Mise à jour : 09 septembre 2016

Discographie Berlioz
Symphonie Fantastique



B

Balzer

ø c. 1952 - OS. de Berlin
* LP : Royal
Durées : I. 14'32 - II. 6'21 - III. 19'28 - IV. 4'13 - V. 9'54

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Barbirolli, 1947 (Dutton CDEA 5504)

Barbirolli [1]

ø 2 janvier 1947 - O. Halle
* CD : Dutton CDEA 5504
* LP : Emi/HMV / Mod. STMDINT 9316
Durées : I. 13'51 - II. 6'25 - III. 15'50 - IV. 4'30 - V. 9'29 = 50'19

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Barbirolli [2]

21-22 mai 1959 - O. Halle
* CD : Emi CDM 7 63 762-2 (p 1990)
* LP : Pye Golden Guinea GSGC14005 (p 1964)
Durées : I. 13'47 - II. 6'19 - III. 16'28 - IV. 4'49 - V. 10'16
4Y Diap. n° 369

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Barbirolli [3]

ø Concert 1967 - O. Halle
* CD : Arkadia
4/6 Rép. n° 66

« Avec un Hallé Orchestra assez prosaïque, Barbirolli donne une Fantastique élastique et statique, assez peu fiévreuse, plus lancinante qu'exaltée et d'une mise en place souvent approximative. » (J.-M. Brohm, Répertoire n° 66)

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Barbirolli [4]

ø Baden-Baden, Studio Hans Rosbaud, 22?24 février 1969 - Sud Deutsche Rundfunk [SWF Baden-Baden]
* CD : ICA ICAC 5105 / Green Hill GH 009
Durées : I. 15'08 - II. 6'58 - III. 16'57 - IV. 5'06 - V. 11'17

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Barbirolli [5]

ø 1969 - O. Halle
* CD : Arkadia/Hunt CD 731
Durées : I. 13'40 - II. 6'23 - III. 15'22 - IV. 4'28 - V. 9'27

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Barenboim, 1978 (Dg DG 2531 092 - LP)

Barenboim [1]

ø 1978 - O. de Paris
* LP : DG 2531 092
Durées : I. 14'26 (reprises) - II. 6'22 - III. 17'05 - IV. 4'50 - V. 9'47
3Y Diap. n° 243

« la Symphonie Fantastique est l'une des oeuvres fétiches de la Société des Concerts du Conservatoire, aujourd'hui Orchestre de Paris. En un siècle et demi, les musiciens se sont succédés, mais la tradition est restée. [...] La Fantastique trouve ici ses couleurs les plus vives, un piquant des bois, une profondeur des basses, la voix quasi humaine des altos, et cette verdeur de l'ensemble qui lui est si nécessaire. Exécution virtuose, de haut vol, très soignée dans les moindres détails. Mais c'est là aussi que l'on peut chipoter Daniel Barenboim. En effet, autant les nuances d'intensité et de tempo, la balance orchestrale sont réalisées avec la plus grande minutie, autant, à ce nivaux d'exigence, on est surpris d'entendre certaines libertés - assurément concertées - dans l'articulation et le phrasé (les dialogues des bois dans la Scène aux champs, par exemple). [...] A cette version tirée à quatre épingles, il manque parfois l'essor de l'imagination, la fébrilité et ce grain de folie sans quoi Berlioz n'est jamais tout-à-fait lui-même. » (Gilles Cantagrel, Diapason n° 243 - octobre 1979)

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Barenboim, 1985 (Cbs 39 859)

Barenboim [2]

ø 19-20 septembre 1984 - Orchestre Philharmonique de Berlin
* LP : IM 39 859
* CD : Sony SMK 39859 / CBS MK 39 859
Durées : I. 15'58 (reprises) - II. 6'39 - III. 17'09 - IV. 4'50 - V. 9'47
3Y Diap. n° 309

« Le mérite particulier de Daniel Barenboim est d'allier le romantisme à la sobriété. Il n'y a rien de forcé dans son interprétation de la Symphonie fantastique, elle se caractérise plutôt par son naturel, qualité qui m'avait frappé dans son précédent enregistrement [...]. Si la couleur de l'Orchestre Philharmonique de Berlin est plus somptueuse encore et la maîtrise de Daniel Barenboim encore plus affirmée ici, la conception d'ensemble est demeurée la même : une grande souplesse dans les mouvements, un souci de la continuité, de la grande ligne, et le rejet de tout effet spectaculaire. [...] La seule réserve que j'aurai à formuler concerne l'élégance un peu affectée de la Valse du Bal, unique moment où Barenboim s'écarte du naturel que je signalais plus haut. » (Jean Roy, Diapason n° 309 - octobre 1985)

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Barenboim, 1995 (Teldec 82121)

Barenboim [3]

ø Concert mai 1995 - OS. de Chicago
* CD : Teldec 82121 / 4509 98800-2 (+ Marseillaise)
Durées : I. 15'14 (reprises) - II. 6'19 - III. 15'11 - IV. 6'38 (reprises) - V. 9'50
5Y Diap. n° 431

« Barenboim [...] signe ici une interprétation puissante et personnelle de la Symphonie fantastique. Délaissant le programme psychologisant du compositeur, le chef fait progresser le premier mouvement et la Scène au champs sur des tempos retenus d'où surgissent des masses sonores denses et nerveuses, intensivement contrôlées sur le plan de la qualité des timbres. Malgré un pupitre de violon large et compact, la Valse n'accuse aucune lourdeur, et l'on oublie bien vite les rares scories de ces prises de son de concert pour saluer la prodigieuse précision de cet énorme orchestre, qui confère à la Marche au supplice la puissance rythmique d'un scherzo brucknérien. Cette fête ininterrompue de la couleur se conclut en un Sabbat d'une crudité qui rappelle curieusement l'interprétation de Gardiner et de ses instruments d'époque, dans les enchaînement sans préparation des différents épisodes, ou dans le traitement des vents, maniés dans toutes les ressources de leur timbres. » (Eric Taver, Diapason n° 431)

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Batiz, 1987 (Asv QS 6090)

Batiz

ø c. 1987 - O.Royal Philharmonic
* CD : ASV "Quicksilva" QS 6090 / CDDCA 590 (p 1988) / Academy S et V / IMG Records IMGCD 1606 (p 1994)
Durées : I. 15'01 (reprises) - II. 6'27 - III. 19'16 - IV. 4'38 - V. 10'11

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Bâton

ø 1923 - O. des Concerts Pasdeloup
* 78t : HMV D987/992
Durées : I. 11'34 - II. 5'43 - III. 15'48 - IV. 4'27 - V. 8'38

Rhené-Bâton, alias René-Emmanuel Baton (1879-1940) a été l'élève de André Bloch et Geralde. Il débuta sa carrière comme chef de choeur de l'Opéra Comique puis surtout comme chef à la tête des Concerts Lamoureux et Pasdeloup. Compositeur lui-même, il laisse plus de cent oeuvres, essentiellement de musique de chambre - dont un Trio avec piano (op. 31), une Sonate pour violon (op. 24) et une pour Violoncelle (op. 28) - des mélodies, des pièces pour piano (chez Durand), souvent inspirées par la Bretagne.

L'héritage discographique de Rhené-Bâton est très limité outre cette Fantastique - premier enregistrement complet de l'histoire - il faut compter seulememt sur une Symphonie de Franck et un Chant de Nigamon d'Arthur Honegger. L'oeuvre de Berlioz, à ma connaissance jamais republié, est un document... c'est-à-dire qu'il est très précaire. Pour ce qu'on peut en entendre derrière les gratouillis et autres bruits de surface, je remarque un très beau Bal. Quant au style, il pourraît être sans doute rapproché de Charles Munch...

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Baudo, 1960 (Cnd Club National du disque CND 26 - LP)

Baudo

ø 1960 - O. des jeunesses musicales de France
* LP : Club National du disque CND 26

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Beecham, 1957 (Emi CDM 7 64032-2)

Beecham [1]

ø [mono] Paris, Salle Wagram, 8-9 novembre 1957 et 14 mai 1958 - O. National de l'ORTF
* LP : HMV ALP 1633 (p 1959)
* CD : Emi "The Beecham Edition" CDM 7 64032-2 (+ Ouvertures - p 1991)
Durées : I. 11'58 - II. 5'50 - III. 13'29 - IV. 4'50 - V. 9'52 = 52'09
Diapason d'or n° 381, (4Y) 300

« La « Fantastique » de Beecham est à la fois maîtrisé et élégante. Le grand chef britannique y fait preuve de beaucoup de sobriété, ce qui ne laisse pas de nous surprendre dans une oeuvre aussi typiquement romantique. Bien au contraire, il mise avant tout sur la subtilité et la poésie, admirablement secondé par les timbres propres aux instruments français. » Diapason n° 300)

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Beecham, 1959 (Emi HMV SXLP 30295 - LP)C 053-00150, LP (Emi c05300150)Beecham, 1959 (Emi CDC 7 47863-2)

Beecham [2]

ø [stéréo] 1959 - O. National de l'ORTF
* LP : HMV "Concert Classics" SXLP 30295 / ASDF 198 / ASD 399 / Emi/Pathé Marconi "Histoire de la Symphonie" C 053-00150
* CD : Emi CDC 7 47863-2
Durées : I. 12'31 - II. 6'35 - III. 16'50 - IV. 5'11 - V. 10'38

« C'est une très bonne exécution, légèrement « académique » mais au sens le plus somptueux qui soit, avec quelques « rubato » parfois surprenants. » (R.M. Hoffmann, Revue « Disques » n° 122 - 1961)

« Beecham fait l'unanimité : « Extraordinaire de brio et de précision » (P.-R. Serna). « élégance, pureté des effets, clarté de la construction, sens de la gradation et de la fantaisie orgiaque ou rêveuse (P.-E. Barbier). « [...]. La version de Beecham, d'une vivacité dramatique très singulière (comme joué pendant l'entracte d'un opéra de Weber) est toujours une référence. » (Ch. Deshoulières, Diapason n° 454)

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Beinum [1]

ø Amsterdam, 20-23 septembre 1943 - O. Concertgebouw
* CD : Polydor [inédit]

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Beinum, 1946 (Lys LYS-473)Beinum, 1946 (Music & Arts CD-1054)

Beinum [2]

ø Amsterdam, 9 septembre 1946 - O. Concertgebouw
* LP : Decca AK 1626-31
* CD : Lys LYS-473 / Dutton CDK 1208 (p 2000) / Beulah 117
* CD : Music and Arts CD-1054
Durées : I. 12'07 - II. 5'53 - III. 14'43 - IV. 4'24 - V. 8'52 = 46'22

« [Voici un premier enregistrement de 1946 de la Symphonie] alors que la gravure « connue » date de 1951. Cette dernière [...] explose davantage, avec des cuivres et timbales plus présentes. [...] La Fantastique de Van Beinum est aujourd'hui encore importante par sa clarté et son énergie. La rareté de 1946 est marquée par la même pulsion-pulsation, mais des équilibres moins achevés, un orchestre plus globalisé et --toujours --un son mat et des saturations dans le finale. » Répertoire n° 125 p. 90)

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Beinum, 1951 (Beulah 1PD17)Beinum, 1951 (Decca "Original Masters" 473 110-2)

Beinum [3]

ø Studio Amsterdam, 10-11 septembre 1951 - O. Concertgebouw
* LP : Decca ECL ECS 561 / Decca 220 017 / LXT 2642
* CD : Decca "Original Masters" 473 110-2 [5CD] (p 2003) / POCL 4713 (p 1999, Japon + Danse des Sylphes, Marche Hongroise, Carnaval Romain) / Beulah 1PD17
Durées : I. 12'19 - II. 6'02 - III. 14'45 - IV. 4'24 - V. 9'02 = 47'11
Recommandé Répertoire n° 169

« En dépit de la valeur des musiciens de Hollande et de leur chef, comparée à la version Monteux, celle de Beinum perd peu à peu de ses couleurs. Ecoutée seule, elle eût apporté, sans doute, une sorte de satisfaction. Mais dès l'audition de l'autre, elle se couvre de pâleurs et d'incertitudes... » (Henry-Jacques, Revue « Disques » n° 46 - mars 1952)

« Excellente réalisation du chef-d'oeuvre français. Si elle n'égale pas absolument les interprétations de «référence» qu'ont signées Markévitch et Argenta, elle peut néanmoins figurer très valablement dans la discothèque d'un amateur très exigeant. Signalons en particulier ses excellents 1er, 4e et 5e mouvements. » (Marcel Marnat, Revue « Disques » n° 109 - Mai 1959)

« [Cette Fantastique] est une pure splendeur, souple, naturelle, énergique, avec une Scène aux Champs gorgée de couleurs irrésistibles. » (Francis Drésel, Répertoire n° 169 p. 40 - juin 2003)

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Bernstein, 1963 (Sony SMK 60 968)

Bernstein [1]

ø New York, Manhattan Center, 27 mai 1963 - P. New York
* CD : Sony "Bernstein Century" SMK 60 968 (p 1999)
Durées : I. 13'15 - II. 6'11 - III. 17'15 - IV. 4'47 - V. 9'40
10 Rép. n° 134 / 3Y Diap. n° 470

« Entre 1963 et 1976, sa conception de a Symphonie fantastique ne changea guère - en revanche, on peut préférer la prise de son la plus récente si l'on aime les rondeurs d'un Orchestre National qu'on opposera à la sécheresse des timbres new-yorkais selon la CBS des années 60 (aplatissement caractéristique de l'espace sonore). Héritier médiatique de Leopold Stokovski (comme sa conférence sympathique, séductrice, le démontre), Leonard Bernstein transforme l'instable, inquiète symphonie expérimentale du jeune Berlioz en arrogant poème symphonique fin-de-siècle... C'est brillant, mais désormais on attend davantage. » (Christophe Deshoulières, Diapason n° 470)

« Cette rarissime version de 1963, remarquablement enregistrée et inédite en compact, enfonce littéralement les versions ultérieures [...]. Bernstein trouve ici un point de fusion très rare entre le classicisme de la forme, l'épure des phrasés, la beauté purement instrumentale (des bois charnus, colorés et hautement expressifs), la qualité de la mise en place, la passion la plus brûlante et surtout la puissance tétanisante de la masse orchestrale. Cette interprétation inspirée, à la fois cérébrale et visuelle, sonore et charnelle, est un choc absolu. [...] Le Songe d'une nuit de sabbat, d'une beauté convulsive est un tourbillon implacable, hanté, réellement visionnaire, avec des cuivres d'une coloration inouïe (peut-être les plus beaux de toute la discographie), des bois coruscants [brillant, éclatants] et volubiles, des cordes crépitantes sous le feu de l'enfer. » (Jean-Marie Brohm, Répertoire n° 134)

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Bernstein, 1967 (Cbs CBS 78 459 - LP)Bernstein, 1967 (Sony "Royal Edition" 47 525)

Bernstein [2]

ø New York, Avery Fisher Hall, 5 mars 1968 - P. New York
* LP : CBS 61 910 / 78 459
* CD : Sony "Royal Edition" 47 525
Durées : I. 12'30 - I. 6'03 - III. 15'02 - IV. 4'24 - V. 9'25

« C'est fantastique, fantastiquement contrasté, fantastiquement poussé, cela sonne fantastiquement, c'est fantastiquement au point mais éloigné à un point tel de ce que l'on pense être l'oeuvre que cela est fantastiquement discutable... » (Georges Cherière, Diapason n° 131 - décembre 1968)

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Bernstein, 1976 (Emi Emi ASD 3397 - LP)Bernstein, 1976 (Emi "Studio")Bernstein, 1976 (Emi "Double Forte" 7 3338)

Bernstein [3]

ø novembre 1976 - O. National de France
* LP : HMV ASD 3397
* CD : Emi "Double Forte" 73338 / "Studio Plus" CDM 7 64630-2
Durées : I. 13'39 - II. 6'51 - III. 16'28 - IV. 4'51 - V. 10'05 = 52'27
7/7 Rép. n° 63 (comparatif) / 5Y Diap. n° 470, 229, 390

« Bernstein figure parmi les rares chefs capables de romantisme vrai, d'excès dans l'esprit et de rigueur dans la lettre, d'une imagination égale à la virtuosité. Rêverie-Passions forment un véritable chant d'amour, aussi délicatement ciselé que progressivement persuasif. De même, il ne cherche pas à sublimer l'esprit de la valse dans une prémonition englobant à la fois J. Strauss, Mahler et Ravel. Il en règle l'ordonnance, tel un metteur en scène voyant virevolter les futurs danseurs de la soirée chez les Capulet. Ce n'est pas le bal, mais bien un bas, une scène d'époque qui ne doit plus rien à Byron. La beauté de timbre des divers solistes (flûte, clarinette, cor anglais...) du National donne sa couleur particulière à la Scène aux champs, trouvant naturellement son espace sonore, ses jeux de miroirs et ses prolongements pastoraux. Bernstein ordonne cette scène avec une superbe élégance, tout comme le bal qui précède. [...] Une prestation qu'on attendait de cette orchestre depuis qu'il avait joué cette oeuvre sous la baguette de Beecham. » (Pierre-E. Barbier, Diapason n° 229 - juin 1978)

Un article en anglais sur www.classical.net

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Bertini [1]

ø ? - OS. Radio de Cologne
* CD : Capriccio CAP 71094 / En Larmes S 02 262 S (Parnassus)

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Bertini [2]

ø 1986 - Budesjugend Orchestra
* LP : Deutsche Harmonia Mundi HM 810
Durées : I. 13'01 - II. 6'05 - III. 15'29 - IV. 4'28 - V. 9'23

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Bertini [3]

ø 2006 - OS. Radio de Cologne
* CD : Capriccio 71094 [SACD] (+ ouvertures : Carnaval Romain / Benvenuto Cellini)

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Idil Biret (piano)

ø 1979
* CD : Finnadar/Atlantic/Warner

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Idil Biret (piano, arr. Liszt)

ø 1992
* CD : Naxos
Durées : I. 14'21 - II. 6'26 - III. 16'48 - IV. 6'10 (reprises) - V. 12'09

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Boulez, 1967 (Cbs S 75 704 - LP)Boulez, 1967 (Sony 64 103)

Boulez [1]

ø Londres, 24-25 octobre 1967 - LSO
* LP : CBS S 75 704 / S 77 226 (+ Lelio)
* CD : Sony 64 103
Durées : I. 13'37 - II. 6'29 - III. 14'54 - IV. 6'01 - V. 11'15 = 52'29
6/7 Rép. n° 78 (coffret Berlioz 1967-1976)

« En enregistrant la « Fantastique » à Londres en 1967, Pierre Boulez imposait sa vision analytique de la musique française : il débarrassait Berlioz et Debussy de tout psychologisme, hystérique ou amollissant. C'était le manifeste moderne d'une nouvelle génération de chefs, qui privilégient la mise en place rigoureuse de la partition au détriment des traditions nationales et des filiations stylistiques. » (Christophe Deshoulières, Diapason n° 470)

« La Symphonie fantastique, sans doute l'oeuvre la plus échevelé qu'ait pu produire le romantisme européen des années 1830 est a priori peu compatible avec l'univers boulézien. On pouvait le supposer d'avance, l'audition de cet enregistrement le démontre sans appel. Les notion éminemment berlioziennes de fureur, de démesures, de vertige, de tourbillon fatal, apparaissent ici complètement étrangères à une baguette qui tout au contraire édifie des architectures régulières et soigneuses, planifie des progressions, calibre des sonorités... La Symphonie fantastique de Boulez se visite comme un univers étrange, statique, quasi-pétrifié, dont même la violence paraît irréelle, abstraite. L'expérience est loin d'être inintéressante d'ailleurs : sorte de voyage au coeur même du son, qui nous fait découvrir une autre interprétation possible de l'orchestre berliozien. Boulez dirige cette symphonie non comme une succession d'événements, mais, au contraire en lui faisant subir fréquemment une segmentation «horizontale», en individualisant simultanément dans la masse instrumentale plusieurs « nappes de timbres » indépendantes qui paraissent glisser les uns sur les autres. L'effet est parfois saisissant, et pallie alors très intelligemment l'absence criante d'un certain nombre de phrasés habituels, tellement évidents, tellement classique, qu'il faut vraiment s'appeler Pierre Boulez pour oser aussi superbement les ignorer. » (Laurent Barthel, Répertoire n° 78)

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Boulez, 1996 (Dg 453 432-2)

Boulez [2]

ø Cleveland, Masonic Auditorium, mars 1996 - O. de Cleveland
* CD : DG 453 432-2 (+ Tristia)
Durées : I. 13'50 (reprises) - II. 6'02 - III. 15'19 - IV. 6'58 (reprises) - V. 9'49
7/8 Rép. n° 104 / 4Y Diap. n° 439

« Cette nouvelle Fantastique va peut-être dérouter les « pro » et les « anti » Boulez, ceux qui contetent en lui l'analyste au coeur sec et à la précision millimétrique, et ceux que passionnent sa rigueur et sa maîtrise intellectuelle. Dès le début de Rêverie-Passions, on perçoit, comme toujours, la parfaite lisibilité, la précision des attaques, notamment des vents, mais dès l'énoncé de l'Idée fixe, une autre qualité se dévoile ; l'élégance dans le phrasé et, surtout, un remarquable sens de l'avance et de la légèreté. Mais est-ce tout à fait la passion berliozienne ? Par sûr, Munch ou Markevitch dans ce passage (et plus généralement dans tout le mouvement) ont davantage mis en évidence cette dimension. [...] On retrouvera cette neutralité émotionnelle dans la Marche au supplice, assez lente, dont la modération permet de distinguer bien des détails cachés - et de ce point de vue, Boulez fouille remarquablement le texte - mais cela se fait au détriment de l'intensité dramatique ou même de l'aspect narratif du mouvement. En revanche, le Songe d'une nuit de Sabbat est excellent, comme on pouvait s'en douter. ici, la précision, le dosage dans le jeu des timbres, le mordant dans les attaques (les bois dans l'énoncé de la ronde !, le fugato avec ses prodigieuses fusées !) servent le propos de Berlioz. [...] Au total, une interprétation riche et personnelle qui ne se laisse pas résumer en deux adjectifs [...]. » (Jacques Bonnaure, Répertoire n° 104 p. 28 - juillet 1997)

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Bucher

ø c. 1985 - Suddeutsche Philharmonie
* CD : Everyman 25
Durées : I. 13'38 - II. 6'16 - III. 14'11 - IV. 4'26 - V. 9'10

Cet enregistrement est paru sous une étiquette du label Emperor EMP 4011 avec l'indication de la Swiss Philharmonioc Lausanne et d'un chef immémorable, Hubert Thibaud ! avec les minutages suivants :
Durées : I. 12'47 - II. 6'29 - III. 15'41 - IV. 4'53 - V. 9'56

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Bychkov, 1993 (Philips 438 939-2)

Bychkov

ø février 1993 - O. de Paris
* CD : Philips 438 939-2
Durées : I. 13'49 - II. 6'29 - III. 16'07 - IV. 4'37 - V. 10'08
3/8 Rép. n° 74 / 3Y Diap. n° 410 / 3* Monde n° 183

« Bychkov n'est ni un chef incompétent, ni un mauvais musicien : le problème est qu'une fois encore il passe complètement à côté de l'oeuvre, s'attachant ici à des détails insignifiants alors qu'il serait indispensable d'avancer, réduisant là tel fortissimo attendu a une vague secousse. Résultat : l'auditeur sombre dans une douce léthargie, et peut-être s'endort [...]. » (Laurent Barthel, Répertoire n° 74))

« La gravure de Semyon Bychkov à la tête de l'Orchestre de Paris est décevante. Le soin que met Bychkov à respecter la moindre indication, la moindre nuance de la partition, n'empêche pourtant pas une impression d'incohérence par le manque de grande idée directrice pour chaque mouvement. [...] Mais il manque de la violence dans la Marche au supplice et le Songe d'une nuit de sabbat, pris un peu lent, semble bien sage. » (G. Connesson, Diapason n° 410))

« La prise de son est précise, bien équilibrée, sans trop de correction artificielles, ce qui permet de juger les options du chef. On appréciera dans « Un bal » le respect des indications de jeu (liés, détachés, piqués) dont on faisait fi il y a peu encore : en revanche, dans la « Scène au champs » le flottement perpétuel de la pulsation empêche l'attention de se concentrer. On ne sait comment est obtenue la sonorité un peu assombrie des cuivres aigus dans la « Marche au supplice » : trompettes en si bémol ou cornets à piston, comme le prescrivaient les partitions ? C'est une option qui se justifie, même s'il est avéré que Berlioz écrivait d'abord pour la trompette chromatique - qui fit une apparition éphémère en France dans les années 1820 - puis, pour des raisons pratiques, opta pour les cornets à piston malgré un son moins éclatant (dont il tiera parti, en revanche dans ses partitions ultérieures). Le « Songe d'une nuit de sabbat », enfin pèche par un excès de sagesse mais, dans l'ensemble, c'est une belle version, fidèle et probe à défaut d'être exceptionnelle [...]. » (Gérard Condé, Monde n° 183)

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