Mise à jour : 09 septembre 2016

Discographie Rimski-Korsakov
Schéhérazade

Suite symphonique d'après « Les Mille et une Nuits », opus 35 (1888)

Rimski-Korsakov par Valentin Serov, 1865-1911 (peinture)


M

Maazel, 1977 (Decca Decca SXL 6874 - LP)Maazel, 1977 (Decca Decca "La Collection Classique" 466 546-2)

Maazel [1]

ø 1977 - O. de Cleveland
* LP : Decca SXL 6874 (p 1978)
* CD : Decca "La Collection Classique" 466 546-2 (p 1999 + Le Coq d'Or) / 436 512-2 (+ Grande Pâque)
Violon solo : Majeske
Durées : I. 9'33 - II. 11'03 - III. 9'14 - IV. 12'07
8/9 Répertoire n° 61 à 128 / 4Y Diapason n° 235

« Maazel, au travers de ces quatre poèmes symphoniques qui composent Schéhérazade, sait raconter en musique. Peut-être que sont goût pour l'opéra y est pour quelque chose ? L'Orchestre de Cleveland brille de tous ses feux et les interventions des solistes, par leur qualité musicale et leur poésie, participent à la force évocatrice de l'ensemble. » (Jean-Yves Bras, Diapason n° 235 p. 80 - janvier 1979)

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Maazel, 1986 (Dg 415512)Maazel, 1986 (Dg "Masters" 445 558-2)

Maazel [2]

ø février 1985 - Orchestre Philharmonique de Berlin
* LP : DG 415 512-1
* CD : DG "Masters" 445 558-2 (+ Ile des Morts, Rachmaninov) / "3D Classics" 427 816-2 (+ Prokofiev-Ozawa) / 415 512-2 (p 1986)
Violon solo : Léon Spierer
Durées : I. 10'30 - II. 11'35 - III. 10'18 - IV. 12'50
3d Compact n° 46

« Schéhérazade étale ses opulentes richesses orchestrales sous la baguette de Maazel qui en magnifie les timbres, aidé d'un orchestre à toute épreuve, dans une conception plus décorative que narrative ; aucun programme n'est à suivre au fil de ce fin jeu impressionniste. Le violon solo est enjoleur et évocateur à souhait. - Une Schéhérazade tournée vers la musique pure. » (Pierre Vidal, Compact n° 46 p. 68 - octobre 1989)

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Mackeras, 1990 (Telarc CD-80208)

Mackerras

ø Londres, 1990 - LSO
* CD : Telarc CD-80208 (+ Capriccio Espagnol)
Son : J. Renner
Durées : I. 9'58 - II. 11'51 - III. 10'06 - IV. 12'52
5 Répertoire n° 31 / 3Y Diapason n° 365

« Mackerras suit dans Schéhérazade une voix moyenne entre la rude impétuosité russe [...] et la sensualité onirique occidentale [...]. Cela donne quelques beaux moments, mais dans l'ensemble la poésie est ici à géométrie variable. Les accents sont parfois brutaux et agressifs (ouverture de la « Mer et le vaisseau de Simbad »), la mise en place est correcte mais dans « Le naufrage » on souhaiterait un peu plus de piqué rythmique. Ce qui manque ici à Mackerras ici c'est l'émotion vraie [...]. C'est professionnel, mais assez froid. » (Jean-Marie Brohm, Répertoire n° 31 p. 78 - décembre 1990)

« L'entrée éclatante et péremptoire des cuivres, immédiatement enchaînée à un sotto voce mystérieusement et feutré des bois, annonce d'emblée la couleur. La Schéhérazade de Mackerras se veut dramatique au sens le plus théâtral du terme. La première intervention du violon solo se trouve ainsi introduite dans un décorum dont l'étrangeté fascine. Ce goût des saveurs épicées parcourt d'ailleurs toute cette interprétation plus orientalisante que colorée. [...] Cette lecture, certes accentue le côté caricatural de certains moments, elle abuse parfois des effets de technicolor de certains tutti. Brusque, extravertie et exagérément percussive, la dernière partie n'échappe pas tout à fait aux pièges chromo facile. » (Serge Martin, Diapason n° 365 p. 178 - novembre 1990)

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Markevitch

ø 1962 - LSO
* LP : Philips SAL 3437 / 835 160 / 6580 025 (p 1970) / "Invitation" 6539 010 (p 1974) / 7310 148 (p 1980) / 410 346-1 (p 1983 coffret 3 disques + 1e Tchaikovski, Moussogsky, Borodine, Stravinski)
Violon solo : Grünberg
Durées : I. 9'50 - II. 10'28 - III. 9'18 - IV. 12'35 = 42'11
4Y Diapason n° 283 (coffret)

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Masur, 1997 (Teldec 0630 17125-2)

Masur

ø Concert 1997 - P. New York
* CD : Teldec 0630 17125-2 (+ Capriccio Espagnol, Vol du Bourdon)
Violon solo : Glenn Dicterow
2 Répertoire n° 130

« On aura pratiquement jamais connu en effet lecture plus grammaticale et impersonnelle, plus plate dans l'agencement dynamique et agogique de l'oeuvre de Rimski, dont la magie onirique, la fièvre narrative, l'orientalisme fastueux et, surtout, la subtilité de construction aient été aussi systématiquement répudiés. Quid en effet de l'envergure, de l'imagination, de la poésie, de la tendresse, du drame, de la folie, du ton épique, de la hauteur de vue, de la générosité, de la poigne que requiert cette partition rebattue [...]. Devant l'analyse froide, désséchée, raide et exagérément introvertie comme lissée en dynamiques qui nous est proposée ici, l'impatience de ponctuations disloquées à force de staccatos mal maîtrisés, la partition apparaît comme un vêtement de mousseline troué de coups de sabre désordonnés où le mouvement ne trouve aucune source organique, aucune racine profonde : passages rapides expédiés, rythmique d'une monotonie et d'une rigueur consternantes, phrasé d'une sécheresse et d'une banalité affolantes, crispations, enlisement, brutalités en oppositions motoriques d'un redoutable simplisme (écoutez le début de « La fête à Bagdad »), microscopisme séquenctiel, et on en passe... Le son pointu et acide des bois aigus, la vulgarité des cuivres gâchent également la beauté de texture, idéalement aérée, de cordes particulièrement translucides et soyeuses. Bref, tout ceci reflète l'improvisation, la désinvolture ou l'incomprehension [...]. » (Pascal Brissaud, Répertoire n° 130 p. 64 - décembre 1999)

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Matacic, 1956 (Emi "Rouge et Noir" CZS 7243 5 69680 2)Matacic, 1956 (Emi "Artiste Profile" 68739)

Matacic

ø 1956 - O. Philharmonia
* LP : Trianon/Pathé Marconi TRX 6127
* CD : Emi "Rouge et Noir" CZS 7243 5 69680 2 (+ Pâque, Capriccio, Vol du Bordon... par Kletzki, Cluytens et Silvestri) / "Artiste Profile" 68739 (+ Bruckner Symphonie 0, Glazounov...)
Durées : I. 10'24 - II. 11'27 - III. 10'02 - IV. 10'02
9 Répertoire n° 70 / 3Y Diapason n° 406

« La princesse de Matacic est une médiatrice, pas une violente, une grande dame, pas une taulière. Ses récits évoluent, avec un lustre orchestral grisant, au gré d'une fantaisie pacifié, un rien impassible, d'un indémodable classicisme et d'une superbe élégance. matacic privilégie l'abstraction du mouvement, l'épure rythmique, avec de fabuleux moments de direction d'orchestre (écoutez la montée, si souvent vulgaire ailleurs, du grand crescendo, partie III à 8'21) sur les sinuosité (et les ondulations de bassin...) de la sensibilité narrative. » (Pascal Brissaud, Répertoire n° 70 p. 65 - juin 1994)

« De la même veine est la lecture de Schéhérazade par un autre chef à la mémoire trop négligée, Lovro von Matacic (1899-1988). Sous sa baguette, le célèbre conte symphonique revêt une animation toujours renouvelée, une netteté rythmique que seuls certains de ses confrères comme Kondrachine ou Smetacek ont su également entretenir avec la même verve. Le violon solo (anonyme) fait montre de la douceur persuasive et du rayonnement souhaitable. » (Pierre-E. Barbier, Diapason n° 406 p. 125 - juillet 1994)

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Mauceri, 1987 (Jvc JVD-1030)

John Mauceri

ø 2-3 juin 1987 - LSO
* CD : JVC JVD-1030 (p 1991) / IMP

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Mehta [1]

ø c. 1975 - OP. Los Angeles
* LP : Decca SLX 6731
Violon solo : Sydney Harth (Stradivarius "Dolphin" ayant appartenu à J. Heifetz)
Diapason n° 203

« Mehta ne cherche pas à être descriptif, encore moins chorégraphique. Il organise l'oeuvre, telle une symphonie : la lenteur de son « Voyage de Simbad » pourra surprendre, mais l'éloquence la somptuosité du « Récit du Prince Kalender » ouvrent la voie à l'épanouissement du finale, plus proche d'un certain Bruckner que de « La Mer ». L'orchestre fait montre de quelques flottements sur le plan de la discipline d'ensemble mais Mehta s'attache plus au modelé global qu'à la précision des attaques des cordes. » (Pierre-E. Barbier, Diapason n° 203 p. 40 - janvier 1976)

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Mehta, 1987 (Sony /CBS 45 652)

Mehta [2]

ø Tel Aviv, 1987 - OS. d'Israël
* CD : CBS 45 652 / MYK 44 559 (+ Grande Pâque Russe)
Violon solo : Uri Pianka
Durées : I. 10'33 - II. 12'22 - III. 10'26 - IV. 12'40
Son : M. Sheady
7 Répertoire n° 8 / 4Y Diapason n° 342 / 3d Compact n° 35

« [Cette Schéhérazade] doit de toute évidence être comparée à la précédente, réalisé avec l'Orchestre Philharmonique de Los Angeles, et que l'on pouvait consédérer comme un demi-échec. C'est à une véritable mutation que nous assistons. Beaucoup moins expressif qu'antan, évitant les facilités dont il avait autrefois l'apanage, le chef aborde l'oeuvre avec une surprenante humilité, se contentant, dans des tempos raisonnables, de créer des climats favorables à la meilleure expression d'une musique dont il a enfin compris qu'elle pouvait suffir à elle-même. Cette Schéhérazade envoûtante mérite amplement notre attention [...]. » (Jean-Luc Privat, Répertoire n° 8)

« Loin de saisir à bras-le-corps les histoires de la princesse orientale, le chef indien construit les épisodes, leur donne une couleur typée : ample et généreuse sans le Bateau de Sindbad, allègre, dansante mais chatoyante dans le Récit du Prince Kalender, alliant la langueur paresseuse du début à la verve amusée de l'épisode central dans le Prince et la Princesse, nerveux et enlevé dans le finale. Au-delà des seules atmosphère, Mehta, aidé par des soli intrumentaux d'une saveur irrésistible, n'hésite pas à aller loin dans le jeu des sonorités orientalisantes : avec une sensualité sans toc ni effet. » (Serge Martin, Diapason n° 342 p. 166 - octobre 1988)

« Zubin Mehta, à la tête de ce superbe ensemble qu'est l'Orchestre d'Israël, dans un éclairage symphonique plein de lumière, mais de mystère également, en cisèle une très belle mouture, à laquelle l'excellent violoniste Uri Pianka n'est pas étranger [...]. Un beau disque, mais qui laisse la discographie inchangée. » (Michel Louvet, Compact n° 35 p. 68 - octobre 1988)

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Melik-Pachaïev

c. 1958 - O. du Grand Théatre de Moscou
* LP : Chant du Monde LDX-S-8212

« L'interprétation de Melik-Pachaïev frappe, dès la première audition, par son impressionnante unité de style. Sa conception relève d'une optique assez différente de celle à laquelle nous ont habitués la plupart des chefs. Le style est plus vigoureux que raffiné : on sent chez les instrumentistes russes une volonté d'expression puissante et unitaire qui porte admirablement. Une nuance de lourdeur se fait bien jour ici et là, mais elle se trouve vite effacée par une accentuation plus mordante. L'ensemble respire une sincérité absolue : les interprètes russes jouent le jeu avec franchise... » (Claude Dutru, Revue "Disques" n° 102 p. 789 - octobre 1958)

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Monteux, 1942 (Rca "Monteux Edition vol. 11" 09026 61897-2)

Monteux [1]

ø San Francisco, War Memorial Opera House, 3-4 mars 1942 - OS. San Francisco
* LP : RCA Victor LM 1002 / GM 43 361
* CD : RCA "Monteux Edition vol. 11" 09026 61897-2 (+ Antar à Sadko)
Violon solo : Naoum Blinder
Durées : I. 8'19 - II. 10'30 - III. 8'11 - IV. 11'35 = 38'46
Répertoire n° 70 / Diap. d'or n° 406 / 3* Monde de la Musique n° 177

« If you want to hear Schéhérazade played to perfection, exactly on time, every nuance calculated, by a magnificent orchestra, then go to Symphony Hall and hear the Boston Symphony Orchestra, conducted by Dr. Karl Muck. On the other hand, if it is your desire to hear the same work fairly breathing in each note played, the gorgeous color and panache of the Orient, excitingly sensuous and exuberant with licentious revelry, then buy a ticket for the Russian Ballet and listen to Pierre Monteux conduct this fantastical score of Rimsky-Korsakov. » (Philip Hale, in Boston Herald, 1915)

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Monteux, 1957 (Rca 630.481 - LP)Monteux, 1957 (Decca Decca "Eloquence" 460 507-2)

Monteux [2]

ø 7/11/13 juin 1957 - LSO
* LP : RCA Victor LSC 2208 (p 1958) / VICS 1013 (p 1965) / 630.481 / 592 028 (p 1981)
* CD : Decca "Eloquence" 460 507-2 (p 1998) / "Weekend Classics" 421 400-2 (p 1988 + Sadko, Nuit de Mai/Ansermet)
Violon solo : Hugh Maguire
10 Répertoire n° 8, 9 n° 116 / 4Y Diapason n° 346 / 4d Compact n° 38

« Depuis, aucun de ceux qui lui ont succédé (hormis Kondrachine) n'est parvenu à recréer le miracle. On retrouve toujours caractérisés son style : une mise en place exemplaire, une clarté, une lisibilité parfaite de tous les pupitres de l'orchestre, ceci étant une constante de son art, perceptible même dans les enregistrements remontant au 78 tours. S'y ajoutent un respect absolu du texte qu'aucun effet gratuit ne vient menacer [...] et un sens inné de la musique qui permet au chef de s'adapter à tous les styles de toutes les époques : cette Schéhérazade le démontre à chaque instant. La sobriété de l'interprétation frappe avant tout : aucun épanchement inutile comme si Monteux souhaitait gommer ici tout ce que la partition pourrait avoir de complaisant. [...] Seul le 3e mouvement pourrait appeler quelques réserves car le tempo est un peu rapide et le phrasé un peu sec [...]. Quant au final, il est probablement le plus frénétique, le plus tendu mais aussi le plus lisible (les cuivres dans le naufrage) de l'histoire du disque. » (Jean-Luc Privat, Répertoire n° 8)

« Qu'est-ce qui distingue la Schéhérazade dirigée par Monteux de ses consoeurs, outre la noblesse propre à toutes les interprétations d'un chef unique ? Le sens du discours, de la progression narrative qui fait s'animer chaque tableau avec un naturel confondant. Plus que sur la couleur (qu'il trouve pourtant, même dans les moments paroxystiques) Monteux joue sur le mouvement, le rythme et la dynamique grâce à un orchestre d'une texture exceptionnellement claire , et soigne le détail instrumental avec une précision chaleureuse qui rend à la partition une émotion et une transparence quasiment magiques. » (Michel Parouty, Diapason n° 346 p. 132 - février 1989)

« Ici, rien de prémédité ni de rutilant. L'histoire se déroule avec sobriété et sincérité, sans la moindre amphase dans le ton. [...] Une tendresse naïve et authentique enveloppe l'idylle du « Jeune Prince et de la Princesse ». Dans le dernier tableau, toujours élégant, Monteux sait trouver l'inflexion idoine. Après un naufrage sans merci où le tam-tam surgit de l'orchestre, le climat devient glacial avant que de s'achever dans la grâce. » (Philippe Venturini, Compact n° 38 p. 45 - janvier 1989)

Voyez la discographie complète de Pierre Monteux

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Eduard Mörike (1878-1929)

ø [mono] 12 et 30 avril 1924 - Staats-Theater Opernhaus
* 78t : Parlophone E10227-31
Durées : I. 9'59 - II. 7'53 - III. 7'34 - IV. 10'45

Voyez l'article très documenté sur l'enregistrement et le chef.

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Muti, 1982 (Emi 7 47023 2)Muti, 1982 (Emi 7243 574635 2)

Muti

ø 1982 - O. Philhadelphie
* LP : Emi ASD 4188 / C 069-43 270 (p 1983)
* CD : Emi 7243 574635 2 / 7 47023 2
Violon solo : Norman Carol
Durées : I. 10'03 - II. 12'35 - III. 10'20 - IV. 12'18 = 45'10

« [Avec Riccardo Muti] on ne s'ennuie pas une seconde. Sa vitalité impétueuse galvanise autant l'orchestre que l'auditeur, tout en sachant aménager la part de rêve, et en fouillant l'orchestre afin de dégager les multiples contrepoints qui constituent tout l'intérêt tant musicale que symbolique de la partition. » (André Lischke, Diapason n° 281 p. 83 - mars 1983)

« Depuis l'extraordinaire version de Kondrachine, aucune Scheherazade n'avait su nous tenir en haleine. Que penser de celle-ci ? D'abord Muti nous livre comme toujours un superbe travail d'orchestre, une mise en place parfaite et des cuivres rutilants à l'américaine. Certes Scheherazade est un superbe morceau d'orchestre, mais Muti n'arrive pas à y glisser la magie, la sensualité, le mystère que cette musique réclame aussi. Une superbe lecture orchestrale donc, mais il semble que Muti n'ait pas réussi à faire autre chose de la plus belle page d'orchestre russe du XIXe siècle. » Magazine France URSS n° 159 p. 8 - juin 1983)

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