, même si l'on peut souhaiter parfois d'avantage d'énergie. » (Ph. von den Bosch, Répertoire n° 107)
« Quant au chef-d'oeuvre intimiste qu'est le Concerto de Schumann cette version n'en présente qu'une mouture édulcorée, aux limites de la banalité. Est-ce la rencontre Davis/Perahia qui s'est montrée « inféconde » ? Ou tout simplement ces deux oeuvres ne sont-elle pas trop galvaudées pour que nous supportions d'en écouter une énième exécution qui ne soit pas exceptionnelle ? Encore une fois, à quoi bon ce disque, qui n'est pas mauvais en soi, mais n'apportent aucune lecture nouvelle, semble bien inutile ? » (Dominique Fernandez, Compact n° 42)
Perahia [2] / Abbado, ø 1997 Orchestre Philharmonique de Berlin - Sony SK 64 577 (+ opus 92 & 134)
5/8 Rép. n° 108
« Quelle déception constitue en regard [de sa première version avec C. Davis, 1988] ce nouvel enregistrement ! En fait, Perahia chante toujours aussi sublimement dans ses solos, au moins dans l'Allegro affetuoso, mais l'accompagnement d'Abbado, peu engagé, voire routinier, gâche tout. L'orchestre alterne lourdeur et maigreur sans jamais trouver le poids juste. [...] » (Ph. von Bosch, Répertoire n° 108 p. 60)
Parham / Wordsworth,
ø 1996 BBC Concert O. - Autograph MAC CD 902 (+ Cto. piano opus 7 et
Konzertsatz de Clara Schumann-Wieck)
Durées : I 16'05 - II 5'57 - III 10'55
Pires / Abbado, ø 1999 O. Chambre d'Europe
- DG 463 179-2 (+ Quintette avec piano opus 44)
7 Rép. n° 138 / 5Y Diap. n° 471 / 4 Classica n° 23
Après Brendel-1979, Pollini-1989 et Perahia-1997, Abbado enregistre le Concerto de Schumann pour la quatrième fois, « mais la démarche du chef italien diffère ici. Plus fluide, plus vibrante, avec des bois dont l'agreste vigeur est mise en valeur par la sveltesse de la formation instrumentale, la direction d'Abbado dynamise aujourd'hui un discours qu'elle avait naguère tendance à figer dans une opulance aussi vaine que glacée. On reste cependant loin de l'impulsivité et de la galerie d'affects qu'avait imposées Harnoncourt à ce même ensemble, signant la seule lecture orchestrale véritablement animée d'une discographie décevante. Quant au jeu élégant de Maria João Pires, il cisèle des chants raffinés et décrit de splendides arabesques, évoquant la tendresse d'Eusébius sans laisser jamais bouillonner le sang de Florestan. En dépit de l'acuité de sa battue, Abbado ne parvient pas à éviter l'engoncement ryhtmique (cf. le final) d'une partition qu'on s'obstine à embourgeoiser alors qu'elle développe un permanent cri d'amour, ce que le clavier crépitant et les dérapages (in)controlés d'une Martha Argérich encouragée par Harnoncourt parvenait à nous rappeler. » (Gérard Belvire, Répertoire n° 138)
« La réussite [de cette nouvelle interprétation] tient au sens poétique inné de Maria João Pires qui répond à l'intention de Schumann de ne pas céder à la tentation de virtuosité. De fait, son approche est, d'un bout à l'autre, chaleureuse, pudique et inspirée, en parfaite harmonie avec l'accompagnement attentif d'Abbado à la tête d'un orchestre moins imposant que sa Philharmonie, d'où se détache un hautbois à la grâce acidulée. » (Jean-Claude Hulot, Diapason n° 471 p. 89)
« Pride of place on this disc goes to the Quintet, in which Pires and her colleagues achieve a stimulating combination of conviction and spontaneity. The result is exhilarating, an infectious freshet of melody that also has considerable depth... Some of the same approach finds its way into the performance of the Concerto... this is a distinguished acocunt of a perpetually enigmatic work. » (Breckbill, BBC Magazine)
Pollini [1] / Karajan, ø Concert Salzbourg, 15 août 1974 Philharmonique de Vienne - Hosanna HOS 31 (Exclusive EX 92T17) / DG "Edition Maurizio Pollini" 471 350-2
« Affiche royale : Maurizio Pollini et Herbert von Karajan. Mais tout est lourd et épais, comme si les deux artistes rivalisaient de puissance sonore pour s'écraser l'un l'autre. » (Ph. von den Bosch, Répertoire n° 107)
Pollini [2] / Abbado, ø 1989 Orchestre Philharmonique de Berlin - DG [427 7711 - LP]
Durées : I. 15'01 - II. 5'28 - III. 10'26
9/8 Rép. n° 78 (descendu à 6/7 pour le comparatif)
« L'orchestre est ou trop bruyant ou trop discret et peu engagé, le piano est parfois chantant mais trop appuyé. L'ensemble paraît un peu neutre. En revanche, l'Intermezzo est émouvant, joliment phrasé, pur et sentimental. » (Ph. von den Bosch, Répertoire n° 107)
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